Dans la pénombre la plus totale, une ombre souveraine se déplaçait. Semblant voler dans les ténèbres. Ses pas silencieux tel l'assassin, elle prit grand soin de passer pour invisible dans son investigation pernicieuse. Le Dragon des Ombres plus noires que l'Enfer était parvenue à s'insurger en une place forte plus périeuse que tout autre. Era, là où siégeait le puissant Conseil de la magie et de la force militaire de leur odiable système humain. Chose que la dénommée Lie ou Omura aspirait à détruire plus que tout. Seulement elle se garda bien de planter ces crocs dans la cuirasse de ces garde si nombreux. La citadelle semblait imprenable, elle s'était bien jetée dans la gueule du loup. Et pourquoi ? Pour accomplir une mission, rien de plus. Elle se dit, pouvant ricaner entre ses mâchoires à cette pensée, que tester dans sa fuite les défenses du royaume serait utile. Lui donnant pour une prochaine et dernière visite, toutes les clefs pour abattre le piller fondateur de cette civilisation. Ainsi sèmerait-elle des graines de chaos parmi l'ordre se croyant inébranlable. Pourtant elle trouva deux failles à exploiter, la première étant naturelle, cette rivière à l'Est de la cité pourrait permettre une violente percé des défenses. La deuxième, le facteur humain. Ces sombres vermissaux qui se machouillent entre eux tels des charognards, comme les instigateurs du chaos qui allait suivre. Ces sombres idiots de puissantes famille pour une question de pouvoir en étaient venu à engager des monstres pour supprimer leur progéniture. Ainsi va la folie humaine, tous bons à disparaitre. Ayant fait un petit état des lieux et mémoriser potablement un plan d'ensemble du terrain, la Dragonne Noire était fin prête à démarrer les hostilités. Seulement ses comparses d’infortunes, car ils allaient en baver avec elle, ne l'avaient encore rejointe.

Elle n'avait d'autres choix que de sillonner les cieux avec sa vision perçant les ténèbres. Bien camouflée dans celles-ci de par son habit (ici), la capuche rabattue sur son visage pour plus de précaution, elle devait absolument demeurer invisible. Elle savait seulement qu'Elena, l'autre Dragon du tartare serait de la partie. Chacune connaissant l'odeur de l'autre, cette créature à l'écaille étincelante pourrait la pister et la retrouver sans sa vue. Et pour fixer un point de rendez-vous plus simple, elle alla attendre près de la rivière à l'Est de la ville. Haut perchée sur le toit d'une maisonnette de quartier, elle attendit, silencieuse avec son regard scrutant en sentinelle. *J'ai horreur d'attendre, je sens que je vais en trucider plus d'un ...* En plus d'attendre la venue de compagnons déjà irritables, la dame ombrage devait retrouver tout près un agent de liaison, si ce n'est le ou les clients eux-même. Là voilà qui rôdait encore, les sens en alerte au détour de chaque ruelle, son ouïe fonctionnant tel un sonar pour localiser les marcheurs de l'ombre. Pour la cadence rythmée et non tremblante, elle évitait ces gardes. Mais pour les simples passants encore lourd d'une ivresse fétarde mondaine, elle ne se gêna pas de les côtoyer. Enfin un objet brillant l'interpella alors qu'elle s'enfonçait vers le cœur de la ville. Un éclair d'argent la frappant depuis les hauteurs, une silhouette méconnaissable l'invita à la gagner. Ne se pressant pas, elle bondit à la fenêtre et s’insurgea dans une chambre éclairée d'une seule lueur froide, un lacryma couleur automne. Elle attendit que ce qui sembla être un homme lui tende deux clichés sans un mot, puis allant vite éteindre la pierre magique, ce client que trop étriqué lui chuchota sa demande. Alors elle murmura en retour, de sa verve putride prisonnière des glaces. « Ces vermines seront exterminées sans faute. Une fois la besogne effectuée, l'on vous recontactera. Si vous essayez de nous rouler, je ne donne pas cher de votre peau. Sur ce adieux. » La suite advint qu'elle s'éclipsa comme une ombre, se fondant en silence dans le décor pour revenir par les toits vers la rivière sûrement bien gardée. Elle attendrait là, mémorisant les faciès à éliminer, attendant d'être rejointe par la dragonne blanche ...

Le centre était universel. Un symbole de haute importance, de centre d’intérêt à l’égard du reste du pays. Le nombril du monde regroupait par conséquent un gratin d’une saveur trop puissante au goût d’un individu de calibre inférieur au rang A, au moins. Même sans connaître la structure de la société, Rachel savait naturellement que le centre était une zone où l’attention entraînait à tous les coups une multitude de problèmes. L’élite des mages au service du conseil et du gouvernement possédait de la magie tout aussi rare et dangereuse que celle des chasseurs de dragons, sans compter les sceaux magiques dont elle détestait leur effet de restriction. Bref, elle préférait fortement éviter d’y mettre les pieds, quitte à faire un méga détour vers le nord pour rejoindre l’ouest et vice-versa. Le risque de la voie facile n’en valait pas la chandelle. Sa seule exception dans sa vie serait Val, lieu de fêtes et de souvenirs heureux avec son mentor, comme si ce dernier y vivait spirituellement. Toutefois, quelque chose d’étrange se produisait dans le monde sous-terrain du continent. Ses dernières missions se révélèrent de plus en plus exigeantes, augmentant graduellement la difficulté de celles-ci avec les adversaires ou les lieux à infiltrer. Ce coup-ci, son « patron » lui demanda le plus gros coup de sa jeune carrière de mage indépendante. Un kidnapping en plein cœur d’Era, le quartier général du conseil de la magie et de leurs subalternes les plus coriaces. Rachel avait un cœur derrière ses écailles de fer. Et le sentiment de crainte fut la première chose à subvenir dans son for intérieur. Capturer les deux tourtereaux en amour semblait être le boulot le plus facile. Mais, n’importe qui connaissait le haut risque de se frotter aux chevaliers runiques. Bref, c’était un mauvais plan dont la récompense suffirait à la tenir tranquille pour des semaines. Elle accepta la mission.

Il existait une sorte de banlieue à proximité d’Era, les reliant par une rivière. Le courant d’eau constituait la porte d’entrée la plus évidente face aux murailles de la ville de haute sécurité. Parmi les bâtisses plus ou moins rustiques, une en particulier se retrouvait dans le carnet de Rachel. En effet, elle alla rencontrer son contact vers la fin d’après-midi pour s’y reposer et prendre les photos des cibles. Les voir si jeunes et sympathiques, Rachel comptait leur montrer que la vie ne sera jamais rose comme dans les romans d’amour, que leur destin deviendra tragique dans le contexte politique où ils étaient encastrés. La brunette se reposa dans la chambre d’invité jusque dans la soirée. Une odeur particulière l’éveilla, celle d’une femme. De son ouïe, elle écouta la voix d’une jeune demoiselle menaçant le contact de mort si la mission s’avérait être une farce. Le plus choquant avait été de l’entendre parler de tuer les deux amoureux. Une fois certaine que l’étrangère repartie, Rachel sortit de la chambre et fut à deux doigts d’empoigner le coup de l’homme. Son regard lourd pesa sur l’humain.

- C’est quoi ces histoires ?! Je suis supposée ramener ces deux cupidons au boss les plus vivants que possible. Et qui est-elle ?

« Il doit y avoir une erreur quelque part. » lança-t-il pour sa défense, sans dire un mot sur la fille en question. D’un grognement, Rachel fracassa la table de bois et sortit de la résidence. Non seulement d’autres mages étaient impliqués, l’enlèvement devint une commande d’assassinat. On lui cachait des choses maintenant, et cela elle ne le prit pas bien du tout. Rien de bon n’arriverait d’un boulot avec des imprévus de la sorte ! Désormais inquiète sur la tournure de cette odieuse nuit et de la possibilité que la mission soit pipée, ses sens traquèrent dans le cœur de l’obscurité les odeurs laissées par la fille. Et même si son nez ne capta rien, le seul moyen d’entrée dans la ville serait par l’eau. Son manteau se levant sous le souffle du vent nocturne, la femme en noir approcha du bord de la rivière et commença à le longer en direction des murailles. Ses pas prudents firent gémir la verdure sous ses pieds.

L'attente n'étant pas une qualité du Dragon Fou, ce dernier réprima quelques hurlements puissants. D'une par qu'alerter cette féroce cité serait le pire cas de figure, quoiqu'elle n'attendait que de décimer quelques gens. Aussi sur un second plan, sa bestialité auraitfait dételer ses comparses d'infortunes, n'allant pas faire confiance à pareille immondice rampant. Cependant la dragonne blanche finit par arriver, se posant sur ce toit silencieux et à l'abri des regards de sentinelles. Lie ne tarda pas à lui faire part des faciès cibles, se délectant du visage de cette créature féérique en face d'elle. Un sacré morceau de viande bien tendre. Oh ça oui elle pouvait baver à l'idée de la goûter, non au sens du plaisir charnel, chose inexistante dans ce cervau reptilien. Le Dragon Fou n'avait d'appéti que pour dévorer la bonne victuaille, n'allant pas chippoter en racisme. Humain, animaux, dragon slayer ou autre, toute créature faite de chair et d'os constituait un potentiel repas. Ici assurément un met de choix, c'est que la belle Elena avait de sacrées formes, donc plus de nourriture exquise. La tentation était féroce, difficile à réprimer, ne serait-ce que de tater ce quartier de viande, elle serra sa griffe dans son dos, allant presque à la saigner. Mais voilà que découle de son égoût doré sa verve fétide, d'un sang froid légendaire et un regard impassible. « J'attends de toi une attitude irréprochable. Je moque de tes talents, de ta puissance ou de l'importance que tu représente pour le maître. Commets une bourde momnumentale et personne ne viendra à ton seccour. Mets-toi en travers de mon chemin et je te plie en deux, resquille et je t'éradique. Ces humains doivent périr alors ne fais ni honte à Tartaros ni honte à ta race, suis-je assez claire Frost ? » Sur sa dernière palabre, donnant lieu à une menace pure et dure, elle dévoila un regard dangereux. Des iris foudroyant et grandis, avec ses sourire carnassier bien révélateur de sa santé mentale effroyable. Puis elle calma la folie enragée de ses mirettes de foudre, se déportant vers la pointe du toit, ses pas étouffés passivement. Allant perdre son regard dans le gouffre de la rue, voyant bien des gardes rôdant tous les trois pâtés de maison(s). Pour souffler calmement. « Mais avant de lancer la chasse, ils nous faut trouver le troisième larron de notre compagnie funèbre. »

La réflexion n'étant plus le fort de cette entitée pourrie jusqu'à la moelle, Lie tenta de se servir de ce qu'elle avait pu observer pendant tant d'année au fond de ce cachot. Se portant étrangement un doigt aux lèvres en prenant un air benêt. La bave pouvant lui pendre aux lèvres, témoin de sa stupidité effarante, enfin si l'on avait bien connu celle qui l'avait précédée. Elle trouva enfin un brin de stratégie. Reprenant ses airs inquiétant, avec son aura pesante et pestiférée. Murmurant alors. « Pour maximiser nos chances de trouver cet impotent, l'on va se séparer pour couvrir plus de terrain. Tandis que j'irai telle une ombre fouiller les allentours pernicieux de la rivière, toi tu resteras dans cette partie du faux-bourg, je te conseille de rester sur les toits. Sur ce à au maximum dans une heure, si d'ici là chacune rentre bredouille nous accomplirons cette mission à deux, tant pis pour cette rascasse que j'ai déjà envie d'étripper. » Lançant un faux doux regard à cette jolie fée, le Dragon Fou décolla. D'une bonne impulsion, s'élançant dans les airs, fondu dans les ténèbres pour gagner nouvelles toitures sans un bruit. Seulement pour mieux esquiver un poste de garde, qu'elle aurait bien rasé, Lie se faufilla à l'embouchure de la rivière. Pour se glisser dans l'onde fraîche à son point d'entrée. Meilleur méthode pour sortir de la ville. Elle ressortie plus loin, hors d'atteinte des regards aveugles humains. Grimpantsur la berge couverte d'herbe toute aussi fraîche, elle se posa un instant. Baillant mollement à l'étouffée d'une main. La lune n'étant pas vraiment au rendez-vous, ce reptile ne pourrait voir son esprit diverti par la superbe nature. Ainsi ellese releva après deux bonnes minutes, se secouant légèrement comme un chien pour se débarasser de son manteau aqueux. Puis humant l'air elle fut piquée par une odeur non familière, mais plutôt déjà rencontrée cette nuit. Un garde, un pauvre passant ou encore le contact de la mision. Il n'avait pas intérêt à trainer dans les parages celui-là, à moins de vouloir finir en dîner. Tout bien pesé, si la chose qui gambadait pas ici n'était pas la troisième mage de la mission, elle en ferait son repas sans vergogne.

Suivant la piste qui l'amena à longer la muraille d'Era, elle se dit que seul une mauvaise personne pouvait s'adonner à telle balade, ou alors que les garde de la citadelle n'avaient vraiment rien dans le citron. Patrouiller à découvert, seul et sans voir grand chose était offrir sa carcasse sur un plateau d'argent au premier détraqué venu. Le Dragon Fou se moquait bien de suivre la piste d'une stupidité sur pattes, elle pouvait voir mieux que quiconque dans le noir, son odorat avait trouvé une piste alléchante, et celà lui démangeait fortement d'oppérer avec barabarie. Alors elle n'avait à s'inquiéter de rien, chose inexistante chez un fou pur et dur. Au bout de quelques minutes d'impacience, la faisant bien saliver à l'approche de sa proie, Lie essuta d'un revers de main son infâme mixture corrosive. Pour être un brin présentable à cette créature. Si tenté est que la troisème ne lui cassera pas les burnes pour son accoûtrement très léger. Elle finit par rattraper une silouette voilée sous un manteau. L'interpellant d'un sifflement de langue de serpent. Puis murmurant. « Seriez-vous la troisième mage appâtée ici ? Si c'est le cas appelez-moi Lie ou Darkness's Fangs. » Elle enleva sa capuche pour prouver ce qu'elle avançait. Prête à bondir férocement et déchiqueter un corps, enfin d'apparence reposée elle bouillonnait intérieurement.

Il ne fallut pas plus de quelques centaines de mètres avant de sentir la présence olfactive d’une intruse. Plus elle avançait, plus l’odeur devenait puissante et sûre. Un mauvais signe, car Rachel savait que le sang s’en approchait le plus près. Sans même un combat engagé, une personne capable d’empester la mort ou plutôt l’animal sauvage était un gros problème à gérer à long terme. Elle ne recula pas, s’avançant d’un pas tranquille vers cet être mystérieux. La rencontre survint enfin, face-à-face nocturne de deux prédatrices capables de vaincre et tuer. L’interlocuteur était une demoiselle physiquement plus jeune que la dragonne d’acier, parce que la corpulence et la taille étaient en-dessous de la moyenne des jeunes hommes. Rachel distingua ce visage contaminé par une forme de pathologie primaire, le sifflement reptilien et la noirceur dans le ton de la voix. Même le corps hurlait d’envie de relâcher toute sa fureur. Cette fille ne cherchait pas à devenir son amie, ni le respect de la brune, mais à s’imposer comme partenaire de fortune dans une mascarade potentiellement sanguinaire. La mage solitaire ne fut pas impressionnée par les surnoms. En fait, ils étaient inintéressants. On pouvait la surnommer la Dame de Fer aussi souvent que les gens le voulaient, jamais elle ne se présenterait de la sorte. Rachel approcha d’un pas lourd et intimidateur vers l’avant, afin de lui faire comprendre que la menace ne fonctionnera pas contre sa personne.

- Je suis Rachel, et je préfère avoir ton vrai nom, si tu veux bien. Et cesse de jouer la démente, il y a mieux à faire que de montrer les crocs à une alliée.

Aucun doute, c’était bien la jeune femme du repaire de leur contact. Toutefois, la voir dans sa forme la plus naturelle montra un aspect que Rachel aurait préféré retrouver que chez une autre personne plus neutre ou noble. Mis à part ce qu’elle savait déjà, les yeux même de la demoiselle ne révélaient rien d’humain. Dragon Slayer ? Petite sœur ?! Voilà qui faisait chaud et froid en même temps ; un nouveau membre de la famille de trouvé mais vautré dans l’animalité du dragon. Très vite, elle se décida de tenter une approche supérieure de grande sœur. Maintenant que les sœurs seraient ensemble pour leur mission commune, Rachel comptait la garder sous tutelle dans le maigre espoir de la calmer. À moins de jeter tout bêtement de l’huile sur le feu. Sa première réaction fut de la bousculer doucement sur le côté et de grogner comme son père le faisait à l’époque. Tout de suite après, elle commença une course sur les toits. L’exercice fut familier, facile et agréable. Sa couverture avec le ciel obscur était impeccable durant les brèves secondes en l’air. Elle sentit la présence d’une autre personne au niveau des toits. Au bout d’une bonne minute, elle le rejoignit en compagnie de l’autre chasseuses de dragons. Rachel pouvait soupirer de soulagement, celle-ci ne sembla pas aussi impulsive que sa camarade. D’un salut de la tête, elle lança :

- Un couple en cavale ira se cacher là où leurs proches ne songeront jamais à visiter. Alors, il faudra commencer au bas de l’échelle. Aucune objection ?

Si l'Omura avait été connue pour son légendaire sang froid, la bête ici présente avait le plus grand mal du monde à se retenir. Démolir ces belles gueules, les pousser à se battre pour ensuite les étaler, c'était là son désir ardent. Après tout elle devrait se coltiner deux disons sœurs, des saletés de rampantes l'énervant déjà. Cette Rachel voulait montrer qu'elle n'avait ni peur ni l'envie d'être dominée. Très bien, ceci plaisait un brin au Dragon Fou. Seulement pourquoi a-t'il fallut qu'elle en rajoute ? Elle demandait le véritable patronyme de cette chose. Elle voulait que Lie arrête sa mascarade et quitte le masque de la folie. A ces demande elle se tu et serra les dents tandis qu'elle rabattait sur son visage, la capuche de son gilet noir. Ses iris semblèrent parsemés d'éclairs, un orage se préparait à éclater, il serait des plus violents. Elle se figea pour se contenir, sa rage atteignant un niveau dangereux. Et cette garce eut le toupet de la bousculer et de grogner. Elle serra ses poings, jusqu'au sang pour réprimer toute envie de carnage. Ce n'était pas le moment d'exploser en furie. Elle se calmerait sur des citoyens ou sur des structurent, n'importe quoi qu'elle puisse démolir. Puis elle bondit et fondit dans les ténèbres, prenant en chasse sa comparse. Elle se garda bien de la rattraper, sachant bien qu'elle irait certainement planter ses crocs dans cette chair délicieuse. Ainsi elle prolongea son mutisme, suivant de loin Rachel. Pour finalement retrouver l'autre énergumène. Elle atterrit d'ailleurs lourdement sur les tuiles, les brisant pour se figer à nouveau. Faisant dos à ces si merveilleux paquets de victuailles. Elle n'avait d'autres envies que de tuer, détruire et se nourrir, en cette heure. Ce qui l'amena à confondre les dires de sa compagne d'infortune. L'interprétant dans un délire remaniant cette verve à ces désirs. * Des amuses gueule parfait. * Chez elle cela sonnait bien plus comme se rendre dans les quartiers populaires, violenter sa communauté et commettre quelques atrocités. Quelle bonne idée se dit-elle. De la distraction et une chance d'assouvir cette faim tenaillante.

Tandis qu'elle demeurait silencieuse, de la bave s'évada de ces lèvres. pour qu'un menu filet cristallin aille s'éclater sur ces tuiles briser. Non il ne pleuvait pas. « Nous sommes donc d'accord, Elena, Rachel. La chasse peut débuter ... » A cette déclamation égoïste, elle bondit dans la nuit. Ses sens en alerte, prêts à traquer la plus insignifiante proie. Quelle soit brebis égarée ou soldat de la garde de la cité, le Dragon Fou était aux aguets. Courant sur ces toits à une vitesse faramineuse, presque invisible. Mais pas indétectable à une ouïe sensible. Bien que dans sa folle course elle ne saccageait pas ces toits, au point de réveiller tout le voisinage, elle piétinait tout de même sans bonne discrétion. A dire vrai elle était trop excitée, n'en faisant qu'à sa tête pour trouver une bouchée fondante à se mettre sous la dent. Cette pensait omniprésente la commandant, elle en oublia vite la directive de sa mission. Qu'ils aillent tous au diable, elle ne voulait que se faire péter la panse. Soudain c'est sans compter sur l'intervention d'un facteur puissant qui la ramena à un semblant de raison. Une odeur traçant une véritable piste olfactive. Elle se figea pour renifler l'air, manquant de faire sauter un rire épouvantable. Pensant que peut-être on l'avait gagné, puisque cette cinglée était à surveiller, elle susurra. « Le gibier n'est pas loin. » Elle ne se donnait aucune allure ni titre de chef, n'en ayant ni l’étoffe ni l'envie du moins. En se concentrant sur l'odeur elle se rappela sur qui elle avait du l'avoir piochée. Sur ce sale petit rat de contact de mission. Le misérable blafard qui lui avait remis les clichés. N'allant pas se douter d'une entourloupe ou d'une quelconque magouille, ce serait un raisonnement trop élaboré pour elle. et puis à ces yeux, tous étaient des potentielles victimes. Pas d’ailiers, pas d’ennemis, que des proies et surtout pas de quartier. Elle froissa une photographie dans sa serre droite, puis décolla à nouveau. Dans son sillage ça sentait la mort.

Mais cette rascasse payerait quelque chose. Lie l'enverrait tout droit au passeur. Sa mort serait atroce, mais avant lui en viendrait d'autres. Elle était enragée et réclamait des flots de sang pour l'apaiser. La traque olfactive la conduisit bien vite, comme possédée et démente vers le fin fond d'un monde perdu. Ce petit havre de paix allait connaître la fureur d'un monstre. Elle s'en délectait déjà, bavant depuis ce toit voisin. Voyant toute la scène pathétique qui se jouait, un médiocre mélodrame à ces oreilles. Elle était assise comme un chien, les pattes avant bien droite, plaquées sur les tuiles, les serrant fort sous le coup de l'excitation. « Mais c'est qu'il y a du monde au balcon. Cinq pauvres merdes qui ne vont rien voir venir. » Restait maintenant à donner l'assaut. Nul doute de la confrontation serait musclée. Défigurer le paysage ou essuyer des dommages collatéraux, elle s'en battait les bourses. Elle était en proie à un affreux dilemme. A savoir tomber littéralement dessus cette bâtisse pour la voir s’effondrer. Ou bien, organiser une petite mise en scène assez bruyante. Sachant que l'on ne pouvait faire dans la discrétion, le choix fut vite fait. On casse tout ! Ainsi avait-elle, pendant sa réflexion, inspirée fortement. Se faisant, elle avait bombé sa poitrine, de même que sa tête qui s'était penchée en arrière. Pour cracher son souffle des ténèbres. L'arcane Eiryû no Hôkô se présentant telle une gargantuesque gerbe de flammes noires, ne pouvant brûler, mais au potentiel de ravages colossal. Ainsi était donné la messe et sans plus de cérémonie elle fondit vers les ruines de l'entrée de la maison. Là où s'était abattu son sortilège, s'élevait de la fumée où elle s'était engouffrée. Pour laisser retentir entre ces mâchoires, son rire diabolique. « Donnez-nous les deux tourtereaux et, peut-être que vos misérables existences seront épargnées. » Quelle soit seule ou non peut importe. Dissimulée dans cette purée-de-poids, elle comptait sur l'effet de surprise fracassant pour s'imposer.

Ainsi donc, pas la totalité des membres de son genre avec un pouvoir magique ou une force insoupçonnée qui avait une première impression douteuse ou répugnante. D’abord une humaine rousse qui mentait pour assouvir des envies égoïstes, puis une sœur tout simplement malsaine d’esprit, Rachel n’espérait plus tomber sur une autre tout aussi stable que sa propre personne. En tombant sur l’autre jeune femme du duo, elle put lire sur son visage de la positivité. De plus, sa sagesse se démarqua de la soif primitive de violence de l’autre pourfendeuse. Celle-ci avait la même crainte et voulait savoir les intentions du troisième protagoniste.

- On veut que le couple disparaisse. Même si cela se traduit en un assassinat, je préfère les « effacer » temporairement, juste assez pour que l’effet désiré se concrétise. Mais tout opposant à ma mission passera l’arme à gauche si jamais il se bute à moi. Dans l’immédiat, on doit rester attentive à l’égard de notre sœur.

Ensemble, les trois dragonnes sautillèrent aisément sur les tuiles de ces constructions humaines. Comme de vrais ninjas, elles se faufilèrent sous le fidèle couvert de la nuit, leurs sens en alerte. La recherche d’odeurs particulières pour seules indices sur la piste à suivre les mena droit à une résidence de l’autre bout de la ville. Pas étonnant en soi, on ne reste pas au cœur quand on se faisait poursuivre. Sauf que la grosse surprise, pas si énorme que cela, était la présence de deux individus. Ils avaient réussi à devancer les chasseurs de dragons. Soit elles étaient rouillées en traque, ou soit ces types ne manquaient pas de ressources pour des humains. Avant même de parler d’un plan d’action, Sasaki entra en scène avec un manque total de subtilité. Comme Elena, Rachel ragea intérieurement devant la connerie de la petite sœur. Au moins, la confrontation serait inévitable et la sombre Lie n’aura pas grand-chose à se reprocher. Hochant positivement la tête, la Dame de fer serra avec affection l’épaule de son autre sœur.

- D’accord. Je me charge de les combattre en sa compagnie. J’ai confiance en toi, ma sœur.

Rachel exprima un sourire, un bref instant. En montrant une forme d’affection pour une proche, elle se revigora en concentration et zen. Tout de suite après la technique des flammes noires, elle retomba à côté de Sasaki. Son instinct fraternel l’encourageait à la corriger d’une claque derrière la tête, mais se retiendrait pour le moment. Elle devait évaluer pour elle-même de quoi était capable les deux dépêchés des deux familles. Toutefois, rien ne l’empêchait de répliquer avec :

- Pardonnez-là, elle parle trop vite et crache des insultes sans pouvoir se retenir. Mais elle a raison sur un seul point : nous avons le potentiel de vous abattre si vous ne coopérez pas avec nos exigences. Ce sera mon seul avertissement !

Lorsque le loup enragé mène la chasse, il s'avère qu'il devient à son tour la batue. Elle s'était avancée, un peu trop il fallait le croire. Ces menaces, redoublées par sa suivante, n'eut le moindre effet que de voir naître une coallition des hommes contre la bête. Le coeur enhardit de ces porcs l'outra de plus belle. Ils osaient brandir le glaive contre son existence. Foi de Dragon, elle les ferait taire. Son sombre dessin de l'instant fut qu'il se retrouve, en devenir, à ses pieds. Qu'elle les extermines dans la plus pure des barbaries en châtiment de leur ignominie méconaissable. L'égout doré vomissant toujours plus de haine, son aura mortifaire envahit peu à peu la pièce. Tel un nuage de poison. Le signe évident de son emportement à long terme. Une décision martelée sur l'enclume noire de son fondement premier, la haine. La pure, l'inégale, l'inbuvable. « C'toi la vermine, batard ! Abaisses ton cure dent avant d'te faire étripper !! » Elle ne plaisantait pas, jamais. Au creux de ses iris d'or fusait une étincelle directive de carnage. Pour l'instant encore elle pouvait se dominer, l'orage ne laissant transparaitre qu'un grondement de tonnerre sous d'épais nuages noirs. Soudain la foudre s'abatit avec virulence, elle sentit de ses réflexes bestaiux, qu'il s'apprétait à frapper. Son aura ténébreuse la baigna d'un voile. Mais elle n'allait s'y tapisser longtemps. Juste le temps de bousculer sa comparse, pour lui éviter d'encaisser un sale coup. La dame ombrage se jetta sur l'autre versant de la plaine tandis qu'Excalibur déchirait l'air et l'espace. Manquant de peur de trucider la bête qui de son Eiryû no Dasshutsu, eut la possibilité de feinter sa fin pitoyable. Car il aurait été bien risible de tomber sous les coups d'un rampant si arrogant. Elle rattérrit en fine fleur de la création, se plantant deux secondes sur le plancher craquant. Pauvre bâtisse croulant sous d'impies auras effroyables. L'homme avait mit en hargne deux Dragonnes. Et pas les plus tendre, loin de là. « Tu iras les rejoindre dans la mort pauvre fou ! Voyez ce qu'il en coûte de mettre en colère un Dragon ... »

Tandis que lui changeait de tactique pour brandir nouvelle lame. Le Dragon Fou revint vers sa compagne inébranlable. Transmission de pensée ou coincidence, le fait est qu'elle durent avoir l'exacte pensée qui les réunies pour une contre attaque majistrâle. Le corps se crispant, le buste penché en arrière tout en inspirant à fond. Lie bloqua sa respiration, après avoir bombé sa poitrine et figer son être. Ses iris aliénés se contractèrent à leur tour puis la voici qui, avec une lgère latence par rapport au mur de flamme(s), relâche sa nouvelle arcane funèbre. Son Eiryû no Hôkô, qui porté à pleine puissance, vint épauler celui de Rachel. Une synchronisation parfaite pour produire un souffle d'une ampleur dévatatrice. Et en ciblant un même point d'attaque, Lie pensait venir à bout, du moins en partie de l'obstacle. Ainsi après la déflagration d'énergie résultant du fracas des puissances, si brêche il y avait, elle s'y engoufrerait à vive allure pour lui rentrer dans le lard à se bretteur du dimanche. Pour lui conter que le barbecue c'était le dimanche et pas pour les dames. Si son action se poursuivait, et elle irait porter l'oriflamme du démon en ces terres saintes. Castagnant sans classe, pour briser ces lames et lui arracher le coeur. Le tout en poussant ce fier mais ombrageux hurlement strident de bête la caractérisant. Lie était folle c'était clair et net. Elle avait soif de sang, faim de chair et envie de carnage. Qu'importe qu'on l'y suive ou qu'elle aille au devant d'une raclée traitre, elle y alla. Indomptable et déchaîner pour lui faire mordre la poussière. S'il était validé après leur souffle draconique jumelé, elle n'aurait hélas la moindre pitié. Et c'est sans vergogne qu'elle le mamènerait, ou en tout cas tenerait de lui faire cracher ses dent et son âme. Mais elle y allait donc à mains nues, contre une lame ensorcelée. Etait-elle si peu douée de raison qu'elle en pâtirait bien vite ? Irait-elle au devant d'une sanglante victoire ? En tout cas, Lie ne renoncerait pas à son dessin macabre de faire couler le sang ...

HRP:

Les deux hommes n’étaient pas de la rigolade. Dès le départ, ils se présentèrent comme des individus dont la force et l’expérience étaient aiguisées au même niveau que les chasseurs de dragons. Le type qui se présenta contre Rachel et Lie possédait une arme magique. De plus, il semblait mépriser leur nature mi-humain mi-dragon, un racisme dont sa camarade ne prenait pas à la légère. Mais au fond, les hommes eux-mêmes pouvaient se révéler tout autant monstrueux. Une guerre par la faut d’un couple en amour, voilà une insulte flagrante au bon sens. Si des familles voudraient la guerre en guise de vengeance pour la mort des amoureux, allez-y, restez laid dans l’âme. Mais si Rachel pouvait sauver les deux concernés, alors ces « bons » humains seraient libérés de leurs bourreaux. Toutefois, le compte était compté. Leur raffut avait attiré l’attention de gens réclamant une intervention de la garde.

Luka utilisa son épée à deux mains dans un geste sec comme pour trancher le vide. Mais le sifflement annonça un coup invisible et tranchant. Sans le temps de réagir, ce fut sa sœur qui la poussa hors du chemin. Lie allait dire que c’était sa façon de se venger pour les commentaires à son égard. Bref, elle jeta un regard sombre à Luka qui sortit une seconde lame embrassé par les flammes. Puis, elle fixa sa petite sœur. Ensemble, la connexion d’une pensée similaire allait créer une union de deux magies. Ensemble, leurs poitrines se gonflèrent. Ensemble, leur hurlement ne fit qu’un. Ombre et acier contre-attaquèrent le feu du puissant adversaire, le repoussèrent et tentèrent ensuite de blesser l’opposant. Rachel éveilla alors ses écailles d’acier. Dans l’éventualité d’une réplique éclaire, elle voulait être prête à se défendre et protéger en priorité ses sœurs. Et surtout, elle devait songer vite à un moyen de capturer le couple dans les plus brefs délais.

- Lie, peux-tu le paralyser d'une manière ou d'une autre ? Juste un bref instant me sera fort utile.

PM des Participants jusqu'à la fin de la Mission:

Mac Guiver revenait à la charge, équipé nouvellement d'un solide écu. On en dirait véritablement un de ces héros de conte(s) qui s'élance pour terrasser une bête immonde. Comble de l'ironie, elle était là cette affreuse bestiole. Et la Dame de Fer n'avait rien d'ideux à côté, ce n'était qu'une petite laideur pour cette pourriture magistrale. Lie avait été coupé dans son élan barbare. Assurément qu'elle se serait fracassée sur ce bouclier, mais c'était son style et elle exécrait à devoir faire fonctionner ses méninges. Rachel lui passa commande, sauf qu'il y avait erreur sur la personne. Le Dragon Slayer des Ombres n'avait la capacité de paralyser sa cible ou même de l'accabler de cécité. Sa spécialité à elle c'était l'esquive. Il lui faudrait donc imaginer une machination tordue, pour stoper quelques instants, le champion du lancer du disque. Il manqua son coup, toute cette énergie pour se louper c'était balo se dit celle qui ne pigeait jamais rien aux stratégies. Elle se contenta de répondre à sa charge, il était plus puissant mais elle y allait tout de même en solo. « Rends-toi utile et graille-moi son écu d'pédale. » Si la Dame de Fer y parvenait, et puisque avant elle, Sasaki avait rassemblé des informations sur les particularités de chacun de ses frères, Lie savait que Rachel pouvait dévorer l'acier et y être insensible. En attendant elle fonçait sur l'homme, avec son air dément. Se laissant baigner d'un halo de ténèbres, le Dasshutsu était activé. Fallait mettre le paquet quitte à être perfide, ce qui ne la dérangeait pas le moins du monde. Ainsi donc elle put une fois proche du contact, de ses réflexes assez poussés, avec un léger temps de retard cependant car elle ne vit qu'un éclair de pourpre attenter à sa vie; s'évader tel un nuage d'ombre. C'était pas passé loin, elle s'eut juste reculée. Une entaille vermeille aurait pu naître en cette plaie nouvelle au-dessus du nombril, seulement le feu avait gentiment cautérisé.

Mais elle garderait une belle balafre horizontale, ça l'excitait même cette douleur. La seule chose qui vous fait sentir en vie. Elle jubilait d'extase. Elle eut juste l'idée d'attraper le bonhomme aux épaules, forçant sur ses serres pour tenter de le maintenir dans sa position. Elle devait faire vite. Encore une fois elle avait pensé, chose aberrante lorsqu'on l'entend grogner et déblatérer toute sa verve vomitive. La jouer stratégique et retenue dans sa fouge c'était pas du tout son truc. Elle foulera de son pied l'épée du chevalier. Il pouvait l'incendier qu'elle n'en aurait rien à faire. Elle força également sur cette dernière tentative de maintenir la lame vers la terre. Plantant son regard foudroyant et bestial dans ces yeux d'homme. Que pouvait-il bien ressentir à la vue d'une peau des délices recélant une créature déglinguée ? De la peur ou de la haine, deux choses dont cette cinglée se délectait en temps normal mais ici elle n'eut le temps que de se donner une impulsion de son seul pied touchant terre. Pour en essayant de se plaquer contre lui et lui tenir chiante compagnie en sangsue, lui coller un coup de pied assez violent. Pas dans la mâchoire, ni au poignet pour le désarmer. Juste entre les jambes, pour frapper là où ça fait le plus mal chez un humain de sexe mâle. Balayant ainsi son camouflage pour pouvoir attaquer de nouveau. Très risqué mais qui ne tente rien n'a rien alors elle tenta le tout pour le tout avec l'Eiryû no Kagitsume. L'enchainement de toutes ces petites actions avait été bref, tellement qu'elle pouvait s'en étonner d'arriver à réfléchir et frapper pratiquement instantanément. Une palabre rigolote accompagna cet ultime assaut. « Tu l'sens mon amour, mon mignon ?! » Si elle parvenait à immobiliser ou ébranler la concentration de l'homme, en lui faisant oublier la présence de Rachel, celle-ci pourrait peut-être lui porter un vrai coup. Lie acceptait d'être la chair à canon mais pas d'être manipulée, tout se payerait un jour ou l'autre. Rachel était passée sur sa liste noire ...

Elle ne s’étonna pas guère. Deux agents au service de grosses familles avaient leurs atouts même contre des mages de grande rareté comme les trois Dragon Slayer. Mais, il était impensable que deux humains puissent avoir le dessus et parvenir à leurs fins. Le couple appartenait au trois jeunes demoiselles et à personne d’autre. Rachel grogna, déterminée que qu’au moins l’un d’eux morde la poussière à l’issue de cette rencontre à l’avantage numérique pour les pourfendeuses de dragons. La combinaison des souffles traversa la défense de feu et toucha un bouclier sortit de nulle part. Déception, et surtout une grande satisfaction. Outre son arme magique, cet homme n’utilisait pas de magie, aucune incantation. Cela confirma les soupçons de la Dame de fer dans son projet. Ses jours étaient comptés. Rachel pivota sur le côté pour esquiver le bouclier devenu un disque tranchant de combat. Ensuite, elle sort son pilier d’acier pour bloquer l’attaque horizontale de l’épée. Sa sœur Lie n’avait pas eu autant de chance et se fit blesser. Par contre, cela éveilla un plaisir sordide que la tête brune ne comprenait pas. Le plaisir dans la douleur, l’idée semblait tordue et dénuée de logique. Elle s’inquiétait énormément pour sa pauvre sœur qui lui donna un conseil fort inutile.

- Et pourquoi je refuserais de me redonner des forces ? Ne me sous-estime pas quand je me bats.

Ce qu’il fallait entendre de la part d’une compagne de fortune qui semblait bien connaître les autres types de Dragon Slayer. Et d’ailleurs, ce type avait beaucoup d’insolence de tenter un coup dans le dos de jeunes femmes aux sens aussi développés qu’un chien. Le bouclier revint à la charge. Rachel riposta bien vite avec son pilier. Le temps de l’arrêter dans sa course, elle sortit ses dents et mit l’objet en charpie. Elle dévora plusieurs bouchées du savoureux métal et sauta d’un bond dans les airs. Lie avait déjà riposté de ses attaques rempli d’un sentiment de mépris absolu. À force de se coller à l’adversaire, à force de lui voler toute son attention, Rachel transforma ses pieds en serres d’acier et allongea sa jambe. Ainsi, elle prit la tête de Luka pour ensuite retomber derrière lui sans le lâcher. Cet homme savait pour leur secret de chasseurs de dragons. Lui et l’autre agent de l’autre importante famille pouvait le révéler et mettre le centre de Fiore en alerte. Du moins, c’était un exemple de scénario. Mais Rachel considérait toujours cela comme une menace à leur anonymat, à elle comme pour le reste de sa famille indirecte. Bref, en retombant derrière Luka, les serres d’acier encrés au crâne, elle compati l’achever en lui courbant dangereusement le dos comme un spaghetti cru…rupture du dos ou des cervicales.

- Hé, je peux te laisser les autres humains qui arriveront ? Je compte bien rejoindre Elena si possible.

À l'attention de Sasaki et Rachel:

PM des Participants jusqu'à la fin de la Mission:

L'esquive avait été laborieuse, son camouflage d'ombre lui permit cependant d'échaper à l'éventration. La lame ne fit que lui causer une menue entaille au-dessus du nombril, à l'horizontale. Fortueusement l'ardent manteau de flammes cotérisa la plaie illico. Evitant donc ainsi la perte de nectar vermillion ou de tripes qui auraient pu se répandre. Quelque chose sugit depuis les ténèbres, le Dragon Fou malgré ses sens en éveil, ne sentit rien approcher. Elle roula des billes foudroyantes vers ce nouveau venu. A son instar de nouvelle ombre, cet hominidé était parfaitement silencieux contrairement à notre Dragon Fou sacageur. Elle sembla captivée par cette apparition. Délaissant à jamais le souvenir de l'impotent qu'elle combattit encore il y a quelques instants. Elle était ainsi, ne pouvant se focaliser que sur un être à la fois et oubliant tout le reste. Ses paupières se plissèrent, elle s'était figée là sur le parquet carbonisé. Etait-elle victime de la peur ? Impenssable se dit-elle, ne réalisant pas du tout que ceci n'était qu'un cocktail à base d'excitation et de danger. Son brevage préféré lui donnant déjà l'eau à la bouche, de la bave s'évada de son égout doré tandis que le chevalier flamboyant la quittait pour un autre. Elle ne lui en voulut pas le mois du monde, elle aurait fait la même chose à sa place. Elle se mise à baragouiner sous le coup de l'excitation, elle avait du mal à se contenir et ses tremblotits avec. « Rachouille, vas r'joindre Frost, c'type est à moi. » La démence ne s'était emparée d'elle car elle était l'incarnation même de sa folie. Lie jubilait à en découdre avec possiblement le plus puisant adversaire de son existence.

Soudain la voilà qui était comme paralysée, l'on pu penser à l'effet de la crainte qu'inspira ce seigneur noir. Mais ce n'était son charisme ténébreux et inquiétant qui figea la démone, ce maléfice venait d'elle. Du plus profond de ses entrailles un grondement s'éleva, elle n'y comprit bigrement rien mais quelque chose sembla la happer vers ses limbes intérieures. Une autre venant à prendre sa place, Lie était ici impuissante. Le cauchemar s'effaça peu à peu, ses traits hideux du visage s'adoucirent sans raison. En rouvrant sur le monde ses phares éblouissants, la belle paru de nouveau l'angélique de ses vieux jours. Comme si d'outre-tombe avait ressurgi la bonne Omura. Elle hôta délicatement le voile obscur porté sur son visage, cette gueule de tissu appelée capuche pour laisser découvrir une trogne angoissée mais délectable. Elle ne bougea de sa position éloignée du grand ponte de la mort, le craignant plus que tout en l'instant indigeste. Sa voix fluette et légèrement grignotée par son moribond tourment, s'évada de ses lèvres tel un souffle nouveau. Le timbre étant bien distinct de celui de sa personnalité aliénée. Elle n'eut hélas le temps de faire courtoise révérance et elle n'avait d'habit respectable pour cela. « J'ai bien peur monsieur le hardi que vous ne soyez de taille face à notre hôte sinistre. Je n'irais moi-même pas provoquer cet homme qui me glace les sangs. Mais il est de mon devoir de veiller à la sécurité de mes soeurs dragonnes. » Elle avait peur, que Lie ne la possède à nouveau, que Rachel et Elena prennent à sa place ou qu'elle perde la vie ici même. Sasaki était humaine quelque part, ici cela était démontré avec voracité.

La dame ombrage savait que comparaitre devant ce bourreau implacable était son juste châtiment. Pour n'avoir été prudente, Lie avait attiré un invincible chamion des hommes. L'énigme de la soirée était la présence de l'Omura pouvant surprendre ces gens mais surtout qu'elle savait de qui il retournait. Soichiro Anthis, le Shadow's Hunter qui faisait imposante et inquiétante démonstration de ses magies. La dame dragon ne savait que de lui, qu'il possédait la magie des ombres, ainsi donc il restait un espoir qu'elle ne perisse sous ses coups. Pourtant en raison de son extraordinaire puissance, cette Dragon Slayer ne pourrait peut-être pas lui résiter du tout. Quelle ironie que de venir à penser que votre élément pourait devenir votre finitude sans retour. Skyadrum lui avait donné ce pouvoir de ne craindre les ombres pourtant il l'avait toujours mis en garde contre leur perfidie assassinne. Elle risquait gros à rester là, autant que le pauvre chevalier. Elle s'en voulut que Rachel ait anéanti l'écu pouvant lui sauver la vie. « Pardonnez-moi mon brave seigneur mais avant que votre sentance ne meurtrisse l'innocence, j'aurais une question. Il y a quelques anneés, l'un de vos sires en la personne du chevalier Velad Imperium a vu son honneur entâché du crime d'avoir fraternisé avec un monstre. Pourrais-je vous démontrer que cette injuste calomnie doit être lavée ? » Par son habile verve plaisante, elle tenta d'amadouer ce terrible ange noir. Elle fut désireuse d'un semblant de répit, pour donner sa chance à l'homme de fuir pour sa vie et également d'interpeler l'attention intégrale de ce conseiller. Elle le haïssait, ou plutôt l'avait porté en dégout comme ses compères, mais cette époque était révolue. Elle ne pleurait plus la mort de son aimé injustement sali. Elle se tenait tout de même prête à tenter d'esquive des dages avec son Dasshutsu mais elle n'y croyait pas ...

Spoiler:

Finalement, l'assaut en duo contre Luka n'avait pas aboutis au résultat escompté. Avant même de pouvoir tenter de prendre l'adversaire par les serres du dragon, l'attention de Rachel intercepta cette nouvelle présence non-familière. C'était un homme d'un âge assez mûr pour prétendre à une position d'autorité dans le monde de la magie. Une sorte de voile dissimulait la mâchoire de ce type, ne laissant que la partie supérieure du visage exposée. Son regard voulait tout dire. Sans vie, synonyme de vide et de mort, cette expression inchangeable donnait un effet d'intimidation dès le départ. Rachel fronça aussitôt le regard en prenant une position défensive. Leur précédent adversaire, Luka, changea aussitôt de position afin de tourner sa lame vers l’homme semi-camouflé. Il parlait de récupérer son frère, sous-entendant peut-être qu’il voulait se servir du couple à son avantage depuis le début. Quant à sa sœur de l’ombre, c’était bien tout le contraire de la défensive. Elle dit aussitôt à Rachel que cet homme serait sa proie. Le pouvoir de l’ombre expliquait bien l’arrogance de sa sœur dont le chasseur de dragons lui permettrait de manger la magie adverse. Mais même avec un tel avantage, la Dame de Fer était consciente de la pure folie de Lie de se mesurer à un être forcément plus fort qu’elle-même. Et puisque la résonner était une fiction, la protéger revenait à défier toutes craintes et rester sur ses positions face au « mort-vivant ».

- C’est une décision très difficile. Tu peux être aussi maléfique que tu le souhaites…tu resteras toujours ma petite sœur. Et c’est aussi mon devoir de veiller sur toi.

Une pensée allait pour son autre sœur, Elena. Celle-ci s’était jetée dans le pire des environnements pour courir après le couple et leur kidnappeur. Plusieurs minutes après le début de cette poursuite, probablement étaient-ils trop loin pour les rattraper, sans compter l’odeur abominable qui dissipait les odeurs humaines. Malgré son affection pour Elena, Rachel se voyait plus utile contre le représentant du conseil. Elle réfléchit, observa les poignards s’engouffrer dans les ténèbres. Les voilà piégé de toute part par l’ombre des éclairages artificiels. De plus, Lie provoqua le sombre mystère de la nuit qui tenait leurs vies dans la paume de sa main, presque. Même sans être une intention, n’importe quoi pouvait servir à attiser les émotions négatives de l’homme. Rachel serra son poing intensément. Elle posa une jambe sur le sol, comme si elle se préparait à faire un sprint en ligne droite. Mais en fait, elle n’essaya pas d’attaquer, pas tout de suite. Si elle voulait mettre toutes les chances de son côté, elle devait se concentrer et prier pour qu’un miracle se produisit.

(À l’attention du GM => J’ai lu ta critique et je m’en excuse. Je présume avoir été trop emballé par le travail d’équipe en compagnie de Sasaki. Bref, tu ne me laisses pas grand choix pour réussir cette mission… Je veux me servir de ma larme de soleil ! )

Incompris et incompréhensible, ces deux adjectifs définissaient parfaitement le sombre conseiller. Au vu de l'écart de puissance entre le mage des ombres et les deux Dragon Slayers, il n'aurait dû y avoir aucun doute quant à l'issue de son attaque. Pourtant... Fut-ce un miracle, un élan de remords envers le sort qui avait été réservé à l'amour de Darkness's Fangs et que Soichiro connaissait, un désintéressement quant au sort des deux femmes, une volonté de respecter l'honneur de l'aîné Katsuna, un simple hasard, une galanterie bien mal choisie ou une autre raison que personne d'autre que le Shadow's Hunter ne connaissait? Quoi qu'il en soit, bien que certaines lames frôlèrent Sasaki et Rachel, elles ne firent que les blesser superficiellement, ornant leur peau d'entailles peu profondes, tandis que la grande majorité des armes furent envoyées vers le mercenaire, le transperçant de toutes parts. En voyant le sang couler de ses blessures, ses yeux devenir vagues et ses armes glisser de ses doigts, tous devinèrent que Luka Katsuna était en train de mourir...


Oui, tout le monde le savait... sauf lui! Malgré les blessures qui couvraient son corps et ses cheveux argentés teintés de vermeil, le mercenaire se remit debout, un sourire dérangé sur le visage.

PM des Participants:

La dame ombrage faisait face à ce nouvel être répugnant, une momie possiblement aussi morte qu'elle. Sa démarche fut un délicieux et piquant discours. Et c'est assurément certain qu'une frénétique pensée foudroya la Dame de Fer. Un raisonnement houleux ou bien une vorace interrogation ? Le thème étant l'énigme planant au-dessus de l'entité noire qu'était l'Omura. Une pensée sensible pouvant se demander qui elle était en réalité. Mais alors que viendrait ici faire cette autre chienne démente. Avec la grâce d'un monarque las, elle avait profané le sentier justicier de l'homme. Il était juste qu'il fase pleuvoir sur la mégère, sa nuée de poignards. Mais en cette marche funèbre il ne dû vouloir rester seul. Epargnant à son couroux, la vie de ces reptiles à sa merci. Cloitrée dans son silence, elle n'eut bougé d'un pouce, se laisant meutrir en étranglant ses faibles gémissements de douleur. La souffrance qu'elle eut retiré en se remémorant la perte de cet être aimé, ce sire gardien; noyait la simple douleur physique. Nulle larme ne lui roula des joues, cela étant bien impossible. Seul le coeur pouvait encore saigner mais cela personne ne pouvait le saisir. Du reste un homme était tombé, non sous le feu des projecteurs, voilà la triste vérité d'undit champ d'honneur. L'honneur était ce mensonge couvrant le crime du meurtre. A ces yeux fatigués, le conseiller tout aussi silencieux qu'elle, lui sembla être une faible raisonnance d'elle-même. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Elle ne pouvait savoir son passé, la douleur de son âme et le martyre de son coeur forgée sur la voie du vivant. Son tracé à lui ne s'éteindrait ce soir. Le sien, s'était déjà éfondré sous les pas d'un colosse enragé. Sasaki Omura saignait donc en surface et en son fort intérieur. Une autre ombre observait depuis les profondeur, silencieuse et instigatrice de cette dernière apparition de l'Omura. Elle n'avait d'yeux pour cet hominidé gisant dans une mare de sang. Il avait payé le prix de son orgueil, de sa folie des grandeurs. L'honneur faisait que les hommes étaient faibles et périssables. Son combat ne la toucha nullement, il n'était question d'amour véritable, bien que le désir de protéger la fraternité fut de mise. Elle ne vint piétiner l'honneur du déchût, se contentant de contempler celui qui pouvait détenir une clé de la rédemption. Voilà ce qu'elle pensa voir au travers de ce geste alambique, une simple mais délectable révérance. Ce fugace instant fit qu'elle grandit ses yeux impassibles, comme si une étincelle du vivant été née. Soudain, la fatalité vint entraver son désir de découvrir la vérité salvatrice. Un trou béant l'avala. Le plancher s'était dérobé sous la violence de moults assauts et voilà qu'elle se laissait choir.

Pensant qu'il ne devait encore être l'heure de savoir. Elle voudrait un jour ressurgir pour l'entendre de sa bouche de conseiller. Elle viendrait le visiter un jour, c'était dit. En attendant, l'infect bourbier l'accueilla. C'était un autre monde du dessous et non l'Enfer. Un autre fleuve que l'Achéron où elle était son propre vaisseau vers un voyage insalubre. « Rappelle-toi la douleur de vivre, de la perte impossible à surmonter. Remémore toi sa triste fin. Saigne-toi encore de perdurer, imbécile. » Telles avaient été les infectes dires de la démone. Elle qui poussant son rire grondant depuis les abysses les plus noires, força la belle dame ombrage à revivre en live, l'ancien temps. L'abject Dragon Fou aspirait à reparaître en déchirant à nouveau l'esprit de son jouet préféré. La seule sur laquelle elle pouvait se déchaîner du reste, pour son trop plein de haine. Se faisant ce radeau, cette merveille flottante, allait encore à la dérive certaine. Tant par la faute du courant bâtit des hommes, mais aussi de son éternel tourment d'instrument de vengeance. Car elle n'était rien de plus qu'une poupée vengeresse sans volonté propre. Ainsi l'Omura était emportée par le courant du fleuve des lamentations qui s'écoulait depuis son coeur meurtri. Au fur et à mesure que fuyait le temps, son temps de déchet, ses prunelles revirent l'affre du supplice. Théâtre d'une exécution sans gloire ni jutsice, jadis elle eut assisté à la fin d'un brave. Cet homme Lieselotte l'aimait et de sa chair morte elle en retira un maléfice. L'ardent désir de vengeance contre cette monstrueuse humanité violant toujours l'innocence et déchiquetant le bonheur des justes. voilà ce qui fit naître l'Omura, l'incarnation de cette missive impie? que l'humaine et veuve épleurée ne pouvait remplir. Le chagrin en avait abattu une et nourrit l'autre. La volonté de Werkmeinster devint bras armée de la vengeance sanguinaire, le tout dévorant à petit feu la poupée chutant dans une abîme effroyable. Ce douloureux songe ébranla de nouveau l'esprit de la pêcheresse qui fut victime d'un violent rejet. Des toussements projettant des flopées vermeilles retombant en pluie sur ses habits. La douleur de vivre, d'avoir vécu et de l'être encore, ce tourment ne cesserait dont jamais. Lie déchaînée et brisant ses fers n'en était pas complètement la cause. Possiblement que la belle enfant voulait se punir d'avoir souhaité à mal. Mais ce n'était elle qui en payait vraiment le prix et ses retombées. Cet égout où elle flottait pourait bien être leur dernière demeure. Si elle en avait la force elle ne laisserait le Destin trancher sur une voie arbitraire mais elle était à bout de forces. Encore et toujours délaissée à l'agonie, dans le bourbier, avec pour seules compagnes que les lamentations d'une vie gâchée. « Elle s'apprête à ressurgir et elle a faim ... Vas trouver Elena et fuyez ... Un jour nous nous retrouverons, ma soeur ... » Avait murmuré la belle île flottante à son acolyte l'écoutant possiblement. Et même si ce n'était le cas, car la dame était aveugle. Ces prières seraient portée par le vent de pestilence. Puis elle ferma les yeux, se laissant couler sous l'onde fétide. Sans le moindre adieu. Un fugace instant s'écoula, sa souffrance n'en fut que plus indescriptible.

Un cri profondément inhumain s'éleva depuis les profondeurs de ces galeries plongées dans les ténèbres. Ce hurlement bestial si caractéristique à la bête nommée Dragon, retentit avec un zeste d'humanité, présent au travers de son timbre un poil aigu et crissant. Alors, déchirant la toile des ombres silencieuses et traitres qui cachent le bourbier de la noyée, son retour s'annonçait de lui même comme envieur de chair et de carnage. Le cauchemar indicible se craqua les os dans un ricanement qui ne disait rien de bon, flirtant en écho. Voilà que d'entre la vase infecte, l'ombre démente s'avançait, y pataugeant encore. Ces galeries avaient beau supprimer l'odorat du Dragon et lui infliger une reboutante morsure, ce résau de tunnels portait l'echo des moindres vibrations. Et puisque d'une ouie formidable elle était dotée, la bête la mise à profit, localisant d'ici peu ses proies. A chaque enjambée féroce, à chaque foulée de géant, Rachel pourrait comprendre la pleine folie animant celle qu'elle croyait être sa soeur. Sur ses lèvres s'eut étiré un sourire prédateur. Gravé là était son vrai visage, celui d'un fauve assoiffé de sang. Cet être perdu, lui même dans ses propres ténèbres, ne pourrait que charger vers sa propre destruction. Elle n'en était hélas consciente. Sa seule joie résidant en l'absence de ce que ses vestiges d'humanité lui rendent, douleur, déception, sérénité. Sa recherche incessante d'une chose capable de lui ôter cela, la pousse à la barbarie et l'étalage d'un grossier caractère inhumain. Et pourtant, au fond d'elle subsistait une étincelle engloutie, ne demandant qu'à la laver de toute cette affreuse corruption qui la possède. Voilà cette bouchère mensongère qui au travers de son interminable cavale, pourchasse la vie pour la broyer entre ses griffes. C'est là le sort qu'elle réserve à ces misérables larves faisant grand bruit en ces galeries. Si la dragonne blanche portait la bataille pour en sauver plus d'un, le Dragon Fou lui se ruait depuis l'ombre que ses écrins de tonnerre déchiraient. Sa carcasse impie s'enroba de son aura pestilentielle et plus sombre que tout, pour s'élancer telle une comète du désastre. L'Eiryû no Kenkaku frapperait-il si lâchement le dos du malheureux qui avait trois furies aux trousses ? Son but ? Nullement défini, elle pourrait tout aussi bien le noyer dans la vase comme l'encastrer dans un mur. Si son coup portait, elle irait même jusqu'à le dépeucer pour de ses lambeaux propres ou non, se repaître.