Koja... Koja arrête, s'il te plait. Koja!
Le reptile en réponse lui lécha le visage de manière énergique, attentant à sa vie une bonne dizaine de fois à la suite vu la taille de ses crocs mais Eldaln le laissa faire en riant un peu. Il avait apprit à s'y faire, et le fafnir à beaucoup l'aimer, alors lorsque celui-ci comprit qu'il allait se battre dans sa monture, il était décidé à ne pas le laisser partir aussi facilement. Le chevalier repoussa finalement la grosse bestiole qui commençait à attirer des regards curieux des innombrables passants qui se pressaient pour rejoindre le Domus Flau.

Attend un peu, j'ai quelque chose pour toi... Le chevalier défit une sacoche imperméable transportée par le fafnir et en sortit un cuissot d'Autribot cru. Il l'agita quelques secondes sous le nez de l'animal soudainement plus qu’intéressé, puis le lança en l'air. Le fafnir le réceptionna immédiatement et commença son repas. Eldaln le regarda une dernière fois avant de s'éloigner. Évitez de le mouiller derrière la tête précisa-t-il au garçon d'écurie étonné avant de rejoindre l'arène.

Ainsi, il était finalement de retour. Dans la salle d’accueil bondée qui sentait le cuir, la sueur, le sable, l’excitation et indéniablement la testostérone. Si bien évidemment la foule qui s'y pressait s'était entièrement renouvelée, Eldaln avait l'impression d'être revenu exactement au même endroit. Une cohue monstrueuse, des cris, des reconstitutions de bataille par des spectateurs zélés, des gros bras qui s'inscrivaient aux dures luttes, des gringalets qui se faisaient recaler, et surtout une queue croissante qui se pressait pour accéder aux gradins. A la vue des nuages lourds qui se profilaient, le chevalier se demanda si, au moins les spectateurs avaient une protection contre la possible averse qui allait leur tomber sur le coin du nez où si, comme leur champions ils la vivront aussi trempés et excités qu'eux.

Avant même de rejoindre le bureau des candidatures, Eldaln s'étira longuement, faisant jouer autant de muscle que possible. Pas pour attirer la demoiselle (pas cette fois du moins), mais pour s'assurer que chacun d'eux était opérationnel. Depuis son empoisonnement, c'était une sensation qu'il avait longuement regretté, mais elle était enfin de retour, et il éprouvait une satisfaction somme toute primaire en constatant qu'enfin il était revenus sur les devants de la scène. L'entrainement à la caserne l'avait dérouillé de sa longue inactivité, mais ce n'était pas suffisant pour le chevalier. Il savait qu'il ne serait de nouveau prêt qu'après avoir fait véritablement ses preuves. L'arène constituait alors la réponse de choix à son problème, et, avant qu'il ne soit affecté à une nouvelle mission dieu ne sait-où, il devait profiter d'être à Crocus pour passer y faire un tour.

Sensiblement déçu que la beauté qui l'avait enregistré lors de son précédent passage soit remplacé par un personnage de sexe masculin dont le côté sympathique avait remplacé sa précédente plus sexy, il se renseigna une nouvelle fois à propos d'un possible changement de règles, rassuré que le classique "congnzid'sus qu'on t'dit" semblait être toujours la devise qui régissait l'arène. Il était néanmoins quelque peu perplexe quant à son adversaire. Comment étaient-ils choisis, après tout? Il imaginait bien qu'on n'allait pas mettre un débutant face à un combattant confirmé, mais quand bien même, quels étaient les autres critères? Lorsqu'il voulut se renseigner à ce sujet, le quasi retraité qui s'occupait de lui décocha un sourire semi-édenté, yeux plissés, et visiblement fier de sa réplique. Secret de la maison.

Le calme après la bataille succéda par la suite. Eldaln revérifia une dernière fois tout son équipement. Armure, check. Epée, check. Poing-lames, check. Cape? Check aussi. Une seule chose n'était pas encore prête, les runes. Ne pouvant (malheureusement pour lui et heureusement pour ses adversaires) pas au préalable truffer de rune l'arène de combat, il avait néanmoins le droit de prévoir celles-ci en coulisse, tant qu'elles étaient transportables. Voulant économiser ses réserves en cas de coups durs, il se contenta de deux de ses runes de Paralysis qu'il plaça sur son épée et sur son poing-lame droit ainsi que sa rune de Black Armor. A moitié dévêtu pour la tracer plus aisément sur son torse, il se demandait qui allait être son adversaire aujourd'hui. Il éprouvait un mélange d'appréhension et d'excitation, qu'il éprouvait rarement en mission. Dans la réalité, le combat n'avait rien de quelque chose de beau. L'ennemi alors veut vraiment votre peau, et vous n'avez pas le privilège de savoir quand et qui vous affronterez. Ici c'était différent. Qui sait, il allait peut-être tombé sur un second Velaryon?


Malgré que certains des plus fervents squatteur de l'arène se souvinrent de lui et redoublèrent leur vivats en souvenir de son combat, en dépit de la foule qui était visiblement enthousiaste de voir l'un des rares chevaliers mettant les pieds ici, Eldaln qui avait prévu de faire bonne impression resta figé. Son adversaire n'était pas un compagnon d'arme valeureux. C'était une demoiselle, et d'une beauté éblouissante qui plus-est. Blonde, fine, et avec un air viscéralement noble et raffiné. Le chevalier resta figé un instant, le visage neutre en reconnaissant et en détaillant son adversaire, puis il se rendit compte que le combat ne commencerait pas tant qu'il ne se serait pas avancé dans le centre de l'arène. Il eut vaguement conscience du temps qui se gâtait sévèrement au dessus de leur tête, roulant de lourd nuages gris-sombre. Il était sonné à la fois par le fracas de la foule et par la beauté qui lui faisait face.

Ne vous y trompez pas, Eldaln, pour avoir rencontré plusieurs fiertés féminine de l'armée de Fiore était très loin d'être misogyne, et il savait que parfois le champs de bataille appelait les plus fines fleures pour l'égailler. Simplement, et sauf cas extrêmes, il était impensable pour lui de blesser un être de la gente féminine, même dans ce genre de combat. Il savait très bien que les apparences pouvaient être trompeuses, et que si elle était là, elle devait se révéler pleine de ressources, mais intérieurement, il pensait déjà à un moyen de l'emporter sans blesser la jeune femme. Le chevalier s'ébroua et tâcha de reprendre son sérieux. Ce genre de détails se règleront sur le moment.

Sans s'être rendu compte, il s'était téléporté su centre de l'arène, à quelques mètres de la jeune femme qui lui souriait.

-Bonjour, je suis Lisa De Valinco, mage de Sabertooth, enchantée de te rencontrer. J’espère que nous ferons un beau combat.
-Eldaln Silhae, chevalier du conseil, pour vous servir milady. Je le souhaite également de tout mon cœur, puisse votre talent être à l'égal de votre beauté.

Le chevalier sourit à son tour. Une adversaire tout ce qu'il y a de plus vénérable apparemment. La voix du speaker retentit alors dans l'arène, se chargeant de les présenter au public en répétant avec un panache bien plus professionnel leur même propos. Eldaln en profita pour analyser rapidement mademoiselle De Valinco. Elle était frêle, délicate, portait une tenue peu adapté pour le combat et ne possédait aucune arme apparente: sauf grosse surprise, elle ne se battrait donc pas au corps à corps mais préférerait l'usage de la magie, et visiblement une magie où de préférence, elle ne se faisait pas toucher. Il chercha un signe avant-coureur de son don, souvent porté par les mages arrogants (le genre d'originalité qui font porter à un pyromancien des habits entièrement rouges), mais rien de confirmé. [color=green]~Elle ressemble à une télékinésiste... Où quelque chose de raffiné du genre. Mais aucun moyen de le confirmer~[/color] En bref, on en revenait au schéma classique où à distance, il perdrait, mais où il pourrait dominer au corps à corps. Il lui suffirait de la paralyser... Et le tour devrait être joué.

... ue le combat du jour COMMENCE! Un orage sans pluie éclata à ce moment précis et roula longuement, couvrant l'explosion de vivats qui suivirent la phrase magique. Eldaln hésita à sortir son épée, mais se ravisa. Plus tard, seulement si nécessaire. Elle n'avait rien pour s'en protéger. Il prit alors une posture de garde de pugilat relâchée mais efficace, même si il doutait fort qu'elle relève le défi à la loyale. Je vous laisse porter le premier coup Milady! cria-t-il pour couvrir les hurlements du tonnerre et des spectateurs.

Eldaln se campa sur ses positions, tendu, sur ses appuis, prêts à partir à la moindre occasion. La demoiselle qui avait affiché un air sensiblement plus hautain depuis leur échange qui avait duré approximativement... 2,5 secondes profitait pleinement de la fleur que lui faisait le chevalier en tirant un bijou, en l'ajustant, et visiblement en prenant tout son temps. Une petite minute s'écoula ainsi, et les muscles de Eldaln, tirés et prêt au combats commençaient à lui demander quand il donnerait le signal de départ. Même la foule avait rapidement perdu son énergie initiale et, si il y avait toujours quelques illuminés, ou alcooliques (parfois/souvent les deux) qui beuglaient comme des putois, beaucoup avaient baissé leur bras, regardant avec un air étonné leur voisin en leur demandant si, exactement à la même place qu'eux, ils savaient si il y avait eu un problème technique.

Eldaln quant à lui restait pleinement concentré sur la chose. Essayant au maximum d'anticiper les prochains mouvements de son adversaire, qui passait maintenant son anneau au doigt. Pourquoi sortir un bijou en combat? Probablement pas pour étaler sa richesse, peut-être bien en tant que porte-bonheur... Mais l'intuition du chevalier s'éveilla tout de suite lorsqu'il vit les flammes lécher la main délicate de la noble lui faisant face. Il se raidit insensiblement. Une mage maitrisant les flammes? Étrange tenue pour une activité aussi dangereuse: la soie qu'elle portait était propice à flamber à la première flamme perdue. Soit, ce n'était pas la première et probablement pas la dernière maitrisant cet art qu'il aurait à affronter. Néanmoins, une question le taraudait: pourquoi l'anneau? était-ce un catalyseur? Un symbole, ou quelque chose du genre? N'ayant jamais entendu parler de la Yubiwa Mahô, il ne pouvait que faire des suppositions, bien qu'il restait sur ses gardes à toute nouvelle coquetterie de la jeune femme.

Soudain, celle-ci redressa son bras, murmura une incantation et, comme au ralentis, Eldaln vit une boule de feu de taille plus que respectable lui foncer dessus. Il hésita un instant, fleurant un piège, puis se décala rapidement d'une esquive sur la droite. Une fois hors de la trajectoire du projectile, il tourna la tête vivement pour voir celui-ci froncer dans le mur de l'arène, arrosant les gradins d'une pluie d'étincelles pour leur plus grand bonheur. ~Une boule de feu? Pas d'explosion surprise, rien? Enfin... Je veux dire, n'importe qui tenant un tant soit peu à la vie peut esquiver un projectile enflammé aussi menaçant tiré sur plusieurs mètres de distances, pour peu qu'il soit près depuis... Quoi, 2 minutes? Soit elle me prend pour un incapable, soit elle est sacrément sûr d'elle~ Et celle-ci là fixait, avec un air presque détachée le résultat de ce qui aurait pu être, dans d'autres contextes, une violente et sauvage tentative d'assassinat. ~Bon... Mon tour, j'imagine.~

Le chevalier partit de ses appuis et entama un sprint rapide jusqu'à la jeune femme, qui avait tout de même prit ses dispositions de dames en gardant ses distances. Pris d'accès de paranoïa, il était sur ses gardes et ses réflexes nerveux étaient prêts à esquiver n'importe quoi que De Valinco pourrait lui projeter. Parvenu à elle, il chargea jusqu'à se trouver quasiment à son contact lorsque son pied gauche ancra le sol. Il profita de l'énergie cinétique toujours appliquée dans le haut de son corps pour déformer celui-ci, allongeant un coup de coude violent balancée en plein poitrail. Ne cherchant même pas à savoir si il avait frappé ni comment, il continua son geste en avançant son autre jambe, prenant appuis sur elle et en frappant une nouvelle fois d'un grand coup de paume dans la cage thoracique de la noble. Il ne voulait absolument pas la blesser, hésitait à la paralyser, alors la meilleur solution à court terme consistait à lui couper le souffle, une de ses spécialités.

Toujours silencieux durant la bataille, le regard braqué sur elle, il stoppa néanmoins son assaut, se plaçant à une distance stratégique: assez prêt pour pouvoir relancer un assaut rapide et assez loin pour pouvoir esquiver une autre spécialité maison, profitant de son jeu de jambe. Durant la fraction de seconde qui succéda, mais qui devait durer une éternité pour les deux combattants, son cerveau turbinait, tâchant d'anticiper le prochain mouvement de mademoiselle De Valinco, et de trouver une faille dans... Euh, sa garde? Son absence était perturbante d'ailleurs... Eldaln, même si il se forçait à penser que ce n'était pas le cas avait tout de même l'impression de se battre contre une femme ne pouvant vraiment se défendre... Il essaya vainement de taire son malaise et se concentra de nouveau sur son objectif: la victoire.

La jeune femme ne semblait pas pressée de se relever, et Eldaln mit son mal en patience, persuadé d'avoir frappé sensiblement trop fort. Des huées dans la foule confirmaient ses dires: si il tendait un tant soit peu l'oreille, des féministes anonymes s'étaient réunis pour protester contre un tel acharnement. ~Ils en font un peu trop je pense... Cela dit, ça peut se comprendre. Si De Valinco est dans cette arène, c'est qu'elle doit posséder un grand talent pour la magie... mais pas pour le combat visiblement~ . En somme, mieux valait aller au plus simple, les prochaines fois, il activerai ses runes pour clore. Soudain, son regard toujours braqué sur la noble s'attarda sur un détail. Elle tenait son anneau... Non, un autre anneau. Encore? Pourquoi? Attends! Un flash éclaira l'esprit du chevalier au moment où elle passait celui-ci à son doigt, et il se rua sur elle avec une seconde de retard, stoppant sa course lorsqu'en un battement de cil, la beauté qui lui faisait face s'était évanouie dans la nature. Sur les gradins, les féministes applaudissaient pour ce coup de théâtre, les amateurs de magie qui pensaient que les choses allaient maintenant redevenir intéressantes et les autres applaudissaient car... Bon, on ne va pas s'amuser à expliquer toutes les raisons pour lesquelles une foule effectue le geste vulgaire et tout ce qu'il y a de plus primaire de frapper ses mains l'une contre l'autre en poussant des hurlement indigne de gens civilisés.

Eldaln commençait à être familier avec ce genre de situation. Il écarta d'emblée la théorie de la téléportation en jetant un bref regard circulaire sur l'arène. De toutes façons, la jeune femme avait murmuré "Discretion", ce qui s'apparente plus à un sort permettant une invisibilité plutôt que la désintégration des atomes puis leur restructuration sur un point séparé (dans un système galiléen, bien entendu). Dorénavant, il en était sûr: son véritable pouvoir provenait de ses anneaux. Elle avait été obligé d'en enfiler un pour tirer une boule enflammée, et un autre pour activer ce sort: ce qui signifie qu'il doit y avoir un anneau assigné par sort... Ce qui en fait une magie extrêmement polyvalente. ~Essayer de lui dérober ses anneaux peut se révéler une stratégie intéressante mais... Ce n'est jamais facile d'arracher un anneau déjà porté, d'autant que je ne sais pas exactement où elle les dissimule dans son vêtement~

Mais un problème plus urgent l'inquiétant: son adversaire avait disparu de sa vue, ce qui constitue en stratégie militaire basique, au mieux un mauvais signe. Son premier réflexe fut d'apposer une main sur une partie du sceau tracée sur son corps en prononçant d'un tout neutre et renforcé par l'adrénaline: Black Armor! Une petite décharge d'énergie parcourue son corps, signe que la rune avait été bien effectuée. Les écailles qui apparaitront alors devraient se montrer très utile contre une boule de feu surprise. Ses regard changeait sans cesse de focalisation: le camouflage était efficace et il ne parvenait pas à discerner où elle pourrait se trouver. Le sentiment de soudain se retrouver seul durant une bataille est quelque chose d'assez perturbant, mais il se forçait à demeurer calme. Le soleil tenta une légère percée qui frappa directement le sol de l'arène et Eldaln discerna soudain une très légère interférence dans l'air, qui disparut aussi tôt. Le camouflage ne devait pas être dans faille finalement, ça ne l'aiderait pas, car elle devait continuer à se déplacer... Mais au moins il savait ce qu'il devait chercher. ~Logiquement, elle cherche à m'attaquer depuis un angle où je ne suis pas défendu... Le dos, un flanc, sous ma garde... Ou même par dessus si elle est inventive.~ La question était de savoir si elle était proche, et si oui où. Le chevalier décrocha alors son fourreau, contenant toujours sa lame. Il s'assura que l'arme demeurait bien dans son étui, puis brandit celui-ci comme un gros bâton au final, sensiblement plus lourd cela dit, effectuant de larges coups de taille en l'air, complètement au hasard.

En gardant son fourreau, il ne décochait pas sa lame, qui pouvait être fatale si elle la touchait au mauvais endroit, mais cela constituerait un choc sûr si son arme improvisée entrait en contact avec elle. Il savait qu'il ne la toucherait probablement pas, et c'était justement son but: en se déplaçant et en frappant à l'occasion le vide, il rendait plus difficile ses angles d'attaque, et si il parvenait à s'approcher de là où était la demoiselle, le mouvement d'esquive qu'elle devrait faire mettrait à mal son camouflage. Faute de mieux, Eldaln jugeait que c'était un bon plan. Après un énième moulinet, qui n'avait rien pour se distinguer des autres, il ré-aperçu ce même phénomène: un mouvement flou, très compliqué à décrire mais reconnaissable entre mille. Sans réfléchir, il frappa du plat de la paume l'endroit qu'il estimait être sa position, repoussant une quantité non négligeable... d'air. Le chevalier s'immobilisa un moment, surprit. Pas là?... mon imagination?

Le cerveau de Eldaln repartit d'un coup sec, comme après un raté. Si elle n'était pas là, elle était ailleurs, et vu la façon dont il venait de baisser sa garde, elle préparait déjà son attaque, si celle-ci n'était pas déjà partie. Instinctivement, il fit un grand pas de décalage en arrière mais quelque chose vint avec lui: une force qui continua plus loin qu'il ne l'aurait prévu son départ en arrière et le surprit. Bien qu'il l'eut déjà deviné, il s'agissait d'une des machination de la petite aristocrate, qu'il vit se rendre de nouveau visible au bout de son arme. Celle-ci poussa une dernière fois l'arme de toutes ses forces, et bien que celle-ci ne représentaient pas grand chose au change, le chevalier, toujours pris au dépourvu dût néanmoins sacrifier un nouveau pas en arrière pour combler le déséquilibre qu'elle aurait occasionné sinon, ce qui aurait pu être sensiblement problématique. Cela dit, il s'était plutôt attendu à ce qu'au contraire, elle tire l'épée: vu la paranoïa qu'il éprouvait, il aurait tout de suite lâché son arme et de conserver une liberté de mouvement plutôt que de risquer un piège quelconque.

Une fois éloigné de quelque pas, le chevalier reprit instantanément sa garde, l'épée toujours couverte du fourreau tenue de façon légèrement oblique selon son style personnel. Il n'était toujours pas décidé à se servir de la lame, mais grande lame de fer, même transformée en objet contondant pouvait toujours se révéler particulièrement utile. Un statut quo semblait avoir repris entre les deux combattants. ~Non, pas exactement... C'est difficile d'évaluer quel quantité de magie elle à dû griller pour réaliser tout ça, mais malgré son sourire, elle respire plus fortement que tout-à-l'heure. Eldaln quant à lui... Il était quelque peu échauffé par ses mouvements et son sprint mais s'était particulièrement ménagé, et son endurance, même sensiblement déchue de son top niveau, en comptant encore la convalescence depuis laquelle il sortait lui donnait encore de très larges marges.

Quant à sa magie... Rien à signaler: il en avait utilisé beaucoup, mais c'était avant l'affrontement, lorsqu'il traçait ses runes: il n'avait plus qu'à les activer, mais cela ne lui en nécessiterai pas plus. Sa Black Armor se consommait lentement, et il avait encore une bonne dizaine de minutes devant lui. De tous les points de vue il gagnait, cependant sa partenaire ne voulait toujours pas s'avouer vaincu. Eldaln hésitait intérieurement mais son corps raffermi sa garde. Dans ce genre de situation, il s'agit du moment parfait pour sortir une carte de sa manche, ou un anneau pour l'occasion. Il voulut engager la conversation lorsqu'il comprit à ses yeux emplis de défi qu'il était encore trop tôt pour faire marche arrière. Il ne le remarqua pas tout de suite, mais un silence presque respectueux s'était fait entre leur face-à-face aux allures de cow-boy. Eldaln dégaina le premier et tenta de s'avancer d'une démarche cadencée mais contrôlée vers la Lisa.

Un éclair fendit le ciel et aveugla le chevalier une fraction de seconde. Assez de temps pour permettre de camoufler le mouvement du bras de la jeune femme qui venait de se lever dans sa direction. Son corps réagit en une seconde à peine, et avant même s'apercevoir la menace, qui venait de se profiler à ce qu'il avait entraperçu comme quelque chose dégageant assez de lumière pour refléter sur toutes les gouttes qui commençaient en rafale, il esquiva d'une roulade sur la droite. Un souffle chaud siffla à ses oreilles, asséchant instantanément toutes les gouttelettes qui osaient traverser son chemin. La vitesse de l'attaque lui semblait extrêmement rapide. Et surtout ininterrompu. C'est alors qu'il comprit son erreur: le rayon était canalisé, et avec tout le naturel du monde, la magicienne redirigea celui-ci vers sa cible d'origine. Une fulgurante bouffée de chaleur frappa la cuirasse du chevalier et l'ébloui, le choquant pendant plusieurs secondes. Il tenta de se dégager avec des coups d'épaules à l'aveuglette mais le rayon frappait toujours son torse. Il stoppa tout de suite son réflexe tout naturel: il ne devait surtout pas tenter de protéger avec ses mains car elles étaient bien moins protégées que son plastron. Il comprit néanmoins pendant ces quelques secondes d'agonie solaire une chose: le métal ne tiendrait pas. Il allait commencer à fondre, et avoir plusieurs centilitres de fer vous coulant sur le torse était une des expériences des plus désagréables à vivre. Luttant contre la force qui le plaquait à lui, il décrocha d'un coup sec le plastron, explosant alors ses simples habits.

Son corps devint alors écailles, et encaissèrent tout de suite le choc, de la même façon que l'armure. Eldal, toujours campée en position accroupie tenait de moins en moins bon: pire, la chaleur qu'il sentait depuis tout à l'heure s'était intensifié et il sentait sa peau brûler sur toute la surface que frappait le rayon. Plusieurs écailles furent arrachées en même temps que des hurlements de douleur au chevalier quant soudain, le calvaire cessa. Il tomba alors à genoux, fumant sous la pluie, en serrant instinctivement ses chaires meurtries. Il venait d'être très sérieusement brûlé, et ne devait son salut qu'à la protection de sa Black Armor, mais malgré le mal de chien qui occupait un bon trois-quart de ses pensées, il parvenait à rester lucide et conscient. Apparemment la mage venait de cesser le feu, et Eldaln se permit de jeter un œil à la blessure. Sur une dizaine de centimètre de diamètre, ses vêtement avaient été désintégrés, ou brûlés, et sa peau exposée était horriblement calcinée, même si les traces restaient superficielles. Il ne resterait donc pas balafré à vie, en revanche il son prochain bain froid (qui commençait dès maintenant, grâce/à cause de la tombée de la pluie) risquait d'être ponctué de pas mal de jurons. A ces pieds, le plastron de métal sérieusement attaqué fumait sous l'assaut de l'eau du ciel.

Il releva la tête, prit appuis sur son épée et se releva avec précaution, en se tenant toujours le torse. L'intensité de l'attaque les avait essoufflé tous deux, et Eldaln essayait de tirer tout ce qu'il pouvait du regard de son adversaire. Tous deux étaient sévèrement endommagés, d'un moyen comme de l'autre, mais Eldaln conservait un avantage. La carte maitresse de Lisa venait d'être utilisée à son plein potentiel. Désormais, il ne se ferait plus avoir. Il estima avec quelques mouvement d'épaules à quel point il pouvait forcer sur ses muscles avant qu'ils ne protestent sous la blessure mais cela avait l'air de rester dans les normes. Il sourit finalement sous la pluie, regardant Lisa à travers le rideau de cheveux trempé qui commençait à se former devant son visage. Il ignorait les attentes de la foules dont la moitié poussa un soupire de soulagement tandis que l'autre lui demandait avec tout le tact dont ils étaient capable de bien rester à terre.

Mademoiselle De Valinco, vous possédez un véritable talent pour la magie. Il en serait même presque dommage qu'un être aussi délicat que vous doive le consacrer à l'utiliser contre autrui... Mais bon, j'imagine qu'on ne refait pas sa route aussi facilement. Votre attaque aurait pu coûter la vie à un moins expérimenté... Je vous demanderai de faire attention à l'avenir et de me pardonner pour ce qui va suivre. Il brandit une main en avant, comme une sorte de nouvelle garde haute, son autre tenant toujours le sabre qui ne semblait pas avoir souffert de l'assaut, et un reflet doré scintilla sur le dos de sa main ainsi dévoilée. Si votre attaque m'a rapproché d'un pas de la défaite, je dois donc m'arranger pour faire déguerpir celle-ci avant qu'elle ne me rattrape trop vite. J'espère que vous ferez de même pour me donner du fil à retordre. Acceptez mes plus plates excuses en cas de blessure.

Cette fois, il ne se restreindrait plus. Il utiliserai les runes, ainsi que sa lame si nécessaire. Tout ce qu'il attendait, ainsi immobile, c'était une faille, pou lancer l'assaut. Il espérait ainsi mener le dernier de la journée

Spoiler:

Tout comme lui, De Valinco se préparait au prochain assaut. C'était tout à son honneur d'ailleurs, vu son état de fatigue, elle devait ménager ses forces et agir de façon presque chirurgicale. Il l'étudia un instant à travers le rideau de gouttelette qui les séparait, notant soigneusement la distance qu'elle mettait presque discrètement entre eux en nombre de pas et de secondes qu'il lui faudrait ajouter à sa course. ~Elle commence vraiment à se montrer exténuée, elle doit avoir brûler toutes ses réserves. Je ne serais pas contre faire une pause moi aussi, la plaie à cautérisé direct, mais ça fait un mal de chien... Je me demande si ils auront de quoi soigner ça à l'infirmerie~ Sa blessure en effet ne laissait plus qu'une vilaine trace de brûlure légèrement ensanglantés qui lui picorait les nerf chaque fois qu'une goutte d'eau tombait dessus. De toute évidence, le combat n'allait pas durer encore très longtemps. Même le public ne suivait plus vraiment, trop occupé à trouver, créer ou voler un moyen pour se protéger du torrent qui tombait sur l'arène. La dissipation de l'effet de foule laissait en Eldaln, bien qu'artificiel, un sentiment de face à face qu'il ne connaissait que trop bien. Il savait que ce n'était pas le cas, mais la sensation de se retrouver contre un ennemi seul, comme dans le contexte d'une mission restait incrusté dans son instinct de survie. Néanmoins, bien qu'il ai sorti sa lame, il était toujours hors de question de l'utiliser contre la jeune femme. Question de principe, et puis dans ce genre de situation, un coup d'épée portée dans protection aucune ne ferait que laisser une hideuse balafre à la délicate De Valinco ainsi qu'à sa conscience. Il fallait mieux voir ça comme d'une force... dissuasive. Oui, c'était un bon mot.

Il se préparait mentalement lorsqu'il fit qu'inconsciemment (ou non d'ailleurs), son adversaire montrait tout les signes qu'elles était en train de mettre quelque chose en place. Elle regardait sa bague, observait la distance qui les séparaient, relevait de nouveau son regard vers lui... Sans qu'il n'y prenne garde, les jambes du chevalier s'activèrent dans une cadence soutenue mais contrôlée, l'épée tenue en garde verticale sur le côté. Il lui fallait agir avant qu'elle ne parvienne à reconstituer des forces ou à élaborer une quelconque tactique. La friction de ses muscles en mouvement lui laissèrent une douloureuse brûlure au démarrage qu'il se força à oublier. Le but était très simple cette fois: effectuer de nouveau une attaque frontale avec la paume et consumer une rune de paralysie, voir deux afin de complètement neutraliser son adversaire. Vu son état, elle pouvait esquiver, mais sûrement pas parer. Et cette fois, le chevalier se tenait prêt: il avait vu la puissance du rayon qu'elle pouvait développer, et tenait autant à revivre l'expérience que de savoir jusqu'à quel point elle pouvait l'utiliser. Cette fois, et malgré son plastron manquant, savait ce qu'il lui restait à faire: continuer à courir en cercle, et à surtout ne pas rester immobile une seconde. La seule chose qui pourrait le stopper, maintenant, c'était une autre surprise que mademoiselle De Valinco était visiblement friande. En somme, puisqu'on n'a rien d'autres à faire, on charge et on verra après.

Arrivée à deux mètres l'un de l'autre, elle dressa néanmoins sa bague vers lui, avec la volonté de celui qui n'abandonne pas. Mais c'était trop tard pour qu'Eldaln recule, il poursuivi sa charge tout en étudiant quelle partie du corps il pourrait frapper pour une paralysie totale lorsqu'une vague de chaleur lui envahi de nouveau tout le corps l'espace d'une fraction de seconde. Il paniqua un instant à l'idée de brûler de nouveau, mais c'était surtout la violente cécité causé par le flash qui l'inquiéta. Il restait deux mètres avant l'impact et il ne voyait qu'une violente image blanche se décolorant progressivement vers un vert boue dans son champs de vision. Il n'avait aucune idée de où et comment il frapperait, c'était même carrément dangereux car il ne savait pas si il la frapperait de sa lame. Mais il était trop près pour qu'elle puisse l'esquiver. Le chevalier choisit alors la solution dite de la brute, mais la seule qui lui permettait de contrôler un tant soit peu son mouvement: il avança son épaule droite et d'un coup de rein colla un tampon monstrueux à la jeune femme qui vola à un mètre de lui. Sa vue lui laissant à peine distinguer un amas de forme, il repéra néanmoins la robe délicate de l'aristocrate, retrouva son équilibre perdu d'un pas et sauta droit sur elle, la plaquant de son poids en s’assaillent sur son torse. Dans le même mouvement, il ramena sa lame qu'il planta délibérément dans le sable, à plusieurs centimètres de sa tête. Il respirait profondément pour calmer sa fatigue et l'inquiétude qu'il eu pendant un instant, restant immobile pendant quelques secondes, persuadé après avoir participé à bien des duels que ce simple geste signifiait la défaite de son adversaire. Ce n'est qu'après plusieurs secondes qui lui semblèrent interminables qu'il s'étonna que l'arbitre n'annonce pas sa victoire, bien que les cris de la foule hésitaient entre pousser leur cri de fin ou non. Il émit alors le doute, peut-être un peu tardif, que dans cette arène inondée, il n'avait peut-être pas totalement bien lu les règles.