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 Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]

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Johanna Célès
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Johanna Célès

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MessageSujet: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptyVen 4 Avr - 20:53













L'obscurité prend place, la noirceur s'installe.
« FEAT AARON DRUSSEL »



)

L'aube dévoilait sa froideur, moi ? Je dévoilais ma valeur. Entraînement... Un mot tellement simple à prononcer mais si dur à exercer. Je ne perdais jamais mon temps à m'entraîner sur des soldats qui avaient prouvé durement leurs efficacités de résistances. Une javeline fendit l'espace en une parabole étincelante. Séance. Je ne me trouvais pas sur la trajectoire de l'arme et, pour impressionnant qu'ait été lancé, il s'en fallait de trente bons mètres qu'il atteigne les gradins où j'étais installée. Je ne pus toutefois m'empêcher de baisser la tête.

Un peu décevant ?, jeta un homme assis près de moi.

Le regard attentif qu'il portait sur l'arène me rassura. Il n'avait pas perçu mon mouvement de recul et son jugement s'appliquait à nouveau à la prestation du lanceur de javeline. Pas à moi. Cet homme était inconnu à mes yeux, mais il était réputé dans mon estime. On s'était souvent battu autrefois, lorsque je possédais pas encore mon grade de Maître de Guilde. Je ne connaissais ni son nom, ni sa famille. Il était toujours ici, à l'aube, en train d'attendre un quelconque adversaire. Un peu décevant avait-il dit ? Un sourire ironique étira mes lèvres.

Tu pourrais faire mieux ? s'enquis-je d'une voix détachée.

Il haussa les épaules.

La ligne victorieuse est à quatre-vingts mètres. Pas très difficile de la franchir quand on est bâti comme mes membres. En revanche, leurs muscles ne leur serviront à rien lorsqu'il découvriront le calme et l'intelligence... Beaucoup l'ignorent encore, mais cela sert beaucoup lors d'un combat.

Je retins de justesse une réplique moqueuse. Une clameur enthousiaste s'éleva des gradins glaciaux. Un deuxième homme, un deuxième concurrent, un colosse chauve, torse nu, les épaules incroyablement larges, venait d'expédier sa javeline bien au-delà de la ligne rouge, enflammant les yeux de l'homme qui se trouvait à mes côtés. La javeline. Première épreuve pour devenir un tireur d'élite. La précision devait être parfaite. Je me rappelais encore de la palpitation au rythme des joutes et les acclamations des spectateurs lors de ma promotion Major. Mes membres bouillonnaient de retrouver le combat, suite à l'altercation avec Lucifer, j'appréhendais de passer mes journées assise sur des gradins devant des prestations de quelques hommes qui s'entraînaient pour des épreuves que je jugeais soporifiques.

Tellement de bruit, tellement de monde... avais-je rétorqué en haussant les épaules pour montrer le peu de cas que je faisais du guerrier positionné dans l'arène avec sa javeline et ses ambitions.

Il n'y avait aucun bruit pourtant, mais dans ma tête, tout me semblait bavard. Mon regard montrait l'obscurité depuis quelques temps, ma mine était devenue livide, ma chevelure dévoilait une noirceur similaire à une rose dont on avait gorgé sa couleur vive. Après presque plusieurs années de séparation et des retrouvailles intenses datant de quelques jours à peine, ma route et celle de Lucifer allaient peut-être de nouveau diverger, peut-être pour longtemps. Une raison suffisante pour que j'accepte de supporter la promiscuité des gradins. Mais avais-je réellement encore accepté l'absence de mon côté machiavélique ? Mais on m'interpella vite en me prenant légèrement par le bras. L'homme pointillait son bras vers un nouvel arrivant. Ce dernier possédait de longs cheveux roux nattés dans le dos, jeune, la démarche assurée, venait de pénétrer l'arène. Moins grand que le colosse chauve, il avait des épaules aussi larges et une musculature encore plus impressionnante. Il bomba le torse et se dirigea à grands pas vers l'aire de lancer. Je plissai les yeux pour discerner son visage. J'avais côtoyé de nombreux guerriers venant de Fiore tout entier. Mais celui-ci me paraissait beaucoup plus puissant. Après avoir soupesé sa javeline, il venait de s'élancer sur le sable blanc de l'arène. Au terme d'une brève course, explosion de puissance plus que classique prise d'élan, il libéra sa javeline. Je compris aussitôt que son entraînement lui était acquis. Le lancer était parfait. À la fin d'une interminable trajectoire, l'arme se ficha dans le sable, une vingtaine de mètres au-delà de la ligne rouge.

N'inversez pas nos rôles, s'il vous plaît. Le blasé suffisant, c'est moi. Vous, vous êtes la rebelle solitaire.

L'humour dans sa voix et la flamme ardente dans ses yeux cobalt chavirèrent mon calme. Ne jamais se limiter à l'apparence des choses et des êtres... Je soupirai... Un nouvel homme se dirigeait vers le centre de l'arène, il était beaucoup plus squelettique que les autres.

Celui-ci n'a aucune chance... Ses entraînements, vu sa corpulence, ont l'air d'être très limités.

Je le fis taire d'un geste. L'humain qui venait d'entrer dans l'arène n'avait ni la stature du colosse chauve ni la musculature du roux. De taille moyenne, les cheveux très courts, la peau burinée par le soleil, il dégageait toutefois une aura de puissance que ne possédait aucun des deux anciens guerriers qui l'avaient précédé. Je me ravisai. Ce n'était pas seulement de la puissance. Sa manière de se mouvoir. Souple et concentrée à la fois. Sa façon de regarder. Sans rien fixer mais sans que rien ne lui échappe. L'impression qu'il donnait d'être prêt à faire face en une fraction de seconde à n'importe quel événement. L'homme saisit la javeline que lui tendait un des assistants, prit trois pas d'élan, bras tendu derrière lui et la projeta vers le ciel d'un geste ample et maîtrisé à la perfection. Fluidité, force. La javeline franchit la ligne rouge, poursuivit son vol comme si elle avait été oiseau et non arme de métal, dépassa les traces laissées par les lancers des concurrents précédents avant de se ficher dans le sable, juste devant le mur de l'arène. Le record ? Pulvérisé. Les mots sont des armes, les mots sont des dons, les mots ne se gaspillent pas... Je venais de franchir la partie creuse de cette aréna afin de me lancer à l'assaut du dévers qui me surplombait. J'allais tomber... Prise de conscience limpide : j'allais véritablement tomber autant psychologiquement que physiquement. Je repensais toujours et encore à Lucifer, les abysses me réclamaient de plus en plus, comme si un aimant m'attirait vers le gouffre. Tension et fatigue fuirent mes membres. Je me disais souvent « Non, relève toi, ne succombe pas à la puissance de l'Enfer... », mes mouvements retrouvèrent leur fluidité habituelle et mon cœur un rythme normal. Je m'accordai même le luxe d'interrompre le tombé en sortant mon épée de son étui.

Lorsque je ne serai plus là pour vous rassurer, demoiselle, lorsque je ne serai plus là à l'aube, demoiselle, il n'y aura plus personne pour vous pousser à des actes aussi stupides que l'ascension de votre côté luciférien. Vous n'aurez donc aucune raison de tomber ainsi. Je tiens toutefois à vous signaler que, votre formation se trouvant loin d'être achevée, vous essayerez de multiples fois de trouver un goût obscur à la vie, mais vous ne trouverez que néant. Abandonnez cette idée, demoiselle... Retrouvez vos raisons et vos valeurs au lieu de vouloir retrouver ceux d'un homme qui a changé...

... Un redressement de tête... Un regard approfondi... Une pensée... Méditer.


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Dernière édition par Johanna Célès le Jeu 19 Fév - 9:04, édité 1 fois
Aaron Drussel

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MessageSujet: Re: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptySam 5 Avr - 12:13


Je me souvenais de cette époque comme si c'était hier. Les douleurs que je subissais, les expériences dont j'étais le sujet. Les scientifiques n'étaient pas des enfants de cœur, loin de là. Toujours plus assoiffés de connaissance et de puissance, ils ne reculaient devant rien pour satisfaire leurs pulsions. Le climat qui régnait dans ce laboratoire était des plus malsains. Tous les jours, les enfants que nous étions devions puiser dans nos réserves afin de réussir à ne pas flancher sous le poids de la pression subie. Combien de fois ais-je pensé au suicide ? Combien de fois ais-je prié pour que tout cela ne soit qu'un cauchemars, pour que les aiguilles qui s'enfonçaient sous ma chair n'étaient qu'illusions ? Cependant, je vivais dans le dénis à l'époque. Qui aurait bien pu venir nous sauver ? Nous étions des bêtes à la botte de personnes peu scrupuleuse qui ne cherchaient que le bénéfice. Seul. J'étais constamment seul, perdu au milieu de la masse. Étrangement, le fait que nous soyons tous dans la même galère nous empêchait de nous regarder droit dans les yeux. Aucun groupe ne se formait, aucune amitié ne se créait. Rien. Nous n'étions rien. Ce qui m'a le plus marqué je pense, c'est le sang. Ce liquide âcre jonchait les murs de chaque pièce, chaque recoin de nos chambres. L'odeur qui en exhalait en faisait vomir plus d'un. D'où venait toute cette hémoglobine ? De nos corps, bien entendu. Tous les jours, des coups de fouets nous étaient attribués afin de tester la solidité de notre enveloppe charnelle. Beaucoup d'entre nous résistèrent... quelques mois. Puis, les premières morts commencèrent à pointer le bout de leur nez. Là, cette étrange sensation de paranoïa s'imissa dans tout les esprits. Qui serait le prochain ? Combien de temps se passerait-il avant que nous ne finissions tous par y laisser notre peau ? Tel un feu sous la pluie, l'embrasement de mon cœur et de mon âme commençais à flancher.

C'est là qu'elle arriva. Douce, gentille, aimante. Ce fut le seul repère que j'eus durant cette période de ma vie. Maria la calme, la sereine, celle qui m'aimait et me consolait. Je crois qu'elle n'avait ce genre d'attention qu'avec moi, comme si mes plaintes la touchait personnellement. Une aura empathique virevoltait autour d'elle, me forçant à la considérer comme une sorte de figure maternelle que je n'avais jamais eut. Je la remercie encore aujourd'hui et, même si j'ai changé depuis, je peux dire qu'elle fut la seule ancre que j'avais dans ce monde, me permettant de ne jamais flancher. En grandissant, j'ai appris qu'elle n'était cependant pas ignorante de la situation autour d'elle et qu'en ne réagissant pas, elle cautionnait les agissements de ses pairs. Mais, allait savoir pourquoi, je ne me suis jamais résolu à lui en vouloir de cette trahison pas totalement volontaire. Sûrement l'appel du gain auquel Maria ni aucun homme censé n'était en mesure de résister. Grâce à elle, j'ai pu grandir, devenir toujours plus fort. Mais pas seulement. Grâce à Maria, j'ai compris pour la première fois de ma vie que le mot "Famille" pouvait avoir un sens. La réunion des sentiments, les avis qui, tout en divergeant, se retrouvent pour un but commun. Je n'avais jamais connu cela jusqu'alors. Et je l'avais retrouvé à Lamia Scale, encore plus fortement. Mais à l'époque, j'étais seul et perdu.

Et le pire dans cette histoire, c'est que je n'étais âgé seulement que de trois ans.

Des cris d'encouragement me sortirent de mes idées. Où étais-je déjà ? Ah oui, au beau milieu des gradins d'un stade, en train d'observer des lanceurs de javelots s'entraîner tant bien que mal, à la sueur de leur bras. Telles de magnifiques rayons, les lances tracées dans le ciel des courbes aériennes qui reliées l'Ouranos et le Gaïa durant le temps d'un envol. Ces athlètes possédaient de véritables capacités physiques et une précision hors du commun. Pour ma part, mes muscles n'étaient pas surdimensionnés mais mon sens de la précision, je le savais, était bien supérieur à celui de ces hommes. On ne pouvait après tout pas tout à avoir dans la vie. Prenant une grande inspiration, je décidais de me lever afin de retourner au quartier général de la guilde. J'avais fait ma petite sortie de la journée, comme je me l'étais imposé, et je pouvais donc retourner m'enfermer dans ma chambre. Mais, alors que je me levais, j'aperçus non loin de moi, assise sur les gradins, Johanna Celès, maître de ma guilde. Un homme était assis près d'elle également.

Je n'avais que très rarement eut l'occasion d'adresser la parole à mon maître. D'après les échos que j'avais eus sur elle, Madame Celès était quelqu'un de plutôt gentil mais assez distante avec les autres. Cependant, elle restait une femme très protectrice envers les membres de sa guilde - c'est à dire nous - et n'hésitait pas à mettre sa propre vie en jeu pour notre bien. Mais, aujourd'hui, je vis que quelque chose la taraudait. Pour le peu de fois que je l'avais vus à la guilde, elle ne dégager pas cette sorte d'aura malsaine autour d'elle. N'allait pas me demander comment, mais j'avais l'intime certitude qu'elle était en proie à des doutes bien plus profonds que ce dont elle ne laissait transparaître. Que devais-je faire ? C'était ma Master après tout, je ne pouvais décidément pas la laisser dans une mauvaise posture. Essayant d'être le plus discret possible pour ne pas la sortir de ses pensées brusquement et vint m’asseoir juste à côté d'elle, les coudes sur les genoux et le regard fixe vers les athlètes au milieu du stade.

Quel beau soleil pour une fois n'est-ce pas, Madame Celès ? Ah, oui, désolé je ne me suis pas présenté. Aaron Drussel, je suis un mage de votre guilde. Nous n'avons jamais eut l'occasion de parler mais je connais très bien votre réputation. Quelque chose ne va pas ?

Cela pouvait paraître bien indiscret de demander cela, surtout à une femme de son rang mais je ne voulais pas la laisser en proie aux tourments qui semblaient enserrer son cœur.

Johanna Célès
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MessageSujet: Re: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptyMer 21 Mai - 14:23













Changer.
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La cour était quasiment vide désormais, ou plutôt, blanche de soleil. Puis une silhouette se déplaça à ma droite. Le soleil était déjà haut et la chaleur étouffante. La matinée se déroula dans un silence quasi complet. Chacun semblait perdu dans ses pensées et les phrases échangées, mise bout à bout, n'auraient pas rempli dix minutes de conversation. Je voyageais à l'intérieur de moi-même. Un homme vêtu d'une simple bure, ou presque, était de haute taille, maigre, les traits émaciés et les cheveux mi-longs. Sa démarche était hésitante. Il avait été trahi par son passé, il consacrait désormais sa vie à servir Lamia Scale. J'étais toujours assise sur ces gradins tandis que Aaron arrivait et dans la même seconde, l'homme auprès de moi s'écarta et puis s'en alla dans une brume complètement livide et floue. Pensée... Si les compétences des hommes qui vont suivre, dans leurs résonances mutuelles, ne composent pas d’eux-mêmes un spectacle dimensionnel, rien de ce que je pourrai faire pour être émerveillée n’y pourra changer quoi que ce soit à un résultat positif sur mon jugement. Après la perception du détail, vient l'instant du choix. Si la réflexion s'appuie sur le doute, le choix en est exempt. Ses maîtres-mots sont pertinence et efficacité. Nul ne redoute de notre futur proche. Suis-je belliqueuse ? Dois-je avoir besoin d'un second commandement auprès de moi ? Suis-je à la hauteur de mes capacités afin de gouverner correctement une guilde ? Suis-je assez fidèle à mes convictions ? L’idée d’être fidèle à soi-même, ou à l’humanité qui est en soi-même, ou encore l’idée de l’âme partant en voyage, se trouvant d’abord perdue au monde, et exigeant un refus de la société et surtout peut-être de la société démocratique. Perdue... Je me visais à encourager une reconnaissance mais il ne fallait pas que mes membres aient l’impression que j'avais été légèrement dans un état obscure. On m'avait proposé une configuration différente des voies intellectuelles déjà explorées par de nombreuses personnes qui avaient été dans la même situation que moi mais dont ceux-ci se détournaient parfois prématurément pour des raisons qui leur sont propres, en particulier, des désaturations soudaines. La revendication implicite que j'opposais, c'était que les membres de Lamia Scale devaient montrer qu'ils étaient soudés et courageux.

Je connais avec exactitude les membres que j'ai sous mon aile, Aaron... Inutile de te présenter. s'enquis-je d'une voix détachée.

J'avais provoqué les Enfers dans mon esprit. J'avais complètement déshonoré mon grade en m'exprimant ainsi devant Aaron. Il y avait un silence qui complétait la suite dès mes dires et ce silence n'était pas juste calme. Non, il était ignorant. Il ignorait nos deux visages. M'excuser . Non. Il y avait quelque chose qui me bloquait d'ouvrir la moindre syllabe de mes lèvres. Mes mots ne voulaient pas sortir et je restai là, planté comme un Maître de guilde sans fonction principale. Je n'étais qu'une narration qui mêlait les Diables et les Humains. Je m'enfonçais dans un long cauchemar, d'où j'émergeais à plusieurs reprises pour être confrontée à une terreur. Je n'avais pas ce sens d'être une tueuse implacable mais j'avais ce courage de le devenir si besoin. Toutes les choses que je redoutai, pour moi et mes coéquipiers, me revenaient avec tant de précision que je ne pouvais m'empêcher de les croire véritables. Il était vrai que j'avais un passé rapproché de Drussel. Soif de vengeance... Toute ma famille avait péri. Les ennemis de cet acharnement n'avaient épargné personne ce jour-là... Après avoir été détenue dans la Tour du Paradis, j'étais délaissée pour morte jusqu'à qu'on me tendait une main assez puissante pour me redresser sur mes pieds éreintés. Ce jour-là je me jurai de revenir face aux mages noirs que pour les voir à feu et à sangs. Je fus nourri et formé par les meilleurs Chevaliers runiques de Fiore... jusqu'à que nuls ne puissent égaler mes prouesses à l'épée. On avait été surpris par mon dévouement. On dit que j'ai vendu mon âme à la mort moi-même car je me suis créée un lien avec des mages noirs. Soif de vengeance... Je le regardai droit dans les prunelles afin de dissimuler l'obscurité qui me voilait.

Tout va bien. Je contemple les multiples talents présents dans l'arène...

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Dernière édition par Johanna Célès le Jeu 19 Fév - 9:12, édité 1 fois
Aaron Drussel

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MessageSujet: Re: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptyDim 25 Mai - 22:39


Le coeur léger, l'âme lourde. Voilà l'êtat d'esprit dans lequel je me trouvais à présent. Des remords tiraillaient tout mon être lorsque je voyais ma Master qui semblait en proie à de terribles tourments auxquels elle ne pouvait échapper. Johanna avait beau faire comme si de rien n'était face à moi et afficher un visage impassible comme à son habitude, tout le monde dans la guilde la savait blessée de l'intérieur. Et pourtant, on vivait avec, on faisait comme si de rien était, certainement dans le but de ne pas l'embarrassée. Après tout, c'était notre Master, notre maître de guilde incontestée à la place plus que méritait. Bien que je ne connaissais pas son histoire, je ne pouvais me permettre de douter des épreuves qu'elle avait du affronter pour arriver à ce poste et je ne pouvais donc m'empêcher de la porter en estime rien que pour ce fait. Notre chef, dans le calme comme face à la tempête. Voilà l'image qui, depuis mon entrée à la guilde, trottait dans mon esprit lorsque je l'apercevais. Non, je ne passait peut-être pas énormément de temps avec mes compagnons de guilde mais je connaissais assez de choses sur eux à travers les maigres discussions qu'on aient pu engager. Cependant, Johanna était la seule personne avec qui je n'avais réellement parlé. Quelques bonjours par-ci par-là, des formules de politesse, plus une marque de respect mutuel que d'une franche amicalité. Cela ne m'empêchait pas malgré tout de m'inquiéter pour elle comme tout autre compagnon d'arme. Car oui, notre Master était avant tout une des femmes les plus puissantes et influentes du royaume, notamment par son grade mais également par son habileté au combat qui en faisait une personne exceptionnellement fortes. N'importe quel homme de bas étage - moi le premier - aurait été incapable de résister à son courroux. Le pire dans tout cela, c'était qu'elle était incroyablement jeune, bien plus que la majorité des maîtres de guilde que je pouvais connaitre. Elle possédait une aura rappellant la douceur d'un ciel nuageux mais qu'on sentait pouvoir s'emballer d'un moment à l'autre pour déverser sur le monde des éclairs de rage à flot.

Je connais avec exactitude les membres que j'ai sous mon aile, Aaron... Inutile de te présenter.

Son regard semblait lointain, comme si elle ne me portait une réelle attention, ce qui confirmait ma thèse selon laquelle elle ne se sentait pas dans son êtat normal. De plus, ses paroles m'interpellèrent : comment ça elle me connaissait avec "exactitude" ? Il était vrai que j'avais du remplir un formulaire afin de détailler ma vie lors de mon inscription à la guilde mais je n'avais aucunement fait mention de mon passé un peu trouble. Avait-elle fait des recherches sur moi ? Après tout, rien ne l'aurait empêché d'enquêter sur mes activités avant de rentrer dans sa guilde. Et puis, ses yeux me troublaient, comme s'ils pouvaient percer à jour les moindres recoins de mon âme. Comment réagirait-elle si elle venait à apprendre mes antécédents dans la face obscure du royaume de Fiore ? Mon renvoi serai très certainement imminent. J'avais caché toute cette partie de ma vie à tout le monde, même à mes amis les plus proches. Pourtant, j'aurais eus de nombreuses occasions de le raconter à Kalindra ou à Bryan pour ne prendre qu'eux pour exemple. Mais non, la peur d'une sanction m'avait à chaque fois retenue. Pourtant, ce poids de ne pas pouvoir en parler à quelqu'un me tiraillait bien plus que je ne voulais me l'admettre. Il allait bien falloir que j'en parle à quelqu'un un jour pour tenter de me libérer de ce sentiment d'éternel menteur. Quite à tout révéler, autant le faire directement à la personne la plus à même de juger de la punition que je recevrais. Mon rythme cardiaque s'accélérait tandis que j'y pensais. Juste à côté de moi se trouvait la personne qui déciderait de mon sort si j'avais le courage de lui révéler la vérité. Non, je devais me lancer.

Master Celès-san ? J'aurais une confession à vous faire si vous le voulais bien. Je laissais une pause dans ma phrase afin de bien juger si j'étais sûr ou non de mes prochaines paroles. Cependant, je voulais vous demander avant tout votre entière compassion et de ne pas me juger sévèrement par la suite.

Les larmes aux bords des yeux, je laissais retomber mes bras. De sa réponse dépendrait de mon avenir au sein de la guilde. Mon organe cardiaque battait la chamade contre mon abdomen. J'entrevoyais cependant une lumière au bout de ce tunnel dans lequel je m'étais enfermé depuis si longtemps : révéler la vérité me condamnerai peut-être à une errance sans fin ou à un très long séjour en cachots mais je me devais de prendre ce risque, tout du moins afin de me libérer de ce poids qui me pesait depuis bien trop de temps.

Johanna Célès
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MessageSujet: Re: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptyLun 26 Mai - 0:22













Une réalité.
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Sévèrement... Je haïssais les mages noirs sévèrement... Je m'entraînais sévèrement... J'exprimai mon courage sévèrement... J'optimisai un nouvel avenir sévèrement... Je travaillais sévèrement... J'affrontai ma peur sévèrement... Je fuyais... sévèrement.

"FLASHBACK : Fuite lors de l'attaque des mages noirs à Rosemary"

Je m'étais plaquée au sol, le nez dans la boue, tentant désespérément de disparaître sous l'épaisse couche de feuilles mortes gorgées d'eau, toute ma volonté concentrée sur un seul objectif : devenir invisible. Inaudible. Inodore. C'était une question de vie ou de mort. Non. Pas de vie ou de mort. Bien plus que ça. Un froid glacial s'infiltrait au travers de mes vêtements trempés et la blessure à ma cuisse irradiait une douleur presque insupportable. Je me mis à grelotter, incapable de maîtriser les tremblements de mes membres, les claquements de mes dents. Les pas se rapprochèrent sans que je parvienne à en localiser l'origine avec certitude. Si c'était un villageois de Rosemary ou un mage noir. Si c'était... Je fermai les yeux, me concentrant sur l'image à Elle. Pas l'image qui m'avait révoltée quelques jours plus tôt quand j'avais enfin réussi à l'apercevoir. Celle qui me hantait depuis le début et me donnait la force de poursuivre. La force de survivre. Je me concentrai jusqu'à ce que plus rien n'existe que mes yeux immenses d'un émeraude intense... et, une fois encore, la magie opéra. Les tremblements s'espacèrent, la douleur reflua, les feuilles détrompées et les branches brisées sous lesquelles je m'abritai cessèrent de s'agiter, ma respiration s'apaisa. Il était temps. Un grognement sourd retentit à moins de dix mètres, qu'un ordre sec fit taire. Aussi silencieuse qu'une écharpe de brume, je m'enfonçai un peu plus dans l'humus, retins mon souffle, ne fus plus qu'une chose sans vie perdue sous les frondaisons d'une forêt sombre, au milieu de la journée. Au milieu de nulle part. Je me remis à respirer. Lorsque je fus certaine que le danger était passé, je me redressai en évitant de m'appuyer sur ma jambe blessée. J'écoutai attentivement l'obscurité et, ne percevant que les bruits de la nuit, je passai à l'action. Je me glissai comme une ombre entre les troncs vifs de mousse, traversai la piste que surveillait les ennemis, puis me faufilai dans un fouillis de buissons épineux avant d'atteindre la clôture.

La clôture ! Pourquoi n'avais-je eu de méfiance la première fois que je l'avais aperçue ? Un grillage d'acier de plus de trois mètres de haut, sa base coulée dans le béton, son sommet recourbé vers l'intérieur et imparable d'empêcher les intrusions... et les évasions. Son existence présageait d'autres protections. Des alarmes voir même des pièges. C'était évident, pourtant, j'avais oublié de réfléchir, oublié l'enseignement des meilleurs Chevaliers Runiques, oublié la simple prudence. Tout à ma joie de me sentir si proche d'Elle, j'avais foncée tête baissée. J'avais faillie y perdre la vie. La vague surgit de ma mémoire, me contraignant à faire une pause pour laisser à mon cœur le temps de se calmer. Après avoir franchi le grillage grâce à un arbre qui, depuis, avait été abattu, je m'étais approchée du premier bâtiment. Je touchai au but lorsque mon pied avait arraché un fil tendu dans l'obscurité d'une ombre. Je trébuchai sous ma propre humiliation alors que j'avais réussie à me rattraper au niveau de l'endurance. Je m'étais enfuie de l'attaque offensive. Une dizaine de mages noirs sur les talons, j'avais bondi, saisi une branche basse providentielle, m'étais hissée dans l'arbre. Le fil barbelé avait alors mordu ma cuisse. Profondément. Lorsque j'avais atterrie de l'autre côté de la clôture, je n'avais pu retenir un cri de douleur tandis qu'un liquide chaud se mettait à ruisseler le long de ma jambe. En boitillant, je m'étais enfoncé dans la forêt, persuadé de me trouver hors danger. Je me trompai...

J'avais couru, grimpée, sautée, je m'étais cachée, terrée, parfois à moins d'un mètre de mes poursuivants. Je les avais observés arriver dans mon village, la gorge nouée par leur sadisme. Des hommes vêtus de noir, quelques-uns armés de fusils d'assaut magique, le visage fermé de mages professionnels. Ou de tueurs à gages. Et pendant tout ce temps, mon sang coulait. J'avais profité d'une brève accalmie dans la traque pour panser ma blessure avec un morceau de tee-shirt, tressaillant lorsque mes doigts avaient palpé la largeur de la plaie, réprimant une plainte lorsque j'avais remonté mon pantalon. Je m'étais enfui. Ils n'avaient abandonné leur chasse qu'à l'aube, me laissant anéanti de fatigue et de peur au fond d'une combe, blotti derrière un éboulis. J'avais tremblé jusqu'à ce que je basculai brutalement dans un sommeil profond et sans rêves. J'avais attendu quatre jours avant d'oser une nouvelle tentative. Quatre jours durant lesquels je m'étais nourri que de la brassée de pommes volées dans une ferme proche de Rosemary. Quatre jours durant lesquels j'avais prié pour que les mages noirs l'oublient et que ma blessure ne s'infectait pas.

"FLASHBACK : Fin"

- Master Celès-san ? J'aurais une confession à vous faire si vous le voulez bien.

Je le regardai d'un regard inexpressif. Non, en fait, je ne voulais pas le regarder. J'ignorai son intention de me parler mais il continua...

- Cependant, je voulais vous demander avant tout votre entière compassion et de ne pas me juger sévèrement par la suite...

Mes prunelles changèrent de direction après cette phrase qui avait évoqué un tel courage. Je m'étais évadée de mon analepse... Mais mon corps resta présent.

Tu recevras le châtiment de ton acte quoi qu'il en soit. Quelle est ta confession, Aaron ? Celle d'être un mage incapable ? Celle d'être un humain qui souffre de son passé ? Celle d'être un puissant mage ? Celle de déserter la guilde ? Ce sont des balafres qui vont te faire avancer. J'en suis l'exemple. Mais tu n'es pas du genre à être des cas que je viens de citer. Tu es un brillant guerrier au passé remarquable. Remarquable ? Pourquoi ? Puisque tu es devenu maintenant l'un des Lamia Scale et que sans ton courage et ta force, tu ne serais pas venu jusqu'ici. enchaînais-je d'une voix sans relâche.


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Dernière édition par Johanna Célès le Jeu 19 Fév - 9:21, édité 1 fois
Aaron Drussel

Aaron Drussel

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MessageSujet: Re: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptyLun 14 Juil - 16:06


On me faisait confiance. Pour la première fois depuis un très long moment, quelqu'un avait l'espoir que je puisse être un homme sur qui on pouvait compter. Courageux ? Valeureux ? Voilà les termes en lesquels Madame Celès avait eut la force de me définir. Je n'étais pas de ces hommes qui prenaient leur responsabilité habituellement. Au contraire, même si je n'osais me l'avouer, j'étais plutôt quelqu'un de lâche, qui passait son temps à se ressasser le passé plutôt que de vivre dans le moment présent. Un passé qui n'avait de cesse que de me détruire, de me pourrir, de m'empêcher de vivre correctement. Combien d'âmes avais-je chagriner ? Combien de foyers avais-je détruit ? Est-ce que la vie avait-elle eut raison de me laisser découler en son sein une nouvelle fois ? Pourquoi m'accorder une seconde chance là où je ne lui en avait laisser aucune ? J'avais été si cruel, si immoral, si malvenu. Pourquoi donc continuer à vivre ? Continuellement je serai tourmenté par ces voix innombrables qui criaient à mes oreilles leur besoin de délivrance. Mais elles n'étaient plus. Plus que des voix. Puisque je les avait privé de leur corps, de leur âme, de leur vie. J'étais un monstre. Un ancien monstre, mais un monstre tout de même. Je ne pouvais me résoudre à vivre autrement qu'en portant le poids de la douleur que j'avais engendré autour de moi. Je ne pouvais rien ignorer, rien oublier, rien effacer. J'étais lâche, tout simplement.

Je regardais Madame Celès fixement, à la suite de son discours. Elle imposait une telle prestance, une telle bonté que personne ne pouvait passer à côté d'elle sans se retourner sur son passage. Dans sa voix, dans son expression, dans ses mots, je pouvais très bien deviner que son éloge en disait long sur sa vie : elle aussi avait un passé douloureux, traumatisant. Mais elle restait forte, puissante, contrairement à moi. Je devais me lancer. Je devais tout lui avouer, prendre sur moi, assumer les conséquences de mes actes. Plein de désespoir, je ne vivais que pour ce moment. Ce moment où je devrais expier chacun de mes péchés. C'était mon moment, pas de gloire non, mais de délivrance.

V-Voilà, si je vous ai demandez de ne pas me juger, c'est car ce que j'ai fais par le passé, je le regrette au plus profond de moi. Pour tout vous dire, j'ai arraché la vie à certaines personnes, j'ai volé leur innocence à de nombreux enfants, j'ai torturé pour survivre. Bien que je fus moi-même enfant de laboratoire, je n'ai pu m'empêcher d'être manipuler une nouvelle fois. Mais je ne vais pas vous dire que ce n'était pas ma faute. J'assume entièrement la responsabilité de mes actes, je vis chaque jour avec les regrets de mes actions passées. Je ne peux que vous dire que je n'ai de cesse que de demander pardon aux Dieux pour cela, mais que je n'ai pas de répits dans ma douleur. J'ai peur. Oui, je vous l'avoue, j'ai peur. Que l'on découvre mon secret, que l'on me juge, que l'on me rejette.

Pourquoi ? Pourquoi mes joues me semblaient-elles si humide tout d'un coup ? Je mis une main en dessous de mes paupières. Des larmes ? Pourquoi donc coulaient-elles ? Je suis un homme. Un homme ça ne pleure pas. Ça n'a pas le droit de pleurer. Encore moins devant une femme. Cependant, je n'arrivais à stopper ce torrent démentiel qui commençait déjà à trouver sa fin sur mes genoux. J'avais honte. Honte de moi-même. Mais je ne pouvais m'arrêter là.

J'ai vécus seul tout le long de ma vie. Je n'ai jamais eus de famille, je n'ai jamais eus d'amis, jamais personne à qui me confier. Durant toutes ces années, je n'ai pu parler qu'à la partie la plus sombre de mon âme, celle que j'alimentais chaque jour un peu plus avec ma haine et ma rage de ce monde qui m'entourait. Jusqu'au jour où elle a prit le contrôle sur mon corps, sur mon esprit, sur ma vie. Je haïssais. Je haïssais tout le monde autour de moi, tout ces adultes qui ne pouvait s'empêcher de me martyriser. J'ai eus peur. Et cette peur c'est transformé en rage. En rage de vivre, en colère immense contre tout autour de moi. J'ai alors intégré une guilde noire. Mais j'ai eus peur, une nouvelle fois. J'étais seul. Et vous savez ? J'ai peur, encore aujourd'hui. Je sais que Lamia Scale est comme une famille, mais j'ai peur que l'on découvre mon secret, que l'on me rejette. J'ai envie de vivre normalement, au moins une fois dans ma vie, d'avoir un endroit dans lequel je compte pour quelqu'un. Car j'ai tout simplement peur.

Je mettais mes mains contre mon visage, honteux de ces larmes qui m'empêchait de voir correctement. J'avais tout dit, tout livré de ma vie. Mais j'avais peur, oui j'avais peur. Tant que la sentence de Madame Celès ne serai pas tombé, j'aurai peur. Pourquoi donc étais-je si lâche ?

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MessageSujet: Re: Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel]   Le cerveau enchaîné. [Johanna Célès & Aaron Drussel] EmptyMar 22 Juil - 21:02













Compréhension.
« FEAT AARON DRUSSEL »




L'arène, taillée avec de la roche, était éclairée par un judicieux système de miroirs captant et distribuant la lumière du soleil. Cette matinée toutefois, ma curiosité attisée par l'étrange attitude de Aaron, j'optai pour comprendre un peu mieux le passé de mon interlocuteur. Je me tournai vers la glace qui reflétait nos visages. Je jetai un coup d’œil à mon reflet.

Courtes mèches roses, visage étroit, presque émacié, corps fin et musclé, paumes calleuses. Et pourtant, c'est toujours moi. Transformée, certes, mais toujours moi. Malgré les hauts et les bas. Une seule vie, de la naissance à la mort. Une vie unique, sans possible retour en arrière, sans remise à zéro des actes, des gestes ou des pensées. Une vie à respecter. Une vie à vivre. Intensément. songeai-je.

Ma première discussion avec Aaron datait de plusieurs mois et pas une seule journée ne s'était écoulée depuis sans que je songe à ce que j'avais appris ce matin-là. Je me détournai et souriais. Souriais, oui... Ce n'était pas un sourire forcé, ni un sourire hypocrite. C'était un vrai. Ce sourire étirait mes lèvres, j'étais... heureuse. Je voulais lui transmettre cette vague de bonheur. Ma main remonta vers son épaule caressant son habit qui lui permettrait de se couvrir du regard des autres. Je m’étreignais un long moment en lui posant sa tête sur mon épaule. Un moment magique... Un moment de compassion. J'entendais les sanglots d'Aaron. Il lâchait cette haine qui l'avait envahie depuis sa terrible enfance. Sa main froissa fortement mon tissu. Mes yeux se fermèrent...

C'est fini... Tu es toi-même désormais... murmurai-je lentement

Je me tenais droite, épaules rejetées en arrière, et rayonnai d'une incroyable assurance. Les mots que je lui avais confiés étaient la fin d'une vie atroce. La solennité inhabituelle vibrant dans ma voix et la discrète tension dans mon maintien requéraient ma totale sincérité. Après avoir échangé quelque satisfaction, je me levai et lui proposai de retourner à Lamia Scale. Il fallait changer complètement. Physiquement.

Une fois rentré dans l'établissement, nous pénétrâmes dans ma chambre. C'était assez osé d'emmener un membre dans ma chambre mais il fallait marquer une fin. Je m'agenouillai face à un coffre et, en l'ouvrant, il vit de multiples vêtements aux couleurs de la guilde. De prime abord, ils n'avaient rien d'impressionnant. L'un d'entre eux se démarquait. Plissée, flasque, cet habit ressemblait davantage à une combinaison taillée dans un tissu terne à la mythique peau de métal.

Nous allons te donner une nouvelle apparence. Plus vive, plus joyeuse. Cet habit plissé t'ira à merveille je pense. Elle reflète le courage et la force. déclarai-je en caressant le doux tissu de l'habit

Au contact du vêtement, je tressaillis. Une vibration chaude et caressante partie mes doigts venait de remonter jusqu'au col. C'était comme si... C'était stupide pourtant, un bref instant, j'avais eu l'impression qu'il était vivant. Je l'observai de près. La refermer serait plus difficile que l'enfiler. Il y avait ni bouton ni lacet prévu à cet usage. Elle pourrait même lui apporter une seconde peau.

Tu es maintenant un véritable Lamia Scale. lançai-je en me redressant avec sourire. Je me retournai ensuite vers Aaron. Tu seras l'hôte de ce tissu. Il définit la perfection et la bravoure de Lamia Scale.

Ma main se tendait en direction d'Aaron. Celle-ci enfermée une renaissance. C'était le pouvoir de renaître avec une autre personnalité.



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