Mission for a toy

Le soir tombait à peine, étendant un long manteau de fraicheur sur l’immense Désert Nérobi. La fraicheur petit à petit tombait sur ces plaines de sables fins, contrastant avec la chaleur qui régnait durant la journée et qui, pour quelques heures encore, était maitresse du sol. Bientôt les températures atteindront les négatives, faisant de cet endroit un véritable enfer. Au loin un lézard se déplace lentement, encore tout étourdi par la chaleur suffocante qui avait dominé durant toute la journée. Non loin, et presque à la même vitesse, une silhouette, seule, traversait les étendues désertiques de Nérobi. Elle avançait tête nue, les bras et le dos dégagé de tous vêtements qui auraient pu l’étouffer sous cette chaleur. Un simple sabre dans le dos et rien d’autre comme bagage. C’était une femme au physique remarquable, qui avançait d’un pas certain, calculé et fluide. Pour beaucoup ce physique ne rappelait rien, mais pour quelques personnes ce visage était celui d’Alowin Ronslay, l’une des six généraux de la guilde noire Oracion Seis. Soudain elle s’arrêta face à ce qui semblait être une dune surplombée d’un énorme rocher. Elle s’en approcha lentement et dans un flash, revêtit sa tenue attestant de son appartenance aux Oracions. Sur son visage dissimulé par un capuchon se trouvait son habituel masque blanc qui avait fait en partie sa renommée. Lentement elle s’avançait vers la dune.

Les légendes sur ce lieu étaient nombreuses ; la plus connue relate que des dragons d’un temps ancien s’y seraient affrontés et que de ce combat serait née cette étendue mortelle. Beaucoup moins discutée, une histoire relate l’existence d’un passage qui mènerait aux entrailles de la terre et au lieu de tous les trésors. Si la première légende ne s’appuyait sur aucun fondement historique ou scientifique vérifiable, la deuxième, elle, était presque vraie ; il y avait en effet un passage secret dans ce désert, mais celui-ci menait non pas au tréfonds de la terre, mais au lieu saint du monde souterrain : le Marché Noir. Un lieu réservé aux criminels de tout le Royaume qui venaient y faire affaires. Un immense réseau tentaculaire qui permettait de rejoindre presque n’importe quel lieu du pays par un nombre de galeries presque infini ; Alowin avait passé des jours à essayer de les traverser pour les connaitre et comprendre leur fonctionnement. Mais il était impossible de toutes les connaitre ou encore de les tracer sur un plan, alors elle avait dû se résoudre à en retenir quelques-unes qui pourraient lui sauver la mise un jour. À savoir celle qui menait à Crocus, pour des raisons de sécurité évidente, celle qui reliait Mac Anu au Marché pour pouvoir faire son shopping, quatre autres qui aboutissaient aux Marécages de la Putréfaction et aux Forêts de Waas, de Tornac et Ancestrale et enfin celle qui l’intéressait : celle qui partait du Désert Nérobi. Celle-ci se trouvait d’ailleurs juste derrière le rocher qui lui faisait face.

Le voyage fut plutôt rapide, s’effectuant dans un silence des plus apaisants et une obscurité protectrice. Il fut très agréable, comparé au bruit qui quotidiennement inondait la place marchande. Mais ce n’était pas pour ces lieux que la jeune assassin avait bravé des températures atroces. Alowin avait quelques affaires à régler dans l’immense guilde de Silent Night qui se trouvait être protégée par le pilier de Baram en charge des assassinats. Elle traversa donc les nombreuses allées et commerces pour arriver jusqu’à l’imposante architecture qui caractérisait le QG de cette guilde. S’avançant d’un pas sûr elle se rendit à la taverne où elle devait rencontrer l’exécutant d’une petite mission. S’asseyant à une table à l’écart des oreilles indiscrètes, elle attendit patiemment que l’on vienne la servir. Tirant un petit calepin, elle relut les notes prises quelques jours au paravent sur son homme : il s’appelait John Doe, membre depuis peu de la guilde, il avait par le passé exercé le métier de voleur. Réputé pour sa discrétion, il était l’homme idéal pour la mission qu’elle souhaitait lui confier. Il ne restait maintenant plus que ce dernier ne se montre.