Xeath se baladait dans les rues de Shirotsume. Cette petite ville magnifique était bien oisive en cette après-midi. Le jeune mage aimait bien cette petite ville, le calme y régnait souvent, c'est d'ailleurs certainement là qu'il vivrait si sa guilde ne se trouvait pas à Val. S'il était ici, c'était pour s'entraîner un peu parmi les montagnes. Non loin, on pouvait apercevoir le mont Hakobe. Une gigantesque masse de pierre où les températures y sont extrêmes. En bref, l'endroit rêvé pour notre jeune garçon. Il s'adonnait d'ailleurs avec plaisir aux joies du combat dans la neige. Cependant, aujourd'hui, il avait décidé de flâner un petit peu. Une petite journée de repos sur deux semaines, c'était raisonnable. En se baladant ainsi, il passa devant une herboriste, il s'y arrêta un instant. Le garçon était curieux de nature et s'était toujours demandé ce que pouvait vraiment vendre dans cet établissement. Petit, ses aînés lui faisaient croire que généralement c'était de vieilles sorcières que l'on trouvait ici. Pourtant, par la fenêtre, il aperçut une jolie jeune femme qui s'affairait dans la boutique. Sa curiosité rassasiée, il s'en alla et continua sa balade.

Peu après, le jeune homme découvrit une petite place, l'ombre y régnait. Au centre, trônait une fontaine, en s'approchant, il put voir que quelques personnes avaient lancé une pièce au fond. Il laissa son imagination à son libre cours en essayant de deviner quels souhaits avaient bien pu être faits. Il s'adonna à cette occupation durant plusieurs minutes, puis arrêta par lassitude. Après cela, toujours au même endroit, il alla s’asseoir sur un banc où un coin de soleil était visible. Il s'y reposa un instant, les rayons chauffaient doucement sa peau. Un sentiment de bien-être profond l'envahit. Il se surprit à goûter aux joies de la paresse. Le mage aurait volontiers passé toute la journée ici, mais son ventre se mit à gargouiller. Après avoir poussé un profond soupir, il se releva en quête de nourriture. Certainement trouverait-il une échoppe où il pourrait se restaurer un peu plus loin. Effectivement, quelques rues plus loin, il tomba sur une boulangerie, qui indiquait malheureusement qu'elle était fermée. L'âme en peine, il se dirigea vers son auberge où il trouverait une miche de pain qu'il avait laissé dans sa chambre.

Une vingtaine de minutes après, il s'y trouvait et en sortit quelques instants plus tard avec sa sacoche. Une fois dehors, il essaya de retrouver la petite place, en vain. Il dût se contenter de l'embrasure d'une porte pour manger. Une fois son estomac rempli, il plaça son sac derrière lui, à l'abri et piqua un roupillon. Bien sûr, il ne dormait que d'un œil, ne voulant pas risquer de se faire voler ses affaires. Le temps qu'il digère, il était déjà une heure de l'après-midi. Cette journée avait quelque chose d'irréelle, le temps y paraissait comme arrêté. Pourtant le soleil continuait son cycle. Après ce moment de trouble, il quitta la dalle de pierre et continua sa route avec nonchalance, toujours l'esprit embrumé. Des enfants le tirèrent de sa rêverie lorsqu'ils le bousculèrent. Xeath émit un petit cri de surprise, mais ne dit rien d'autre. De l'autre côté de la route se trouvait une boutique bien particulière, une animalerie. Le jeune homme avait toujours rêvé de posséder un animal qui l'accompagnerait un peu partout. C'est donc doucement qu'il s'approcha de l'édifice.

Une vitrine servait de devanture, grâce à cela, il pouvait apercevoir l'intérieur. Au plus proche de la vitre, il pouvait voir des Nekomatas, ces petits félins à deux queues, généralement espiègles. Pourtant, le dragon slayer de glace n'était pas enthousiasmé à la vue de cet animal. Non, il aurait voulu un compagnon vraiment fidèle. Ne pouvant apercevoir le reste des petites bêtes, il se dirigea vers l'entrée. Après un instant d'hésitation, il poussa la porte et entra. À l'intérieur, il régnait une ambiance chahuteuse. L'air embaumait la senteur forte qui émanait des animaux présents. À petits pas, il fit le tour de la boutique, admirant tout le petit monde. Il se demanda s'il allait craquer pour l'une des petites bestioles. Il savait qu'il disposait d'assez d'argent pour en acheter une et assez de temps pour s'en occuper. Les souvenirs affluèrent dans la mémoire du garçon. Il se souvint de son village et de ses camarades. Quelques uns possédaient des animaux, oui, un de ses amis avait un Lycaon. Une véritable petite boule de nerfs, toujours en mouvement mais très fidèle. Son voisin en possédait aussi un beaucoup plus calme, certes. C'est de là qu'était venue son envie d'en avoir un à son tour. De plus, il adorait les animaux et saurait s'en occuper. Il décida donc de s'adresser au vendeur qui saurait le renseigner :

- Bonjour, je cherche un animal fidèle, j'ai entendu dire que les Lycaons étaient très loyaux envers leurs maîtres. Vous en avez ? Je crois me souvenir qu'il en existe différents types, mais j'ignore lesquels vous possédez, vous pourriez me renseigner ?

Il savait qu'il existait différent types de Lycaons, mais il ne savait pas lesquels. Peut-être y en avait-il un qui se rapprochait de ses éléments, à savoir la glace et la neige, le froid en général. Il s'accorda un moment de réflexion, le jeune homme se trouvait à Shirotsume, un endroit où le froid ne se fait pas rare, oui, il était fort probable qu'il trouve ce qu'il voulait ici. Il attendit avec politesse qu'on lui donne des informations, il trouverait certainement son bonheur, s'il était patient. Au final, cette journée aurait été bien remplie.

Xeath patientait tranquillement devant le comptoir, toujours en attendant la réponse du commerçant. En face de lui se trouvait un bonhomme d'un âge indescriptible, le jeune homme n'aurait pas su dire s'il était réveillé, voir même tout juste conscient ou bien s'il roupillait sur sa chaise. Après mûres réflexions, il opta pour cette dernière option. Son hypothèse se confirma lorsque, d'un coup, un perroquet émergea de l'ombre, non loin du comptoir. Quel ne fût pas son étonnement de se retrouver en face de cet oiseau atypique. Sa première pensée fut que le vendeur était un homme ingénieux, flemmard certes, mais très intelligent. Une fois sa surprise passée, il s'intéressa d'un peu plus près au volatil. Ce dernier ouvrit son bec et de sa voix éraillée, il renseigna le garçon. La boutique, possédait deux types de lycaon, d'un côté il y avait ceux non-élémentaires, c'est à dire ceux qui ne sont pas liés à un élément quelconque. De l'autre, on pouvait voir des lycaons blancs. Ceux-là sont liés à l'élément de la glace, donc l'élément du jeune dragon slayer. Son interlocuteur, certainement un ara aux vues de ses plumes colorées, voleta en direction des cages. Il tenait une clef et lui dit qu'il n'avait plus qu'à faire son choix et qu'une fois ce dernier fait, la bonne grille serait ouverte.

Le garçon se retrouva alors face à un autre choix. Quelques instants auparavant, il hésitait sur l'animal en lui-même, mais maintenant, il devait choisir le type approprié. Plusieurs éléments entraient en compte, déjà, il y avait le prix. Une nette différence creusait l'écart entre les deux possibilités. Une différence de deux cent milles jewels exactement. Une belle somme, qu'il possédait bien entendu, seulement allait-il s'accorder cet achat quelque peu exceptionnel, ou non. Vu de l'extérieur, ce petit choix sans importance, devait certainement paraître ridicule, mais pour le jeune homme, c'était plus que ça, presque un choix cornélien. Il s’apprêtait à choisir le compagnon qui l'accompagnerait durant plusieurs années. Il ne fallait surtout pas qu'il se trompât, sinon cela pourrait avoir une réelle répercussion dans son quotidien. Il pesa donc le pour et le contre, mais à chaque fois, les deux types tombaient respectivement à égalité. Pour être sûr de prendre la bonne décision, il décida de s'avancer vers les cages et d'observer les jeunes lycaons. Cela l'aiderait certainement, peut-être qu'il trouverait une affinité plus importante avec l'une ou l'autre des bêtes présentes.

Xeath fit quelques pas et s'arrêta à distance égale des deux cages. De n'importe quel type qu'ils soient, tous les lycaons paraissaient si attachant, si mignon, si fidèle, le choix ne devenait que plus dur à force de les regarder. Si le garçon écoutait son cœur, il les aurait tous pris, mais il ne pouvait en prendre qu'un seul et il fallait que ce fût le bon. Aucune révélation ne lui vint en les voyant tous ainsi, de vraies petites boules poils très craquantes, même si tous avait un caractère différent. Pour le jeune homme, peu importait le caractère, le tout c'était surtout que son futur compagnon soit bien avec lui et surtout qu'il soit heureux. Le jeune slayer de glace adorait les animaux et surtout les cerbères en général. Ici, dans cette animalerie, il se rendait compte que l'une des raisons pour laquelle il avait intégré la guilde, c'était aussi pour ça. Son amour des canidés. Avec un petit pas hésitant, il s'approcha encore un peu plus, ce qu'il ne vit pas, c'est que le sol était mouillé. La chute fut inévitable. Il dérapa en avant, son pied droit se leva vers le ciel, entraînant sa jambe qui entraîna le reste du corps. La douleur fut vive et il se releva d'un bond, juste devant la cage des lycaons blancs. Bon, il décida que cette fois ci, il fallait arrêter de tergiverser, ce petit accident lui avait offert sa révélation sur un plateau. C'est pour cela qu'il annonça d'une voix pleine d'émoi :

- Je choisis un lycaon blanc Monsieur … le ... Perroquet.

D'une main, il saisit sa besace et se rapprocha du comptoir pour y compter ses sous. Rapidement, dans sa tête, il effectua un petit calcul mental parmi tout son argent. Il sortit la somme exacte pour sa future adoption et posa le tout sur le meuble en bois. Bien sûr, il recompta pour être sûr d'avoir bien l'argent nécessaire. Une fois cette vérification faite, il se retourna vers l'oiseau. Il savait que celui-ci ouvrirait la cage des lycaons blancs, ensuite, mystère. Au fond de lui, il était persuadé que quel que soit celui qui serait choisi, ce serait le bon. De plus, tout le monde à ses défauts, son compagnon en aurait certainement et il l'aimerait avec, on ne choisit pas le caractère des autres, mais on peut très bien, on doit même, l'accepter. Cela faisait partit des principes du jeune acheteur. Les yeux brillants, il attendit que son vendeur, plutôt incongru, comptabilise son achat.