Sujet: A Link to the Heart [PV Vita] Jeu 17 Avr - 22:24
A Link to the Heart
Une légère brise soufflait dans la forêt de Tornac. Aucun bruit ne se faisait entendre, si ce n'était celui de la végétation doucement caressée par le vent. Et quelle végétation ! Des arbres à perte de vue et des fleurs à n'en plus finir. En ce lieu, la flore s'épanouit tellement que le ciel ne parvient à la percer que très légèrement. Les ruines y sont également choses communes. De véritables trésors pour tout archéologue qui se respecte. De bien beaux arguments qui ne convaincraient cependant en rien la belle Azalea d'y mettre un pied. Elle n'a que faire de la verdure ou de l'Histoire du monde. Dans ce cas, que faisait-elle là ? Voilà une bien bonne question. La mage angélique se trouvait seule, debout, avec des plantes comme seules compagnes. Ou du moins, les seules « vivantes ». A ses pieds, en plus de pouvoir observer moult feuilles et branches tombées de leurs demeures, il était possible de contempler plusieurs dépouilles. Pour être exact, cinq pouvaient être dénombrées. Toutes étendues sur le sol humide de la forêt, autour de la grande blonde.
Quelques instants auparavant, à travers son dernier râle et par le biais de noms obscènes, l'un des hommes avait maudit la demoiselle de Crime Sorcière. En somme, des paroles bien inutiles. Elle s'en retrouva bien peu affectée. Face à elle, le langage est tout aussi efficace qu'un Mad Rabbit est intelligent. Néanmoins, elle ne le blâmait pas, pas pour cela en tout cas. Qui en voudrait à un moribond de réprouver celui qui est responsable de son état ? La réponse est simple : des ordures dans le genre de celles qui étaient étalées près d'elle. Voilà pourquoi, lorsqu'Azalea les regardait, elle n'éprouvait aucune pitié ou compassion à leur égard. Comment l'aurait-elle pu avec la voie qu'elle avait décidé de suivre ? Elle considérait l'acte d'éliminer tout mage noir qu'elle croisait ou chassait comme son travail, de même qu'un roi estime qu'il est de son devoir de régner sur son royaume. Car, en effet, ces quelques cadavres qui se situaient à ses pieds étaient de bien viles créatures avant qu'elle n'intervienne. Certes, leur grande faiblesse leur avait coûté la vie, mais cette dernière ne les avait pas empêchés de commettre d'horribles crimes.
Les piéger n'avait vraiment pas été difficile. Ils disposaient d'une planque non loin de quelques ruines. Tout ce qu'elle avait dû faire était d'attendre qu'ils sortent de leur cachette et les prendre par surprise. Rien de plus simple. Ensuite, son pouvoir angélique se chargeait du reste. Elle y était habituée. Après tout, sa vie tournait autour de ces gens. Ces personnes qui pensent être les plus fortes en s'en prenant aux autres, alors qu'au fond, ce sont eux les plus faibles. Mais, alors, ce principe ne s'applique-t-il pas dans son cas ? Non, selon elle. Eux s'attaquent à des innocents, tandis qu'elle s'occupe du cas de criminels. Une différence pas si évidente que cela pour certains. Néanmoins, elle savait dans quoi elle s'aventurait lorsqu'elle avait intégré la guilde de son ami d'antan, Sebastian Lightbringer. Le rejet d'autrui à cause de l'incompréhension. Ses solutions personnelles face aux scélérats pouvant être assez radicales, elle comprenait bien qu'il puisse être difficile pour quelques personnes de les accepter. Elle ne leur demandait pas cela. Simplement de comprendre pourquoi elle faisait ce qu'elle faisait. Et ça, peu y parvenaient.
Les seuls qui saisissaient son point de vue, et le partageaient la plupart du temps, étaient ses camarades de Crime Sorcière. Ce fut lorsqu'elle prit conscience de cela qu'elle commença à assumer ses actes et leurs conséquences face à ceux la confrontant sur ce sujet. De toute manière, chacun possédant un avis lui étant propre, débattre sur une telle thématique ne mènerait nullement à un accord unanime. A ce moment-là, sa seule interrogation était de savoir ce qu'elle allait faire des corps. Les laisser se décomposer et pourrir à l'air libre ? C'était un sort qui leur correspondait bien. Des déchets auxquels personne ne prêterait attention, mis à part les bêtes peuplant cette forêt. Pour autant, elle avait beau haïr ces gens du plus profond de son être, elle n'arrivait pas à s'abaisser à leur niveau en ne ressentant aucune compassion pour le genre humain. Son éthique, ou ce qu'il en restait, l'incitait indubitablement à leur accorder un lieu de repos, même si elle souhaitait au fond d'elle-même que ce dernier soit des plus pénibles. La mage commença donc à ramasser des feuilles par terre pour en joncher les cadavres...
Sujet: Re: A Link to the Heart [PV Vita] Dim 4 Mai - 18:16
Et pendant ce temps, non loin de là, une mage de Lamia Scale se baladait tranquillement dans la forêt de Tornac. Avec un équipement minime. Dans une forêt réputée pour égarer des aventuriers avertis. Non, Vita n’était pas réputée pour sa grande prudence… Elle était tout simplement venue ici sur un coup de tête, une curiosité dévorante l’ayant saisie quelques jours plus tôt. Alors qu’elle se trouvait encore à Mac Anu après cette désastreuse mission avec Bryan et Jeryl, elle avait fait un détour par une petite boutique d’antiquité. Elle cherchait un cadeau pour l’anniversaire de son père, mais ce fait n’était pas important. Bien plus intéressante avait été la conversation avec la boutiquière, laquelle soutenait que certaines de ses pièces venaient tout droit des ruines de Tornac. Que cela soit vrai ou pas n’était pas vraiment important, bien que Vita soit passablement sceptique, en revanche elle s’était alors rendu compte qu’en six années passées à parcourir Fiore en long et en large au gré de ses missions, elle n’avait encore jamais mis un pied à Tornac. Il ne lui en avait pas fallu plus pour décider de prolonger son excursion, le temps d’un petit détour. Un train l’avait alors conduite à Magnolia et de là, elle s’était aventuré dans la Forêt de Tornac.
Pour le moment, elle ne regrettait nullement son excursion. La végétation ici était particulièrement luxuriante et bien que Vita ne fût pas biologique, elle ne pouvait que s’émerveiller. Les hêtres tortillards et autres armillaire poussaient ici à profusion et elle avait même pu observer quelques dahlias de feu. La faune était plus difficile à observer au travers des frondaisons mais elle avait tout de même cru entrapercevoir un léopard-garou, sans compter les quelques mygales noires qui l’avaient fait frémir. Sans verser dans l’arachnophobie, les araignées n’étaient tout de même pas ses animaux préférés…
Et puis bien sûr, il y avait les ruines. Là encore, Vita ne regrettait nullement son excursion. Les quelques vestiges qu’elle avait découvert pour le moment n’étaient pas forcément beaux, mais riches de mystères. Diverses questions avaient fleuri dans son esprit à la vue de ces ruines… D’où venaient-elles ? Que savait-on de ceux qui avaient construit ces bâtiments ? Et comment ces monuments en étaient-ils arrivés à ce stade de décrépitude ? Une quantité de questions auxquels elle n’avait évidemment pas le moindre début de réponse, cependant elle aurait tôt fait de se renseigner. Peut-être un membre de Cait Shelter pourrait-il lui en apprendre plus ? Ils étaient après tout réputés pour leur bonne connaissance de l’histoire du monde. En attendant, elle ne pouvait que profiter de sa petite balade et apprécier la multitude des bruissements de la forêt et la fragrance de la nature…
.. Et l’odeur du sang.
Vita sortit immédiatement de sa contemplation, ses interrogations soudainement chassées de son esprit par une odeur qu’elle avait appris à reconnaître. Quelque part, tout près, on s’était battu. Et pas une petite bataille amicale de taverne, ou un combat règlementé comme au Domus Flau. Quelqu’un avait souffert, ou même plusieurs quelqu’un. Poussée par son insatiable curiosité, la jeune femme se mit en tête de trouver d’où provenait cette odeur. Mais elle n’eût pas à chercher bien loin. A peine avait-elle parcouru quelques dizaines de mètres qu’elle arriva dans une zone où la végétation était moins touffue, presque une clairière en fait. Et au beau milieu de cette clairière, une jeune femme s’attelait à une bien macabre tâche.
Dans la clairière, cinq corps gisaient, brisés, éparpillés sur le sol parmi les feuilles. Plus d’espoir pour ceux-là, ils étaient déjà partis. Vita eut un haut-le-cœur à cette vue, la barbarie de la scène lui retournait l’estomac et la révoltait. Dans son cœur, une colère sourde se manifesta. Rien ne justifiait un tel carnage. Quant à savoir qui était le responsable… La seule âme vivante ici en dehors de Vita elle-même était cette personne à la chevelure blonde qui était manifestement s’atteler à recouvrir de feuillages les corps présents. De là penser qu’elle cherchait à dissimuler des traces, il n’y avait qu’un pas, que Vita ne franchit cependant pas tout de suite. Après tout, il pouvait s’agir d’un malentendu et cette jeune femme ne cherchait qu’à offrir à ces pauvres hères une dernière demeure de fortune. Peut-être.
Vita s’avança dans la clairière, sans aucune discrétion, espérant attirer l’attention de la demoiselle. Elle ne s’approcha pas trop près, gardant une distance de sécurité raisonnable compte tenu du fait que cette demoiselle était sur la liste des suspects de ce massacre. Elle s’approcha en fait juste assez près pour que les mots qu’elle allait écrire puisse être lu. Elle sortit un de ses stylos de lumière et écrivit dans les airs, rapidement et en grandes lettres blanches lumineuses :
« Puis-je savoir ce que vous faites en plein milieu de ce massacre ? »
Elle fixa son vis-à-vis, les yeux plissé, le visage fermé. Cette dernière avait intérêt à fournir une bonne explication…
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Jeu 17 Avr - 22:24
