Toujours repousser les frontières de sa vision et s'élancer vers l'infini, tel devrait être le dessin de tout Dragon sur cette terre. Un besoin et un désir inviolable, la dame dragon arpente ses chemins, routes, cols de montagnes et bosquets totalement libre. Aujourd'hui le vent l'a guide sur une terre sainte, enfin adorée des hommes, pas d'elle. Sasaki rôde en plein jour, cela pourrait être dangereux comme comportement. Seulement même parée de sa robe noire, son sac à lanière en cuir sur l'épaule, elle passe absolument inaperçue. Et pour cause sa petite renommée ne s'étend qu'aux terres du Fiore de l'Ouest, alors elle peut marcher dans ces rues de pavés tranquille. Laissant flâner son regard dans les cieux et aux façades de la grande cité de Crocus.

Pourquoi venir en ces lieux ? Pourquoi tant de chemin parcouru ? D'abord pour satisfaire son désir nomade, pour découvrir ce monde et ses mystères. Peut-être puisera-t-elle une fabuleuse inspiration au détour d'un quartier attrayant ou d'un spectacle ubuesque. Aussi prend-elle tout son temps, n'en n'ayant pas une notion de fatalité et de souffrance dans l'attente, la jeune jouvencelle arpente cette cité pour enfin tomber sur une chose qui retient son intérêt. Ne se laissant pas aller au lèche vitrine, elle rentre dans cette animalerie en poussant délicatement la porte. Prenant grand soin d'essuyer ses bottes sur le paillasson, sur le palier de l'entrée. Finalement elle s'insurge dans la boutique pour aller trouver son propriétaire au comptoir. Elle entrouvre ses lèvres et laisse évader sa voix douce et envoûtante de jeune fille, presque innocente.

« Bien le bonjour monsieur, je suis à la recherche d'une créature particulière qui je l'espère me sera cédée. Un Nekomata basique, est-ce possible ? »

Elle avait prit appui sur le comptoir, de ses bras croisés dessus, compressant sa poitrine pour une pointe de charme. L'air de dire, je vous en prie, de profiter de l'homme avec sa bouille frôlement angélique.

Elle n’avait pas demandé grand-chose, le nekomata a beau être l’objet de nombreuses demandes, il n’en est pas pour autant si formidable. Il ne s’agit que d’un chat possédant une magie de métamorphose et au caractère d’imitation assez attrayant. Seulement la dame dragon ne recherchait pas un élémentaire, non pas qu’un allier de bataille lui serait pénible, c’est tout simplement qu’elle n’aimerait pas à avoir un esprit rebelle qui ait les armes adéquates pour l’agresser. Elle serait maîtresse absolu de cette créature insignifiante, se gardant bien de dévoiler son odieuse pensée, elle patienta quelques instants. Elle fit dos à l’homme qi s’engouffrait dans l’ombre de l’arrière boutique, pour se caler contre le comptoir avec ses coudes. Laissant flâner son regard vers le plafond impeccable même modeste.

Elle avait fait le bon choix en venant chercher ici sa bestiole. Après tout elle pouvait bien prendre cet air songeur et rayeur. Quelle utilité lui trouverait-il ? Celle de compagnon du silence, lorsqu’elle n’aura guère l’envie d’écrire, au coin d’une cheminée, la boulle de poil pour l’amuser ferait mile et un tours. Qu’il dorme comme un pacha ou s’excite en tout temps ne la dérangera pas, elle est très calme de toujours. Mais ce qu’elle recherchait avant tout c’était cette capacité à se transformer en un individu mémorisé par le félin. Elle aimerait tester la chose avec une photographie, mais elle n’en espère rien. Pourtant elle s’aime à penser qu’une doublure d’elle-même lui serait profitable. Qui n’a jamais rêvé d’être à deux endroits à la fois ?

Le fantôme de cet homme lui revenant en mémoire, elle était maintenant déconnectée de la réalité. Et lorsque le marchant vint l’aguicher d’une bonne voix avec l’animal dans les bras, elle se retourna presque en sursautant et s’excusant pour son impolitesse. Puis cherchant la menue monnaie dans son sac en cuir, elle enjouait d’une mine radieuse de jouvencelle son acte. Déposant le bien sur le comptoir. Quand bien même hypocrite de nature, le dragon funeste ne pu s’empêcher un subtil instant suspendu de s’éprendre de la bête. Leurs regards de coulure d’or ne faisant plus qu’un, l’harmonie d’un lien inviolable s’était instauré.

Elle avait les bras guidés vers la frêle créature qui pas à pas vint se loger aux creux de ceux-ci pour se rouler en boule sur sa poitrine. Autant dire qu’Omura eut chaud au cœur, le félidé réveillait une vieille romance pour ces amis de la faune. De petites joues rosies avaient éclots tels des bourgeons éclatés de l’instant. Et paraissant génée d’une certaine animosité, elle pencha en avant sa tête pour saluer bien bas l’homme et lui rendre grâce avant de lui faire dos. Mais après trois pas vers la porte, elle se figea sur le palier de l’entrée, riva son regard attendrit sur sa presque portée et elle soupira d’un bon murmure. « Merci bien monsieur. » Puis elle s’éclipsa tout comme elle était apparut, s’évanouissant dans la foule sans s’y voir noyer. Elle prit le chemin du retour du quartier général de Tartaros avec sa chose à dresser ...