L'appel des frères [pv Ren]

Sujet: L'appel des frères [pv Ren]

Mer 2 Avr - 23:49

Notes pour bien suivre la lecture:

Pour appâter la fratrie, le génie minuscule fit courir le bruit d'un Dragon rôdant dans ces bois. Nul doute que ceci renforça l'étrange rumeur courant sur ce bosquet. Mais aussi, il allait en attirer au moins un. Cible de choix pour cette moire étriquée. La petite Vertorre savait au fond d'elle qu'elle n'avait à le craindre. Lui le bienveillant fils de Grandine, le puissant grand frère, Ren Ikari. Sachant l'amour absolu qu'il portait à la famille, la petiote pouvait déjà dire qu'il l'aiderait à sauver leur sœur ardente. Car dans son esprit, il était bien impensable de la voir disparaitre. Plus que son héritage, la fille d'Igneel représentait une pièce du puzzle pour sauver l'humanité. Sans une famille soudée, le monde n'aurait plus la moindre chance de pourfendre le Destructeur, le Dragon Acnologia. Voilà le but qui la poussait à revenir en lumière, à braver ses peurs les plus grandes. Terrée en des ombres plus reculées que nulle autres, elle avait assisté à tout. Se navrant alors de la bêtise humaine, comme de sa noirceur tout aussi écœurante que ce qu'elles vivaient toutes.

Au sein de cette forêt dense, elle se sentait en sécurité. Du reste, un farouche gardien veillait sur sa personne, une wyvern noire bien dressée. Le colosse paressait non loin de là. Elle espérait juste qu'un de ses frères ne serait pas assez stupide pour troubler son repos. Tous n'étaient pas aussi sage qu'elle. De ses puits d'or, le petit chaperon contemplait la beauté de la Nature, si belle, si paisible. Bien vite elle sombrait dans la nostalgie de cette époque, là où elle avait vécu ses beaux jours avec son parent. Mais l'ile lointaine ne l'attirait plus, sans lui y retourner n'avait de sens. Sans doute un jour s'y oserait-elle, en sa compagnie. La chaleur du foyer et l'amour du père, voilà qui lui manquait cruellement. Et la pauvre enfant, que trop apeurée par ce monde hostile, avait dû le fuir jusqu'à s'effacer elle-même pour avoir la paix. Aujourd'hui, elle dressait le triste bilan de son parcours. Rien n'avait changé, ou si, l'homme était devenu plus sot. Allant à condamner une sœur. Et la loi du monde des hommes ne pouvait se le permettre.

A son sens, Seika devait comparaitre devant son père. Lisette songeait à faire pénitence également, au près du vénérable et pieux Skyadrum. Sans doute lui pardonnerait-il ses erreurs. En petit penseur, à l'image de son parent lui ayant ouvert l'esprit sur le monde de la pensée, Lisette avait fondé moults théories qu'elle aimerait exposer à celui qui pourrait l'entendre et la comprendre. Encore une fois elle songeait à ce bon frère, lui qu'elle avait invité en ces lieux justement. Par le biais d'une lettre portant son odeur, remise par un sbire devant l'avoir croisé dans une rue bondée. Il n'avait à la redouté puisqu'il avait déjà écrasé le Dragon Fou. Du reste, la lettre manuscrite lui demandait seulement de venir seul, à une certaine date, en cette clairière déjà visitée. Le tout pour discutailler du cas de la sœur, habilement nommée Prométhée enchaîné. Ce ne fut l'enfant qui rédigea ses lignes, juste une autre, une bonne main d'écrivain. Enfin, le message était limpide et alléchant, la curiosité comme le devoir devrait le piquer. Aussi le sentirait-elle venir.

« N'aie crainte Ikari Ren, je viens ici en paix. Avant d'en dire plus, j'aimerais m'excuser pour la conduite de Lie. » Lui soufflerait-elle alors. D'une bien morne voix, sans chaleur ni saveur. Et la silhouette naine ferait lentement volte face. Puis, retirant une sombre mâchoire de tissu, l'on découvrirait son faciès pâle, ses grands yeux sans étincelle et cette robe aux blés souillés.

Dernière édition par Sasaki Omura le Lun 2 Juin - 18:56, édité 1 fois

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Jeu 3 Avr - 16:27

La nouvelle avait été dure à apprendre, jamais je n'aurais pensé que le Conseil irait aussi loin. À mes yeux, ces mages et mercenaires aussi puissants soient ils avaient trahi la confiance de ceux qu'ils étaient chargés de protéger. Certains pensaient sûrement qu'ils avaient bien agi et ils devaient être nombreux, pourtant, ils ne connaissaient pas la vérité. Quatre mages avaient été arrêtés suite à l'expédition que nous avions mené sur l'île de la tour du Paradis; Leito-itoko, Seika-nee, Elena-nee et le Master de Tartaros étaient emprisonnés après avoir lutté à nos côtés contre le fléau que les Dragon Slayers avaient représenté. Et j'étais responsable pour le premier d'entre eux. Parce qu'il était sans doute le mieux placé pour me faire face, parce que je n'avais pas été assez puissant pour ne pas succomber au contrôle du Régalia, parce qu'il s'agissait d'un plan pour transformer les Dragon Slayers en réceptacle, parce qu'il n'avait pas eu le choix de me combattre... Pour de nombreuses raisons, le God Slayer avait dû se retrouver face à moi pour réduire les dégâts que j'aurais pu causer avant d'être libéré de l'artéfact et que je combatte à ses côtés. Il y avait tout de même de bonnes choses : j'avais pu développer ma bi-élémentarité sans l'aide du Régalia des Glaces, j'avais pu aussi déclenché une nouvelle fois la Dragon Force cet état qui me rapprochait de ma mère, j'avais pu entendre que Leito me considérait de la même manière que moi. J'entendais encore les derniers mots qu'il avait prononcés, me nommant comme étant son cousin céleste et accompagnant mon offensive par la magie divine du Ciel. Mais cela ne comblait le vide que j'avais dans le cœur depuis que j'avais appris qu'ils allaient être exécutés, j'allais perdre deux sœurs et un cousin, trois membres de ma famille, trois Slayers qui comptaient pour moi. J'étais déjà mal de m'être évanoui après l'absorption des lacrymas, le laissant se faire emmener sans que je puisse lui venir en aide, mais à présent, j'étais totalement abattu. Je ne faisais aucune mission, je ne sortais pas de la guilde, juste pour faire un tour en ville mais cela restait rare, les Cerbères ne savaient plus quoi faire pour me remonter le moral. J'entendais quelques uns discuter comme quoi le Conseil demandait l'aide des guildes officielles pour protéger le lieu qui allait servir de scène d'exécution pour les mages noirs. Ils voulaient se montrer discrets mais mon ouïe fine les trahissait et je ne pouvais pas leur en vouloir de répondre présents puisque notre guilde était spécialisée dans la protection. Étant un mage de rang S de la guilde, j'aurais dû l'un des premiers à le faire, néanmoins, je n'avais pas le cœur à l'ouvrage, surtout si c'était pour voir ma famille se faire exécuter sous mes yeux.

N'arrivant pas à faire le point sur mes pensées, je décidais de m'occuper l'esprit en allant dans la cité pour vérifier si personne n'avait besoin d'aide. Un mage guérisseur était souvent demandé pour de multiples raisons et me charger de soigner les habitants de la ville m'aiderait sans doute à chasser la morosité qui me gagnait. Toutefois, tout avait l'air d'aller bien si ce n'était que le sujet de conversation dans toutes les rues restait la mise à mort des mages noirs, me mettant encore plus mal à l'aise que je ne l'étais déjà. Un autre point était étrange, plusieurs parlaient du fait que la légende comme quoi un Dragon était dans la forêt d'Iria serait finalement vraie alors que j'avais passé beaucoup de temps à l'arpenter en vain. J'y avais certes rencontré mes soeurs de la Lumière et des Ombres ainsi que mon frère du Désert, néanmoins, il n'y avait aucun Dragon et ils le savaient tous dans la ville. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Pourquoi quelqu'un s'amuserait à faire repartir cette rumeur vide de sens ? Alors que je décidais de me dépêcher de finir mon tour pour rentrer à la guilde, je fus interpellé par une odeur diffuse, mais très familière si bien que je la reconnaissais après un moment de réflexion : c'était celle de Sasaki, bien qu'elle possédait plusieurs personnalités dont la très détestée Lie. En suivant l'odeur, je finis par bousculer quelqu'un et je sentis quelque chose arriver dans ma main alors que la personne que j'avais malencontreusement percutée disparaissait rapidement. Je remarquais qu'il s'agissait d'une lettre et, plus étonnant encore, que l'odeur venait de là ! Le contenu me demandait de venir seul, à un jour bien précis à la clairière où nous nous étions déjà rencontrés. Quelqu'un d'autre aurait pu croire qu'il s'agissait d'un piège pour m'attirer, néanmoins, il y avait une chose qui ne trompait pas : l'odeur, j'étais certain qu'il s'agissait d'elle et en y repensant, sans doute voulait-elle me parler des derniers évènements. Après tout, elle avait perdu son Master ainsi que notre sœur de Lumière, je ne savais pas grand-chose de Tartaros, mais je me doutais qu'elle devait avoir pris les rênes depuis l'arrestation de l'hydromancien. Je décidais d'aller au rendez-vous et je gardais la lettre pour me rappeler tout en me demandant ce qui allait se passer là-bas, après tout, la dernière fois, elle avait clairement spécifié qu'elle n'était pas de notre famille, pourquoi m'appeler maintenant ? De plus, ne craignait-elle pas que quelqu'un d'autre découvre notre réunion ? Je n'allais certainement pas prévenir les forces de l'ordre, mais le livreur aurait pu se faire intercepter et elle aurait été prise au piège par elle-même. Quoique... l'odorat surdéveloppé lui aurait signalé qu'elle ne serait pas seule et que ce n'était pas celui qu'elle attendait qui était présent. Je me faisais sans doute trop de souci pour rien, pourtant, avec les derniers évènements, je me méfiais de tout.

Le jour arriva et comme prévu, je partis seul en direction de la forêt d'Iria, du moins j'étais le seul humain, Heion avait tout de même tenu à m'accompagner, sans compter que je n'avais aucune raison de le laisser de côté. Revenir en ce lieu me rappelait le sourire radieux d'Elena, le comportement craintif et déboussolé de Griffith ainsi que la démence de Lie; autant de bons que de mauvais souvenirs. Mais je n'étais pas ici pour la même raison, il fallait que je sache pourquoi celle qui n'avait pas voulu se considérer comme ma sœur, celle que j'avais dû renvoyer brutalement, celle qui m'avait fait craquer avait besoin de me voir. Je comprenais soudainement qu'elle devait être également à l'origine de la relance de la rumeur du Dragon vivant dans la forêt, après tout, c'était l'une des premières paroles qu'elle nous avait adressés comme quoi nous étions idiots si nous pensions qu'un Dragon vivait ici. Le temps de vol ne fut pas assez long pour que j'en profite pleinement, sans compter que j'étais trop préoccupé par cette visite étrange de ma sœur des Ombres. Alors que j'atterrissais, je sentis immédiatement son odeur et je la suivis pour pouvoir la retrouver tout en remarquant qu'une odeur plus sauvage était proche de sa position. Avait-elle un familier elle aussi ? Sans doute... J'espérais juste que Heion n'allait pas être tenté de savoir qui était le plus fort entre les deux, surtout s'il était imposant, le défi n'en serait que plus alléchant à ses yeux. Je finis par la trouver, au centre de la clairière alors qu'elle était recouverte d'un manteau qui la dissimulait toutefois mon nez ne me trompait pas et vu qu'elle ne s'était pas enfuie en m'entendant arriver, il était évident qu'elle avait senti que c'était moi.

_ N'aie crainte Ikari Ren, je viens ici en paix. Avant d'en dire plus, j'aimerais m'excuser pour la conduite de Lie.
_ Dois-je comprendre que tu n'es pas Lie ? À qui suis-je en train de parler dans ce cas ?

La silhouette fit lentement volte-face comme si elle jouissait de l'attente qu'elle créait par la lenteur de ce mouvement et elle finit par enlever la capuche de son manteau laissant apparaître un visage plus enfantin, plus platonique que la dernière fois. Je ne savais pas comment elle avait fait, mais son physique paraissait transformé et sans en avoir la certitude, je savais qui elle était : l'originelle, la véritable fille de Skyadrum. Le fait qu'elle était plus jeune ainsi que le ton monotone et discret de sa voix tendaient à me donner raison, les ténèbres emplissaient la jeune fille, mais elle n'était pas noyée par ces dernières. Elle venait de s'excuser pour Lie, ce qui prouvait qu'elle n'était plus la même que la dernière fois, j'en étais certain, je le sentais. La surprise se lisait sur mon visage, mais autre chose attira mon attention et je vis que je ne m'étais pas trompé, ma sœur avait un familier, une espèce de Dragon plus inférieure que nos parents : une Wyvern. Je reportais mon attention sur la jeune fille avant de me rappeler les raisons de ma venue, ma curiosité me le rappelait bien rapidement.

_ Je devine que tu es la vraie fille de Skyadrum ou alors arrêtes-moi si je me trompe... Mais pourquoi voulais-tu me voir ?

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Lun 2 Juin - 18:55

En sa qualité de spectre maraudeur, le dragon slayer des ombres tacha de rester au frais, sous la pénombre jetée par ces cimes gigantesques. Elle n'en devint pourtant pas distraite. En effet elle avait écouté l'interrogation de l'homme. Hélas elle était de ce genre, taciturne. L'énigmatique Lisette avait hérité ce trait de caractère, de Skyadrum lui-même. En effet, elle aimait distiller des informations trouées, pour que l'autre en cherche toutes les subtilités. Mais elle ne se targuait nullement du titre du père pour autant. Elle avait autant de sagesse que de sottise, et sa modestie la poussait à ne guère plus se louanger que se dénigrer. Un personne souffrant du déni de sa propre personne donc. La petiote attendit donc qu'il formule quelque chose, qu'il essaye de deviner. Et il y parvint, le bougre. Elle n'applaudit, ni ne fit grand chose. Elle humecta simplement les lèvres de sa belle bouche.

« L'engeance de Skyadrum le sage, Lisette Vertorre. Gardienne d'un héritage et d'une volonté. »

Soudain un rayon de soleil vint lui chatouiller la cervelle. Le sentant presque immédiatement, la petiote se recula dans l'ombre, sous un grand conifère. Elle était la fille de la noirceur, condamnée à vivre dans les ténèbres. Mais elle s'infligeait seule ce martyre. Là, à demi fondue dans cette petite pénombre, elle ne quittait des yeux son frère. L'horreur du passé aurait tout aussi pu rabattre sa mâchoire de tissu sur son crane, mais la symbolique de son geste était bien plus grand. D'une part elle ne désira se cacher de l'être de lumière, il devrait pouvoir lire en son regard sincère. Et de l'autre versant de cette montagne énigmatique qu'elle était, se dévoilait une part de son être. Il ne s'agissait ni de peur de ce géant tout puissant, ni de honte à venir à lui bien qu'il l'intimida encore hier. Sa démarche relatait sans mot, le fait qu'elle n'appartienne pas à ce monde. Elle s'en eut bannie seule, quoique poussée à bout par la folie et cruauté de quelques hominidés. Elle reprit son discours.

« Je sais ton cœur pur et grand comme nul autre. Je viens humblement te demander ton aide, afin que vivent la dragonne ardente et le dieu céleste. »

Soudain la voilà comme troublée. La petiote avait détaché de lui son affreux regard impassible. Pour le laisser choir vers la terre. Elle sentait une écharde dans sa voute plantaire. Lisette n'arborait de chaussons, elle aimait sentir le souffle de la terre la pénétrer. Elle avait donc les pieds nus et sales, piétinant un tas de feuilles jaunes et des fagots morts. La scène renvoyait d'elle une image d'angélique déchue et si frêle qu'un rien pourrait la briser. La chose grimaça à peine, une très légère odeur de sans s'imposa à ses naseaux et elle manqua de soupirer. Voilà qu'en faisant fi, elle trouvait trône à sa mesure. La vieille souche dans son dos, lui alla comme un gant. Elle installa ses mimines légèrement griffues, à ses rotules nues. Le sire de ses bois en déclins, allait proférer nouveau discours. En effet ces dernières palabrent purent laisser sur sa faim le bellâtre. Elle était ainsi faite, donnant le discours fractionnaire pour que chacun trouve seul le fin mot. Elle reposa les yeux sur lui.

« Je veux croire que tu peux me comprendre, que nous devons nous unir contre le Destructeur. Je pense que chaque parent a donné son pouvoir pour cela, afin de sauver les hommes ... d'Acnologia. »

Peut-être l'aura-t-il décelé, cette frayeur lui ayant parcourue l'échine. Ce phénomène, à la manière d'une décharge électrique, la laissa frémir rien qu'à y songer. Et lorsqu'elle prononça cet odieux nom, elle revit la bête devant ses yeux. Son cri effroyable, son odeur épouvantable, son apparence cauchemardesque; elle ne les oublierait jamais. Lisette était terrifiée, cela se voyait bien malgré son cruel manque d'états d'âme. Elle était plongée dans un silence de mort, avec cet air blafard d'esprit traumatisé, devant une scène insoutenable. Ces griffes manquèrent de lui rentrer dans la chair, la pauvre subissait une crise d'angoisse. Elle avait peur doublement, du refus impensable comme de cette vision due à sa maladie. Elle n'était au fond, qu'une petite fille.

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Mar 3 Juin - 15:23

Mon interlocuteur du moment était une personne très énigmatique qui semblait aimer les mises en scène. J’avais l’impression qu’elle jouait avec moi, mais pas dans le sens où elle voulait me cacher quelque chose, plutôt parce qu’elle attendait que je lise à travers ses paroles. Ainsi, j’avais su que ce n’était pas Lie dès qu’elle avait commencé à prendre la parole, de plus, son physique était différent de la personnalité démente de ma sœur des Ombres, elle était plus jeune, plus discrète, plus… innocente. Étrange de dire ceci venant d’une personne maîtrisant les ténèbres, pourtant, c’était ce que je pensais, elle n’avait jamais dû combattre sous cette forme. L’enfant de Skyadrum était quelqu’un qui s’armait de ses mots et non de ses poings, un trait de caractère que j’allais beaucoup apprécier. À cette pensée, je sentis la pression de mon corps disparaître comme s’il savait que je n’avais pas à être sur mes gardes en face d’elle. Son comportement n’était pas ce que je pourrais appeler de normal, toutefois, elle n’était pas une menace pour autant. À mes côtés, Heion avait remarqué à son tour la Wyvern noire et je le sentais prêt à bondir dès que j’aurais le dos tourné ou l’esprit occupé. Avant que cela n’arrive, nos regards se croisèrent et l’instant d’après, il se coucha confortablement sans pour autant quitter des yeux ce nouveau défi.

Finalement, ma sœur se présenta comme étant Lisette Vertorre, la véritable fille du Dragon des Ombres, comme je m’en étais douté et le nom me rappelait ce qu’avait dit Elena lors de notre dernière rencontre. Elle ajouta également qu’elle était gardienne d’un héritage et d’une volonté, un sentiment que je ne pouvais que concevoir puisque le même m’habitait. Chaque enfant portait en lui l’héritage de ses parents et certains avaient également pour mission de poursuivre le but de ses parents, ce qui était notre cas. Nous ne maîtrisions pas notre élément, nous le représentions du mieux que nous puissions afin d’avoir la reconnaissance de nos parents lorsqu’arrivera le jour de nos retrouvailles. J’hochais la tête pour lui montrer que je comprenais tout à fait ce qu’elle voulait dire, malgré le fait qu’elle parle par énigmes ou que ses paroles soient incomplètes pour me forcer à réfléchir à leurs significations. Alors que nous étions plus ou moins dans l’ombre des arbres de la forêt d’Iria, un rayon de soleil était parvenu à se glisser entre eux pour atteindre ma sœur et sa réaction me surprenait au plus haut point. Lisette s’était réfugiée immédiatement dans l’ombre en sentant la chaleur de l’astre du jour, pourquoi refuser la lumière alors qu’elle nous faisait vivre ? Tout simplement parce qu’elle l’avait dit elle-même, elle était la fille des ténèbres, elle se devait de rester dans ce monde glacial et solitaire et j’éprouvais un pincement au cœur en comprenant sa façon de penser. Étant le Ciel, je me devais de recouvrir tous les autres éléments pour les garder intacts, autrement dit, je devais faire de mon mieux pour que les autres Slayers suivent le chemin qu’ils s’étaient forgés. Un autre point se soulevait, elle était restée sous sa capuche pendant qu’elle m’attendait, évitant ainsi ce qu’elle considérait comme son ennemi juré, pourquoi ne pas s’en recouvrir de nouveau ? Son regard était braqué sur moi, guettant la moindre de mes réactions, elle voulait que nous soyons à égalité, que nous puissions observer l’autre sans rien entre nous. Toutefois, elle ne pouvait me suivre, puisqu’elle s’était liée aux ténèbres tout comme je lisais le ciel sans aucune hésitation. Comparé à Lie, dont la démence la rendait très facile à cerner, Lisette était comme une pierre à multiples facettes, dès que je pensais la comprendre, une autre inconnue entrait dans l’équation me forçant à revoir mes calculs. Quel étrange personnage… et tellement intéressant d’un autre côté. Plus je la voyais, plus je parvenais à voir à travers les ténèbres qui étaient siennes. Voilà pourquoi j’avais besoin de rencontrer chaque Slayer, je voulais comprendre qui ils étaient pour me rendre compte à qui j’avais affaire et cette seconde rencontre avec ma sœur des Ombres était bien plus agréable que la première.

_ Je sais ton cœur pur et grand comme nul autre. Je viens humblement te demander ton aide, afin que vivent la dragonne ardente et le dieu céleste.

Encore une fois, elle ne désignait pas directement le sujet de la conversation, passant à travers plusieurs métaphores. J’avais hérité de ma mère le cœur qu’elle décrivait, aimant et accueillant tous ceux qui m’étaient donnés de rencontrer, j’étais le Ciel réconfortant vers qui les âmes en peine retrouvaient leur vigueur, mes limites étaient celles du ciel, infinies. Que mon cœur soit pur, je ne le dirais sans doute jamais de mon plein gré, j’étais comme on m’avait appris à être, si quelqu’un devait être qualifié de pur, c’était Grandine. La suite de sa phrase était tout simplement le sauvetage de Seika et Leito. J’avais l’impression que c’était le destin qui m’envoyait Lisette. Alors que je cherchais un moyen de leur venir en aide d’une quelconque façon, elle venait me demander de l’aide afin de les sauver… Avait-elle un plan ? Comment voulait-elle que je lui vienne en aide alors que ma renommée n’était plus à faire ? L’odeur de sang vint troubler ma réflexion et je vis Lisette observer ses pieds nus en grimaçant, elle avait dû se planter quelque chose dans le pied vu qu’elle n’avait rien pour les protéger. Elle finit par s’asseoir tranquillement avant de reprendre la parole pour me donner plus d’informations

_ Je veux croire que tu peux me comprendre, que nous devons nous unir contre le Destructeur. Je pense que chaque parent a donné son pouvoir pour cela, afin de sauver les hommes ... d'Acnologia.

Un vent glacial se leva soudainement tandis que nous frissonnions d’un même ensemble à l’évocation de ce nom. Je revoyais les images de l’île de la Tour du Paradis à présent détruite, Cloudros enfin vaincu, l’ombre qui emplissait le ciel, la forme si significative du Dragon noir, son souffle destructeur s’avançant de plus en plus sans que je puisse faire quoi que ce soit. Puis, une vive lumière, une téléportation qui nous avait tous sauvés la vie, même si cela m’avait pris des membres de ma famille. Sortant de cette torpeur, je remarquais que Lisette était tout aussi effrayée que je l’étais. Toute recroquevillée sur elle-même, elle donnait l’impression d’une petite fille qui venait de faire un cauchemar et qui était tellement terrifiée qu’elle allait juste se planter les ongles dans la peau, sauf que ce cauchemar était malheureusement bien réel et notre destin était sûrement de le combattre ensemble un jour. Ma sœur des Ombres ne parvenait pas à se reprendre, je devais faire quelque chose pour elle et je trouvais une solution.

_ Heion, ta brume s’il-te-plaît.

Le Fenrir légendaire ne semblait pas bouger d’un poil avant qu’émane de son corps une brume assez épaisse dans laquelle il avait l’habitude de créer ses illusions afin de tromper ses ennemis. Je le savais mieux que personne puisque j’avais dû l’affronter, lui et ses coups en traître pour me surprendre puisque la magie des vents ne fonctionnait pas contre moi. La brume envahit les environs, ce qui empêchait les rayons du soleil de venir nous atteindre; c’était déjà un bon point pour qu’elle se sente plus à l’aise. Ensuite, je m’approchais d’elle, lentement pour éviter que son familier pense que je voulais l’attaquer avant de m’arrêter juste devant elle. Je me baissais pour être à son niveau et ainsi parler d’égal à d’égal, ma main droite s’auréola d’une aura bleutée avant de passer sous ses pieds et de refermer la plaie qui s’y trouvait.

_ Les ténèbres sont glaciales et même si tu as décidé de vivre en elles, n’oublies pas que je peux t’y rejoindre lorsque tu auras besoin de moi. Comment puis-je d’aider à garder notre famille entière ? Est-ce que vos guildes préparent quelque chose ?

Je n’avais aucune animosité envers elle. J’avais compris qu’elle était plusieurs en une seule personne, si bien que je détestais Lie au plus haut point, mais je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir me lier d’amitié avec ma véritable sœur. Si elle était venue à moi, c’était sans doute qu’elle croyait au lien qui nous unissait et rien ne pouvait me faire plus plaisir, toutefois, un sujet de conversation plus important devait revenir. Notre famille était en danger, nous ne devions pas perdre un membre de plus pour accomplir ce que nous pensions tous les deux être notre destin. Elle me connaissait, elle avait vu mes actes à travers Lie, elle savait que j’étais toujours prêt à tendre la main vers ceux qui en avaient besoin, encore plus s’il s’agissait de ma famille. Les Ténèbres appelaient le Ciel à l’aide, il était de son devoir de répondre et de faire tout son possible.

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Lun 16 Juin - 16:26

Terrifiée par ses propres mots, la petiote n'était au bout de ses peines. En effet, par delà la terreur qu'inspirait ce simple patronyme de monstre, il y avait un phénomène plus grand encore. La maladie de l'enfant lui labourait les entrailles, comme si toute la noirceur retenue en elle désirait plus que tout la pourfendre et s'échapper. Cette bête, si elle était relâchée à nouveau, ravagerait le monde des hommes. Mais cette créature chimérique, ce dragon fou, ne pouvait rien accomplir en présence du fils du ciel. Hélas, cette pensée ne suffit à rassurer la petite, pas plus que sa présence ne pouvait percer les ténèbres dévorant son esprit. Une torpeur indicible s'était là installée, revendiquant le trône de la reine. Lisette se vit succomber peu à peu devant l'être diabolique, ce spectre sombre qui devant la simple évocation d'un nom pouvait devenir toute puissante. Mais la démence de cette autre, avait à faire à forte partie. Si la lumière ne pouvait percer les ténèbres, l'amour fraternel lui le ferait.

Et sans le savoir, Ren luttait encore contre cette abomination, et il allait la vaincre sans plus tarder. Voilà qu'une brume envahissait l'espace, isolant la belle de sa vision cauchemardesque. Envolé le spectre implacable et sa monture d'épouvante, le destructeur lui-même s'évanouissait tel un mauvais rêve. Son cri strident s'étranglait de lui-même, son odeur de pestilence n'était plus, sa gueule effroyable ne menaçait plus de la dévorer. Un petit vent chaud vint réchauffer le derme de Lisette, elle reprenant peu à peu des couleurs. Et toujours sous le choc au demeurant, l'enfant su où river ses grands yeux jaunes. Vers un prince se tenant à ses côtés, si charmant qu'elle aura manqué un sourire. Hélas, larmoyer ou témoigner sa joie était encore proscrit. Voilà son châtiment pour ses crimes. Elle laissa faire, sans un mot, le guérisseur. Et la douleur s'envolait à son tour. Son discours l'apaisa d'aventure, il était décidément trop bon pour qu'elle puisse lui rendre la pareille.

« Je n'y manquerais pas, merci mon frère ... Mais je ne suis pas accrédité à te dévoiler les plans de l'Alliance. Je peux cependant te guider jusqu'au Dark Knight, et s'il accepte ton aide, nous pourrons œuvrer ensemble. Mais je sais déjà que le résultat de cette entrevue ne changera rien à notre aventure. Pour ma part, l'Omura sera mon champion. Rassures-toi, d'autres viendront, il le faut. Je suis sûre qu'ils le sentent au plus profond de leur cœur. Va et dis leur, sauvons notre famille, sauvons tout le monde, ensemble. »

Une fois sa tirade achevée, le gnome aux pieds sales tendit au contact. Elle n'avait plus peur et désira lui rendre grâce. Alors, glissant une frêle griffe dans l'air, elle vint caresser cette chevelure d'homme. Une petite pensée lui sauta aux yeux, le fait que le temps fut bien long pour qu'elle trouve enfin un être pouvant la comprendre et l'aider. Certes elle proféra de belles paroles, celle digne d'un illuminé, mais elle avait la foi plus que quiconque. Elle était ce porteur de lumière, ce sage matyr, cet enfant figé dans le temps pour ces jours s'annonçant. Elle senti un second souffle surgir de ses entrailles, pour venir caresser sa belle bouche qui sembla plus vivante qu'autrefois. La petite Vertorre s'autorisait-là une petite heure loin de son calvaire quotidien. Et pour une fois, vivre ne lui causait ni souffrances, ni peurs, il n'y avait au fond que de la quiétude et de la douceur. Soudain, elle saisit l'aridité de ses lèvres et demanda bien poliment de l'eau.

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Mer 16 Juil - 13:08

La brume semblait faire son effet, au fur et à mesure qu’elle emplissait l’aire dans laquelle nous nous trouvions, Lisette reprenait en assurance, le cauchemar dont elle était victime devait s’estomper peu à peu. J’en profitais pour soigner la plaie qu’elle avait sur la plante du pied tandis qu’elle semblait reprendre ses esprits à son tour. Nos regards se croisèrent et ce que je vis me donna l’impression qu’elle était soulagée de m’avoir à ses côtés, néanmoins, son visage restait inexpressif; heureusement pour moi, j’avais toujours mes notions en magie des émotions qui me permettaient de savoir ce qu’elle ressentait. Revenant au sujet principal, je lui demandais si l’alliance Baram préparait déjà quelque chose afin de les aider plus ou moins discrètement dans leurs actions. Quatro Cerberus était la guilde spécialisée dans la protection aussi bien matérielle qu’humaine, si bien que nous avions été les premiers avertis que le Conseil voulait que les mages s’allient aux Chevaliers runiques afin que l’exécution soit faite sans interruption. J’avais refusé l’offre et Hiro n’avait pas cherché à m’en dissuader, il savait très bien que je ne pourrais pas supporter de voir des Slayers perdre la vie. À ses yeux, il valait mieux que l’ace de la guilde ne participe pas à la protection du lieu d’exécution plutôt qu’il essaie de la contrer par tous les moyens possibles. J’avais un pincement au cœur en pensant à la réaction de mon Master si jamais il me voyait en ce moment même, mais tous les Cerbères le savaient très bien : les Slayers passaient avant tout. J’avais été le premier à me précipiter lors des missions Régalias puisqu’il semblait y avoir un lien avec les Dragons, ce qui avait été prouvé plus tard lors du Tournoi.

Elle finit par me remercier des paroles que je lui avais adressées, bien que ce n’était pas grand-chose, je pensais réellement ce que j’avais dit. Par contre, je n’appréciais pas vraiment la suite, en effet, elle m’assurait qu’elle ne pouvait rien me dire à propos de l’alliance. Toutefois, je pouvais tirer plusieurs informations de cette simple phrase, les mages noirs préparaient bel et bien quelque chose et ils n’étaient pas encore au point puisque tout le monde n’était pas encore prévenu. Je comprenais tout à fait le fait que ma sœur ne pouvait rien me dire, étant privée de son Master, la guilde Tartaros fonctionnait sous ses ordres, elle ne pouvait donc pas diffuser n’importe quelle information, encore moins à un mage officiel. Elle acceptait tout de même de me guider vers le Dark Knight, le Master de Grimoire Heart, celui qui avait proposé une trêve afin de tous nous sauver lors de l’apparition de la vraie nature des Régalias. Rencontrer cet homme me rendait nerveux, les bribes que je pouvais entendre à son égard le qualifiaient comme étant une personne incroyablement puissante. Mais ce n’était pas sa puissance qui me faisait peur, c’était surtout le fait qu’il pouvait décider de faire ce qu’il voulait de moi lorsque je le rencontrerais et que je plaçais en partie ma vie entre ses mains dans le but de sauver ma famille.

Lisette était certaine que je serais tout de même à ses côtés, même si mon entrevue se passait mal, ce qui me faisait sourire. Elle m’avait bien cernée, elle savait que même si je n’avais aucune autorisation, je ferais tout pour les sauver et quoi qu’il en soit, elle serait mon informatrice. En réalité, Sasaki le serait. La véritable Dragon Slayer des Ombres venait de préciser qu’elle laisserait sa place avec son autre personnalité, ce n’était pas étrange en fin de compte, sachant que j’étais certain qu’elle n’utilisait jamais ses pouvoirs de Dragon. Son monologue se terminait par son assurance à voir les autres Slayers s’unir pour sauver ceux qui étaient en danger de mort. Elle avait sûrement dû rallier à sa cause ceux qui étaient mages noirs, mais il restait encore plusieurs d’entre nous dont le choix m’échappait entièrement. Rachel était une mage solitaire, même si elle m’avait appelé frère, allait-elle venir sauver les autres ? Yukiji était devenu membre de Crime Sorciere, son rôle allait l’empêcher de prendre part à cette bataille. Il restait Aoyuki et Ethan, le premier n’avait pas l’air de vouloir se lier aux autres, quant au second, malgré le fait qu’il m’ait reconnu comme étant le fils de Grandine, je ne savais pas quelle était son opinion au final. Je le connaissais pas aussi bien que je le voulais, tout ce que je désirais de lui après tout, c’était une nouvelle confrontation pour lui faire oublier la défaite que j’avais essuyée, défaite qu’il avait rattrapée avec brio d’ailleurs. Je ne serais jamais capable de les convaincre de me suivre dans cette aventure suicidaire, mon rôle était d’assurer leurs arrières, pas de les obliger à quitter la voie qu’ils s’étaient choisis. J’espérais juste qu’ils n’allaient pas prendre part à la bataille eux aussi, je ne savais pas si j’allais arriver à les combattre sérieusement s’ils me faisaient face.

Une fois qu’elle avait terminé de parler, elle se leva et vint à mes côtés pour glisser un doigt dans mes cheveux. Je n’osais même plus respirer pour ne pas arrêter ce moment. Pour la première fois depuis le début de cette entrevue, j’avais l’impression que les ténèbres s’ouvraient à moi, non pas pour m’engloutir, mais pour m’inviter en elles, découvrir leur monde et comprendre les pensées de ma sœur. En plus du contact, nos regards ne se lâchèrent plus, comme si rompre ce lien allait m’empêcher de poursuivre cette aventure dans ces ténèbres accueillantes. Après tout, cet élément était souvent associé au mal, mais il y avait bien des personnes aux cœurs purs qui parvenaient à les manier. Les apparences étaient souvent trompeuses et les Hommes se laissaient rapidement gagner par leurs peurs primaires. Pourtant, je ne ressentais aucune peur à être en plein milieu de l’obscurité; Pourquoi le devrais-je ? J’avais à mes côtés celle qui régnait sur cet endroit et elle n’avait aucune intention de laisser l’environnement me dévorer, au contraire, elle faisait en sorte que je m’y sente à l’aise. Sans compter que notre lien fraternel était tout ce dont j’avais besoin pour lutter contre son élément afin de la trouver et de la réconforter. La caresse finit par se terminer et même si elle avait duré qu’un instant, une éternité avait défilé devant mes yeux. Lisette demanda alors de l’eau, ce qui eut le don de me faire reprendre mes esprits et je lui tendis la gourde que je gardais toujours sur moi pour qu’elle puisse s’abreuver avant de lui répondre.

_ Je ne peux pas forcer les autres à me rejoindre. Le Ciel est présent pour protéger les autres et les aider à avancer. Je protègerai notre famille, même si cela implique le fait que je doive combattre certains d’entre eux. Néanmoins, je te demande d’avertir le Master de Grimoire Heart que je souhaite vous rejoindre, juste pour libérer les prisonniers.

Mon ton était plat, comme si je n’attendais aucune réplique de sa part. En réalité, je préférais qu’elle ne réponde pas à mes paroles, il m’était déjà difficile de faire ce choix, mais je devais le faire pour le bien de tous. Dans le meilleur des cas, personne ne saurait que j’allais être présent sur le champ de bataille à part des personnes en qui j’avais confiance. À l’inverse, je pourrais finir dans le même état que ceux que je voulais sauver pour trahison envers le Conseil, sans compter la disgrâce qui allait tomber sur Quatro Cerberus que je représentais à tout moment. Ce n’était pas vraiment évident de rester optimiste dans une pareille situation, néanmoins, je le devais.

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Dim 27 Juil - 17:04

La petiote avait mandé à boire, pour sa pauvre gorge d'enfant ayant trop marché. Son compère, si charmant soit-il à l'exhausser, venait d'importuner ses désirs. Il en fallait bien plus pour ébranler sa foi. Mais elle n'allait souffler mot, ceci pouvant envenimer les choses. A ses yex, le cœur humain avait ceci d'agaçant, il était faible et ne savait s'allier avec la raison. La petite Vertorre l'avait jeté en pâture aux ténèbres, son petit cœur d'enfant terrorisé. Par ce simple geste, aussi inconscient soit-il, elle avait pu perdurer et vivre dans cette noirceur à la source de ses maux. Acquiesçant alors aux palabres du bellâtre, elle se tu. Ceci l'arrangeait du reste, puisque taciturne elle demeurait. Et la parole était un fléau à ses yeux, n'amenant que discorde entre les esprits. Quoiqu'il semblaient être sur la même longueur d'onde. Voilà qui la soulageait. Soudain, elle reprenait ses aises d'étrange monarque. Pour siéger dans l'ombre de ces arbres, sur cette souche morte.

Ses puits d'or éteints, lui prêtaient encore de dignes égards. Il était son frère, le troisième mâle ayant fait preuve de bonté. A ses yeux d'enfant, ce jour semblait mémorable. Faisant presque écho à quelques autres aventures, Lisette dessinait là un maigre sourire. Il pourrait dès lors, saisir toute la joie que lui procurait sa bonne personne. Sans le savoir, elle avait englouti ses réserves. La boisson lui fit un bien fou, lui donnant presque l'impression de renaitre de ses cendres. Et voilà qu'après ces prémices à l'euphorie, la beauté des blés souillés, retombait dans son enfer quotidien. Le secret de la belle était son étrange vision du monde. Du fait de sa maladie, apportée par les ombres et un entrainement qualifié de tortionnaire pour feu son innocent et fêle esprit; Lisette voyait la réalité sous un autre jour. Tout semblait décalé, de mauvais goût, presque cauchemardesque parfois. Un doux spectre venait épouser les traits de Ren, un sire disparu, l'amour d'une autre.

Homme oublié des siens, pour elle perdurait son souvenir. A ses yeux il avait gagné le statut d'éternel. Et bien que sa perte ait été le déclencheur de la tombée dans les ténèbres, le deuxième acte, sa seule pensée suffisait encore à lui éveiller sourire. Celui-ci plus doux que le précédent, l'on pouvait deviner qu'elle subissait-là vision. La petiote ne clignait plus des paupières, elle semblait figée en sa contemplation du jeune homme. Comment oublier ce saint homme, ce héros de la jeunesse, l'ange salutaire d'une misérable créature ? La dame ombrage n'oubliait jamais, rien, elle avait le devoir de mémoire. Mais bien vite le songe charmant, s'évanouissait. Pour laisser la place à l'horreur du naturel, une forêt lugubre aux arbres monstrueux. Elle en restait loin de peur d'être happée par leurs branches semblant bras pourvus de griffes désireux de la dévorer. Dans la brise battant la clairière noire, ils dansaient et chantaient de bien laides choses.

« Navrée, j'ai tout bu. Merci beaucoup. »

Souffla-t-elle, en faisant fi de cette réalité défigurée. Elle en avait l'habitude et n'avait d'ailleurs grand souvenir d'une autre vue du monde. Ceci ne la dérangeait guère, quoique la frayeur était souvent au rendez-vous tant des ombres pouvaient surgir des horreurs sans nom. L'une d'elle sommeillait encore, la présence du commandeur céleste lui assurait d'avoir la paix. Elle lui tendit alors la gourde, si légère, si froide, tout en enterrant son sourire. Elle était mieux ainsi, moins effrayante avec son inébranlable masque. Et battant légèrement des jambes, nues sous sa robe, l'enfant songeait à une chose. Etranglant alors le dilemme longuet, elle brisait son mutisme, pour susurrer d'une petite voix. « Que penses-tu d'Elena ? La témérité de ma venue vient d'elle, de ses mots de la dernière fois. » Elle éteint sa voix, pensant qu'elle pouvait raviver de bien mauvais souvenirs de cette dernière rencontre. Elle pensa à s'excuser auprès de Griffith.

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Jeu 11 Sep - 19:43

Comme je l’avais espéré, Lisette ne répondit nullement à mes paroles, se contentant juste de les affirmer d’un hochement de tête. Qu’y avait-il à répondre à cela après tout ? Je ne pourrais pas forcer les autres membres de notre famille à lutter alors que je m’étais juré de les protéger, toutefois, je sentais au plus profond de moi que je devrais lutter contre certains d’entre eux. Je pensais à Ethan et Aoyuki, ils étaient tout comme moi des mages officiels et ils prendraient sans doute le parti du Conseil malgré le fait que ce dernier ait trahi le camp opposé. Ma plus grande peur était d’affronter le premier des deux, d’après ce que j’avais pu voir, il était toujours plus puissant que moi et je serais bien incapable de lui faire face dans l’état actuel des choses. Même un entraînement poussé ne parviendrait pas à rattraper le retard que j’avais sur lui sans compter qu’il me l’avait dit lui-même, comme d’autres d’ailleurs, mes pouvoirs n’étaient pas centrés sur les dégâts, même si je pouvais en occasionner beaucoup. La magie du Ciel était faite pour soutenir les autres avant tout, puis venaient ensuite mes capacités de Dragon Slayer. Grandine avait tout fait pour m’apprendre les arts draconiques, mais elle était restée patiente en voyant que je ne parvenais pas à les maîtriser, elle savait qu’il était dans l’ordre des choses que je sois d’abord un expert dans le soutien avant d’apprendre à me battre. Mes expériences en matière de combat avaient fini par me donner ce qui me manquait pour avoir mon propre style d’approche. Même la bi-élémentarité n’allait pas m’aider, si j’observais bien les choses, le feu faisait fondre la glace et la foudre découpait le vent… comment lutter en ayant des conclusions pareilles en tête ?

Soudainement, je me rendis compte que Lisette ressentait une grande joie en elle et je vis même un début de sourire se dessiner sur ses lèvres, ce qui était un bon début à mes yeux. Néanmoins, cet instant avait été si court que j’aurais pensé l’avoir imaginé si je n’avais pas été capable de lire ses émotions, d’ailleurs ces dernières étaient redevenues platoniques, comme si rien ne pouvait les perturber. C’en était tellement triste que j’avais presque pitié d’elle mais je me reprenais rapidement en me rappelant qu’elle avait choisi d’elle-même de vivre de cette manière. Elle assumait les conséquences de son choix et je devais lui montrer du soutien, qu’elle sache que je serais présent pour elle. Lorsque sa voix perça le silence, j'avais l'impression d'entendre de nouveau après plusieurs jours sans ouïe, comme si le volume était plus fort qu'à l'accoutumée. Combien de temps étions-nous restés à nous observer sans rien faire ? Je n'en savais rien, mais une chose était certaine, j'appréciais ce temps passé avec elle, même si nous parlions d'une guerre inévitable à venir à laquelle nous serions obligés d'y prendre part. Ma sœur des Ombres me demanda alors ce que je pensais d'Elena-nee, elle ajouta également qu'elle avait été une source d'inspiration pour elle-même et que c'était grâce à elle qu'elle était parvenue à me rejoindre en ce lieu. Repenser à Elena dans la forêt d'Iria me rappelait qu'elle était prisonnière avec les autres, je me souvenais également de notre rencontre ici-même avec Griffith et... Lie. Griffith allait-il participer à cette bataille lui aussi ? Il savait à peine se servir de sa magie, à mes yeux, il ne l'utilisait qu'en cas d'émotions fortes, il n'avait pas sa place dans une guerre de cette ampleur. Malheureusement, je n'étais pas celui qui allait décider et au vu de sa magie, il serait très certainement parmi les mages noirs pour combattre.

_ Elena est, comme nous tous, la représentation parfaite de son élément, elle est la lumière tout simplement. La lumière guide les personnes qui en ont besoin, elle réchauffe les cœurs solitaires et vit de paire avec l'obscurité. Elle a trop de cœur pour un mage noir, cela lui jouera des tours parfois et je doute que Tartaros apprécie ce genre d'éléments.

J'avais l'impression d'en dire trop, après tout, j'avais en face de moi la Master temporaire de Tartaros, enfin... Non, je me trompais, Lisette n'était pas venue en respectant le rang qui était le sien, elle était présente en tant que Dragon Slayer, en tant que sœur. Soudainement, j'avais une pensée pour ceux que je considérais comme mes demi-frères : les Dragon Slayer de seconde génération, ils ne partageaient pas notre passé, mais ils pouvaient jouer un rôle dans notre destin. Après tout, plus nous étions nombreux, plus les choses seraient simples. Mais je me demandais comment elle voyait les choses et je décidais de l'interroger directement à ce sujet.

_ En parlant de notre sœur, que penses-tu de ceux appelés la seconde génération de Slayer ? Si nous devons tous nous regrouper pour notre destin, considères-tu qu'ils sont également concernés ?

HRP:

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Mer 14 Jan - 14:18

L'avait-elle abasourdi ? Fort probable, elle avait ce don de surprendre l'autrui. Du reste, Elena ne représentait grand chose à ses yeux. Et pourtant, elle mettrait tout en œuvre, afin de lui venir en aide. Car si Leonard pouvait aisément la remplacer, elle ne la voyait nullement en pion. Il n'y avait plus d'échiquier, ni de pièces sans valeurs; juste une famille, irremplaçable. A l'entente du discours, une bien cruelle nostalgie l'enivra; l'espace d'un fugace instant. Dire que Lie, fut jadis sa lumière dans le noir, son étincelle de vie; elle manqua à cette pensée, de verser une larme. Au lieu de quoi, elle demeura parfaitement insondable, et de marbre face à l'homme. Avant de souffler mots, la petiote rouvrit ses prunelles sur le monde. Pour lui redécouvrir, une certaine monotonie, de laideur. Au moins, il lui restait, pour mieux dissiper ces maux lui pesant. La suite du discours, l'eut presque ennuyé. A son sens, la réponse tombait sous le sens. Mais elle tenait à lui signifier les choses.

« Pour en avoir croisé un certain nombre, je peux affirmer qu'ils ne sont prêts pour le grand jour. Ce ne sont que des enfants, apeurés; ignorant ce qui fait de nous, ces chasseurs de diables. Je ne leur demande pas d'entendre notre histoire, ni de risquer leurs vies; il s'agit de notre devoir, notre destinée. Et je ne pense pas capable de courage, le moindre de ces usurpateurs. Car sans le savoir, leur pouvoir n'est rien. Mais peut-être, apprendront-ils un jour. Pour l'heure, nous avons fort à faire. »

D'ordinaire, elle se serait bien gardée de proférer ces mots blessants. Hélas, elle lui devait bien plus de franchise que de douce hypocrisie. Du reste, elle n'avait tort, ces gens ne partageaient le fardeau de l'engeance de dragon. Si l'héritage était une bonne chose, le poids de la perte et d'une solitude que peu eurent étranglé, ne raisonnait que chez ses frères, et sœurs. Elle savait les maux des hommes, mais il n'y avait rien de comparable avec ceux d'un petit être, rejeté de tous, et qui pourtant, comme Ren, gardait cette foi inébranlable. Leurs périples différèrent certes, mais au fond, ils avaient tout en commun. Elle le croyait, sincèrement. Ses égards de confiance, crevaient les yeux. Hélas, l'intensité de cette flamme, était bien maigre, concernant ces autres. La jeune Evangéline, l'avait démontré, elles n'appartenaient pas au même monde. Du reste, Lisette ne lui jetait le blâme, à elle comme à l'humanité toute entière. Elle même n'était blanche comme neige. Elle savait le poids de ses pêchés, et l'endossait.

Mais cela n'avait d'importance en vérité. Le fait de ne pas être, contre le salut des brebis; un marché équitable, à ses yeux. Voilà qui justifiait sa patience, d'attendre la toute fin pour être jugée. De plus, elle avait déjà tant souffert, alors un peu plus ne pouvait faire la différence. Quoi que l'idée de perdre Ren, ou un autre, lui trottait, et l'effrayait. De ce fait, elle devait s'assurer qu'il n'en fasse trop, jusqu'à ce fameux jour. Ainsi, en dépit de ce qu'il pourrait dire, elle se dressa fièrement sur son trône de bois; et l'agrippa au visage. Ses délicates mimines, si froides et pâles, ne désirèrent que lui tenir les joues. Suite à quoi, elle plantait son regard dans le sien; toute emplie de sérieux. Là elle haussait presque le ton, pouvant l'interrompre en ses dires. « Je ne veux pas te perdre, alors sois prudent. » Eut-elle déclamé, sans détour ni énigme. A vrai dire, elle avait grand peur, qu'au cours de l'opération de sauvetage, l'un de se frères perdent la vie. L'avenir d'un monde, allait se jouer bientôt.

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Jeu 12 Mar - 13:55

Clair, net et précis. Elle avait beau être passée par des métaphores comme à son habitude, le message était limpide : elle ne les considérait pas comme étant de notre famille. Il fallait avouer que je devais être l'un des rares à avoir de la considération pour eux, ils n'étaient pas de simples mages, mais ils n'étaient pas non plus des Dragon Slayers purs. Lisette avait raison sur ce point, ils n'avaient pas nos histoires, ni nos destins ancrés en eux, ils avaient juste reçu une part de notre pouvoir, mais ils restaient incapables de dépasser les limites de leurs corps. La magie des Dragon Slayers nous avait été transmise tout en faisant en sorte que nos corps le supportent, je doutais qu'ils puissent faire de même et acquérir une bi-élémentarité ou atteindre les arts secrets. Quoique... peut-être que si nous jouions les professeurs, ils pourraient être capables d'en faire de même, ce n'était pas une option à écarter. Ce qui me faisait le plus grand mal était le fait que Lisette appelle la seconde génération des usurpateurs. Elle n'en avait pas le droit, ils avaient dû vivre des choses affreuses, frôler la mort en recevant le lacryma contenant une partie des pouvoirs des Dragons, elle ne pouvait pas balayer leur histoire d'un simple revers de main sous prétexte que la nôtre avait plus d'importance à ses yeux. Il était vrai qu'il n'avait pas souffert de la perte de leur parent Dragon, mais je refusais de penser qu'ils nous étaient inférieurs, avec de l'entraînement, ils pourraient probablement nous égaler, j'en restais persuadé. Après tout, chacun de nos frères et sœurs avaient vécu des histoires différentes, choisi des voies opposées, pris des décisions diverses, et pourtant, nous étions liés par un seul et même destin : la destruction d'Acnologia.

Lisette pensait la même chose que moi à ce sujet, il était évident que notre but était l'annihilation de l'Apocalypse même, un projet d'une grande envergure mais pas impossible. Nous avions prouvé que nos limites se repoussaient au fur et à mesure que nous progressions sur la voie des Dragons. Nous étions capables d'atteindre un mode qui faisait de nous des mages Dragons, nous avions reçu l'interdiction d'absorber un autre élément que le nôtre et pourtant deux d'entre nous maîtrisaient la bi-élémentarité de ce que je savais. Tous les éléments tendaient à penser que le potentiel des Dragon Slayers était infini, même si je pensais que nous avions tous une limite tout de même. Alors que j'étais en train de ruminer ces pensées, Lisette en avait profité pour se surélever afin de me parler face à face tout en prenant mon visage entre ses mains. J'étais tellement surpris d'un tel geste que je ne réagissais même pas et je n'eus même pas le temps de lui demander ce qu'elle était en train de faire qu'elle déclara qu'elle ne voulait pas me perdre, qu'il fallait que je sois prudent. Ses mots étaient accompagnés d'un regard empli de sérieux et je sus qu'elle ne faisait aucune métamorphe, aucun détour dans ses paroles. Elle s'inquiétait pour moi, pour ce que je pourrais devenir sur le champ de bataille. Il était vrai qu'un guérisseur n'avait rien à faire sur le devant de la scène dans une guerre. Néanmoins, si Lisette allait laisser Sasaki Omura participer au sauvetage de notre famille, j'allais laisser l'Ikari en moi ressurgir pour se déchaîner sur les rangs ennemis. D'un geste lent et doux, je pris ses mains pour les écarter de mon visage avant de les relâcher et mon sourire reprit le dessus sur mon faciès.

_ N'aies crainte. Si l'un de nous tombe, notre monde subira de lourdes pertes et sera sans doute aux mains de l'Apocalypse. Le Ciel a pour devoir de veiller sur les autres et de les soutenir jusqu'au bout. Mais le temps de la brise est terminée, la tempête approche et j'ai besoin de toi pour me mettre en relation avec le Dark Knight, tu es la seule sur qui je peux compter.

Mes mots étaient tout aussi sérieux que les siens. Je pensais chacun d'entre eux et je n'avais aucune raison de ne pas les prononcer. Si tous les Dragons s'étaient donnés la peine de former leur enfant respectif, c'était qu'il fallait que nous soyons réunis pour atteindre notre but, sinon, ils auraient fait autrement. J'avais également parlé par énigmes, mais j'étais certain qu'elle allait lire clairement en moi, après tout, elle maîtrisait ce langage à la perfection, je ne pouvais pas la battre sur ce terrain. Elle allait comprendre que je ferais tout pour sauver ceux qui étaient retenus prisonniers, que j'allais laisser les éléments se déchaîner puisque c'était le meilleur moyen d'arriver à mes fins. Rien n'allait m'arrêter. Mais il fallait encore que je parvienne à me faire recruter par celui qui allait organiser la révolte. Le Dark Knight. Master de Grimoire Heart. Qu'allait faire ma sœur ? Refuserait-elle ma demande pour me protéger ou me donnerait-elle les moyens de la rejoindre pour combattre à ses côtés ?

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Sam 23 Mai - 16:58

A l'entente du discours, la petiote frémit. Un effroi sans pareille la posséda d'aventure. Et elle déporta ses prunelles, glissant sur le paysage. Il se couvrait d'une terrible brume, propice à la vision de hantise et d'horreurs innommables. Ren savait lire en elle, et au-delà du masque impassible, Lisette se tourmentait encore. Là elle se laissa choir de son perchoir. Ses pieds nains et nus, foulèrent la terre. Elle fit trois pas, dos à son compère. Et au piétinement des feuilles, mortes, suintant du sang comme les arbres, il découla un râle, un gémissement d'agonie. Venait-il d'elle, du fond d'un cœur meurtri par les âges et l'attente d'une aube nouvelle ? Fort probable. Mais elle s'imaginait l'ouragan frappant une humanité égarée. Devant elle dansaient ces chimères, d'un esprit visionnaire mais passablement pessimiste. Elle assistait donc à l'horreur en direct. Une bête broyant mile armures, comme des chevaliers pourfendant la gente de l'ombre. Tout ce sang l'écœurait, quelle bêtise.

Un à un ils s'écroulaient à ses pieds, pataugeant dans l'immondice de pourpre. La petiote sembla accorder du crédit à ses visions, car elle glissait le regard partout. Si bien qu'elle en revint à le voir lui, l'adorable frère. Les guerres et bains de sang changeaient les hommes. Lisette désira leur épargner ces horreurs. Et elle savait qu'Evangéline n'y survivrait guère, alors nulle bonne âme ne devait accourir. La beauté des blés s'imaginait Ren égaré au sein du carnage. Elle avait à son encontre, une pensée, terrifiante, lui soulevant le cœur. L'espace d'un fugace instant, elle lu ce qui allait la hanter jusqu'au bout. Elle avait grand peur de voir émerger en l'autrui, une nouvelle Lie, un diabolisme absolu que chacun possédait en lui. Elle espérait alors, ne pas avoir à vivre cela. Voilà qu'elle scellait ses prunelles. Et tandis qu'elle soufflait mots, avec grand peine, l'enfant tendit à le gagner. Et lorsqu'elle rouvrit les yeux, Lisette s'empara d'une main de Ren, la sienne frémissante et glacée.

« Tu sais ce qui t'attend au moins ? Tous pourraient te haïr, te persécuter, te pourchasser. On ne peut vivre avec ça, on s'éteint peu à peu ... Pardon. S'élever contre les tyrans ailés était déjà éprouvant, mais il y aura des hommes demain ... Tout ce sang, ces cris, ces dépouilles, je ne veux pas voir ça ... Dis-moi que ce cauchemar s'achève bientôt. Et je passerai le mot, c'est promit. »

La petiote désira s'assurer de la valeur de son cadet, en plus de se voir intimer courage et sérénité. Le bellâtre sut chasser ses idées moribondes, et craintes. Devant une telle bonté et assurance, Lisette ne pouvait que sourire, même maigrement. Elle devait bien lui rendre grâce. Après tout, lui seul pouvait lui rendre la vie meilleure, aussi ne voulait-elle le voir tomber au champ d'honneur ou pire, le voir sombrer dans la démence. Mais elle voulait croire qu'il en rechaperait, ce grand coquin. Elle proféra donc le bel au revoir, avant de filer dans les broussailles et l'ombre des cimes. Car le devoir n'attend pas, et sa bête devait avoir grand faim. La petite Vertorre la rejoignit, et appelant d'aventure l'Ombre à régner, elle s'effaça paisiblement. Puis la dame ombrage s'évada, sa monture infernale prenant l'envol funeste. Pour s'en retourner à sa dernière demeure, loin au-dessus des nuages, à la faveur d'un astre se mourant. Nulle interrogation ne la trottait plus, elle sembla confiante pour l'avenir. Pour l'heure, elle s'attela à rédiger une belle lettre à l'intention du Dark Knight. Fallait-il encore qu'elle lui parvienne, et l'intéresse, mais elle avait foi qu'il demeure encore cet homme noble et stratège.

Dernière édition par Sayu Hanami le Mar 26 Mai - 3:41, édité 1 fois (Raison : J'ai rajouté deux lignes à la fin, pour dire qu'elle a écrit et envoyé la lettre pour Lucifer (histoire de rendre crédible le rp de Ren avec ce dernier).)

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]

Lun 25 Mai - 22:51

En montrant que j'avais confiance en elle à ce point, je pensais qu'elle serait plus à même de me croire et de m'aider dans ma démarche. J'avais l'impression que j'avais obtenu l'effet inverse. Elle semblait totalement paniquée, du moins, pas physiquement, mais ses émotions me permettaient de le savoir sans qu'elle le montre réellement. Son regard quitta le mien et elle finit même par me contourner avant de marcher tout en observant le paysage. En la voyant faire, je devinais qu'elle voyait des scènes se dérouler sous ses yeux, des scènes que je ne pouvais pas distinguer, juste deviner, mais je n'étais pas dans son esprit pour en être capable. Je tentais de me mettre à sa place en essayant de réunir toutes les données que j'avais sur sa manière de penser et son passé. Vu son comportement, elle devait imaginer ce que donnerait la tentative de sauvetage des mages noirs prisonniers. La guerre, le sang coulant à flots, les larmes de ceux qui restaient, la Vengeance occupant chaque survivant pour qu'il se lance dans la bataille une nouvelle fois quitte à en mourir... Oui, le futur n'était pas beau à voir, mais il fallait qu'il arrive. Au nom du Ciel, j'allais faire en sorte qu'il y ait le moins de morts possibles dans cet affrontement, j'allais utiliser jusqu'à la dernière once d'énergie pour sauver le plus de personnes. Je ne voulais pas voir le sang couler, je ne voulais pas ressentir les vies s'échapper des corps tapissant le sol. Étais-je capable de le supporter ? Mère, étais-je encore cet enfant qui perdait tous ses moyens devant la mort ? Avais-je suffisamment grandi pour être capable d'affronter de nouveau ce genre de scène ? Je savais que la mort faisait partie du cycle de la vie, mais aucune personne ne devait mourir avant son heure et surtout pas lors d'une guerre. Et si je n'étais pas capable d'endurer ce spectacle ?

Alors que cette pensée me traversa l'esprit, ma sœur des Ombres semblait avoir lu mes pensées et énonçait ses craintes. Elle évoqua tout ce que je pouvais récolter en retour pour mes actes qui allaient me forcer à vivre séparé de tout, tel un paria aux yeux du Conseil. Je finirai sans doute par me perdre moi-même... Lisette s'excusa comme si elle était allée trop loin, mais elle n'avait pas tort et je ne pouvais pas la blâmer de s'inquiéter pour moi, au contraire, j'en étais terriblement heureux. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'un semblant de paix revienne pour éviter de voir la guerre s'installer, si bien qu'elle me promit de passer le mot si jamais je parvenais à la convaincre. Comment pouvais-je la rassurer si je ne parvenais pas à me persuader moi-même ? Dans mon esprit, je partais perdant, je me voyais en train de fuir les guildes officielles et les guildes noires pour ce que je m'apprêtais à faire. Toutefois, il y avait une lumière. Mes recherches m'avaient amené à connaître bon nombre de magies et plusieurs d'entre elles étaient capables de copier les sorts d'autrui, voire même la magie entière si la maîtrise était assez élevée. Si jamais personne ne découvrait mon identité, je pouvais toujours me cacher derrière cette hypothèse, de plus, personne ne penserait qu'un guérisseur tel que moi pouvait me rendre sur un champ de bataille pour faire le plus de dommages possibles. Je ne savais pas si c'était la présence de ma sœur des Ombres qui me permettait de repousser les ténèbres qui s'infiltraient dans mon esprit, mais je parvenais à y voir plus clair, à distinguer un avenir plus lumineux même si le danger était toujours présent.

Je ne peux pas te promettre que les guerres cesseront, mais je peux te jurer que je ferais tout pour y mettre un terme. Lorsque le sang coulera, lorsque les ténèbres empliront le cœur des hommes, je ferais en sorte d'incarner ma mère pour les soulager de leurs maux et d'éviter qu'une telle horreur se répète. Je le jure sur mon titre d'enfant de Dragon.

Étais-je prétentieux ? Non, ce n'était pas cela et Lisette pourrait le comprendre en lisant dans mon regard. J'aspirais à une paix durable également. Grandine m'avait éduqué d'une manière différente des autres Dragon Slayers, pas seulement parce qu'il fallait que je maîtrise les soutiens qui étaient déjà miens, mais parce qu'il fallait que je soigne les cœurs endoloris des survivants de toutes les guerres afin qu'ils voient qu'ils pouvaient poursuivre leur vie paisiblement. Maintenant que j'en avais fait la promesse, je ne pouvais pas me laisser abattre lorsque je serais dans le feu de l'action, je ne pouvais pas non plus laisser notre famille mourir. Il fallait que j'endosse ce rôle, mais s'il fallait que je déclenche les pires tempêtes que le monde ait connu pour retrouver un ciel calme et dépourvu de tout nuage noir. Lisette avait l'air plus détendue, je parvenais même à voir un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, elle me faisait complètement confiance. Suite à un au revoir rapide, elle finit par rejoindre son familier et sa monture avant de s'échapper de la couverture que j'avais demandé pour elle et de rejoindre les rayons de l'astre finissant sa course pour la journée. Alors que je faisais de même en compagnie de Heion, je me surpris à penser qu'un jour se finissait et que demain nous réservait son lot de surprises. Le Dark Knight allait sûrement me contacter, puis viendrait le moment de faire mes preuves et ensuite, l'heure de la guerre aurait sonné et je devrais rejoindre les rangs de l'obscurité pour suivre la voie que je m'étais moi-même tracée. Où allais-je finir ? Entouré de mes frères et sœurs en vie bien évidemment, il n'y avait que cet avenir qui m'attendait, je refuserais tous les autres !

HRP:

Sujet: Re: L'appel des frères [pv Ren]