On se croirait dans un roman d'espionnage... Et je n'irai pas démentir que l'idée vient de moi! Chers amis, je vous présente le "Byakuhoshi", un des plus fiers bateau de croisière de Fiore! A forte dominante blanche, bâti sur une bonne dizaine d'étages, proue en forme de sirène, parquets impeccablement cirés et grand sourire des serveurs et hôtesses, tout l'équipage vous souhaite la bienvenue à bord pour un tour oisif sur les mers du nord avec pour destinations la visite de quelques îles telles que celle de Lémuria, voir le Mont Magnis pour les amateurs de frissons. Le paquebot prend facilement un tiers du port à lui seul et il constitue à chacun de ses amarrage un vif enthousiasme dans Pyrée, que ce soit au niveau de ses passagers, des dizaines de milliers "d'au revoir" prononcés par tous les membres de la famille (malgré une traversée où il était difficile de discerner même avec une paranoïa des plus développée le moindre danger poindre à l'horizon), ou tout simplement pour les marchands, qui, complètement débridés multiplient les tentatives les audacieuses pour ne pas dire désespérées afin d'écouler le maximum de babioles ou le fond de leur stock de poisson qui commence à sentir aussi bon que les chaussette de Tata Yvonne. Pour faire simple, un bon gros foutoir comme on n'en fais plus.

Adossé sur une rambarde, je regarde avec un sourire aux lèvres la foule en contrebas qui se presse en tous sens et dont l'étude ferait grandement avancer les études sur la théorie du chaos. Car malgré ma description, je ne me trouve pas dans la cohue, mais plusieurs dizaines de mètres au dessus, à bord du "Byakuhoshi", portant un costume de pingouin constitué d'un élégant costume blanc et noir avec une queue de pie, une cravate noire et les cheveux au vent. C'est mon uniforme de travail, depuis approximativement... un quart d'heure, et, grâce à ma magie et à une bonne dose d'alcool, le capitaine ayant décrété qu'il appréciait "Lé ch'tits gars qui n'en veulent comme twa" avec une bonne tape dans le dos avait passé sa soirée à comater et moi à me préparer pour ma première journée en tant que serveur. Pourquoi un tel revirement de carrière? Eh bien... Car celle-ci n'a rien de très brillant aux yeux de la loi, et même si en théorie ma popularité se cantonne aux collectionneurs, il n’est pas exclu que l'un d'entre eux se paye le luxe d'une petite croisière. Et, d'un point de vue pécuniaire, je faisais la traversée payé au lieu de payeur, ce qui reste toujours un bon point

Quant aux raisons de ma venu? Le soleil, la mer et la piscine, quoi d'autre? Ah si, ça me revient vaguement en mémoire. Crime Sorcière possède des membres, mais également des alliés. Des personnes qui ne veulent pas se mouiller pour agir directement mais qui sont prêtes à fournir des informations sous compensation. Et parmi les plus audacieux d'entre eux, nous possédons quelques taupes dans des guildes noires. Oh, pas toutes bien évidemment, Oracion Seis, comme son nom l'indique repérerait vite le septième membre de trop par exemple. Non, des guildes un peu moins fermées. Raven Tail par exemple. Et c'était effectivement le cas, mon contact, un partisan de plus ou moins longue date de la guilde était parvenu à infiltrer la pseudo guilde officielle et avait arrangé un rendez-vous ici même, durant cette traversée pour un transfert de documents incognitos. Il me suffirait de me téléporter avec la mallette une fois celle-ci récupérée, et, même si ma paye partait à l'eau (ou plutôt dans l'eau de vie), j'aurais au moins récupérer quelque chose de précieux

Pourquoi se donner tant de mal pour trois bouts de papiers me direz vous? Car il est de notoriété publique à Crime Sorcière de voir Raven Tail comme ils le sont vraiment: une guilde noire qui par on ne sait quel miracle parvient à avoir des amis assez haut placer pour tenir un titre de guilde "officiel". Officieux mais pas officiel. Hors, les documents que mon contact sont censé rapporter pourraient véritablement mettre leur véritable visage à jour. Il suffirait d'un peu de propagande... Mais là, on est dans mon domaine.

Une voix féminite amplifiée par la magie me parvint soudain depuis le pont derrière moi, s'adressant à la cohue en contrebas: Tous les passagers sont priés de se rassembler à la passerelle d’appareillage avec leur ticket et de monter calmement dans le Byakyhoshi. Le départ se fera dans un quart d'heure. Nous vous souhaitons d'avance une agréable traversée des mers et une délicieuse journée!

Je m'étire alors longuement depuis mon perchoir, voyant mes collègues se presser d'un pas assuré démontrant l'habitude, convergeant tous vers le même endroit. Pas un ne m'accordait un regard, normal après tout, car il est vrai que j'étais surgi de nulle part. Je fais craquer mes doigts et finis mes assouplissement sans me presser avant de me diriger d'un pas léger vers le chemin qu'ils avaient empruntés. Plus loin, une large pente sort du pont du bateau et sert d'arche aux passagers pour appareiller, des passagers grimpant déjà dessus, impatient de profiter de quelques jours de oisiveté totale. Le cortège se met déjà en place, et chaque personne qui semble d'importance est suivie par au moins deux ou trois pingouins se pressant derrière lui, portant les moindre de ses bagages avec une docilité exemplaire. Moi? J'ai le boulot le moins compliquer (je n'ai pas suivi le briefing d'un capitaine sous gueule de bois pour rien) je me contente de me dresser bien droit et d'afficher mon sourire le plus ravageur à ces dames et messieurs en lançant un "Bienvenue sur le Byakuhoshi! Comment puis-je vous servir?" mélodieux. Je fais ça à merveille.

Spoiler:

Le soleil s’était levé depuis quelques heures maintenant, et on voyait déambuler dans Pyrée une jeune femme en tenue de serveuse se dirigeant tout droit vers les quais, là où se trouvait l’énorme paquebot de croisière le Byakuhoshi, un énorme paquebot tout en finesse, en classe et élégance. La jeune fille n’est pas bien grande, pas plus d’un mètre cinquante-cinq, blonde et une poitrine assez intéressante pour les vieux pervers qui se trouvent sur le bateau. C’est son tout premier job, à peine dix-huit ans, elle en veut et en redemande, elle est surexcitée par cette nouvelle aventure, et très enthousiaste à l’idée de quitter sa petite ville natale qu’est Pyrée. Valise à la main, elle chantonne gaiement quand soudain une jeune femme brune, à peine plus âgée qu’elle la bouscule. Visiblement, l’une comme l’autre ne faisait pas attention, mais c’est la jeune serveuse qui tombe et déchire sa toute nouvelle robe de fonction, tout en la salissant. La jeune femme, une étrange cape sur les épaules, valise à la main tête nue, brune et le visage froid se penche vers elle, simulant un état de semi-panique, comme si elle était bouleversée par son erreur.

Toutes mes excuses, je ne vous avais pas vu. Rien de cassé ? Tenez, je vais vous aider à vous relever.

Elle lui attrape le bras et la relève avec gentillesse, découvrant avec une horreur à peine sur-jouée que la robe de la jeune fille est non seulement déchirée, mais aussi en piteux état. La blonde se lamente, disant que c’est sa seule robe, et que le bateau part dans moins de trois heures. C’est alors que l’inconnue lui sourit, et lui propose de s’arrêter chez elle, lui affirmant qu’elle pourra le recoudre, et nettoyer le tout. La naïve est ravie, et la suit vers son hôtel, plutôt sympathique d’apparence et de bonnes qualités, où elles montent toutes deux dans la chambre. La jeune femme, s’identifiant sous le nom de Riola Wan Nysol lui prête des vêtements le temps qu’elle se change, et se met au travail après lui avoir servi un verre.

Deux heures plus tard, une jeune serveuse brune sort de l’hôtel, une valise à la main et un bagage en longueur qui semble pouvoir contenir un violon ou une longue flute traversière. Elle semble un petit peu à l’étroit dans sa courte robe qui ne cache que ce qui faut de sa poitrine et descend à peine suffisamment au niveau de ses genoux. Une paires de petites chaussures qui claquent à peine, et la voilà qui arrive au niveau du paquebot, à la zone d’embarquement côté réservé au personnel. Le pointeur lui demande son nom, et elle s’identifie comme Alice Larochère, serveuse. L’homme râle lui disant qu’on l’attend depuis un bon moment, mais se tait et la laisse passer dès qu’il remarque la façon dont sa tenue laisse entrevoir son corps. Les hommes sont tous pareil, incapable de la moindre parole devant un corps presque nu. Un homme en tenue de pingouin l’accueillit sur le pont alors qu’elle quittait l’embarcadère, et elle en remarqua un autre qui lançait à tour de bras des :

"Bienvenue sur le Byakuhoshi! Comment puis-je vous servir?"

L’homme lui montra sa chambre, et lui fit visiter un peu ce qui allait devenir son lieu de travail les prochains jours. Il lui laissa le soin de s’installer et de prendre son temps, le service ne débutant que dans une petite demi-heure. Elle ouvrit le long bagage et en tira un kodaichi de taille moyenne qu’elle plaça dans le fond son armoire avec un masque blanc et un manteau noir aux particularités magiques assez sympathiques. Elle plaça par-dessus, ses vêtements et autres accessoires qui allaient lui être utiles pour le voyage, et en fouillant bien trouva une autre tenue de serveuse, un peu plus à sa taille. Le bas de celle-ci lui arrivait au genou, et elle cacha son poignard en haut de sa cuisse droite. Elle ouvrit ensuite un petit compartiment secret de sa valise et en tira une petite feuille.

« Alowin,
Un navire, le Byakuhoshi, quittera le port de Pyrée d’ici quelques jours, avec à son bord un agent infiltré contenant des informations sur Raven Tail. Dans ces documents, il se peut qu’on y trouve des transactions ou liaisons ennuyeuses avec les Oracions, et il serait ennuyeux que des mains peu expérimentées tombent dessus.
D’après nos informations l’échange devrait avoir lieu avec un homme de Crime Sorcière ; mettez-le hors d’état de nuire et récupérez les documents pour les brûler. C’est votre mission. L’échec n’est pas une option.
L’Ange »

Ainsi son Master était toujours en fonction. Néanmoins l’écriture et la façon dont il s’exprimait était en tous points différents de ce dont elle avait l’habitude avec Akira-sama, la lettre était beaucoup moins agressive, et il l’avait appelé par son prénom. Autant de fautes n’étaient pas normales chez cet homme soigneux et calculateur, ce qui pouvait laisser entendre que quelqu’un d’autre était à la tête de la guilde, ou qu’un homme quelconque cherchait à défendre ses intérêts. Après avoir mis la main sur les documents, elle se chargerait personnellement de découvrir qui lui a envoyé la mission, et d’en prendre soin pour lui faire comprendre que se servir du nom d’Akira n’était pas une solution…

Plus loin dans un hôtel de Pyrée, une femme de chambre ouvre une porte ; c’est la chambre qu’une cliente vient de quitter, il faut nettoyer. Elle pousse un hurlement apeuré et très vite se crée un attroupement autour de la pauvre femme, une jeune fille blonde est allongée sur le lit, nue et pâle comme une morte. Un médecin arrive, et malgré son incapacité à la réveillé, il affirme qu’elle est vivante. Au réveil, elle ne se souviendra de rien.

C'était une belle journée à la cité portuaire de Val, le soleil brillait, une légère brise rafraichissait les quelques habitants se promenant gentiment sur les quais. Tout le monde profitait de cette journée calme. Tout le monde ? Ah non, Soren était en pleine mission et il galérait. C'était la première qu'il fît une mission en tant que membre de la guilde de Quatro Cerberus et il comptait bien la réussir afin d'éviter de ternir la réputation de la guilde l'ayant accueilli. Au premier abord, la mission paraissait plutôt simple, il s'agissait de rattraper quelques chiens errants qui vandalisaient les marchands de biens comestibles. Malheureusement, la meute urbaine était maligne et le jeune mage a dû chercher durant plusieurs heures avant de localiser les vandales. S'ensuivit une course-poursuite où les canidés s'amusèrent à narguer Soren.

La course-poursuite se déroulait maintenant sur les quais. Les chiens riant en tête étaient alors suivis d'un Soren ayant une tête essoufflée. Soudain, le jeune homme eut une idée, oui ça lui arrive, et il utilisa alors son Solid Script oil afin de créer une flaque d'huile extrêmement glissante. Les chiens, surpris par le changement, ne purent freiner et allèrent se fracasser contre des caisses. Soren qui avait lui l'habitude des planchers glissants, suite à une utilisation abusive du Solid Script oil pour fuir lors de sa scolarité, réussit à s’arrêter et prit une pose bien classée. Les yeux fermés et un sourire orgueilleux sur les lèvres, il ne vit pas l'individu lui foncer dedans. Celui-ci occupé à regarder derrière lui ne vit pas la surface glissante et le mage et les voilà tous les deux étalés dans l'huile et malgré tous ces efforts il n'arriva pas à se relever car il tombait à chaque fois. Soren en âme charitable l'aida à se relever et remarqua que l'inconnu tenait un sac dans sa main gauche. La victime innocente de Soren alla partir quand un individu plutôt imposant, une armoire à glace d'à peine deux mètres, le souleva par le col, lui prit son sac et le donna à une dame. celle-ci était grosse, vieille, habillée d'une robe rouge ayant l'air d'avoir couté plus pas mal et avait coiffé ses cheveux vert foncé d'un chignon ressemblant à un brocoli.

Celle-ci s'adressa alors aux membres de la guilde de Quatro Cerbrrus qui s'était contenté de regarder la scène d'un air idiot. Elle disait être une dame très riche qui vivait à crocus mais qui avait des maisons de campagne un peu partout, elle est mariée à un homme très riche lui aussi passionné de bateau. Elle informa aussi Soren qu'il venait d'apporter sa contribution à l'arrestation d'un individu ayant dérobé des bijoux se trouvant dans sa maison de campagne de Val. En remerciement, elle proposa au petit mage une croisière gratuite dans un de ces navires. La nature curieuse et insouciante de Soren lui fit accepter la proposition de la grand-mère pleine aux as sur-le-champ.

Voilà maintenant le jeune mage à Pirée qui se trouvait être une ville portuaire tout comme celle où se trouvait le QG de la guilde, la différence était que Val paraissait plus rustique que la cité commerciale dans laquelle il se trouvait. Il n'eut pas grande difficulté à trouver le navire où il était invité, il s'agissait d'un immense bateau blanc doté d'une dizaine d'étages. Il était plus impressionnant que le bâtiment servant de QG à Quatro Cerberus mais Soren préférait ce dernier car il adorait la proue en forme de tête de chien. En arrivant sur le pont lustré du navire, Soren fut accueilli par des personnes habillées comme des pingouins, la mamie richouse a dû donner des consignes à ses manchots car on le traita comme une personne aussi importante que tous les gens riches qui constituaient la populace du navire.

Le jeune homme se trouvait maintenant en train de se balader tranquillement, le nez en l'air sur l'un des étages du navire. Et ce qui devait arriver quand on se promène le nez en l'air, tenant un verre de jus de fruits arriva. Soren trébucha et se retournant, il renversa le contenu de son verre sur la robe d'une dame, le vêtement fut gâché et le petit ami de la dame semblait plus d'humeur à écraser la tête de Soren que de rigoler avec lui. Ce dernier recula tout en essayant de calmer le monsieur pas-content quand, il bascula soudain d'une rambarde et chuta. Heureusement qu'il ne se trouvait qu'au premier étage car sinon, le membre le plus idiot de la guilde des cerbères aurait pu se faire mal. Par chance, il semblerait que l'un des pingouins embauchés sur le navire est servi de matelas, Soren l'aida à se relever et se frictionna la tête en un geste et aborda un grand sourire tout en espérant qu'il ne lui en voudrait pas trop de l'avoir écrasé. Étant en chemise, le geste du jeune homme ne masquait aucunement sa marque de guilde.

- Désolé, de vous avoir écrasé, vous allez bien . Je m'appelle Soren. Je tiens à vous présenter mes excuses pour vous être tombé dessus comme ça.

Le flot des passagers s'écoule sans interruption, tel une horloge bien huilée. Ce qu'elle est. Et elle fonctionne qu'elle en produit de l'excédent: mon rôle comporte certes une énorme part dédiée à la figuration, mais pendant le quart d'heure, je ne suis réquisitionné qu'une fois afin d'aider d'une autre serveuse qui apparemment était arrivée en retard. Rien de dramatique, et après un petit échange de courtoisie, je la guide vers ce que je devine plus ou moins être ses appartements. Pour mon plus grand bonheur, je parviens à trouver sans trop d'hésitation la porte dont l'étiquette correspond avec celle qu'elle aborde sur son uniforme. En lui ouvrant élégamment, je note pour moi-même de revoir mon jugement sur le capitaine, qui visiblement faisait porter des costumes trop petit pour des serveuses trop développées. Manque de moyens, penchant douteux ou preuve de bon goût? Hey, je n'ai pas le temps de penser à ça, si effectivement pour le moment je reste assez passif j'ai un travail à faire. Autre que de lustrer des verres cirer et des pompes j'entends.

Malheureusement, je dois avouer que mon temps reste limité. Notre taupe à Raven Tail s'est fait débusquer et, de peur de se faire intercepter trop aisément, je n'ai aucune idée ni de son visage, ni de la façon dont nous nous retrouveront. Après quelques secondes de flottement, j'ai la confirmation que le bateau à amorcé son départ et que nous sommes en mouvement. Une seule certitude, il se trouve sur le bateau. Toutes les pièces sont en place, à partir de maintenant, tout peut se révéler d'une simplicité déconcertante comme d'une potentielle prise de risque. Dans le meilleur des cas, nous nous retrouvons, l'échange se passe bien et je pourrai me téléporter sur la côte sans même avoir à me mouiller. Pour ça, j'estime ma portée maximale à... plus ou moins ma ligne d'horizon. C'est cela, si je quitte Pyrée des yeux, je devrai me montrer fidèle au poste pour le restant de la croisière. Si le salaire est plus qu'attirant pour un pingouin standard, ce n'est pas spécialement le genre de carrière que je compte débuter. En clair: je dois le trouver, et de préférence: vite.

Je ressors du dédale de couloirs tapissés d'un rouge criard en je ne sais quoi, tâchant de me trouver une place dans un milieu qui m'était assez inconnu. Pas celui de serveur, ce rôle est usé jusqu'à la corde et m'a permis de m'infiltrer dans bien des maisons, mais je dois avouer que sur un bateau... C'est une première. Bah, tant que je rend service et que je parviens à glaner quelques conseils, tout devrait bien se passer sur l'organisation. Les touristes commençaient maintenant à se répartir plus ou moins dans le bateau, les plus timides et perdus restant dans les premiers étages dans les pattes d'un pingouin leur faisant une visite guidée, les habitués quand à eux étaient déjà montés sur le pont supérieur (l'organisation des étages se faisant en pyramide), tel des plantes cherchant à grimper le plus haut possible pour prendre un maximum de soleil. C'est en pensant à ça que je remarque que celui-ci m'est caché depuis une fraction de seconde et qu'un cri qui n'appartient ni à l’excitation ni au mécontentement me parvient aux oreilles, se rapprochant dangereusement.

Maintenant, petit jeu. J'irais jusqu'à placer un petit millier de personnes sur cette bicoque géante, sachant qu'une bonne centaine d'entre eux se trouvait au "Rez-de-chausser" (je n'ai aucune idée de comment on nomme ça sur un bateau à étage), combien ai-je de chance de me recevoir le premier crétin qui tombe d'une rambarde? La flemme de compter? Moi aussi. Je n'ai même pas le temps de comprendre quoi que ce soit qu'une force irrésistible me plaque à terre, expulsant en un seul assaut tout l'air de mes poumons, et me rendant plus pâle que je ne suis déjà. J'essaye de ne pas penser au crac que je suis persuadé d'avoir entendu au moment de l'impact et soudain, je panique. Je me suis fait repérer? Et si oui, par qui? Une trentaine de scénarios passent dans mon esprit en un temps record, et la tentation de réaliser un Blink est de plus en plus forte. Jusqu'à ce qu'une seconde plus tard, le poids se retire soudain, ce qui ressemble à une libération de mon point de vue. Je relève la tête encore haletant sous le choc et aperçoit un jeune garçon avec un grand sourire un peu niais, qui me tend une main favorable.

- Désolé, de vous avoir écrasé, vous allez bien . Je m'appelle Soren. Je tiens à vous présenter mes excuses pour vous être tombé dessus comme ça.

Intérieurement, je ne m'en fais pas un portrait flatteur, mais pour le coup, mon avis ne compte pas. Seul importaient deux choses: 1) Savoir comment il avait trouvé le moyen de s'entrainer à la chute libre en milieu portuaire et 2) Le fait qu'il abordait le sommet des trois lettres VIP sur son ticket, soigneusement plaqué dans sa poche sur le torse. J'accepte son aide, respire longuement pour me donner une contenance et assez d'air pour répliquer et je lui répond avec gentillesse: Oh, aucun problème monsieur. J'imagine que ce genre chose arrive de temps en temps. Passez-vous un bon moment à bord? Si monsieur à besoin de quoi que ce soit, je suis à son humble service dis-je en m'inclinant. C'est à ce moment que plusieurs relais diffusant la même voix qui annonçait le départ du ferry crièrent sur tout le bateau: Tous les passagers du ByakuHoshi sont priés de se rendre dans la salle commune pour une réunion exceptionnelle. Merci de suivre les instructions des membres de l'équipage, nous nous excusons d'avance pour le désagrément.

Je bombe alors le torse, retrouve ma verve et annonce de nouveau, comme si tout ce beau monde n'avait pas déjà entendu: Messieurs dames, nous vous demandons de bien vouloir nous suivre jusqu'à la salle commune. Rien de grave, rassurez vous, néanmoins merci d'avancer dans le calme. Je n'ai aucune idée de ce que cette "réunion exceptionnelle" peut bien être, mais je joue le jeu. Puis, menant mon troupeau à travers les allées luxueuses et meublées avec goût, nous débouchons finalement dans le véritable cœur du bateau, un espace assez gigantesque avec un grand lustre tout en verre (comment faire plus cliché) qui ornait une scène assez courte comparée à l'espace sur laquelle elle donnait, mais tout de même suffisante pour accueillir un petit orchestre. Des rangées entières de tables avaient été rangées sur les côtés pour laisser la foule s'agglutiner avec curiosité devant les trois silhouettes qui se concertent sur l'estrade. Je me trouve un coin un peu plus isolé, adossé à l'un des piliers (qui je parie ne sert qu'à la déco) qui peuplent la salle. Comme sous le coup d'un signal, le volume sonore baisse en quelques secondes pour ne devenir qu'un léger bourdonnement de fond, signe qu'on pouvait commencer.

J'observe la scène d'un œil intrigué, presque impatient. Une délicieuse femme dans une robe formant un voile léger d'un rouge vif autour d'elle se tient en son centre, à ses côté, je reconnais le capitaine qui visiblement s'est plutôt bien remis et un homme en armure, que je devine être un chevalier. Ici? Vraiment? Quelque chose ne tourne pas rond. La jeune femme s'éclaircit la gorge, puis commence d'une voix cristalline: Chers amis, j'ai l'honneur de vous rassembler ici pour vous parler de deux points importants. Maintenant que vous êtes tous à bord, nous tenions à vous inviter à notre fameux bal masqué, qui, finalement pourra se dérouler une nouvelle fois! A cette annonce, les habitués mirent du cœur pour faire redoubler les murmures qui courent dans la salle, murmure rapidement recouverts de nouveau par la voix la jeune femme qui continua: Pour les nouveaux participants, laissez moi vous faire un rappel des règles: dans vos appartement ont été disposés des costumes avec lesquels vous pourrez venir selon votre bon vouloir. Choisissez bien cependant, car quiconque vous reconnaitra saura vous mettre à jour! Nous avons pu récolter un secret plus ou moins embarrassant sur chacun de vous, si vous êtes découverts, il sera révélé au grand jour! Pour cela, un simple indice suffira, prenez garde!

Je dois avouer que ce genre de futilité pouvait se montrer plus ou moins amusante, mais très franchement, ça m'importe peu. Je continue à regarder à demi-interessé, mais pas plus que ça... Après tout, je suis censé avoir mis les voiles avant ce soir, alors quel est l’intérêt?
Chacun de vous possédera également un nom de code, si celui-ci ou votre identité est découverte, vous serez alors en quelque sorte "éliminé". Le premier arrivant à démasquer cinq de ses partenaires sans coup-férir remportera le bal et deviendra le roi ou la reine de la soirée! Une dernière règle: un phœnix se cachera parmi vous, si il est mis au grand jour, un prix spécial saura récompenser vos efforts!
Mon sang ne fait qu'un tour lorsqu'elle prononce le nom de l'oiseau enflammé. Phoenix n'est pas qu'un nom lancé au hasard. C'était le nom avec lequel avait été signé la lettre de l'agent infiltré. Après avoir prononcé ces mots, le "phœnix" s'enveloppa de flammes (littéralement) et tournoya de plus en plus vite sur elle-même. Et lorsque celle-ci se dissipent, une tout autre femme se présente à nous, belle, vêtue de la même robe mais méconnaissable. Une magie lui permettant de modifier son apparence. L'oiseau avait en quelque sorte fait peau neuve.

Je commence à mettre les pièces du puzzle en ordre. En somme, mon informateur était joueuse. A tel point qu'elle vendait des informations sous le couvert du jeu? Insensé! Et pourtant... Je suis impuissant. Pour connaitre ces secrets, elle doit posséder un mage télépathe à son service, qui nous aurait alors sondés. C'est assez effrayant, mais je me rend compte que ma couverture vient de pathétiquement voler en éclat. Intérieurement, je lui en veux. Je ne peux pas me permettre d'attendre ce soir, où je ne pourrai plus faire machine arrière. Malheureusement... Je suis un peu coincé, car je suis persuadé qu'elle ne me donnera pas mon dû si je ne gagne pas à la régulière. J'observe l'oiseau qui paraissait si à l'aise sur scène, donnant le départ et un congé jusqu'à ce soir pour préparer la fête et les déguisements. Je tente de graver chaque trait de son visage en mémoire, tout en sachant qu'elle pourra les modifier à sa guise. Soit. Que le jeu commence.

Spoiler:

Toutes ses affaires étaient rangées avec soin et dissimulées, et il ne lui restait plus qu’à trouver une place pour son sac, et sa pièce serait dans un état impeccable. Mais la vie du bagage allait être écourtée, car elle attrapa son couteau et s’en servit pour découper la doublure. Le reste des informations se trouvait dedans, et Alowin avait attendu d’être sur le bateau pour en prendre connaissance. Il n’y avait aucune information concernant son physique, ni même la magie qu’il employait, tout ce que l’on pouvait lui dire, c’était que cette personne arrivait toujours à passer à travers les mailles du filet. La jeune femme attrapa un stylo et dressa une liste rapide des magies qui pouvaient permettre cela : tout d’abord, la magie de l’illusion ; si sa cible était un illusionniste, elle ne devrait pas avoir trop de mal à le retrouver. Les autres possibilités étaient la Memory Make, la Heitan Mahô, la Shunshin no Mahô, la Mimicry Magic, la Yuurei no Mahô, la Kimochi no Mahô, la Kankaku no Mahô et certainement des dizaines d’autres encore… Elle continua sa lecture, à priori c’était une personne particulièrement habile dans le passage d’informations. Et tout en bas de la page se trouvait la mention : « Nom de code, Phœnix ».

Cela lui rappelait quelques vers qu’elle avait entendu un jour, ou peut-être lu quelque part, elle ne savait plus trop… Bref, les vers étaient ceux-ci :

« Le celeste Phœnix commença son ouvrage
Par le Phœnix terrestre, ornant d'un tel plumage
Ses membres revivans que l'annuel flambeau
De Cairan jusqu'en Fez ne void rien de plus beau. »

C’était certainement dans un ouvrage, car elle se souvenait d’une grammaire un peu archaïque et pas encore définie. Mais de l’ouvrage elle ne se souvenait plus. Elle rangea son couteau dans la cachette appropriée, et prit son sac malmené, ainsi qu’une allumette et les documents relatifs à sa mission. En passant sur le pont, elle jeta son sac en lambeau, et passa sur le pont supérieur, pour regarder la mer qui défilait sous ses yeux. Elle craqua son allumette et mit le feu aux documents avant de les jeter à la mer, les regardant lentement se consumer, avant de toucher l’eau quelques nombreux mètres plus bas. Elle sentit la présence du jeune riche dans son dos avant même de l’entendre. Bien que ses habits soient beaucoup plus à sa taille, elle savait son dos nu, et ses courbes mises en valeur par sa tenue de serveuse.

Un petit chagrin mademoiselle ?

Les hommes étaient tous pareil, des rapaces stupides prêt à tout pour plaire, et profitant du moindre moment de « faiblesse » pour sauter sur l’occasion et dévorer celles que l’on surnommait le sexe faible. Elle se retourna, gardant une main accrochée au bastingage, l’autre faisant mine de sécher une larme inexistante sur le coin de la joue.

Plus maintenant que vous êtes là on dirait. Monsieur désire quelque chose ?

Le petit sourire pervers qu’il lui adressa avait le mérite d’être clair… À tout casser il devait avoir dans les vingt-cinq ans, et il s’imaginait déjà être le roi du monde… Tout ça parce qu’il était au dernier étage du plus cher bateau de croisière… Les riches sont tous les même. En tout cas il fut si décontenancer par son sourire angélique, qu’elle l’abandonna au même endroit, en profitant pour lui fermer la bouche au passage. Elle n’avait pas besoin d’un abruti comme lui pour réussir sa mission… Soudain, alors qu’elle descendait les marches en direction du restaurant-bar où elle devait prendre son service, les haut-parleurs du navire grésillèrent, laissant présager une intervention prochaine d’une tierce personne comme le commandant de bord :

Tous les passagers du ByakuHoshi sont priés de se rendre dans la salle commune pour une réunion exceptionnelle. Merci de suivre les instructions des membres de l'équipage, nous nous excusons d'avance pour le désagrément.

La salle commune n’étant pas bien loin, elle prit sous son aile quelques passagers hésitants, les amenant directement à l’endroit convenu, sans à avoir à jeter un œil au plan du navire. Avoir une mémoire presque instantanée comme elle était une chose bien pratique, et elle ne pouvait que remercier sa magie de l’illusion qui développait non seulement son sens de l’observation, mais aussi sa mémoire visuelle et auditive ; dans une illusion c’était les deux détails les plus importants. Arrivée dans la salle commune avec ses petits oisillons, elle s’installa dans un coin à l’ombre d’où elle pouvait apercevoir l’estrade, ainsi que la plus part des passagers. Ses Nightmare Eyes se mirent en route, lui donnant petit à petit la plus grande peur de chacun des passagers qui tombait sous son regard. Une femme s’avança sur l’estrade, et d’une voix calme gagna le silence de l’assemblée :

Chers amis, j'ai l'honneur de vous rassembler ici pour vous parler de deux points importants. Maintenant que vous êtes tous à bord, nous tenions à vous inviter à notre fameux bal masqué, qui, finalement pourra se dérouler une nouvelle fois! Pour les nouveaux participants, laissez-moi vous faire un rappel des règles: dans vos appartements ont été disposés des costumes avec lesquels vous pourrez venir selon votre bon vouloir. Choisissez bien cependant, car quiconque vous reconnaitra saura vous mettre à jour! Nous avons pu récolter un secret plus ou moins embarrassant sur chacun de vous, si vous êtes découverts, il sera révélé au grand jour! Pour cela, un simple indice suffira, prenez garde! Chacun de vous possédera également un nom de code, si celui-ci ou votre identité est découverte, vous serez alors en quelque sorte "éliminé". Le premier arrivant à démasquer cinq de ses partenaires sans coup-férir remportera le bal et deviendra le roi ou la reine de la soirée! Une dernière règle: un phœnix se cachera parmi vous, s’il est mis au grand jour, un prix spécial saura récompenser vos efforts!

Attendez, elle a bien parlé de Phœnix ? La jeune fille releva les yeux, assistant à la métamorphose de la femme qui présentait ce qui semblait être l’attraction principale de la virée. Qu’elle était cette magie ? Une illusion ? Non pas vraiment, Alowin ne sentait rien de semblable à ce qu’elle ressentait quand elle utilisait sa magie. Alors quoi ? Une magie de mimique ? Une magie de dissimulation ? Une magie qu’elle ne connaissait pas ? Les questions s’entrechoquaient dans sa tête, mais ses Nightmare Eyes s’activèrent pour prendre connaissance de la plus grande peur de l’inconnue. Ainsi elle aurait un avantage sur les autres si jamais sa cible ne portait pas de protection pour les yeux. La femme mit fin à l’assemblée, et Alowin ou plutôt Alice quitta la pièce, pour se rendre dans la salle de bar et commencer à travailler. Dans quelques heures le bal masqué sera lancé… Et déjà elle avait trois indices dans les mains.

Spoiler:

Le soulagement envahit Soren quand il vit le serveur se relever, même si celui-ci tirait une tête où l'incompréhension était en valeur. Il reprit sa respiration et dit au jeune homme que ce n'était rien et qu'il était à son service. Sérieux !? Ça arrive souvent de voir des gens en écraser d'autres ? Soren était encore abasourdi par cette nouvelle quand une voix demandait aux passagers de suivre les pingouins...enfin les majordomes jusqu'à la salle commune. Soren voulait d'abord voir sa suite, ils e l'imaginait énorme et luxueuse, mais sa légendaire curiosité était piquée et il voulait savoir ce qu'il allait maintenant se passer maintenant. Arrivé à destination, Soren put voir qu'il y avait énormément de monde à bord, tournant la tête à sa gauche, il aperçut le couple qu'il avait rencontrer tout à l'heure. Le membre de la guilde des cerbères déglutit quand il vit l'index de l'homme faire le contour de son cou, ce geste était assez répondu pour que Soren puisse comprendre qu'il était mal, très mal.

Préférant reporter son attention sur al scène, Soren put y distinguer une dame habillé de rouge, un type en armure et un troisième homme qui se tenait droitement à côté de l'unique femme présente sur scène. Celle-ci annonça alors le début du bal masqué. Tous les passagers devait aller se changer dans leur chambres afin d'être méconnaissables. On avait aussi donné aux invités un nom de code, si celui-ci ou l'identité du passager était découverts, le passager était en quelque sorte éliminé. ce n'était pas tout, un secret pouvant être très embarrassant pouvait aussi être révélé au public si le passager était découvert. Pour éviter cela, il fallait trouver soit cinq secrets soit cinq identités soit cinq surnoms. L'excitation envahit Soren quand la dame habillée de rouge utilisa la magie pour se transformer, donnant ainsi le signal du départ.

Le jeune homme courut alors à pleine allure vers sa chambre, un des pingouins lui ayant indiquer la direction à suivre. En arrivant dans celle-ci Soren eut le souffle coupé même si la chambre correspondait à peu près à l'idée qu'il s'en faisait. Elle était plutôt luxueuse, les principales couleurs étai l marron, le cramoisi et un orange foncé. Ces couleurs étaient présentes partout, du mur au mini-bar en passant par le lit à baldaquin. Soren préféra d'abord se diriger vers le mini-bar oubliant momentanément le jeu. Il l'ouvrit et dépité de ne pas trouver de tabasco le referma assez violemment et décida d'explorer sa chambre. C'est en voyant enveloppe punaisée sur son armorie que Soren se rappela du bal masqué. Fébrile, il l'ouvrit se demandant ce qu'elle pouvait contenir :

"Cher mage,

je suis très heureuse de savoir que vous avez accepté mon invitation à la croisière et j'espère que l'idée du bal masqué vous plait, si ce n’est pas le cas, tant pis vous ferez avec. Concernant les déguisements, j'ai bien fait attention à vous donner des déguisements plutôt...particuliers. Votre nom de code est le suivant : Lolita.

En espérant que vous passerez une bonne traversée, la comtesse De Mont-Fleuri."

Soren n'y croyait pas. C'était quoi ce nom de code !? Inquiet à l'idée de ce qu'il allait trouver dans ce placard, il transpira à grosses gouttes. C’est donc avec une main transpirante et des gestes lents et mécaniques que Soren fit coulissé la porte de son vestiaire. En voyant le contenu de l'armoire, les yeux de Soren lâchèrent quelques larmes, ses traits se creusèrent et sa mâchoire se figea en un cri silencieux. En gros, il tira une vraie tête d'abruti. L'armoire contenant exclusivement des déguisements ayant plus sa place dans celle d'une fille ! C'est alors que les souvenirs que le petit mage préférerait garder bien profond refirent surface.

****** Début du flashback ******

Soren était alors encore à l'école de magie où il avait fait ses études. Il était à ce moment-là en quatrième année et courait comme un taré dans les couloirs de l'école. Les autres élèves habitués se plaquaient vite fait contre le mur sachant ce qui suivait le jeune homme. Ils avaient bien fait car une meute de trois chiens suivait le jeune homme. Comment les autres élèves étaient au courant ? L'habitude sans doute. Les trois canidés rattrapèrent l'étudiant et deux d'entre eux lui mordirent les chevilles tandis que le troisième lui enferma la tête entre ses crocs. Une jeune fille s'approcha alors de l'immobilisé, elle faisait claquer son fouet entre ses mains, ses yeux pareils à des braises et son aura meurtrier montrait bien qu’elle ne comptait bien ne pas être gentil avec Soren. Celui-ci essaya quand même de jouer l'innocent.

- Sa...sa...salut Fuyu, ça va ? Comment te portes-tu aujourd'hui ?
- Soren, ne tente pas de jouer l'innocent, tu ne fais que m'énerver encore plus, déjà que ce que tu as fais était très grave...

Une tempe apparut alors sur le front de la déléguée tandis que Soren demanda, un sourire niais sur le visage, de quoi Fuyu parlait-elle. Elle s'énerva alors et fit claquer son fouet à à peine trois centimètres du jeune homme. Soren se mit à transpirer alors énormément et le reste des élèves restés s'enfuir. Fuyu ordonna alors aux chiens de lâcher Soren et "demanda" à ce dernier de la suivre. Elle le conduisit jusqu'à la salle du club de théâtre, elle ouvrit une des armoires et sortit une robe comme celle que portait les servantes. Elle ordonna au jeune homme de se changer et une fois ceci fait de mettre un collier noir décodé de pointe qui était le bout d'une laisse. C'était alors dans cette tenue que Soren suivit en pleurant sa déléguée, répondant à chaque fois par une voix aiguë qu'avait les jeunes filles. c'était ça où le fouet de Fuyu claquait douloureusement.

****** Fin du flashback ******

Soren n'en revenait pas, il avait devant lui, dans cette armoire la réplique exacte de cette fichue robe de servante que seul un lolicon peut avoir imaginé ! Désirant le plus vite possible quitter ce vêtement des yeux, Soren prit une tenue éloignée de l'uniforme et claqua la porte de l'armoire. Il regarda alors sa prise et refit sa tête d'idiot. Il avait prit un kimono orange avec une ceinture rose, le kimono étant décoré de motifs florales. Cependant, il préférait encore mettre ceci que de revoir l'autre tenue cauchemardesque. Il s'habilla alors et quand il sortit de sa chambre, il avait l'air dans son élément, l’attitude soumise et l’entrainement forcés à la voix féminine de son ancienne déléguée allait servir ! Soren n'en revenait toujours pas.

Soren marcha alors à côtés des autres passagers, ceux-ci n'avait guère de chance de remarquer que le garçon ayant fait une chute remarquable était cette adorable petit geisha. Cependant, l'une des personnes que Soren aurait voulu à tout prix éviter était là. Malgré son déguisement, Soren reconnut tout de suite que cet individu était l'homme à la forte carrure qui avait menacé de lui faire mal, très mal. Celui-ci semblait plutôt du genre à aimer les jeunes filles car il se mit à caresser la joue de Soren et lui parla d'une voix douce.

- Dis-moi ma petite, es-tu accompagnée ? Tu as l'air perdue.
- Kyaaaaaa !!! Un pervers !!! Solid Script Fire !!!

Le cri aiguë que poussa Soren poussa le dragueur a se boucher les oreilles et de fermer les yeux tout en reculant légèrement. Cependant, il les ouvrit pour voir des lettres embrasés lui foncés dessus. Il se retrouva projeté contre un mur et finit assommé avec ses vêtements presque entièrement carbonisés. Soren courut afin de s'éloigner le plus possible de cet endroit et après moult détours, il finit par s'arrêter et se laissa glisser contre un mur avant de reprendre son souffle. Le tout avec un sourire aux lèvres et le visage espiègle, il adorait déjà cette croisière et ce bal masqué même si il était habillé plutôt bizarrement et il se demanda alors s'il ne devrait pas parler de ça dans la prochaine lettre qu'il enverra à ses parents. Puis, décidant qu'ils 'était assez reposé, il partit à al recherche d'indices afin de gagner car il voulait obtenir le rand prix détenu par ce phœnix.

Le service minimal était assuré et des collègues me disent qu'en tant que nouvelle recrue, il fallait absolument que je test le bal au moins une fois. Bien sûr que je dois m'y rendre, après tout, n'était-ce pas plus ou moins pour, voir à cause de moi qu'il était organisé? Quoi qu'il en soit, une bonne dizaine de serveurs furent congédiés juste après l'annonce et nous avons carte blanche jusqu'à ce soir. Mais la situation ne me plait pas, et j'ai la désagréable impression que Phoenix se fout de moi. Ce n'est pas un jeu. En quoi ça peut être un jeu? Elle est censé posséder des documents, quel qu'en soit leur forme qui pourraient radicalement changer la géopolitique de Fiore, et elle me force à jouer encore une fois un rôle pour ses beaux yeux? Avec tous le respect que je porte à la gente féminine et à nos courageux informateurs... Il faut avouer que je prend la blague assez mal. Euphémisme, bien entendu. C'est pourquoi j'essaye de la retrouver lorsqu'elle redescend de scène, à plusieurs dizaines de mètres de là, mais je suis emporté par la marée humaine et noyé par les ragots et les murmures d'excitation. Je me dresse raide comme un piquet, les yeux légèrement baissé, contrastant clairement entre la foule qui se bouscule autour de moi. J'ai compris que j'ai perdu et que je vais devoir me plier à ses règles...

Je m'en pince le nez, comme pour faire passer une migraine. Une seconde plus tard, je me retrouve dans ma chambre suite à ma téléportation, toujours aussi discrète. Bien qu'elle soit de taille modeste, à peine la place d'y loger une couchette et une armoire, j'avais au moins l'avantage de ne la partager avec personne. Des traces de passages étaient évidentes, et je tire une nouvelle fois mon chapeau à l'organisation de ce paquebot rapide comme l'éclair. Sur ma couchette blanche réside une lettre aux reflets rouges et jaunes, comme si elle était enflammée, une rose trônant en guise de cachet en son centre. Je la ramasse d'un geste lent, prenant mes précautions... Mes précautions pour quoi? Risque-t-elle de m'exploser au visage? Malgré son mauvais goût, ça ne semble pas être dans le style de mon hôte et j'enlève le cacher d'un geste précis. Soudain, le bout de papier s'agite faiblement et je reconnais le signe caractéristique d'une lettre magique. Je la jette alors au sol, puis l'adosse au mur, prêt à écouter le message. Le Phoenix apparait alors devant moi. Littéralement, pas une projection de l'image de la jeune femme que je viens de croiser, un simple logo que je me souviens avoir vu quelque part sur le ByakuHoshi. Quelque part... Une voix guillerette s'élève de l'image.

Bonjour! Et bienvenue à bord du Byakuhoshi! Si tu as suivi les règles, tu sais ce qu'il te reste à faire ton armoire regorge désormais de plusieurs costumes, à toi de voir comment tu t'habilles pour la soirée! En espérant que la fête te plaira, et que tu parviendra à remporter le gros lot! Après tout, ce serait dommage que tu échoue... Il s'agit pourtant de quelque chose qui risque de t’intéresser. Attends.... Je rêve où elle me nargue? Je colle un coup de pied au mur, autant sous l'effet de la frustration que pour prendre appui et je me décolle de la paroi, en direction de mon armoire couverte d'une peinture blanche impeccable et visiblement bien trop grande pour un simple compartiment à serveur. Plus j'avance, et plus je découvre qu'elle à de coups d'avance sur moi... J'ai la désagréable impression d'être un pion qui sert son bon plaisir. Et, si en d'autres circonstances il peut être amusant de prendre le temps de refiler le dindon de la farce à l'envoyeur, là, je n'en disposais pas autant que je l'aurais voulu. J'ouvre les portes et avant que je puisse inspecter les habits, la voix résonne une dernière fois là où je l'ai laissé. Oh! Au fait, ton nom de code est Orange. Amuse-toi bien! Puis, le bout de papier s'éteint, devenant inexplicablement terne, signe que le message était fini.

Je reporte mon attention aux différents costumes que l'on me propose. Ça va du très classe au complètement absurde, passant de la tenue de l'intégrale de la "parfaite tenue du mage noir à l'égo surdimensionné", composé d'une grande cape et d'un chapeau noir (classe, mais un peu effrayant), jusqu'au costume de... Je ne sais pas, j'arrive pas encore à me convaincre que c'est un possible costume d'austribot. Enfin! Après quelques minutes de réflexion, je choisis une tenue de prestidigitateur avec un haut de forme plus haut que celui que j'ai d'habitude et une longue cape noire. Je l'enfile et jette un coup d'oeil dans le miroir au fond de l'armoire. C'est bien meilleur que je ne l'aurais cru, le chapeau permet même si on le rabat de couvrir mes yeux assez... reconnaissables.

Je m'allonge sur ma couchette après cela, toujours déguisé, le chapeau retombé sur mon visage qui me protégeait de la lumière du hublot, qui commençait déjà à décroitre. Dans quelques heures, je serai trop loin pour pouvoir m'enfuir d'une simple téléportation. Je n'ai aucune idée d'où sera le bateau lorsque je trouverai phœnix... si je la trouve. Avant de penser à tout cela, il me faut un plan d'attaque. Je n'ai rien que je puisse préparer, même avec ma magie sinon des techniques permettant de démasquer quelques candidat(e)s, car j'ai le sentiment que l'oiseau de feu ne se montrera pas si elle me voit réaliser un score minable. Je me demande quel genre de secret elle à pour moi... Révéler mon appartenance à Crime Sorcière? Fâcheux, mais rien d'irréparable.

Je passe quelques secondes à réfléchir avant de me redresser d'un coup sec, prenant conscience d'une chose. Les chevaliers, voilà pourquoi ils sont là. Même si elle est censé être dans mon camps, si elle révèle ça, je suis dans une mouise noire! Il s'agit alors d'une toute autre ampleur: soit je gagne, soit je perds. Je réalise durement cela, mais il est trop tard pour reculer. Mon esprit de compétition prend le relai sur ma mauvaise humeur. Après tout, n'avais-je pas toutes mes chances? Il suffit juste de me servir de ma cervelle une nouvelle fois. Pendant la demi-heure qui suit, je m'acharne à construire des plans, des accroches et des attaques forçant les invités à se révéler. Couplé à ma magie, j'ai de quoi me montrer inventif, et j'ai déjà plusieurs tactiques sérieuses lorsque j'arrive sur la scène, après que le soleil ai vraiment commencé son déclin. Tout semble bien se dérouler cependant, hormis l'homme dans les vapes et quelque peu... calciné que j'ai trouvé dans un couloir. Pyrée était toujours en vue, bien qu'il me faudra être en pleine forme pour la rejoindre... Si j’utilise ma magie entre temps, je ne suis pas sûr de pouvoir la rejoindre sans être obligé de faire un bout à la nage. Inutile de se montrer si défaitiste de toutes façons, après tout la fête bat son plein! Et c'est effectivement le cas, l'immense salle avait été aménagé de sorte à ce qu'une large piste sous l'estrade soit créée, le lourd tapis laissant place à un parquet bien plus propice à la danse. C'était donc là que tout ce jouerait. Aux alentours, Plusieurs gardes étaient postés, et mine de rien, ils empêchaient certains gêneurs de revenir sur la piste. Y avait-il déjà quelques éliminés?

Autour de la piste de danse, de nombreuses attraction propres aux soirées mondaines avaient été disposées: des buffets partout et dans un ordre relativement chaotique, des bol de punch disposés à intervalle régulier, beaucoup d'invités allant du bon goût au carrément grotesque et barbouillé de maquillage, et enfin, le plus remarquable, une fontaine surmontée de trois mètres de haut qui se dresse au milieu de la petite place et déversant ce qui semble être du champagne à flots généreux. Accompagné de son lot de gardiens qui veillent à ce qu'aucune personne ayant un coup dans le nez ne se sente pousser des ailes et tente une escalade sur la statue, voir sur le gigantesque lustre pour les plus vaillant d'entre eux. Je resserre mon chapeau, m'assurant qu'il couvre bien mes yeux qui ont du être vu par plusieurs invités, je m'avance dans la foule, qui m'accueille avec quelques regards sur mon costume qui, pour reprendre l'expression, envoie du pâté de Goma. Apparemment, hors de la scène, on est considéré comme neutre et ne faisant pas partie du jeu. Cependant, une fois entré, si on en ressort, c'est fini pour la valse et on doit s'avouer vaincu pour ce soir. Logique.

Soudain, la lumière s'assombrit et une seconde plus tard, un lacryma brillant éclaire violemment un couple de danseur, ce qui, naturellement, porte toute l'attention de la salle sur eux deux. Si la femme déguisée en aventurière semble sous le coup d'une joie intense, presque malsaine tandis que son partenaire, lui déguisé en chevalier en armure ne semble pas rire du tout. Une voix enjouée nous parvient alors de l'estrade, doublée rapidement par les cris désespérés de l'homme qui visiblement n'acceptait pas les conséquences de sa défaire: Sire Oscar Floris, aux dernière nouvelle vous auriez fait la cour à l'une de vos servante, une certaine... A ce stade, l'accusé crie comme un damné pour couvrir le nom, et visiblement devant son acharnement, l'homme en régie décide que la cruauté avait été poussée assez loin. Sans se démonter il enchaine: Espérons que madame Floris est partageuse! Et visiblement, à l'hilarité générale, elle ne l'est pas si il s'agit effectivement de la femme que même les gardes n'ont pas le courage de stopper et qui se dirige tel une furie sur l'endroit braqué par le projecteur. L'homme, comprenant qu'on attentait à sa vie déguerpis avec une célérité exemplaire.

Ainsi donc, voici comment ça se passe. Il me faut encore quelques instants avant de digérer le tout et de faire le plein de hors-d’œuvre avant de finalement prendre ma décision. Je me dirige vers la piste, où l'un des gros-bras m'avise avec un sourire amical. Joli marque de professionnalisme. Je ralentis, puis voyant qu'il ne compte pas me stopper ni me poser de question, je pénètre dans le cercle virtuel du défi. En espérant que les astres soient avec moi, car je dois lutter contre un phœnix dissimulé dans une constellation.

Alowin était de nouveau dans sa chambre. À vrai dire ces collègues l’avaient presque obligé à participer à la fête, lui assurant que le service serait maintenu sans son aide. Arrivée dans ce que certains appelaient familièrement une « piaule », elle avait rapidement trouvé les déguisements qui lui étaient proposés et avec ça quelques outils pour maquillage et autres trompe-l’œil. Après en avoir fait l’étalage sur son lit, elle avait eu une superbe idée quant à son futur déguisement. Elle se plaça devant le miroir et sortit son couteau, avant d’attraper ses cheveux. Lentement elle les découpa, et ce sans état d’âme. Récupérer ces documents était une affaire de la plus haute importance, et elle ne pouvait se permettre de rater cette mission. Elle en obtient des cheveux à peine plus long que son menton, et passa ensuite à la deuxième étape de sa coloration. Elle avait repéré tout à l’heure une bouteille d’encre dans ce qui lui servait de bureau, et récupéra un pinceau dans la mallette à maquillage. Elle se teinta les cheveux grâce à cette encre aux reflets bleus nuit, jusqu’à en user tout le flacon. Elle avait une vague connaissance de l’art du maquillage, étant une technique qu’elle utilisait quelques fois pour se sortir d’un mauvais pas… ça plus certaines autres actions dégradantes… Un fois cela fait, elle se retrouva avec les cheveux pratiquement noirs, et méconnaissables. Elle se fit presque peur à elle-même dans le miroir, et s’habituer à sa « nouvelle » apparence fut quelque peu difficile ; l’avantage était qu’elle devrait subir cette couleur qu’une dizaine de jours. Venait ensuite la partie la plus ardue : cacher le peu de forme qu’elle avait sous un déguisement qui devait donner l’illusion qu’elle était un homme.

Une chemise large y arriva assez bien, même si ces courbes étaient toujours légèrement visibles, blanche la chemise naturellement. Elle attrapa ensuite un veston noir qu’elle mit par-dessus la chemise, en referma les boutons. Pour ce qui était du bas, elle mit un short noir qui lui arrivait au-dessus du genou, enfila des chaussettes hautes qui lui remontait sous genou, et chaussa des bottines à talon plat. Pour compléter le tableau, elle mit un petit ruban noir autour de son coup, peigna ses cheveux de façon assez soigneuse, mit un petit cache-œil sur son œil droit, et des gants noirs aux deux mains. Elle ressemblait désormais à un parfait jeune aristocrate, cravache en moins… En utilisant le bâton de son pinceau, elle vérifia si l’encre avait bien séché, ce qui était le cas. Un rapide coup d’œil dans le miroir l’avisa d’attraper le haute-forme sur le lit pour compléter le tableau, et on pouvait dire qu’elle était désormais prête. Le déguisement n’était pas parfait, et on pouvait notamment noter quelques courbes féminines ici et là, mais comme la plus part des invités seraient plus attentifs à ce qui saute directement aux yeux, elle devrait être tranquille pendant un moment. Elle rangea toutes ses affaires et ouvrit ensuite la lettre qui lui était destiné.

« Chère Alice,

On m’a demandé de donner un secret sur toi et de te donner un nom de code. Celui-ci sera Hearts, comme tes cartes préférées aux jeux que nous faisions enfant. En espérant que tu passeras un excellent moment.
Ton petit frère. »

Elle allait ranger la carte quand elle vit une petite annotation en bas de la page qui bizarrement avait l’air d’une provocation :

« Ps : Si tu penses avoir réussi à me tromper… »

S’agissait-il d’une mise en garde qui lui était adressée ou était-elle destinée à Alice ? L’écriture était différente du premier paragraphe suggérant l’intervention d’une autre personne. Cela posait quelques problèmes, elle qui pensait être entrée ici sans que personne n’y remarque quoi que ce soit. Maintenant elle allait devoir jouer avec les règles. Elle quitta sa pièce et rejoignit l’endroit où se trouvait le bal masqué. C’était l’heure de commencer à jouer….

Soren trottait allègrement dans les couloirs du navire tout en réfléchissant à la manière dont il allait récolter des indices quand ses pas le ramenèrent hasardeusement à l'intérieur de la salle commune du luxueux vaisseau. Il vit que des tas d'autres personnes étaient présentes et bavardaient en petits groupes, sûrement pour piéger une personne au cours d'une discussion paraissant anodine. Il apercevait des costumes de tout genre et de toutes les couleurs passant certains étaient même complétement extravagant voir ordinaire. On pouvait en effet voir de tout, du costume de Toucan Toqué à un déguisement de cliché de magicien en passant par le déguisement de lapin rose avec une rose sur un torse blanc.

Soudain, toutes les lumières s'éteignirent sauf deux projecteurs alimentés par lacryma qui eux se concentrèrent sur la scène de même que toute l'attention des personnes rassemblées dans la pièce. Un couple se trouvait sur celle-ci, une femme déguisée en aventurière qui semblait s’amuser énormément et un individu habillé comme un chevalier tel que l'on peut voir dans certains livres qui lui était plus dans un état de panique. Soren comprit pourquoi en entendant la jeune femme l'appeler par son nom mais il ne comprit pas pourquoi le chevalier s’affolait alors qu'elle dit qu'il avait fait la cour à une de ses servantes ? Il l'a mal faite ou alors il n'a pas son permis de maçon ? Ensuite, une dame habillée comme une princesse que l'on trouve dans le même genre de livre que les chevaliers s'avança vers la scène et celui qui était déguisé en preux personnage ne fit pas honneur à son costume en prenant la fuite. Le tout fit rire toute la salle alors que le seul moment comique selon Soren était la fuite et il attendait toujours d'entendre le secret du monsieur. Néanmoins, cela avait motivé Soren a rechercher des indices afin de gagner ce lot qui attirait toutes les curiosités et convoitises.

Voilà donc le petit cerbère partit en direction des chambres. Il avait un plan, il allait s'infiltrer discrètement dans chaque chambre afin de trouver des indices. C'est à un tournant que Soren vit que le couloir menant aux chambres était remplit de pingouins en train de patrouiller afin d'éviter les intrusions. Tout avait été pensé afin de compliquer le jeu et le rendre encore plus amusant mais, cela ne démotiva pas Soren. Venant d'avoir une idée, Soren dit d'une voix forte comme s'il réfléchissait à voix haute qu'il y avait une pénurie au niveau des hors-d’œuvre et qu'il y avait un besoin urgent de serveurs afin de restaurer une distribution correcte. Faisant passer le travail avant la surveillance des protes, voilà tous les pingouins qui se précipitèrent vers les cuisines et laissant Soren seul dans le couloir. Celui-ci plissa alors les yeux et esquissa une grimace tout en se dirigeant vers la poignée d’une prote avec un rire narquois. Il n’arriva pas à ouvrir la porte et ses autres tentatives eurent toutes le même résultat. Il était en train de tirer comme un forcené quand un des pingouins revint.

Durant un court instant qui durait à peine quelques secondes, les deux individus se regardèrent béats sans rien dire ou faire. Le serveur fut le premier à réagir et courut vers Soren en lui disant de lâcher cette poignée et de le suivre gentiment. Soren hurla comme un taré puis glissa sa main dans son kimono, le serveur croyant que le jeune homme allait sortir une arme s’arrêta et regarda suspicieusement le gamin en se demandant ce qu’il allait faire. Son air sérieux fut tout de suite remplacé par une grimace d’étonnement quand il vit les trois bouteilles de tabasco que Soren avait sorti se diriger vers lui.

-Tabasco Fury !

Il s’agissait de la technique que Soren avait créé et peaufinée durant ses quatre années à l’école de magie de Crocus et ces quatre années d’entraînement lui avait fait gagé une grande précision pour le lancer de bouteilles de tabasco. Aussi, il n’est guère étonnant de voir que les bouteilles avaient atteint leur cible, c’est-à-dire la bouche du serveur. Ce dernier n’eut d’autre choix d’avaler el contenu des bouteilles vu que Soren appuyait sur leurs culs et puisque la quasi-totalité des personnes ne pouvait survivre à ce traitement sans avoir quelques effets secondaires, le pingouin perdit connaissance quand il eut avalé le contenu des bouteilles. Après avoir accompli cet acte totalement idiot, le petit cerbère se releva avec un air de victoire et rajusta son déguisement quand il vit au bout du couloir, des collègues de la personne qu’il venait de mettre K.O. Ceux-ci ne perdirent pas de temps en futilité et coururent de suite vers Soren afin de leur payer ce qu’il avait fait à leur camarade et le fautif se retrouva en train de fuir face à une bonne partie du personnel en criant et avec en prime, la morve au nez.

Soren était en train de courir comme un taré en essayant d’ouvrir toutes les portes qui étaient évidemment fermées quand il perdit soudainement l’équilibre. Á cause de sa vitesse, et on est dans un manga, Soren termina sa course en roulade et fonça droit vers une porte qui semble dans le même état que les autres mais il ne pouvait malheureusement pas s’arrêter. Quel ne fut sa surprise quand il sentit que la prote s’ouvrit à son passage et qu’elle se referma après celui-ci. Mais quand il entendit le personnel du ByakuHoshi s’arrêter juste devant la porte et demander où il était parti, le jeune homme préféra de loin ne faire aucun bruit jusqu’à qu’ils partent. Se relevant après le départ des employés, Soren fut surpris de trouver une femme en robe rouge assise tranquillement dans un fauteuil qui se trouvait dans un salon chic sans pour autant être tape à l’œil.

-Mais…mais…vous êtes le Phoenix non ?
-Tiens, tu n’es pas la personne que j’attendais mais tant pis, cela sera encore plus divertissant mais trêve de bavardage, c’est exact, je suis bel et bien celle qui se fait appeler Phoenix et j’ai l’honneur de te féliciter la première pour avoir gagné le grand jeu marquant le départ du port de ce luxueux bateau.

La Phoenix conclut sa tirade en se levant et en levant ses bras face et plafond puis, elle se retourna vers le mur du fond qui se releva à la plus grand surprise de Soren. Il ne fut pas le seul car tous ceux présents dans la salle commune purent voir le mur au fond de la scène se soulever et laisser apparaître aux yeux de tous, le petit salon. Certains furent dégoutés de voir que leur but était à peine à portée de main. Le Phoenix annonça à tous les passagers, des micros placés partout dans le navire retransmirent ses paroles, que Soren, présenté anonymement comme une geisha petite mais mignonne, avait remporté le jeu du bal masqué et donc avait bien mérité son rand prix. Sur ces mots, elle sortit un bijou qui ressemblait à un losange bleu ciel avec des décorations noires et dorées de son corsage et le donna à Soren. Celui-ci la remercia et la soirée put donc reprendre un cours normal.

Soren quand à lui était installé sur le pont, désert à cet moment-là puisque le reste des passagers préférait profiter du buffet, et étudier son prix avec la lumière de la lune. Il s’était changé entre-temps et avait donc revêtu l’uniforme de son école mais l’emblème de cette dernière avait été remplacée par le symbole de sa guilde, le 4 de Quatro cerberus. Il entendit des bruits de pas et se retourna afin de voir qui préférait regarder la lune plutôt que de profiter du buffet.

Spoiler:

J'effectue une danse avec une charmante demoiselle toute drapée d'un voile noir, comme un de ces vieux habits de mage noirs (avant que, comme pour tous, la mode ne les rattrape), et la conversation va bon train. Je pense que j'aurais pu la piéger facilement, elle semblait être un peu pompette mais soudain, un pan entier du mur s'ouvre et les lumières décroissent presque toutes, ne réellement que ce spectacle en évidence. Tous les danseurs se stoppent naturellement (moi comprit) et observent ce qui semble être comme un coup de théâtre prématuré dans la soirée qui pourtant ne faisait que commencer. Combien d'autres surprises Phoenix comptait me préparer avant que je ne m'en lasse? Visiblement, une seule, puisque cette fois, nous avons touché les limites de ma patience.

Au dégoût général, et pour une raison aussi obscure que celle qui l'avait poussé à porter son costume plutôt désigné pour un public féminin, c'est un certain Soren Cornick qui viens de remporter le prix. Comment prévu, Phoenix ne s'était pas encore dévoilé sur la scène, bien entendu. Elle était en coulisse tout ce temps, attendant comme qui dirait "un adversaire à sa hauteur"? Ça je n'en sais rien pour le moment, et si le comportement de cette femme avait quelque chose d'amusant, cela le serait bien plus si des données de cette importance ne venait pas d'être refilée à un travesti affichant un air désespérément idiot. Pourtant, si il à débusqué aussi rapidement ma proie, c'est qu'il ne doit pas l'être autant que cela... A moins qu'il ne s'agisse d'un concours de circonstance? Quoi qu'il en soit, rien n'est encore perdu. Au cours de félicitations applaudies, avec l'enthousiasme d'une bande de perdant à la loterie qui applaudissaient leur vainqueur, un petit lacryma est transmit au chanceux du jour, qui pour le coup ne doit pas vraiment savoir de quoi il peut s'agir, ni ce qu'il contient. Je reconnais rapidement la petite pierre à sa couleur caractéristique: pour le décoder, il faut un appareil très particulier, qui permettra d'en recopier et de rediffuser le cryptage incrusté dans le petit joyau. Je pourrai aisément me procurer un tel matériel sur Fiore, je formule de sérieux doutes quant à leur vente dans la petite boutique souvenir du bateau.

Le problème se trouve ici néanmoins: si pour une raison ou une autre, le cristal est brisé, les informations ne disparaissent pas... Elle se diffusent. En clair, si ce Soren laissait tomber trop violemment son prix, un grand flash lui graverait directement dans l'esprit, et dans tous ceux alentours toutes les informations qu'il contenait. En clair: une merveilleuse idée de merde. Pour l'instant, le vainqueur se fait transporter par toute une horde de majordome, ce qui limite mes actions. Néanmoins, même si le temps presse, je dois m'assurer d'une autre chose. Je sors de la piste, me rapproche d'un serveur et le soulage deux coupes de champagnes qu'il portait sur son plateau d'argent. Je ferme mes yeux, puis les rouvre de nouveaux pour me retrouver dans le petit salon de Pheonix qui s'était refermé au public. Celle-ci semble à peine étonné que je lui apparaisse ainsi, habillé sous mon costume de prestidigitateur. Sa garde personnelle le fut plus. D'un petit geste elle leur fait signe de ne pas m'ouvrir le crâne, et de sortir pour préserver un semblant d'intimité. Une fois sortis, nous nous scrutons une fraction de seconde du regard. Elle affiche un sourire resplendissant, et semble visiblement très fière d'elle-même. Je ne me laisse par démonter et le lui rend cordialement en levant à son attention une de mes deux coupes

-Bonsoir Phoenix. Un peu de champagne?
-Volontiers Orange. Vous tombez bien, je comptais justement ne pas tarder à me présenter sur la piste pour vous rendre visite. J'espère que vous profitez bien de la soirée? Le fait que nous sachions tous deux très clairement les sous-entendus dissimulés derrière chaque mondanité ne relève pas d'une volonté de ne pas faire en sorte que son interlocuteur découvre ses véritable pensées mais bien plus d'un jeu de langage. Je prends place dans un fauteuil lui faisant face, en déposant la coupe sur la petite table qui joints nos deux places. Bien qu'elle sache pertinemment la nature de ma véritable magie, je l'utilise néanmoins, en déployant mon arcane de Shinrai pour faciliter la conversation, même si je doute que ce soit vraiment nécessaire
-Pas aussi bien que ne l'aurais espéré. La déco est un peu tape-à-l'oeil si vous voulez mon humble avis, en revanche le service est impeccable. Il y a juste un détail qui me chiffonne: n'aurait-il pas été plus simple de simplement me remettre le lacryma en coulisse? Comme deux vieux amis?
Elle éclate d'un rire cristallin. Trop simple, justement! Quitte à commercer avec une guilde dangereusement illégale et de risquer à la fois ma fortune et ma liberté, pourquoi ne pas à la fois juger de leur valeur et m'amuser un peu?
Mon expression se détend un peu. Comme je l'avais prévu, elle fait cela par jeu... Je porte la coupe à mes lèvres et elle fait de même.
-Je vous avoue que vous ne me facilitez pas la tâche, mais je suis encore loin d'être contrarié. En fait, je suis plutôt content que vous aillé passé le relais, si j'avais dû le dérober directement à vous, j'imagine que cela aurait été bien plus difficile.
-Oh, vous pensez vraiment? J'ai toute confiance en mon poulain pourtant. Essayez de rester tendre avec lui, sa petite tenue était tout bonnement adorable!
J'esquisse un petit rire, finit d'une traite mon verre et me lève. Je n'en doute pas Milady, malheureusement je dois déjà vous laisser. L'heure tourne. Je risque d'être au regret de vous annoncer qu'en cas d'autres complications du genre, notre accord risque de trembler sur ses bases...

Je quitte la grande salle, laissant une bonne trentaine de danseurs réputés sur mon passage. Maintenant que le véritable challenge venait d'être honteusement volé au nez et à la barbe de tous, le bal avait perdu tout son attrait, et seul les amoureux de la danse, ceux qui ne veulent pas perdre la face et ceux avec un taux d'alcool dans la circulation sanguine dangereusement élevé s'animent encore sur la piste. Le buffet quant à lui remporte néanmoins un grand succès. Malheureusement, dans toute cette marée humaine, aucune trace de ce Soren. Je monte dans les étages supérieurs afin de fouiller les divers endroits où il pourrait se trouver. Le bal avait fermé bien des attractions et des étages sur le bateau, ce qui limite quand même mes recherche. Je doute qu'il soit dans sa chambre, de plus, il n'avait pas l'air d'être accompagné. Que fait un jeune homme seul lors d'un bal si celui-ci n'y participe pas activement lui-même? Il va rejoindre ses compagnons, tous séparés par au moins trente mètres d'écarts, au dehors, à admirer pour une obscure raison la lune, qui, pour une autre raison tout aussi mystérieuse est alors TOUJOURS pleine. En adaptant ça à la version maritime, je me retrouve rapidement sur le pont.

J'ai entre-temps revêtu mon habit de majordome et je cherche activement à mon étage les traces du porteur du lacryma. Je jette avec une fréquence croissante des regards à Pyrée, ma chance de salut, qui rétrécissait inexorablement à l'horizon sans pour autant s'y fondre. Il doit me rester encore une heure, voir deux grand maximum. Je serre un peu les dents et reprend mon expédition lorsque soudain, je le vois. La plateforme sur laquelle je me trouve s'arrête, mais pas celle du pont inférieur et j’aperçois alors une silhouette solitaire dans la même configuration dans laquelle je l'ai suis imaginé. C'est seulement dépossédé de ta tenue de geisha que je reconnais l'homme qui m'a détruit le dos ce matin. Si il s'agit réellement du même, vu son son niveau intellectuel, cela va se révéler bien plus aisé que je n'osais espérer le croire. Hors de sa vue, je réfléchis alors à mon plan pour dérober le cristal. J'ai basiquement trois moyens de parvenir à mes fins: le premier, c'est de le lui prendre par la force. Il ne s'agit pas de mon préféré, mais il marcherait pour le coup, et il s'agit encore du plus rapide. Le second serait de le lui dérober, il est également intéressant mais il faut qu'une occasion se profile. Le troisième serait alors de sympathiser avec lui, ce qui est plus ou moins déjà fait, et par une façon ou une autre, acquérir le lacryma. Accoudé sur la rambarde, j'observe alors la silhouette immobile, réfléchissant en détail à mes trois possibilités lorsque j'aperçois une silhouette qui apparait derrière Soren. Je me fige et j'observe.

La soirée battait son plein, et la jeune Alowin s’ennuyait. Les gens dansaient, mais celle que l’on surnommait Gosuto n’était vraiment pas d’humeur tapageuse. Elle était assisse dans une position très noble sur un fauteuil en cuir et scrutait attentivement les danseurs. Son œil « valide » ne lâchait rien des évènements, et la plus part des convives évitaient de croiser le regard de son œil aux reflets violets qui semblait particulièrement les mettre mal à l’aise. Elle avait finalement opté pour un autre plan, celui d’attendre que quelqu’un retrouve celle qui se faisait surnommer Phœnix, et récupérer les documents ensuite. Comme il y avait de grandes chances pour que le vainqueur soit lui-même celui qu’elle devait éliminer, cela ferait d’une pierre deux coups. Les gens semblaient plutôt enthousiastes à l’idée de découvrir les petits secrets de leurs partenaires de jeux, mais cela devait certainement être le quotidien des soirées mondaines au final.

Finalement l’évènement tant attendu arriva plus vite que ce qu’elle n’avait prévu et les murs s’écartèrent, dévoilant un petit salon privé. La femme était là, sous la même apparence que celle où elle leur était apparue la première fois. Et en face d’elle se tenait un jeune homme à l’air totalement ahuri et déguisé en geisha, si c’était bien son homme elle n’aurait certainement pas beaucoup de mal à s’en débarrasser. L’œil d’Alowin brilla pendant quelques secondes alors que ses Nightmares Eyes s’activaient. Elle allait avoir besoin de sa plus grande peur pour réussir à récupérer les dossiers. D’ailleurs ceux-ci étaient enfermés dans un petit lacryma, la jeune femme en avait déjà vu des comme ça, ils étaient assez fragiles et lorsqu’ils se brisaient tout leur contenu se rependaient directement dans l’esprit de ceux qui se tenaient non loin. Elle attendit quelques instants, prenant une mine déçue lorsqu’elle entendit la nouvelle, mais lui serra la main en le complimentant lorsqu’il passa devant elle. Elle attendit quelques instants regardant les premiers convives quitter la salle par déception, remarquant un homme plutôt bien habillé qui lui rappelait vaguement le serveur qui l’avait mené à sa chambre. Et puis après quelques longues minutes d’inactivité elle se releva et se mit en route en direction de sa chambre, où elle reprit son Oracion Cape et mis son masque, vêtit ses habits de tueuse, cacha son poignard, au final elle redevint elle-même. Rabattant son capuchon, elle activa la fonction de son manteau lui permettant de devenir invisible, et traversa silencieusement les cabines de l’équipage. Une fois sur le pont inférieur et sous une nuit à peu près éclairée, elle arrêta le charme de son manteau qui consommait une partie de sa réserve d’énergie. Elle fit les différents ponts un à un cherchant en premier lieu sa cible à l’extérieur.

Elle arrivait au troisième pont lorsqu’un bruit de voix l’alerta, il y avait quatre ou cinq personnes présentent ici, et la jeune femme ne voulait pas laisser trop de témoins sur son passage, elle décida donc de passer directement au pont supérieur. Avançant discrètement, elle remarqua le jeune majordome qui l’avait accompagné jusqu’à sa chambre. Elle le reconnu grâce à ses yeux assez étranges et intrigants, il lui semblait louche, ainsi elle décida donc de le suivre, réactivant la fonction de son manteau, elle disparut silencieusement derrière lui. Ils avancèrent de quelques mètres sur le pont, et il jeta un coup d’œil en bas, coup d’œil qu’elle suivit. Un homme se trouvait seul sur le pont inférieur, et au vu du regard du jeune homme, ce devait être celui qu’il cherchait, du moins les deux hommes se connaissaient. Mais elle ne fit pas, dans un premier temps, le rapprochement entre lui et la petite geisha, jusqu’à ce qu’elle aperçoive un petit reflet bleu, qui émanait du bijou qui avait été remis quelques temps plus tôt par l’organisatrice. C’était donc lui, avisant un escalier non loin, elle l’emprunta sans un bruit avant de se retrouver sur la gauche du jeune homme, un peu en retrait. Conservant le charme de son Oracion Cape, elle tourna un petit peu sur la gauche et lança une illusion sur sa cible.

« Shū »

Elle avait fait naître un bruit de pas de l’autre côté, et le travesti en geisha se retourna, lui tournant le dos. Elle abaissa son capuchon, brisant le charme et apparut à la lumière de la lune, et sans un bruit arriva dans le dos de l’homme.

« Vous savez, il parait que lorsque l’on brise cette chose, quelque chose en ressort, n’importe quoi, parfois se sont de simples documents sans importances, d’autre fois ce sont des sortilèges incroyables. Vous ne voulez pas essayer ? »

Cette phrase avait été murmurée suffisamment bas pour qu’il soit le seul à l’entendre, et fut accompagné d’une tape encourageante dans le dos du jeune homme, pas trop forte, mais avec un peu de chance, sous le coup de la surprise, cela pourrait être suffisant pour lui faire lâcher le bijou.

Spoiler:

Il n’y avait rien. C’était la pensée de Soren quand il se tourna afin d’apercevoir la source des bruits de pas. Mais, la déception se lisait sur son visage quand il vit qu’il était seul sur le pont du navire. Le jeune homme voulait un peu de compagnie car il était seul et s’il y avait bien une chose que Soren redoutait et craignait par-dessus tout, c’était e se retrouver seul. Pour lui la solitude était un fléau. Il ne comprenait pas les personnes qui préféraient vivre hors de la société et habiter tout seul au fond d’un bois ou dans une grotte. Dans la caboche de Soren, il y avait une idée fixe : Les êtres vivants se devaient de vivre ensemble afin e tout partager que ce soit les moments de peine, de tristesse comme de joie, de bonheur, d’allégresse. Ces pensées furent interrompues par une voix féminine et qui semblait un peu étouffée comme si la personne avait quelque chose de coller à sa bouche ou à son visage.

« Vous savez, il parait que lorsque l’on brise cette chose, quelque chose en ressort, n’importe quoi, parfois se sont de simples documents sans importances, d’autre fois ce sont des sortilèges incroyables. Vous ne voulez pas essayer ? »

Soren se retourna vivement afin de voir qui lui adressait ces paroles grotesques, il avait gagné ce prix, avec beaucoup de chances, et il n’avait pas l’intention de le briser ou quoi que ce soit ! Cependant, la rotation qu’il a faite lorsqu’il s’est retourné couplée à la légère poussée qu’a exercée la femme masquée lui a fait perdre son équilibre et il était maintenant les jambes à l’air. Il se redressa et épousseta ses vêtements avant de pointer un index vers cette femme masquée et drapée d’une cape.

- Ecoutez, je ne vous connais pas et je sais en tous cas que je vous ne me connaissez pas si vous osez me dire ça ! Quoique, je me demande quels documents il y a dedans ? Des photos compromettantes de Ren que je n’ai pas ? Non ! Non ! Non et non ! Je ne briserai pas ce pendentif car je l’ai gagné après avoir fui toute une horde pingouins voulant me faire la peau ! Je me demande si dedans y a un sort suffisamment fort pour obliger Shina et Ken à m’autoriser à dormir avec Kiri… Non, même si ce collier détient le sort le plus puissant du monde je le briserai pas, il est une preuve que je peux accomplir des choses par moi-même et si je devais m’en séparer je préfèrerais le donner à Ultia-nee ou Shina-nee !

À chaque fois que Soren pensait aux choses que pouvait recéler ce cadeau de la femme en rouge, il regarda son prix et le caressait comme s’il s’agissait de son précieux rien qu’à lui que personne ne pouvait approcher sans risques. Cependant, à chaque fois qu’il argumentait en faveur de le garder, il avait son doigt de pointé vers la femme masquée et son ton trahissait son envie de l’avoir pour lui mais il se fit plus doux quand il parlait d’Ultia et de Shina. Elles comptaient parmi les seules femmes de la guilde et pour Soren, elles étaient comme des grandes sœurs avec lesquelles il rigolait, plaisantait et partageait d’autres merveilleux moments. La guilde était quelque chose d’important aux yeux de Soren et son instinct de petit cerbère, qui s’était petit à petit réveillé au contact des autres membres, lui soufflait que la personne lui faisant face était dangereuse et qu’il fallait mieux se méfier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il avait son pied gauche légèrement en retrait et un même l’observateur moyen pouvait deviner à la manière dont son corps était crispé qu’il était prêt à détalé dans la direction opposée.

Spoiler:

Dernière édition par Soren Cornick le Mer 30 Jan - 17:17, édité 1 fois

- Non, même si ce collier détient le sort le plus puissant du monde je le briserai pas.

Quel gamin ennuyant. Mais pour l’heure, ce n’était pas vraiment les propos de la jeune femme qui doutait de plus en plus de l’identité de l’idiot qui se tenait devant lui. Elle avait essayé d’être compatissante et sympathique, mais visiblement celui-ci ne voulait visiblement pas lui céder l’objet. Il n’y avait visiblement plus rien à tirer de lui car cet imbécile était parti dans un délire fantasmagorique sur les jeunes femmes de sa guilde vu que celui-ci semblait appartenir à la petite guilde du Cerbère, guilde qui semblait de plus en plus souvent se mettre sur son chemin lorsqu’elle cherchait à accomplir quelque chose. Néanmoins il avait parlé de Ren d’une façon lui prouvant son respect et son admiration pour lézard des vents. Souriant à moitié, la jeune femme baissa des yeux animés d’une lueur malveillante sur le jeune homme un petit peu plus petit qu’elle. Il avait un pied en retrait, certainement avait-il comprit que la personne qui se cachait sous cette cape n’avait pas que de bonnes intentions à son égard. Mais s’il comptait fuir, il était trop tard maintenant… Créant à nouveau son illusion du son, elle fit raisonner la voix de Ren dans la tête de sa cible :

_Si c’est ainsi que tu espères un jour pouvoir m’égaler, ne réapparait plus jamais devant moi. Un moins que rien incapable d’affronter et de faire face à un adversaire ne devrait même pas faire partie de notre guilde.

Elle laissa quelques secondes de répit au pauvre jeune homme qui venait de s’en prendre plein la figure en quelques secondes. Alowin n’oubliait jamais l’intonation d’une voix et quand en plus celle-ci appartenait à celui qu’elle avait juré de tuer, il était à peu près sûr que son illusion était des plus parfaites. Elle asséna ensuite le deuxième coup dur de son plan :

_ De toute façon que puis-je attendre d’une personne qui se réjouit d’avoir remporté un concours minable et qui tout aussi médiocrement refuse d’aller de l’avant en découvrant ce qui se cache derrière ?

Avec un calme assuré, la jeune femme n’attendit même pas de voir le visage décomposé de son adversaire. La peur dans les yeux de celui-ci, elle la verra au moment où sa lame atteindra son cou et lui volera sa vie. Faisant glisser son coutelas le long de sa manche, elle fit briller un instant son éclat dans le clair de lune et s’avança doucement en direction du jeune homme. Utilisant cette fois une illusion visuelle, elle donna l’impression que deux horribles lueurs rouges s’échappaient de sous son capuchon. Mais cela valait mieux que de voir ce visage tordu par un rictus malsain à la seule idée d’imaginer la tête que ferait Ren en trouvant la tête de son petit protéger dans un panier.

Soren était emplit d’allégresse tandis que son esprit continuait de vagabonder aux alentours de Val. Aux alentours du port et du siège de la guilde de Quatro Cerberus. C’était là-bas que résidait ceux qui étaient plus que ses amis. Il avait tissé avec ses compagnons mages des liens proches de ceux qui unissaient une famille. Ce n’était non pas des liens de sang mais plus des liens forgés par une franche camaraderie et par une confiance mutuelle. Ce genre de choses semblaient invincible et par-dessus tout indestructible aux yeux du jeune homme. Pour lui, quand on était ami avec quelqu’un c’était pour la vie. C’était sans conteste une des nombreuses marques de fabriques d’un individu encore innocent qui n’a pas été touché par les dures choses de la vie. On l’a tenu à l’écart de tout danger, loin de tous ces vices arpentant ce monde mais il y avait un moment où le coton enrobant ce monde devait se disperser afin que ce dernier puisse se dévoiler dans son entièreté. Soren l’ignorait mais ce moment était proche pour lui était proche et l’événement qui allait démarre ce fameux instant va exister à cause de cette femme masquée dont il se méfiait à l’instant même.

Néanmoins tout la méfiance du monde ne lui seraient d’aucun recours et ce même si le jeune homme avait pu prévoir ce qui allait se produire. Nulle chose ou personne en ce monde ne l’avait prévenu que ses illusions sur la pureté habitant le cœur des gens pouvaient à tout moment éclater, exploser sans prévenir. Ne laissant comme vestiges de leurs existences qu’une incompréhension totale et c’est ce qui arriva et ce qui suivit…

_Si c’est ainsi que tu espères un jour pouvoir m’égaler, ne réapparait plus jamais devant moi. Un moins que rien incapable d’affronter et de faire face à un adversaire ne devrait même pas faire partie de notre guilde.

Alors que les première syllabes commencèrent à résonner dans la tête de Soren, ce dernier commença à chercher où était Ren. Il croyait en effet que son ami et camarade de guilde se trouvait à bord de ce bateau et ce même s’il ne l’avait pas encore vu mais il finit par entendre les paroles blessantes et sans pitié de cette voix dont l’origine lui était inconnue. En à peine quelques secondes l’image que le jeune cerbère gardait du Sky Dragon Slayer, c’est à dire celle d’un individu souriant et protecteur un peu comme un grand-frère, vola en éclat. À la place il voyait toujours Ren mais il s’imaginait ce dernier avec un rictus méprisable et un regard trahissant tous le dégout qu’il ressentait envers le jeune mage. Il ne s’agissait pas d’une quelconque intervention extérieure mais de son propre esprit qui associait son et image. Mais on dirait que le chasseur de dragon n’en avait pas fini avec lui…

_ De toute façon que puis-je attendre d’une personne qui se réjouit d’avoir remporté un concours minable et qui tout aussi médiocrement refuse d’aller de l’avant en découvrant ce qui se cache derrière ?

Si la première tirade avait laissée des balafres sanglantes sur le corps du jeune homme, la seconde quant à elle était comme une pincée, une énorme pincée, de sel sur les plaies. Le désespoir qui envahissait Soren était tel qu’il en tomba à genoux. En à peine quelques secondes son opinion sur le mage qu’il respectait, admirait et qu’il prenait pour modèle était dorénavant effacée. À la place Ren était devenu une représentation des pires angoisses de Soren. Celle où le jeune était rejeté par ceux qu’il admirait. C’était un véritable coup dur pour celui qui ne pouvait vivre éternellement seul, celui qui avait besoin de la présence d’amis et de sa famille pour tenir le coup face aux épreuves et ainsi pouvoir s’épanouir en tranquillité.

Le jeune cerbère encore sous le choc ne put s’empêcher de verser quelques larmes en entendant ces paroles acides et céda en partie au désespoir. S’il avait en possession de ses moyens sans doute il se serait interrogé sur l’origine de la voix mais il était si touché par les mots qu’elle prononçait qu’il ne pensait à rien d’autre. Levant les yeux sous une impulsion Soren vit ce qui se cachait sous le masque de l’inconnue. Une paire d’yeux couleur vermeil habitait un visage sombre qui semblait composé d’ombre et la peur submergea le jeune homme. Ce dernier recula maladroitement face à ce visage terrifiant et ce faisant il vit un petit éclair comme ceux que provoquant les armes blanches. Les nerfs ayant craqués Soren se releva, toujours aussi maladroitement que lorsqu’il reculait, et commença à détaler face à cette femme horrible qui s‘avançait vers lui en pleurant à chaudes larmes. On lui avait une fois dit que fuir devant un prédateur n’était pas une bonne idée car cela leur donnait envie de commencer la poursuite mais Soren était dans un tel état qu’il ignora ce principe.

Le jeune homme n’avait fait que quelques pas avant de trébucher comme un bambin ne sachant pas encore très bien marcher et à cause du choc entre le sol et son nez, une goutte de sang perla de ce dernier. Il se releva timidement et en se retournant voyait l’encapuchonnée toujours derrière lui. Il allait une fois de plus céder à la panique la plus totale quand une des paroles de Ren lui revint en mémoire.

_ Un moins que rien incapable d’affronter et de faire face à un adversaire ne devrait même pas faire partie de notre guilde.

Ainsi Ren le voyait comme un faible ? Comme un incapable ? Comme un boulet indigne de l’intérêt qu’on lui porte ? Et bien il allait lui prouver à quel point il avait tort ! Il allait lui montrer sa valeur et de quel bois il était fait !

- Baka Ren ! Tu te prends pour qui avec tes leçons de morales à la noix ? Oui je suis incapable de faire face à l’autre fille qui fout les jetons et alors !? Tu te crois pouvoir être le seul à décider si je suis apte ou pas à pouvoir faire partie de la guilde c’est ça !? À ces mots le jeune homme frappa la barrière du bateau servant à éviter aux clients de sombrer dans la mer du poing et regarda la jeune femme dans ses yeux rubis mais les paroles qui suivirent ne lui étaient pas particulièrement destinées. Je vais te prouver à quel point tu t’es planté mon vieux ! Je vais faire face à cette horreur avec sa cape et te montrer que je suis digne d’être parmi les Cerbères ! Après ça je vais partir à la recherche de Grandine et tu vas voir ! Je vais la trouver avant toi et lui dire quel mauvais garçon tu as été et je la verrais te punir méchamment ! Tout peur avait maintenant désertée le regard de Soren, à la place brillait une flamme de colère et de résolution et avec il allait consumer la menace devant ses yeux. Et toi là avec la cape et la tête horrible ! Tu vas voir, tu vas me servir de preuve de mon talent ! Tu seras juste un moyen comme un autre de pouvoir mesurer à quel point je suis doué et ainsi on sera bien obligé de me reconnaître !!!

À cause de l’émotion les jambes de Soren tremblèrent violemment et pour arrêter ces tremblements le jeune homme se frappa les genoux avec force. Cela lui fit lâcher un petit cri montrant qu’il s’était fait mal à la main mais il ne perdit pas pour autant son objectif de vue. Il allait montrer à cette femme ce qu’il en coûte de se frotter à un membre de Quatro Cerberus et pour cela il utilisa sa magie afin de lancer un Solid Script Wind. Le sort était plus pour la forme qu’autre chose, il servirait plus de moyen d’évaluation que de sortilèges visant à faire mal à l’adversaire. Mais pourquoi Soren voulait-il autant montrer à Ren qu’il pouvait être digne d’être un membre des cerbères ? Sans doute qu’il n’avait pas perdu espoir en cette personne qu’il prenait un peu comme un grand-frère. Mais il y avait aussi cette envie de mettre fin à ce cauchemar, de mettre fin à cette sombre pennée qu'est celle de se faire rejeter de la guilde parce qu’il était trop faible...

Spoiler:

Alowin se réjouissait de voir la peur illuminer les yeux de sa victime, victime qui avait retrouvé son état originel : celui de cloporte. Il n’était même pas digne de ramper devant elle, mais la jeune assassin n’arrivait vraiment pas à détacher ses yeux de la pitoyable créature qui fuyait pour sa vie. Il en était même incapable d’hurler pour demander de l’aide et se vautra de tout son long, se brisant le nez par la même occasion. Le pauvre petit pleurait à chaudes larmes et ses pleurs s’accentuaient à chaque fois qu’il croisait son regard. Celle que l’on surnommait à raison Yuurei avait bien envie de lui crever les yeux pour s’amuser ; en vérité depuis qu’elle avait compris le lien qu’elle venait de briser entre Ren et ce jeune homme, un plaisir malsain c’était installé en elle et la seule idée de voir sa tête dans un panier lui procurait un plaisir immense. C’était la première fois qu’elle éprouvait autant de joie dans sa traque et que l’euphorie montait aussi haut. Peut-être était-ce le simple fait d’avoir réussi à briser les idéaux d’un jeune homme encore dans la fleur de l’innocence. Peut-être était-ce parce qu’elle avait réussi à briser son lien avec Ren Ikari, l’homme qu’elle avait décidé de tuer pour une raison qui pouvait sembler stupide aux yeux du monde. Peut-être n’était-ce seulement que parce qu’elle venait de comprendre sa vraie nature et qu’elle comprenait enfin que rien ne la satisferait plus que de briser les tendres idéaux.

Mais contre toute attente le jeune homme se releva et se mit à hurler à tue-tête contre un adversaire invisible. Enfin cet adversaire la jeune Ronslay se doutait bien de qui il s’agissait : le petit fantassin de guilde s’égosillait après un Ren fantomatique et son discours n’avait rien à hanter au chant fier du coq qui au final ne faisait que se trainer dans le fumier. Ces discours plein de promesses stupides et futiles ennuyaient la demoiselle. Mais dans les yeux du Cerbère il y avait un éclat qui l’intéressait encore plus que la peur qui l’habitait il y a quelques instants ; cet éclat c’était celui de la fierté et du courage qui venaient tous deux de renaitre dans le cœur du gamin. Continuant d’avancer, elle tendit le bras vers la rambarde du pont et son coutelas émit un petit tintement à chaque fois qu’il rencontrait une des barres de fer. La façon dont le garçon s’exprimait la fit rire et tout en avançant elle se rapprocha elle aussi de la rambarde donnant sur la mer. Elle était calme et avait comme envie déjà de lui bloquer l’accès au pont inférieur par les escaliers. Se sentant certainement menacé, le jeune homme lança un sortilège que la jeune femme identifia comme un Solid Script, les lettres du mot Wind ne faisant aucun doute dessus. Avec une petite roulade elle esquiva l’attaque de son adversaire, celle-ci faisant néanmoins tomber son capuchon, dévoilant son masque blanc et mettant fin à l’illusion, et déchirant également une partie de sa cape et de son équipement. Fort heureusement cela ne lui fit aucun dommage physique. Souriant sous le masque, elle réajusta son manteau, notant que la poignée de son sabre était maintenant à découvert.

« Je n’aime pas vraiment le terme de ‘tête horrible’, que dirais tu plutôt de Yuurei ? Et en ce qui concerne me battre… »

Elle enfonça son coutela dans le boit tendre de la rambarde avant d’enchainer :

« Je vois mal comment un apprenti comme toi pourrais me vaincre alors que j’ai moi-même tenu en échec le Dragon Slayer du Ciel de ta guilde : Ren Ikari. »

Et elle arma son bras, visant le cœur du jeune homme avec son couteau. S’il ne l’évitait pas, c’était une mort lente et douloureuse assurée pour lui, mais s'il l'évitait sa lame irait se planter dans le bois tendre du plancher derrière lui. Tirant son katana, un pied en avant, la lame en position de garde, elle attendit la riposte qui n’allait pas tarder.

La situation était mauvaise, très mauvaise. Le jeune Soren était plongé dans un face à face seul avec un individu foutant sacrément les jetons avec son visage obscure et son regard couleur vermeil. Cette apparence laissait échapper un soupçon de cruauté couplé à de la méchanceté pure et dure. C’était d’ailleurs pourquoi il avait pris l’initiative de leur duel, l’information était une clé importante dans un combat et le moindre geste, inconscient ou non, pouvait laisser échapper un quelconque détail qui pouvait apporter un renseignement à l’ennemi. Le cerbère n’était pas habitué à procéder ainsi mais il y avait un début à tout et s’il voulait survivre il fallait qu’il s’y habitue à vitesse grand V. La bourrasque crée par le jeune mage souffla droit vers son adversaire qui esquiva l’assaut d’une simple roulade. Ainsi cette femme masquée était plutôt agile, il fallait donc porter une attention particulière à ses mouvements car ils pouvaient être dangereux.

Cependant, ce mouvement fit tomber la capuche de la jeune femme. Dans ce même instant le visage obscurcit et les yeux écarlates disparues laissant la place à un masque recouvrant la totalité du visage ainsi que des cheveux noirs plutôt courts, coupés à la garçonne. La cape avait beau afficher quelques déchirures à divers endroits, ainsi qu’un équipement qu’on a du mal à imaginer avec une invitée d’une luxueuse croisière, mais il semblerait que le corps de sa porteuse n’a subi aucun dégât à en croire la facilité avec laquelle elle se releva. Durant ce geste, Soren nota la présence d’un sabre attaché à sa ceinture. À cette vision, une idée qui s’était déjà formée dans sa tête à cause des derniers événements fut certifiée : Cette femme était une experte en assassinat et elle en avait après lui. Cette pensée fit vaciller la flamme de détermination dans les yeux de Soren. Lui qui ne pensait avoir affaire au départ qu’à une femme masquée un peu tordue faisait en fait face à une pro dans l’art de tuer. Une personne qui devait ôter au moins cinq vies pour son petit-déjeuner et qui devait arracher les ailes d’un papillon avant de le dévorer avec une bonne sauce au caramel au beurre salé sans sourciller. Son équipement était maintenant clair aux yeux du petit garçon. Il servait à tuer et complétait la dague qu’elle avait fait tinter auparavant et ce sabre menaçant toujours dans son fourreau.

« Je n’aime pas vraiment le terme de ‘tête horrible’, que dirais tu plutôt de Yuurei ? Et en ce qui concerne me battre… Je vois mal comment un apprenti comme toi pourrais me vaincre alors que j’ai moi-même tenu en échec le Dragon Slayer du Ciel de ta guilde : Ren Ikari. »

Diverses émotions traversèrent Soren suite à ces paroles. Tout d’abord l’incompréhension qui provenait de cette manière dont elle lui avait demandé de l’appeler comme si ce nom devait lui dire quelque chose. Celle-ci rejoignait et renforçait sa peur. La peur et l’incompréhension à l’idée que le Sky Dragon Slayer, qu’il considérait auparavant comme un grand-frère et maintenant comme un type un peu trop prétentieux, puisse avoir été vaincu par cette personne qui voulait lui faire la peau. C’est alors qu’elle lui balança sa dague droit vers cet organe vital qu’était le cœur. Il ne devait alors sa survie qu’à ses réflexes qui lui firent faire un pas sur le côté. Cependant il ne fut pas assez vif et la dague laissa en souvenir de son passage une mince trainée sans gravité avant de se ficher dans le plancher dans un bruit en démontrant son tranchant. C’est alors qu’elle dégaina ensuite son katana. Celui-ci semblait un peu plus petit que détenait son camarade chasseur de dragons une fois dévoilé dans son entièreté. Par réflexe en voyant une lame brandie devant lui Soren alla chercher la lame la plus proche de lui. Il sortit donc la dague du sol et la tint comme son ennemie, c’est-à-dire en empoignant le manche à deux mains, la pointe légèrement inclinée vers l’adversaire.

L’assassine ne semblait pas vouloir attaquer tout de suite, s’attendant sûrement à une riposte de la part du jeune homme. Ce dernier prit donc parti de ce répit inattendu afin de faire le tri dans ce qu’il avait vu afin de collecter des informations capables de l’aider dans cette lutte. Il ferma alors les yeux, signe qu’il se concentrait afin de n’omettre aucun détail mais resta quand même les oreilles à l’affut. Tout d’abord elle semblait être intéressée par le collier qu’il venait de gagner et c’est suite à son refus que la voix de Ren retentit dans sa tête. Les paroles qu’il avait prononcé avait bien faillé le mettre dans un grand état de désarroi et la vision d’un visage sombre où brillait deux perles rouges d’un éclat malsain contribuait largement à le renforcer. Mais, c’était lors de sa roulade que cette vision horrible disparut laisser alors la place à un masque comme s’il n’avait pas existé. Comme s’il n’avait eu aucune matière…Comme s’il était faux…Comme s’il n’avait été qu’un mirage…Une simple illusion…

À cette pensée, Soren rouvrit les yeux sentant qu’il avait mis le doigt sut quelque chose. À cette hypothèse qui lui semblait vraisemblable certains faits qui lui avait alors semblé étrange avec du recul trouvèrent une explication qui pouvait tenir la route. La Sakkaku no Mahô ou Genjutsu aussi appelée la Magie des Illusions pouvait, si l’utilisateur avait un niveau suffisant, comme son nom l’indique crée de puissantes illusions capable de faire perdre à la victime toute notion du réel. À la pensée que cette femme puisse avoir utilisé Ren comme moyen de le déstabiliser une profonde révolte naquit dans son cœur. L’idée de lui faire mal, de la faire souffrir ne lui était pas insupportable comparé à d’habitude et il comptait bien lui faire payer son affront. Néanmoins l’idée qu’elle puisse manipuler comme Shina et Ken la magie des illusions entra en résonance avec un mot qu’elle avait prononcée. Yuurei. Bizarrement, ça rappelait à Soren un plat à base de Moucon accompagné d’une sauce aux champignons relevé avec du tabasco mais il présentait que ça relevait de quelques choses qu’un plat délicieux. À ce souvenir, un peu de bave coula le long d’une des commissures de sa lèvre. Bave qu’il ravala en voulant adresser la parole à cette usurpatrice qui osait se servir de ses amis, histoire de vérifier quelque chose.

- Yuurei ? Tch, c’est quoi ce nom ridicule ? On dirait le nom d’une marque d’une sauce aux champignons ou d’un plat plutôt que d’une personne ! Baka baka baaka ! Et puis qu’est-ce qui me prouve que tu as réellement battu Ren-nii dans un match d’échec ? SI ça se trouve il t’a mis une simple claque et croyant que ça t’avais mis K.O. t’a tourné le dos et t’en as profité pour t’enfuir ! Je n’aurais aucune difficulté à vaincre une lâche comme toi se servant de sa magie des illusions et des liens des autres pour gagner !

Il avait réservé la nouvelle de la découverte de la magie de son adversaire afin de la déstabiliser pour mieux la toucher. Il avait en effet comme projet de lui foncer dessus afin de lui donner divers coups de sa propre dague. Il comptait viser en priorité afin de briser son masque mais s’il pouvait il utiliserait sa magie afin de créer assez rapidement un petit Solid Script Fire qu’il lui assainirait à bout portant dans le but de lui causer un maximum de dommages. Néanmoins, cette stratégie comportait de gros risques. Tout d’abord il ne pouvait prévoir la réaction de son adversaire suite à ses remarques et la portée de son arme était la plus importe entre les deux présentes. De plus, il valait mieux ne jamais sous-estimer un illusionniste. Cette certitude il l‘avait acquise au contact des jumeaux de Quatro Cerberus qu’il considérait aussi comme faisant partie de sa famille. Famille que cette femme avait tentée de faire éclater et cela Soren ne pouvait pas le lui pardonner !

Je n’aurais aucune difficulté à vaincre une lâche comme toi se servant de sa magie des illusions et des liens des autres pour gagner !

Cette phrase amusa la jeune assassin qui se retient de rire aux éclats. Le petit mage minable d’une guilde de seconde zone s’imaginait vraiment être capable de pouvoir la vaincre seulement parce qu’il connaissait sa magie ? C’est qu’il avait beaucoup d’espoir et d’illusions, et il fallait dire que l’idée de les lui arracher une à une était assez tentant aux yeux de celle qui s’était nommée Yuurei. Toujours en garde elle regarda ce que son adversaire allait faire maintenant qu’il possédait lui aussi une arme. Comme prévu il n’avait aucun plan et lui fonça dessus à pleine vitesse, son couteau en avant. Il n’y avait aucune envie de faire du mal dans cette attaque bien que la haine qu’il lui portait soit clairement identifiable. Il semblait plus chercher un moyen de la faire fuir ou de découvrir sa véritable identité plutôt que de la tuer. Mais c’était un acte courageux qu’il tentait là : s’attaquer à son adversaire alors que la portée de son arme est près de dix fois inférieure à la sienne. Seulement elle ne le laisserait pas faire ce qu’il cherchait à faire et mit en place sa stratégie à une vitesse folle. Elle fit un bond et se retrouva en équilibre sur la barrière de métal qui empêchait les gens de tomber sur le pont inférieur. Une fois dessus, elle observa son adversaire qui cherchait à la poursuivre, tendit la main vers lui et ouvrit les doigts :

« Konran »

L’illusion de la jeune femme se matérialisa entre elle et son poursuivant. D’abord ce fut une petite pousse sortie du sol, puis celle-ci grandit à une vitesse folle et en quelques millièmes de secondes un arbre s’était matérialisé entre eux. Elle murmura ensuite l’illusion de toucher : ‘Kankaku’ et l’illusion première passa d’un état de simple mirage à un état tangible. En effet si le jeune homme avait l’idée de poser sa main sur l’illusion pour voir si elle était vraie, il sentirait le contact du bois au lieu de passer à travers. Voilà qui devrait le retenir quelques secondes, le temps que la jeune fille prépare son nouveau coup par exemple. Faisant un bon sur le côté elle chercha le mage de Quatro Cerberus quelques secondes des yeux et se précipita dans sa direction d’un pas doux et presque inaudible. Quand elle fut assez proche, elle visa la main qui tenait son arme dans le but de la trancher, ou du moins de couper un ou deux nerfs et tendons. Il fallait mettre le jeune homme hors course et lui trancher la tête, ainsi que récupérer l’objet convoité. Si vraiment il y avait quelque chose à l’intérieur, cela ne devait en aucun cas tomber entre des mains étrangères. Après avoir tenté de couper la main, elle essaya de placer un coup d’estoc au visage, puis fit pleuvoir un nombre incalculable d’attaques sur son adversaire avec pour envie de le faire reculer jusqu’au mur du fond.

Si le jeune mage avait peur maintenant, il ne serait jamais capable de faire face à la puissance extrême de son pouvoir et à ce qu’elle considérait comme son sort ultime. En effet, Alowin n’avait pas encore sorti le Sakanade, attendant le moment opportun pour le faire. Ce moment arriverait dès qu’elle le verrait tenter la moindre chose. À vrai dire l’illusion était déjà prête à être tracée et si jamais il tentait la moindre chose, il n’aurait même pas le temps de terminer son sort que tout chez lui serait déjà inversé. Enfin c’est la façon dont elle voyait le combat, mais ce mage ne semblait pas vraiment doué d’une puissance exceptionnelle…

Comment fait-on pour se libérer d’une situation désespérée où l’on a le dos collé au mur à cause de cette sueur qui vous imprègne ? Certains bandent leur volonté et s’arment de courage pour faire face et continuer le combat en faisant le maximum pour ne pas avoir de regrets. Pour d’autres, c’était les nerfs qui craquaient et donc les voilà à faire un geste stupide qu’ils regretteront une fois qu’ils y auront pris du recul. Il y a de grandes chances pour que Soren soit dans le dernier cas car le stress et la peur toujours présents malgré sa détermination avaient sérieusement entachés la solidité de ses nerfs. C’est la principale raison pour son action inconsciente qu’était le fait de se jeter, avec pour arme un simple couteau, contre un adversaire qui était un assassin et qui avait son sabre, aussi petit soit-il, de dégainé. De plus, il avait pu vérifier de ses propres yeux il y a quelques instants qu’elle avait une impressionnante agilité mais, cela il l’avait oublié dans sa fougue.

Elle usa de son agilité afin de se soustraire de son assaut en se mettant hors de sa portée sur la barrière de métal qui empêchait quantité de noyade par ivresse lors des croisières. Voire même au port, sait-on jamais avec ces marins… Bref, Soren était en mauvaise posture, son pathétique assaut avait misérablement échoué et il s’affala par terre à cause du fait qu’il ne rencontra aucune résistance à l’endroit où se tenait, il y avait quelques secondes, l’assassine. Il se releva en vitesse et chercha son adversaire du regard. Il ne mit pas longtemps à la trouver et se remit en garde en attendant sa prochaine action. Il se savait en mauvaise posture mais en tant que membre de Quatro Cerberus il ne pouvait se permettre de fuir le combat ou de perdre misérablement. Non, il allait vaillamment se battre et ce même s’il risquait de se voir transformer en rondelles d’humain pour T-Rex Pyromane.

« Konran »

Le jeune homme ignorait totalement ce que signifiait ce mot mais avec le peu de connaissances qu’il avait sur cette femme il pouvait s’attendre au pire. Comme par exemple voir une armée d’arachnis jaillir du sol avant de se mettre à jouer de divers instrument comme le luth, la flute et les maracas d’une manière horrible qui li ferait saigner des tympans avant de se faire remplacer par des moucons qui s’amuseraient à lui dévorer ses vêtements sans laisser le moindre bout de tissu. L’idée de devoir se trimballer dans le navire jusqu’à sa chambre totalement nu lui était horrible et c’est pourquoi il avait porté ses mains à la tête avant de la secouer de droite à gauche avec la bouche grande ouverte. Mais il arrêta tout de suite ses simagrées et en voyant le sol s’ouvrir comme dans son « cauchemar » Soren fit un pas en arrière prêt à faire flamber toutes les bébêtes qui sortiraient du plancher mais ce qui l’attendait était tout autre chose.

En effet, quand son ennemie eut ouvert sa main telle une fleur s’ouvrant un matin lumineux où la rosée demeure, le plancher s’ouvrit en deux afin de laisser passer à travers lui une jeune pousse qui avait l’air frêle. Celle-ci ne paraissait pas tellement dangereuse et le cerbère se demanda ce que pouvait bien mijoter la personne masquée qui lui faisait face. Néanmoins la voir grandir à une vitesse prouvant qu’il s’agissait d’une énième illusion avait quelque chose d’étrange aux yeux de celui qui avait, durent son enfance, passé quantité de minutes voire d’heures à s’occuper de petites pousses afin qu’elles ne dépérissent pas. La simple pousse de bois devint en l’espace de quelques millièmes de secondes un buisson comme tant d’autre avant de laisser place à un arbre qui à première vue devait avoir plusieurs décennies à son actif. Le géant végétal se trouvait entre son adversaire et lui et il se trouvait qu’il lui bouchait la vue. Certain de n’avoir affaire qu’à une image sans substance, il fonça dessus comme s’il était absent afin de porter un coup à cette personne redoutablement dangereuse. Le contact avec la réalité fut brutal. C’était le cas de le dire vu qu’il avait vraiment l’impression de s’être éclaté le nez contre une écorce rugueuse. Portant la main à la partie blessée de son visage, il put constater que l’être végétal qui lui faisait face était bel et bien réel.

*Comment elle a fait ? C’est impossible normalement de faire pousser aussi vite un arbre pareil ! Elle maitriserait donc une autre magie que l’illusion !? Un truc en rapport avec les plantes !? Mais alors, si elle est capable de faire ça, elle aurait pu aisément battre Ren-nii non ? Naaan ! Impossible qu’il puisse perdre contre une grognasse pareille qui se cache derrière un masque !*

C’est alors qu’il s’imaginait quantité de jurons envers l’illusionniste qu’il ressentit une vive douleur au niveau du poignet. Il baissa les yeux et vit une ligne écarlate se former et du sang commencer à y couler. Instinctivement, il prit la blessure dans la main de son bras intact avant de la porter ensuite à sa bouche afin d’aspirer le flot écarlate. C’est fou comme quoi le sang avait un immonde goût métallique ! Et dire qu’on trimballait ça dans notre corps à longueur de temps… Soren se dit alors qu’il serait bien agréable d’avoir du tabasco dans les veines car ainsi il ne serait pas si ennuyé de se couper. C’est alors qu’il rêva qu’il vit, du coin de l’œil un éclat métallique et grâce à son instinct il put esquiver le coup qu’on lui dédiait. Au lieu de trancher son cou comme l’on tranchait une clémentine en deux, la lame du court katana fit mouche aux niveaux de ses côtes gauches. Le contact avec l’arme fut bref mais ce fut pour le jeune homme un moment très pénible et la sensation de l’acier tranchant la chair et les muscles était des plus désagréables. La blessure était bien plus importante que sa petite sœur et la manieuse de sabre n’avait pas fini de démontrer tout son talent. Elle continuait de lui porter coup après coup et le nombre de blessures se multipliait sur le corps du garçon. Il avait maintenant du sang qui lui maculait les deux côtés de son haut, son jean avait une grande tâche écarlate au-dessus du genou gauche et ses deux bras étaient tous les deux couverts de multiples blessures. La plus grave des marques qu’il avait était la deuxième, celle qui se situait au niveau de ses côtes gauches. Elle le faisait terriblement souffrir à chaque pas en arrière qu’il exécutait mais c’était ça ou ne plus rien ressentir du tout et cela il ne pouvait pas l’accepter.

La vie n’était pas qu’un simple et long fleuve rose où l’on cueille des fleurs en écoutant chanter des oiseaux et en regardant les papillons et les libellules exécuter un ballet emplis de couleurs toutes plus belles que les précédentes. Continuellement le bonheur était suivit de près par le malheur et la réciproque est aussi vraie mais comme au jour succède à la nuit et qu’après la lune vint le soleil les larmes laisseront toujours la place à un sourire et qu’importe le temps qu’il faudra pour ça. Ce sourire peut être amené par la simple présence réconfortante de ces amis qui vous soutiennent qu’importe la passe dans laquelle vous vous trouvez et qui trouvent toujours les mots, les gestes et les attentions qui font envoyer promener les nuages gris obscurcissant ce ciel limpide qu’est l’existence. Une période malheureuse est toujours suivie par une autre plus accueillante alors pas la peine de s’apitoyer sur son sort, la chance finit toujours pas tourner et alors on peut se dire qu’il est bon de vivre mais pour cela il faut se battre et non se laisser abattre, ce relever et non rester à terre.

C’est désormais la vision du monde de Soren. Un endroit où la vie à beau être belle et parfaite il faut agir afin qu’elle reste ainsi c’est pourquoi il faut profiter avec délices de tous ces moments de bonheur que la vie nous offre. C’est pourquoi il n’allait pas se laisser abattre par cette lame brandie qui ressemble plus à un couteau de cuisine ayant mangé trop de soupe qu’à un outil de mort. Il fit donc un pas en arrière, qui fit naître chez lui une intense douleur provenant de toutes ses blessures et exécuta un Solid Script Guard dans le but d’arrêter ce nouveau coup ayant pour but sa vie. Le mini-sabre de chambre trancha quand même son sortilège en deux mais cela permis au jeune homme de faire une petite pause et il comptait bien en profiter. D’autant plus qu’il était maintenant acculé à un mur. C’est donc en haletant qu’il s’adressa à son adversaire plus doué qu’il en avait l’air.

- Tu es douée… Tu manies super bien le sabre… Tu sais faire des illusions superbes…Tu fais pousser…des arbres à une vitesse…folle. Alors…pourquoi vouloir…ce collier ? Il est…important pour toi ? Tu disais…qu’il contenait…un truc d’important…c’est quoi exactement…ce qui a…dans ce bidule ?

Chaque mot lui décochait une vive douleur mais il trouvait que ça en valait la peine. Il tenait vraiment à savoir pourquoi on en voulait à sa vie à ce point. Il voulait savoir pour quel genre de chose on serait capable de tuer, ou de mutiler, quelqu’un contre lequel on n’a rien.

Elle acculait le jeune homme de plus en plus, perçant petit à petit des trous dans son être. Il reculait un pas après l’autre, espérant certainement lui échapper de cette façon. Profitant d’un léger décalage dans le retour de sa lame, il utilisa un sort qui lui permit de contrer son attaque. C’était amusant de se sentir pour la première fois depuis longtemps être le chasseur qui traquait et affaiblissait sa proie. Une fois qu’elle eut tranché la faible progression qui le séparait, elle se retrouva devant un jeune garçon en bien piteux état. Elle planta la pointe de son arme à quelques centimètres du cou de sa proie, espérant ainsi provoquer chez lui un éclat de peur intense et qui s’ancrerai de plus en plus profondément en lui. Il n’y avait, pour elle, rien de plus drôle que cette partie-ci de la chasse, le moment où la proie était acculée et que celle-ci avait la délicate odeur de la mort sur elle. Mais le jeune homme posa une question qui la fit rire aux éclats. Pourquoi est-ce qu’elle voulait tant ce collier ? Qu’est-ce qu’il contenait ? Pensait-elle vraiment qu’elle allait lui répondre ? Mais c’était pourtant tout bête, elle en était presque déçue qu’il ne l’ait pas trouvé.

« Tu ne sembles visiblement pas avoir compris sur qui tu étais tombé jeune Cerberus-madoshi. »

Ouvrant son manteau avec la main gauche, elle dévoila l’insigne des Oracion Seis qui y était brodé. Elle ne savait pas vraiment s’il avait reconnu la marque et elle ne chercha même pas à le savoir. Elle avait déjà passé beaucoup trop de temps sur lui. Tirant un coup sec sur le manche de son kadachi, elle recula de quelques pas, pointant son arme sur le jeune homme avant de le rengainer ; la main toujours dessus cependant. Le petit mage du Cerbère semblait bien trop effrayé et mal en point pour tenter n’importe qu’elle action d’envergure à son encontre. De plus, ce qu’elle allait lui proposer était certainement un deal qu’il ne manquerait pas de refuser, dans le cas contraire il y avait de grandes chances pour qu’il trouve la mort.

« J’ai été envoyé ici pour récupérer et m’assurer que cet objet ne contenait aucun renseignement compromettant. La deuxième partie de ma mission était également de mettre fin à la vie d’un mage de la guilde Crime Sorcière qui était censé récupérer ce bijou. Néanmoins tu n’es pas le mage de la guilde que je recherche et visiblement il n’y a rien à l’intérieur étant donné qu’il n’est pas venu récupérer l’objet. Cette entreprise m’apparait de plus en plus comme une énorme mascarade. Rends-moi mon couteau et je te laisserai tranquille avec ton stupide trophée. Si tu désires combattre, tu mourras… »

Fidèle à elle-même, la jeune femme s’était reprise de sa folie passagère et ne voyait plus en lui ni une menace, ni même une cible d’un intérêt particulier. Il était simplement un imprévu dont il fallait s’assurer de son silence. Néanmoins celui-ci ne semblait pas encore sorti de l’adolescence et l’assassin trouvait qu’elle avait déjà bien assez détruit ses idéaux comme ça, pas besoin d’en plus lui ôter la vie. Tendant sa main en direction du jeune homme, elle attendit sachant qu’il y avait entre elle et lui une distance suffisante pour qu’elle puisse dégainer s’il désirait attaquer, ou esquiver s’il décidait de lui lancer un sort ou le couteau. Mais elle espérait vraiment qu’il comprenait qu’elle lui offrait une véritable chance de s’en sortir…

La surprise s’affichait en grand sur le visage de Soren et la peur la côtoyait de très près. Pourquoi ? Tout simplement à cause de la révélation qu’il avait eue en voyant ce qu’avait dévoilé l’assassine en ouvrant son manteau. L’emblème des Oracion Seis. Ce symbole était une véritable source d’épouvante pour la plupart des habitants du royaume de Fiore. Les mages l’abordant étaient tous reconnus individuellement comme une menace envers la paix et la stabilité du royaume. Ils étaient pour la plupart des terroristes et des assassins et n’hésitaient guère avant de causer chaos et remous. On ignorait pourquoi ils faisaient ça mais les autorités étaient sûres d’une chose : Ils adoraient provoquer le Chaos et ôter des vies partout où ils allaient. Le jeune homme n’en revenait toujours pas d’avoir en face de lui une de ces personnes considérée comme un véritable danger public. La force et l’adresse de son adversaire témoignaient qu’il ne fallait pas prendre ces gens-là à la légère et que si l’on croisait un le mieux à faire était de prendre ses jambes à son cou le plus rapidement possible. Cependant c’était chose impossible pour lui car il était acculé contre un mur et la porte de sortie la plus proche était à quelques mètres derrière son adversaire.

Néanmoins, elle semblait avoir changé de plans pour l’avenir du jeune homme car elle recula de quelques pas. Elle semblait un peu exaspérée et semblait aussi vouloir mettre fin à cette affaire le plus rapidement. Elle rengaina son arme, mais gardât la main dessus, et se mit alors à lui parler. Ses paroles lui firent écarquiller les yeux et prendre conscience qu’il avait mis les pieds dans quelque chose qui dépassait son entendement. Il regardait ce collier qui se trouvait au centre de toute cette intrigue et de cette rencontre. Ainsi donc, le bijou était censé contenir des informations si importantes que les garder secrètes valait la peine de tuer quelqu’un. Il fut néanmoins soulagé. La personne ne s’était pas montrée et nul autre sang que le sien n’avait coulé et c’était une bonne chose à ses yeux. Il fixa ensuite cette mage qui lui faisait une sorte d’offre de paix et se demanda si c’était un piège. C’était cependant la meilleure chose à faire raison pour laquelle Soren redonna sans discuter son arme à la criminelle. Une chose le dérangeait cependant. Si tout cela n’était qu’une immonde mascarade destinée à ridiculiser un membre d’une des trois plus puissantes guildes noires pourquoi y avoir consacré tant d’effort ? Cela en valait-il la peine ?

- Je n’ai pas tout compris à cette histoire mais une chose est sûre, c’est à cause de ce collier qu’elle a eu lieu donc si ce collier devrait disparaitre il n’y aurait plus de risques que du sang coulera encore à cause de ça pas vrai ?

Une fois sa tirade terminée, il ouvrit grand la bouche pour avaler le pendentif ni plus ni moins. Il espérait que l’acide qui arrivait à dissoudre le tabasco qu’il ingurgitait arriverait aussi à dissoudre ce fichu bijou. Une chose qu’il n’avait cependant pas prévu c’était sa taille. Il dut déglutir plusieurs fois avant d’avoir réussi à le faire passer dans sa gorge. Vint ensuite le problème de sa chaîne. Elle était si gênante qu’il faillit à de nombreuses reprises et une fois qu’il eut réussi à tout avaler il se releva avec quelques difficultés. Il transpirait abondamment et cela n’aida point à laver ses vêtements tâchés de sang. Il alla adresser la parole une nouvelle fois à l’ennemie mais c’est alors qu’il s’évanouit, à bout de force.

Quand il se réveilla, la première chose qu’il vit fut un plafond dont les lumières lui brulèrent les yeux. Il essaya de lever son bras mais cette simple tentative lui envoya une décharge de douleur qui acheva de le faire sortir de sa torpeur. Il se trouvait dans une des chambres du navire et il n’était pas seul. De nombreuses personnes qui s’identifièrent comme étant le capitaine, le chef de la sécurité et autres titres importants se trouvaient aussi là. Ils lui expliquèrent que quelqu’un l’avait trouvé évanoui sur le pont, seul et couverts de blessures. Ils avaient fait le nécessaire afin de le soigner grâce au médecin de bord et attendait ses explications sur ce qu’il s’était passé. Soren se rappela alors des derniers événements et les raconta aux personnes présentes. Aussi avertis de la présence d’un membre d’Oracion Seis sur son bateau, le capitaine demanda à ce que l’on assure la sécurité des autres passagers et que l’on ramène le navire à Pyrée. La recherche de l’assassine était aussi prioritaire mais il recommanda tout de même que l’on se déplace exclusivement par groupe. Il ordonna aussi que l’on retrouve le Phénix et que l’on amène ici même. Il paraissait furieux qu’une telle chose se soit produite sur son bâtiment sans qu’il s’en rende compte. Après les directives expédiées, il demanda au membre de Quatro Cerberus où se trouvait le fameux collier et ce dernier lui répondit avec une fierté, un peu étrange compte tenu des évènements, qu’il l’avait avalé afin que personne ne puisse mettre la main dessus.

Le navire retourna finalement au port et une escouade de chevaliers runiques se trouvait à l’embarcadère. Elle se chargeait de vérifier l’identité de chacun des passagers et de les escorter à un endroit sûr. Elle inspecta aussi de fond en comble l’ensemble du navire afin de voir s’il n’y avait pas une trace de la dénommée Yuurei mais elle avait bel et bien disparue. Soren fut interrogé un certain temps car c’était lui qui avait été contact de la criminelle mais on le laissa repartir après avoir bien vérifié qu’il ignorait où se trouvait maintenant celle qui avait été, le temps d’un soir, son adversaire.

Spoiler: