Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Sujet: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

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Lun 26 Oct - 1:06

Une lettre. Généralement, quand j'ouvre mon courrier, c'est des journaux. Je n'ai même pas de pubs, vu que j'habite une caserne. Je venais tout juste de rentrer de Lémuria, alors ça ne pouvait pas être Mitsuko. Pourtant, je n'avais aucun correspondant et peu de gens auraient pu m'en envoyer... Fin de la curiosité : j'ouvrai. Si je fus déçu de voir que c'était un papier officiel, je fus également et rapidement heureux : une promotion. Me battre à Gehenna m'avait octroyé le rang d'Écuyer Runique et, apparemment, en y survivant (contrairement à beaucoup trop de monde), j'avais acquis une certaine renommée, tout en recevant un nouveau titre. Pas tout le monde ne peut se vanter d'avoir combattu un frère du purgatoire de Grimoire Heart et un général d'Oracion Seis dans la même journée... En l'occurrence, on m'anoblissait : je devais me rendre à Era, quartier général de l'armée runique, pour qu'on me donne le rang de Chevalier Runique. Rien que ça !

On ne me fit pas prier, je partis aussitôt. Une promotion, c'était toujours bien. Mais il y avait deux types de soldats dans la chevalerie runiques : ceux qui étaient chevaliers et les autres. J'avais commencé ma carrière en tant que Prêtre Runique, alors c'était évidemment un honneur de devenir un Chevalier, sachant que certains d'entre eux étaient même à la tête de petites casernes ! C'était le point de passage, selon moi, à une autre hiérarchie. Le Chevalier commande là où les Écuyers exécutent. Bien évidemment, ce n'était pas un Haut-Paladin non plus, mais chacun son échelle de force ! Et puis si mon père me voyait, il serait dégoûté !

Lorsque j'arrivai à Era, je me dirigeai vers le siège du Conseil. Je devais aller au Tribunal, ensuite, pour être reçu par un autre officier qui me donnerait mon nouveau rang. J'étais nerveux, même si je n'en avais aucune raison. En fait, toutes les raisons étaient bonnes pour me faire croire que c'était faux : moi, un chevalier ? Je n'étais pas capable de résister devant une fille... Et pourtant, c'était vrai. J'étais à Era et on me faisait attendre dans une salle à part, avec quelques autres personnes. Peut-être elles aussi ici pour la même raison que moi. Je remarquai que l'ambiance était très tendue. Si nos raisons variaient probablement toutes, il y avait une chose qui nous liait tous : nous étions sur les nerfs. La crainte ou la joie, chacun était animé de ce quelque chose qui rendait l'instant magique. Enfin, pour mon cas. Au siège du Conseil, il y a certes des promotions, mais aussi des condamnations : le tribunal ne sert pas qu'à faire joli. Les mages ne respectant pas les règles étaient jugés.

Le fait d'être présent en ce lieu me remémorait le nom que j'avais entendu, dans les couloirs de Mac Anu : Justice's Flame. Évidemment, ça me désignait. Et je ne voyais pas quoi de dire là-dessus, à part que je brûlais de savoir quel effet ça faisait de se faire reconnaître par son surnom par un adversaire ! Voir la détermination de l'adversaire partir en fumée, littéralement (bah oui, pas de fumée sans feu !)... Ça devait être génial ! Ok, je m'emportais un peu, mais disons que ça faisait bizarre d'être appelé autrement que par son nom par des gens qu'on ne connait pas...

Ma présence ici ne m'évoquait pas que mon nouveau surnom, mais, étant de Mac Anu, je fais parti de ceux qui doivent souvent relayer les faits et gestes de Fairy Tail au Conseil, pour différentes causes, mais principalement de la destruction de biens publiques. Cependant, je savais aussi que ces mages étaient bienveillants. L'un d'entre eux, l'ice maker Fubuki Tsuya, m'avait sauvé la vie à Gehenna. Et pour cela, je ne pourrais jamais le remercier. J'avais du mal à le reconnaître, mais j'avais une dette envers Fairy Tail.

Tandis que je réfléchissais, une femme entra dans la salle. Et, vous vous en doutez probablement, je ne restai pas de marbre. Elle était ravissante. Je la dévisageai un instant : il me semblait l'avoir déjà vu. Mais peut-être est-ce que je me faisais des idées, histoire d'aller lui parler. Oh, lui parler ? Comme la suggestion semblait intéressante ! Mais chaque chose en son temps. La pauvre, elle venait à peine d'arriver, elle ne devait pas trop savoir où se mettre. Non, mes doigts n'étaient pas croisés dans mon dos. Non, je n'étais pas en train d'espérer qu'elle s'assoit à mes côtés. Bon, ok, vous avez gagnés. Un peu quand même.

Dernière édition par Kenta Hoshi le Lun 26 Oct - 16:19, édité 1 fois

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Lun 26 Oct - 12:48

Tristesse et déliquescence, une pointe d'amertume et une large cuillère de remords. C'était la recette traditionnelle de la culpabilité. Robe noire saillante ouverte sur le dos et épousant la finesse de ses courbes, c'était ce que l'on pouvait voir de prime abord quand on se tenait à la place d'un certain chevalier tout fraîchement promu. Une fois la porte passée et la jeune femme sous les feux de projecteurs, on pouvait discerner la blondeur de sa chevelure, aussi étincelante qu'une poignée de pièces d'or au soleil. Elle s'avançait, une démarche comparable à une partition de musique, toujours avec grâce et prestance, un pas devant l'autre en harmonie avec le déhanché souple de son corps et seule sa crinière de lionne rompait avec cette monotonie tel un violon dénotant la pureté du piano. Le son ricochant de ses talons sur le sol marbré de ce palais résonnait dans toute la pièce et attirait l'attention vagabonde de la plupart des personnes qui attendaient impatiemment dans ce hall. Deux gardes la dévisagèrent et rougirent, des guerriers émérites qui avaient bien combattu et attendaient sans doute des remerciements jetèrent un regard furtif, puis un second plus attentif et, enfin, un garçon à la chevelure bleue la regardait bouche-bée. Le premier acte de la mission était une réussite, son potentiel de séduction n'était plus à démontrer et si elle avait mis les bouchées doubles pour obtenir un tel résultat, ce n'était pas pour jouer le second rôle. Des troubles au sein du Conseil Magique avaient laissé quelques places vacantes et la meilleure façon de se faire connaître des instances décisionnaires, c'était de s'y rendre en personne. Et, dans ce genre de situation, il convenait de se faire remarquer et de laisser une trace immuable dans l'esprit de ses admirateurs.

La Maison Heaven, par l'intermédiaire de la famille royale, avait réussi à obtenir une audience à la jeune femme et ce n'était dire à quel point ils fondaient tous leurs espoirs sur ses épaules. Leur crainte ? Que le Conseil agisse indépendamment des instances délibérantes du royaume et qu'il n'y ait plus aucune sorte quel-qu’elle soit de concomitance. Même si elle n'apparaissait que comme un pion, l'une des pièces sur le grand échiquier qu'était la scène politique, la magicienne n'en restait pas moins convaincue qu'il s'agissait là d'une opportunité unique pour dénouer avec les erreurs du passé et faire prévaloir un autre sens de la justice. Ce fut ainsi que, mettant en œuvre tous les moyens dont elle disposait, l'actrice ne comptait pas faire figuration devant cette assemblée de vieux grabataires et elle escomptait dérober l'un de ses sièges. Inspectant d'un vague coup d’œil la pièce, la place la plus sûre semblait se trouver aux côtés de cet étrange garçon aux cheveux bleus et à l'anxiété découverte. Les ricochets de ses chaussures reprirent, toujours en parfaite harmonie avec le mouvement de ses jambes et de ses hanches, marquant le tempo et les silences, captivant l'attention des regards pernicieux et se stoppant devant un bout de papier qui gisait là aux pieds de cet individu qui la fascinait. Le mannequin se baissa pour le ramasser, toujours sans aucune fausse note ni même une once de vulgarité, laissant tout loisir au jeune homme pour admirer la douceur de son buste surmonté d'une rivière de diamant et l’enivrer de son parfum floral. Enfin, elle se releva et tomba nez-à-nez avec le propriétaire de l'objet qu'elle détenait, lui révélant par la même occasion le doré de ses pupilles et les traits fins de son visage.

« C'est à vous n'est-ce-pas ? Vous ne devriez pas le laisser traîner, il y a le sceau du Conseil et je ne pense pas qu'ils apprécieraient que vous perdiez ce pour quoi ils vous ont demandé d'être là. »

Des dents d'un blanc éclatant se dévoilèrent et un sourire se dessina sur le portrait de cette jeune muse qui fascinait toute la pièce. D'une simple rotation de la tête, elle fit voler ses cheveux qui redescendirent en cascade le long de ses épaules et balaya par la même occasion cet instant sommaire durant lequel son voisin de chaise s'était perdu dans un monde parallèle. Ce fut ainsi qu'elle finit par s'asseoir, les jambes croisées et les mains l'une dans l'autre à attendre patiemment que ce soit à son tour. C'était la fin de son premier acte, la partition venait de se clore et elle pouvait voir dans le regard des spectateurs leurs acclamations, elle ne pouvait espérer que le meilleur pour la suite de cette représentation.

Dernière édition par Myrcella Heaven le Mar 27 Oct - 1:00, édité 1 fois

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Lun 26 Oct - 15:16

Un court instant, toutefois trop long pour ne pas être remarqué, j'avais admiré la nouvelle venue. Sans doute était-ce mon attirance envers les femmes, ou bien mon âme de peintre, mais je voulais la peindre, telle qu'elle était, à l'instant même où je la voyais. Peut-être aurais-je l'occasion de lui proposer... Pour l'instant, elle... Elle se dirigeait vers moi ! Non, Kenta ! Tu es au siège du Conseil, ne va pas lui faire la cour maintenant... Retiens-toi, tu ne la connais même pas ! Enfin, pas encore. Tu ne sais rien d'elle, ni des raisons de sa présence. On vient rarement ici pour rien. Mais... Si je pouvais être sûr d'une chose, c'était qu'elle n'était pas là pour être jugée. Elle était trop belle pour être méchante.

Mais difficile de résister à cette créature... Elle se baissa pour ramasser quelque chose à mes pieds. En aucun instant, je ne la soupçonnai d'avoir fait exprès, car jamais je ne regretterais la vision que j'avais. Peu de mots existaient pour décrire la beauté de la blonde que j'avais face à moi : elle brillait. On va me dire que j'étais facilement influençable, mais, cette fois, j'étais sous le charme. Nobu m'aurait engueulé s'il avait su que j'avais raté l'occasion de lui parler. Et, pourtant, ce n'est pas moi qui parla le premier. J'étais trop impressionné pour ça. Avec l'oreille la plus attentive qui soit, j'écoutai chaque mot que ses lèvres prononçaient. Et alors, la honte ne fut que plus sévère...

N-non. Vous avez raison.

La couleur de mon visage vira à l'écarlate. Et autant dire que je n'appréciais pas quand ça arrivait : avec le contraste qu'offrait mes cheveux, c'était pas super... En temps normal, c'était moi qui jouais le rôle du séducteur, mais ici... Le faisait-elle exprès ? Puis elle tourna la tête. Je réprimai un "non, attends". Je voulais graver son visage dans ma mémoire, mais trop tard. Elle était magnifique. Tout en elle m'évoquait un sentiment peu vertueux. J'étais jaloux de tous les autres hommes présents. Je ne l'aurais voulue rien qu'à moi. Quelques minutes passèrent, le temps pour que tout le monde l'oublie. Tout le monde ? Non, pas moi. Je ne l'oublierais probablement pas de si tôt. Durant tout ce temps, je n'avais fait qu'une chose : regarder devant moi et essayer d'oublier sa présence. Évidemment, je n'avais pas réussi. Et puis, je n'étais pas certain de le vouloir. Au bout de ces longues minutes, qui me parurent durer un siècle, j'ouvris enfin la discussion :

Bonjour, mademoiselle. Je vous trouve remarquable et, sans vouloir vous offenser, j'aimerais vous inviter à mon atelier : je suis peintre, quand ne n'ai pas mon uniforme.

J'avais parlé sans détourner le regard, pour ne pas être déconcentré, mais, une fois fini, je tournai la tête pour la regarder droit dans les yeux. Alors, je crus que mon coeur allait s'arrêter. Magnifique était un euphémisme. Je me sentis aussitôt mal-à-l'aise. Comment pouvait-elle accepter de se faire peindre par moi, alors que des artistes par centaines devaient également le lui demander... Je n'étais pas peintre de profession, mais soldat. Normalement, aucun modèle n'est peint par un soldat, dont j'avais d'ailleurs la tenue blanche et bleue. D'ailleurs, mon atelier n'était autre que le petit espace que j'ai dans mon dortoir, mais ça, elle n'était pas obliger de le savoir, j'aurais trouvé un moyen d'ici-là de peindre ailleurs. Mais elle était sûrement trop bien pour moi. Et c'était reparti pour un visage empourpré : je reconnaissais chez moi les symptômes d'une maladie qu'aucun médecin au monde ne savait soigner. Le coup de foudre.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Mar 27 Oct - 0:58

Ils se regardaient sans réellement se voir. Lui, assis sur son vieux fauteuil tapissé. Elle, assise à ses côtés, soulevant machinalement de vieilles peurs avant de les balayer avec sa méthode secrète contre le trac. Soudain, il se mit à lui parler. Le même garçon qui avait viré au rouge tomate en quelques secondes la regarda un moment dans le blanc des yeux, puis lui émit une proposition insolite et maladroite. La jeune femme douta quelques instants. Elle se laissa finalement faire comme une enfant. Elle demanda promptement un stylo à sa foule de spectateurs et elle saisit de la même manière le bras de son voisin. Elle remonta sa manche, nicha sa tête contre son épaule et le cala de telle sorte à ce qu'il ne tremble pas. Aussi souriante que ravissante, elle semblait s'amuser et elle inscrivit quelques indications sur le bras de cet artiste complexé. Elle resta un petit moment ainsi, elle se sentait bien contre lui. C'était un garçon tellement gentil, il l'observait avec ce regard enfantin découvrant son cadeau sous le sapin de Noël et il avait tous les attraits du parfait gendre. Il était beau, musclé et il était maladroit avec les femmes. C'était sûrement l'un de ses stupides chevaliers qui ne savaient pas faire grand chose d'autres que de porter une épée, mais on ne pouvait pas renier leur beauté.

« Et voilà ! Si je pose pour toi, je veux que tu viennes me voir ici lors d'une de mes représentations. Je t'ai tout marqué sur ton bras, mais j'espère que tu n'es pas adepte de la peinture nue. Je serai un peu gênée que tu me vois dans plus simple appareil, je serai sans doute moins jolie... »

Elle s'arrêta aussitôt, se rendant compte que son interlocuteur devenait de plus en plus pourpre. Elle entreprit de rattraper cet excès de zèle aussi discrètement que possible, hélas cela ne faisait qu'accentuer sa teinte vive. Peut-être était-il allergique au stylo magique ? Elle en doutait, mais cela pouvait être une possibilité. En tout cas, une chose était sûre, c'était qu'il l'écoutait bouche-bée et qu'il aurait pu rester ainsi des heures durant à la regarder ouvrir et fermer ses lèvres rouges et pulpeuses prononçant ces sons d'une pureté dont seul le sexe féminin pouvait se prévaloir. Son intérêt pour son récit sans queue ni tête semblait croître de seconde en seconde. Elle savait maintenant qu'à se rendre encore plus ridicule qu'on ne l'était, on pouvait détendre une situation qui était pourtant sur le point même d'exploser. Enfin, lorsqu'elle mentionna la façon dont elle s'était ridiculisée lors d'une séance de répétition en déchirant sa robe, son excitation sembla atteindre son paroxysme et il s'étrangla de rire.

« Hey ! Je faisais ça parce qu'on aurait cru que tu étais en train d'étouffer de honte. En plus, je deviens ridicule alors que je dois passer devant le Conseil d'un instant à l'autre, ils ne vont jamais me prendre au sérieux. J'espère que t'es content de toi. »

Il était surprenant de voir à quel point même en boudant, son profil restait gracieux et droit. Plus encore de la voir encore comme une lady alors qu'elle n'avait fait qu'amuser la galerie en racontant tout et n'importe pour alléger la pression lourde qui pesait dans l'atmosphère. De plus, disait-on, le rire est le premier pas vers la libération. On commence par rire. On rit donc on se libère. On se libère donc on peut combattre. Et, à ce moment-là, elle se rendit compte que la véritable force ne résidait pas dans l'art de combattre, mais dans l'art de procurer du plaisir aux gens et de les rendre heureux. C'était là son combat pour changer le monde et la bataille ne faisait que commencer.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Mar 27 Oct - 13:07

Que dire, que faire ? L'attente de la réponse était insoutenable. Un refus n'aurait pas affecté le cours de ma vie et, pourtant, je sentais que si elle refusait, je serais anéanti. Elle demanda un stylo, qu'un vieil homme faisant des mots croisés lui prêta, puis remonta ma manche. Je comprenais pas encore mais, honnêtement, je m'en fichais tant que le moment suivant pouvait continuer indéfiniment : elle posa sa tête contre mon épaule. Je jetai un oeil autour de moi : presque tout le monde me regardait avec envie et... Je les comprenais. Je sentais le parfum de ses cheveux alors qu'elle écrivait sur mon bras. Et, bien trop tôt à mon goût, elle eut fini. Elle se redressa et je regardai les inscriptions : une adresse avec une date et une heure.

Elle m'expliqua l'échange : elle acceptait de poser, à condition que j'aille la voir à une représentation. Évidemment, une actrice. C'était presque logique. En tout cas, je hochai de la tête en signe d'accord : j'avais tout à y gagner ! Non seulement j'aurais la chance de la peindre, mais aussi le plaisir de la voir à l'oeuvre sur une scène. Puis elle enchaîna sur la nature de ma peinture. Elle ne voulait pas nue. En temps normal, j'aurais éclaté de rire : c'était pas mon genre, je ne peignais que des paysages et des portraits et la plus part du temps ceux que voyais en flash, lorsque j'étais amnésique. Mais aujourd'hui, j'étais davantage gêné qu'autre chose. D'ailleurs, avec un aussi beau visage, je doutais que son corps le soit moins. Et si c'était le cas, alors ses habits ne pouvaient pas la rendre plus jolie. Mais retire-toi cette image de la tête immédiatement, sinon tu vas finir par mourir parce que ton sang serait bloqué dans ton crâne... Et mon visage inventait une nouvelle teinte de rouge.

Apparemment, elle le remarqua, car elle continua de parler en changeant de sujet. Quant à moi, je reprenais peu à peu une couleur normale. Je buvais chacune de ses paroles. J'étais complètement subjugué par son charme. Et ça me dégoûtait, car j'étais avec quelqu'un d'un autre niveau que moi : je ne pouvais pas espérer réussir à la séduire à mon tour. Puis vint un moment où elle parla d'une maladresse de sa part, qui avait fini par la rendre ridicule. Sans m'en rendre compte, je commençai un rire à mi-chemin entre le nerveux et le franc. Elle, en revanche, s'en rendit compte, puisqu'elle sembla me réprimander : elle avait fait ça car j'étais mort de honte. Entre autre, oui, car j'arrivais pas à en placer une sans bégayer...

Enfin, vint la partie la plus intéressante, où mon rire cessa net. Elle passait devant le Conseil Magique. Pour ce faire, il fallait soit avoir des amis excessivement hauts-placés, soit avoir comis des choses inadmissibles. J'espérais pour elle que ce soit la première option. Et puis, je ne voulais pas être tombé sous le charme d'une criminelle. De toute façon, vu tout ce qu'elle me racontait depuis tout à l'heure, il y avait peu de doute. Quant à savoir si j'étais content de moi, oui. J'avais repris mon calme et mon sérieux grâce à cette citation du Conseil. Après tout, mon objectif était de le rejoindre. Bien entendu, ce n'était qu'un objectif : je pouvais encore rêver, des tas d'autres personnes étaient sûrement plus qualifiées que moi. Mais j'essaierai de me qualifier ! Et puis la plupart d'entre eux avaient déjà un poste.

Ah ! Moi, je suis ici pour obtenir mon nouveau titre. Je montrai la lettre en l'agittant. Et vous ? Pourquoi devez-vous passer devant le Conseil, si je puis me permettre ?

Je ne lui parlai pas de chevalerie : j'étais conscient que le fait même de dire que j'étais là pour un meilleur poste suffisait. Plus me rendrait orgueilleux. Et je ne voulais certainement avoir une mauvaise image auprès de cette femme. Elle plus que toute autre, en tout cas.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Mer 28 Oct - 21:35

Entre le rire et le sérieux, il n'y avait qu'un pas. Le sourire d'une jolie fille provoquait souvent de l'embarras chez les hommes et il suffisait de quelques paroles pour qu'ils perdent tous leurs moyens. Myrcella s'était entichée du garçon frêle et timide, celui-là même qui n'osait pas la regarder dans le blanc des yeux et qui virait au pourpre à la moindre occasion. Cependant, l'homme qui se tenait désormais devant elle n'était plus celui qu'elle avait connu. Dans son regard brillait avec intensité une détermination qui lui faisait défaut quelques minutes auparavant. Elle le vit, elle rougit, elle pâlit à sa vue. Un trouble s'éleva dans son âme éperdue. Ses yeux ne voyaient plus, elle ne pouvait parler. Elle sentit tout son corps transir et brûler. Elle reconnut l'amour et ses feux redoutables. Par des vœux assidus, elle crut les détourner. Elle lui aurait bâti un temple et prit soin d'y faire reposer la flamme qui s'éveillait en elle, mais l'homme qui se tenait à ses côtés resplendissait d'un feu insaisissable. Les mots se tordaient dans sa bouche, elle ne savait pas ce qui lui arrivait et elle se leva d'un bond. Il fallait qu'elle se reprenne, ce n'était pas son genre de rester de marbre en face d'un homme. L'actrice respira une bonne bouffée d'air frais et reprit ses esprits. Exhibant son décolleté dorsal, la jeune femme tentait tant bien que mal de ne pas faillir et de dissimuler cette gêne que lui occasionnait son voisin. Ce fut ainsi que, dans un large sourire qui ne manquait pas de panache, elle dissimula la rougeur de ses pommettes et entreprit de faire bonne figure en interprétant les mimiques d'une femme que l'on aurait vexée : cela lui donnerait assez de temps pour affronter son regard.

« Pour changer le monde. J'imagine déjà votre rire se moquant éperdument de moi, après tout comment une femme telle que moi pourrait imaginer, ne serait-ce l'espace de quelques secondes, pouvoir changer le monde. »

Myrcella lui montrait toujours son dos, guettant impatiemment le moment où elle allait être appelée à se préparer pour l'audience qui l'attendait. Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, elle pencha sa tête et jeta un œil sur ce garçon qui la fascinait tant. Il était en chemise bien blanche et avait sous le bras une veste de ratine bleu marine. Le teint de cet homme était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque du mannequin eut d'abord l'idée de le tourmenter davantage. Hélas, elle eut pitié de cette pauvre créature qui évidemment n'osait pas interrompre la jeune femme, alors qu'elle était elle-même impressionnée par cette témérité que reflétait son regard enflammé. Mystérieuse et féline, elle ne comptait pas se laisser faire et lui fit de nouveau face, la mine sévère et lui proposa, voire même lui ordonna, de lui rendre un service en échange de son pardon.

« Demain soir, vingt heures, devant le palais royal. Un bal de charité est organisé par le roi afin de venir en aide aux familles des soldats morts au combat et ma famille y a été invitée. J'ai besoin d'un cavalier et vous portez bien la chemise. J'aurai aussi l'occasion de vous montrer le monde tel que je le façonnerai. Venez sur votre trente-et-un et j'oublierai ce malencontreux différend qui nous sépare. »

Et de nouveau, elle lui tourna le dos et fit secouer sa crinière dorée, comme s'il s'agissait d'une provocation. La jeune femme ne lui avait laissé ni son nom, ni quoique ce soit d'autres lui permettant de l'identifier et espérait que son prince charmant la retrouverait tout de même parmi la foule d'héritières fortunées qui venaient se pavaner à la cour du roi. Après tout, si l'actrice avait marqué le jeune homme autant qu'il l'avait lui-même marqué, cela ne devrait pas être difficile de la distinguer de toutes les autres. Elle était comme une étoile qui resplendissait plus fort et plus intensément que toutes les autres, il n'avait pas le droit à l'erreur. De toute façon, elle ne lui permit pas d'approfondir son enquête. Les portes s'ouvrirent et avant même que le secrétaire ne puisse la nommer, elle s'empressa de pénétrer la grande salle d'audience dans laquelle elle fit forte impression, toujours avec cette démarche délicate et gracieuse qui la caractérisant tant.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Mer 28 Oct - 23:35

Au moment où je finis de parler, ma voisine se lève, me révélant son dos nu. Y-a-t'il besoin d'en rajouter davantage ? Elle me plaisait. À deux mille pour cent. Il me semblait qu'aujourd'hui était la plus belle journée de toute ma vie : je devenais peut-être chevalier mais, ausI et surtout, je rencontrais la plus sublime créature que ce monde pouvait porter. Et non seulement je la rencontrais, mais nous conversions. Autrement dit, à moins qu'elle m'invite à danser, mes rêves n'auraient jamais pu atteindre ce niveau-ci. Sous mon sérieux, que je me devais de respecter de part le sujet, mon coeur battait la chamade. C'est alors qu'elle parla de vouloir changer le monde. Si mon coeur n'était pas encore convaincu, il l'était désormais. Elle me dit ensuite qu'elle m'imaginait déjà rire, car elle ne pouvait réaliser son projet telle qu'elle était. Pourtant, je ne riais pas, car j'avais le même rêve : je voulais aussi changer le monde. Je voulais que le monde soit plus juste. Pourtant, je ne pensais pas y arriver un jour. Elle, elle osait dire qu'elle n'y arriverait pas alors qu'elle allait être reçue par le Conseil. Je ne pouvais pas permettre qu'elle dis ce genre de choses.

Si vous voulez mon avis, n'importe qui faisant ce rêve fait déjà un pas vers un monde nouveau...

Je pensais évidemment ce que je disais. Le fait même de se battre pour changer les choses, à notre propre échelle, faisait bouger le monde. Elle et moi, nous n'étions pas si différents... Mais je racontais des bêtises, jamais je ne pouvais espérer de relation avec elle. Nous avions un objectif sembable, mais je voyais trop subjectivement, je le savais : nous n'étions pas seuls à l'avoir. Je n'avais aucune chance...

Elle se retourna vers moi, avant de me faire une invitation qui me laissait perplexe. Demain... Un bal... Le roi... Invitée... Cavalier... Je ravalai ma salive. Je clignai des yeux. Je me retins de me pincer. La femme dont j'étais tombé amoureux m'invitait à un bal de charité, organisé par le roi en personne. La raison de ce bal, en soit, n'était qu'un plus : j'avais vu des soldats tomber sous mes yeux. Mais, surtout, elle complimentait mon apparence. Et, en retour, je n'offrais que des yeux pétillants de bonheur. Apparemment, si, on pouvait faire mieux que mes rêves : j'étais en train de le vivre. Enfin, il s'agissait d'une invitation, mais elle et moi savions parfaitement qu'en aucun cas je ne refuserais. D'une part car elle m'attirait et d'autre part car elle promettait d'oublier mon rire. Je l'avais donc gênée plus qu'il ne m'était paru. J'étais bête...

Elle ne me laissa pas vraiment le temps d'acquiescer, puisqu'elle s'en alla immédiatement pour parler devant le Conseil. Toujours sans un faux pas. Sa chevelure disparut de ma vision. Et seulement alors je repris mes esprits. Autour de moi, la quasi-totalité des gens me jetaient un regard entre la colère et l'envie : la jalousie. Je savais plus trop où me mettre, alors je m'isolai dans la bulle de mes pensées pour faire le récapitulatif de ma rencontre. Tout d'abord, elle s'appelait... Son nom était... Mais elle ne me l'avait pas donné ! Ceci dit, je n'avais aucun droit de le lui en vouloir : elle ne connaissait pas non plus mon identité. Mis à part son nom... Elle était belle. Vraiment. Pourtant, j'en avais vu des filles... Mais elle sortait du lot. Entre toutes, mon coeur n'avait pas une once d'hésitation pour la personne en qui son amour était placé. Et maintenant qu'elle était partie... J'aurais tout donné pour une attention supplémentaire. Maintenant, je n'avais plus qu'à attendre mon tour pour qu'un délégué me donne mon titre. Elle, elle était devant le Conseil. Et dans toutes mes pensées.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Ven 30 Oct - 2:24

Tous les regards braqués sur sa personne, elle était une nouvelle fois sous les feux des projecteurs et accaparait la vedette. Son public, quelques vieux mages à l'expérience sage et déconnectée des réalités, était à l'affût de la moindre erreur et elle voyait déjà les quelques places vacantes qui ne demandaient qu'à être occupées. L'actrice fit une entrée remarquable, écrasant tout le poids d'une telle audience sous son déhanché gracieux et délicat, accueillant ses jurés avec passion. Une robe noire et des diamants, il n'y avait rien de mieux pour mettre en valeur la beauté d'une femme et plus encore l'éclat de ses belles boucles blondes. Aucune fausse note ne trahissait cette mise en scène, le rouge de ses lèvres rompait avec la pâleur de son visage et ses mains accentuaient presque naturellement la prestance qui la rendait incontournable. Si de nombreux réalisateurs se l'arrachaient, ce n'était pas seulement pour son joli minois, c'était également pour ce don naturel qui lui permettait de s'approprier toute l'attention de ses spectateurs. Faisant fi des critiques et des regards méprisants, ses talons résonnaient sur la surface lisse du marbre qui recouvrait le sol et tous ses pas s'accordèrent à la partition qu'était cette ultime prestation.

Un, deux, trois et un, deux, trois. Toujours en rythme, elle prenait place devant cette assemblée aguerrie, mais affaiblie. Une tribune en bois faisait face à l'immense table derrière laquelle siégeaient les conseillers et ce fut ici qu'elle prit place, tenant avec fermeté la barre. Le mannequin survola son auditoire du regard, jaugea les personnalités auxquelles elle avait affaire et entama les hostilités.

« Bonjour à tous, membres du Conseil. Aujourd'hui, ce n'est pas seulement au nom du roi que je viens vous parler. Ce que j'ai à vous dire n'est sûrement pas plaisant, mais il est temps d'affronter la réalité.

Fermez les yeux et dîtes moi pourquoi devrions nous souffrir. Lâchez ces trônes quelques minutes et parcourrez ce monde si vaste que vous ne connaissez qu'aux travers de cartes. Mes jambes sont depuis longtemps fatiguées et me disent que je ne peux plus continuer comme ça. Comment pouvez-vous faire croire à tant d'âmes apeurées de continuer quand leur rédemption est inaccessible ? Au nom de tous ces enfants en qui la vie coule abondamment et tous ces enfants pour lesquels la mort à prononcer son jugement, dites-moi que vos actes sont justes ? Radieuse est la lumière de la justice de notre monde, je ne pourrai la laisser s'obscurcir plus encore. J'ai vu ce que vous n'avez pas vu. J'ai vu dans chaque soldat qui est tombé à mes côtés, un enfant perdre son père.

Maintenant, ouvrez les yeux, alors que notre situation désespérée se répète, devrions-nous appliquer aux mêmes maux, les mêmes remèdes ? Nous portons les pêchés du passé et nous ne voulons pas que notre futur nous soit dérobé. Vous avez toujours été sourds aux appels du peuple, mais vous ne savez pas de quoi il est capable. De la guerre, née de conflits ancestraux, nous avons appris et ses épreuves ne nous ont jamais découragés. Des mots sans sons, des mensonges qui trahissent vos desseins et embourbé par un fléau de doutes, jamais nous n'avons reculé.

Notre vie est une énigme qui doit supporter extase et tristesse. Devoir écouter, devoir souffrir, devoir confier à autrui. Ce sont des caractéristiques bien humaines. Pourtant, en un bref instant, une vie s'écoule et une autre surgit. Et c'est dans ce même bref instant que vous devriez être capable de vivre, mourir et savoir. Le Conseil n'est pas un bourreau, c'est un rempart. Ce n'est pas la souffrance, mais le plaisir. Enfermés dans votre tour d'argent, je ne sais pas si la triste réalité de chacun de vos concitoyens atteint votre cœur. Il suffit d'ouvrir ces portes pour voir de preux soldats prêts à tout pour leur pays, mais quel fut le prix à payer ? La mort de ses compagnons d'armes ? Une guerre vaine pour prouver la toute-puissance d'une justice biaisée ?

Si je suis là aujourd'hui à me tenir devant vous, ce n'est pas seulement pour vous dire toute la rancœur que je porte au nom de mes camarades. Je suis venue pour représenter le roi et le soutenir au sein de ce Conseil. Hélas, je ne suis pas qu'une marionnette docile et j'ai appris à vivre et endurer, j'ai appris à me battre pour les causes qui me paraissaient justes. Contre des dragons tout d'abord et pour qu'une sentence soit exécutée enfin. J'ai toujours été du côté de la Justice, mais j'en ai assez de n'être que le marteau d'une tête pensante déresponsabilisée. En plus de permettre à ce Conseil d'obtenir les faveurs de la noblesse de Fiore, j'aimerai par-dessus tout rendre aux citoyens ce qui leur appartient et je viens quémander une place parmi vous. Je ne suis pas une guerrière émérite, seulement une magicienne qui s'est battue pour ses idéaux et qui continue de se battre pour ce qu'elle appelle la Justice. Moi, conseillère, je donnerai au peuple la joie de vivre que nous nous devons de leur apporter, je siégerai avec toute impartialité pour trancher les litiges, je pérenniserai les liens étroits que nous avons avec la famille royale et avant tout, je redorerai le blason tâché de sang qui orne les murs du Conseil Magique.

Fille de, j'ai préféré taire mes nobles ascendances pour le moment et m'adresser à vous comme tout être humain l'aurait fait. Impétueuse jeunesse me direz-vous, mais il est temps de céder la relève. Moi, Myrcella Heaven, constellationniste et combattante à mes heures perdues, j'implore votre sagesse et quémande votre sollicitude. Je vous en prie, acceptez-moi parmi vous, l'apocalypse n'est pas dernière nous. Ce n'était qu'un début. Et pour que mon rêve et celui de nos enfants puissent se réaliser, comprenez l'ampleur de la tâche qui nous attend et agissez. »

Son regard scintillait de mille feux et la flamme qui brillait dans ses yeux était significative de sa détermination. Myrcella embrasait son auditoire, jeune et tempétueuse, elle ne manquait pas de panache et son plaidoyer semblait avoir fait mouche. Hélas, elle ne pouvait se fier à sa seule interprétation et devait attendre la réponse du Conseil. La magicienne ne les avait pas épargnés, mais elle ne comptait pas obtenir ce titre pour refaire les mêmes erreurs que par le passé et elle était animée par un désir de nouveauté. Si les méthodes traditionnelles ne fonctionnaient pas, il fallait aller de l'avant et permettre à la nouvelle génération de faire ses preuves. L'attente fut longue et les débats ardus, le mannequin tremblait de tout son être et tentant de camoufler ses angoisses par l'assurance de son regard. La seule peur qui l'animait à cet instant, ce fut qu'on l'oublie car, comme toute artiste, elle espérait avoir fait sensation et obtenir des acclamations à la hauteur de sa prestation.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Mar 29 Déc - 22:06

Les membres présents du Conseil écoutèrent le discours de la jeune femme, prenant le poids de chaque argument. Certains faisaient montre d'un certain intérêt, d'autre feignaient l'indifférence, et on pouvait même apercevoir de l'irritation ou du mépris sur un ou deux visages. Néanmoins, nul n'interrompit Myrcella avant qu'elle ne termine de parler. Si certains désapprouvaient totalement ses dires ou ce qu'ils prenaient pour une tentative d'ingérence dans leurs affaires, nul ne dit rien pendant un long moment. Finalement, Hikari Ryuunosuke plongea son regard dans celui de la Pégase sans pour autant se lever et prit la parole d'une voix calme et posée.

Vos propos ont bien été entendus et pris en compte, mademoiselle Heaven. Nous vous remercions d'avoir porté ceci à notre connaissance, et nous remercierons également Sa Majesté. Maintenant, si vous le permettez, nous avons besoin de réfléchir sur le sujet et d'en discuter entre nous. Vous pouvez vous retirer. Nous vous convoquerons de nouveau si le besoin s'en fait sentir.

A ce moment, un chevalier runique entre pour escorter Myrcella jusqu'à la sortie, tandis que les Conseillers, bien qu'ils échangent regards et murmures, attendent de se retrouver seuls pour conférer.

Une semaine plus tard, une enveloppe adressée à Myrcella Heaven arrive à Blue Pegasus, fermée par le cachet du Conseil. A l'intérieur, la lettre suivante.

« Mademoiselle Heaven. Nous comprenons vos ambitions et sommes heureux de voir que de jeunes personnes dans Fiore souhaitent mettre leur cœur dans la création d'un royaume de paix. Cependant, vous devez comprendre que nous ne pouvons accepter quelqu'un ne faisant partie de l'ordre runique pour en être à sa tête, surtout pour remplacer un membre aussi prestigieux que feu-Adelbert Simon. Cependant, nous ne sommes pas réfractaire à votre demande, et sommes prêts à voir la démonstration de vos valeur. Nous connaissons votre réputation, vos capacités, et grâce à votre venue, votre détermination. Et c'est pourquoi nous souhaitons que vous rejoignez les rangs des chevaliers runiques. Dans un premier temps, nous pourrons ainsi voir vos compétences, ainsi que votre savoir-faire, pour réussir à faire régner l'ordre sur le Royaume. Au vue de vos résultats, nous réfléchirons une nouvelle fois à votre demande, et pourront ainsi déterminer si vous êtes digne de devenir une membre du Conseil ou non. Nous espérons que vous êtes prêtes à nous prouver que nous avons raison de vous faire confiance. »

Dernière édition par Game Master le Lun 8 Fév - 21:48, édité 1 fois

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Lun 1 Fév - 0:37

L'attente fut courte. En effet, la belle à qui il me manquait le nom était au centre de mes réflexions. Elle avait réussi à capturer mon coeur. C'était assez étrange, maintenant que j'y pensais : je ne l'avais vue que pendant quelques instants, des instants trop brefs, alors qu'une autre fille m'avait fait une déclaration que je ne lui avais pas rendue, bien que je la connaissais depuis des années... Amandil était mon amie d'enfance, la belle inconnue mon coup de foudre. Et quand on m'arracha de ma rêverie, c'était un officier qui se tenait devant moi. À vue de nez, un écuyer runique. Sacré dépaysement.

Je me levai, prêt à parler quelques instants, remercier, puis partir. Je ne me doutais pas encore que la porte devant laquelle on me menait n'était pas celle d'un petit bureau. Alors que nous marchions dans le couloir, le soldat me débriefa : je n'allais pas récupérer mon titre de Chevalier. Tout d'abord, je fus surpris et peiné, car j'avais été heureux de recevoir cette marque de confiance en mes capacités. Mais je fus ensuite assez perplexe : le Conseil n'était pas du genre à faire ce genre de canular. Le papier était bien officiel, il y avait anguille sous roche. Ça ne tournait pas rond : pourquoi m'avoir fait venir à Era pour une fausse raison ? Je posai la question à mon guide.

Une réponse inattendue sortie de sa bouche. Quant à moi, je n'en croyais pas mes oreilles. Il y avait eut une erreur, c'était forcément ça. J'en avais fait le souhait, mais je n'avais pas osé imaginer que l'on me donne la chance de le réaliser un jour. Plus qu'un souhait, il s'agissait d'un rêve, au sens propre. Que cela devienne concret me paraissait tellement irréel... Mais j'étais bien en route pour parler devant le Conseil, afin de promouvoir mon accès au rang de Conseiller. Il n'allait effectivement pas s'agir du petit bureau du dernier secrétaire.

Quelle journée ! Je rencontrais l'élue de mon coeur et on me proposait un entretien pour intégrer le Conseil. Le Conseil. Les supérieurs de mes supérieurs, en fait. Néanmoins, je comprenais mieux la lettre. On ne fait sans doute pas voyager ce genre de lettres comme ça, pas si le destinataire est un potentiel futur conseiller, sans doute. Mais pourquoi moi ? Des dizaines de chevaliers, gardiens, paladins et haut-paladins étaient autant de candidats au titre de Conseiller avant moi, un pauvre écuyer qui devait passer chevalier. Il y avait peut-être d'autres entretiens, finalement. Devais-je pour autant baisser les bras ? Jamais. J'entrai dans la salle.

La salle était immense. Au dessus de moi, les conseillers siègaient dans ce qui semblait être une tribune. Ils étaient légèrement égocentriques... Ils n'avaient pas besoin de ça pour se sentir supérieurs, vu leur puissance. Mais je devais faire fi de mes sentiments envers le Conseil : même si je le détestais, je devais justement le rejoindre pour le faire changer, autant que je le pourrais. Je fis quelques pas sur les dalles résonantes. C'était parti pour un discours improvisé.

Kenta Hoshi, Écuyer Runique de Mac Anu.

Avais-je dit en saluant. Ils savaient qui j'étais. Ils savaient tout de moi, très probablement. Je devais arrêter les fioritures.

N'étant pas des plus haut-gradés, j'ai sans doute peu d'intérêts pour vous. Néanmoins, vous savez ce que j'ai fait. Ce que j'ai fait pour vous. Ce que j'ai fait pour le Conseil. Ce que j'ai fait pour la Justice. Toutefois, ce n'était pas toujours ma justice. J'ai commandé un millier d'hommes. Peu d'entre eux sont revenus vers leur famille. J'appelle cela un massacre. Car tous ces innocents n'auraient pas dû mourir pour une éxécution publique, quand bien même elle aurait été réussie. Personne ne devait choisir de les faire mourir pour une cause à leur place. Qui était volontaire ? J'ai vu des volontaires.

Je pensais à Jet Hyle, que tout le monde devait considérer comme un traître. Mais contrairement aux autres, j'avais eu l'occasion de lui parler. Peu, mais assez pour voir le bon en lui. Il n'était pas là pour tuer des soldats, comme la plupart des mages noirs. Il était là pour donner son opinion, en publique.

Et ils n'étaient pas dans votre camp.

J'insistais sur le "votre". Je ne voulais pas que ma colère contre le Conseil intérfère, mais ce qui était représenté n'en était qu'un centième.

Le Conseil doit changer. Sa politique ne devrait plus être à la menace, ni même à la sanction. Le Conseil existe pour régler les conflits magiques, pas pour les générer. Le Conseil existe pour faire régner la Justice, pas la haine. Le Conseil existe pour le peuple, pour la liberté, pour la sécurité, pas pour la guerre ! Je suis un soldat qui a enduré les échecs du Conseil, plus que quiconque. Un bon ami aurait appelé cela l'expérience.

En effet, Nobu aurait sans doute parlé d'expérience. Il aurait appelé ça une erreur définitive. Une erreur si grave que le futur en est bouleversé. Une erreur que plus personne ne pourrait comettre.

Deux ans de services sont sans doute peu, comparé à d'autres candidats. Et je ne suis sans doute pas le meilleur pour parler devant un public ou pour faire de la politique... Mais je suis comme un chevalier. Un chevalier qui a l'expérience. Un chevalier qui croit en la Justice. Un chevalier qui n'a rien à perdre. Un chevalier de feu. Un chevalier du nom de Kenta Hoshi qui, un jour, sera assis à vos côtés.

J'étais déterminé à rendre ce monde meilleur. Après tout, le Conseil faisait des erreurs, d'autres les subissaient. Il fallait que le Conseil se soucie d'autre chose que de lui-même. Je me mordis toutefois la langue, histoire de savoir si je ne rêvais pas. Mais non, j'avais bien parlé au Conseil de la Magie. Et maintenant, mon sort était entre leurs mains. Si j'avais été insultant, mon réconfort aurait été que je les avais touché dans leur orgueil. Je n'étais pas perdant, quoiqu'il puisse arriver. Mais je pouvais être plus ou moins vainqueur...

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Lun 8 Fév - 22:12

Tout comme ils l'avaient fait pour celle qui l'avait précédé, les membres du Conseil écoutèrent attentivement ce que Kenta avait à dire. Mais il y avait néanmoins une grosse différence entre les deux interlocuteurs : le jeune chevalier runique avait été convoqué, car les personnes présentes dans cette pièce avaient, après plusieurs discussions houleuses, atteint un consensus. Mais ils voulaient entendre l'opinion de l'intéressé auparavant. Il avait d'ailleurs été averti de leurs intentions, mais peu de temps auparavant seulement. C'était aussi un test de caractère. S'il cédait à la panique ou à l'arrogance à la seule nouvelle de sa promotion, les Conseillers sauraient qu'il n'avait pas les épaules pour les rejoindre.

Après le discours du mage de Feu, il y eut un lourd silence, ponctué par plusieurs regards échangés par les différents individus assis sur leur tribune. Au bout d'un moment, ce fut de nouveau Hikari Ryuunosuke qui prit la parole.

Aux yeux de la population, le Conseil Magique doit présenter un front uni, parler d'une même voix. Nul doute ou division ne doit apparaître. Même quand nous ne sommes pas tous d'accord, ces divergences d'opinion ne doivent jamais quitter ce bâtiment, car la moindre faille pourrait être exploitée par les ennemis du royaume.
Ce jour-là, des... erreurs ont été commises. Mais dans le but d'empêcher le mal de triompher. Cependant, là n'est pas le point de cette convocation.

Il ouvre alors les yeux et les plonge dans le regard de Kenta.

Suite à la perte tragique d'Adelbert Simon, nous avons décidé d'élire un nouveau Conseiller en choisissant parmi les rangs de l'armée runique. Comme tu l'as toi-même constaté, il y a des individus plus puissants ou plus gradés qui pourraient prétendre à ce poste. Cependant, tu disposes d'autres qualités. Nous avons décerné chez toi un potentiel prometteur pour l'avenir, et nous avons donc décidé de t'accorder une chance de prouver ton mérite et de contribuer de manière plus importante au bien être de ce royaume que tu as défendu jusqu'ici.

Hikari laissa alors à ses paroles le temps de s'imprégner dans l'esprit de Kenta, avant de terminer.

Tu peux dès à présent t'installer dans tes nouveaux quartiers à Era. Tes affaires te seront envoyées. De cette manière, tu pourras te mettre au travail plus rapidement. En attendant, sois le bienvenu... Conseiller Kenta.

Et à ces derniers mots, un bref sourire illumine son visage jusqu'ici fermé. L'entretien est terminé.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Sam 13 Fév - 17:02

Mais qu’avais-je eus en tête ? Et maintenant, avec un peu de chance, je serais « juste » renvoyé de l’armée runique. Alors même que je croyais me présenter au titre de chevalier runique, c’était quand même bien dommage, non... ? Et puis, ce n’était pas Hikari Ryuunosuke qui allait m’aider, avec ce qu’il disait. D’après lui, le Conseil ne devait montrer aucune faiblesse, être totalement uni, du moins en apparence, et il avouait que Gehenna avait été une erreur de leur part, qui avait même menée à la mort du Conseiller Adelbert Simon. Et moi, dans tout ça ? Il faisait durer le suspens... Je n’aimais pas.

La première (et seule fois) que je vis un membre du Conseil de la Magie, c’était lorsque l’un d’entre eux, Ryuunosuke pour être précis, me commanda une peinture. L’entrevue a été très désagréable, puisque mon travail n’avait pas du tout plu au conseiller, qui était parti sans dire un mot. Prenant cet échec comme une occasion d’apprendre, je ne m’étais pas pour autant laissé aller et j’avais continué de faire de mon mieux, mais le fait que mes supérieurs soient aussi hautains m’avait vraiment fait changer mon point de vue sur eux. Depuis, ils avaient enchaîné les échecs, pour ce qui me concernait.

Ils me faisaient aujourd’hui passer un entretien pour les rejoindre, alors que je m’étais fixé comme objectif il y a quelques temps de, justement, atteindre le Conseil. Ne venais-je pas de gâcher mes chances à tout jamais en jouant la carte de la provocation ? Certes, si j’avais utilisé je ne sait quel autre moyen, je pouvais ne pas réussir aujourd’hui mais retenter plus tard. Pourtant, mon instinct a semblé dire « aujourd’hui ou jamais ». Soit, les dés étaient jetés. Cela ne m’empêchait pas pour autant d’avoir peur de la réponse...

...Sois le bienvenu... Conseiller Kenta.

Gloups.

Je faisais désormais parti du Conseil de la Magie de Fiore. Qu’est-ce que ces mots sonnaient bien, bordel ! L’horrible attente valait bien cette récompense ! Hikari me dit que mes affaires seraient envoyées à ma nouvelle maison de fonction : elle serait malheureusement bien vide, vu le nombre de choses que je possédais, mais qu’importe. Je pensai à Liz. Elle resterait toute seule à Mac Anu ? Bien sûr que non, j’avais toute l’autorité que je voulais, désormais : elle pourra être mutée à la caserne d’Era ! Ah, les solutions venaient tellement facilement, quand on était en haut de la pyramide... Mais je savais aussi que tous les avantages venaient avec des inconvénients. En fait, si j’avais voulu rejoindre le Conseil, c’était principalement pour prendre de la responsabilité, alors heureusement qu’il y en avait.

Merci beaucoup, je ne vous décevrai pas.

On me raccompagna à l’extérieur de la salle. Evidemment, le Conseil avait d’autres affaires à traiter : j’avais beau être accepté parmi eux, me demander de prendre part aux prochaines discussions de la journée aurait peut-être été un peu brutal. J’avais donc une dernière journée de liberté, avant d’avoir un agenda surchargé, très vraisemblablement. Qui sait, j’aurais peut-être toujours l’occasion de me balader à travers Fiore, c’est que j’en avais pris l’habitude, au bout de quatorze années à chercher mes origines. Lémuria... Je devais aller voir mon père, juste pour le dégoûter. Pour Amandil, qui était dans l’armée runique, je me demandais toujours comment elle réagirait, j’étais son supérieur, désormais, et de loin. Quant à ma sœur, elle saura rapidement que le nouveau membre du Conseil a le même nom de famille qu’elle, je n’aurais aucun mal à la revoir. Par contre, je ne savais pas si elle risquait quelque chose, car si le prix de ma tête venait d’augmenter drastiquement, elle pouvait elle aussi être prise pour cible pour une quelconque rançon. Mon avenir était dangereux...

Enfin, lorsque je me remis de mes émotions et que j’eus finis de penser à toutes les conséquences de cette nouvelle, l’inconnue que j’avais rencontrée quelque temps plus tôt refis surface dans ma mémoire. Elle était passée devant le Conseil avant moi, pour « changer le monde ». Qu’avait-elle eut pour réponse ? Je pouvais faire quelque chose pour elle, désormais ? Elle m’avait invitée à un bal, j’allais donc la revoir, j’en étais persuadé. Elle pensait que j’étais venu pour devenir chevalier, comment réagirait-elle quand elle apprendrait que je faisais maintenant parti du Conseil ? Croirait-elle que j’ai menti ? Non, je n’étais pas parmi eux lorsqu’elle leur avait parlé. Et puis, je ne mentais jamais, j’avais un honneur. Encore plus lorsqu’il s’agissait de l’amour de ma vie. Décidemment, cette journée resterait dans ma mémoire, je doutais qu’une amnésie puisse me faire oublier ce qui s’était passé aujourd’hui...

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

Dim 14 Fév - 0:21

Il y avait certaines choses que la jeune femme ne regretterait jamais et d'autres, qu'elle aurait toujours tendance à vouloir changer. Les regrets étaient le comble de l'âme humaine lui avait un jour susurré son père dans sa tendre enfance. Parlait-il de son ascension spectaculaire qui le privait outre mesure de sa propre famille ? L'enfant n'avait pas cherché à comprendre ce jour-là, prenant ces paroles trop adultes pour des reproches à demi-déguisés. Aujourd'hui qu'elle était à son tour entrée dans l'âge mur, la demoiselle commençait à appréhender le concept qu'avait voulu lui transmettre son cher père. Sa notoriété nouvelle faisait partie des éléments de sa vie dont elle pouvait se montrer fière, accordée à la sueur de son front et en récompense de ses nombreux efforts et non à la faveur de son ascendance, Myrcella se sentait accomplie d'avoir obtenu une si belle réussite. Plus que tout, elle se trouvait des plus chanceuses et jouissait à ses yeux d'une vie relativement douce vis à vis du commun des mortels. La jeune magicienne regardait son fidèle esprit de compagnie évoluer dans le jardin, emmitouflé dans un épais bonnet à cause du froid ambiant en ce début d'hiver. La cascade d'or qui tombait dans son dos la rendait fière et elle trouvait ce signe distinctif tout à fait en accord avec son caractère pétillant et déjà bien marqué. Elle tenait fermement cette lettre cachetée du Conseil contre sa poitrine. Sa décision était toute faite.

Un dernier regard vers cette guilde qu'elle aimait tant, vers ces compagnons qu'elle chérissait et ce crétin qu'elle avait aimé, puis la jeune femme partit au trot léger. Une fois les portes de Blue Pegasus franchies, elle se dirigea en silence vers la froide cité où dormaient en paix ses nobles origines. Le voyage fut long mais extrêmement court tout à la fois. Taquine, vive d'esprit, la magicienne qui venait de quitter une famille se révélait pleine de vie. Elle passa une première nuit à l'auberge et ne fut en rien embêtée, la nuit suivante en revanche, quelques hommes avinés tentèrent de s'attirer les bonnes grâces de la jeune femme et cette dernière n'hésita pas une seule seconde à user de son pouvoir pour les calmer. La belle ne supportait pas que l'on puisse se montrer si grossier.

Le lendemain, elle arriva dans la cité sous une neige hivernale. Myrcella porta aussitôt à ses épaules une cape chaude et s'emmitoufla dedans tandis que son esprit cocher cherchait, perplexe, le chemin de la caserne d'Era. Elle se ravisa, entendant le râle affamé de son estomac, et se décida à rejoindre l'auberge la plus proche avant toute chose. Une fois un établissement convenable à ses yeux trouvé, la jeune femme se décida à y laisser Auriga en précisant à l'écuyer qu'il fallait en prendre particulièrement soin et qu'il n'était pas à manger. Une fois certaine que l'esprit ne souffrirait pas de quelques maux que ce soit, elle rentra dans l'auberge et s'offrit un copieux repas.

La magicienne, regagnant son carrosse, était sortie de l'auberge avec calme. Ils arrivèrent à la caserne et Myrcella ne put s'empêcher de marquer une pause. Son cœur battait à tout rompre à l'idée de ce qu'elle allait faire mais à présent, elle se sentait plus courageuse que jamais. La présence de ses esprits l'aidait à surmonter l'épreuve et peut-être était-ce par pur égoïsme au fond qu'elles les avaient emmenés. Il ne fut pas difficile de trouver le capitaine de la caserne, il était lui-même venu aux devants de la jeune femme.

« Bienvenue à Era, Dame Myrcella. Le Conseil m'a averti de votre venue et vous a octroyé le statut d'Agent du Conseil. Je me fais un plaisir d’accueillir une magicienne aussi réputée que vous dans ma caserne. Je ne me fais aucun soucis pour votre intégration parmi-nous, vous faites déjà partie de la famille ! Mais cessons de bavasser, je vais vous mener à vos appartements. »

Il lui était étrange d'entendre ces termes, tout comme de le considérer comme sa famille. Au final, leur rencontre n'avait que peu duré mais elle avait marqué la jeune femme à jamais. Si elle considérait la guilde comme sa famille pour l'avoir élevée , défendue et toujours aimée, sa mère n'en demeurait pas moins celui qui lui avait donné la vie et qui, dans les derniers instants, avait cherché son pardon et son amour. Pouvait-elle seulement considérer la caserne comme une troisième famille ? Les prochains jours seront sûrement destinés à trouver réponse à cette question. Escortée jusqu'à ses appartements, l'actrice posa une main timide sur la clenche de la porte avant de lire à voix haute le nom qui y était gravé d'une voix enjouée : « Agent Myrcella Heaven ». Ce n'était peut être pas le siège qu'elle espérait obtenir de prime abord, mais c'était sa seule chance d'intégrer le Conseil et cela lui permettrait tout du moins de connaître le quotidien des futurs soldats qu'elle serait amenée à commander un jour.

Sujet: Re: Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

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Mettre le feu aux poudres [pv Myrcella]

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