Sauvetage dans le désert [PV Jake & Blaid]

Sujet: Sauvetage dans le désert [PV Jake & Blaid]

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Dim 1 Juil - 13:31

Rappel du premier message :

Pour partir en mission, c'est toujours le même problème, en faire une en solo est impossible, à moins d'en prendre une de très faible rang et donc relativement mal payée et quoi que j'en pense, l'argent est malheureusement vital ici bas. Cela fait quelque temps que je suis à Crocus et cette ville bondée de touriste me rend malade, alors je vais une dernière fois au panneau d'affichage des quêtes publiques. Généralement on y trouve seulement des missions à exécuter en ville ou dans ses environs cependant vu que c'est la capitale il y a aussi parfois des missions vers des contrées plus reculées. Parmi toutes les demande une attira mon attention, une petite fille c'est fait enlevée par des bandits dans le désert Burana, quelle sorte de monstres peuvent s'en prendre à une enfant ?! Dans la foule oppressante qu'il y avait j'ai entendu quelques brides de conversation au sujet de cette mission, apparemment elle a aussi été envoyée dans toutes les guildes officielles et dans les panneaux publiques d'autres villes. Les parents de la petite doivent être vraiment inquiets, c'est décidé, je prends cette mission.

Avant de partir je retourne à l'auberge où je me plonge au fond de ma valise, avec la chaleur du désert il vaut mieux que je me change. Heureusement comme toute jeune femme qui se respecte j'ai une tenue adaptée à chaque situation, y compris une pour les milieux les plus arides, reste à savoir où je l'ai mise dans tous mes vêtements. Ah voilà, je l'ai enfin trouvé, cet ensemble blanc atténuera un peu la chaleur du désert de Burana, du moins je l'espère. Sans oublier une cape pour se protéger en cas de tempête de sable.

HRP: Dommage la première image est un peu flou:

Me voilà fin prête, je règle la note de ma chambre sans plus de cérémonie auprès de l'aubergiste avant de me rendre à la sortie Ouest de la ville d'où partent souvent des calèches marchandes qui traversent le désert, contre quelque Jewels ils accepteront sûrement de me déposer au lieu de rendez-vous indiqué par le commanditaire. J'espère qu'il me laissera faire cette mission seule où qu'au pire j'y retrouverais des mages honnêtes venant d'une guilde officielle pour remplir cette mission. J'ai horreur de devoir faire confiance à n'importe qui, mais je n'ai pas vraiment le choix. Je verrais bien une fois sur place.

Dernière édition par Celya Lutalis le Dim 8 Juil - 16:07, édité 1 fois

Sujet: Re: Sauvetage dans le désert [PV Jake & Blaid]

Jeu 18 Oct - 14:54

Qu'est-ce que le surpassement de soi ? Non, vraiment ! Juste se dire qu'on va faire un tour de terrain supplémentaire en faisant son jogging journalier ? Se fixer un objectif à dépasser ? Pas vraiment. En réalité, ce genre de chose ne se programme pas, ne se prévoit pas. Il s'agit juste de notre volonté qui prend le dessus sur la fatigue de notre corps pour surpasser celle-ci. Et c'était justement ce que Jake venait de faire en se relevant. Sauf que généralement, ce genre de chose risquée s'accompagne d'effets désagréables, tels que des blessures qui se réouvrent, des giclées de sang, la propagation d'hémorragies ou dieu sait quoi d'autre de peu enviable. Mais parfois, et parfois seulement, il se peut que l'on gagne quelque chose à prendre ce risque.

Il ne l'avait pas réalisé sur le coup, mais en se relevant, trouvant au fond de lui les forces cachées dont il ne soupçonnait même pas l'existence, Jake était entouré d'une aura écarlate qui grésillait, laissant une légère brise émaner de son corps, soulevant le sable autour de lui très légèrement. Sa peau elle-même commençait à brûler, et pas à cause des blessures qu'il avait bêtement reçu. Brusquement, sentant cette vague d'énergie en lui qui allait jusqu'à lui calciner l'intérieur des tripes, il ne réalisa pas comment ou pourquoi, mais il libéra une étrange vague d'énergie. Celle-ci apparaissait comme un quadrillage sphérique qui se répandit autour de lui, tel une onde de choc rapide.

Tout le monde fut touché, Jake y comprit. Mais, étrangement, rien ne se passa. Pas de blessures, pas de soins... Jusqu'à ce que la peau du mage de Fairy Tail vienne à se décomposer d'elle-même en minuscules carrés, faisant ainsi disparaître les tissus grillés par le feu pour laisser apparaître à vif une nouvelle couche de peau encore non-terminée. A la manière d'un oignon, le mage avait pelé, se séparant de ses brûlures avant qu'elles ne fassent davantage de dégâts. Néanmoins, il s'agissait de quelque chose de très douloureux, sa seconde couche de peau n'étant pas encore finalisée. Il lui faudrait sans doute pas mal de temps de convalescence, mais au moins, il ne garderait aucune cicatrice.

Autre effet : les vêtements du mage se mirent aussi à tomber, sous forme de carrés parfaitement dessinés. Et il ne fut pas le seul dans ce cas : l'ensemble des protagonistes présents se retrouvèrent nus comme des vers, leurs vêtements tombant comme le pelage d'hivers d'un chat qui éternuerait en plein été. La cage qui retenait l'otage des mages noirs se décomposa aussi en carrés de bois.

Devant ce phénomène et cet embarras, les deux mages encore debout et légèrement exténués se regardèrent de manière peu rassurée. Leur compère était aux mains de Celya qui leur ordonnait de se rendre. Mais une chose était sûre, ce n'était pas le genre d'un mage noir de se rendre pour sauver la peau d'un compagnon. Se fixant un bref instant et se comprenant en un seul regard, les deux mages déguerpirent, mains au niveau de l'entrejambe pour cacher leurs bijoux de famille, ne montrant que leurs fesses au trio de mages officiels, courant comme si leur vie en dépendant, cul nu à travers le désert, laissant derrière eux leur otage et leur compagnon inconscient.

Voilà une fin de mission pour le moins imprévue, mais au moins, l'un des forbans était capturé, et l'otage était en vie... Nue, mais en vie ! Quant à Jake et Blaid, sans doute devraient-ils se faire soigner rapidement sous peine de voir leurs blessures s'aggraver, surtout dans leur état d'épuisement. Même si Celya était celle qui s'en était le mieux sortie, elle ne devait pas non plus négliger de se soigner. Mieux valait rentrer rapidement avec les blessés histoire de pouvoir toucher sa récompense et ne pas laisser leur santé se dégrader...

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Intervention Game Master : Fin de la mission, je vous laisse conclure celle-ci. Le dernier à poster demande les récompenses !

Sujet: Re: Sauvetage dans le désert [PV Jake & Blaid]

Ven 26 Oct - 16:53

La situation était encore pire que je ne l'avais imaginé. Les deux brigands ne semblaient pas très intéressés par le sort le leur compère, s'ils décidaient d'attaquer maintenant je finirai cuite à point comme les deux mages qui gisaient au sol. Leurs blessures étaient effrayantes au point où je me demandais s'ils n'avaient pas passé l'arme à gauche. Heureusement ils ne tardèrent pas à montrer quelques signes de vie, que ce soit par des cris de rage ou de douleur, ce qui n'était pas forcément plus rassurant sur leur état, mais n'allez pas croire que j'étais inquiète pour eux. C'est juste que ces évènements étaient déjà traumatisant pour la fillette enlevée, elle n'avait pas besoin de voir des cadavres si jeune et j'espérais qu'elle n'en verrait jamais de sa vie.

Je devais avoir le même âge quand je suis partie ... L'image de trois cadavres, à peine reconnaissable, surgit des tréfonds de ma mémoire défaillante. Leurs corps ensanglantés étaient transpercé de toute part, laissant leurs organes vitaux jaillir de leurs entrailles. Je sentais que je commençais à trembler sur place pendant ce que les autres pourraient voir comme un moment d'absence. Ce n'était vraiment pas le moment de replonger dans la torpeur que m'offrait régulièrement ce genre de flashback. Ce fut ma brûlure qui me ramena à la réalité, ma peau lésée n'aimait pas que je force sur ma jambe pour tenir debout sans prendre appui sur mon arme.

Je regardais un peu autour pour voir si la situation avait bougé et c'est aussi le visage blême qu'ahurie que je constatais que Jake s'était relevé et luisait d'un aura rougeoyante. C'est vrai que je ne l'avais pas vu utiliser sa magie de tout le combat, pourtant il devait bien en avoir une et pas des moindres pour faire parti de Fairy Tail. J'espérais que cet acte fou, risqué et improbable de la part de l'épéiste pourrait renverser la vapeur et nous redonner l'avantage. Une onde quadrillée se matérialisa autour de lui avant de se répandre rapidement sur tout le périmètre. Il était devenu fou ou quoi ? On allait tous être pris dans son attaque ! Cependant, il y a eut plus de peur de mal, car son sort n'eut aucun effet, ou presque ... Après quelques secondes de flottement les vêtements de toute l'assemblée, ainsi que la cage en bois de la captive et mon arme tombèrent en une multitude de petits carrés. Bien sûr, j'étais tout d'abord surprise, puis furieuse contre le mage à la chevelure blanche.

Non, mais ça va pas la tête ? ! C'est quoi cette magie de pervers ? Je regarde rapidement du côté de nos adversaires pour voir si au moins ça avait aussi affecté les bandits, ce que je pus constater en les voyant décamper les fesses à l'air. Hey vous croyez aller où com- Tombant à genou, je ne pus finir ma phrase, tenter de courir après ces fuyards n'était pas une bonne idée.

Il fallait que je sois réaliste, je n'étais pas en état pour les pourchasser et mes coéquipier non plus. On était plutôt chanceux d'être encore en vie, malgré les blessures. La priorité dans la mission était de secourir la fillette, même si j'avais pas l'air fine en boitant, je me relevais pour aller à sa rencontre. La pauvre devait être terrifiée par l'affrontement acharné auquel elle avait assisté. Je me fichais pas mal d'être nue, mes cheveux étaient assez long pour couvrir ma poitrine, du moins en partie et les deux autres payeraient cher une quelconque forme de voyeurisme si déjà ils se remettaient de leurs blessures.

Arrivée devant la petite fille, je m'agenouillais pour me mettre à sa hauteur et tenter de la rassurer un peu. Quand elle eut compris qu'elle n'avait plus à avoir peur des bandits, que son cauchemar était fini, elle me sauta au cou, me faisant tomber à la renverse et inondant ma poitrine de larmes de soulagement. J'étais légèrement décontenancée par un câlin si soudain, cela me rappelait avec nostalgie quand je consolais mes frères après que notre père les aient encore injustement grondé. Toute la tension du combat disparu rapidement alors que j'enlaçais la petite, si bien que la tête posée sur la sienne, je m'endormis sans même avoir le temps de sentir le sommeil venir.

Le sol bougeait, mais étais-je toujours sur le sable ? Non, ce que j'avais pris pour le sol était plus dur et lisse, étrange. Dans mon état de demi-sommeil je levais la tête pour voir ce qui pouvait bien projeter une ombre sur mon visage au beau milieu du désert, mon sang ne fit qu'un tour quand je réalisa qu'il s'agissait d'un immense dard de Scorpilard. Je ne pus retenir un petit cri de surprise avant de remarquer que c'était une paisible monture. J'étais apparemment assise à la base de sa queue, adossée contre celle-ci, les jambes allongées sur sa carapace et couverte d'une étoffe soyeuse.

Le cavalier, ou plutôt la cavalière de cette effrayante bestiole se retourna en voyant que j'étais réveillée. Elle m'expliqua qu'elle et son mari qui était sur un autre Scorpilard vous avaient trouvé, mes compagnons, le bandit, la fillette et moi il y a quelques heures. La petite fille leur avaient déjà raconté comment on l'avait tiré des griffes de ses geôlier et tout ça. La marchande m'assura qu'on serai bientôt à Laliveron, où tout le monde pourra recevoir des soins adaptés une fois là-bas. Il était bon de voir que des gens aidaient leur prochain dans ce monde où d'autre vendent même leur propres enfants. Je baillais en remerciant les vendeurs de tissus, Lalivéron, j'espère que je trouverai de beau vêtement et une nouvelle arme dans son fameux zouk, pour l'heure je me profitais du reste du voyage pour me reposer encore un peu.

Sujet: Re: Sauvetage dans le désert [PV Jake & Blaid]

Lun 12 Nov - 11:42

L’homme pouvait réfléchir à une vitesse ahurissante : en quelques secondes et il avait déjà fait le tour de la question d’un débat torturé. Une seconde à trois secondes peuvent même suffire à proposer plusieurs chemins de piste de pensées. Je trouvais ça drôle d’y penser alors que je ressemblais à une viande sur un grill (sensation de chaleur en prime dans le bide), parce que mes pensées s’évaporaient dans des tourbillons d’inconscience. N’ayant aucune prise sur mes réflexions, je tombais de là à là sans trop savoir d’où j’avais commencé, incapable de vérifier si j’arpentais un schéma de réflexions intelligent et cohérent. Je réussis enfin à me stabiliser mentalement sur une unique question : le fait de réussir à être aussi minable que je l’étais maintenant était une série de coïncidences malheureuses, ou était-ce totalement pathologique? Ou était-ce encore une fois la faute à Jake, comme d’habitude à chaque fois qu’un truc tournait mal et qu’il était dans les parages ? Jake était pathologique, ça, c’était certain. Un bon vieux cancer inutile comme la nature n’osait plus en faire parce que les meilleures blagues étaient les plus courtes, ou celles qui n’existaient pas.

A chaque expiration, je faisais voler quelques grains de sable du désert, bien plus fins que les grains qu’on trouvait sur les plages. A chaque inspiration, j’en avalais quelques-uns, et je devais avouer que c’était plutôt bon. Je les mâchonnais un peu, ça donnait de quoi m’occuper. Je ne savais pas si le monde extérieur (tout ce qui n’existait pas en-dehors de mes propres pensées fugaces) marchait au ralenti, ou au contraire en accéléré. Si le temps n’était pas constant comme d’habitude, alors il était ivre, et chercher à définir sa vitesse par un simple adjectif était à peu près aussi percutant de dire que de dire que la couleur « rouge » était « un concept visuel plutôt vif ». En tout cas, il était différé de mon moi intérieur, piégé dans la fatigue et la douleur qui me cuisait les intestins doucement. Je tentais de bouger, mais je reçus une vive protestation de mes côtes carbonisées. Je revins à mes grains de sable tandis qu’une onde magique inquiétante grimpait dans les environs sans que je n’eus quelque chose à en foutre (tout le monde l’avait constaté : les états déficients qu’apportaient la fatigue, l’ivresse et autres, ne détruisaient pas notre perception, mais dévaluaient fortement l’importance de ce qu’on percevait).

Il me fallut quelques secondes pour me rendre compte qu’effectivement, le fait qu’une importante magie inconnue sorte de nulle part pouvait avoir des conséquences à très très très court terme sur l’existence des personnes vivantes des environs, et dont je faisais actuellement parti (même si un observateur extérieur aurait pu fortement en douter tant j’étais apathique, un trou dans le ventre n’aidant jamais à se sentir mieux). J’avais envie de vomir, comme à chaque fois, et je recrachai mes grains de sable dans la bouche sans aucune raison apparente, les mélangeant à de la salive et peut être du sang. Je me relevai d’un bras, surmontant la douleur sans y faire attention. Il n’y avait plus personne. Je tournai la tête, je vis Celya. Je retombai sur le sable, confortable oreiller chauffant. Je devais avoir loupé quelques secondes de l’histoire, là. Impossible de reconstituer les morceaux. Mes pensées étaient trop éparses et trop vides pour qu’elles puissent être analysées. Mais il n’y avait plus de bandits. Mon manteau glissait sur moi, ainsi que le reste de mes habits. C’était bizarre, car ce n’était pas comme ça que je me déshabillais d’habitude. C’était plus compliqué, ça demandait des mouvement plutôt techniques. Je me retournai sur moi en grognant comme une bête agonisante, aidant les morceaux de tissu à se détacher de mon corps sans mon autorisation. Les petits salopiauds. J’étais nu comme un ver. La conséquence directe de ce qui se passait maintenant. Dans mon état délétère, j’en venais encore à maudire Jake ; je savais que c’était lui qui était à l’origine de cette nouvelle connerie, sans même trouver des preuves ou le moindre indice.

Je réussis enfin à me relever. Je regardais mon torse, mes pieds et l’aine. Même pas la feuille de vigne conventionnelle. Le monde bougeait étrangement, mais je réussis à tenir bon. La sensation de brûlure s’atténuait doucement, doucement. J’en garderais une super cicatrice. Heureusement, pas trop de poils avait été touché , ça m’éviterait de m’épiler tout le poitrail pour ne pas être ridicule torse nu. Je jetai un coup d’oeil dans la direction de Jake : sa peau ne semblait pas si brûlée que ça. Quand je réussis à enlever les grains de sable mélangés aux larmes de douleur, je pouvais même dire que ce gars avait une petite peau de bébé. Le rayonnement énergétique pointait Jake du doigt : il avait lancé le sort lui-même. Déshabiller les gens, quel pouvoir badass. J’allais pouvoir me foutre de sa gueule par la suite. Ses études avaient enfin payé. Tout ça pour ça.

Je revins à la petite fille anciennement prise en otage ainsi que la constellationniste, toutes deux vêtues dans le plus simple appareil. Je détournai le visage, plus pour elles que pour moi. Je n’avais aucune gêne vis-à-vis de mon cul nu, mais je comprenais que les filles en avaient. Je laissais Jake par terre comme une loque. Je me rendis compte en dernier lieu que mes pieds étaient brûlants, mais vraiment brûlants. Aaah, le soleil et le désert... Je pris le reste de mes chaussures et les fis tenir avec des morceaux de tissu pour proteger la plante de mes pieds du désert aride. Jake était dans un drôle d’état, une sorte de maladie comateuse. Lancer un sort, c’est un drôle de truc quand on n’était pas magiciens, je le comprenais. Je me grattai la tête ; c’était mission réussie de toute façon. N’empêche, il avait découpé mon super manteau et il allait payer l’addition pour ça. Je marmonnais entre mes dents :

« Putain de mage de merde et ses putains de sorts de merde dégueulasses. »

Celya tomba dans les pommes. C’était une bonne idée et j’avais hâte de la suivre, mais je ne pouvais pas la laisser crever dans le désert en pleine journée. La petite fille était encore consciente, pleine de larmes. Morvé dégoulinante je supposais. Je me grattais l’aine inconsciemment devant elle ; j’aurais peut-être pas dû, j’allais la traumatiser. Je pointais du doigt le rocher derrière lequel Jake était allé courageusement se planquer précédemment :

« Va te foutre à l’ombre, sinon tu vas crever. » Et si tu mourrais comme ça, ça serait très ironique, et on ne serait certainement pas payés. Une insolation de cette ampleur et la mort n’était pas inevisageable. Pour elle comme pour la magicienne.

Sans demander l’autorisation à Celya, qui de toute façon, n’était pas en état de répondre, je pris ses deux chevilles et la tirai vers l’ombre du rocher. Son corps traçait un sillon sur le sable jusqu’au rocher. Maintenant qu’elle était à l’ombre, elle ne risquait rien. Là non plus sans aucune forme de pudeur, je cherchais à savoir si elle avait été gravement blessée. Heureusement, seule la cheville était salement touchée. Je la bandai avec les morceaux de tissu de façon plutôt grossière, mais il fallait aider à la cicatrisation. D’ailleurs, mon ventre, même s’il avait cautérisé, se mettait à saigner aux bords de la blessure circulaire. Je me laissais tomber sur le sable, vers l’horizon du désert. Je pouvais pas les laisser en plan comme ça, je pouvais faire d’autres trucs.

Sans forcer, je récoltai précieusement les morceaux d’habits que Jake avait soigneusement découpés, et en formais un tas. Je retrouvai ma pipe et mon boîtier d’allumettes pas trop garni. Je mis feu au tas de tissu que j’avais fait. Une fumée en plein désert était une très bonne idée pour demander rescousse aux gens qui passeraient par là. Suffisait d’attendre. Je disais à la petite fille :

« Fais la sieste. Repose-toi, fais un petit dodo, ça ira mieux après. »

Après avoir placé le corps de Jake en dernier sous l’ombre de la grosse pierre, jetant un coup d’oeil ponctuel au feu et à la fumée qui montait vers le ciel, je restai immobile comme une statue, assis en croiseur. Je devais faire le guet. Les autres étaient inconscients, je doutais de l’utilité d’une gamine un peu pouilleuse dans un combat, donc devait y avoir quelqu’un pour surveiller les parages. Qui savait, les mages noirs pourraient revenir, même si je ne savais pas ce qui les avait fait fuir comme ça. Je me mis rapidement à somnoler, et à me réveiller. Mon état était loin d’être glorieux. Je sursautai, j’avais chaud, je m’assoupissais le temps de quelques secondes avant de vérifier l’état de mes compagnons et du petit feu et la fumée grise qu’il engendrait.

Il fallut plus d’une heure d’attente (je supposais le temps) avant qu’un couple ne vienne sur des énormes scorpions domestiqués. La petite fille leur expliqua la situation mieux que moi. Ils nous passèrent quelques bouts de tissu pour nous habiller. Les remerciant de bon cœur, je ne pris que le strict nécessaire pour faire un pagne. Deux pagnes d’ailleurs. Un à moi, et un à Jake. On fit un bout de chemin ensemble, mais un minuscule. Je ne voulais pas aller à Lalivero ou je ne savais quoi. Celya n’était toujours pas réveillée, ce qui m’inquiétait. Elle avait vraiment tout donné pendant ce combat, c’était admirable. Et c’était aussi pour ça que je devais partir avec Jake au village pouilleux le plus proche. Ma blessure était grave, mais pas mortelle. Juste très douloureuse. Jake aussi se réveillait, et il était dans un pire état que moi. On descendit des montures du couple quand on passa près d’une communauté. L’homme fronça ses sourcils :

« Ce n’est guère malin, dans votre état. Une ville...
_ Une ville, y a trop de monde, c’est chiant. Puis je suis pas malin, justement. Dîtes à la mage de récupérer tout le fric de la récompense pour la gamine. La part à Jake, c’est en excuse pour lui avoir détruit ses habits, et parce qu’il a été inutile comme tout. Ma part à moi, c’est un cadeau. J’ai un frère, une bonne source de revenus. »

Et jamais je ne toucherais de récompense pour avoir sauvé une petite fille, comme jamais je ne toucherais de récompense alors qu’il y avait une magicienne dans le groupe ; et pire encore, plus méritante que moi. Pas de récompense pour la mission, on réussirait à survivre sans ça. J’échangeai les dernières formalités avec le couple avant de partir dans le village, avec Jake sous le bras. On faisait un drôle de couple. Et on n’était pas très vêtus. Mais rien à battre, j’avais réussi à lui sucrer sa récompense sans son consentement. J’étais vraiment un génie.

Sujet: Re: Sauvetage dans le désert [PV Jake & Blaid]

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