Mon atelier fonctionnait bien et j'avais pas mal de clients qui me passaient régulièrement des commandes, si bien qu'il commençait à me manquer du tissu. Je devais donc renouveler mes stocks afin de pouvoir satisfaire toutes mes demandes de plus en plus nombreuses. Il était donc temps pour moi de me rendre à Laliveron, la ville réputée pour ses tissus, ses nombreuses épices et produits en tout genre. J'y trouveras sûrement mon bonheur voire même de nouveaux tissus qui me permettraient d'élargir ma clientèle. En effet, Laliveron était également réputée pour faire face à de violentes tempêtes de sable durant toute l'année. Les tissus étaient donc sans aucun doute plus résistants de façon à ce qu'ils puissent faire face aux tempêtes répétitives et ainsi durer? Par ailleurs, ils étaient, d'après les rumeurs, les plus beaux de la région. C'est ce que j'allais pouvoir vérifier par moi-même après un peu moins de trois jours de marche. Cette fois, j'allais pouvoir m'habiller convenablement. Si vêtue de vêtements mettant peu mon corps en valeur j'attirais déjà les regards, que se passerait-il si je portais des vêtements seyants? J'ai saisi l'occasion pour porter une des tenues que j'avais récemment confectionnée. Une fois mes affaires préparées, je me suis mise en route en imaginant ce qui m'attendait. Je ne l'avais jamais vue, je n'avais entendu que des rumeurs à son sujet, Laliveron, a quoi cela pouvait-il bien ressembler? Je m'imaginais plusieurs choses, des habitats fait à base de sable en forme de dôme renfermant suffisamment d'espace pour pouvoir y abriter une famille entière. Des maisons en marbre, recouverte par du sable que les habitants essayaient tous les jours de nettoyer au mieux. Des routes ensablées, dans lesquelles se déplaçait les citoyens et sur lesquelles une grande masse pleine de vie avançait. Que de choses fusaient à travers ma tête, des images du désert, lui aussi je n'avais pas encore pu l'apercevoir. On m'avait dit qu'il était à peu de choses près similaires à l'océan. Un paysage monotone recouvert par un seul et unique élément et ne renfermant qu'une seule et unique couleur. Cependant, procurait-il aussi la même sensation que la mer? Vaste étendue d'eau dont la vue me calmait et que je prenais la peine de regarder tous les soirs après mon dur entraînement en compagnie de mon père. J'avais revu la mer à deux reprises déjà depuis sa soudaine disparition mais il n'y a rien à dire, cela me procurait toujours le même plaisir, mêlé cette fois à un sentiment de nostalgie. Je me suis stoppée un moment, me laissant caresser par la brise fraîche qui soufflait.
Après cette courte pause où j'ai pu faire le vide et ressentir une certaine nostalgie, j'ai repris ma route, imaginant toujours Laliveron de toutes les manières possibles. La nuit venait de tomber, j'ai donc décidé de me reposer, là où elle m'avait trouvée. Dans mon rêve un truc bien particulier c'est produit, j'ai vu en flash une succession de personnes que je n'avais jamais vu avant, bien que j'avais la sensation étrange de les connaître mais ce n'était pas le plus important. Je me suis donc réveillée en pleine forme, avec une sensation étrange qui me traversa le corps, une impression de déjà vu, comme si j'étais déjà venu ici bien que ce ne fusse pas le cas. J'ai repris ma route, admirant le paysage de Fiore que je découvrais un peu plus chaque jour. Il était magnifique et me donnait envie d'explorer chaque recoin qu'avait cette magnifique région. Je le ferais, un jour, et qui sait, peut-être que je trouverais mon père dans un des lieux qu'abrite cette vaste région. Pour le moment, je me rendais à Laliveron et j'allais y chercher des tissus mais rien n'empêchait que je fasses de drôles de rencontre. Ce qui m'était arrivé à chaque fois que je me rendais quelque part, comme si la nature elle-même s'opposait à ce que je fasse quelque chose simplement et tranquillement. J'ai continué de marcher pendant un peu plus d'un jour avant de finalement arriver à destination.
Une fois les portes de la ville franchie, on pouvait voir à quoi on avait face, j'allais pouvoir vérifier quel était l'architecture exacte de la cité. Les maisons étaient faites en un curieux mélange entre le marbre et le sable, je ne pouvais le décrire exactement bien que beaucoup de bâtisses notamment les stands étaient en bois. J'avais entrepris de me diriger directement vers les boutiques pour chercher du tissu et c'est alors que je me fis renverser. C'était bien ma veine, encore une fois, je me faisais renversée, j'étais plus qu'exaspérée. Je me suis relevée et ai giflé de manière conséquente celui qui venait de me bousculer, sans même prendre la peine de m'assurer de son identité.
| Non mais ça va pas???? Regarde où tu vas! |
C'est n'est qu'après cette baffe bien sentie que j'ai regardé celui qui venait de me renverser. C'était un jeune homme brun, portant une tenue verte et qui dégageait l'odeur d'un mage. A vu, il avait à peu près le même âge que moi. J'attendais sa réaction mais quoi qu'il fasse, cela n'allait pas me calmer bien que j'avais intérieurement toujours apprécié les bruns au cheveux courts.
| Hors de mon chemin à présent. |
Sur cette phrase prononcée avec un ton sec et sérieux, je m'apprêtais à quitter les lieux sans plus tarder, je n'avais pas envie de revivre la même chose qu'à Carmina, je ne devais pas traîner Cette fois-ci, j'étais venue dans un seul et unique but, acheter du tissu et rien d'autre puis rentrer directement à la guilde. Ce n'était pas un vulgaire homme sans intérêt qui allait me faire perdre mon temps. J'allais rapidement prendre congé de lui.