J'avais l'impression que pour une fois que j'avais décidé de ne pas faire de missions et de me reposer, tout me tombait dessus en même temps. Les entraînements au Kansô, le match contre Ewilan, le voyage pour aller chercher Yuna... J'étais revenu de ce dernier depuis deux jours à peine, et je me reposai comme je pouvais dans ma chambre à la guilde, avec un panneau « Ne pas déranger sous peine de mort violente » accroché à la poignée. Même si ce n'était pas sérieux, j’espérais que ça suffirait à dissuader les autres de perturber mon sommeil. Je me trompais, une fois de plus. J'avais l'impression d'avoir fermé les yeux depuis quelques minutes seulement quand on vint tambouriner à la porte et me réveiller en sursaut, avant qu'un voix, pas forcément désagréable mais dérangeante à cet instant ne m'interpelle. Allant ouvrir en traînant les pieds et l'air revêche, je tombais nez à nez avec Ewilan qui me disait qu'elle partait en mission et que je devais l'accompagner. La prochaine fois que j'ai une idée comme ça, je me tairai...

Elle m'expliqua brièvement qu'il fallait se rendre au mont Hakobe et s'occuper du cas d'un groupe de bandits. Mais elle aurait pu s'occuper de ça toute seule à son niveau. Puis, elle précisa que certains pourraient être des mages. Ah, ça devenait plus intéressant. Mais je pensais toujours qu'elle était parfaitement capable de réussir cette mission seule. En fait, elle devait surtout faire ça pour jouer avec mes nerfs. Bah ! Ça me ferait un peu d'argent en plus, et ça me permettrait de lui sortir cette idée idiote de la tête. Et cette fois, pour me faire comprendre, j'emploierai un langage clair et direct. Fini la subtilité avec elle.
Je n'emmenais pas Blitz avec moi dans un endroit si froid, mais elle avait loué une caravane pour nous emmener sur place. Fort heureusement, elle passa la majorité du voyage à somnoler. Comme quoi, je n'étais pas le seul qui n'avait pas son quota de sommeil. Étant installé dans le coin opposé de la caravane, aussi loin que possible d'elle à moins de sortir, je fermais moi aussi les yeux pour récupérer un peu et être au meilleur de ma forme pour la mission proprement dite. Lorsque nous arrivâmes à destination, je la laissais sortir avant de la suivre et de me retrouver dans un paysage presque polaire. Il ne neigeait pas pour l'instant, mais la température était tout de même assez basse pour que de la buée se forme à chaque expiration. La jeune fille me déclara alors avoir du se débrouiller ici pendant une semaine avec un briquet seulement. Mais la connaissant, elle se vantait sûrement.

Amusant... Répondis-je distraitement en observant les environs. Si nos cibles étaient sur place, elles devaient avoir un abri, comme une grotte, ou une cabane de montagnard. Mais avant de lui faciliter la tâche, je voulais observer de mes yeux comment elle se débrouillait. J'entendis alors sa dernière remarque, comme quoi je m'entraînerais en secret pour la battre, et je souris.

Les gens racontent beaucoup de choses... Et puis, si je me souviens bien, j'ai pas eu besoin de beaucoup de préparation pour te battre la dernière fois, non ? Je fis apparaître une réplique de mon manteau, mais spécialement prévue pour le froid, c'est-à-dire doublée de laine, ainsi qu'une écharpe que je passais sur le bas de mon visage pour éviter de respirer un air trop froid. Puis, je me tournais vers Ewil. Équipe-toi aussi : tu ne seras pas très utile si tu es frigorifiée et qu'il faut se battre. Et puisque c'est toi qui as choisi la mission, on va voir comment tu t'y prends. Tu as une idée de l'endroit où chercher ? Avance et je te suis.

Ewil n'avait pas répondu à ma question, ce qui était quelque peu décourageant. A moins qu'elle ne me prouve le contraire par la suite, j'allais croire qu'elle était venue accomplir cette mission sans aucune préparation. Il y a des mages comme ça qui ne réfléchissent pas plus loin que la prime. Mais bon, même si elle se montrait parfois un peu primaire, et que je ne la connaissais pas tant que ça, j'avais quand même bon espoir que ma camarade ne soit pas si stupide. Après tout, elle avait pensé un peu quand elle m'avait brièvement affronté la dernière fois.

Mais avant que je puisse insister sur ce sujet, le vent se leva rapidement, devenant en quelques instants un blizzard dangereux si on ne s'abritait pas. Fort heureusement, la jeune fille fit la même constatation. Regardant autour d'elle, elle repéra une cavité à une certaine distance et se mit à avancer péniblement dans la neige tandis que je la suivais, n'ayant pas vu l'abri, contrairement à elle. Mais voyant la difficulté qu'elle éprouvait à progresser, je passais devant elle et lui agrippais solidement le poignet.

Abrite toi derrière-moi, tu seras mieux protégée contre le vent ! Et surtout, ne me lâche pas, sinon on est fichus tous les deux ! Hurlai-je pour me faire entendre par-dessus les mugissements du vents. Je n'avais pas eu le temps de voir cette fichue grotte, mais je faisais en sorte de suivre la même direction que celle prise par Ewil au départ, et je n'allais pas me laisser ensevelir comme ça, sur cette montagne, et laisser quelqu'un mourir avec moi !
Après ce qui me sembla une éternité, nous finîmes par atteindre le flanc de la montagne, et je me mis à longer celui-ci, une main tâtonnant pour trouver une cavité tandis que l'autre tenait toujours aussi solidement ma camarade. Après plusieurs minutes supplémentaires, je trouvais notre salut, et entrais rapidement avec Ewil.

Enfonçons-nous plus profondément si on veut être vraiment à l'abri.

Néanmoins, je la lâchais enfin, tandis que je me mettais à frissonner. Pourvu qu'on trouve de quoi allumer un feu. Et que la tempête ne dure pas trop longtemps. Lorsqu'enfin, nous fûmes à l'abri, je grelottais encore, et me laissai glisser le long d'un rocher, épuisé par l'effort et le froid. Mais mieux valait ne pas s'assoupir tant qu'on avait pas allumé un feu.

Tu as trouver de quoi se réchauffer ? Demandai-je en claquant des dents.

Je pensais pouvoir affirmer sans mentir que je n'avais jamais eu aussi froid de ma vie. Et pourtant, on avait eu chaud. Cependant, même si nous étions désormais abrités de la tempête Ewilan et moi, cela ne signifiait pas pour autant que nous étions tirés d'affaire. Des hommes plus coriaces que nous avaient péri non pas à cause de la neige ou du vent, mais bien par la suite car ils avaient été incapables de récupérer l'énergie dépensée pour se mettre à l'abri. Et hélas, cette caverne semblait aussi vide que l'esprit d'un Dragon Slayer... Pas que j'en connaisse beaucoup, mais c'était une expression pour décrire leur style plutôt primaire et irréfléchi.

A cet instant, alors que mon cerveau n'était pas encore complètement relancé, suite à l'engourdissement, ma camarade se rapprocha de moi et proposa une solution alternative pour se réchauffer. Entre son comportement inhabituel, sa proposition étrange et ma lenteur dans le domaine, il me fallut plusieurs secondes avant de comprendre, et plus encore avant de réagir. Me relevant sans un mot, mais écarlate, je fis demi-tour vers la sortie.

Je pense que je vais plutôt tenter ma chance dehors, dans la tempête...

C'est seulement par la suite, lorsque je l'entendis s'esclaffer, que je compris qu'elle n'avait pas dit cela sérieusement, et qu'elle entendait seulement se payer ma tête. L'abominable garce... Je ne savais pas ce qui me retenais de l'attraper par le col et de la balancer dans la neige, avant de lui envoyer un rocher sur la tronche. Ah si, ma conscience...
Quand elle avoua sa plaisanterie, Ewilan me proposa ensuite de bavarder pour passer le temps, en attendant qu'on puisse ressortir. Bonne idée. En plus, comme nous étions seuls, je pourrais être un peu plus franc avec elle au sujet de ce que nous avions discuté la dernière fois. A savoir, sa magie, et les raisons pour lesquelles je souhaitais des informations dessus.

Ha Ha. Très drôle. Mais tu as raison, discutons. Comme tu es moins bête que tu as aimes te donner l'air, je suppose que tu n'as pas été convaincue la dernière fois, et que tu veux savoir pourquoi je souhaite réellement en apprendre le plus possible sur la Magia Erebea ? Et bien la vérité, c'est que je l'ai vu à l'oeuvre une fois, et j'en ai eu... peur.

Elle se foutait de moi ! Je lui révélais un de mes secrets, je lui avouais une de mes plus grandes peurs, et elle réagissait en se gaussant, réduisant ainsi ma situation à une plaisanterie ! Voilà pourquoi je travaillais seul. Voilà pourquoi je ne me confiais jamais !
J'avais eu tort de lui faire confiance... J'aurais du me débrouiller seul. Maintenant, elle savait, ne serait-ce que partiellement, et à la première cuite, cette idiote allait tout déballer.
Je serrais les dents de rage, et je fulminais tellement que je ne pensais même plus au froid. C'est alors que je me calmais un moment et réfléchis. Et si elle l'avait fait exprès ? Non, ce n'était pas son genre. Oui, mais même si elle était parfois un peu idiote, Ewil aimait se faire passer pour plus bête qu'elle ne l'était. De la même manière que je passais pour plus distant que ce que j'étais vraiment. Mais avait-elle pu penser jusqu'à ce point ? Je n'en était pas sûr, mais je voulais bien lui laisser le bénéfice du doute.

Après un instant, alors que ma colère était retombée, elle rentra un peu dans les détails de son hilarité. Le contre-coup de la Magia Erebea ? De quoi s'agissait-il ? Je devais cependant admettre que j'étais sceptique sur ce coup-là. Un mage si puissant et si ingénieux – je devais admettre son talent, à mon grand regret – subissait des effets secondaires de sa magie alors que la miss ici présente s'en sortait sans problème ? C'était difficile à croire, même en ayant l'esprit ouvert. Je ne l'avais pas côtoyé longuement, fort heureusement, mais la seule faiblesse que j'avais pu constater jusqu'ici chez le Dark Knight, c'était une fâcheuse tendance à se surmener jusqu'à l'épuisement total. Faiblesse que je partageais. Et je ne considérais pas son attachement envers ses camarades comme une faille, sinon, ça signifierait que j'avais un point en commun supplémentaire avec lui. Non, en fait, je l'avais déjà. Mais je refusais d'y penser comme à un défaut.

Enfin, elle me demanda ce que je désirais connaître tout en me proposant une démonstration. Il semblait en fait qu'elle ne savait pas trop quoi me dire. Je réfléchis un moment avant de répondre.

Ça ira pour la démonstration, j'ai déjà donné... Non, ce que je veux savoir, c'est ses faiblesses, ses inconvénients, comment la battre, ou du moins lutter contre. Il y a une limite à ce qu'on peut absorber ? Peut-on refaire le plein alors qu'on est en train de réutiliser ce qu'on a absorbé précédemment ? Ce genre de choses, quoi. C'est ta magie, pas la mienne. Comment se fait-il que je sois celui qui doive s'expliquer ?

Oui, la grosse colère était passée, et ce qu'il restait était secondaire par rapport à mon besoin d'informations.

Ma chère camarade de guilde finit par accepter de me dire ce qu'elle savait, un peu à contrecoeur, ça se voyait. Je supposais que vu la rareté et la dangerosité de cette magie, le secret ne se transmettait guère facilement. Cependant, elle imposa une condition qui me rebuta quelque peu. L'appeler Maître ? Cette morveuse mal dégrossie ? Ça me dérangeait, et plus qu'un peu. Mais si je voulais en apprendre plus sur cette Lost Magic afin de lutter contre Lucifer, je ne pouvais pas me laisser restreindre par mes sentiments peronnels. Je devais le faire. Oui mais voilà : il y avait autre chose. Je n'avais jamais appelé qu'une seule personne par ce titre, et c'était Erik. Johanna avait droit au « Master » réglementaire, mais ce n'était pas pareil. Quant à Natsumi-sens... Et mais voilà ! Je pouvais lui donner du « senseï ». ça serait équivalent à ses oreilles, et ça ne heurterait pas mes convenances. J'acquiesçai donc d'un signe de la tête.
Mais ensuite, l'ambiance changea du tout au tout, et pour la première fois depuis que je la connaissais, je fus presque intimidé par la jeune fille. Presque. En tout cas, je compris parfaitement ce qu'elle voulait dire. Elle faisait peut-être un écart à ses règles en acceptant de me révélait quelques informations, mais si je ne les gardais pas pour moi... Soit. Je ne tenais pas à les partager, de toute façon. C'était pour mon usage personnel.

Tu as ma parole que ce que tu me diras restera secret. Senseï. Et si ça peut te rassurer, je n'ai ni frère, ni meilleur ami. Je n'ai même pas beaucoup d'amis, de toute façon. Ajoutai-je pour diminuer un peu la tension palpable, dans cette grotte.

Après avoir enfilé une paire de lunettes simple, sans doute pour se donner un air de maîtresse d'école, Ewilan commença à parler. Au fur et à mesure, elle se mit à écrire à la craie sur une des parois afin de bien appuyer ses mots. Sympa de sa part pour m'aider à enregistrer, mais ensuite, il faudrait tout effacer. Bien que cet endroit ne devait pas être très fréquenté, il serait idiot qu'un secret si précieux à ses yeux soit révélé au premier voyageur qui s'abriterait ici comme nous l'avions nous-même fait. Cependant, j'allais revenir sur ce point plus tard. Pour l'instant, je me concentrais sur le discours de ma camarade. Discours qui ressemblait de plus en plus à une leçon récitée. Elle commença par m'apprendre ce qu'étaient les ténèbres, ce dont elles étaient capables. Selon elle, les ténèbres étaient à l'origine de tout. Et donc, tous les pouvoirs en découlaient. Y compris la Magia Erebea. Celle-ci permettait de tout absorber, afin de ne rien abandonner derrière soi. Tout ce qu'on rencontrait sur notre route servait à notre croissance, à notre progression. En tout cas, c'était comme ça que je le comprenais.

Il semblait de prime abord qu'en lieu et place du fonctionnement pratique de sa magie, ma condisciple était plutôt en train de m'apprendre la mentalité de ses pratiquants, l'état d'esprit nécessaire pour parvenir à employer un art si ancien et obscur. Je ne pensais pas que ça pourrait me servir. Non pas que c'était inintéressant, au contraire. J'apprenais des informations assez captivantes, et qui me permettaient de comprendre un peu mieux la jeune femme en train de me les dispenser. Moi-même, j'avais hésité à apprendre la Magia Erebea afin de pouvoir, peut-être, lutter d'égal à égal avec ma cible. Mais j'avais fini par renoncer à cette idée.
Cependant, je voulais en venir au fait que, même si cette base était commune à Lucifer et Ewilan, le Dark Knight était bien trop complexe pour que je puisse l'utiliser contre lui. J'avais commencé à réunir autant d'informations à son sujet que je le pouvais, et plus j'en apprenais sur lui, plus je me rendais compte, à contrecoeur, de son génie. Il était bien trop prévoyant, trop calculateur pour que j'aie une chance de ce côté-là. Non, je devais trouver la faille dans son armure, et d'après ce que j'avais pu voir le jour où nous nous étions rencontrés, lui, Ren et moi, c'était qu'il tirait trop sur la ficelle. Il se surmenait, et sa magie était sans doute en cause. Je devais donc savoir comment et pourquoi, afin d'en profiter.

C'est donc le pouvoir d'utiliser tout ce qu'il est possible d'utiliser pour devenir plus fort, peu importe les origines de ces sources additionnelles. Je crois que j'ai compris. Senseï.

Décidément, même comme ça, ça avait du mal à sortir... Mais je devais prendre sur moi, car j'avais la nette impression que la leçon ne faisait que commencer.

Ewilan était une camarade, donc une personne de confiance, mais là, elle extrapolait un peu trop pour son bien, et pour le mien aussi d'ailleurs. Elle continuait de me donner des informations utiles, voire primordiales sur le fonctionnement de la Magia Erebea, ainsi que sur ses limites, cependant, elle prétendait pouvoir connaître les faiblesses du Dark Knight car elle employait les même magies que lui. C'était très présomptueux de sa part. Certes, connaître les pouvoirs de quelqu'un, ou mieux encore, employer les mêmes permettait de comprendre ses capacités. Mais cela ne représentait qu'un seul aspect de la personne. À moins que je ne m'abuse, elle ne l'avait jamais rencontré de visu, comme moi. Donc, elle ignorait son caractère, son style de combat, ses pensées... Moi-même, j'en ignorais beaucoup à son sujet, et je ne m'imaginais pas pouvoir le cerner complètement. Chaque individu est différent, et si certains peuvent être rangés dans des cases, d'autres sortent de tout classement envisageable, interdisant ainsi de les attacher à un style précis. N'avais-je pas moi-même tenté d'utiliser le Magnétisme d'une manière radicalement différente de celle qu'Erik m'enseignait ? Certes, j'avais échoué, mais ça voulait dire que même en utilisant les mêmes arcanes qu'un autre, on n'était jamais sa copie parfaite.

Elle déclara ensuite que le point fort de Lucifer était sa défense. Pour ma part, j'avais trouvé celle-ci plus faible que ses capacités offensives. Les deux restaient évidemment très élevées, voire même écrasantes, mais ses protections restaient perméables, comme je l'avais moi-même constaté en repoussant mes limites. C'était si mineur que cela ne pouvait même pas être considéré comme une victoire, mais un espoir, aussi faible soit-il, restait mieux que pas d'espoir du tout.
Ewilan déclara ensuite qu'il était possible que je triomphe du Master de Grimoire Heart si je devenais plus puissant, et m'encouragea dans cette direction. Là, je devais intervenir, mais je décidai néanmoins d'attendre qu'elle termine son monologue. Ayant fini ses leçons, elle repris ses lunettes d'aviateur et brisa le mur de glace d'un coup de poing avant de me demander si j'avais des interrogations.

Oui, ça n'a pas grand-chose à voir, mais pourquoi n'as-tu pas brisé la paroi avec ta magie au lieu de te blesser, idiote ?

Pendant qu'elle appliquait un peu de neige sur sa main endolorie, je soulignai alors un point d'importance, en espérant être assez convainquant. Face à une tête de mule comme elle, j'avais intérêt à l'être.

Juste une chose, que ça soit bien clair : je ne souhaite pas le vaincre. Je ne suis pas téméraire à ce point. Ce que tu m'as révélé servira uniquement à me défendre si par malheur nos chemins se croisaient encore. Rien de plus.

J'avais pris un ton aussi sérieux que possible. Ça me peinait de mentir à une camarade, mais en vérité, je faisais ça pour la protéger. Nul ne devait avoir vent de mes objectifs. Un jour, je lui ferai face, mais je ne devais impliquer personne, surtout pas ceux auxquels je tenais. Elle sembla dubitative, mais je ne pouvais pas faire mieux.
Nous attendîmes quelques heures que la neige cesse de tomber, avant de repartir vers la vallée et le village le plus proche. Inutile de continuer la mission dans ces conditions, on ne retrouverait jamais nos cibles. Mieux valait revenir plus tard. En attendant, direction un endroit bien chaud pour oublier ce froid de canard. Le désert peut-être ?