Minami Style

Vingt heures, Rochair. Un Magnifique couché de soleil surplombant la montagne Bukodan vint accompagner la fin de cette journée printanière qui avec sa douceur et sa chaleur précoce annonçait un été splendide. C’était vers cette heure que la majorité des gens de la cité céleste finissaient leur dure journée de travail, récompensée bien souvent par un petit passage dans une taverne avant de rentrer retrouver foyer et familles. Les mercenaires de Minami n’en était pas épargnés, bien au contraire, c’était même plutôt une tradition là-haut. Cette magnifique guilde organisée en plusieurs bâtisses autour d’un immense dojo et entourés d’un énorme mur d’enceinte pour les protéger, lieu de culte des arts martiaux, lieu de vie pour humains extraordinaires et une maison pour les femmes et hommes doués dans ces disciplines cherchant une famille. Le taux de réussite de la guilde commençait à faire pas mal d’ombres à certaines guildes de mages depuis quelque temps maintenant. Et en, en grande partie grâce à la capacité de ses mercenaires à rechercher la perfection dans l’exécution de celles-ci. Lentement le soleil se couchait, disparaissant pour laisser place à une nuit douce et parfaitement étoilée au dessus du dojo. A l’horizon pourtant on pouvait apercevoir une immense silhouette, massive, se diriger nonchalamment vers Minami avec derrière elle une énorme carcasse. Un cadavre de monstre mesurant près de cinq mètres de haut, répugnant, difforme, et surtout couvert de lacérations.

C’était moi la silhouette. Ma dernière mission m’avait amené dans une des forêts aux alentours de la cité céleste car les habitants d’un petit hameau se retrouvaient persécutés par ce monstre, pillant et tuant le bétail. Bref, il fallait y mettre un terme. J’avais passé pas mal de temps sur ses traces, mes compétences en pistages avaient beau être élevées, ce truc de plusieurs centaines de kilos savait très bien se cacher. Passant l’arche d’entrer de la guilde en tractant le truc derrière moi, je décidais de me rendre directement à la taverne, bah oui n’oubliez pas, tradition oblige, taverne, toussa toussa. L’espèce d’ogre était attaché par les pieds, que je tirais sans trop d’efforts vers ma destination. J’avais le corps couvert de blessures, les vêtements déchirés, pour changer de d’habitude, et le bandeau frontal complètement arraché. J’étais un poil énervé d’ailleurs, pour ça qu’une bonne mousse me ferait le plus grand bien. Poussant brutalement la porte de la taverne avec mon pied, manquant au passage de l’arracher, je déposais de manière assez violente mon colis au pied du bar. Un long silence se fit sentir, tout le monde s’arrêta de parler, chanter, jouer de la musique, les regards braqués sur mon trophée du jour.

Jecht : Yo ! Une pinte je te prie camarade ! D’ailleurs c’est ma tournée ! Pinte pour tout le monde ! [S’en suivit en echo une clameur et d’un retour bruyant a la normale]
Tavernier : Tiens mon gros.
Jecht : Aaaaah ! Impeccable ! Dis tu pourrais me dépecer tout ça, et m’l’accrocher bien en vue au deuxième étage ? ça fera un magnifique tapis, et sa tête au dessus de l’escalier ! [Levant ma pinte]
Hommes accoudés au bar : Yeah !
Tavernier : S.. Sûr ...

J’aimais cette guilde, cette ambiance, et cette pinte rafraichissante qui faisait vraiment beaucoup de bien au moral après avoir travaillé. La fête a continué comme ça bien après le soleil couchant, jusqu’à l’arrivée perturbante d’un jeune de la guilde qui venait de la part d’Anko. Haussant un sourcil d’un air inquisiteur, le jeune assez gêné me porta la requête de la nouvelle Master de Guilde pour que je participe à une mission assez risquée avec de nouveaux membres. Ça commençait à quelque peu m’irriter. Non, ce n’était pas parce que je digérais toujours mal le fait de ne pas avoir été nommé Master, c’était cette manière de demander des services aux gens en passant par d’autres. Ça m’agaçait légèrement déjà de devoir rendre des comptes, si en plus je devais passer mon temps libre à surveiller de la bleusaille pour pas qu’ils ne fassent de bêtises, là c’était le pompon. Saisissant le papier de la mission qu’il me tendait, je restais longtemps sans rien dire, les yeux figés légèrement écarquillés sur cette requête. Une intrusion dans la bibliothèque de la magie. Déjà c’était passible de prison, premièrement ... ensuite, bah ... fallait y entrer dans le truc, gardé par une armée runique et une bonne demi-douzaine de mages d’élites. Bon, passons, mais le pire, LE PIRE ! C’était même pas assez bien payé ! L’hallucination. Soupirant d’un air blasé, je lui pris le papier en lui indiquant qu’il pouvait aller délivrer un message à Anko. Que la prochaine fois qu’elle avait besoin de mes services comme ça, je lui expliquerais comment s’en passer. Reprenant ma pinte comme il se devait, ce fut au tour d’un vieux pote de payer sa tournée, puis un autre, puis encore un autre. J’étais pas prêt d’être rentré.

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Jecht : Oh ma tête...

La lutte a continué comme ça jusqu’au soleil levant, de férocité extrême en plus ... Bref, on avait passé la nuit dans cette taverne. Il était neuf heure du matin, j’étais déjà dans la diligence avec mes nouveaux compagnons d’infortune pour cette mission suicide. Je dois vous avouer que je n’étais pas dans un état des plus flatteur, bien qu’ayant eu le temps de prendre une douche, j’avais un relatif mal de cheveux carabiné, comprenez une légère gueule de bois. Affalé dans le fauteuil, plutôt confortable au passage, de notre moyen de transport, je me contentais de juste baisser mon nouveau bandeau sur les yeux et d’écouter les jeunes loups discu... ah non. Le silence. Ils n’étaient pas spécialement bavards les petiots, non pas que ça allait me gêner, vu mon état actuel. Le temps passa relativement vite, si bien que ... WHAT ! Damn It ! Je m’étais endormi ! Une heure venait déjà de passer, j’espérais ne pas avoir ronflé, dans le doute, je décidais de ne pas me manifester et faire comme si je dormais toujours. Les écoutants finalement parler à mesure que nous nous approchions du point étape de notre mission, j’étais intrigué de les voir si peu à l’aise les uns avec les autres. Raaah, sans rire les jeunes, on est des loups du sud, un peu de cohésion bon sang ! Ils tenaient néanmoins a ce que cette mission se passe bien, a tel point qu’ils commencèrent enfin à débattre du pourquoi du comment de cette mission. Grosse erreur, ne jamais se préoccuper des raisons d’une mission. C’est quand on commence à poser trop de questions qu’on a mal à la tête. Ça et l’alcool. Cette mission devenait intéressante, moi qui aimais bien suivre les nouveaux membres talentueux de près, j’osais espérer que ceux-ci ne me décevraient pas.

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