Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Sujet: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

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Lun 29 Juin - 13:47

Le corbeau et le renard

feat Meis Corbo & Kanna Hardy

Cela faisait une éternité que la demoiselle n’avait pas vu la lumière du jour. En effet, depuis qu’elle a mis les pieds sur le sol de Silent Night le soleil était devenu un luxe, à son grand désespoir. Un jour, Kanna décida enfin de sortir de sa grotte prendre un grand bol d’air frais, retrouver ses racines, là où était autrefois sa véritable maison : dans la forêt.

Elle n’avait pas choisi l’heure de son départ : elle s’en fichait. Mademoiselle Hardy était du genre à ne rien préparer à l’avance dans ce genre de situation. Le voyageur n’a pas de montre, il n’a que ses pieds ! Ne pensait pas une seule seconde que notre rouquine est désormais un membre à part entière de Silent Night ! C’est faux. Avez-vous vu son emblème de guilde sur son corps ? Non, car elle en a tout simplement aucune trace. Kanna reste une fille sauvage de nature et solitaire comme un vieux loup.

Sa destination était fixée : la forêt de Tornac. Pourquoi celle-ci et pas une autre me direz-vous ? Tout simplement pour sa richesse, sa faune, sa flore, et plus particulièrement ses ruines. Parlons-en justement ! Il était navrant d’observer tous ces "aventuriers" analysés les inscriptions, bas-reliefs et peintures de ces lieux. La grande majorité d’entre eux se noie dans une rivière d’illusions et finit par percuter un rocher appelé échec. Les plus ridicules sont ceux qui se vantent d’avoir identifié un oiseau ou un tigre sur une paroi alors qu’un enfant de cinq ans aurait pu en faire tout autant. Ces Hommes sont les esquisses d’un dessin du Diable sur lesquelles on pourrait lires : égoïste, vantard et narcissique. Tous les mêmes. Presque tous.

Vêtue de son combishort noir, Kanna se sentait à son aise dans cette nature luxuriante. Elle avait pénétré la forêt vers le début de l’après-midi. Cette forêt offrait une agréable fraicheur, idéale par cette canicule. Comment peut-on imaginer un instant que ce lieu soit à l’origine de nombreuses disparitions et de morts alors qu’elle est elle-même le cœur de toutes vies !? Pour être honnête, ces histoires-là Kanna ne s’y intéressaient que d’un œil. La demoiselle savait s’orienter dans ce genre d’environnement aussi vaste soit-il. Les hommes se contentent de carte ou d’objet magique pour se repérer alors que la meilleure orientation se trouve dans les murmures des arbres que peu de personnes savent écouter à l’heure actuelle.

Je m’égare un peu. Notre jeune mage était partie piquer du nez sur une plateforme dévorée par de la mousse qui offre l’équivalent d’un moelleux coussin. Kanna avait ses jambes mises à nu : douceur se mêlant à celle du drap vert qui épousa les formes de la demoiselle. N’ayant pas croisé un seul humain depuis son arrivée, elle s’était dangereusement endormi sur ses deux oreilles pendant deux bonnes heures, en étant vulnérable. Ce profond sommeil allait être toutefois de courte durée.

Réveillée par un bruit assourdissant, répétitif, désagréable, un je-ne-sais-quoi, Morphée avait mis une claque pour réussir à mettre debout la jeune femme en une fraction de seconde. Tout d’abord, on aurait dit un cri d’animal. Un animal en souffrance : pas forcément la meilleure mélodie me direz-vous.
Notre demoiselle était réveillée et à l’affut. Son instinct était guidé par ce mystérieux bruit qui lui fit traverser la forêt en courant de rocher en rocher, de tronc en tronc. Évidemment, Kanna oublia ses chaussures ne voulant pas perdre de temps si ce dit animal était entre la vie et la mort. Bien que ce monde soit laid et injuste, les animaux sont les seules créatures sincères ne désirant que la paix et la liberté. Ces motivations font que notre rouquine se doit d’aider ceux qui possèdent la même motivation qu’elle, hommes comme animaux.

Au bout de quelques minutes de courses, la jeune mage fût prise de stupeur en voyant un malheureux corbeau ayant l’aile coincée dans un piège à loup, surement attiré par un ver ou une baie. La pauvre bête affolée, se blessée de plus en plus en s’agitant dans tous les sens, attirant la pitié de la demoiselle. La situation était délicate pour la jeune femme car cette dernière ne voulait pas affoler davantage l’animal. Cependant, Kanna n’était pas du genre à hésiter, car cela faisait perdre de précieuses secondes dans une vie. L’hésitation est pour les faibles selon elle. Elle prit l’imposant piège entre ses frêles mains puis ouvrit ce dernier non sans difficulté, s’y reprenant à plusieurs reprises, se blessant légèrement par la même occasion, mêlant son sang à celui du corbeau.

La mâchoire en acier enfin ouverte, le corbeau peina à s’envoler. Savant que la bête ne survivrait pas avec une aile blessée, Kanna devina qu’elle allait devoir perdre de son temps pour cet animal. Elle aurait aimé faire des choses un peu plus joyeuses, vous voyez ? Agrippant fermement l’animal, ce dernier se calma en sentant les gestes doux de la demoiselle manipulée soigneusement l’aile gauche cassée. Un halo de lumière alla sur les deux personnages. La crinière de la demoiselle brillait au loin, contrastant avec la verdure qui les entourées, la rendant vulnérable aux yeux de tous, encore une fois.

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Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Lun 29 Juin - 16:11

Première rencontre

La forêt de Tornac... Corbo l'aimait beaucoup, la faune était abondante en oiseaux et il avait déjà récupéré quelques plumes pour sa collection personnelle. Ses observations des lieux étaient pour l'instant très optimistes, et peut-être que le soleil qui brillait, légèrement tamisé par le feuillage des arbres alentours, influençait son opinion sur le lieu étudié. Qui pourrait être négatif avec un temps pareil ? Loin des Hommes, proches de la nature , le parfum des fleurs, le gazouillement des animaux. Un moment parfait.

Comme à son habitude, Corbo vagabondait, observait les lieux de Fiore afin de décider où il passerait ses vieux jours quand il ne sera plus en état de combattre. Il s'imaginait dans un endroit entouré d'oiseaux, regardant le soleil se coucher le soir. Mais ce n'était pas pour demain. Il fallait d'abord qu'il soit reconnu comme le plus grand guerrier, pour faire honneur à son maître décédé. Une promesse silencieuse faite à un vieil homme mort.

Les oiseaux de la région étaient gâtés, il avaient tout ce qu'il fallait pour vivre. Cela faisait quelques heures qu'il se baladait, son sac à dos sur l'épaule, s’arrêtant de temps en temps près d'un ruisseau pour remplir sa gourde et en profiter pour remplir son carnet, décrivant la foret aux alentours. La chaleur commençait à se faire sentir, il se débarrassa donc de son habituelle veste noire pour rester en débardeur blanc. Sa gourde à la main, il s'aspergea le visage. C'était l'heure d'une petite pause.

Comme à chacune de ses pauses, il poussa ses sens remarquables au maximum. Comme le demandait son rituel, il leva le nez en l'air, la bouche légèrement entrouverte.

** La vue **

Autour de lui, du vert. Des arbres l'entouraient, de la mousse sur les troncs, quelques ruines avec des graffitis dont il se fichait comme d'une guigne de leurs significations.

** Le goût **

Encore dans sa bouche, le goût de l'eau, unique suivant chaque ruisseau, riche en oligo-éléments. Quelques pollens en suspensions dans l'air.

** Le toucher **

La chaleur sur sa peau, la douceur de la mousse sur ses doigts, la petite brise sur son visage.

** L'odorat **

Son sens le plus développé. L'odeur de la terre, des fauves qui sont passés peu de temps avant lui, le parfum des fleurs, l'odeur de sa propre sueur.

** L'ouïe **

Quelques bêtes qui grattent la terre, des oiseaux qui chantent, Un corbeau qui hurle son agonie.

Corbo se leva d'un bond. Les battements de son cœur passèrent d'un calme olympien à une angoisse profonde. Il reconnaissait ces cris parfaitement. Il était un expert en oiseaux, et de tous les oiseaux, un expert en corbeaux. Il avait carrément changé son nom en leur honneur. Il pouvait même différencier les cris d'un corbeaux mâle et celui d'une femelle.

Ses bottes Moonwalk à ses pieds, il partit à toute vitesse, en pensant à peine à sa sécurité. Pleine vitesse, il bondissait par dessus les obstacles, atterrissant avec souplesse, guidée par les croassement de la bête. Lorsqu'il fut à une cinquantaine de mètres de la provenance du bruit horrible , il bondit de toute ses forces, ignorant les branches qui lui giflaient le visage, ses bottes brillant d'un lumière argentée. Le bout de son pied percuta une branche plus solide que les autres qui le déséquilibra et, catapulté par son élan, il vit la jeune fille la première fois la tête à l'envers.

Une flamme rouge au milieu de la verdure.

Ses yeux analysèrent la situation en une fraction de seconde. La fille semblait vouloir aider l'oiseau, mais par prudence, il serra la garde de Harusame. Il voyait le piège à loup, sentait le sang. Toujours en l'air il se rétablit de façon à atterrir juste comme il le fallait, juste devant la jeune fille. Leur regard se croisèrent. Il y lut de la compassion pour l'animal. Maintenant, il en était sûr, la fille n'avait rien à voir avec la blessure de l'animal. Desserrant sa main qui était devenu presque blanche à force de serrer la garde du katana, il posa son sac et montra la paume de ses deux mains, le signe universel pour montrer qu'il ne lui voulait pas de mal.

- Laisse-moi soigner l'oiseau.

Il ne voulait pas savoir qui était la fille ou ce qu'elle faisait là, et n'était pas un amoureux des formules de courtoisie et des politesses. Le samouraï entra donc directement dans le vif du sujet.

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Mar 30 Juin - 13:48

Le corbeau et le renard

feat Meis Corbo & Kanna Hardy

Plume par plume Kanna observa avec attention l’aile du corbeau. La jeune rouquine était une habituée de la lecture en tous genres : histoire, médecine, biologie… Tout ce qu’elle avait lu était aussitôt retenu ! Retenu et appliqué. Dans ce domaine on peut dire que Kanna est un oiseau rare. La bête noire était devenue sereine et lâcha par occasion de petits croassements agréables à l’oreille de la jeune fille. Les bonnes choses ont souvent une fin. Cette harmonie générale qui s’était installée allait être perturbée par un drôle d’oiseau.

Au loin, des bruits de pas irréguliers se faisaient entendre, ce qui attira l’attention de la mage. Pensant qu’il s’agissait d’un loup, elle ne fît pas attention. Ce loup semblait bien maladroit. La sonorité dynamique du bruit des pas s’arrêta net, finissant sa symphonie (cacophonie) de manière sourde et lourde comme s’il s’agissait d’une chute. La théorie du loup s’envola aussitôt puisqu’elle avait sous les yeux, à terre, un homme. Comment ce benêt avait-il accouru aussi vite sans titiller le doute chez demoiselle !? La forêt était vaste, certes, mais la jolie rouquine la connaissait comme sa poche.

Évidemment, comme les nombreuses expériences du passé ont montré que Kanna devait se méfier de tout, l’expérience du jour allait encore une fois se confirmer cette règle. L’homme était armé. Pas comme un soldat, mais armée quand même ! Katana ? Rien d’extraordinaire pour le moment même si cette saleté pouvait tranchée une gorge assez facilement. Kanna lâcha un grognement à la vue du jeune homme et de son unique moyen de défense.

- Laisse-moi soigner l'oiseau.

Quel culot celui-là ! Analysons la situation : cet homme ne devait pas être un de ces aventuriers dont je vous ai parlé plus tôt. Peut-être un braconnier ? Par cette saison, ces derniers évitent de porter des vêtements trop épais : on pourrait presque les confondre avec n’importe qui. Néanmoins ce qui les trahit ce sont leurs armes (blanches ou à feu) et ce bougre en avait justement une sous la main, de quoi agacer la demoiselle. Néanmoins il faut croire que ce monde réserve bien des surprises à Kanna, encore une fois. Signe de son innocence et d’un semblant de gentillesse de sa part, cet homme aux cheveux noirs, après avoir posé son sac sur le sol, montra ses paumes vierges à la demoiselle. Chasseur ou soigneur ? Il fallait choisir. Ce qui bloqua la jeune fille dans ce choix ce fut la possession de ce katana. Avait-il été alerté par les cris de ce corbeau lui aussi ? Elle fixa l’homme un long moment puis son katana, le sourire absent et les crocs sortants.

-La politesse tu connais ? Décline ton identité. Toute suite.

Un détail insignifiant interrogea la jeune demoiselle : trois détails pour être précis. Le premier ce fût la couleur de cheveux de l’homme qui était identique à celui de l’animal que la demoiselle avait entre ses mains, ce qui était assez troublant en soi, pour Kanna. Dans un second temps, les bottes aux pieds du jeune homme titillèrent les souvenirs de la jeune femme. Elle les avait aperçus dans un ouvrage il y a fort longtemps : ouvrage qui répertoriait les meilleurs équipements et armes de Fiora. Kanna était certaine d’avoir lu quelques choses d’intéressant à leur sujet. Mais quoi ? Il fallait qu’elle vérifie ça plus tard.

Le troisième détail (est sans doute le plus important) fût le comportement du corbeau qui changea brutalement. La bête noire gigota frénétiquement entre les bras de la jeune fille, comme attirer par l’homme. Kanna lâcha la bête qui insista de plus en plus. Elle ne voulait pas blesser davantage le corbeau, lui qui était déjà bien amoché.

Peut-être que la vie réserve d’étonnantes surprises mais à ce stade-là, cela en devenait presque effrayant. En effet, le corbeau tituba en direction du jeune homme. À cet instant la jeune demoiselle comprit que ce dernier n’était pas un braconnier, qu’il ne voulait réellement pas de mal au malheureux corbeau. La rouquine se calma. Elle était toutefois décidée à connaître l’identité de cet homme. Après un court moment d’absence dans ses pensées, l’attention de la demoiselle se posa de nouveau sur le corbeau qui était venu se blottir contre les bottes de l’homme aux cheveux noirs. Était-il son familier ? Maitrisait-il une magie "spéciale corbeau", un truc du genre ? Tant d’interrogations autour de cet individu…

-Je me répète, qui es-tu ?

Insista fermement Kanna.

La jeune femme ne savait pas comment la suite des événements allait se produire. Si l’homme n’a en effet rien à se reprocher, il allait pouvoir repartir en paix avec son corbeau. Cependant, ce que cet énergumène a à ses pieds pouvait se revendre à un excellent prix : un peu te rente à Silent Night n’allait pas faire de mal ! Il fallait y réfléchir…

Fiche de liens (c) Miss Yellow

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Mar 30 Juin - 15:24

Dans les bras du Corbo

Après avoir galopé à toute vitesse à travers la forêt, le jeune Corbo était un peu essoufflé. Tous les sens aux aguets, la tension de son corps était à son paroxysme et il était prêt à exploser à tout instant. Les cris du corbeau l'avaint attiré dans cette clairière avec cette fille qu'il ne connaissait pas et dont il s'en fichait un peu - le sort de l'oiseau lui paraissait plus important.

-La politesse tu connais ? Décline ton identité. Toute suite.

Le ton de la fille aux cheveux rouges avait beau être impérieux, il l'ignora superbement. En fait, il ne s'y connaissais pas vraiment en politesse - chose qui arrive quand tu quittes la maison au début de l'adolescence pour vivre presque seul dans la forêt - mais il savait une chose: lorsqu'on demande le nom de quelqu'un, on donne le sien au préalable. Mais ce n'est pas pour cette raison qu'il ne répondit pas en premier lieu (après tout, il n'était pas le mieux placé pour donner des leçons de politesse), mais à cause de la blessure du corbeau, il était concentré et occupé à examiner la blessure de l'animal.

Les oiseaux étaient naturellement attirés par le samouraï. Leur instinct leur disait qu'il ne voulaient pas blesser ses amis à plumes, et qu'il pouvait naturellement lui faire confiance. Certains des oiseaux les plus intelligents, comme les corbeaux par exemple, s'approchait même de lui, comme un papillon s'approche d'une flamme. Cela sembla surprendre la jeune fille, qui lâcha l'oiseau qui vint se réfugier dans les jambes du jeune homme.

A première vue, il y avait beaucoup trop de sang autour de la blessure. Après une courte inspection sur la fille assise en face de lui, il comprit qu'elle s'était blessée la main en sortant l'animal du piège. Fouillant dans son sac, il sortit son kit médical, prit le flacon de désinfectant et entreprit de nettoyer la blessure de l'oiseau. Mais la jeune fille insista un peu plus.

-Je me répète, qui es-tu ?

Cette fois-ci, la question agaça un peu Corbo. Il avait d'autres chats à fouetter que de s'occuper d'une fille qui semblait plus curieuse de connaitre le nom d'un homme en train de soigner un animal que désireuse de sauver l'animal en question. Un corbeau un plus, l'animal fétiche du samouraï. Il décida d'attendre un peu avant de répondre, histoire de faire comprendre à la fille aux cheveux brûlants qu'il répondait parce qu'il en avait envie et pas parce qu'elle le lui ordonnait.

Après avoir désinfecté la blessure et observé l'aile du corbeau, le vétérinaire en herbe soupira de soulagement. Bien qu'il n'en avait jamais soigné, il savait comment les corbeaux volaient et il était presque sûr qu'il pourrait s'envoler de nouveaux. Il fallait juste du repos en attend la cicatrisation.

Attrapant le flacon de désinfectant et un bandage propre, il les lança vers la jeune fille.

- Je suis Corbo.

Il fit une petite pause, puis estima qu'il devait donner plus de précisions sur le corbeau à la fille qui s'était écorchée les mains en voulant aider l'animal en question.

- Il vivra. Je ne suis pas vétérinaire, mais il revolera probablement dans quelques jours.

Un peu calmé et plus détendu, il décida de prendre le temps de vraiment observer la fille devant lui. Des cheveux rouges comme les flammes d'un phœnix coulaient autour de son visage, une silhouette menue, une vingtaine de centimètres de moins que lui, un peu plus jeune et un joli minois mis en valeur par des yeux qui brûlaient d'une flamme ardente. Peut-être était-elle en colère, indignée... ou peut-être était-ce les flammes de la convoitise alors qu'elle lorgnait sur ses bottes.

** J'espère qu'elle ne va pas me poser de problèmes celle-la...**

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Jeu 2 Juil - 16:33

Le corbeau et le renard

feat Meis Corbo & Kanna Hardy

Il est navrant d’observer à quel point certaines paroles s’envolent dans le vent et deviennent ainsi aussi audibles qu’un cri de fourmis. Cette sensation-là Kanna était en train de la ressentir quand son interlocuteur ignora royalement les premières paroles de la jeune femme. La jolie rouquine énerva-t-elle l’homme ? Ce fût l’impression qu’il donna. En outre, le comportement de cet inconnu n’arrangeait rien à la situation. En effet, Kanna détestait les personnes malpolies et hautaines qui n’expriment pas l’intérêt et la nécessité de se présenter ! Comme si leur identité était connue du reste du monde.

Ce comportement agaça une nouvelle fois la jeune fille. Agacement qu’elle essaya de cacher aux yeux du jeune homme. Dans la vie on ne résout rien par les insultes gratuites. Le visage de la jolie rousse resta aussi neutre que possible. Cependant, ses grands yeux rouges ne se détachèrent du jeune homme : ce dernier lança à la jolie femme du désinfectant et un bandage pour la plaie que la rouquine s’était faite à cause du piège à loup. Joli acte de sa part ! mais hélas inutile…

Dans sa jeunesse, la demoiselle s’était retrouvée dans de nombreuses situations où ce genre de luxe n’était même pas envisagé ! Ce n’est pas pour autant quelle en est morte. La preuve : aujourd’hui elle est sur ses deux jambes, sa peau est douce et sans cicatrices (pour être honnête, Kanna n’a jamais eu de blessures graves). Pour ce genre de futilité, le meilleur désinfectant naturel reste la salive et l’air. La jeune femme se contenta de passer délicatement sa langue sur sa légère blessure, enlevant le sang par la même occasion.

-Je suis Corbo.

Enfin un nom ! Corbo ? Corbo ou Corbeau ? Se moquait-il de la demoiselle par hasard ? Etais-ce un mauvais jeu de mots ? Ne jugeons pas trop vite : après tout, cet homme ressemblait comme deux gouttes d’eau à un corbeau (toutefois dans ses cheveux !). Kanna pensa un instant qu’il s’agissait peut-être un surnom. Aux yeux de la jeune femme, cet homme devenait de plus en plus étrange.

-Il vivra. Je ne suis pas vétérinaire, mais il revolera probablement dans quelques jours.

Bonne nouvelle ! La rouquine était fixée : ce type, ce Corbo, n’était pas un braconnier, mais Kanna voulait en savoir davantage sur ce type, plus précisément sur ses bottes. Elle se voyait mal lui demander de retirer ces dernières et s’enfuir gaiement par la suite dans les bois. Il fallait être un peu plus brutal : attaquer comme un serpent et s’enfuir comme un rapace. Kanna garda encore et toujours son éternel visage neutre n’exprimant aucune expression. Elle avait déjà une petite idée en tête pour désorienter l’homme : elle improviserait par la suite. La jolie demoiselle observa l’homme avec intention : leurs regards se croisèrent furtivement. Corbo était-il en train de juger la jeune fille ? Qu’avait-il derrière la tête lui aussi ?
Le phénix allait devoir passer à l’action. Il était hors de question que les deux mages continuèrent de se regarder dans les yeux. Munie du désinfectant et du bandage que l’homme avait donné tantôt à la demoiselle, cette dernière lui relança en retour ces mêmes soins pour que, naturellement, l’homme les rattrape par réflexe. Dans ce court l’aspe d’inattention de la part de ce dit Corbo, Kanna se précipita vers l’individu. Rapide et efficace, la renarde exécuta une balayette au garçon, ce dernier se retrouvant alors sur le dos, à terre. Afin de bloquer sa proie, la jolie femme s’était assise sur le ventre de Corbo, ses fines jambes bloquantes chacune les bras de l’inconnu.

-Le phénix des hôtes de ces bois, c’est moi. Tiens-toi correctement alors.

Kanna s’amusait : elle souriait à l’idée du prix qu’elle allait tirer de ces jolies et rares petites bottes ! Les mains de la jeune femme étant libres, elle tâta rapidement la texture des chaussures de l’inconnu. Une chose était certaine : elle avait sous la main de l’excellente qualité ! Du cuire solide et souple. De plus, la demoiselle sentait une étrange énergie s’émaner de cette paire de bottes. Étaient-elles magiques en plus ? Divers compliments aussi riches et variés s’échappèrent de la bouche de la demoiselle. Habituellement, ce genre de pièce rare était scellé sous vitrines (ou coffre) afin d’empêcher tout vol. Aujourd’hui était un jour de chance : cette pièce rare était servie sur un plateau d’argent et Kanna n’allait pas se faire prier pour les lui prendre.

Le corbeau blessé s’agita sous la panique.

-Dis-moi, il faut plusieurs années pour pouvoir se procurer de telles merveilles à tes pieds. Vu ton jeune âge, on a dû te les donner. À qui appartenaient ces bottes M.Corbo ?

Fiche de liens (c) Miss Yellow

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Jeu 2 Juil - 20:48

Le corbeau jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus

Corbo était dans une situation un peu préoccupante. Les événements avaient pris une tournure assez surprenante, la journée avait commencé par une balade en forêt, ensuite il avait accouru pour soigner un corbeau prit au piège dans un piège à loup, ou une fille désagréable qui posait trop de question lui avait sautée dessus et essayée de lui piquer ses bottes. Bref, situation préoccupante.

On y pensant, la jeune fille était douée. Elle avait utilisé une ruse vieille comme le monde: elle avait lancée le désinfectant qu'il lui avait prêté, et par réflexe, il l'avait attrapé. La balayette qui s'ensuivit le prit de court et en moins de temps qu'il fallait pour dire "Maître corbeau sur son arbre perché", elle l'avait plaquée sur le sol, l'immobilisant.

-Le phénix des hôtes de ces bois, c’est moi. Tiens-toi correctement alors.

La référence aurait pu le faire sourire s'il avait le sens de l'humour. Et même s'il avait le sens de l'humour, il n'était pas vraiment dans la position idéale pour s'amuser. La rouquine était assise sur son ventre, et ses jambes bloquaient ses mains pendant qu'elle le tripotait en disant des compliments. Etant donné qu'elle passait ses doigts essentiellement sur ses bottes, et se souvenant du regard avide qu'elle avait lancée sur ses pieds, il en conclu que les compliments étaient certainement pour Moonwalk.

Bien que la fille n'était pas très lourde et que le samouraï était plutôt costaud, il ne parviendrait pas à se débarrasser d'elle, la technique d'immobilisation était trop propre. Le jeune homme allait devoir ruser pour s'en sortir. Fort heureusement pour lui, il avait du temps. Les cinq sangles de ses bottes avaient une sécurité qu'il était difficile à enlever. Elle ne pourra pas les lui enlever tout en l'immobilisant en même temps. Mais Corbo ne contait pas attendre qu'elle trouve une solution.

Il se mit donc à observer ses alentours et ses possibilités. Il voyait son sac à dos, il pouvait lui donner un coup de pied. Mais pour faire quoi ? il n'en avait aucune idée. Ensuite, il voyait le piège à loup et son katana, eux aussi non utilisables, et après le corbeau qui croassait à pleins poumons.

** Je suppose que tu ne peux pas m'aider **

Il imaginait mal le corbeau blessé et épuisé sauter sur la tête de la jeune fille pour l'aider, comme l'avait fait l'autre corbeau dans son passé. Il serra les poings de rage... et remarqua au passage qu'il avait encore la fiole de désinfectant dans la main ! Voilà quelque chose qu'il pourrait utiliser ! Un plan commençait à germer dans sa tête. Mais pour ça, il fallait qu'il fasse comme le phoenix autoproclamé l'avait fait avant lui: détouner son attention.

Comment pouvait-il faire ? Il était dans une position ou il ne pouvait quasiment pas bouger. Comment pouvait-il utiliser la position à son avantage ? Il remarqua le jeune âge de la fille, et pensa à une solution. Le plan était parfaitement en place dans sa tête, il le répéta mentalement deux ou trois fois, envisagea les différents dérapages possibles et s'y prépara. Le plan était dans sa tête, il était temps de passer à l'action.

-Dis-moi, il faut plusieurs années pour pouvoir se procurer de telles merveilles à tes pieds. Vu ton jeune âge, on a dû te les donner. À qui appartenaient ces bottes M.Corbo ?

Une fois de plus, Corbo décida de ne pas prendre la peine de répondre à la question. Ses bottes lui viennent de son défunt maitre et il n'aimait pas du tout l'idée de se les faire piquer. Il décida à la place de passer à l'action.

- Tu sais, je préfère quand la fille est dessous plutôt que dessus.

C'était la première fois de sa vie qu'il sortait ce genre de phrase, et en plus, il avait appuyé ses mots par un clin d'oeil. Cependant, ils eurent l'effet escompté, et la jeune fille se crispa un peu. Que se soit sous l'effet de la colère, de la surprise ou de l'indignation, elle lâcha un tout petit peu sa prise sur les bras du samouraï. Profitant de l'occasion, Corbo cassa le bouchon de la bouteille de désinfectant en la percutant par terre, puis, rien qu'avec le force du poignet, la lança sur le visage de la jeune fille... et rata totalement sa cible. Heureusement, il avait prévu ça, c'est pourquoi il avait cassé le bouchon. Le liquide brulait la peau et s'était échappé de la bouteille. Surprise, elle évita le liquide du mieux qu'elle pouvait tout en restant sur Corbo, tentant de le bloquer et en même temps d'éviter le liquide.

Le poids sur son bassin s'était relâché, et le jeune homme n'hésita pas une seconde. Il plia les genoux de façon à ramener la plante de ses pieds sur le sol. Les bottes brillaient de leur caractéristique lueur argentée alors qu'il utilisait leur magie. La magie des bottes Moonwalk fonctionne comme un rebond: plus leur utilisateur met de la force dans ses jambes, plus elle l'envoie haut. Ainsi, même plaqué au sol, il suffisait juste à Corbo de donner un coup avec la plante de ses pieds par terre pour faire un semblant de saut... et catapulter la fille aux cheveux de feu assise sur lui par la même occasion.

Les deux individus étaient en l'air, déséquilibrés, et le samouraï en profita pour donner un coup de pied au hasard. Il sentit qu'il avait touché quelque chose de tendre, mais dans la confusion, incapable de dire si c'était la cuisse, l'estomac ou autre chose. Grâce encore une fois à la magie de ses bottes, il atterrit sans problème. En raison de la mauvaise position lors de son saut, il s'était fait mal au dos, mais rien de grave. Il était plus inquiet par ce qui allait s'ensuivre.

Dans la confusion, Corbo n'avait pas fait attention à comment la jeune fille fille avait atterri. En tout cas, elle était sur ses pieds comme lui, et ils se regardaient en chien de faïence. Avait elle atterrit souplement sur ses pieds, ou est-ce qu'elle s'était relevé tout de suite après s'être aplati comme une crêpe ? Etait-elle blessée par l'atterrissage, le coup de pied ? Ou même le saut ? Il n'en savait rien.

Ce qu'il savait par contre, c'était la position de son sabre. Par un caprice du destin, les deux étaient positionnés à exacte distance l'un de l'autre de Harusame. Elle aussi l'avait remarqué, et remarquant son bref regard vers l'arme, il lui lança:

-Après avoir essayé de voler mes bottes, vas-tu essayer de voler l'autre héritage de mon sensei ?- il fit une petite pause puis continua- Pourrais-je au moins connaitre ton nom, petite voleuse ? Après tout, tu connais le mien !

Corbo savait que la jeune fille était rapide, probablement plus que lui. Et il ne savait pas non plus ce qu'elle gardait sous sa manche. Si les deux venaient à courir vers le sabre pour le récupérer en premier, il serait obligé d'utiliser ses bottes pour y arriver avant elle. Ou alors il pourrait en profiter pour la frapper pendant qu'elle se concentrait sur son katana, évitant ensuite la fatigue causée par ses bottes. En effet, plus les sauts sont rapprochés, plus ses jambes sont douloureuses.

Il n'avait pas prévu ce cas de figure dans sa préparation mentale.

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Mer 8 Juil - 19:08

Le corbeau et le renard

feat Meis Corbo & Kanna Hardy

Grand drame d’une vie où les femmes sont faites pour être physiquement moins puissantes qu’un corps d’homme au summum de sa force. La jeune fille était tranquillement assise sur un ventre qui, avouons-le, était solide comme la roche ce qui était en soi agréable. Le seul danger de cet homme envers la demoiselle n’était ni ses bottes ni son katana, mais sa force physique. Force physique que Kanna ne pouvait rivaliser : heureusement que la magie est présente dans ce bas monde injuste ! Comment voulez-vous qu’elle rivalise avec ce corps d’athlète ? Dame nature a voulu que la demoiselle ait un corps (trop) mince et une endurance médiocre comme pour la punir d’utiliser une magie aussi violente que celle des ondes.

Reprenons le fil de notre Histoire. Outre le croassement du corbeau qui commençait à agacer la jeune femme, cette dernière resta focaliser sur sa proie située entre ses jambes, oubliant l’animal non loin d’elle. Elle sentait sa victime aux bottes divines bouillonnée de rage à cause de sa situation désespérée. Ce que Kanna n’avait pas prévu et anticipé était la sournoiserie de sa victime. Elle qui avait pris l’habitude d’avoir des buses comme adversaire, elle en oublia que certains étaient dotés d’un minimum de jugeote. Ne prenant pas la peine de répondre (une fois de plus) à sa partenaire de combat, le jeune homme se contenta de répliquer une phrase. Une phrase remplie de double sens, que la demoiselle ne saurait déchiffrer, mais qu’elle avait déjà entendu de la part de ses congénères le soir près de magasins tendancieux aux vitrines rosées dans lesquelles des tenues légères étaient mises en valeur par un jeu de lumières aux couleurs chaudes.

- Tu sais, je préfère quand la fille est dessous plutôt que dessus.

Sous l’effet d’une légère baisse de concentration, Kanna lâcha sa prise, écœuré d’imaginer des pensées interdites avec cet individu. Énervé par la ruse de ce clown qui en profita pour lancer la bouteille de désinfectant sur la jolie femme (surement une tentative de défense dirons-nous), cette dernière esquiva sans la moindre difficulté. Quel échec cuisant. Néanmoins, que l’homme se console d’avoir réussi à mettre une goutte de ce produit sur le cou de la demoiselle qui brûla légèrement une parcelle de peau sur le moment. Pas de quoi s’inquiéter, Kanna avait vécu pire. Néanmoins, cet homme avait de la ressource, là-dessus il marquait des points aux yeux de la jeune femme. Cette dernière ne serait expliquée l’instant suivant : c’était comme si le temps s’était arrêté. Bien que toujours positionné sur sa proie, Kanna observa que le sol devenait de plus en plus petit. La part d’ombre qui flottait sur les bottes du corbeau c’était enfin dissipé. L’homme pouvait utiliser ces dernières comme « propulseur » octroyant alors une grande rapidité en et hors combat. Assez impressionnant, il fallait l’admettre.

La jeune femme avait déjà connu cette sensation. Cette sensation qui vous tord agréablement le l’estomac, qui vous offre le plus beau sourire sur votre visage, qui vous donnes envie d’aller au-delà de vos limites : la première rencontre avec Milo qui avait tant amusé la renarde. Ce dernier l’avait également « envoyé en l’air » (pardonnez-moi de l’expression), grâce à sa magie. Décidément, quelle sale habitude chez Kanna que de rencontrer des inconnus et d’être aussitôt propulsé, dans les minutes qui suivent, quinze mètres en hauteur. La sournoise petite proie de la rouquine avait pris l’avantage : il avait réussi à berner et désorienter la demoiselle. Plutôt malin le bougre. Dans la confusion générale, la jolie demoiselle avait reçu un violent coup de l’adversaire dans l’estomac, ce qui a eu pour conséquence de propulser la jeune fille plus loin, droit vers le sol.
Avant de rencontrer son ami le sol, la rouquine heurta ses copains les arbres, plus particulièrement les branchages, qui par un sale coup du destin lui abîmèrent très légèrement l’œil droit dans sa chute. Usant d’un Booster Ondulant pour amortir sa dégringolade, Kanna avait atterri sur ses deux jambes, faisant face-face avec son adversaire, l’œil droit fermé blessé par les branches et dont la paupière était devenue rouge.

-Après avoir essayé de voler mes bottes, vas-tu essayer de voler l'autre héritage de mon sensei ?- il fit une petite pause puis continua- Pourrais-je au moins connaitre ton nom, petite voleuse ? Après tout, tu connais le mien !

Elle ignora royalement la dernière question de l’inconnu. Toutefois, voici un cas de figure que la jeune fille n’avait pas préparé. Un héritage ? Kanna n’avait rien reçu de ses parents hormis ses yeux et sa chevelure rouges qu’elle avait tant détestés par moments. Néanmoins, la renarde avait une morale pour ce genre de chose. Certes une morale maladroite, mais qui en reste une ! Allait-elle prendre cette unique relique pour le compte d’une guilde qu’elle ne connaissait que depuis peu ? Elle jugea le pour et le contre. Tout en fixant ces divines bottes, elle estima qu’elle ne pouvait faire ce genre de pratique cruelle. Cette sage décision ne l’enchantait pas des masses pour être honnête. Le regard vide et le sourire absent, elle ne savait que dire à ce mystérieux inconnu. La jolie jeune femme remarqua sur le sol le katana du corbeau. La demoiselle pouvait ressentir un vilain désir de la part de son partenaire. Un désir fougueux de provoquer une attaque foudroyante pendant le court laps d’inattention de Kanna. Cette dernière observa de nouveau le jeune garda, le regard attristé.

-Tes bottes sont donc un héritage…- Kanna s’avança vers l’homme d’un pas lent et régulier, se rapprochant du katana par la même occasion- Je pourrais facilement te tuer mercenaire Meis. Néanmoins, mes valeurs m’interdisent de dérober des objets aussi précieux –La jeune fille ramassa délicatement l’arme de son adversaire, sans montrer signe de menace envers ce dernier-
Je ne comprends pas quelque chose…Vous qui êtes si sentimentaux envers des objets, pourquoi êtes-vous aussi cruels et pervers avec des gens de la même espèce que vous ?

Cette question hanta réellement la jeune demoiselle. Son langage était maladroit et sa voix hésitante, cherchant les mots les plus appropriés. Elle qu’on avait battue et humiliée dans son enfance, elle tenta d’obtenir des réponses concrètes étant donné que cet individu était plus intelligent que la plupart des hommes qu’elle avait rencontrés. Pourquoi les hommes donnent-ils plus d’importance à un objet inanimé qu’à un humain fait de chair, de sentiments et d’émotions ? Humain qui prendra parfois plaisir à torturer pour son bon vouloir. La petite voleuse arriva au bout du chemin, face à face avec l’homme aux cheveux noirs. Le contraste entre les deux individus était net : l’homme imposé par sa musculature et elle était aussi frêle qu’une plume. Bloquant son katana contre le torse du corbeau, Kanna voulait lui faire comprendre que ce type d’arme serait inutile en combat contre elle. Elle était gênée par sa remarque précédente, elle rougissait honteuse d’être trop curieuse.

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Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Mar 28 Juil - 22:19

Fin des hostilités ?

Il y avait des hauts et des bas dans cette journée. D'abord, une balade pépère dans la forêt, ensuite une course contre la montre pour sauver un oiseau blessé, ensuite une agression alors qu'il avait rien demandé, et enfin, la fin des hostilités avec des questions personnelles. Quelle journée ! Corbo voulait juste rentrer chez lui, mais il se voyait mal tourner le dos à la sauvageonne voleuse de bottes.

Après l'échange de coup qui les avait envoyé valdinguer tous les deux dans les airs, il se regardaient en chien de faïence, Harusame entre eux deux. Contre toute attente, ce fut la jeune fille qui calma le jeu. Alors que le jeune homme préparait une attaque fulgurante pour récupérer son bien le plus précieux, la damoiselle s'avança d'un pas lent et régulier, et ramassa l'arme. Le samouraï ne réagit pas, car il trouvait qu'elle avait trop confiance en elle. Pourquoi une fille qui fait vingt centimètres et vingt-cinq kilos de moins que son adversaire osait-elle l'attaquer ? Une seule réponse paraissait logique: la magie. La magie pratiquée par une fillette de cinquante kilos pouvait soulever un homme de deux cents. C'est effrayant.

-Tes bottes sont donc un héritage…Je pourrais facilement te tuer mercenaire Meis. Néanmoins, mes valeurs m’interdisent de dérober des objets aussi précieux.

Elle était dorénavant à portée de main. Pourquoi Corbo n'attaquait-il pas ? Il ne sentait pas d'hostilité, voila pourquoi. Nonobstant son agressivité passé, il émanait d'elle une nouvelle émotion. De la... tristesse ? Le samouraï n'était pas très doué en relation humaine et avait parfois du mal à déchiffrer les expressions d'autrui.

- Je ne comprends pas quelque chose…Vous qui êtes si sentimentaux envers des objets, pourquoi êtes-vous aussi cruels et pervers avec des gens de la même espèce que vous ?

La jeune fille étonna le loup solitaire en lui rendant son arme. Elle n'avait donc pas peur de lui ? Dans cette position, il pouvait facilement dégainer son arme, et avec son Naichingeru, il pourrait lui faire sauter la tête de ses épaules s'il le voulait. Enfin, à condition de la toucher, évidemment.

Il sentait qu'elle attendait une réponse. Étant donné qu'elle semblait avoir abandonné l'idée de le dépouiller, il se dit qu'il pouvait lui tenir la conversation, ce qui ne serait pas cher payé pour pouvoir garder ses bottes. Elle semblait vraiment gênée, elle rougissait et ses mots étaient hésitants.

- Quand j'avais besoin de chaleur humaine, les Hommes n'étaient pas là pour moi. Quand j'avais besoin d'être protéger, les corbeaux étaient là pour moi. Quand j'avais besoin d'être rassuré, les Hommes n'étaient pas là pour moi. Quand j'avais besoin de vaincre un ennemi, Harusame était là pour moi. Quand j'avais besoin de parler à quelqu'un, les Hommes n'étaient pas là pour moi. Quand j'avais besoin de marcher des kilomètres sans m'abîmer les pieds, Moonwalk étaient là pour moi. Est-ce que ça répond à ta question ? Mon "espèce" est faible et violente, tandis que les oiseaux que je vénère et les objets qui m'appartiennent ne m'ont jamais trahi.

Il ne savait pas trop quoi faire. Il regarda la jeune fille qui semblait un peu bouleversée. Il se demandait si ses mots allaient la calmer, ou au contraire, la foutre en rogne. Dans tous les cas, il était décidé: entre la course dans la forêt et le choc de tout à l'heure, et la confiance apparent de la jeune fille, il se demandait s'il n'avait pas en face de lui un trop gros morceau pour lui. Si elle attaquait de nouveau, deux choix s'offrent à lui, la fuite ou la confrontation. Bien qu'elle soit apparemment blessé a l’œil, Corbo n'était pas à cent pour cent non plus. L'idéal serait la fin des hostilités.

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Jeu 30 Juil - 18:03

Le corbeau et le renard

feat Meis Corbo & Kanna Hardy

Pas le moindre son, ni le moindre murmure venant de la forêt. La seule mélodie audible n’était que la respiration des deux protagonistes de l’Histoire. Face-à-face avec son corbeau, ce dernier était encore plus imposant debout que coucher. Néanmoins, pas de quoi effrayer la demoiselle qui savait pertinemment que la taille ne fait pas la puissance dans une confrontation. Si elle le voulait, elle aurait déjà envoyé valser dans les airs le jeune homme aux cheveux noirs grâce à une onde de choc, le laissant pour mort par la suite. Cette sombre idée ne l’intéressait guère. Cette violence inutile était digne des plus faibles. Au départ, la demoiselle était venue libérer un oiseau et la voilà maintenant avec le Corbo. Corbo qui a réussi à faire ressortir en elle diverses questions longtemps enterrées chez la demoiselle, pensant avoir trouvé les réponses pour chacune d’entre-elles. Soudainement, le silence pesant fut interrompu, relevant la tête de la jeune femme pour affronter le regard de l’inconnu.

- Quand j'avais besoin de chaleur humaine, les Hommes n'étaient pas là pour moi. Quand j'avais besoin d'être protéger, les corbeaux étaient là pour moi. Quand j'avais besoin d'être rassuré, les Hommes n'étaient pas là pour moi. Quand j'avais besoin de vaincre un ennemi, Harusame était là pour moi. Quand j'avais besoin de parler à quelqu'un, les Hommes n'étaient pas là pour moi. Quand j'avais besoin de marcher des kilomètres sans m'abîmer les pieds, Moonwalk étaient là pour moi. Est-ce que ça répond à ta question ? Mon "espèce" est faible et violente, tandis que les oiseaux que je vénère et les objets qui m'appartiennent ne m'ont jamais trahi.

À la fin de ce semblant de monologue de la part du jeune homme, Kanna activa son palais mental pour brosser un portrait à ce garçon. Tout comme elle, cet inconnu fut rejeté par ses congénères, laissant une trace indélébile dans son cœur ainsi qu’une énorme rancune. Néanmoins, ce Meis retrouva chaleur dans son âme grâce aux corbeaux ainsi qu’à ses outils nommés Harusame et Moonwalk. Du soutien, la demoiselle n’en avait aucun. Les seules épaules solides étaient les siennes. En outre, Il était rare d’observer autant d’amour envers des animaux qui suscitent la jalousie des hommes, créatures envieuses de pouvoir un jour ne faire qu’un avec le ciel, comme le font nos amis à plumes. D’un geste naturel, elle prit la main du maître Corbo pour y placer Harusame dans sa paume. Couvrant la patte ferme de l’individu avec les siennes, la voix de la jeune femme devint tremblante.

-Oui tu as répondu à ma question. Merci.

La lumière du soleil devenait de plus en plus faible, coloriant l’environnement des deux jeunes personnes d’une teinte orangée, mettant en valeur les yeux de la femme aux cheveux de feu. Il était surprenant d’observer à quel point les heures s’écoulèrent à une vitesse fulgurante en pleine nature.

La fin d’après-midi venait de pointer le bout de son nez.

Il était temps pour la jeune femme de quitter l’aventurier aux cheveux noirs. En effet, hors de question pour la demoiselle de côtoyer un homme plus longtemps, question de principe dira-t-on. Néanmoins, une chose était certaine pour elle : la rouquine voulait le revoir. La renarde offrit une carte de visite de Silent Night au jeune homme, symbole d’une retrouvaille certaine. Elle pria au fond d’elle pour que la carte de visite (designer par notre cher Milo Vetrov) n’effraie pas le jeune mercenaire.

-Je traîne souvent dans ce coin, on y trouve pas mal de choses intéressantes. De plus, on pourra se revoir, j’espère.

De cette journée, Kanna n’avait rien trouvé d’intéressant. Cependant, cette rencontre lui a fait ouvrir les yeux sur un point : d’autres personnes comme elle se trouvent dans une situation où la solitude est devenue leur principale alliée. Dans un sens, la rouquine n’était pas seule dans ce bas monde qui fût trahi par les hommes. Kanna releva la tête, le visage dégageait et les cheveux flamboyants toujours aussi décoiffés. Elle remit quelques mèches en place par un mouvement rapide de la main. Après cette futile action, elle replongea son regard de braise dans celui du jeune homme. Elle y sentit une gêne. Quels sentiments ou émotions étaient-ils en train de ressentir à cet instant ? De la peur ? De la colère ? De la tristesse ? Kanna opta pour la dernière option. Elle savait déchiffrer le regard des autres bien qu’elle soit incapable de transmettre ce qu’elle aimerait à son interlocuteur.

Inspirant un grand souffle, Kanna ferma ses yeux un instant. La blessure sur son œil était belle et bien présente mais elle se contenta de l’oublier. L’homme avait sous ses yeux de multiples occasions d’infliger de lourds dégâts envers la demoiselle. Chose qu’il n’y songea pas, apparemment. Ce n’était pas un garçon mauvais. Il fallait se l’avouer, Kanna l’avait cherché cette fameuse blessure à l’œil. La prochaine fois, elle tâcherait de dérober des objets qui n’ont aucun attachement ou lien avec leur propriétaire ! De plus, à la prochaine rencontre avec l’homme corbeau, la renarde ne manquera pas d’étudier attentivement (et avec la permission de monsieur !) les bottes portant le doux nom de Moonwalk. Elle ouvrit de nouveau ses grands yeux rouges.

-Tu feras attention sur la route, d’accord ?

La demoiselle avait raison de s’inquiéter. Çà et là, elle entendait (de diverses bouches) des rumeurs sur des mages noirs à la puissance dépassant l’entendement. En entendant certains dits, Kanna en avait froid dans le dos. Bien qu’effrayant dans un premier temps, étudier ce genre de mage ayant mal tourné fût une idée plus qu’alléchante. Kanna esquissa un léger sourire à cette idée naissante. La demoiselle s’écarta de l’individu, le sourire aux lèvres, lui tournant le dos. Elle s’éloigna de cette étrange mais belle rencontre, le sac-à-dos remplit de vivres qu’elle venait de dérober au jeune homme, sans que ce dernier ne s’en aperçût. Les joies des tours de passe-passe ! Kanna tourna sa tête vers l’homme-corbeau pour lui tirer la langue avant de repartir dans les arbres à toute vitesse. Le phénix venait de s’envoler.

Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute.

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Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

Ven 31 Juil - 10:52

Ce n'est qu'un Au Revoir

On était à la fin de l'après-midi, le ciel se teintait des couleurs si caractéristiques et uniques de la fin de journée, pour se préparer à sombrer dans la nuit. Corbo se demandait combien de temps il avait passé en compagnie de la rouquine. Le soin apporté au corbeau avait du prendre une petite demi-heure, puis leur petite bagarre une vingtaine de minutes, et pourtant, il avait l'impression que cela faisait des heures qu'ils étaient là, à s'échanger des coups entres les mots.

A vrai dire, c'était elle qui avait commencé. Elle avait tenté de lui piquer ses bottes ! Mais à moins de le mettre KO, il est presque impossible de les lui retirer. Les cinq sangles sont autant une sécurité pour les chevilles que contre les voleurs. Si quelqu'un voulait les lui voler, il faudrait détacher les sangles au maximum, attraper la botte à deux mains, lui mettre un pied sur l'aine pour pousser un maximum et au même moment tirer avec les mains ! Difficile de faire ça pendant un combat ou sans réveiller le samouraï.

Après s'être défendu, Corbo avait vite compris que l'équilibre des forces étaient en sa défaveur. En cas de combat prolongé, il finirait détruit par la magie qu'il était sûr que la fille maitrisait. Il ne l'avait pas vu, mais une fille aussi frêle ne pouvait pas regarder son adversaire beaucoup plus musclé avec autant d'assurance sans avoir des compétences suffisantes pour les combats. N'étant pas armée, ça puait la magie. Ou alors, la miss était la reine du bluff.

Nonobstant les événements mouvementés des minutes précédentes, ce tête-à-tête semblait prendre fin. Le jeune homme le sentait. Les deux personnes présentes avait perdu le désir du combat et une conversation avait commencée. Après qu'elle lui ai demandée pourquoi il tenait à ses affaires autant, il avait fait un long monologue qui semblait l'avoir convaincu. Elle s'approcha de lui, posant sa petite main de femme sur sa grosse main habituée à la vie sauvage et au maniement de l'épée, puis dit ces quelques mots:

-Oui tu as répondu à ma question. Merci.

Il était gêné, il n'avait pas l'habitude que des humains le touche avec compassion - il avait plutôt l'habitude des coups de poings et des tentatives de meurtres. En soit, ce n'était pas désagréable, mais il avait depuis longtemps prit la décision de s'éloigner des hommes, et de ce fait il avait oublié à quel point un corps humain pouvait dégager de la chaleur.

Mais sa gêne fut de courte durée, la fille retira sa main et lui tendit une carte de visite qu'il attrapa avec nonchalance. Corbo faisait toujours tout avec nonchalance... en apparence ! Plus il avait l'air nonchalant, plus il était sur ses gardes. Après tout, la fille lui avait tendit un piège de la sorte avec la bouteille de désinfectant.

Mais cette fois-ci, ce n'était pas un piège, juste une carte de visite de Silent Night - une guilde de voleur. Corbo apprit enfin le nom de la jeune fille, Kanna Hardy. Il était temps ! Qu'elle soit d'une guilde de voleur ne le surprenait pas, et il s'en fichait, il n'était pas lui-même un modèle de vertu. Elle aurait très bien pu être dans une guilde de marchand de fleurs, ça lui aurait été égale. A l'arrière de la carte, il y avait un peu de son sang à elle: la blessure sur ses doigts s'était rouverte.

Apparemment, Kanna semblait se préparer à partir:

-Tu feras attention sur la route, d’accord ?

Une remarque un peu ironique, étant donné qu'elle était le plus gros danger qui était apparu cette semaine. Et puis de toute façon, Corbo faisait toujours attention sur la route. Le sourire au lèvre, elle s'en alla. Puis, quelques mètres plus loin, elle se retourna, lui tira la langue, puis partit gaiement.

_______________________

Après qu'elle soit partie, Corbo remarqua en rangeant ses affaires qu'elle lui avait piqué quelques provisions. Il soupira, même pas étonné, puis regarda le corbeau qu'ils avaient sauvé tout à l'heure. Celui-ci avait arrêté de faire du bruit et le regardait sans rien faire, à quelques pas de lui. Les corbeaux étaient intelligents, ils se souvenaient pendant de longues années les visages des humains qui l'avaient blessés ou aidés.

Alors que Corbo se décidait de ce qu'il allait faire de l'oiseau, deux autres de ses congénères vinrent rejoindre l'animal blessé. Le samouraï sourit, puis il souleva l'animal , fit un saut de quelques mètres avec ses bottes pour déposer l'animal sur une haute branche ou il serait plus en sécurité, ou ses amis ailées le protégeront et le nourriront probablement pendant sa convalescence. Une fois tout ça terminé, le jeune homme dressa le bivouac et se prépara à dormir, allongé dans l'herbe. La nuit était tombée. Comme à son habitude, il mit la garde de son katana dans sa main puis ferma les yeux, prêt à dormir. Mais contrairement à d'habitude, sa dernière pensée fut pour Kanna, la petite peste qui lui avait volée ses provisions.

Il sourit, puis s'endormit.

Sujet: Re: Le corbeau et le renard (Pv Meis Corbo)

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