J’étais assise en tailleur sur mon lit. Ne pensant à rien. Enfin, à presque rien. Ces derniers jours avaient étés bien mouvementés, ici-même à Mac-Anu avec l’autre folle. Le résultat avait été trois bons jours dans un lit à ne pas pouvoir me lever à cause de mes jambes. Mais aujourd’hui, ce qui me préoccupait était surtout de trouver un moyen d’améliorer mes techniques d’arts martiaux. Pour être plus forte, mais aussi, car mon incompétence avait blessé des citoyens innocents. Et puis, j’avais de l’énergie à revendre après avoir passé autant de temps dans un lit.

Kenta-nii-sama m’avait brièvement parlé du temps où il habitait à Rochair. Une ville où on y pratique différents arts martiaux. Avec la célèbre guilde de mercenaire Minami no Okami chargée de la protection de la ville. Je me souvenais vaguement avoir entendu mon père en parlé. Mais mes souvenirs étaient flous. Pour en revenir au sujet, Nii-sama m’avait parlé d’une femme qui se battait elle aussi à main nues. Une certaine Naoko. Après un bref moment de réflexion. Je sautais sur le sol.

« C’est décidé ! Je vais aller m’entraîner là-bas ! »

Je rassemblais mes affaires, à savoir : équipements de combat, vêtements, mon sac-à-dos et diverses confiseries. Je m’en allais prévenir mes supérieurs. Je ne voulais pas avoir d’ennui. Et puis, je partais pour devenir plus forte cette fois, j’avais une super raison d’y aller du coup ! Je partais donc de la caserne, en courant, comme à mon habitude en direction d’un moyen de transport pour me rendre à Rochair. Une fois celui-ci trouvé. Il ne me restait plus qu’à attendre d’être arrivée à destination. J’étais tout excitée ! Je m’installais à l’arrière de la charrette, laissant mes jambes se balancer dans le vide. Une nouvelle aventure commençait pour moi. Et je comptais bien en profiter à fond !

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Je me réveillais, secoué par une pierre qui était passée sous les roues de la charrette. Je me frottais les yeux et baillais un coup. Le temps était plutôt clément, car un joli soleil arborait le ciel. Je remontais la charrette pour me mettre au niveau du conducteur. J’avais entendu des histoires sur Rochair, une île volante, une route en colimaçon pour y grimper. Mais le voir en vrai ça vous fait toujours quelque chose. Car j’avais les yeux pleins de vie lorsque le chauffeur m’annonça que nous étions bientôt arrivés au pied de la ville. Je voyais au loin des personnes qui s’agitaient mettant en place diverses bricoles. J’interrogeais le marchand ambulant. Quelque chose d’énorme allait se dérouler dans quelque temps, le Rochair no Budokai ! Un tournoi qui oppose tous les mercenaires voulant en découdre. J’avais désormais une autre raison de venir m’entraîner ici. Je comptais bien participer au tournoi pour m’amuser et voir de quoi son capable les autres mercenaires de Fiore.

Mon moyen de transport commençait à grimper de plus en plus. Je pouvais petit à petit me rendre compte que respirer était de plus en plus difficile. Non pas au point de s’asphyxier, mais on sentait une différence quand même. Pratiquer les arts martiaux ici allait vraiment être plus éprouvant. Je souriais. Les portes de la ville passées, je sautais sur le sol et remerciais celui qui l’avait amené jusqu’ici. Maintenant, je devais trouver une maison aux abords de celle-ci. J’interrogeais des personnes qui s’occupaient de la décoration de la ville. Et après quelques bonnes minutes de marches, j’étais arrivée à destination.

On pouvait lire sur la boîte aux lettres : Naoko Nakamura. Je m’avançais jusqu’à la porte. Et frappais quatre coups sur celle-ci. Je me préparais mentalement à ce que j’allais bien pouvoir dire.

J’attendais patiemment devant la porte du temps. Attendant une réponse. *Je me demande à quoi peut bien ressembler Naoko . .* Alors que j’étais songeuse, je ne remarquais pas que quelqu’un était derrière moi.

« Si tu cherches la Prêtresse de ce temple, jeune demoiselle, je suis derrière toi ! »

Je sursautais avant de me retourner vivement. Autant dire que je ne comprenais le sens de ces mots que quelques secondes après. Mon interlocutrice riait doucement. J’avais dû faire une de ces têtes.

« Fufufu...Pardonne-moi si je t'ai fait peur. Je suis Naoko Nakamura, je veille sur cet endroit. En quoi puis-je t'être utile par cet après-midi ensoleillé chère enfant ? »

Je réfléchissais pendant quelques secondes avant de lui sourire. Elle était plutôt grande, et belle, dans une tenue qui lui allait à ravir. Et ses cheveux étaient eux aussi super beaux. Alors c’était elle la fameuse Naoko Nakamura. Je reprenais une pause un peu plus décontractée. Avant de me présenter à mon tour.

« B-Bonjour madame, je suis Liz Taylor prêtresse runique afférée à la caserne de Mac Anu. »

Je m’inclinais, et après m’être redressée, attendait quelques secondes avant de continuer à parler.

«J-J’ai appris les arts martiaux auprès de mon père adoptif, et j’ai ainsi pu devenir ce que je suis aujourd’hui. Mais je me suis rendu compte que j’étais encore trop faible pour protéger autrui. Je suis donc venue pour m’entraîner. A-Avec les conseils de Kenta-nii-sama. Il m’a dit vous avoir combattu il y a un bon moment déjà. Je suis donc venue vous, demandez si v-vous pouviez m’enseigner s’il vous plaît ! »

Je m’inclinais à nouveau. Puis je gobais un de mes bonbons dans ma poche, avant d’en tendre un à Naoko-sama. J’espérais qu’elle accepte ma demande. Je ne voulais pas avoir fait tout ce chemin pour rentrer bredouille, quitte à y laisser des plumes. J’étais une fois perdue dans mes pensées. Puis je me souvenais de l’évènement qui allait se dérouler dans quelque temps.

« En arrivant, j’ai entendu qu’un festival allait se dérouler dans quelque temps, où tous les mercenaires du pays pouvaient participer. Ce qui est aussi mon intention. Car on apprend aussi sur le terrain, et voir comment d’autres personnes se battent est très instructifs. Et euh je sais très bien cuisiner. »

Je commençais à me perdre dans mes pensées et je mélangeais tout. C’était pour dire que j’avais même évoqué le fait que j’étais doué en cuisine au milieu d’une phrase qui parlait d’un tournoi opposant tous mercenaires venant ici. Je commençais à être nerveuse et à devenir toute rouge. J’étais tombée dans une sorte de cercle infernal. A chaque fois que je parlais, je m’embarrassais encore plus. Je finis par m’incliner à nouveau pour à la fois me calmer et arrêter le massacre.

Je m’apercevais qu’un de mes rubans, c’était détaché, je le ramassais pour le remettre à sa place, tant bien que mal. J’entrais enfin dans le vif du sujet, enfin, plutôt un sujet informatif.

« Je me bats le plus souvent à mains-nues, ou avec mes jambes. Mes équipements sont d’ailleurs ces mitaines, mes bottes et mes jambières. Ah et euh, ma veste aussi est magique. »

Je disais cela d’un air un peu timide.

Après avoir terminé mon monologue, j’attendais de voir la réaction de Naoko-sama. Bonne ou mauvaise nouvelle, je n’allais pas me décourager pour autant. J’étais maintenant sûre de vouloir participer au tournoi qui allait bientôt se dérouler. Repartir n’était donc pas une option envisageable. Enfin, pour le moment. J’attendais donc sagement. Et la réponse m’envoûtait complètement. Naoko-sama ne prenait normalement pas de disciple. Si je voulais m’entraîner ici, j’allais devoir lui montrer ma détermination, et ce que je vaux en combat. Elle me donna donc rendez-vous dans le jardin derrière la maison.

A ces mots, elle rentra dans la maison. Je souriais, et riais un peu. J’avais la pêche. Même si je savais pertinemment que je n’avais pas la moindre chance de gagner. Le but était de montrer ce pourquoi je m’étais entraîné toute ces années avec mon père. J’effectuais donc le tour pour arriver dans le jardin, d’un pas bien décidé, enfin, je pénétrais dans les lieux. Et quelle beauté ! J’avais rarement vu des jardins comme celui-ci. Enfin, j’avais rarement vu des jardins auparavant. Mais les lieux aspiraient à la fois à la tranquillité, et à la beauté. Je posais mon sac dans un coin.

L’étirement pouvait commencer. D’abord les jambes, puis les bras. J’étais si bien concentré que je n’entendais pas la porte s’ouvrir, et se refermer derrière moi. C’est lorsque je me retournais que j’aperçus Naoko-sama. Visiblement prête. Je lui souriais, d’un air innocent. Avant de fermer les yeux. Une fois rouverts. On pouvait nettement apercevoir que j’étais concentrée. Prêt à commencer le test. Je me plaçais de façon à pouvoir parer toutes attaques, ou lancer l’assaut.

Je chargeais la High Speed Magic d’Hermest et la magie des ondes de Gaïas. Mon premier mouvement ? Je comptais foncer en premier, et porter mon attaque au niveau du plexus de Naoko-sama. Et ainsi tester sa réactivité, et sa défense. Après quelques secondes d’observation. Je filais vers mon adversaire.
Arriver au niveau de Naoko-sama. Je lançais mes doigts en direction de son plexus.

« Pyoson Tzileugui ! »

Quant à savoir si le coup allait être porté. Tout dépendait de ma vitesse, et de sa réactivité. Je chargeais ensuite une nouvelle fois Hermest avec Pression, pour frapper d’un tout autre niveau. Je sautais avant d’entamer ma nouvelle offensive.

« Dubal Tchagui ! »

J’entamais ensuite, une retraite anticipée, pour ne pas me prendre une quelconque rouste. Bien que je savais pertinemment qu’elle finirait par arriver tôt ou tard. Pour le moment, je cherchais juste à situer Naoko-sama, dans mon échelle des personnes fortes. Bien qu’il n’y avait encore pas grand monde sur cette échelle. En tête Kenta-nii-sama, suivi d’Amandil-nee-chan. Et enfin, la folle que j’avais affrontée quelques jours auparavant. C’était un peu l’échelle que j’essayais de gravir, et qui, à la clé me permettrait d’atteindre mes objectifs.

Nuls doutes donc que Naoko-sama allait se retrouver, elle aussi sur ce tableau. En parlant de tout cela, je me demandais si elle allait participer au tournoi aussi ? Je lui demanderai après le petit test. J’étais trop occupé à penser que j’avais perdu le fil du combat pendant une seconde. Seconde, qui pouvait s’avérer être fatale lors d’un combat. C’est donc un grand saut en arrière que j’effectuais. Sans vraiment savoir pourquoi. Enfin, si, je voulais éviter de me retrouver à terre aussi facilement.

J’étais presque au sol. Je commençais déjà à penser aux prochains mouvements, mais les choses ne se passaient pas comme je l’avais envisagé. Naoko-sama était rapide . . . très rapide, en un clin, d’œil elle était déjà en dessous de moi, m’attrapait la jambe, avant de me projeter violemment au sol. J’eus le souffle coupé un instant. J’étais étalée au sol, l’herbe avait amortie l’impact. Mais quelle force ! Après un bref instant de contorsion, je sautais sur mes jambes, titubant à droite à gauche. J’étais toujours en état de combattre. Mais je n’étais vraiment pas habituée à l’air qui se faisait un peu plus rare en ces lieux.

Ce pouvait être ce qui causerait ma perte, plus tôt que je ne le pensais. Je prenais une grande et profonde inspiration, je me repositionnais. Il me restait à prouver encore ma force de tenir un combat. Même lorsque celui-ci se déroule dans un environnement inconnu. Quand une idée me traversa l’esprit. J’allais tenter le tout pour le tout, en combat, il faut savoir prendre des risques, et s’adapter au combat. C’est ce que je comptais faire. J’activais le pouvoir de ma robe, et de mes bottes, et me précipitais vers Naoko-sama. Une fois assez proche, j’accélérai pour passer derrière elle.

Une fois de l’autre côté, je pivotais sur moi-même pour donner de l’élan à mes coups. Je chargeais mes gants. Et lançais mon assaut.

« Paumes explosives ! »

Chaque coup avait son importance. J’allais frapper à quatre endroits bien précis, à savoir les reins et les omoplates. Même si les dégâts n’allaient pas être considérables, j’espérais atteindre ma cible, pour au moins la gêner quelque temps. Cependant, mon action ne se terminait pas ici. J’activais une nouvelle fois la magie de mes bottes, pour repasser devant Naoko-sama. En fait, c’est ce que je voulais faire, mais . . . mon pied dérapa sur l’herbe, et je m’envoyais valser la tête la première au sol. Et pas lentement. On pouvait entendre un gros bruit de chute aux alentours. Comme un gros SPLAF ou autre bruit pouvant démontrer une chute.

Je relevais la tête, des touffes d’herbe par-ci par-là. Je me tenais celle-ci fermement, j’avais super mal à la tête ! Les yeux fermés, je gémissais en silence. Pour le coup, je venais de démontrer que je ne tenais pas sur mes jambes. J’avais trop honte de moi, j’enfilais ma capuche, avant de me relever. J’étais embarrassée, endolorie, et fatiguée tout à coup. On pouvait en effet dire que j’avais vu des jours meilleurs.

J’essayais de reprendre une pose plus ou moins défensive, mais l’endurance commençait à me manquer. Ma respiration, plus soutenue me pompait mon énergie rapidement. J’essayais désespérément de reprendre mon souffle, et attendait le prochain mouvement de mon opposante.

J’avais bien fait de venir ici. Je n’allais pas repartir sans rien. Le combat étant une source de savoir, j’avais tout le loisir d’apprendre, à mes dépens certes, mais apprendre tout de même !