« Manèges à Gogo »

Hesperia, comment ne pas entendre parler de cette ville ? Les enfants rêvent d’y aller pour une chose : Le parc d’attractions Dalt Wisney. Je n’y étais jamais allé jusqu’à présent. Je ne savais donc pas à quoi m’attendre. Ce que je pouvais certifier, c’était que la ville était animée. J’avais retiré mon écharpe qui cachait mon visage. Histoire de paraître moins louche, voir pas louche du tout.

Il y avait bien entendu, beaucoup de monde. Cette ville étant touristique, les boutiques de souvenirs étaient, elles aussi nombreuses. Mais j’étais là en visite, pas pour faire des affaires. Même si ramener un ou deux souvenirs ne seraient pas de trop. Mais que pouvais-je bien acheter, et où ?

J’arrivais enfin près du parc d’attractions. C’est là, qu’un bonhomme, était à la fois stressé et en colère. Il faisait les 100 pas. Je m’approchais de lui et des hommes en lignes devant lui. De ce que je comprenais, une bonne partie des employés étaient malade, la cause ? Une épidémie de grippe. La vie devait être dure pour eux. Le bonhomme qui leur parlait était leur employeur. Et demandait donc à ses employés de travailler plus durs aujourd’hui. C’est à ce moment que j’intervenais.

« Bonjour il semblerait que vous ayez des problèmes de main d’œuvres ici ? Je suis en voyage et je cherchais justement un travail pour un temps. Si je puis être d’une quelconque utilité. Je suis à votre service ! »

L’organisateur me regardait de la tête au pied. Il pouvait voir un homme en noir et rouge. Dans la moyenne, lambda entre autre.

« Hum vous êtes ? »

« Je me prénomme Russell, pour vous servir. »

C’est à ce moment précis, que je ne m’attendais pas, à la journée la plus éclatante, et fatigante de ma vie. Enfin, presque. Ma mission était simple, enfin c’est ce que je pensais : M’occuper de divers stands, manège et m’amuser. Pourquoi pas, peu importe la tâche qui allait m’être confiée, je comptais bien la remplir comme il se doit. J’en avais un peu marre de ne rien faire de mes journées, sinon à vagabonder de ci et là. J’avais une occasion de travailler, dans un parc d’attraction qui plus est ! Il ne restait plus qu’à enfiler la tenue de travail et j’étais parti.

Mais avant toute chose, je dissimulais un peu mieux ma marque de guilde. Savait-on jamais, que quelqu’un tombe dessus quand j’ai le dos tournée. Oui, en effet j’avais retiré ma veste, donc ma marque pouvait si l’on regardait attentivement être vue par bien du monde. Et la dernière chose que je voulais, c’était de tomber nez à nez avec la mauvaise personne. La journée s’annonçait palpitante.

*Let’s go !*

« Que le travail commence . . . »

Un jeune-homme, nous entendant parler, quittait la file d’attente du parc, pour venir à notre rencontre.

« -Bonjour! Je n'ai pas pu m’empêcher d'entendre votre conversation. Vous manquez de personnel ? Si je peux vous dépanner...Je me prénomme Even.»

Even. Un nom bien simple, mais jolie à la fois. Bien, la journée s’annonçait bien pour l’employeur. Même si, on ne pouvait sûrement pas remplacer tous ses employés malades. Il avait trouvé deux pions pour son affaire. Enfin, il prenait la parole, et sa réponse m’avait nettement surpris.

« Bon, Vous êtes acceptés en période d’essaie pour aujourd’hui. Voir ce dont vous êtes capables de faire. Nous verrons par la suite. »

* Parfait * M’écriais-je intérieurement, j’allais découvrir la joie (ou pas) de travailler dans un parc d’attraction. Cela aurait au moins le mérite de me changer les idées pour le moment. A part marché sans réel but . . . Je ne faisais rien d'autre.

Je me retournais vers le nouvel inconnu, nommé Even.

« Enchanté de faire ta connaissance, on me m’appelle Russell. J’espère qu’on passera un agréable moment ensemble ! »

Non, ce n’était pas une quelconque plaisanterie, ou de l’ironie. Je parlais sérieusement. Je comptais me donner à fond pour ce boulot. Peu importe la tâche que l’on me confie par la suite. Enfin, presque toutes. Qui dit parc d’attraction, dit enfants. Et je n’avais pas l’habitude de les côtoyer. Serai-je capable de surmonter cet obstacle ? Le moment de vérité était maintenant. Le patron nous invitait à le suivre dans les parties du personnel. Et commençait à nous parler du parc. Des différentes attractions disponibles, leurs spécialités.

J’écoutais attentivement tout ce qu’il pouvait dire. Meilleur est la qualité des informations, meilleur est le boulot fournit. C’était mon état d’esprit, à ce moment en tout cas.

Je repensais à tous les petits boulots que j’avais accomplis lors de mon grand retour. J’avais fait de tout, du serveur eu livreur, balayeur. Même si parfois, ils étaient très fatigants, ils m’avaient permis de refaire surface. De reprendre goût à la vie, même si les débuts étaient difficile et catastrophiques pour certains. Brelel m’avait soutenu tout le long. Il m’avait transmis sa joie de vivre. Et ça, je le garderais pour toujours.

Enfin, l’heure était d’enfiler la peau de l’employé modèle. Quel poste m’attendait ? Quel service ? J’étais impatient.

« La famille des barbes à papas . . . »

Une fois l’uniforme de service, ou tenue de travail enfilé, l’homme nous amenait à l’extérieur. Le parc était immense, de ce que je pouvais voir. Et surtout, il y avait du monde partout. Un autre homme venait nous voir, il se nommait Oz, et était le directeur des ressources humaines. C’est ce que j’avais compris en tout cas. Car de sa façon de parler, beaucoup de mystères planaient au-dessus de lui. Il nous assignait donc notre première tâche.

Servir de la barbapapa aux clients. Et le monde commençait à faire la queue. De la barbapapa ? Est-ce cette chose constituée de sucre dont les enfants raffolent ? Je n’en avais jamais vu. Un des employés, nous montrait comment la faire. Il fallait enclencher la machine, attendre qu’elle chauffe, ensuite l’éteindre et ajouter le sucre dans le réservoir prévu à cet effet, enfin, il suffisait de rallumer la machine, et la magie commençait, avec un bâton en bois, la mission : enrouler le sucre qui s’échappait du réservoir sous forme de filament pour en faire une barbe, je ne voyais pas comment appeler ça autrement. Et la barbapapa était prête.

Facile, rapide et efficace. Et bon je pense, car les enfants adorent ça. Après que l’employé nous avait montrés comment faire, il s’en allait, sans doute afféré autre part. Je remontais mes manches, et m’en allais accueillir les clients.

« Bonjour Madame je suis Russell, que puis-je pour vous ? »

« Bonjour, je voudrais deux barbapapas s’il vous plaît. »

Je répétais enfin les mouvements précédents, la machine étant déjà chauffée, il ne restait plus qu’à ajouter le sucre, allumer, enrouler, et donner. Le premier essai était un peu bizarre, surtout la forme que je lui avais donnée. Mais le second était plus concluant, et semblait mieux adhérer au bâtonnet. La dame me payait et c’était au tour du nouveau client, un enfant.

« Bonjour monsieur, que puis-je pour vous ? » Je lui souriais et attendais sa réponse.

« Bonjour m’sieur je voudrais une graaaaaaande barbeapapa s’vous plait. »

Une grande ? Il n’allait pas être déçu. C’est aussi avec un grand sourire que je lui donnais sans doute la plus grande de toute sa vie. Enfin, un peu exagéré mais grande tout de même. L’enfant me donnait sa monnaie, et repartait sourire jusqu’aux oreilles. Enfin, je regardais en direction d’Even, voir comment il s’en sortait. Oui, ce stand était muni deux machines pour la fabrication de cette, euh, sucrerie ? Et les clients commençaient à venir nombreux, il fallait donc accélérer le mouvement. J’aimais bien faire ça. Mais le nombre de clients rendait la tâche difficile.

Et les stocks n’étaient pas illimités. Et mon paquet de sucre était presque vide. Avant de partir, l’employé m’avait dit où trouver la réserve, dans la remise. Je regardais le client en face de moi, et lui demandais de patienter une petite minute, le temps que j’aille chercher de la matière première à la confection de cette denrée. Et, on ne pouvait pas dire qu’il y avait grand choix dans la remise, du sucre, du sucre, et quelques petites décorations consommables. Je ramenais donc très vite de quoi réapprovisionner mes stocks et ceux d’Even, je lui tendais le sac, et m’attelais une nouvelle fois à la tâche.

« Bonjour, que puis-je pour vous ? »