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 Chaque souvenir se perdra dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie.

AuteurMessage
Rin Katsuya
Mage de Quatro CerberusMage de Quatro Cerberus

Rin Katsuya

Messages : 160
Date d'inscription : 03/01/2015
Âge : 23
Guilde : Quatro Cerberus
Magie / Malédiction / CS : Kaze Mahô / Magie du Vent

- Caractéristiques du Mage -
P.M.: 2.775
Statut: Mage de Rang B
Renommée : Mage de Campagne
MessageSujet: Chaque souvenir se perdra dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie.   Chaque souvenir se perdra dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie. EmptyMar 15 Sep - 21:41
Assise à la table de ma chambre, j'observais le petit morceau de papier qui me faisait face. Depuis de longues minutes je ne parvenais pas à me décider. Quatre mois que j'avais cette hésitation. Seulement je n'y arrivais pas. Quelque chose, l'espoir peut-être, m'en empêchait.
Mais l'espoir de quoi ? De ne pas avoir été complètement délaissée dans les Landes Paisibles ? De revoir un jour celle qui m'avait tout appris ?
La lettre de mon maître me hantait. Posée là depuis trop longtemps, elle ne semblait qu'attendre une chose : que je l'ouvre. Oui mais je n'en avais pas le courage. Ni même la force.
Ces mots, ils pouvaient me faire espérer comme m'anéantir. Bien des hypothèses avaient germé dans mon esprit. Mais laquelle était la bonne ? Au fond de moi j'étais persuadée que la réponse se trouverait dans cette lettre.
Même sans destinataire je savais qu'elle m'était adressée. Lorsque je m'étais réveillée ce matin-là il ne restait que les vestiges fumant d'un feu et cette enveloppe trop blanche. Et puis il y avait moi. Seule au milieu de nulle part. Abandonnée…

L'après-midi était déjà bien entamée. Et moi, la seule occupation que je m'étais trouvée était de me torturer l'esprit avec ma vie passée. Le temps maussade ne m'avait pas non plus motivée à me rendre à la guilde. Peut-être aurais-je dû…

Je reportais mon attention sur le papier immaculé. La lettre était toujours là… Évidemment. Un léger courant d'air passa au travers de ma fenêtre entrouverte. L'enveloppe fut poussée vers moi, comme pour m'inciter davantage à l'ouvrir. Le vent, mon maître…
Alors, je mobilisai toute ma volonté et les mains tremblantes, je saisis le dernier vestige de celle à qui je devais tant. Avec toute l’appréhension possible je défis la cire qui maintenait le courrier clos.


«Chère Rin,

Je ne sais par où commencer. J'aimerais que tu saches combien je m'en veux de te laisser seule ici. Seulement, il faut que tu comprennes que j'y ai été contrainte.
Nos entraînements m'ont laissé plus de séquelles que je ne l'ai d'abord cru. Je savais que tu avais remarqué, seulement je ne voulais pas t'inquiéter. C'était à moi de veiller sur toi, pas l'inverse. Mais j'ai échoué. La maladie ne m'a laissée aucun répit. Depuis quelque temps, mon état s'est dégradé ; je ne voulais pas que tu me vois comme ça ! Je ne voulais pas que tu me vois si faible. Alors je n'ai rien dit.
Tu restes mon apprentie, tu es comme une fille pour moi. Jamais je ne regretterai de t'avoir prise sous mon aile. Je suis fière d'avoir pu te transmettre mon savoir, j'espère seulement que tu en feras bon usage. Mais j'ai confiance en toi, Rin.
Vis ta vie, n'ai aucun regret et n'oublie jamais que quoi qu'il arrive, je serais là. Toujours, le vent m'en témoigne. On dit qu'un Homme ne meurt vraiment que lorsqu'il est oublié de tous. Pour moi, c'est la fin. Mais pour toi, ce n'est qu'un commencement.
Que puis-je dire d'autre si ce n'est sois heureuse et ne baisse jamais les bras. Tu finiras bien par trouver des gens qui t'accepteront telle que tu es. On a beau dire, en ce monde, chacun a sa place. Il faut juste se donner les moyens de la trouver.
Ce n'est pas un adieu. Sois forte, ton maître et amie,

Asuka. »

Je relisais frénétiquement l'écriture soignée de mon maître, sans plus chercher à saisir le sens des mots. Non… Non, cela ne pouvait pas se finir ainsi ! Elle qui avait été si forte, si courageuse, elle ne pouvait pas être emportée de la sorte par une… Une simple maladie ! Non !
Chaque souvenir me revint en mémoire, me faisant vaciller. Notre première rencontre, les soirées au coin du feu, les entraînements plus qu'éprouvant à ses côtés, chacune des plaies qu'elle m'avait pansé, nos rires, nos disputes…
Avec une infinie lenteur les dernières paroles de mon maître s'écrasèrent sur le plancher. Je restais là, hébétée. Alors c'est comme cela que ça finissait ? La grande Asuka ; ma mère de substitution, me quittait à travers un simple bout de papier !? Je lui en avais tellement voulu de m'avoir laissée derrière elle ! Seulement cette fureur-là n'avait rien à voir avec celle que j'éprouvais désormais. Comment avait-elle pu être aussi lâche !? Comment avait-elle pu me cacher quelque chose d'aussi énorme !? Et comment avais-je pu ne pas remarquer sa souffrance ?!
Mes sentiments étaient contradictoires ; cela m'aurait donné la nausée si je n'avais pas été aussi… aussi… Il n'y avait même pas de mot.
Mon regard se posa sur la statuette de Moucon qui ornait le buffet. D'un geste rageur je l'envoyais valser, de même pour chaque objet présent sur le meuble. Les feuilles de mes notes volèrent, la plante verte s'écrasa bruyamment.
Ma fureur était destructrice. Je renversais la table, tout ce qui passait à portée de mes mains. J'avais si mal. Cette douleur était insoutenable, elle dévorait chaque parcelle de mon corps, de mon esprit. La culpabilité de n'avoir rien vu, les remords d'avoir pensé qu'elle ait pu m'abandonner sans raison, la rage et la frustration…
Alerté par le vacarme, un des clients de l'auberge fit irruption dans ma chambre. D'un geste brusque, je générais une puissante bourrasque qui fit claquer la porte. Personne n'avait le droit de venir me déranger maintenant, personne !
Je laissais ma magie se déployer sous le coup des émotions qui se succédaient. Ce qui n'était pas encore en morceaux ne tarda pas à l'être. Il fallait que je me défoule. Mieux valait que ce soit sur des biens matériels que sur quelqu'un qui subirait mon courroux.
Exténuée, je me laissais finalement tomber à genoux au milieu du champ de bataille. Ma chambre ne ressemblait plus à rien mais je m'en moquais. Je me moquais de tout désormais. J'ouvris la bouche. J'aurais voulu hurler, dire quelque chose. Mais aucun son ne franchit mes lèvres. Qu'aurais-je pu dire ?
Alors et contre toute attente, les larmes si longtemps refoulées dévalèrent mes joues pâles. Je hoquetais bruyamment, me mordant avec violence l'intérieur des joues. Je me sentais à la fois si vide et si souffrante. C'était donc cela de perdre un être cher ?

Je crois que ce jour-là j'ai vidé toute l'eau de mon corps. J'aurais pu davantage si j'avais eu d'autres larmes à verser. Je venais de perdre un mentor, une amie et une mère.
Lorsqu'enfin le fleuve de larmes se tarit, je me recroquevillais sur moi-même avant de plonger dans un sommeil sans rêve. Jamais je n'oublierai cette femme. Et quoi qu'il arrive, je tiendrai cette promesse.

Chaque souvenir se perdra dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie.

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