Sujet: Aliénore Delle Battaglia / Emaliah Grant Luster – « Il n'est rien dont ne vienne à bout le travail joint à la persévérance » Sam 23 Avr - 19:01 | |
« Il n’est pas envisageable pour un membre de la famille des Delle Battaglia de se laisser aller, de se reposer sur des acquis, de profiter trop longtemps d’une situation en apparence favorable, de jouir d’une victoire au-delà du raisonnable, pour ne pas dire jamais. Toute cette oisiveté que pouvait entraîner le succès ne pouvait qu’amener une déviance vis-à-vis du but même des de la Famille Delle Battaglia : servir le Roi et le Peuple de Fiore.
Or pour cela, en tant que serviteur, il fallait donner du meilleur de sa personne.
Cette meilleur part de soi-même, il n’était possible d’en faire dont aux deux plus importantes entités du Royaume que si, dès la victoire acquise en un certain nombre de coups, alors une situation similaire ne trouverait d’issue favorable qu’en moins de coup asséné à l’adversaire. Que si, pour obtenir la victoire, il avait fallait encaisser un certain nombre d’attaques de l’ennemi, alors la victoire prochaine en des circonstances similaires ne pourrait être emportée qu’en emmagasinant moins de violences de l’ennemi. Que si, dans la défaite, l’ennemi avait mis un certain nombre de coups pour écarter un Delle Battaglia, alors ce dernier revenait et trouvait une issue dans la victoire, ou dans une autre défaite où il aurait montré à son opposant une force combattive encore plus grande que lors de sa première chute, et ce jusqu’à ce que la victoire soit l’issue de ces confrontations successives. Que si, pour protégé le pays, le roi, la famille menacés, la seule solution est de donner sa vie, alors un Delle Battaglia serait fier de le faire. Car dans cet acte où il quitterait le monde des vivants, où il ferait dont de sa misérable dépouille mortelle que nul ne pleurerait à ceux qu’il sert, il en deviendrait le rempart. »
« Chapitre 1, titre IV des mémoires de Benito Augusto Delle Battaglia… »
Mademoiselle Delle Battaglia connaissait par cœur ce passage des mémoires de son aïeul qui avait servi auprès de la monarchie avant et pendant l’indépendance du Royaume de Fiore. Monsieur Delle Battaglia avait très peu parlé de cet homme, son grand-père, à sa propre fille. Néanmoins, il ne s’était jamais détourné des enseignements qu’il avait établis pour faire des Delle Battaglia une famille de Chevalier digne de servir Sa Majesté le Roi de Fiore.
Une telle dévotion avait attisé la curiosité de la jeune-fille à l’époque où elle s’entrainait des jours entiers sous le regard pesant de son père qui la poussait à ses limites sans cesse, qui n’avait pas de considérations pour son état de faiblesse, pour son état physique, pour son état moral : « Les faibles n’ont pas le droit de servir le roi. Mais les Delle Battaglia ne sont pas faibles, n’ont pas le droit de l’être et se doivent donc de devenir fort »
« Chapitre 2, titre III du livre troisième des mémoire d’Augusto Amadeo Delle Battaglia… » dit Mademoiselle Delle Battaglia en se laissant tomber le bout de son hallebarde contre le sol…
C’est donc à cette époque de formation à l’art de la chevalerie qu’Aliénore avait lu les mémoires des quatre chefs de familles qui précédèrent son père et qui eurent presque l’effet de la propagande sur le commun des mortels en lui faisant comprendre l’importance de la persévérance dans l’existence même des Delle Battaglia : « « Il n'est rien dont ne vienne à bout le travail joint à la persévérance ».
Elle ne savait plus de quel mémoire cela provenait, ou s’il s’agissait d’une citation d’un auteur dans les mémoires de ses aïeux.
Tout ce qui précède expliquait pourquoi Mademoiselle Delle Battaglia se trouvait en périphérie de Crocus, seulement quelques jours après la conclusion d’une mission, en pleine session d’entraînement. Elle avait troqué son haut d’uniforme habituel, qu’elle avait pris soin de ranger dans son sac de voyage, contre un simple débardeur noir, lui donnant une uniformité sombre avec son pantalon de cavalerie et ses bottes, et laissant largement à découvert la marque pourpre de Blue Pegasus ornant sa main gauche, ses identifiants sur l’avant-bras du même côté et les armes des Delle Battaglia à la base de son cou.
Bien qu’il soit midi, que le soleil se fasse assassin sur la peau habituellement blanche de la jeune femme et que son estomac criait famine après un entraînement qui avait commencé sur les coups de 9h00 du matin, Aliénore persistait dans son entraînement : lancer un objet en l’air de dos, se retourner, utiliser Hallabarda Di Materia pour transmuter une hallebarde classique et briser l’objet en vol. L’opération était davantage physique que magique, la transmutation d’une hallebarde sans spécificité particulière relevant presque de l’automatisme. Physique donc car l’objet était fait à partir d’une barre d’acier et ce matériaux avait toutes les propriétés sauf celle d’être léger. Dès lors, si transmuter la hallebarde à partir de la barre d’acier plantée à la verticale était simple, la soulever puis effectuer un mouvement net horizontal, sans se faire entraîner par le poids de l’arme et exploser au vol l’objet envoyer précédemment, voilà ce qui était difficile.
L’opération était plus difficile que prévue pour l’Alchimiste, et les cafouillages successifs au début la fatiguèrent plus que prévu. Cependant, elle finit par prendre le coup de bien et qu’elle touchait l’objet envoyé, Mademoiselle Delle Battaglia en diminuait la taille, coupant ainsi ses repères et la forçant à se concentrer au maximum pour réadapter son mouvement sans pour autant tout recommencer.
Tout ceci l’essoufflait à force… en transpirait révélant largement le travail jusqu’ici effectué. Mais elle n’était pas satisfaite et alors qu’elle allait pour recommencer une nouvelle fois l’exercice, quelque chose derrière elle attira son attention.