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 [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?

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Selena Wiselight3

Selena Wiselight3

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MessageSujet: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyMer 5 Juin - 20:49
Dans le Grimoire Ship, malgré le confort auquel j'avais de droit dans les appartements privés, il y avait une chose dont je manquais souvent. Quoi ? Me direz-vous, le vaisseau est généralement vide d'une grande partie des membres de la guilde et grâce au sérum d'Innistrad, je n'étais plus inquiétée par le très mystérieux mal de transport caractéristique des Dragon Slayer. Figurez-vous que malgré tout cela, il m'était souvent difficile de trouver la paix pour me ressourcer correctement. Que ce soit au beau milieu de la nuit ou en pleine journée, même quand je m'efforçais de réduire mon champ de vision des auras, j'observais souvent les déplacements et activités de Lucifer sans même m'en rendre compte. Combien de temps allais-je continuer ainsi, en l'observant, en le côtoyant, mais sans jamais oser lui dire ce que j'ai sur le coeur ? Combien de temps encore je travaillerais jusqu'à m'endormir sur une imposante pile de paperasse dans le seul but de me changer les idées ? A force de me les poser, ces questions m'étaient devenues plus que familière. C'était toujours le même schéma qui tournait en boucle. Il commence comme à son habitude par un "Qu'est-ce que j'attends pour lui dire ?" puis rapidement cela donne "Que se passera-t-il si jamais je me déclarais ? Et s'il refusait mes sentiments ? Ou pire, imagine qu'il ait déjà quelqu'un, pourrais-tu te faire à cette idée ?" de là commençait une féroce bataille en moi qui se soldait inlassablement par la victoire de la crainte d'être repoussée. Depuis tout ce temps, j'avais plus ou moins appris à vivre avec ça, que je m'en servais comme source de motivation ou comme une bonne raison pour assécher tous les fûts de bières du pays, ville après ville et région après région.

Néanmoins, depuis quelques jours j'étais préoccupée par autre chose que Lucifer. En effet, pour nous rendre à Hydralia afin d'effectuer quelques travaux d'aménagement dans le vaisseau, nous survolions depuis quelques temps le très aride et inhospitalier désert dissidia. En dehors de la chaleur suffocante qui y règne le jour et du froid perçant qui y fait une fois le soleil couché, cet endroit regorgeait de tout un lot de plantes et de créatures plus dangereuses et mystérieuses les unes que les autres. Pourtant, rien de tout cela ne suffisait à m'effrayer, le problème ne se situait pas ici, mais dans le passé. Rien ne pourra jamais me faire oublier les terribles épreuves que j'ai dû traverser depuis ma dernière mission au sein de l'équipe spéciale de repérage de l'armée avant d'en prendre la tête deux ans plus tard. Et bien que je le cache du mieux qu'il m'était possible de faire, à chaque fois que je passais dans ce fameux désert, j'éprouvais un profond malaise. Comme si mon coeur se serrait de lui-même en repensant au jour où il a failli être pourfendu. Cette nuit-là, s'il n'y avait pas eu Allan, je serais probablement morte sur le coup. Mais tout ça pour quoi ? Me condamner à mort quatre ans après... Ce sale traître de perdait rien pour attendre.

Pour évacuer un peu la colère qui montait en moi à chaque fois que je repensais à celui que j'avais autrefois considéré comme mon grand-frère, je décidais d'aller observer le magnifique spectacle qu'offrait le coucher de soleil sur ce désert impitoyable. En arrivant au balcon arrière des hauts quartiers du Grimoire Ship, je remarquais que j'étais plutôt en avance. La température étouffante du désert n'avait pas encore disparu, mais heureusement, la tenue que je portais était on ne peut plus adaptée à la chaleur de ces lieux. Le seul inconvénient était que cette fameuse tenue heurtait quelque peu ma pudeur. Moi qui avais plutôt l'habitude de ma tenue de combat qui, elle, ne laissait entrevoir que mes épaules et une petite partie de mes jambes, cela me changeais beaucoup de porter en public une tenue aussi légère. Enfin, pas vraiment en public, vu que l'accès à ce balcon était limité au gradé de la guilde. Je ne savais même pas si les autres membres connaissaient l'existence de cet endroit et ce n'était pas pour me déplaire. J'avais pour habitude de m'isoler parfois par ici pour mieux réfléchir. Habitude que je partageais avec Lucifer que j'avais souvent vu grâce à mes capacités faire les cent pas sur ce balcon. Viendra-t-il me rejoindre ce soir ?


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Lucifer Amaiyuri
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Lucifer Amaiyuri

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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyMar 11 Juin - 17:42
















Sunlight


J'avais toujours aimé les Déserts. De longues étendues de sable brûlant à perte de vue, parfois parsemés de paysages rocheux et rocailleux. Rien ne poussait, rien n'était visible à l'horizon. Cela me donnait l'image d'un paysage sans espoir, et pourtant, paradoxalement, loin d'être désespérant. Après tout, qu'est-ce que le désespoir, si ce n'est la perte soudaine de tout espoir ? Là où il n'y a aucun espoir, il ne peut donc pas y avoir de désespoir. C'est un peu comme n'avoir aucune peur de perdre ce à quoi l'on tient, car aucune de nos possessions ne rentre justement dans cette catégorie. Mais outre les notions philosophiques que l'on pouvait ainsi trouver derrière un paysage désertique, j'aimais par-dessus tout la couleur chaude du sable doré. A plus forte raison, ce sentiment était renforcé lors des couchers de Soleil, la teinte orangée et rose pâle du ciel venant s'accorder parfaitement avec celle du sol rocailleux ou sablonneux. Pendant un bref instant, on pouvait avoir l'impression d'assister à un dégradé de couleurs mêlant clair et pâle avec un excellent goût esthétique.

Admirer ainsi le paysage sur le pont du Grimoire Ship me rendait quelque peu nostalgique. J'avais troqué mon habituelle armure noire pour un simple manteau à capuchon qui masquait la partie supérieure de mon visage, laissant apparaître ce dernier depuis le nez jusqu'au menton, dissimulant mon regard. Je sentais le vent chaud du Désert Dissidia remuer ma chevelure ainsi que mon épais vêtement, cela par intermittence, au gré des brises qui franchissaient les cloisons et barrières de sécurité du navire volant. Cet espace étant réservé aux Frères du Purgatoire et à moi-même, il y avait peu de chances que je sois dérangé lors de ce court instant de repos que je m'offrais. Ce fut cependant après quelques minutes que je finis par noter un bruit, du côté de la porte principale d'accès au pont. Il semblait donc que je ne sois pas le seul à désirer me changer les idées. L'obscurité du couloir laissa apparaître progressivement une silhouette que je connaissais bien. De longues et fines jambes, une chevelure d'un bleu majestueux ainsi qu'un regard lapis. Il n'y avait pas à chercher longtemps pour reconnaître la jeune femme qui venait de faire irruption ici. Cependant, contrairement à son habitude, la jeune femme n'arborait pas sa tenue de combat et semblait, pour ce soir, avoir pris la même décision que moi en choisissant de décompresser, laissant les outillages métalliques au vestiaire. A plus forte raison, sa tenue offrait à vue d'homme un tout autre genre de paysage à admirer.

La voyant s'avancer ainsi sur le pont, je me mis à mon tour en mouvement, sans empressement, me dirigeant vers elle d'un pas mélancolique. Je prenais le temps de cette avancée pour essayer de deviner ce qui avait pu la pousser à venir ainsi en ce lieu. Vu son expression, j'ignorais ce à quoi la jeune femme pensait, mais elle semblait habitée par une certaine colère. Une fois arrivé à son niveau, je me tins droit, comme j'en avais l'habitude, la fixant de mon regard impossible à percevoir sous l'obscurité de ma capuche, avant de tendre une main, paume levé, avant que n'apparaisse dans celle-ci une cape suite à un léger flash aveuglant. Sans prendre la peine de demander quoi que ce soit à la jeune Wiselight, je fis un vif mouvement avec le vêtement, faisant passer ce dernier derrière elle pour finir par l'attacher devant, au niveau du cou, avec une délicatesse qu'il était rare de me voir manifester. Tout en nouant ainsi la cape qui n'empêchait cependant pas d'apercevoir les atouts que la lieutenante offrait à ma vue, je m'adressais à elle sur un ton des plus calmes et empli de compassion.


Même si le vent du désert est chaud, il est facile d'attraper froid si l'on ne prend pas garde. Tu devrais faire plus attention à toi.

Finissant le noeud coulissant pour que la jeune femme puisse régler celui-ci à sa convenance, je posais alors ma main sur ses cheveux, les lui ébouriffant légèrement tout en souriant sincèrement, chose qu'il était assez rare de me voir faire.

Après tout, je risquerai d'être dans un sacré pétrin si ma précieuse partenaire venait à tomber malade.

Je terminais alors ce geste de tendresse avant de me tourner vers l'horizon, me penchant en avant pour poser mes avant-bras croisés sur la rambarde, faisant le dos rond en fixant le coucher de soleil. Le vent fit légèrement battre mon manteau ainsi que les quelques mèches de cheveux blancs qui dépassaient de mon capuchon. On put alors voir mon sourire chaleureux se détendre, prenant peu à peu des airs de nostalgie. Le bruit des quelques oiseaux accompagnant le vaisseau résonnaient sur le pont tandis que nous avancions toujours à un rythme peu soutenu, comme si le Grimoire Ship lui-même nous disait de profiter de cet instant de répit. Ce fut d'ailleurs ce qui me poussa à me détendre un peu davantage, sentant que ce calme n'était autre que celui qui précédait une violente tempête. Il s'agissait d'un rare moment de paix qu'il fallait chérir tant que nous le pouvions, et je partageais ce dernier avec ma lieutenante, sur le pont du navire volant. Avec un brin de mélancolie dans la voix et un soupçon d'amusement, je m'adressais à elle en continuant de contempler l'horizon.

Se retrouver seul avec toi face à ce paysage me rend nostalgique. Pas toi ? Le soleil était d'une même couleur rouge-orangée la première fois que nous nous sommes rencontrés dans l'infirmerie de Mac Anu. Tu te souviens ?

Je n'attendais pas particulièrement de réponse de la jeune femme, mais le simple fait de mentionner cela fit remonter tout un tas de souvenir à la surface. De la cours que l'on voyait par la fenêtre de cette chambre d'hôpital, à l'odeur forte des médicaments de la réserve située non-loin de celle-ci, jusqu'au bruit des soldats s'entraînant dehors. J'ignorais d'où venait la mine légèrement colérique qu'avait affichée Selena lorsqu'elle était entrée ici, mais j'espérais que cette petite conversation lui permettrait de se confier, histoire de savoir si je pouvais y faire quelque chose, ou à défaut de cela, l'apaiser en lui faisant penser à autre chose...


Selena Wiselight3

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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyDim 16 Juin - 19:48
Sur le pont de l'imposant vaisseau de Grimoire Heart nimbé par la lumière du coucher de soleil, j'étais plongée dans l'élaboration de divers plans de vengeance incluant toutes leur lot de torture si bien que je n'avais même pas remarqué la présence d'une aura familière en ces lieux. Mon esprit était ailleurs, au milieu de mes pires souvenirs de bataille, en plein combat contre une horde de mercenaire armé jusqu'aux dents. Le son des épées qui s'entrechoquent résonnait encore dans ma tête, accompagné d'une forte odeur de sang. Ensuite, je ne me souvenais de rien d'autre qu'une vive douleur me traversant la poitrine et un torrent de shikigami qui passaient devant moi. Après ça, c'était le noir complet, ou presque. Par moment, sans être réellement consciente, j'entrapercevais quelques flammes colorées faisant un effet de pochoir autour de silhouette inconnue. Parmi elles se trouvaient la même que celle qui se tenait à présent à côté de moi. Cette présence que je n'avais pas perçue plus tôt manqua de peu de me faire sursauter en interrompant brusquement le fil de mes souvenirs d'un léger flash lumineux. Lucifer qui venait de faire apparaître une cape me couvrait de cette longue étoffe. Gênée d'être dans une telle tenue devant celui que j'aime, mes joues prirent une teinte rosée. Devant n'importe qui d'autre, j'aurais immédiatement rabattu le vêtement sur mon corps quelque peu dénudé, mais même si cela était un peu embarrassant, je feins d'être indifférente à son regard. Evidemment, je ne pouvais pas voir ce dernier, mais je ne saurais dire si je craignais ou si j'espérais qu'il y ait jeté un oeil alors qu'il nouait avec délicatesse sa cape autour de mon cou.

J'écoutais, mi- surprise mi- touchée par la recommandation avant de le remercier pour sa cape. C'est là que je remarquai qu'il ne portait pas l'ancienne amure d'Alkaid aujourd'hui. Il était très rare de le voir sans en dehors de ces appartements lorsqu'il était à bord du Grimoire Ship. Il n'y avait que lors du peu de répit qu'il s'offrait de temps à autre en mettant de côté les responsabilités qu'il lui incombait que j'avais la chance d'apercevoir une partie de son visage. Au grès du vent, je pouvais même parfois voir quelques mèches de ses cheveux, devenu blanc à cause de l'utilisation répétée de le Magia Erebea. Mais de nous deux, c'était mes cheveux qui finirent par être les plus ébouriffer, autant par le vent du désert que par la main amicale de Lucifer. J'aimais tout particulièrement quand sous sa carapace de Master je retrouvais parfois le Lucifer que j'avais rencontré à l'hôpital de Mac Anu, celui-là même dont j'étais éperdument amoureuse depuis si longtemps. Le voir sourire venait d'illuminer ma soirée plus que n'importe quel coucher de soleil. Comme lui, je me tournais vers l'horizon d'où l'astre du jour avait presque entièrement disparu. L'air commençait à se rafraîchir et ne voulant pas mettre mon partenaire dans un sacré pétrin comme il le disait lui-même, je décidais de suivre son conseil en couvrant davantage de sa cape pour ne pas attraper mal. L'étoffe ondulait au rythme lent de la progression du vaisseau, ajoutant à l'ambiance détendue qui régnait sur le pont quelque chose d'intemporel, comme si à cet instant il n'y avait plus ni passé ni futur, juste le présent dont nous devions profiter au maximum. C'est le genre de moment magique où il m'est le plus difficile de ne pas lui avouer mes sentiments, mais quand pour moi l'ambiance semblait propice à la romance, elle était pour lui plus propice à la nostalgie.


- C'est vrai, maintenant que tu le dis, ça y ressemble beaucoup. Constatais-je en affichant un léger sourire. Même si je dois t'avouer que mes premiers souvenirs de cette époque sont assez flous, probablement à cause des médicaments.

C'était bien dommage d'ailleurs, mais c'était le prix que j'ai dû payer en plus des longs mois de convalescences pour l'acquisition du lacrima du White Dragon Slayer. Passer de combattante sans pouvoir magique à détentrice d'une magie aussi puissante et redoutable que celle des chasseurs de dragons n'avait, en effet, pas été la période la plus facile de mon existence. Heureusement, durant cette épreuve je n'étais pas seule, j'avais Lucifer à mes côtés et Alkaid aussi. Peut-être pourrait-il m'aider à me souvenir des premiers moments que nous avions passé ensemble ?
Lucifer Amaiyuri
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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyVen 21 Juin - 22:07

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J'écoutais les mots de Selena en me tenant appuyé sur la rambarde du vaisseau. Le vent chaud du Désert soufflait paisiblement, gagnant en force par le déplacement de l'imposante structure volante qui fendait les cieux, loin d'être cependant à pleine vitesse. Le tout était un spectacle des plus reposants. Je sentais que mon corps commençait à se décontracter, mes muscles, habituellement tendus, se relâchant peu à peu. Une vague et éphémère sensation de paix m'envahissait alors que mon esprit se teintait des couleurs du passé. En fermant les yeux, je pouvais presque revoir le décor de Mac Anu. Le coucher de Soleil rougeoyant, le vent soufflant sur les grandes plaines d'herbe verte située dans l'arrière-cours. Mes sourcils se froncèrent un bref moment, avant de reprendre presque aussitôt leur position d'origine, comme lorsque l'on se fait pincer, sous l'effet de la douleur. J'avais en fait les sons des épées s'entrechoquant qui me revenaient à l'esprit.

Le jour où l'on m'avait confié la charge de la jeune Wiselight restait encore clair dans mon esprit, comme l'un de ces moments marquants de l'existence. Le genre de jour qu'il est impossible d'oublier malgré le poids des années. Je pouvais revoir Alkaid abattre ses dagues contre les miennes dans la cours d'entraînement, alors que nos mouvements, d'une fluidité quasi-naturelle, semblaient des plus fantomatiques. Les enchaînements, les déplacements, les étincelles des lames se rencontrant... Tout me revenait en mémoire. De la contraction de mes muscles aux postures et grincements de dents que je faisais en prenant mes appuis. Je n'avais rien oublié de cette journée, jusqu'au ressentiment légèrement frustrant de la défaite qui mit fin au combat quelques instants plus tard.

Je gisais sur le sol, la jeune femme assise à califourchon sur moi, une lame sous ma gorge. Nos deux corps trempés de sueur, réchauffés par l'intense activité physique que nous venions de pratiquer, rendant notre respiration difficile et haletante. Puis arriva le Capitaine Offenback pour nous applaudir avant de nous remettre notre ordre de mission. Je me souvenais avoir été surpris, les affectations se passant généralement dans la matinée plutôt que dans la soirée. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : une mission de la plus haute importance. J'avais cependant été rapidement refroidi en voyant qu'il s'agissait de ce que j'avais appelé "jouer la baby-sitter". Mais comme toujours, ce fut Alkaid qui prit les devants, m'assurant que ce serait une bonne occasion de se détendre et de profiter un peu de la vie, le tout en me faisant une accolade qui m'obligeait à me courber, tandis qu'elle me gratifiait de son habituel sourire plein de vie. Comment refuser face à ce genre de visage innocent et rempli de joie...

Évidemment, dans ma manière de faire plutôt sérieuse et directe, j'avais jugé qu'en guise de punition, notre "invitée" allait devoir supporter l'odeur du corps d'un chevalier plein de sueur, trop sérieux pour aller prendre sa douche avant de se rendre à son tour de garde. On dit que la transpiration n'est rien d'autre que les larmes des hommes. J'étais bien décidé à lui faire payer cette soirée tranquille avortée pour aller la surveiller pioncer en lui faisant avoir des reflux à cause de l'odeur de mes dessous de bras ! Car oui, à l'époque, bien que sérieux, j'étais fichtrement rancunier et fourbe... Un peu comme aujourd'hui, mais en plus puéril. Bien entendu, j'allais être le premier à surveiller la nouvelle venue, encore alitée à l'infirmerie, pendant que ma partenaire allait se nettoyer.

Légèrement intrigué par l'identité de la mystérieuse inconnue qui avait valu le détachement de deux Chevaliers Runiques, j'avais timidement poussé la porte de sa chambre, afin de jeter un oeil plus curieux qu'autre chose. Manque de chance, les toiles étaient dépliées autour du lit. Sourcillant, légèrement frustré de ne pas pouvoir observer de loin, j'étais donc contraint de me rapprocher afin de pouvoir enfin voir à quoi elle pouvait ressembler. Si cela se trouvait, ça allait encore être une de ses riches et obèses aristocrates qui avaient voulu se la jouer militaire avant de se faire écorcher à la première attaque ennemie. Avec un comportement cette fois-ci plus hautain, je tirais d'un coup sec le rideau qui entourait le lit. Mes sourcils froncés se détendirent alors que mes yeux s'écarquillaient de surprise. J'observais ainsi une jeune femme au teint blanc, couverte de bandages sur plusieurs parties de ses bras, autour de son front, dormant paisiblement. Elle semblait rêver, ou plutôt cauchemarder si j'en jugeais à quel point ses paupières se plissaient à répétition. Sa chevelure d'un bleu clair lui donnait une apparence plutôt douce, en contraste avec les réactions de douleur qu'elle laissait transparaître dans ses songes.

Mes aprioris disparurent en un instant, constatant la gravité de ses blessures, certes en majeure partie guéries, mais témoignant du caractère sérieux de l'intervention qu'elle avait subie plus tôt. J'ignorais qui était le responsable de ce spectacle, mais à mon sens, si je l'avais connu, nul doute que sa tête serait en train de gésir à mes pieds en ce moment même. Alors que j'allais m'avancer vers le lit doucement, l'arrivée en fanfare d'Alkaid qui ouvrit la porte d'un coup sec me surpris, me faisant machinalement faire demi-tour. Manque de chance, mon pied se pris dans le rideau de lit traînant légèrement par terre, me faisant chuter pour atterrir sur la patiente en arrachant ledit rideau. La scène aurait pu sembler maladroite si ma manière d'amortir ma chute n'avait pas compris un réflexe aussi primaire que stupide, tel que prendre appui sur la première chose qui venait... Comme la poitrine de la Belle aux Bois Dormants... En plus de tomber tête la première contre la sienne, lèvres contre lèvres. J'ignorais alors qui était le plus surpris... Moi ou Alkaid qui se mit à pointer un doigt tremblant en bégayant...


Qu... Qu... QU'EST-CE QUE TU FOUS FICHU PERVERS !

Me relevant aussitôt, fixant d'abord Alkaid, puis Selena, avant de regarder à nouveau Alkaid, complètement paniqué, je me mis à mon tour à perdre mon sens de l'élocution habituellement si tranchant, tendant ma main en la secouant d'un geste négatif.

Nan... Att... Attend ! C'est pas du tout ce que tu crois ! C'était un accident ! J'ai jamais voulu matter... Enfin si, c'est vrai que je l'ai fixé mais... Enfin non ! Pas dans ce sens ! C'était pas voulu ! Tu... Tu comprends ?!

D'instinct, un animal sent venir le danger. Même l'homme possède dans son cerveau un recoin qui lui dit de temps à autre "Mon gars, file d'ici avant de finir empaillé ! La bestiole en face de toi est un prédateur qui va te bouffer tout cru". Allez savoir pourquoi, voir Alkaid se calmer et afficher un sourire innocent me donnait cette impression, car même si elle avait l'air on ne peut plus sereine, l'aura meurtrière qui émanait d'elle était toute autre.

Oui... Je comprends parfaitement Lucifer... Ne t'en fais pas... Je dirais même que j'ai parfaitement compris... KONO HENTAI YARO !

Le moment où elle se mit à hurler fut celui où j'aperçu un plateau complet d'instruments en tout genre me foncer dessus en même temps que le poing de la jeune femme. Ne me demandez pas la logique de la chose, mais suite à cette attaque qui fit trembler les murs de toute la caserne, je finis avec la tête dans celui de la chambre, plusieurs aiguilles plantées dans mon postérieur alors que mon corps gisait, ma jambe droite remuant spasmodiquement. Néanmoins, tout ce bruit n'allait pas aider notre invitée qui commençait à se réveiller. L'était-elle depuis notre "premier contact" ou venait-elle d'émerger en ignorant tout de ce qui venait de se passer ? J'allais avoir la réponse à ma question tandis que je poussais avec mes mains à plat contre le mur pour dégager ma tête enfoncée dans ce dernier.


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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyVen 28 Juin - 23:16
Sur le balcon de Grimoire Ship, bercée par l'air devenu glacée très rapidement avec la tombée de la nuit, je remerciais intérieurement à nouveau Lucifer de m'avoir prêté sa cape. Gagnée par sa nostalgie, j'observais l'immensité de ce désert et bien que je n'aime pas cet endroit, je devais avouer que le paysage avait un certain charme vu d'ici. Je décrochais à mon tour un petit sourire empreint de nostalgie face à ces terres arides. D'une certaine façon, j'étais reconnaissante envers le destin qui, par le biais de la terrible bataille qui a eu lieux six ans auparavant dans ce désert, m'a permis de rencontrer Lucifer. Pourtant, aussi précieux soit-il, je n'arrivais pas à me souvenir clairement des premiers instants que nous avons passés ensemble ou, du moins, à chaque fois que j'essayais de m'en rappeler, je tombais sur une page blanche. Cependant, cela faisais bien des mois que je n'avais plus essayé de me souvenir de ces jours blancs, j'étais bien trop absorbée par la recherche des Régalia aux quatre coins du pays pour y penser, mais ce soir, c'était le moment idéal pour tenter le coup à nouveau. Pour cela, il fallait que je remonte le fil de mes souvenirs à partir de la dernière chose dont je me souvienne avant de me réveiller à Mac Anu.

Cette bataille, je m'en souvenais comme si c'était hier même si je préférerais effacer cela de mon esprit pour toujours. Chaque bruit de lame s'entrechoquant, chaque mouvement de mon adversaire ainsi que les miens. Avec toute l'expérience que j'ai gagnée depuis cette terrible nuit, je pouvais même voir les occasions que j'aurais eue de pourfendre mon adversaire ainsi que l'erreur qui lui avait donné l'occasion de frapper. Autour de moi, chacun de mes coéquipiers combattaient plusieurs adversaires à la fois, les sorts fusaient de toute part et l'odeur du sang se faisait de plus en plus présente. Le combat n'en finissait plus, j'étais épuisée et, en une fraction de seconde, tout bascula. J'avais baisé ma garde et la lame du mercenaire était venue se ficher dans ma poitrine, elle n'avait plus qu'à parcourir quelques centimètres de ma chair pour me transpercer le coeur. Déjà, je me sentais partir, ma vision se troublait, je ne percevais plus le moindre sons quand soudain, un torrent de papier vint frapper le mercenaire qui fut projeté au loin, m'arrachant au passage sa lame de la poitrine.

Je commençais à ma souvenir peu à peu, dans mon lit d'hôpital, alors que je dormais, je voyais encore et encore le film de la bataille dans mes rêves. Je ne saurais dire pendant combien de temps j'ai été plongée dans cet effroyable cauchemar, jusqu'au moment où il commença à changer. Une aura inconnue était venue se superposer aux scènes de combats, plus elle se rapprochait, plus elle devenait nette. Un mage de rééquipement ? Pourtant, personne de notre équipe de maîtrisait cette magie. Progressivement, le désert Dissidia disparaissait jusqu'à ce qu'il ne reste plus que cette aura sur un fond blanc. Elle se rapprochait de plus en plus, que me voulait-elle ? Sans que je ne comprenne ce qu'il se passe autour de moi alors que j'émergeais lentement je sentais des lèvres de poser contre les miennes et une main se poser sur ma poitrine. Étrange, je ne ressentais aucune douleur, rien d'autre que le feu qui me montait aux joues. Comment mon cauchemar avait pu dériver sur ce genre de rêve ? Mais ce n'étais pas fini, dans ce rêve, deux voix firent leur apparition sans que je comprenne le sens de leurs paroles. Alors que ça criait derrière, je reprenais doucement contact avec la réalité. Mon corps était lourd, mais je ne souffrais pas, mes sens se réveillaient un a un, l'ouïe la première vu le raffut qu'il régnait autour de moi. Espèce... de sale... pervers ? En entendant cela, j'ouvris enfin les yeux et je remarquais avec surprise que l'aura qui avait chassé mon cauchemar était bel et bien réelle.

La première chose que je vis en me réveillant, c'était la tête brune d'un garçon sortir d'un mur dans lequel il avait été encastré. Malgré mon état, il ne me fallut pas bien longtemps avant de faire le rapprochement entre le garçon mage kansô, la mystérieuse aura de mon rêve et les quelques mots que j'avais entendus précédemment. J'étais si gênée que je n'osais pas adresser la parole au jeune inconnu, m'avait-il vraiment embrassé ? Ou bien est étais-je encore endormie en train de délirer dans mon sommeil ? Je n'en avais aucune idée, d'ailleurs, je ne savais même pas où j'étais ni ce qu'il était advenu de mes coéquipiers. Je me redressais lentement sur ce qui semblait un lit d'hôpital avant de m'adresser à la jeune fille qui se trouvait là.


- Où est-ce que je suis et qu'est-il arrivé à mes compagnons ? J'attendis d'avoir mes réponses avant d'ajouter en tournant la tête vers le garçon et le trou béant qui décorait maintenant le mur de ma chambre. Qu'est-ce qui s'est passé ici ?

J'avais une petite idée là-dessus, mais j'étais trop embarrassée pour émettre la possibilité que cela ce soit réellement passé. Est-ce que ce garçon venait réellement de me voler mon premier baiser ?
Lucifer Amaiyuri
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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyLun 15 Juil - 22:28

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Schplop ! Ce fut le bruit qui émana du mur lorsque j'en extirpais ma tête, entendant alors avec stupéfaction que la jeune femme qui venait de me voler mon premier baiser se réveilla ! Car oui ! Ce n'était pas ma faute ! C'était la sienne ! Après tout, ce draps était disposé de manière on ne peut plus louche ! Encore un complot de la gente féminine à mon encontre ! Tout cela pour profiter de l'être chaste et pur que j'étais ! Jusqu'où iront les femmes pour porter atteinte à mon esprit chevaleresque ?! Mais en fixant la jeune demoiselle, je craignais qu'elle n'ait été consciente au moment de l'échange entre nos lèvres. Et pourquoi diable avais-je fais, dans un mouvement des plus instinctifs, sans doute à cause d'une quelconque prédisposition génétique dû à ma nature d'être humain masculin, ce fichu mouvement de langue ? Une chance d'ailleurs que j'ai été interrompu car j'aurais sans doute lâché un "Goût fraise" des plus involontaires. A bien y réfléchir, les lèvres des jeunes femmes étaient somme toute assez douces, bien plus que je ne l'aurais cru. Pas étonnant que certains y prennent goût... Mais je raconte quoi moi ? Bien sûr que non il ne faut pas y prendre goût !

Alors que je pensais à tout cela, on pouvait voir que je me tenais la tête, avant de me la cogner à répétition contre le mur. Méchant Lucifer ! Méchant ! Après m'être calmé en diminuant mon débit sanguin, sans doute à cause de la fuite de sang qui coulait de ma tête, je fus encore plus calmé lorsqu'Alkaid, sans doute en usant d'un sortilège de femme pour lire mon esprit, me cogna brusquement le sommet de la tête pour me laisser choir sur le sol, mon âme s'envolant par ma bouche, avant qu'elle ne réponde avec un sourire chaleureux à notre invitée surprise.


Vas-y doucement. Tu n'es pas encore en état de te surmener de la sorte. Pour ce qui est de tes compagnons, l'espèce de larve inutile qui m'accompagne et moi-même ne sommes pas au courant des détails sur les raisons de ton arrivée ici. En revanche, je te pris d'excuser le comportement honteux de cette limace des mers ! Embrasser les jeunes filles endormies ne fait pas partie de ses habitudes normalement. A croire qu'il faut que je le dresse encore un peu !

En entendant les mots d'Alkaid, tant mon âme sous forme vaporeuse s'échappant de ma bouche, que mon corps, se mit à pleurer un torrent de larmes. Peu importait à quel point j'aurais tenté de me justifier, la seule chose que j'aurai gagné aurait été un coup de botte qui m'encastrerait le visage dans le carrelage de l'infirmerie. Qui plus est, j'étais extrêmement gêné vis-à-vis de la jeune femme qui venait d'émerger du pays des merveilles. A croire que le baiser du prince charmant l'avait sorti de son... Non, je ne dois pas penser cela, sinon la sorcière Alkaid va encore lire mes pensées et me châtier ! Mais ainsi par terre, face contre le sol, j'eus le malheur de faire et dire une chose qui, ce jour, aurait pu me coûter la vie.

Ah... Ils sont noirs aujourd'hui ?!

Les yeux d'Alkaid se mirent à briller d'une aura inquiétante alors qu'elle tourna sa tête vers moi, constatant que mon regard était porté sur ce qui était sous son uniforme, à savoir ses dessous. Me rendant alors compte de mon erreur et maudissant cette habitude que j'avais de penser à voix haute, je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit pour ma défense que le Juge abattit son marteau, ou plutôt son talon, de la justice, en plein sur mon crâne en lançant un "Ero Inu" à mon encontre, laissant à nouveau mon âme s'envoler hors de mon corps tandis que j'étais K.O. pour un petit moment, ma jambe droite remuant avec des spasmes par intermittence.


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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyLun 29 Juil - 18:45
De ma vie, jamais je n'avais vu de scène aussi étrange que celle qui se déroulait sous mes yeux. Le garçon à l'amure blanche avait-il décidé de finir de démolir le mur dans lequel il était encastré quelques instants plus tôt en se servant de sa tête ? Ou bien essayait-il de détruire sa tête avec ce mur et l'intervention de la fille à l'armure noire ? Je ne saurais dire qui, du crâne du pauvre garçon et du mur de ma chambre avait subi le plus de dommages. Et surtout, pourquoi ? Est-ce que cela avait un rapport avec la fin étrange de mon rêve ?

Peu importait, j'étais surtout inquiète pour le reste de l'équipe de repérage, la bataille avait été rude contre les mercenaires et je craignais plus que tout de perdre un de mes précieux camarades. Hélas, la fille à l'armure noire n'avait pas le moindre renseignement à propos de cela. Néanmoins, elle put m'expliquer un peu mieux ce qu'il s'était passé ici. Assise sur mon lit je portais mes mains sur les lèvres pour empêcher un cri de surprise d'en sortir. Je ne parvenais pas y croire, ça c'était réellement passé ?! Alors... Ça voulait aussi dire qu'il avait posé sa main sur ma poitrine ?! Celle seule pensée me fit mon teint de blanc à rouge écrevisse, on pouvait presque voir de la fumée me sortir des oreilles alors que je constatais qu'un parfait inconnu m'avait volé mon premier baisé et m'avait même peloté dans mon sommeil ! Je comprenais parfaitement que cette fille, que je soupçonnais être sa petite amie, soit furieuse, mais de là à le frapper comme elle le faisait, j'avais tout de même un peu de peine pour lui. Peine qui disparut totalement lorsque je compris à sa question et à réaction de la fille en armure qu'il avait profité de sa position pour regarder ses dessous. Mais histoire de sous-vêtements à part, j'avais une requête à formuler pour la jeune chevalière.


- J'ai besoin de savoir si mes compagnons s'en sont sortis. S'il te plait.

Bien que ma voix soit faible, jamais je n'avais parlé avec autant de détermination. Je pourrais me reposer tranquille qu'une fois que je saurais, qu'une fois que je serais sûre qu'ils vont tous bien et ça, la fille en armure semblait l'avoir compris. Elle parti donc en disant qu'elle allait se renseigner et qu'elle reviendrait avec des nouvelles de mes amis. Dès qu'elle eut passé la porte, je finis par me rallonger. Tout comme pour mes compagnons, je ne savais pas exactement ce qui m'était arrivé, tout ce que je savais, c'est que le contenu de ma perfusion semblait être plus fort que ma volonté de rester dans ma position, j'avais l'impression de peser aussi lourd qu'un cracken crakers adulte.

Avec tous ces doutes et ces incertitudes, j'en avais presque oublié le chevalier pervers qui gisait-là. Je me penchais légèrement de mon lit pour voir s'il n'avait pas totalement rendu l'âme et un silence gênant s'installa dans la pièce. Finalement, je me dis qu'il serait peut-être bien de faire connaissance, je n'étais pas très à l'aise avec le fait d'avoir laissé un inconnu me voler mon premier baisé, alors pour que cette histoire soit moins honteuse, il fallait au moins que ce ne soit plus un étranger. Rompre le silence était plus dur que ce que je le pensais, mais il en fallait plus pour faire peur à la seconde de l'équipe spéciale de repérage.


- Euh... Est-ce que ça va ?

J'attendis un instant qu'il réponde et surtout qu'il se relève, ma position n'étant pas spécialement très agréable pour discuter. Une fois cela fait, j'essayais de remplacer le rouge sur mes joues par un regard sévère, sans grand succès avant de lui adresser à nouveau la parole.


- Puis-je au moins connaître l’identité de celui qui s’est permis de me voler mon premier baiser ? Ou bien préfère-t-il que je l’appelle la limace des mers ?

Oui pour le coup, j’avais été plutôt méchante, mais quoi de plus normal dans ma situation ? S’il voulait que cela change, il avait plutôt intérêt à accompagner les présentations d’excuses sincères et convaincantes.
Lucifer Amaiyuri
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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyDim 2 Fév - 11:27
Embarrassing


Seul le bruit des pas d'Alkaid qui quitta la pièce résonnait dans mon esprit, alors que j'étais à demi-conscient, affalé sur le sol tel un cafard que l'on aurait écrasé de la manière la plus vile et cruelle qui soit. Ma conscience fut finalement réveillée par l'appel de la jeune Selena, me demandant si tout allez bien. Évidemment que je vais bien... Avec une bosse de la taille du Mont Hakobe sur le crâne, de la fumée qui s'en échappe alors qu'elle continue de grandir, et les yeux qui tournent à tout rompre, je ne peux qu'aller bien. Me redressant en me frottant la tête, m'appuyant légèrement sur le lit avec mon bras droit, je me retrouvais ainsi face à face avec la jeune femme en convalescence. Comme le disait un conteur d'histoire orientale : Trop près... Un peu trop près. A dire vrai, nos visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

Toussant légèrement en me reculant, embarrassé, j'entendis alors la dernière tirade de la jeune femme, me demandant mon identité sous le coup d'une remarque des plus gênantes. Je n'étais pas une limace des mers bon sang ! Et comment voulez-vous répondre de manière normale à une telle question, posée en de tels termes ? Plus troublé qu'autre chose, faisant de grands mouvements de bras dans tous les sens et émettant des sons qui ressemblez plus à des "Awawawa" qu'autre chose, je finis par me calmer en me mettant à genoux, crâne contre le sol, en répétant des "Gomen" en vitesse accélérée, tel un lacryma musical qui fonctionnerait mal.


C'était un accident ! Je ne me serais jamais permis d'agir ainsi ! Je suis Lucifer Amaiyuri, le White du duo Black and White. Et la furie qui vient de partir en est le Black ! Je vous renouvelle encore une fois toute mes excuses pour ce terrible incident indépendant de ma volonté !

Que voulez-vous ajouter d'autre ? Désolé de vous avoir roulé un patin ? Que c'était aussi mon premier baiser ? L'accuser à mon tour de m'avoir volé le mien ? Peu digne d'un chevalier tout ça. J'avais de quoi être aussi troublé qu'elle... Même si je devais avouer qu'en y repensant, les lèvres des filles étaient nettement plus douces que ce que j'imaginais. Non pas que j'imagine ça à longueur de temps, loin de là ! Que l'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit ! Et puis ce petit goût acide lors de l'acte en lui-même était loin d'être déplaisant. Cela donnerait bien envie de reco... Non, non, non et non ! Il fallait que je pense à autre chose, quelque chose de pur et innocent.

Tout en pensant à tout cela, je bougeais sans m'en rendre compte, faisant de grands mouvements en accord avec mes pensées. Je secouais la tête de droite à gauche en pensant "non", puis posais mon index sur mon menton avec un air penseur lorsque j'étais en pleine réflexion, le tout très rapidement. Sans doute la jeune Wiselight me prenait-elle pour un tordu qui embrassait les filles dans les chambres d'hôpital et n'était pas seul dans sa tête. Comment lui en vouloir, vu mon attitude confuse...

Plus gêné qu'autre chose, je finis par prendre le Sorcerer qui traînait sur la table de chevet pour me cacher le visage dedans, faisant semblant de lire. Et pourquoi j'étais si confus bon sang ? Je suis Lucifer Amaiyuri que diable ! Je suis connu pour être un individu froid et taciturne, alors pourquoi faut-il que je me ridiculise ainsi ? Cela ne me ressemble vraiment pas ! M'installant dans le fauteuil, je restais caché derrière le magazine, sans me rendre compte que ce dernier était le numéro spécial maillot de bain, ne fixant même pas les pages se trouvant devant mon nez et voilant mon visage à Selena. Voilà qui risquait de prêter encore plus à confusion, mais comment pouvais-je le savoir. Puis que vouliez-vous que je dise ? La situation était suffisamment gênante comme ça. Je restais donc assis dans mon fauteuil à monter la garde, silencieusement, caché derrière un livre que je ne lisais même pas.

Je n'avais juste aucune idée de la tournure que les événements allaient prendre quant à cette rencontre marquée par le destin...


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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptySam 8 Fév - 22:13
En me penchant je pouvais constater en effet que ma première question n'était pas très adaptée à la situation. Le pauvre, elle ne l'avait pas raté, mais ce n'était pas le moment d'avoir de la peine pour lui, après tout il l'avait bien cherché. La fille qui venait de partir devait avoir bien des soucis avec lui comme partenaire, même si je voulais bien la croire lorsqu'elle disait que ce n'était pas dans les habitudes du jeune chevalier de se comporter ainsi. À sa place je ne saurais pas comment j'aurais réagi si un des membres de l'équipe de repérage avait reluqué mes dessous. Heureusement, l'écart d'âge faisait que je ne risquais pas de les intéresser, puis j'avais toujours Allan pour veiller sur moi.

L'inquiétude qui serrait mon cœur à l'idée d'avoir peut-être perdu mon « grand-frère » me faisait perdre un peu le contact avec la réalité, si bien que je lorsque que le chevalier à l'armure blanche se releva c'était comme si sa tête était soudainement venue obstruée mon champ de vision. Cependant, au lieu d'être surprise, je me mis inconsciemment à contempler le bleu de ses yeux. Pendant ce face-à-face involontaire, un sentiment étrange et nouveau s'empara de moi, comme si je ne voulais plus jamais quitter mon regard du sien. Je n'arrivais pas à m'expliquer cette réaction, ou plutôt cette absence de réaction de ma part face à un situation aussi embarrassante. Ma seule manifestation physique de cette dérangeante proximité étant le changement radical de mon teint.

Une fois le contact visuel rompu, je repris un peu mes esprits en commençant déjà par me remettre correctement dans mon lit. La fille à l'armure noire avait raison quand elle me disait de ne pas me surmener, je commençais déjà à retrouver la sensibilité de mon corps, signe que les effets des anesthésiants étaient en train de s'estomper. Pour donner le change et surtout pour ne pas laisser sous-entendre que je pouvais avoir la moindre attirance envers le jeune chevalier, je lui demandais de décliner son identité en tentant d'être assez désagréable. Cela suffirait-il à cacher mon trouble ? À en croire sa réaction, cela avait plutôt bien marché et c'est dans la plus grande confusion de sa part que je finis par obtenir ce renseignement ainsi que des excuses que je jugeais satisfaisante. C'était même plutôt amusant de le voir paniquer de la sorte, à tel point que je ne pus m'empêcher de lâcher un petit gloussement moqueur.

C'était donc eux, le fameux duo Black & White de Mac Anu ? J'avais déjà entendu parler comme nombre de mes camarades de leurs exploits sur le champ de bataille compte tenu de leur jeune âge, mais j'étais bien mal placée pour les juger là-dessus. Mais, bizarrement, je les imaginais un poil plus sérieux, allez savoir pourquoi. Il y avait toujours une certaine différence entre les informations rapportées et la réalité après tout. Pour le moment celui que j'avais en face de moi avait plutôt l'air d'être un déséquilibré ne sachant plus où se cacher au point de se réfugier dans un magazine risquant d'aggraver sa situation plutôt que du Lucifer Amaiyuri décrit par ses faits d'armes. Ce barrage visuel constitué de photo de pin up en maillot de bain aurait bien pu mettre fin à la conversation si, portée par ma curiosité une certaine attirance envers lui je ne lui avais pas posé, de façon tout à fait innocente, cette question.


- Est-ce... est-ce que c'était aussi... ton premier baiser ?

Lucifer Amaiyuri
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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyVen 21 Fév - 10:50
Present


Rester calme et faire semblant de s'intéresser aux articles du magazine était une chose assez délicate. D'une part parce que j'avais l'esprit plutôt embrouillé, n'ayant pas l'habitude de me retrouver dans ce genre de situation, et d'autre part parce que je venais de réaliser la nature même du livre que je tenais entre les mains. D'un geste qui devait paraître comme étant un réflexe ou une manifestation de ma nervosité, je jetais le bouquin comme si ce dernier était le mal absolu, l'envoyant valdinguer à l'autre bout de la pièce. De manière presque instantanée, je croisais alors les jambes et mes mains, reniflant un coup nerveusement, avant d'entendre ce que Selena me demanda.

En premier lieu, gêné par la situation précédente, je mis un certain temps à réaliser ce que la demoiselle m'avait dit. J'eus donc un léger bug, restant immobile, légèrement penché vers elle, à l'écoute, avant que l'information n'atteigne mon cerveau. Aussitôt, mon teint passa du rosé à l'écarlate, laissant de la vapeur s'échapper de ma tête. Moment de silence et d'embarras. Un blanc des plus pesant s'installa, alors que mes pensées se bousculaient à toute allure dans mon esprit. J'allais devoir peser mes mots et surtout bien les choisir, sans quoi, je risquais de finir à la morgue si jamais Alkaid venait à l'apprendre.


En fait... Je...

Alors que je m'apprêtais à prendre la parole, fixant le carrelage de la chambre, un soldat fit irruption dans cette dernière, haletant, avec un air plutôt grave sur le visage. Me redressant aussitôt, on put voir mon faciès se métamorphoser, prenant une apparence beaucoup plus sérieuse, plus dure... Plus froide. Comme si cette arrivée alarmante avait suffit à me faire redevenir le White Knight que j'étais avant ce fâcheux incident. Fixant le soldat, je lui ordonnais de parler et d'expliquer l'état d'essoufflement dans lequel il se trouvait. Reprenant ses esprits, il m'indiqua alors qu'Alkaid était partie seule à la recherche des derniers membres d'expéditions de Selena, certains ayant été retenus prisonniers par leurs adversaires. On put alors entendre le grincement métallique de mon gantelet, serrant le poing, alors que je reprenais mon casque posé un peu plus loin.

Y aller seule... L'idiote ! Miss Wiselight, je reviens avec l'inconsciente qui me sert de partenaire d'ici peu. Veuillez attendre ici.

Sentant une certaine inquiétude dans le regard de la jeune femme, et sachant pertinemment à quoi celle-ci était liée, je me pressais d'ajouter une dernière réplique sur un ton beaucoup plus posé et compatissant.

N'ayez crainte. Vos compagnons vous seront bientôt rendus sains et saufs, je vous en fais la promesse.

Sans rien dire de plus, je me mis alors en marche vers la sortie de l'infirmerie, posant mon heaume sur ma tête pour finalement disparaître derrière la porte de la chambre. J'avais laissé le soldat en poste pour veiller sur Selena, afin de ne pas la laisser seule. Je revoyais alors la scène comme si elle s'était déroulée hier. Alkaid et moi nous étions rendus là où les derniers ennemis rencontrés lors de l'expédition de Wiselight s'étaient retranchés, avec quelques soldats en otage. J'étais parvenu à rattraper ma partenaire et à nous deux, nous avions réussi à nous infiltrer discrètement dans leur bastion et à les neutraliser un à un. L'opération avait été qualifiée de succès, dans le sens où aucun otage n'avait été exécuté, bien qu'il s'agissait d'une action entreprise d'initiative par Alkaid.

Face au soleil couchant, sur le Grimoire Ship, je me rappelais la question que Selena m'avait posé avant que je ne parte. Je n'avais pas eu l'occasion de lui répondre. A l'aube du Grand Tournoi des Combattants de Fiore, alors que nous survolions le Désert Dissidia, j'avais conscience que ce qui m'attendait durant les prochains jours était quelque chose de risqué. Peut-être était-ce le dernier coucher de soleil que je pouvais observer si jamais les choses tournaient mal. Après tout, les Régalia étaient des armes dangereuses dont nous ignorions encore l'étendue des capacités. Peut-être fusse cette pensée de "dernier soir" qui me poussa à agir de la sorte...

Sans prévenir, lentement, je me tournais vers Selena, franchissant les quelques pas qui nous séparaient, m'arrêtant face à elle. Je laissais ce moment de flottement durer, alors que je la regardais dans le blanc des yeux. Mes iris écarlates visibles à travers mon capuchon, on pouvait y lire une certaine mélancolie. Puis, toujours lentement, je m'approchais de son visage, avant de finalement l'embrasser. Seul le vent laissait son souffler briser le silence des quelques secondes durant lesquelles dura ce baiser, innocent, dénué de sens. J'avais agis sans véritablement réfléchir, en me laissant aller à ma mélancolie du moment. Séparant finalement mes lèvres des siennes, je finis par prendre la parole sur une voix à peine audible.


Maintenant... C'était mon second...

Sans rien ajouter, je passais alors à côté d'elle, dans un bruissement de tissus que fit mon manteau d'anonymat, avant que je ne finisse par me diriger vers la sortie. A peine eussès-je fermé la porte que je me laissais tomber contre le mur métallique du vaisseau. Qu'avais-je fait ? Pourquoi diable avais-je agis ainsi ? La folie s'était-elle emparée de moi ? Sans que je n'ai la réponse à cette question, je fus interrompu dans mon processus de pensée lorsque l'un de mes subordonnés me demanda si j'allais bien, passant par là et me voyant ainsi affalé contre le mur. Lui répondant que oui, je le suivis lorsqu'il m'indiqua que les préparatifs pour le Tournoi était prêt et qu'il désirait me faire prendre connaissance de ces derniers. M'éloignant du grand pont, je suivais mon acolyte, avec à l'esprit toujours quelques pensées pour cet échange avec ma Lieutenant... Rapidement balayés par l'appel du devoir, même si, en pleine réflexion stratégique, cette image de mes lèvres contre celles de la jeune Wiselight était toujours présente...


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MessageSujet: Re: [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ?   [Grimoire Ship] Y a t-il du monde au balcon ? EmptyDim 23 Fév - 11:29
Sans que cela ne soit le but premier, ma question avait une fois de plus mit le jeune chevalier dans l'embarras. Je savais que c'était une question gênante, surtout pour un garçon, mais la situation serait déjà plus égale entre nous si je savais que nous étions quittes à ce sujet-là. En regardant à tour de rôle mes mains et Lucifer du coin de l'œil, j'attendais patiemment sa réponse en n'essayant de ne pas tenir compte de ses diverses réactions. Il serait bien mal venu de ma part de rire de ses pitreries alors que je les avaient déclenchés. Le silence c'était installé dans la pièce et je commençais à me dire que je n'aurais peut-être pas dû lui poser une question aussi indiscrète. J'allais pour lui dire d'oublier tout ça quand il prit enfin la parole, avant d'être rapidement interrompu par l'entrée fracassante d'un soldat.

Il semblait complètement affolé et cela ne présageait rien de bon. Saisissant la gravité de la situation, je repris mon sérieux tout comme Lucifer qui s'empressa de demander la raison de sa présence au soldat. En apprenant que certains de mes camarades étaient retenus prisonniers par le groupe de mercenaire qui nous avait attaqués, mon sang ne fit qu'un tour. C'était probablement à cause de moi qu'ils étaient restés derrière pour permettre aux autres de m'amener à l'hôpital et maintenant c'était Alkaid qui risquait sa vie pour rattraper mon incompétence. Voyant Lucifer se préparer à partir sur-le-champ pour partir en renfort, je voulus me lever, quand un éclair de douleur me traversa le corps, me forçant à rester coucher. Même si dans l'équipe de repérage c'était avec Allan que je m'entendais le mieux, les autres comptaient aussi beaucoup pour moi, nous avions passé tellement de temps ensemble ces deux dernières années et traversés tellement d'épreuves que ne supportait pas l'idée d'en perdre un seul, pas même le plus grognon de la bande.

C'est à contrecœur que je laissais le White Knight partir avec sa promesse pour seul réconfort. Je ne savais pas si c'était dû à l'inquiétude ou non, mais j'avais comme une pointe dans le cœur. Grâce a ma vision des auras, je pouvais voir qu'une petite sphère dégageant une aura lumineuse y était logée. Qu'est-ce qu'ils m'avaient fait ? Plus l'aura de la sphère était visible, plus la douleur augmentait. Ma vision se troublait et bientôt je n'entendais plus rien que la voix du soldat appelant les infirmières.

Aujourd'hui encore, je ne savais pas ce qu'ils avaient bien pu m'injecter pour calmer la douleur, mais a mon réveil je ne me souvenais plus de ce qui avait bien pu se passer ce soir-là. Ce n'était que maintenant que les pièces manquantes venaient s'ajouter au puzzle, je n'en revenais d'ailleurs toujours pas que Lucifer et moi nous nous soyons déjà embrassés. Moi qui pensais durant toutes ces années m'être réservée pour lui, c'était une révélation pour le moins troublante. Sur le pont du Grimoire Ship, l'atmosphère changeait au fur et à mesure que Lucifer se rapprochait de moi. Cette scène me rappelait celle qui avait eu lieu dans le bar de Shirotsume, le jour du recrutement d'Adrix. Encore un jour où je m'étais fait de faux espoirs le concernant. Cette fois-ci, je décidais de ne pas me faire avoir, il allait peut-être tout simplement m'annoncer qu'il avait une nouvelle mission pour moi ou autre. Pendant le temps que durait le face-à-face, on pouvait voir dans mon regard une touche de résignation accompagnée d'un petit sourire triste, celui d'une femme qui aurait voulu être un peu plus qu'une amie.

Alors que j'avais décidé d'arrêter d'espérer, sentir ses lèvres sur les miennes me prit au dépourvu. Lentement, mes yeux écarquillés de surprise se fermèrent pour graver cet instant dans ma mémoire en faisant abstraction de tout le reste. J'aurais voulu le prendre dans mes bras pendant que nous nous embrassions, mais je n'osais pas bouger de peur de découvrir que tout cela n'était qu'une illusion. Et quand il quitta ses lèvres des miennes, ses mots virent me troubler encore davantage, me laissant muette face au soleil couchant. Il était reparti aussi subitement qu'il m'avait embrassé sans que je ne puisse suivre son aura, j'étais bien trop troublée pour y voir clairement. Mon cœur battait encore la chamade tout en se demandant si ce baiser était vraiment sincère. À l'aube du Grand Tournoi de Fiore, étais-je a ses yeux un simple moyen de décompresser ? Non, je connaissais son sens de l'honneur, jamais il n'aurait joué avec mes sentiments même s'il en ignorait l'existence. Mais dans ce cas, pourquoi avoir attendu tout ce temps ?

Toujours sur le pont du vaisseau, je tentais temps bien que mal de retrouver mon calme avant de retourner à mes appartements. Je ne pouvais pas me permettre de me balader dans les couloirs en affichant un visage aussi rouge. Ce soir-là, je ne parvins pas à trouver le sommeil, trop de questions se bousculaient dans ma tête sans que je ne leur trouve de réponses plausibles. J'avais beau tenter de me changer les idées en remplissant divers rapports, les multiples ratures qui fleurissaient sur mes feuilles laissaient facilement transparaître mon état d'esprit. J'avais même oublié de lui rendre sa cape, mais j'étais bien trop gênée pour retourner le voir, ce sera pour une autre fois.

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