Alors que je laissais déborder un léger surplus d'énergie et que j'allais effectuer mon Take Over, je fus pris d'une violente sensation qui me plia en deux en un instant. Tel un gong résonnant, ma tête était assaillie par une source sonore inconnue, mais surtout très douloureuse pour celle-ci. Cette sensation, je la connaissais ou plutôt, je m'en souvenais parfaitement puisque celle-ci m'avait longuement terrorisée ces derniers temps. En effet, ce ressenti était identique à celui de mon entrée en contact avec le régalia de l'Apocalypse à Crocus, c'est pourquoi, lorsque je parviens à l'identifier, je fus pris d'une peur soudaine que je ne pus réussir à réprimer et qui se remarqua aisément en raison de mes membres atteints de tremblements plus que visibles. À vrai dire, je redoutais la nouvelle apparition du Bloody Rabbit si celle-ci n'était pas contrôlée. En somme, je souhaitais à tout prix éviter de revivre des évènements tels que ceux de la plaine de la capitale.

Après ce triste évènement, j'avais eu énormément de mal pour m'en relever, si bien que pendant plusieurs mois, j'avais longuement douté avant de me lancer dans ma carrière de madoshi. Néanmoins, j'étais parvenu à la surmonter, voire quasiment à l'oublier, mais visiblement, celle-ci se souhaitait pas me laisser tranquille de sitôt puisqu'elle semblait avoir décidé de m'embêter dans cette situation déjà bien délicate. Grimaçant alors, je ne parvenais pas à stopper le flux de magie que je laissais volontairement déborder, au seuil habituel. J'étais donc en proie au plus profond désarroi alors que ma puissance magique ne cessait de croitre de manière tellement impressionnante que ce soudain gain de force arrivait même à me surprendre moi, son possesseur. De plus, si ce pouvoir me terrifiait par le fait qu'il me fasse agir de manière involontaire c'était principalement car il pouvait me faire "mal agir". Même si dans cette situation, je n'avais pas vraiment à me soucier des personnes environnantes.

En effet, les civils à l'intérieur étant probablement déjà morts, il ne restait plus que les deux supposés mages noirs ainsi que la fameuse pourfendeur de vouivre et les blessures qu'ils pouvaient recevoir, n'étaient pas ma principale priorité, loin de là même. Je m'inquiétais bien plus pour le fait que je perde une nouvelle fois le contrôle de moi-même et que mes actes ne soient pas dictés par ma propre conscience, mais par celle me possédant lorsque j'avais cet étrange ressenti. En somme, talocher de manière convenable ces trois probables mages, ne me posait guère problème. Ce qui m'embêtait le plus, était en réalité le fait que ce soit cet esprit malsain s'emparant de mon corps comme lors de l'affaire du régalia, qui se charge de cette histoire et qui distribue les torgnoles à ma place. Drôle de vision me direz-vous ? Néanmoins, ce que je redoutais, c'est que cette entité s'imprégnant lentement dans ma personnalité et me mettant sur la touche petit à petit, ne soit pas capable de se modérer et de retenir ses coups. Si par malheur, je venais à tuer quelqu'un de manière inconsciente, je m'en voudrais éternellement et je ne serai très probablement plus apte à exercer la profession de madoshi puisque cela voudrait dire que je pourrais m'en prendre à mes compagnons de Blue Pegasus.

C'est alors que la journaliste et son pseudo protecteur, en apercevant ma petite démonstration de magie se sentirent soudainement bien moins en confiance. Comme c'est étrange ! Quelles raisons avaient provoqué ce soudain malaise ? Serait-ce à tout hasard ... de ma faute ? Au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de ressentir malgré la peur, un certain amusement face à la réaction des autres protagonistes qui auparavant, se fichaient pas mal de la pensée d'un petit blondinet haut comme trois pommes, qui revendiquait des idées pouvant paraître idéalistes. Mais maintenant, nul doute que l'illusion d'un gosse un peu paumé, impliqué dans une situation qui le dépasse, s'était rapidement envolée. Ils avaient en face d'eux, la nouvelle recrue de la guilde au cheval ailé et celle-ci n'allait pas laisser des trouble-fêtes s'en tirer à si bon compte.

Étonnamment, alors que ma puissance continuait d'augmenter de manière drastique, la "journaliste" s'empara une nouvelle fois de la parole, mais cette fois-ci, elle annonça qu'elle allait répondre à ma soi-disant envie d'en découdre. C'est alors qu'un bruit métallique se fit entendre, comme si une arme venait d'être sortie de son fourreau. Cherchant instinctivement, la source de ce bruit, je m'aperçus alors que mon interlocutrice avait désormais la main dans son dos et qu'elle dégainait lentement son arme. Je savais désormais pertinemment que je ne me trompais pas sur la question. Comment pouvait-elle encore essayer de me mentir ? Avait-elle si peur que cela pour sa vie ? Après tout, affirmer être une simple journaliste et sortir une arme comme si elle désirait m'affronter, moi, un mage officiel d'une des grandes guildes du royaume ... il n'y avait pas plus paradoxal. Ses paroles sonnèrent creux à mes oreilles, cependant, je fus pris de stupeur lorsque j'eus l'impression de percevoir le cri d'un nourrisson provenant de la demeure à la porte fracassée. Il y avait donc encore quelqu'un de vivant à l'intérieur ? Ou avais-je tout simplement rêvé ? En tout cas, je ne pouvais pas prendre le risque de la laisser s'aventurer à l'intérieur.

Puis le rouquin prit la parole me coupant dans mon élan alors que j'allais intervenir. Le laissant déblatérer des mots qui n'avaient plus aucune influence sur mon jugement, je le fixais attentivement alors que je percevais, pour une raison totalement inconnue, une sorte d'aura maléfique autour de lui. Un peu comme celle qui se dégageait avec légèreté de mon corps depuis que je laissais volontairement s'échapper un flux de magie relativement important. Le fait que je puisse percevoir cette enveloppe sombre autour du corps de cet homme, était probablement dû à l'étroite ressemblance avec celle qui m'entourait peu à peu. En somme, à ce moment même, le pouvoir qui me permettait d'accéder à cette puissance, était semblable à ce criminel ... j'étais donc en quelque sorte ... une ordure de la même espèce que lui. Mais tant pis ! Après tout ... être un mage officiel, ne signifiait pas pour autant être quelqu'un de tendre et de gentil, voire même de respectable. Ce cliché du mage protecteur, j'allais en un instant le faire voler en éclat et le remplacer par l'image d'un descendant de la famille Regnard, n'hésitant pas une seule seconde à se mettre en position de force et écraser la vermine l'entourant. Alors qu'il m'invitait à suivre sa partenaire pour vérifier leurs dires et que ma coéquipière s'était jetée à l'assaut, je sentais mon sang s'agiter, ne faire qu'un tour et mon envie d'en découdre violemment ne cessant de croitre. C'est pourquoi, malgré mon calme réputé comme étant légendaire, je laissais toute la haine ainsi le dégoût que ces deux personnes m'inspiraient, ressortir en une seule et même réplique servant au passage de réponse au mage à la chevelure rousse.

Toutefois, malgré la démence qui me possédait lentement, j'avais encore un brin d'esprit "sain" et je parvenais toujours à considérer le fait; que je me devais d'agir. Me mordant alors légèrement la lèvre inférieure, je fis le pari risqué de passer à l'action en usant de mes pouvoirs malgré le fait que cette puissance soudaine que je possédais, n'était rien d'autre que le fruit de mon ancienne possession par l'artéfact ancien. Luttant contre la peur qui me rongeait lentement, je jouais quitte ou double ! Ça passe ou ça casse ! Mythical Soul : Bloody Rabbit !" Doucement, ma puissance magique arriva à un seuil encore jamais atteint. Un niveau tellement inconcevable que je ne me rendais même pas compte de la différence par rapport aux précédentes transformations. De plus, je m'interrogeais sur la raison de ce gain de force spontané. Certes, cela pouvait-être lié au régalia ... mais pour quelles raisons cet éveil avait lieu maintenant ? La situation n'était-elle pas suffisamment compliquée, il fallait en plus que je tente de garder le contrôle de mon corps ? Quelle sale journée !

Sentant mon épiderme se transformer peu à peu pour laisser place à la traditionnelle fourrure noire du lapin, je frissonnais à l'idée de sentir le Take Over se compléter peu à peu. Puis, ce fut le moment où la transformation s'avéra totale et où un violent frisson me parcourra l'échine durant quelques secondes. À vrai dire, j'en vins même à fermer un bref instant les yeux en priant intérieurement pour que la suite se déroule sans embuche. Mais étrangement, malgré la folie et l'envie d'en découdre m'animant fortement et surtout, malgré ma transformation achevée, j'avais encore pleinement contrôle de mon corps. Chose surprenante puisque cela devait bien être la première fois que je déployais tant de force et que je parvenais tout de même à avoir encore mes propres pensées. Cependant, si je coordonnais encore mes mouvements, psychologiquement parlant, j'adoptais un comportement que je ne me connaissais même pas. J’exerçais une telle pression sur les autres protagonistes, qu'il était possible de penser que mon calme légendaire avait disparu. Certes, j'affichais une expression pouvant laisser à penser le contraire, néanmoins, mes actions étaient encore parfaitement réfléchies et cette psychose destinée pouvant déstabiliser les autres, était parfaitement volontaire.

La peur vous envahirait-elle pour que vous en veniez à vous montrer soudainement si courtois ? Il n'y a pas de raison à cela ... Après tout, vous allez simplement devoir répondre de vos actes !

"Chain Magic : Trap !" À la suite de ma tirade, j'avais formulé cette arcane de manière à ce que la journaliste ne prenne pas la poudre d'escampette dans la maison. En effet, résultant de ce sort, plusieurs chaînes munies d'un grappin à l'extrémité sortirent du sol au niveau de l'entrée et vinrent se fixer sur le haut du cadre où il y avait précédemment la porte. De cette manière, j'avais condamné son échappatoire et je pouvais m'occuper tranquillement du garde du corps alors que ma partenaire se chargeait de l'autre antagoniste. Rassemblant alors peu à peu la magie, je préparais un nouveau sort à travers un léger murmure à peine perceptible. "Chain Magic : Stake ..." Écartant les bras, je laissais apparaître un grand nombre de chaînes, toutes dotées d'un pieu explosif. Dans un nouveau murmure, je prononçais la formulation destinée à compléter ma première arcane. "Control : Object ..." Désormais, je pouvais contrôler le moindre mouvement de mes fers forgés, mais en plus avec une précision des plus remarquables. Les faisant virevolter autour de moi, un large sourire narquois se dessina sur mon visage alors que je faisais en sorte qu'il se rapproche lentement de mon adversaire.

Décidant d'y donner un dernier coup de pression, je vins soudainement agir de façon brutale et on ne peut plus surprenante puisque je vins l'entourer de part en part avec ces mêmes chaînes. Celles-ci tournant rapidement autour de lui, j'allais désormais passer à la véritable offensive. En effet, jusqu'à présent, mes actions n'avaient eu pour unique but, que de lui faire prendre peur et qu'il comprenne qu'il était dans une situation des plus délicates et cela en raison de sa vie de mage noir. Tout en continuant de narguer mon adversaire en lui laissant à penser qu'il n'avait aucune chance, je m'amusais en rompant brièvement le cercle décrit par mes chaînes et en les dirigeants vers lui avant de leur faire reprendre position. Ce criminel allait-il réussir à conserver son calme devant mes provocations ? Je n'en savais rien, toujours est-il, qu'il le devait s'il souhaitait se sortir de l'attaque furtive qui allait suivre. Soudainement, je dirigeais l'intégralité des fers forgés formant le cercle dans sa direction en faisant exprès de lui laisser une certaine marge. Pourquoi cette générosité ? Tout simplement, car, même si j'éprouvais un profond mépris envers lui, je ne voulais pas m'abaisser à son niveau et lui ôter la vie comme il l'avait probablement fait avec d'autres.

Je me demande pendant combien de temps votre amour pour la vie va vous permettre de les esquiver ?

Certes, je n'étais pas tendre avec lui. Néanmoins, il ne le méritait nullement ! Alors que certaines de mes chaînes explosaient à ses côtés, d'autres ne faisaient que le frôler sans pour autant déclencher une explosion. Toutefois, même si je ne le touchais pas directement, j'espérais que les déflagrations générées, le fatigueraient et le blesseraient ne serait-ce qu'un peu. Nous avions l'avantage, du moins tant que cette mystérieuse force ne me quittait pas. Désormais, il ne me restait plus qu'à le fatiguer suffisamment et à l'appréhender, du moins c'est ce que je pensais ...

Dans la nuit noire recouvrant la petite ville de Val, j'étais en train de vivre la plus terrible expérience que j'avais eu à affronter jusqu'à aujourd'hui. Ma carrière de madoshi peu avancée, les diverses missions, requêtes ou intervention que j'avais effectué, n'avaient jamais pris une telle ampleur par rapport à ce qui se déroulait actuellement devant mes yeux. Cette rencontre avec des mages noirs, était pour moi une première. Une première que je ne risquais vraisemblablement pas d'oublier en raison de la tournure plus que dramatique que celle-ci prenait et ce, malgré mes innombrables tentatives pour trouver une sortie convenable. J'aurai tellement apprécié que la notion "d'être civilisé", soit clairement imprégnée dans la tête de chacun des protagonistes. Après tout, il était normal pour un gosse de mon âge, d'aspirer à obtenir le dénouement que je souhaitais. Une fin où la vérité serait révélée, où les coupables devraient répondre de leurs actes et cela, sans que la moindre petite goutte de sang soit versée. Certes, il fallait bien le reconnaître, exposée de cette manière, cette pensée pouvait m'afficher comme étant un utopiste croyant vivre dans un monde paisible tel celui des bisounours. De plus, le fait que je sois en réalité, malgré mon apparence de lapin actuelle, un môme d'une quinzaine d'année, ne faisait qu'appuyer cette idée du bambin idéaliste et aspirant bêtement à la paix sans vouloir faire un quelconque sacrifice.

Néanmoins, il serait totalement faux de penser cela de ma part. Ma condition et mon ancien statut m'avait permis d'avoir accès à un monde que l'on pourrait qualifier de spécial. En effet, l'aristocratie en elle-même n'est ni plus ni moins qu'un nid à ordures regroupant les pires comportements et où il n'y a strictement aucune place pour une quelconque morale. Un tel milieu social n'est certes pas agréable, cependant, on peut tout de même lui reconnaître un certain avantage, celui de forger durement la mentalité d'une personne y passant les premières années de sa vie. Voilà en quoi, pour moi, un digne descendant de l'une des plus grandes familles du royaume de Fiore, je ne possédais pas cette façon de penser, caractéristique des autres garçons de mon âge. Une réflexion plus mature, comme si, en prenant mon indépendance, j'avais crevé la petite bulle protectrice qui m'entourait constamment par le passé pour affronter la dure réalité du monde extérieur. Une réalité parfois très douce, mais bien souvent, tout aussi cruelle.

Voilà en gros ce qui pouvait expliquer le ressenti que j'avais actuellement, c'est-à-dire un mélange d'incompréhension et de volonté de bien agir. D'un côté, j'avais le sentiment d'être un vulgaire enfant s'étant retrouvé malencontreusement dans un bourbier le dépassant largement. De l'autre, je bouillonnais intérieurement à l'idée de représenter fièrement Blue Pegasus, mais aussi, en pensant aux atrocités commissent par ces deux personnes. Je ne pouvais pas laisser passer de tels actes. Deux personnes à l'intérieur de la maison étaient selon mon raisonnement, mortes assassinées par les deux mages tentant tant bien que mal de se couvrir en s'affirmant comme étant des membres de l'un des plus grands magazines de Fiore. Probablement en raison de l'excitation et du fort désir de vengeance que j'éprouvais actuellement, j'avais l'étrange ressenti d'être possédé à nouveau par l'artéfact de Crocus. Cette puissance ! Jusqu'à présent, je n'étais jamais parvenu à la déployer à nouveau de mon plein gré. Néanmoins, aujourd'hui était visiblement un peu différent puisque, même si ce n'était pas encore une énergie magique comparable à la première apparition du Bloody Rabbit, celle-ci s'en rapprochait grandement. Toutefois, j'étais loin d'être dupe et je savais pertinemment que ce dégagement de puissance soudain n'arriverait probablement plus jamais. Un peu comme si mon corps avait accumulé un "fragment" de magie provenant du régalia et l'avait stocké, en mon for intérieur, attendant patiemment qu'une situation de ce genre se présente pour resurgir. Après tout, la détresse et la colère étaient les éléments qui m'avaient permis ce jour-là d'entrer en résonance avec l'objet magique et ainsi, le réveiller.

Toujours est-il que, malgré le fait que cette force ne soit que temporaire, je comptais bien m'affirmer et corriger sévèrement ces deux assassins avant de les remettre aux autorités compétentes. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'actuellement, alors que je revêtais la forme du Bloody Rabbit, j'étais en train de malmener le rouquin avec de nombreuses chaînes explosives ou non. Étrangement, cette même personne, s'essaya à l'humour. Était-il sadique au point de chercher à me mettre encore plus de mauvaise humeur ? Visiblement, oui puisque sa tirade, bien que courte, sonna à mes oreilles comme une ultime provocation qui n'eut comme effet, que de faire apparaître un léger rictus sur mon faciès. Cela ne présageait rien de bon pour le jeune homme puisque, à vrai dire, cette réaction signifiait que j'allais me laisser aller et que ce malheureux allait passer un très sale quart d'heure. Effectivement, dans les secondes qui suivirent, le rythme que j'imposais à mes chaînes augmenta de manière surprenante, si bien que, en quelques instants, je vis le pauvre homme se faire rapidement dépasser par la cadence infernale que je lui imposais. Mes fers forgés passèrent alors de plus en plus près de mon antagoniste, lui laissant une marge de manœuvre encore plus petite qu'auparavant. Puis finalement, le souffle généré par la détonation de mes "armes", le souffla avec violence et l'envoya mordre la poussière quelques mètres plus loin. Dans un dernier élan de souffrance, celui-ci se releva et tituba avant de tendre sa main en direction de la maison où avait eu lieu le drame. Écarquillant légèrement les yeux, je ne comprenais pas vraiment ce qu'il comptait faire, néanmoins, j'eus le déplaisir de sentir une vague d'énergie passer à mes côtés avant de venir exploser le mur de la demeure.

Une nouvelle fois, mon manque d'expérience me jouait des tours. En effet, alors que je prenais à malin plaisir à faire souffrir cet homme, je ne portais plus suffisamment attention à la jeune femme l'accompagnant. Si l'explosion des chaînes avait probablement alerté l'intégralité de la ville, elle avait aussi permis de dissimuler le message que mes deux antagonistes s'étaient fait passer alors qu'ils essayaient de survivre à nos assauts respectifs. Car oui, si je m'en étais pris à cette personne à la chevelure rousse, j'avais laissé à ma coéquipière de fortune, le soin de régler son compte au dernier protagoniste. Cependant, alors que j'apercevais mon adversaire qui s'écroulait au sol, je compris que je venais de réaliser, une seconde erreur en laissant de côté un adversaire. Par l'ouverture que venait de créer son partenaire, la jeune femme s'infiltra à l'intérieur de la maison. Immédiatement, mon sang ne fit qu'un tour et je m'approchais de celle-ci, car j'avais parfaitement compris ce qu'elle désirait effectuer. Après tout, cette habitation était un bon moyen d'échapper à notre champ de vision tout en profitant de la taille réduite et peu avantageuse des couloirs pour prendre la poudre d'escampette. Seulement, alors que j'arrivais à proximité de la "porte" improvisée où se trouvait désormais ma coéquipière, je vis une image qui me figea littéralement sur place. Dans les bras de l'assassin, se trouvait une toute nouvelle potentielle victime. Serrant les dents, je parvenais par je ne sais quel moyen, à contenir ma rage. Comment pouvait-elle oser faire cela ? Prendre en otage un pauvre enfant sans défense ! Mon envie de lui foncer dessus et de la faire atrocement souffrir à l'aide de mes chaînes me démangeait de plus en plus. Néanmoins, la présence de ce nouvel arrivant, ne me permettait pas une telle stratégie. M'immobilisant, je la fixais attentivement en attendant de voir ses prochaines réactions. De toute manière, j'avais bien l'intention de l'empêcher d'ôter la vie à cet enfant et pour cela, j'avais déjà prévu de la prendre par surprise à l'aide de la télékinésie.

Toutefois, alors que j'avais jugé préférable de ne pas intervenir immédiatement afin de calmer un peu le jeu, ma partenaire en décida tout autrement. Élevant la voix, je compris alors qu'elle s'adressait à la pauvre personne prise en otage. À vrai dire, son discours sonna comme un gong à mes oreilles. En effet, elle lui proposa deux solutions. La première n'était ni plus ni moins que de survivre seul maintenant que ses parents avaient disparu. Certes, ce n'était pas agréable, c'était même triste pour ce pauvre gosse qui serait à jamais, bouleversé. Cependant, cela restait de loin la meilleure option puisque la seconde n'était en fait qu'une proposition à aller rejoindre ses géniteurs dans l'au-delà. Immédiatement, la stupéfaction put se lire dans mon visage. Comment pouvait-elle lui proposer une telle porte de sortie ? Il était jeune et avait encore des tas de choses à vivre, il ne devait en aucun cas mourir ! Je ne le permettrais pas ...

Seulement, une nouvelle fois, le destin ne semblait pas prendre le chemin que j'espérais puisque ma coéquipière s'empressa à la suite de ses dires, de lancer une attaque en direction de la mage noire. Cette action vint semer en moi un profond sentiment de désespoir, qui eut comme effet de me faire réagir par réflexe dans les instants qui avaient suivi. Un tel assaut ne pouvait prendre à contre-pied le ravisseur et ne pouvait conduire à la mort de l'otage. Me précipitant aux côtés de la lance qui fendait désormais l'air, j'essayais tant bien que mal de la rattraper avant qu'elle atteigne sa cible. Une grande frustration me gagna rapidement alors que je ne parvenais pas à dépasser l'arme en raison de mon temps de réaction qui avait été nettement trop grand. Tout cela venait de se dérouler en une fraction de secondes, il n'y avait pas de place pour un quelconque instant de réflexion ! Et soudainement, alors que j'étais quasiment au contact avec mon antagoniste, un voile écarlate se leva devant mes yeux. Ma charge "bélier" avait permis de faire reculer légèrement l'assassin en arrière, mais surtout, m'avait offert la possibilité de saisir fermement le jeune garçon. Le serrant fermement dans mes bras, je vins prononcer deux formules magiques qui me permettraient de sortir de champ de contre-attaque dans lequel j'étais entré à l'instant. "Control : Myself !", "Chain Magic : Grapnel !"

Plantant mon grappin sur l'un des montants de porte, je vins tirer fermement sur celui-ci en me propulsant à l'aide de la télékinésie. En somme, je venais en quelques instants, de me réfugier à l'intérieur d'une des chambres de la maison pour y mettre en sécurité l'enfant. Cependant, je fus soudainement assailli par des visions d'horreurs. En effet, alors que je m'attendais à entendre ou à sentir se débattre la personne que je venais de sauver, j'eus droit à la place à un lourd et pesant silence. Étonnant ! D'autant plus que je revêtais l'apparence du Bloody Rabbit et que, dans celle-ci, j'étais loin de ressembler à un héros, mais bien plus à la grande faucheuse en personne. Me jetant d'un côté du lit afin que je puisse me mettre à couvert, je vis enfin ce qui allait rendre cette journée si dramatique. Le jeune garçon que je tenais dans mes bras, avait passé l'arme à gauche. En effet, de son cou sortait une quantité impressionnante de sang qui coulait désormais contre le pelage de mon Take Over. À genoux, désemparé, comme si cela ne suffisait pas, j'eus le déplaisir de voir une autre immense tâche de liquide sanguin. Levant la tête, apeuré, je vis alors les deux parents assassinés froidement en train de reposer paisiblement dans le lit contre lequel je m'étais adossé. Mon cœur ne put supporter une telle vision. Ce bain de sang, ces trois personnes mortes à mes côtés ... venaient de me remplir de désespoir. Me pinçant pour m'assurer que je ne faisais pas en réalité un cauchemar, je compris bien vite que cela était bel et bien réel. Plaçant mes mains à quelques centimètres de mes yeux, j'allais explosé de rage alors que je contemplais le sang dans lequel celles-ci avaient trempé.

Bien que d'ordinaire, je parvenais à rester de marbre, cette première expérience eut raison de moi puisque s'affichait désormais sur mon faciès, une tristesse et une colère sans limite. À vrai dire, j'étais tellement chamboulé que je ne parvenais pas à conserver ma transformation en lapin démoniaque. L'alternance entre mon apparence humaine et transformée, se faisait de plus en plus rapidement, si bien que je consommais de manière parfaitement involontaire, de grandes quantités de magie. Puis finalement, alors que mon cœur pleurait, mais que je m'efforçais de ne pas laisser les larmes perler, je finis par parvenir à garder le contrôle de mon assimilation. En l'espace de quelques secondes, je parvins aussi à me calmer, ou du moins à catalyser en un seul et même point, la rage que je ressentais. Dans un dernier souffle, je vins hurler une dernière formulation magique. "CHAIN MAGIC : STAKE !!!!!!" Autant dire que je venais de réunir toute la frustration, toute l'amertume, mais aussi toute la détresse que je ressentais dans cet assaut, dirigé bien entendu vers la pièce où devait se trouver les autres protagonistes. Laissant ma puissance magique filtrer dans d'énormes proportions, plusieurs dizaines de chaînes explosives apparurent créant ainsi une déflagration des plus impressionnantes. De plus une fois que le mur séparant les deux pièces céda, mes chaînes s'engouffrèrent dans la salle voisine et celles-ci n'allaient épargner personne. Que ce soit l'assassin ou bien encore ma "coéquipière" responsable de la mort de l'enfant, ils allaient devoir éviter cette attaque conciliant toute ma puissance magique, puisque, dans mon état psychologique, je ne faisais plus la différence entre ami et ennemi.

De plus, l'énergie magique que je dégageais en continue, n'aidait en rien à laisser la demeure en bon état. Les multiples explosions à l'intérieur de celle-ci allait très probablement avoir raison d'elle, si bien que d'ici quelques minutes, il y avait fort à parier qu'elle s'écroulerait sur nos têtes. Après tout, les murs porteurs venaient d'être grandement fragilisés, voire brisés suite à mon attaque qui se poursuivait. Rapidement, alors que je restais immobile à griller mes réserves magiques, je pus sentir une odeur de brûlé et de fumée qui indiquait clairement qu'un incendie avait débuté au sein de la demeure. Alors que la colère me poussait à poursuivre mon déferlement d'énergie, je n'eus même pas la lucidité nécessaire pour comprendre qu'il fallait que j'évacue la maison au plus vite. Et forcément, il en était de même pour mes adversaires, qui pouvaient ainsi profiter de cet incident pour s'enfuir et ainsi, éviter de graves ennuis auxquels ils s'exposaient en restant ici ...

Alors que je déchaînais toute ma peur, ma frustration, ma haine, dans mon attaque magique, la maison dans laquelle se déroulait désormais le conflit, semblait tomber rapidement en ruines. Il y avait fort à parier que celle-ci ne tarderait pas à s'écrouler sur ma tête si je ne partais pas d'ici rapidement. Cependant, animé par cette frénésie constante, j'étais en train de déverser de manière totalement irréfléchie, une partie de ma magie, sans penser aux éventuelles conséquences, de mon attaque. Je ressentais une colère telle, que je ne parvenais plus à raisonner de manière lucide et correcte. Toutes mes pensées s'embrouillaient et créaient dans mon esprit un flou des plus incompréhensible. Ma tension artérielle ne cessait d'augmenter sous l'effet de la panique et de l'angoisse qui me rongeaient petit à petit. À vrai dire, j'étais assailli par le bien cruel sentiment de culpabilité. En effet, je ne pouvais m'empêcher de m'en vouloir. Après tout, mon travail en tant que madoshi de guilde officielle, était simplement de protéger la population et de remplir diverses quêtes au compte de celle-ci. Cependant, aujourd'hui, j'avais lamentablement échoué à cette tâche, pourtant si simple. Alors que les secondes s'écoulaient et que mon sort continuait de faire d'innombrables dommages au bâtiment, je sentis peu à peu ma puissance, mes réserves magiques diminuer. À vrai dire, user de celles-ci d'une telle manière, n'était vraiment pas un bon plan. En effet, déverser en continue sa magie, s'avérait être on ne peut plus éprouvant, d'autant plus que, dans mon état de rage, je conférais à mon assaut, la totalité de ma puissance.

Sans aucune retenu, je me faisais petit à petit ronger par un violent sentiment de haine à l'encontre des trois autres protagonistes. Ils étaient à mes yeux, tous les trois responsables de ce triste spectacle que j'avais actuellement en face de moi. Le père, la mère, le fils, tous les trois étaient désormais sous mon nez, allongés, inertes, reposant tranquillement dans une mare de sang. Ce spectacle horrifique, pour une raison que j'ignorais, me paralysait totalement, si bien que, une fois mon sort arrêté, je restais parfaitement immobile, les yeux grands ouverts et témoignant de ma stupeur. Je venais de mettre fin à mon attaque, toutefois, je ne savais toujours pas si celle-ci avait eu un quelconque effet et si les autres protagonistes, avaient réussi à s'en échapper ou non. Me contentant de fixer les cadavres devant mes yeux, mon souffle s'emballait de plus en plus et je commençais à respirer bruyamment, sans parvenir à me calmer. J'étais en proie au désespoir et au désarroi, dans l'incapacité de réagir. Du moins, cet état de fait était véritable, jusqu'à ce que malgré les bruits d'effondrement, les pleurs d'une jeune fille vinrent sonner à mes oreilles. Cet appel à l'aide résonna à répétition dans mon esprit, si bien qu'il aurait très bien pu m'octroyer un sévère mal de crâne. Toujours est-il que ce cri s'avéra être un véritable déclic, me forçant à me relever.

Étrangement, je semblais désormais adopter mon attitude habituelle, c'est-à-dire, celle ne cédant pas à la panique et agissant en prenant ses responsabilités. À vrai dire, ce hurlement de détresse, m'avait quelque peu remis les idées en place, tout en me rappelant que je me devais d'agir. Grimaçant alors que je sentais l'odeur nauséabonde du fluide sanguin et des corps reposants dans celui-ci, malgré le profond dégout que ces cadavres m'inspiraient, je pris la décision de les sortir de la demeure en feu. Après tout, ces pauvres personnes ne méritaient pas de finir leur vie de cette façon. C'est pourquoi, par conséquent, à mon sens, ils devaient avoir une sépulture décente. Malheureusement, j'avais perdu énormément de temps lorsque j'étais "pétrifié" et forcément, la maison commençait à être dans un piteux état. En effet, de nombreuses parcelles de murs ainsi qu'une bonne partie du mobilier, venaient de se faire engloutir par les flammes. De plus, il m'était désormais extrêmement difficile de respirer en raison du taux de dioxyde de carbone présent dans l'air. En somme, je devais me remuer pour sortir d'ici très rapidement. Seulement, un problème de taille se présentait à moi. Comment pouvais-je sortir ces corps rapidement, sans avoir à effectuer un aller retour ? À vrai dire, j'avais bel et bien une petite idée, mais je n'étais pas sûr du résultat. En fait, il me suffisait d'user de la télékinésie sur les dépouilles et de les déplacer à ma convenance. Seulement, il y avait un léger bémol dans ce plan. À l'heure actuelle, mes capacités magiques ne me permettaient pas d'appliquer un contrôle mental sur un corps humain. En réalité, le souci résidait principalement dans le fait qu'un Homme vivant, était constamment en mouvement. Alors, peut-être qu'avec des cadavres, la question ne se poserait pas et qu'il me serait plus facile de les déplacer, comme s'il s'agissait de matières inertes. Je n'étais pas sûr du résultat, cependant, je me devais au moins d'essayer. "Control : Corpse !"

Immédiatement, je sentis le contrecoup de ma tentative. En fait, celui-ci était probablement dû au fait que j'essayais d'exercer sur trois corps différents, en même temps. Déjà qu'un seul n'était pas quelque chose de facile, alors trois, cela exigeait énormément de concentration. Après tout, il était nécessaire de manipuler avec une très grande précaution, ces cadavres, sous peine de les abimer encore plus qu'ils ne l'étaient déjà. Afin de me faciliter la tâche, je pris la décision de transporter le jeune enfant, de manière physique. Installant sa dépouille par-dessus mon épaule droite, il me restait désormais deux personnes à "déplacer". Après de longues secondes à lutter contre les flammes, à éviter les débris de la demeure, tout en prenant soin de garder le "contrôle" sur les deux parents, je parvins enfin à sortir de la maison en feu. Toussant fortement, je finis par m'écarter de cette demeure avant de déposer les corps contre la façade d'un autre logement. Étonnamment, je ne pus maintenir mon Take Over actif, mes réserves magiques frôlant désormais le zéro absolu. De plus, une énorme fatigue m'envahissait alors que je me rendais petit à petit compte des multiples brûlures et blessures qui marquaient désormais ma peau. Me relevant, n'écoutant que ma volonté, j'allais m'apprêter à retourner dans la maison pour sauver la dernière personne vivante de cette famille. Mais, à ma grande surprise, cette jeune fille se trouvait déjà dehors. En y repensant, cela ne pouvait qu'être l'acte d'un des trois autres artisans de cette triste soirée. Soufflant longuement, j'étais en train de réaliser la dure vie que cette pauvre jeune fille, allait devoir mener désormais. De plus, à quelques mètres d'elle, sa famille était étendue là, morte !

Autant dire que j'éprouvais actuellement une immense honte, gêne, vis-à-vis de cette pauvre enfant ne méritant vraiment pas cela. Un bruit m'alerta alors, la milice locale avait été alertée et une partie du voisinage s'inquiétait au sujet de l'incendie. En somme, je venais de sortir de la maison, recouvert de sang et des morts à bout de bras. Visiblement j'allais avoir des comptes à certaines personnes et la justification que je devrai apporter, ne s'annonçait pas si évidente que cela. Alors que je tombais à genoux, littéralement impuissant face à cette situation dramatique qui me désespérait tant, la tête entre les mains, des personnes se hâtaient à mes côtés dans le but d'en savoir plus sur les évènements. D'ailleurs, certaines personnes m'avaient visiblement reconnues, puisque je perçus à travers le bruit de la foule, mon nom à plusieurs reprises.

"Je suis désolé ... Je n'ai rien pu faire pour les en empêcher !

Je venais de prononcer les seuls mots que j'avais à l'esprit actuellement. En effet, j'étais profondément marqué par la tournure de cet évènement et je ne parvenais pas à prendre suffisamment de recul vis-à-vis de celui-ci. À mes yeux, j'étais entièrement responsable du triste destin de cette fillette, alors qu'en réalité, j'avais fait tout mon possible pour éviter cela. Ce jour marquait pour moi, ma première rencontre avec la mort. Autant dire que, du haut de mes quinze ans, je n'étais mentalement pas prêt à affronter celle-ci. Malgré le fait que je sois d'ordinaire parfaitement insensible, la fatigue, le stress, la douleur générée au cours de cette nuit, m'avaient mis les nerfs à fleur de peau. De plus, ce gain de puissance phénoménal que j'avais eu au cours de l'affrontement, m'imposait désormais un sévère contrecoup, si bien que ma conscience vacillait peu à peu. Je n'allais vraisemblablement pas tarder à rejoindre le monde des songes, mon corps ayant atteint une limite qu'il n'aurait jamais dû côtoyer, ni même approcher. Crachant une gerbe de sang, je sentis mon corps, s'alourdir de manière conséquente, avant de m'effondrer lamentablement au sol, les yeux à moitié clos, je me laissais lentement dévorer par le sommeil alors que les gens s'agitaient autour de moi dans l'espoir de stopper la progression des flammes. En somme, j'allais donc passer une bien mauvaise nuit, remplie de cauchemars et diverses hallucinations.

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2 jours plus tard

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Allongé dans un lit d'hôpital, je venais tout juste d'ouvrir légèrement les yeux, je percevais un attroupement à mes côtés. En effet, alors que je relevais légèrement la tête, je me fis soudainement assaillir de questions. Reprenant alors quelque peu mes esprits, je comprenais peu à peu ce qu'il m'arrivait. Cet interrogatoire légèrement mouvementé avait pour but d'éclaircir la situation aux yeux de la milice locale, après tout, j'aurai probablement agi de la même façon. Une maison venait de brûler et de s'effondrer, trois personnes venaient d'être retrouvées mortes, il était normal que les citoyens se posent tous un tas de questions et imaginent des scénarios improbables. De plus, étant donné que j'étais le seul à être resté sur les lieux, j'avais donc par conséquent, l'image de suspect numéro un, de collée à ma peau. Mais néanmoins, j'avais bel et bien l'intention de lever tous les doutes très rapidement. Faisant appel à mon maigre charisme pour rassembler l'attention de l'intégralité de l'assemblée, je vins expliquer ma version des faits après avoir clarifié mon identité. Finalement, après de nombreux débats visant à vérifier l'authenticité de mes propos, les personnes présentes dans la chambre, me laissèrent enfin prendre un peu de repos.

Plongeant la tête dans mon oreiller, je vins repenser à la dramatique fin de cette soirée. Me mordant fortement la lèvre inférieure, je ne pus parvenir à contenir un flot de larmes. Cette première expérience de la "mort" m'avait fortement marqué et j'allais faire en sorte de ne jamais avoir à la revivre. Pour cela, je venais de me fixer un objectif bien précis, dont je me rapprocherai au fur et à mesure des expériences. Enfin, avant cela, il faudrait que je récupère de cette transformation, un peu particulière, qui m'avait littéralement cloué au lit. Pour l'instant, je ne pouvais rien faire d'autre que de murmurer quelques mots entre deux sanglots ...

Ça n'arrivera plus ... plus... jamais ! Je... je le promets !