Mes chers amis ! Nous sommes ici pour écouter les histoires fascinantes et épiques d’un héros que vous connaissez tous, à savoir, moi ! Je sais, je sais, inutile de me remercier, vous pourrez tout simplement prendre un exemplaire de mon autobiographie « La légende d’un dieu vivant » pour 200.000 Jewels seulement (et seulement 100.000 pour vous, mesdemoiselles). Enfin bref, rien que pour vous faire plaisir, je vais vous faire le petit récit d’un court extrait de cette histoire fabuleuse ! Mais c’est loin d’être une aventure dans un lieu perdu, ou l’un de mes combats épiques à un contre cent, et où ils pensaient être suffisamment nombreux, ha ha… Non, là, il s’agissait d’un véritable évènement qui permettait aux plus grands guerriers de Fiore de pouvoir démontrer de leur force dans un déchaînement de muscles, de sueur et de sang. Je veux parler bien sûr du Grand Tournoi de Rochair !

Votre serviteur avait choisi de se rendre dans la fameuse île volante, lieu de gloire des mercenaires du royaume. Tout manipulateur d’arts martiaux et d’objets aux pouvoirs phénoménaux connaissaient la réputation des guerriers nés là-bas, ainsi que de leur forgeron aux mains de dieu. Chaque année, un évènement se passait là-bas, un grand festival qui durait plusieurs jours et qui célébrait la gloire du combat à travers toute la ville. Ce festival était surtout marqué par l’évènement du Rochair no Budokai, un grand tournoi rassemblant plusieurs combattants s’affrontant pour montrer sa supériorité face aux autres, montrer ses talents face aux autres, et en plus, avait le droit de se faire exaucer par la belle, la séduisante, et la charismatique Anko Mizuhime, Maîtresse de Minami no Okami et grande organisatrice de l’évènement. Vous me connaissez, ne répondant qu’à l’appel de la se- du combat, j’ai choisi de me rendre sur place afin de montrer ma supériorité, ainsi que celle de la guilde !

Un manteau cachant l’entièreté de mon corps, mon inséparable partenaire de combat dans le dos, j’étais enfin arrivé dans la fameuse ville. Le moins que je puisse dire, c’est que la fête battait son plein, il n’y avait rien à reprocher à l’ambiance de la ville. J’avais choisi de partir plus tôt afin de pouvoir profiter un peu de la fête, de l’alcool et des femmes avant de pouvoir être moi-même au centre du spectacle, il fallait dire, même à la capitale, on n'arrivait pas autant à faire une vie aussi animée que lors de cet évènement. Mais avant tout, je devais traverser la ville rapidement, car il me fallait mettre en priorité mon inscription pour le tournoi.
Arrivant rapidement à l’arène, je me rendis ainsi compte qu’il y avait déjà pas mal de monde rassemblé autour du lieu de combat. Nom de Thor, certains étaient si passionnés que ça qu’ils étaient installés dans les gradins deux jours à l’avance ? C’est pour ça que cette ville et le lieu de croisement de tous les artistes martiaux, parce que ce sont tous des dingues du combat, Ha ha ! Mais je déchantai très vite en voyant vers où était portée leur attention. Jetant un coup d’œil, je pus voir un homme blond se trouver en face d’une petite rouquine à couettes. Est-ce qu’il s’agissait d’un spectacle pour enfant, une sorte de démonstration de la guilde des loups ? Attrapant le col du premier venu, je lui demandai ce qui se passait, et appris à mon grand malheur que je m’étais trompé de date, et que donc, je n’avais pu m’inscrire. De rage, je secouai la tunique de l’homme en lui demandant s’il ne se foutait pas de ma gueule. Après quelques dizaines de secondes, je le lâchai et tombai à genoux.

Pourquoi ?! Pourquoi ça m’arrivait ?! Je ne pouvais pas manquer cette occasion d’être au centre de la scène. Qu’en était-il du combat ?! Qu’en était-il du déchaînement de force et passion ?! Qu’en était-il de mon rencard avec Anko ?! Non, je ne devais pas perdre espoir ! Me relevant, je me dirigeai rapidement vers où semblaient se trouver les coulisses, il me fallait trouver quelqu’un avec qui parler, de sorte à ce que je puisse participer au tournoi. Arrivé aux lieux, je regardai partout afin de trouver rapidement quelqu’un qui puisse m’aider, mais personne. Je soupirai lourdement en me tenant la tête et jurant comme un marin. Je ne pouvais pas me retrouver comme ça. Cependant, un échange entre deux personnes s’apparentant comme des organisateurs tint mon attention, faisant grandir mon oreille.

« - Qu’allons-nous faire ?! Mademoiselle Arya est introuvable !
- Elle est partie car il semblerait qu’une mission importante demandait sa présence, impossible de l’arrêter !
- Aaaaaargh, qu’allons-nous faire ?! Elle était censée faire le match de clôture !
- Kishishishishi… Je crois que j’ai une solution pour vous. »

Alors qu’ils étaient en train de parler, je m’étais approché d’eux afin de poser mes lourdes mains sur leurs épaules (heureusement que j’avais mes gants, parce que sinon, mon excitation les aurait fait sauter), et ainsi partager mon point de vue sur la situation. Ils avaient besoin d’un combattant de remplacement, et par chance, j’étais quelqu’un qui pouvait les aider. Je dus user de mon charisme, de ma verve, et la signature d’un autographe (chose que je ne fais en général que pour la maudite somme de 50.000 Jewels), mais j’avais réussi à les convaincre de m’intégrer dans le tournoi. Il ne me restait plus qu’à attendre que cela soit à mon tour, et vous pourrez enfin écouter les exploits de votre humble serviteur.

Quelques affrontements plus tard, et le dernier combat de ce tour était enfin annoncé. Mon adversaire fut le premier à rentrer, un certain Jecht Hatsuyuki. J’ai entendu parler de lui, un noble guerrier, anciennement membre des Dents de Lions. Sa réputation le précédait, ce qui promettait un affrontement des plus glorieux. Vint enfin mon tour. J’avais posé ma hache à la réserve, et m’apprêtait en scène. Cependant, l’annonceur faisait un piètre boulot, n’ayant pas connaissance de qui j’étais et que j’avais remplacé cette dénommée « Arya ». Voulant sauver mon entrée, j’attrapai son micro et le portait à mes lèvres, alors que j’étais encore encapuchonné, à l’abri de tous.

« - T’inquiètes pas, je gère. »

Je continuai alors d’avancer jusqu’à l’arène, me mettant à son centre afin de pouvoir capter l’attention du public.

« - ROOOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAAAAAAAARGH ! Cher public, vous avez de la chance ! Aujourd’hui se présente devant vous une véritable légende ! Destructeur de la bande des Cents Couleuvres, Conquérant de la Crevasse d’Eralmyne, Dompteur de T-Rex Pyromane, Etalon de Crocus (Ladies…) et Champion représentant Sabertooth… Mesdames et messieurs, devant vous yeux ébahis se trouve le Devilish Brawler, fis-je en retirant mon manteau…

Suspens:

Mon manteau enfin retiré, je pouvais montrer mon visage au grand jour. L’apparition de mon visage eut aussitôt un effet sur le public. Que ce soit ceux qui étaient en train de m’applaudir grâce à mon entrée, ou ceux qui me huaient parce qu’ils étaient jaloux (et comment pourrais-je leur en vouloir ?), tous m’avaient reconnu. On pouvait me voir dans ma tenue habituelle, à la différence que j’avais un vêtement qui couvrait mes usuels bras et torse visibles, car pour ce combat purement fait pour le combat à mains nues, je ne voulais pas profiter de l’avantage de mon don naturel. Après avoir salué mon public comme il se devait, je me tournai en direction de Jecht, mon adversaire, reculant un peu avant pour ne pas être exactement au centre, et pointait mon poing vers lui afin de l’inviter à répondre à mon geste, le tout accompagné d’un sourire allant d’une oreille à l’autre.

« - Montrant à ces fêtards que tous les combats précédents étaient ridicules, que le nôtre dépasse toutes leurs attentes ! »

Une fois qu’il aurait répondu à mon invitation, je me serais écarté afin de me mettre à une position éloignée de l’arène, afin de me mettre en position de combat. Bien que je sois un homme qui aimait porter le premier coup, je devais admettre que je m’étais invité sans prévenir, profitant de l’absence d’un autre membre, donc, je choisis de laisser l’honneur d’ouvrir le match à mon adversaire. Qu’il me montre que sa réputation n’était pas que du brassage d’air.

« - Commencez !
- APPROCHE, LION BLANC ! »

HRP:

The South Wolf

and the Stranger

Le troisième combat venait de finir. Allongé sur le canapé en train de paisiblement attendre qu’on vienne me chercher, dans une des salles mises à ma disposition, je pouvais clairement le sentir aux vibrations des gradins. Un bras sur le visage, en position de sieste prolongé, léger filet de bave au coin des lèvres, j’étais dans un état de relaxation poussé mais nécessaire pour ce genre d’événements. Le grand Budokai de Rochair, le tournoi par excellence d’arts martiaux le plus prestigieux du continent. Et voilà qu’après quelques phases qualificatives et des poules relativement simples, je me trouvais en quart de finale. Non mais oh, en quart de finale ! Dans la prestigieuse arène sur la montagne en haut du rocher céleste ! J’éprouvais un curieux mélange entre fierté et anxiété, même moi du haut de mon tempérament d’insouciance et mon habituelle nonchalance j’avais ce petit je ne sais quoi qui me procurait un sentiment vivifiant. En un mot, je voulais la victoire. Arrivé à ce stade, seuls les meilleurs restaient en lice, ce qui réduisait drastiquement mes chances, et par-dessus ça j’avais d’énormes probabilités de tomber contre des loups de ma guilde. Mais qu’importe ... La récompense dépassait de très loin tout le reste. Non, il ne s’agissait en rien d’argent ou de récompense matérielle, ladite récompense était encore plus gratifiante à mes yeux et tellement plus imperceptible. Faire des mercenaires le centre du Royaume l’espace d’un temps, fusse-t-il court, et surtout montrer au monde notre réel potentiel, ça c’était encore plus gratifiant que tout le reste.

Puis on vint frapper à ma porte, me faisant sortir de ma petite léthargie, m’appelant pour me dire que c’était très bientôt mon tour. Ouvrant un œil, puis lentement l’autre, je regardais le plafond quelques secondes, une bonne paire de secondes en fait. Bon, presque une minute pour dire vrai. J’étais le Quatrième combat, le dernier de la série, mais aussi le Main Event. Ce n’était pas de l’exagération, le jury avait décidé de me laisser en dernier pour assurer cent pour-cent du spectacle jusqu’au bout et tenir en alerte les spectateurs. Anko savait bien gérer ce tournoi il faut croire, ne laissant pas grand-chose au détail, et jouant énormément sur la carte du divertissement. Me relevant doucement, je pris le temps nécessaire pour m’étirer, m’échauffer les poignets et faire craquer mes doigts, puis ma nuque. Le temps était venu pour moi de montrer au monde que Minami no Ookami ce n’était pas qu’une simple meute de brutes sans style qui ne savent que frapper et ensuite boire. Certains d’entre nous avaient ce petit plus de talent qui faisait toute la différence entre un lourdaud et un mercenaire, et par extension entre mage et mercenaire. Et question talents, Minami en était regorgée. Depuis la bataille de Rochair, plusieurs mois s’étaient écoulés, mon corps avait recouvré toutes ses facultés, pire encore, j’avais l’impression d’être devenu radicalement plus puissant avec l’éveil du plein potentiel de ma capacité et d’avoir retrouvé l’animal qui dormait en moi depuis si longtemps.

Lentement j’arpentais le couloir me menant au petit « sas » menant à l’arène en ajustant mes bandages aux poignets. L’arène du Budokai était simple, sans fioritures, avec un espace suffisamment grand pour se donner à fond mais pas trop non plus pour avoir forcément le besoin de courir après son adversaire. J’avais laissé tout mon équipement habituel au vestiaire, premièrement sur ordre, parce que ce tour du tournoi ne se faisait qu’au pieds-poings, mais aussi pour ne pas m’encombrer de surplus qui pourrait me désavantager. J’avais cela dit quand même apporté ma touche secrète, ma gourde spéciale violette, juste au cas-où. Eradius avait fait place à une manche en tissu légère, afin de ne pas être accusé d’utiliser une pièce d’armure de manière illégale, et puis aussi pour éviter de créer une explosion d’énergie malencontreuse sans faire attention. Bah oui, c’est sensible comme outil. Ayant enfin traversé le couloir principal, j’arrivais dans une immense salle qui donnait sur le chemin de l’arène. Cette salle était bondée de monde, de membres de ma guilde, de mercenaires du monde entier, de jeunes gens sans affinités particulières avec la magie mais pratiquant les arts martiaux, bref, une flopée d’amoureux des combats. Arpentant le chemin vers mon objectif, je décidais volontairement de ne pas broncher, de rester concentré vers ma destination, déambulant malgré ma carrure en essayant de ne pas attirer l’attention, mais c’était peine perdue. J’étais relativement connu ici, assez pour que tous s’écarte sur mon chemin, m’encourageant d’une manière ou d’une autre, d’un regard amical, d’un sourire jovial, d’un râle de barbare, et puis ... d’un cri de guerre propre à ma guilde.

Bras croisés, derrière le petit portique menant à l’arène, j’étais dans un état des plus étranges à décrire. Physiquement je tentais de ne rien montrer, mais intérieurement qu’est-ce que j’étais excité ! Mon sang était en train de bouillir, j’avais l’impression d’être il y a dix ans à l’armée quand on allait sonner la charge et que j’étais en première ligne. Ce genre de sentiments insolites qui montrent a quel point je suis un gosse intérieurement qui n’attend qu’une chose, d’aller se défouler. Mais je trouvais le temps long, trop long ... que se passait-il ? Et pourquoi mon adversaire n’était pas lui ou elle aussi à côté de moi, prêt à rentrer ? Un des organisateurs vint se porter à ma hauteur, m’indiquant qu’un contretemps avait eu lieu, mais que je n’avais pas à m’inquiéter, tout était redevenu en ordre. J’émis alors un petit rictus, laissant entrevoir mes canines acérées collant à merveille avec mes yeux de prédateur rouge vermillon. Et puis soudain, l’exaltation. Le public s’enivra intensément, les applaudissements ne faisaient que croitre sans s’arrêter, j’entendis alors le commentateur de l’arène les chauffer de plus en plus avant d’hurler mon nom. C’était le signal pour moi d’entrer. Lentement j’avançais vers la place centrale, le regard déterminé, un sourire carnassier sur le visage, et puis comme une réponse à l’appel de la foule en délire, je levais le poing bien droit et fier en l’air. Imaginez cette frénésie intense, ici j’étais chez moi, Rochair c’était ma ville, j’avais versé mon sang pour elle, les citoyens, comme une grande famille que j’avais protégés au péril de ma vie et cette arène, mon domaine. La clameur me faisait tellement chaud au cœur, depuis l’attaque sur la ville, j’étais tellement fier d’appartenir au clan des loups du Sud.

Puis pendant une minute, j’attendais patiemment au sein de l’arène mon adversaire, qui ne se fit pas attendre longtemps. Néanmoins ce n’était pas le présentateur qui allait l’introduire, mais bel et bien lui-même qui allait s’annoncer. Sa silhouette cachée sous ce manteau était massive, aussi tanqué que moi, légèrement plus grand. Très show-man, cet homme dont on avait aucune idée de l’identité était en train d’essayer de s’accaparer l’attention avec une belle ribambelle de titres a rallonge avant enfin d‘arriver a ma hauteur pour révéler son visage. Dammit, et ce n’était pas n’importe qui. Kurtis Rakan de Sabertooth. Sa réputation n’avait d’égal que ses compétences destructives. D’un coup, d’un seul, mon sang se mit d’avantage à bouillir, à sa simple vue j’avais un sourire exalté sur le visage. Putain que j’étais content d’avoir un adversaire si puissant contre moi. Le Main Event des quarts de finale s’annonçait des plus intenses qui soient. Son poing dressé contre le mien en guise de salutation, Kurtis m’invitait à faire de ce combat le plus épic de la journée. Répondant a son check et ajoutant le même sourire un brin teinté de sadisme, j’étais vraiment impatient d’en découdre amicalement avec lui.

Kurtis : Montrant à ces fêtards que tous les combats précédents étaient ridicules, que le nôtre dépasse toutes leurs attentes !
Jecht : Gloria Victis !

Puis reprenant tout deux nos positions, la frénésie ambiante laissa lentement place à une légère tension, mais pas la tension palpable et gênante, non non non. La tension de savoir à quelle intensité ce match allait commencer tant on connaissait de part et d’autre les qualités ... destructives même sans armes des deux hommes que nous étions. J’étais en position, garde haute au bras droit, garde flottante au bras gauche, souple sur les appuis, prêt à bouger dans les quatre coins du carré de combat à tous moment. Il s’écoula dix secondes avant le gong. Dix secondes, yeux dans les yeux, aucune animosité, juste l’impression que deux potes allaient faire un sparring devant un peu de gens qui les regardaient.

Arbitre : Commencez !
Kurtis : APPROCHE, LION BLANC !

A la seconde même où il me provoqua je disparu de son champ de vision, j’étais déjà haut, très haut, plus de cinq mètres du sol, un saut bien plus vif et puissant que le commun des mortels, presque au dessus de sa tête, le regard intense, j’armais mon bras pour amorcer la re-descente comme une balle pour fondre sur lui en explosant tout sur mon passage. Mon poing explosa quatre dalles d’un coup, le choc fut brusque mais pas non plus si redoutable manquant ma cible qui avait déjà esquivé. Un sourire aux lèvres, ce petit avant goût était ma marque de fabrique made in Minami, j’aimais bien prendre de la hauteur sur les choses. Arrachant mon bras des débris, je retirais aussi devant lui un des morceaux littéralement planté profondément dans ma main en le jetant au loin, la plaie se refermant quasi immédiatement. Mon petit sourire voulait tout dire. Je connaissais très bien la réputation de Kurtis, et ses compétences. J’étais tellement que ce combat soit possible entre lui et moi. Qui de ses poings explosifs ou de mon corps allait tomber en premier ? J’étais dans un état d’émulation intense, mais je devais garder un peu de lucidité, j’avais encore pas mal de cordes à mon arc. Reprenant ma garde, je décidais même de ne pas lui laisser le temps de répliquer et je me devais de rapidement prendre l’ascendant.

Fonçant sur lui avec une célérité forte, non pas en ligne droite mais a coup de bonds furtifs de droite a gauche, j’arrivais a sa hauteur pour tenter de l’enchainer avec des assauts brefs mais cinglants avec mes vecteurs supérieurs. Grosso modo, j’étais en train de le boxer, mais pas comme un débile, j’avais cette petite botte secrète que j’avais apprise à l’académie militaire qui était fort utile par moments. Mes enchaînements étaient fluides et surtout, terriblement percutant. Je ne me battais pas comme un jeune fougueux de vingt ans qui donne tout dans les cinq premières minutes et ensuite s’essouffle trop vite. Non, mes bras délivraient des véritables coups de pistons, il esquivait admirablement bien, mais je n’étais pas non plus a vitesse maximale si a cent pour cent de mes coups, je me gardais pour un assaut bien précis. A la moindre ouverture de garde, j’analysais rapidement ses réflexes. Damn qu’il ne laissait rien au hasard non plus. N’ayant pas d’autres choix que d’envoyer un peu plus de lourd, je décidais tout simplement d’utiliser un mouvement rare en boxe, les coups fouettés. Mon premier coup de poing percuta l’air si fort avec l’effet de piston qu’il créa une mini onde de choc à quelques centimètres de son oreille, créant un effet de surprise suffisant pour me permettre d’enchainer immédiatement sur la suite. Bloquant avec mon bras gauche toute attaque pouvant venir de mon flanc le plus avancé, je décidais tout simplement d’inverser ma garde, chargeant un maximum de puissance dans mon bras pour tenter de lui décoller un crochet dont il m’en donnerait des nouvelles.

Spoiler:

Et oui, mes chers lecteurs, votre noble serviteur avait réussi à user de son génie et de ses talents en termes de négociations afin de pouvoir éviter la pire des catastrophes. Pire que la fois où j’ai failli me faire éviscérer par Johanna Céles lors d’une de mes visites à Lamia Scale. Et on dit que c’est les femmes de Sabertooth qui ont des griffes, héhé… Enfin bon, vous ne voulez pas écouter ce genre d’histoire de ma part, n’est-ce pas ? Vous, ce qui vous intéresse, c’est le déroulement du combat hein ? Et bien ainsi soit-il, reprenons ! Mon échange avec le Lion Blanc avant le début du combat me rassurait, dans le sens où lui aussi était un passionné dans l’art de la distribution de mandales. Pas un homme trop sérieux et concentré pour les arts du combat, ou un craintif qui avait peur à l’idée de se passer de ses armes. Non, un vrai mâle qui pourrait aller voir un ours et le démonter à mains nues ! Cela promettait de beaux échanges entre nous deux, c’était moi qui vous le dis.

Et voilà que le gong venait de sonner, notre glorieux combat allait enfin pouvoir exploser (même si, pour un peu de fun, j’avais fait en sorte de couvrir mes usuels muscles du haut et éviter l’activation de mes talents explosifs). Ma première pensée ? « Bientôt je pourrais avoir une belle soirée avec la belle Calypso. ». Ma seconde ? « Bordel, il est rapide ! ». En effet, sans me laisser la moindre occasion de réagir, d’un battement de cil, il n’était plus en face de moi. Cependant, l’ombre qui était en train de me recouvrir me donna aisément un indice de la nouvelle position de mon adversaire. Dans un même élan, je levai la tête pour confirmer mon appréhension, voyant ainsi le brun sur le point de me sauter dessus, et en même temps, je fis un léger saut en arrière pour ne pas me retrouver à la zone d’impact. La puissance était telle qu’il avait son bras enfoncé dans le sol, mais il fut pour lui aisé de l’en retirer. Malgré les blessures qu’il s’était fait en frappant, je pus voir sa main cicatriser à vitesse grand V.

« - *siffle* My, my… Je vois que j’aurais pas besoin de retenir mes coups. »

Il semblait vouloir me montrer qu’il ne comptait pas perdre face à moi en termes d’endurance et de résistance physique. Je vois, donc il voulait que je me lâche à fond ? Il n’allait pas être déçu. Reprenant ma garde, je me préparai à la suite de son offensive. Le voilà en train de bondir en zig-zag pour essayer de m’atteindre. Bien que je pu voir le chemin qu’il était en train d’emprunter, à chaque fois que je posai mon regard sur son point d’arrivée, il était déjà parti pour son nouveau point d’appui, si bien que ce ne fût que quand sa crinière d’ébène m’arriva sous le nez que je me rendis compte qu’il était près de moi. Le voilà en train d’enchaîner les directs et crochets pour essayer de m’atteindre. L’avantage par rapport à moi ? J’étais beaucoup plus massif que lui. Il avait beau ne pas avoir la carrure d’un gringalet, même si j’arrivai plus ou moins à lire ses mouvements, il avait plus de surface à toucher que moi.

Pour le moment, je ne me contentai seulement d’esquiver ses attaques, essayer d’évaluer un peu ses capacités, je suis un véritable stratège du combat après tout, mais ça, vous le savez depuis longtemps si vous lisez mes chroniques ! Et la chose qui me sautait aux yeux, si vous ne l’avez pas déjà deviné, c’était qu’il avait l’avantage de la vitesse. Bien que j’arrivai à esquiver ses attaques, il m’obligeait à chaque frappe à reculer pour faciliter mon esquive. Et si en temps normal, cela ne m’aurait pas dérangé, ici, nous nous trouvions sur un ring, où une sortie de l’aire de combat signifiait la fin de ce dernier. Et je serais mort avant d’accepter un KO Technique ! Cependant, le voilà en train de changer de posture c’était ma chance d’essayer de l’approcher ? Que dalle, son premier coup me laissa surpris ! Sa frappe, égale à un coup de fouet, passa au niveau de ma tête, et érafla mon oreille, créant un bruit sourd qui m’obligea à fermer un court instant les yeux. Ce fut le moment qu’il attendait apparemment, puisqu’il décocha aussitôt un nouveau coup qui m’arriva dans la mâchoire. Le coup était suffisant pour paralyser quelques instants mon système nerveux, lui permettant ainsi d’enchaîner. Droites-gauches, encore et encore, le voilà en train d’enchaîner mon torse d’une ruée de coups. Cependant, heureusement, le choc de la mâchoire se termina, me permettant de réagir et de faire un puissant mouvement du bras pour le faire reculer, le touchant ou non.

Pendant une assez courte pause, j’étais en train de reprendre mon souffle, regardant derrière moi où j’en été. Cinq mètres du bord, j’ai eu de la chance de réagir. Heureusement pour moi, il n’enchaînait pas, sans doute que lui aussi ne voulait pas d’une victoire facile comme celle-là. Je ne pouvais que saluer son courage en lâchant un rire fort et enjoué, malgré la douleur dans les côtes et à la mâchoire. Crachant quelques gouttes de sang, me massant la partie basse du visage, je souriais à pleines dents en observant le membre de la meute de loup.

« - ‘Tain, c’est que t’as failli me faire perdre une dent. Hélas, les femmes aiment mon sourire ravageur, je ne peux pas te laisser en éjecter une. Je vais donc devoir répondre à ton invitation… »

Comme pour répondre à sa provocation, je choisis de, malgré mes intentions primaires, de retirer les deux gants qui étaient autour de mes mains. De ce fait, maintenant, à chaque fois qu’une mandale toucherait quelque chose, une explosion suivrait immédiatement le choc. Comment se fait-ce, me direz-vous ? Disons que ma sueur marche comme de la Nitroglycérine. Yup, votre serviteur reste un génie en tout domaine après tout ! Frappant légèrement mon poing droit dans ma paume gauche, une petite explosion se produit, montrant ainsi que mon don était prêt à être utilisé.

« - A mon tour donc. »

Je répétai ainsi le premier geste de combat de Jecht, bien que de manière différente. En effet, déjà, j’étais beaucoup plus lent que lui, ce qui faisait qu’il avait pleinement vu le temps de me voir sauter. Et ensuite, au lieu de donner un puissant coup de poing sur le sol, je décidai de joindre mes mains au-dessus de ma tête, l’une dans l’autre, et de faire un coup de marteau pour frapper. Le choc entraîna une forte explosion qui souleva la poussière, mais il n’en était pas douté qu’il eût réussi à m’esquiver le gaillard, j’aurais été extrêmement déçu le cas échéant. Le voyant toujours debout, en garde, je ne perdis pas de secondes et me redressai afin de reprendre mon offensive. En opposition à lui, mais coups n’avaient rien de fin ni de précis. Des mouvements lents et amples, dans le but de profiter de mon avantage de carrure afin de l’obliger à faire des mouvements d’esquives plus larges. Il avait beau voir mes coups et réussir à en échapper, voir les dévier, il se doutait bien que si un seul de mes poings le touchait, il le sentirait passer.

Pour essayer de le piéger un peu, je combinai plusieurs de mes attaques de poings avec des kicks, alternant sans rythme précis des enchaînement haut, bas, droite ou gauche. Mon but n’était pas de lui faire des dégâts, mais seulement de le pousser à l’erreur, car même sans la puissance explosive de mon dos, il n’était pas à douter que j’eusse une force pure qui surpassait la sienne. Cependant, cet échange fini rapidement par me lasser. Oui, vous le savez bien, mais je ne suis pas vraiment du genre patient, j’aime quand les échanges se font rapidement. De ce fait, je choisis de faire en sorte de l’éloigner, en faisant un Front Kick qui avait pour but, non pas de faire mon fameux « THIS IS RAKAN ! », mais de le faire reculer en arrière. Chose faite, je pris la pose pour ce que je lui préparai, main gauche à paume ouverte en avant, et main droite en retrait sous forme de poing.

« - Rakan Moveset ! Instant Kill Technique ! »

Puis, dans le même élan, me voilà lance en avant afin de me jeter à corps perdu dans sa direction, le poing prêt à le frapper d’une puissance qui lui donnerait bien du fil à retordre pour la suite… Bah, sa régénération devrait être capable de le soigner non ? Pas besoin de m’inquiéter pour sa santé. Abattant mon poing en avant, je criai comme à mon habitude le nom de cette arcanne qui m’avait valu un bon nombre de victoires en un coup.

« - FALCON PUNCH ! »

Hard punch

Mes coups étaient bruts, percutants, dynamiques. Des vrais coups d’arrêts qui s’ils avaient la moindre chance de le toucher lui laisseraient un petit avant goût de fer dans la bouche. Malheureusement pour moi mon adversaire n’était pas n’importe qui, il savait tout comme moi se battre, il avait un peu de bouteille, d’expérience de combat, et surtout une vitesse d’esquive tout à fait excellente. C’était la raison pour laquelle j’avais décidé de passer à la vitesse supérieure, frapper pour frapper c’est bien, mais cogner le moins possible mais le plus efficacement qui soit, c’était mieux. Grosso modo mon objectif était de ne pas le toucher souvent, mais s’il n’en prenait ne serait-ce qu’une, il irait surement manger un peu de soupe et de purée pour les jours à venir. J’étais tellement content d’avoir quelqu’un de si valeureux en face de moi. Ne comprenez pas valeureux ici comme brave ou téméraire, non non, comprenez valeureux comme ayant vraiment de la valeur au niveau combatif à mes yeux. Kurtis avait une bonne réputation parmi les mercenaires. C’était un fait, j’étais assez connu, mais principalement à Rochair, lui avait un rayonnement de réputation allant au-delà sa simple guilde. Du coup je n’avais qu’une envie. Par respect pour lui, et vous savez chers lecteurs que pour les élites des combattants j’en ai du respect, mais par respect pour lui, je me devais de lui démonter la mâchoire. M’voyez ? Question de principe quoi, et j’étais sûr qu’il en était de même pour lui. Mais là c’était juste un échange des plus basiques qui soit, deux marmulles qui n’avait qu’un objectif sur ce ring, s’amuser le plus possible.

Mon direct piston percutant eut l’effet escompté. Bam ! Une lourde détonation a coté de l’oreille, suffisamment puissante pour lui glisser un cadeau maison contre son museau. Mon crochet fut lourd, mais j’en profitais également pour le travailler au corps, fallait avouer aussi qu’il était grand le gaillard, y en avait de la zone à percuter. Hélas pour moi je n’ai pas eu le loisir de me défouler trop longtemps, un revers de son bras vers mon visage m’obligea rapidement a reculer et reprendre position sur mes appuis à trois-quatre mètres de lui. Il était super réactif, j’aimais ça. Damn que j’aimais ça. Un vrai combat d’élites. Je le regardais reprendre son souffle pendant que je temporisais un peu. Et oui l’air est rare à Rochair, n’oubliez pas que je vis ici depuis plus d’un an, la raréfaction de l’oxygène sur un corps entrainé, plus sur un corps à régénération intensifiée, ça n’a pas le même impact que sur un homme des villes, certes entrainé, mais non habitué. Dans un souci d’équité, j’attendais donc qu’il retrouve un semblant de lucidité suffisant pour aligner les cases là-haut. A mon avis j’allais prendre cher, le retour allait piquer un peu, j’allais surement payer un petit supplément pour lui avoir collé mon poing dans la tronche. Souriant un peu à sa remarque, j’étais un peu curieux de savoir non pas si j’allais prendre la foudre, mais comment j’allais ramasser. Et puis enfin il décida de passer lui aussi à la vitesse supérieure. Ôtant ses gants, frappant ses poings et libérant une explosion caractéristique d’un corps explosif, mon visage refléta une expression qui n’était pas du tout adaptée pour la situation. J’étais excité, ardent de tester ce pouvoir, et de le battre. Qui de ses poings ou mon corps céderait en premier. Telle était la question qui me faisait frissonner.

Kurtis : A mon tour donc.
Jecht : Attention à la marche.

Petite dose d’humour nécessaire dans ces circonstances, je pense que je venais de lui donner une idée. Pour le coup mauvaise idée de ma part, puisque d’un bond sec il avait sauté en ma direction, mais moins haut, et moins vite que ce que j’avais pu produire. Donc cela ne pouvait dire qu’une chose, plus lourd ! Il fallait à tout prix que j’évite le... A peine ais-je eu le temps d’esquiver en reculant vivement que ses poings au contact du sol libérèrent une détonation caractéristique de forte intensité. Glissant sur le sol après cette esquive instinctive, je décidais d’adopter un autre style de garde, non pas pour tanquer les coups, mais les esquiver. Ses coups étaient des diamants bruts, de vraies pépites comme j’aimais en voir mais hélas, dans ces circonstances particulières a ce combat, je n’avais pas du tout envie d’en revoir une. Droite, gauche, gauche droite, uppercut. Rien n’était laissé au hasard, ma seule solution lorsqu’il arrivait à percer ma défense, c’était de contrer par des mouvements de blocages aux poignets. C’était aussi intense en fait que ce que j’avais pu lui faire tout à l’heure, le stress de l’impact en plus, libérant d’avantage d’adrénaline. Cependant à force de coups et d’esquive, je commençais à en avoir marre, c’était joli mais s’il n’avait que ça à proposer j’allais vraiment finir par me faire chier et devoir lui casser la bouche une bonne fois pour toute.

Il faut dire que ma capacité de mon coté était un véritable plus contre n’importe quel combattant qui soit. Agilité, force, vigueur, régénération. J’étais en puissance le soldat parfait. A quelque nuances près, de un j’étais un gamin dans la tête, et de deux, j’étais assez peu patient. Ah tiens, lui aussi apparemment. Il décida de prendre un peu de recul sur la chose, à savoir moi. Impossible de me toucher au près signifiait surement qu’une chose, qu’il avait un moyen de me toucher à distance. Mierda, j’ai pas ça moi ... Sa pose était unique, j’avais jamais vu sa. Sa garde était complètement ouverte, s’il fonçait sur moi comme ça, certes ça serait surement quelque chose de dur à esquiver, mais je pouvais littéralement lui planter un violent coup de pied au sternum qui avait beaucoup de chances de l’envoyer soit dans le décor soit dormir pour un bon quart d’heure. J’étais dans le doute, Kurtis était show man, certes, mais également un combattant aguerri. Et pourtant si, comme une balle traçant l’air, il me fonça dessus, fendant l’espace nous séparant le poing linéairement pointé vers moi en hurlant le nom de sa technique. Tout se passa au ralenti dans ma tête. Vous savez, ce genre de situation où le temps semble s’arrêter, vous n’entendez plus rien, plus que le battement de votre cœur, l’adrénaline qui monte, les yeux écarquillés et le sang qui irrigue à deux cent pour cent tous les muscles de votre corps ? Mon cœur battait lentement, me donnant toute la lucidité nécessaire pour trouver un moyen de survivre à ça. Quand soudain ...

Kurtis : FALCON PUNCH !

J’avais trouvé ! Il n’y avait qu’une seule solution pour gagner et se sortir de cette situation. Encaisser le coup. Illogique n’est-ce pas ? Non, attendez la suite. Levant immédiatement mes deux bras devant moi en opposition à son poing, protégeant au maximum mon corps du reste de l’explosion, je n’avais qu’une seule et unique chance de réussir ce coup, sinon il fallait tout reprendre depuis le début. Le poing de Kurtis percuta mes deux avant bras, libérant une explosion monstrueuse sur mes vecteurs supérieurs, pas le choix, pour survivre et éviter la fracture que d’user du plein potentiel de ma régénération, malheureusement dans le pack de ma capacité il n’existe pas de compétence « suppression de la douleur » ... J’avais l’impression d’être brulé à vif avec un fer porté au rouge. La pression sur mes os était la même que si je bloquais une arme contondante. Heureusement que j’avais les os solides. Mais qu’importe, je pouvais supporter ça quelques secondes, parce que je n’avais pas besoin de mes bras pour le démonter, mais bien de mes jambes. Concentrant le maximum d’énergie dans mes cuisses pour rester stable et debout malgré l’impact, je décidais à la toute dernière seconde de m’agripper à lui, avec un sourire démentiellement sadique, mes mains tenant fermement son poignet, les avant bras brûlés, et de me laisser tomber sur le dos de toute ma masse comme un poids mort avant de lui assainir le plus puissant coup de pied dans le buste que j’aurais pu lui délivrer. Avec l’impact, sa vitesse de frappe et l’inertie des deux mouvements, j’avais une chance sur deux que son vol le conduise droit en dehors du ring. Dans l’éventualité où je m’étais manqué et que mon coup soit bloqué, esquivé ou qu’il ne soit pas éjecté, j’avais déjà prévu la suite, ne laissant place à aucune autre fenêtre de sortie. Me relevant immédiatement en saut carpé, j’étais déjà en position le plus proche de lui possible pour lui libérer un High-Kick chargé d’énergie en direction de sa tête, dont celui là aussi, il pourrait m’en donner des nouvelles.

Spoiler:

Raffinement, élégance et délicatesse. Oui, difficile à croire qu’un Apollon tel que moi était capable de telles prouesses quand je le voulais. Mais je ne m’appellerais pas Kurtis Rakan si je n’étais pas capable de si petites prouesses comme celles-ci ! Devant mes chers fan et partenaires de soirée, je me dois d’être un exemple de gentleman pour elles ! Hélas, ce genre de qualités, je ne pouvais les exprimer pendant un affrontement. Fallait le dire, c’était beaucoup plus difficile d’essayer de faire un triple Axel loopé avant d’enchaîner avec un coup de pied rotatif que de coller une simple mandale suffisamment puissante pour envoyer quelqu’un valser dans le décor et passer le mur du son. Voilà pourquoi ce combat, je risquai de perdre mes chances avec certaines femmes de l’assistance : parce qu’elles auraient sans doute peur de se retrouver avec une bête comme moi. Fallait le dire, je devais donner pas mal de mérite à Jecht, il savait se défendre, j’étais obligé de sortir le grand jeu, sinon, ça allait être pire pour ma réputation que si j’étais passé en mode démoniaque.

Et pourquoi je vous embête avec tout ça, reprenons mon histoire de ce combat ! À cet instant, je commençai à en avoir marre de balancer mes poings dans le vide, et pas entendre la moindre détonation. Il me fallait trouver un moyen de réussir à mettre mon poing dans sa bouche… Bordel, d’habitude, c’était pas si difficile ! Enfin bon, je choisissais ainsi de le mettre en position de déséquilibre en lui donnant un front kick, cela me permettrait à la fois de l’avoir par surprise, mais aussi prendre une posture pour lancer l’une de mes plus puissantes techniques ! Chose faite, je m’élançai vers lui afin de lui donner une patate de forain comme il n’en avait jamais senti. Ce n’était pas qu’un simple coup de poing, c’était plus épique, car y avait un nom de technique derrière ! Vous me croyez pas ? Relisez l’article six de mes mémoires ! « Si une technique à un nom, c’est qu’elle fait bien mal au fond ! »

Cependant, la chose ne se passa pas exactement comme prévu. En effet, alors que je pensais réussir à lui porter un coup, je me rendis compte qu’en plus de sa vitesse d’exécution et de son don de régénération, je pouvais ajouter dans la liste de ses talents une assez grande agilité, et une grosse paire. Au lieu de tenter d’esquiver, il utilisa ses bras afin de pouvoir absorber une grande partie des dégâts de l’explosion et du choc. Normalement, en faisant ça, il aurait dû être éjecté par la puissance de l’explosion et de mon impulsion, mais il en avait profité pour s’accrocher à la place à mon bras. Si je ne portais pas mon vêtement de protection, cette action ne lui aurait été pas possible, le salaud en a profité ! Le voilà ensuite en train de me faire une prise de judo qui m’envoya voler derrière lui, non sans rester silencieux.

« - T’as pas le droit d’être aussi cheeeeeeeeaaaaaap… »

Pendant mon vol plané, le muscle qui se trouvait dans ma tête se mit à fonctionner beaucoup plus rapidement que d’habitude. Non-content de m’envoyer dehors, le salaud avait fait en sorte à ce que je n’ai aucun point d’équilibre pour reprendre appui sur le sol. Heureusement, votre serviteur est quelqu’un d’assez massif. Décidant de tenter de me rééquilibrer, je lançai un poing pour frapper le sol, provoquant évidemment une explosion qui, en plus de légèrement me blesser, me rééquilibra en l’air afin de pouvoir toucher le sol avec mes pieds. Maintenant que j’étais debout, je me préparai à revenir dire ce que je pensai de sa méthode de combat à mon adversaire, mais ce fut lui qui vint à moi. Pas le temps de bouger, j’allais devoir imiter la tactique qu’il avait employée précédemment. Contractant l’énergie et les muscles dans mon ventre et mes jambes, je me fléchis légèrement pour me préparer à recevoir le choc.

Comme ce que je m’attendais, son pied avait une puissance non-négligeable, de quoi me couper le souffle en le recevant. Je n’espérais pas absorber le choc comme quelqu’un possédant la « peau de fer », mais je savais que je pourrais absorber le coup. Me retenant de hurler de douleur, je m’étais mordu la joue au sang, on pouvait voir un filet sortir du coin de ma bouche alors que j’étais en train de sourire comme une bête. Il m’avait reculé, jusqu’à que je sentais mes talons atteindre le bord du Ring. Autrement dit, j’étais bien mal en point, mais j’avais survécu à son assaut. Et une chose était sûre : j’allais lui rendre le coup donné. Riant lourdement, d’une voix gutturale, je lui attrapai la jambe qui était en train d’empaler mes abdos de mes grosses pattes d’ours. Il m’avait fait voler, à son tour ! Tournant sur moi-même quatre à cinq fois, j’éjectais ainsi le Jecht en direction du centre du Ring. Mon honneur ne pourrait accepter que je l’éjecte ailleurs, car ce combat, je comptais bien le gagner par KO !

Une fois que le brun ait volé, je profitai pour reprendre mon souffle, jurant de tous les noms pour ne pas poser un genou à terre. Si je devais estimer, le gars avait réussi à me briser deux côtes avec son kick. Bordel, et moi j’avais pas sa capacité de régénération, ce qui faisait qu’en plus de me fatiguer comme lui, j’accumulai les désavantages pour l’affrontement ! Je n’avais pas le choix, j’allais devoir sortir ma botte secrète. La question, c’était de savoir comment faire pour que ça l’atteigne sans risque de me prendre un contre coup. Puis, l’idée vint dans mon esprit, une preuve de mon génie et de mon inventivité ! Discrètement, de sorte qu’à cette distance il ne me voit pas, je retirai légèrement le talon de ma chaussure gauche, afin qu’elle puisse se barrer si je faisais un mouvement trop brusque. Une fois cela fait, je commençai à courir, maladroitement certes (surtout à cause des côtes) et me préparai à le charger en utilisant une autre technique.

« - Rakan Mooveset ! Instant Kill Technique ! »

Chargeant la force dans mon bras droit, je me rapprochai de plus en plus afin de frapper mon adversaire, mais alors qu’il ne me restait plus qu’un pas à faire du pied gauche, je fis un grand mouvement qui éjecta ma chaussure ailleurs, et fit un puissant stomp du pied, de sorte à ce que mon pied nu cause une autre explosion devant lui. Ce moment de surprise serait normalement suffisant pour me permettre d’enchaîner avec ma technique, sans qu’il ne puisse faire attention à mon poing qui s’apprêtait à le frapper à une vitesse folle ! Il n’était pas à sa puissance maximale, mais avec l’état de mes côtes, je ne pouvais pas demander mieux. Espérons juste que cette fois, il se la bouffe de pleins fouets.

« - Five-Hit Hell Nail Punch ! »