C’était elle. Cette femme aux bras multiples aussi grande qu’une ville. Cette dame de pierres qu’on pourrait qualifier de « petite vertu ». Pourquoi ça ? Avouez que laisser entrer hommes, femmes et enfants en son être est quelque peu…vicieux ? Ajoutons à ce portrait les litres de sueurs, de gouttes de sang qui se sont écoulés depuis sa création. Quelle horrible bonne femme ! Comment s’appelait-elle ? Domus Flau. Peu importe son nom : c’est une dame cruelle qui fait opposer des mages et mercenaires sous le regard toujours plus avide et perfide des spectateurs, toujours plus enjoués par cette violence gratuite.

Outre ce détail sans importance, nous devons maintenant nous poser les vraies questions : pourquoi Kanna avait-elle mis les pieds dans ce genre d’endroit ? Pourquoi voulait-elle se donner en spectacle devant des millions de personnes, elle qui ne désirait que calme et sérénité ? Dans ce cas, laissez-moi vous éclairer. Avec les récentes rencontres de Kanna, cette dernière fût rongée –depuis quelques semaines- par l’envie folle de se mettre au défi. Elle voulait tout simplement mesurer sa force face aux autres créatures peuplant ce vaste monde. La renarde était sévère envers sa personne. En cas de défaite, elle serait incapable de se regarder dans un miroir avant un long moment. Toutefois, si la victoire était au bout de ce long corridor noir, Kanna pouvait être certaine d’une chose : l’Onde Rouge serait définitivement une menace pour quiconque à Fiore. Elle serait crainte. Cette idée-là l’aguichait terriblement.

Avant même d’entrée définitivement au cœur de l’arène, nous pouvions sentir les applaudissements, les hurlements de la foule. Ce genre de bruits qui font battre votre cœur à en accélérer son propre rythme. Le cœur n’était pas le seul touché par cette vague sonore. En effet, les pieds de la demoiselle pouvaient sentir les vibrations dû au brouhaha de la foule. En temps normal, un mage serait préoccupé et même intimidé par son adversaire. Cependant, la jolie rousse était mal à l’aise face à cette horde de regards. La semi-solitaire s’avança finalement vers la lumière. Aveuglée par cette dernière, elle n’avait pas prêté attention à la voix du commentateur qui chauffait davantage la foule en délire.



Analysant l’horizon, la renarde aperçut une silhouette différente de ce qu’elle avait pu croiser auparavant. Pourquoi différente ? Parce que cet homme était quasiment masqué. Il était impossible pour la demoiselle de faire un portrait de son adversaire : chose assez déconcertante pour la jeune femme. Cette dernière était intimidée face à cette carrure. Toutefois, elle savait qu’au fond d’elle, toutes les cartes étaient dans son jeu. Ce Saizo allait devoir redoubler d’efforts pour mettre à terre une femme maîtrisant une magie mêlant défense et violence. Cette pensée enleva un poids à Kanna qui se mit à sourire. Habillée de son habituelle tenue, la demoiselle était prête à accueillir ce chevalier. À la différence des histoires habituelles, ce chevalier-là n’était pas venu sauver la princesse mais la terrassée tel un dragon.


Mêlant humour et sincérité, les poings de la jeune fille dégagèrent une aura rouge semblable à la couleur de ses yeux. Il était temps pour elle de commencer ce premier acte.



Formant deux cercles magiques dans chaque main, deux orbes en sortirent de ces dernières à une vitesse surprenante orchestrées par Kanna qui les projeta d’un simple mouvement des bras. La renarde avait confiance en sa magie : elle savait que ses ondes ne manquèrent rarement leur cible. Cet homme pouvait s’en sortir : mais dans quel état ? Les explosions ne pardonnent pas.

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