Que faire quand on vient de subir une expérience plus ou moins traumatisante ? Se reposer bien sûr ! Et quoi de mieux pour se reposer qu'un endroit calme, éloigné de tout et sans aucun lien avec les hommes et leurs constructions ? Eh bien, rien du tout ! Si pour accéder à un lieu aussi isolé et vide de tout il fallait marcher, je le ferais, qu’importe la distance et le temps que ça me prendrait. Il était plus que temps pour moi de disparaître de la circulation, de couper le contact avec tout le monde et de renouer avec la nature. Ça faisait si longtemps que je n’avais pas connu le silence et le calme que je ne me rappelais plus quand c’était arrivé. Il fallait impérativement remédier à cela et c’est pourquoi ma destination du jour était les landes paisibles. Cet endroit ne portait pas son nom pour rien. A ce qu’on disait, les animaux y vivraient tous en harmonie et n’étaient guère agressifs à moins que l’on ne les dérange ce qui n’était pas du tout mon intention. On raconte aussi que la nature y avait pleinement ses droits et n’avait subi aucune atteinte quelconque. En gros, l’endroit rêvé. Sentir le souffle doux du vent, la fraîcheur des herbes. Aucun bruit à des kilomètres si ce n’est les déplacements des animaux. Un véritable paradis terrestre. J’avais déjà en tête la scène et ce avant même d’être parti. C’était tout à fait le genre d’endroit où je pouvais rester, des heures, des jours, des semaines, sans la moindre envie de partir. Il me tardait de partir, c’est pourquoi je n’avais rien pris avec moi si ce n’est de quoi boire et un peu de nourriture pour ne pas mourir de faim même s’il n’y a aucun doute sur le fait que la nature pourra me fournir tout ce dont j’ai besoin. Il était donc temps pour moi d’effectuer un véritable retour aux sources. Je m’étais donc rapidement mise en route en passant par le chemin le plus court pour y accéder. Sur la route, je profitais déjà des paysages. Je ne me pressais pas le moins du monde, admirant bien les merveilles que nous fournissait dame nature et évitant au maximum la civilisation trop encombrante pour moi. Ma période de repos avait commencé. Je mis quelques jours pour arriver à destination mais ce n’était pas du tout important. Je me disais même que j’aurais pu m’attarder encore plus.

Une fois rendue sur les lieux, je suis tombée sur quelque chose qui dépassait de loin mes attentes. La nature avait repris complètement ses droits ici. Il n’y avait aucune trace d’un quelconque passage de l’Homme. Un endroit de rêve. Je me suis mise à agir dès lors comme une gamine à courir partout, à me rouler dans l’herbe et à rire aux éclats. Je me suis stoppée au bout d’un moment, couchée sur l’herbe, me laissant baigner dans l’herbe, recevant de plein fouet les rayons du soleil. Je pris une grande inspiration avant de tout relâcher d’un coup. Décidément, c’était le lieu parfait pour me reposer. Je devrais y venir plus souvent d’ailleurs mais pour l’heure, profitons de cet instant. Il me disait bien de faire une petite sieste. Je repérai alors un arbre qui me couvrirait des rayons du soleil et m’allongeai comme si de rien était, bras soutenant ma nuque avant de m’assoupir. Tout comme ces landes, mon rêve était paisible. C’était la première fois d’ailleurs mais je ne m’en plaignais pas. J’avais atteint la sérénité et le calme le plus total. Espérons que cela dure au moins le temps de ma sieste. Contre toute attente, l’impensable se produisit, ma sieste n’avait pas été interrompue mais mon réveil allait être plein de surprise. En effet, à peine je m’étais réveillée m’étirant encore après cette bonne sieste que j’entendis des mots ou plutôt une phrase.

« Belle journée pour ne penser à rien »

La source n’était pas dure à localiser. De plus, une odeur humaine était présente. Elle venait de l’autre côté de l’arbre en dessous duquel je venais de piquer un petit somme. J’aurais certes voulu rester seule encore un moment mais j’étais tellement détendue que sa présence ne me gênait pas le moins du monde. En fait, j’avais plutôt envie de faire sa connaissance mais vu qu’elle n’a vraisemblablement pas dû voir que j’étais ici, c’était à moi de prendre les devants. C’est pourquoi tout en me levant, je prononçai à mon tour quelques mots.

Je suis bien d’accord.

Je ne voulais guère lui faire peur, c’est pourquoi je me suis empressée de me diriger devant elle en marchant tranquillement.

Désolée si je t’ai effrayée car ce n’était guère mon intention. Je m’appelle Elena et toi ?

Il s’agissait d’une enfant que je n’avais jamais vue ou aperçue auparavant. Elle avait de courts cheveux noirs et était habillée d’une tenue légère. Sans doute était-elle aussi venue pour se reposer. Quoi qu’il en soit, la gamine ne semblait pas dangereuse et je n’avais donc pas d’inquiétudes à me faire même s’il est vrai qu’on ne juge pas un livre à sa couverture. Pourtant, je ne sentais pas d’émotions négatives et puis j’étais bien trop détendue pour me tenir en garde même si cela ne veut pas dire que je resterais sans réagir en cas d’attaque. Je préfèrerais vraiment qu’on ne dérange pas la tranquillité de ce lieu et qu’on n’ait pas à se battre mais avec le monde actuel et surtout mes récentes apparitions, on pouvait s’attendre à tout, en particulier s’il s’agit d’un mage officiel ou d’un chevalier runique.