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 Deuxième acte [PV Kenta et John]

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John Doe
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John Doe

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MessageSujet: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptySam 25 Oct - 23:05


Déjeuner en paix ?

La nuit ou la journée que tu passes dans ton lit est plutôt agitée. Heureusement pour toi, tu as l'habitude de voguer sur des rafiots qui tanguent avec plaisir sur les caresses déchaînées de l'océan. Tu te rappelles que plus jeune à force de te sentir ballotter de droite à gauche, ton corps se découvrait l'envie de refaire le sol dans le meilleur des cas, de donner une odeur et une texture différente à tes draps. Il t'arrivait souvent de te rouler dans ta propre gerbe. Au bout d'un certain temps, tu t'en apercevais. À ce moment précis, ton instinct de survie se manifestait et tu t'arrangeais, enfin ton corps pour être plus précis, pour te débarbouiller vite fait et enlever tes draps. Simples morceaux de tissu dont tu as toujours aimé le contact et qui n'ont jamais eu la capacité de digérer tes dégorgements. Pour parer à ton manque d'expérience, pour éviter de tout nettoyer le lendemain, pour éviter de te prendre ou une soufflante par papa et maman, pour ne pas subir un foutage de gueule mérité par tes potes ou compères, tu as singé le fainéant. Attention, tu n'as pas copié n'importe quel modèle, uniquement celui qui fait preuve d'intelligence pour ne pas dépenser de l'énergie inutilement. Tu as raison, singer n'est pas le bon mot, une partie de toi est tout simplement cossarde. Le flâneur débutant que tu étais, s'était décidé de mettre une bassine au pied du lit pour éviter des désagréments inutiles. L'expérimenté tire-au-flanc que tu es aujourd'hui s'en passe facilement. Ton corps arrive à gérer les tsunamis qui ravagent des nuits d'ivresses.

Si les premières heures de nuits sont agitées vers la fin, cela se calme. C'est l'un des rares cas où tu peux dire que la tempête précède le calme. Tu navigues sur une mer de tranquillité emplis de chants oniriques. Tu apprécies ces moments à leur juste valeur. Durant la bataille contre les flots, tu t'es débarrassé de tous tes vêtements. Tu n'aimes pas porter des vêtements trempés, mais plus que tout, parce que tu ne transpires pas, parce que tu aimes les contacts des draps sur la peau, bourré, tu mets environ deux heures pour enlever le superflu. Tu te lèves alors que l'astre diurne a déjà entamé depuis longtemps son cycle descendant. Cela ne te gêne pas, au contraire. Ses caresses lumineuses ne sont pas forcément agréables à ton réveil après ce genre de nuit. Le temps que toutes tes fonctions cérébrales s'activent, que ton corps se réveille totalement, c'est encore ton instinct de survie qui prend le contrôle de ton être. Il commence par te conduire jusqu'au trône. Une fois la royale étape passée, il t'emmène jusqu'à la salle d'eau. Là, avec l'aide de tes mains, il tourne la robinetterie pour te faire couleur un bain. Il ajoute quelques sels, un peu de savon pour que cela mousse. Pendant que la baignoire se remplit, tu te regardes dans le blanc des yeux, tu n'as pas encore conscience que le con que tu mates dans le miroir, c'est toi. Quelques minutes passent, tu rejoins enfin ton bain. Tu y passes une bonne heure. C'est l'abaissement de la température de l'eau qui te fait prendre conscience que tu es levé.

Tu enclenches la vitesse supérieure, non, tu te mets en route. Tu sors de la baignoire et vas regarder l'heure. Il est dix-huit heures. La prochaine soirée commence vers les vingt-et-une heures. Le nocturne que tu sais être prend les commandes. Il passe une bonne heure à récupérer ton corps. Il ne sort jamais vraiment indemne de tes beuveries. Tu ne refuses pas les mains expertes de ce dernier. Tu apprécies de te masser ici et là tout en te passant de la crème. Tu accompagnes son œil dans l'éventuelle apparition d'un poil rebelle, d'une tâche de peau ou d'un bouton qui demande un traitement immédiat. Après, tu te jettes sur ton sac pour trouver ta tenue. Pour ne pas faire tache avec les locaux, cela sera la même chose que la veille. Presque que la même chose puisque les couleurs qui dominent ta tenue que tu enfiles sont le gris et le bleu. Le temps joue contre toi, il est déjà dix-neuf trente et tu n'as pas encore mangé. Tu ranges ta chambre d'hôtel. Tu tombes sur ce mot. Nobu ne s'appelle pas Nobu, mais Kenta. Aurait-il eu un relent de conscience pour te le dire ? A-t-il décidé de rejoindre Dame Confiance ? Tu verras cela plus tard, ton estomac crie famine. Tu chopes une paire de lunettes au passage. Tu descends dans la salle de restauration de l'hôtel. Ce qui est bien dans cet établissement hormis son forfait étape-affaire compétitif et de bonne qualité. C'est que le restaurant propose un buffet.

Dix-neuf heures et quarante-cind minutes, tu te poses sur cette table dans le coin à l'abri des gens et des bruits. C'est l'heure de ton petit-déjeuné, tu aimes le faire en paix. Ton menu est assez sympa : une salade de pommes de terre, lentilles et lardons, quelques tranches de charcuteries, des cornichons, du beurre, des tranches de pain, une assiette de fromage, des tranches de rosebeef, une coupelle remplit de raisins, deux bananes, un grand café, un grand verre de jus d'orange et une magnifique pizza au saumon. C'est avec le sourire aux lèvres que tu coupes un morceau de cette dernière. C'est avec joie et classe que tu savoures la première bouchée. Tu as une petite heure pour tout finir. Après, tu auras vingt minutes pour la touche finale, dix minutes pour rejoindre la soirée. Il est à parier que tu seras encore à la bourre. Tes parents auraient dû t'appeler Désiré...
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Kenta Hoshi
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyDim 26 Oct - 1:39
Trop courte. Ça désignait à la perfection le restant de ma nuit. La veille, je m'étais écrasé sur le lit sans autre forme de respect envers ce dernier et m'étais endormi immédiatement. Sauf que le réveil se fit presque de la même façon : rapide. Trois heures plus tard, le soleil montrait les bouts de ses rayons. Réveillé par la lumière, je me levais. Je me dirigeai instinctivement vers la salle de bain, où un j'étais reflété dans un miroir. Les yeux cernés par la fatigue, la bouche pâteuse et la trace de l'oreiller sur le coté droit de ma face, je n'avais envie que d'une chose, c'était de me rendormir. Mais je savais une chose : maintenant que j'étais debout, je ne me rendormirai probablement plus. Alors autant profiter de la journée à Hosenka pour me détendre... Et puis, rien ne m'empêcherai de faire une sieste dans l'après-midi si j'en avais besoin.

La toilette faite et les vêtements remplacés, les anciens avant été froissés par la nuit, je me rendis à l'extérieur pour me promener. Je n'avais pas encore faim, mais je trouverais sûrement un restaurant sympa pour les déjeuner sur le chemin. Mon objectif pour le moment ? Chercher quelque chose qui puisse me faire revenir des souvenirs, puisque c'était le but de ma venue à Hosenka. La chance ne m'avait pas tout à fait souri hier, puisque je n'avais rien trouvé, mais j'avais trouvé un ami. "Ami". Je m'étais moi-même étonné de l'emploi de ce mot. Je devais rapidement me reprendre, je ne devais pas trop faire confiance aux gens comme à John, peu importait la situation. Je ne savais rien de lui, mis à part quelques détails inutiles comme sa couleur préférée. Et encore, je n'en étais pas sûr. Là, je me retrouvai. Même si je devais avouer que ça ne me dérangerait pas de pouvoir lui parler à nouveau. Il avait peut-être déjà quitté la ville ? Non. Vu l'état dans lequel je l'avais ramené à sa chambre la veille, il y avait de forte chances pour qu'il soit encore en train de dormir.

Finalement, après une heure, mon ventre s'était mis à émettre des bruits inquiétants. Sans attendre, je rentrai dans une boulangerie pour y acheter quelques viennoiseries que j'engloutis sur place. Miam. C'est à dire que la cantine de la caserne n'offrait généralement pas de la nourriture haut-de-gamme. Alors du pain de boulanger, c'était vraiment sympa. Je me demandais quelle était la spécialité de la ville, me jurant d'en manger sur les prochains jours qui me restaient en ville. Quoique je ne sus attendre si longtemps, m'invitant dès midi dans un restaurant traditionnel. Mais avec toute cette nourriture, je n'avais pas beaucoup cherché de souvenirs. Il était deux heures de l'après-midi quand j'avais terminé mon tour rapide de la ville, soit les quartiers importants uniquement. N'ayant rien de prévu d'autre de la journée car j'avais pensé le temps plus long, je retournais à l'hôtel pour chercher mon matériel de peinture. En passant près de la chambre de John, j'entendis des vomissements. Génial... J'avais pris le bon rôle dans notre équipe d'hier soir !

Avec le matériel que j'avais récupéré, je me rendis dans une rue au hasard pour passer le temps en proposant aux passants de peindre leur portrait. Si jamais je leur disais que j'étais en fait un chevalier runique, je doutais qu'ils puissent me croire, mais bon. En tout cas, ça me permettait de discuter avec un tas de gens et ça faisait plaisir. Finalement, l'après-midi passait sans que je ne fasse de sieste. Bah, j'allais sûrement avoir le temps de rattraper le sommeil plus tard. Enfin j'espérais...

Lorsque je rentrai à l'hôtel, il devait être aux alentours de huit heures et j'avais de nouveau faim. C'était encore un peu tôt, mais au moins ça me permettrait de retrouver mon lit encore plus rapidement. Lorsque je cherchais une place éloignée des autres groupes, je remarquai que John avait fait pareil. Je le saluai de la main avant d'aller chercher mon propre dîner : un steak frites. Oui, c'était original alors qu'un buffet s'offrait à moi, mais plus tant que ça quand on savait que j'avais bu de la grenadine la veille au soir, au bar.

-Salut John, ça va ?


Avec mon assiette dans les mains, j'attendais debout patiemment qu'il m'invite. J'espérais qu'il m'invite, en fait. Quoiqu'il n'y avait plus beaucoup de place à sa table, avec ses douze mille plats... Comme s'il n'avait rien mangé depuis hier soir. Sauf qu'il n'avait rien mangé depuis hier soir, justement. Je l'avais entendu vomir tout à l'heure... Tout à coup, ma question me parut un peu stupide.
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptySam 1 Nov - 11:29


Les rois de la nuit...

Elle n'égale pas celle de papa, mais elle est réussie et tu l'apprécies à sa juste valeur. Sa pâte est idéale, moelleuse au milieu et croustillante sur les bords. La garniture est juste comme il le faut. Les caractéristiques du saumon n'ont pas échappé au chef. Il a su poêler ce poisson gras au gout prononcé avec des apprêts de caractère. Tes papilles s'emballent sous la caramélisation du miel, sous le rosé de sa chair, ce subtil mélange d'huile d'olive, de basilic, ciboulette et de mozzarella. Chaque bouchée te rappelle combien tu aimes manger, combien tu aimes la vie, combien tu as élevé dans le respect des aliments. Ton visage est lumineux et tes yeux brillent de plaisirs. Ta cavité se transforme en salle de fête de village, celle qui accueille la manifestation qui fait vivre le temps d'une soirée les habitants d'un trou perdu. Certes, ce n'est pas un gala de bienfaisance pour notables trop riches, mais une populaire qui n'a pas son pareil pour révéler la richesse des relations humaines, l'envie de s'amuser, l'envie de vivre simplement dans la bonne humeur. Ce festival de la bouche et de la joie a duré une bonne vingtaine de minutes. Tu le termines par un splendide after animé par ce verre d'orange pressé. Il est évident que durant tout ce temps, tes yeux se sont baladés pour observer la scène autour de toi. Ton partenaire de la veille ne t'a pas échappé. Tes mains étant occupées, tu n'as pas pu répondre à sa salutation. Par contre, ton esprit aiguisé n'a pas manqué ce son steak et ses frites, plat typique des cafétérias, des casernes militaires peut-être... Le voilà qui se pointe vers toi alors que tu poses ton verre.
Salut John, ça va ?

Le bien-élevé que tu es, ne compte pas le laisser planter là. Tu portes avec raffinement à ton bec un verre d'eau. Tu bois quelques gorgées d'eau. Tu profites de ce ravitaillement pour te rincer ton antre au passage. Un jeu discret qui va te permettre d'avoir une bouche propre pour le saluer. Tu n'es pas adepte d'un bonjour décoré d'infirmes restes de pizza. Tu te lèves, tires une chaise à son attention. Tu lui souris et lui indiques par une révérence de s'asseoir. À ton tour, tu retournes te mette à ta place. C'est avec plaisir que tu lui réponds. Tes yeux comme ta voix portent ta bonne humeur, ta détente et l'envie de partager.
Bien et toi, Nobu ? Tu tombes à merveilles, c'est toujours plus sympa, plus rassasiant de partager un repas avec quelqu'un qu'on apprécie.

Tu marques une courte infirme pause d'à peine une seconde. Le temps de te rappeler qu'il s'appelle Kenta et non Nobu. Le temps de trouver la meilleure manière de gérer cette information. Il ne s'agit pas de la culpabiliser pour exploiter cette faille, non, tu veux qu'il te face confiance. Tu vas le faire sur le même ton, avec la même gestuelle, la même aura qu'à l'instant.
Pardon, tu préfères que je t'appelle Nobu ou Kenta ? Pour moi, cela sera le prénom que tu préfères.

De cette manière, tu lui laisses la liberté de te répondre. Pour construire une relation de confiance profitable, il est essentiel que chaque parti ait sa propre marge de manœuvre. Dans le cas contraire, il ne s'agit pas de confiance, mais de tyrannie, d'esclavagisme pour l'un, de soumission et de docilité pour l'autre. Le choix n'existe pas, ce type est trop limité. Tu ne te prétends pas ne pas être capable d'y faire appel si les circonstances le demandent, mais dans le contexte actuel, c'est contre-productif. Comme tu n'es pas homme de glace, comme tu n'es pas un iceberg silencieux, façonné passivement par les flots et les vents, comme tu es sensible, comme tu es doué d'humour, tu ne peux t'empêcher de glisser cette tirade.
Pas de tourte au poisson pour le petit-déjeuner ? Euh, c'est sans doute ton diner.

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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptySam 1 Nov - 18:40
Après avoir bu son verre, John me tira une chaise, m'invitant à m'asseoir avec lui. Je remarquais qu'il avait bien entamé son repas. Il avait de l'appétit... Je me sentais presque ridicule avec mon assiette. Peu importait, il avait raison d'avoir faim, tandis que moi je m'étais bien rassasié dans la journée. Avec un tel estomac, je n'aurais pas été surpris qu'il puisse hiberner, quoique du peu que j'avais vu, ne pas bouger devait être particulièrement désagréable pour lui.

- Bien et toi, Nobu ? Tu tombes à merveilles, c'est toujours plus sympa, plus rassasiant de partager un repas avec quelqu'un qu'on apprécie.

Il m'avait appelé Nobu. Soudain, je me rappelai la lettre que je lui avais déposée, très très tôt ce matin. John ne l'avait pas lu ? J'étais moins confiant tout à coup pour lui révéler en face, j'étais un peu lâche, finalement. Surtout qu'il disait m'apprécier. Moi aussi, je l'appréciais, mais comment révéler son propre mensonge ? Heureusement pour moi, il ajouta juste après des paroles qui me rassurèrent un peu.

- Pardon, tu préfères que je t'appelle Nobu ou Kenta ? Pour moi, cela sera le prénom que tu préfères.

Il n'y avait pas de choix à faire, au fond. Kenta, bien sûr. Nobu était le nom emprunté à mon père sur un coup de tête, donc si je voulais faire de John un ami, je ne pouvais que le laisser m'appeler par mon vrai nom. D'autant plus que ça m'aurait embêté de continuer à utiliser ce nom. Et puis... Je ne lui avais pas révélé ma véritable identité pour rien.

- Kenta. Appelle-moi Kenta. Je préfère ne pas mentir. Au passage, désolé...

J'étais vraiment mal à l'aise, ce n'était pas de la faute de John, au contraire, il avait essayé de m'aider, mais juste à cause de moi. J'avais dit cela en détournant les yeux de lui. J'appréciais ma méfiance, m'aidant parfois à déjouer certains pièges, mais elle me portait tout aussi souvent préjudice. Mais avec un peu de recul, je me disais qu'être méfiant, c'était avancer lentement mais sûrement. Alors je pouvais qualifier la rencontre avec John comme un danger potentiel, un risque. Je le savais, bien sûr, j'étais à la fois gêné et rassuré par cette façon de penser. Je ne savais pas trop quoi faire, mais comme la veille s'était bien passée, je ne voyais pas comment John pouvait me causer du tort. Vraiment pas. Et encore moins quand il fit de l'humour.

- Pas de tourte au poisson pour le petit-déjeuner ? Euh, c'est sans doute ton diner.

Effectivement, c'était mon dîner, à ce moment-là. Il était étrange, manger de la pizza au petit-déjeuner, ça ne me serait jamais effleuré l'esprit. Quant à la tourte, il avait conservé une bonne mémoire de la veille, malgré l'alcool. Je lui avais dit que c'était mon plat préféré. Néanmoins, il ne fallait pas en manger tous les jours, sans quoi un plat préféré n'était plus exceptionnel. Je ne lui dis pas, pour ne pas faire tomber sa blague à l'eau et préférant renchérir à mon tour avec de l'humour. Je m'arrêtais de mâcher une frite, je le regardais droit dans les yeux et je lui dis, comme un regret :

- Oh ? Il y en avait ?! C'est pas vrai ?!

Je n'en savais rien, mais je n'en aurais pas mangé. La viande me convenait très bien. Elle était excellente. Cela devait aussi être la même raison qui avait donné autant d'appétit à mon camarade. Je me demandais ce que comptait faire John, ensuite. Retourner dans un bar ? Probablement. Est-ce que j'avais envie de venir avec lui ? Peut-être. Il n'y avait pas encore de choix à faire. Je lui posai la question, indirectement, pour ne pas sembler vouloir l'accompagner, puisque ce n'était pas le cas, ou pas encore.

- Après ce mélange de trois repas, tu comptes retourner hiberner ?

J'avais lancé cela comme ça, entre deux bouchées. Je me doutais bien qu'il dirait non. Quel homme il serait s'il disait oui après avoir passé une journée dans son lit. Un paresseux, d'accord, mais je ne le pensais pas comme cela. Ainsi, s'il disait non, il développerait certainement et j'aurais eu ma réponse.
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptySam 1 Nov - 21:21


...Ils doivent prendre des forces...

Kenta. Appelle-moi Kenta. Je préfère ne pas mentir. Au passage, désolé...

Il détourne son regard le temps de s'excuser. La conclusion la plus évidente est qu'il est une personne intègre et loyale quand il le décide, quand il décide de construire quelque chose avec quelqu'un. Si tu ne l'avais pas marqué dans le bon sens du terme hier soir, il ne t'aurait pas laissé ses mots d'excuse dans ta chambre, il ne serait pas en train de s'excuser sur son petit mensonge. Tu ne vas pas lui en vouloir pour si peu. Tu es le premier à jouer des rôles, à prendre d'identité d'un tiers pour des besoins professionnels, peut-être que plus tard si vos développements à venir le permettent, tu lui apprendras. Dans tous les cas, il fait honneur à l'ordre des chevaliers runiques en voulant se racheter ainsi. Kenta te confirme par la même occasion qu'il n'est pas ici pour des raisons professionnelles. Un garant de notre magnifique sécurité et ordre public ne se serait jamais grillé de cette manière, sauf si c'est un idiot. Ce n'est pas son cas. À sa manière de faire, tu penses qu'il agit plus comme un éléphant qui essaie de rentrer dans un trou de souris. Il est juste un peu gauche. Tu te tâtes à lui montrer qu'être subtil en tout occasion tout en faisant confiance peut faire passer Crocus dans ce même trou de souris sans que les gens puissent le voir. C'est pourquoi, tu lui souris avec confiance, amitié et respect avant de glisser ces quelques mots... C'est ton côte grand frère qui ressort, celui que ton ancienne confrérie t'a enseigné.
Tu es plus à l'aise avec les actes qu'avec les mots. Tu m'as suivi hier soir, tu m'as ramené, tu m'as bordé. Tu n'as pas besoin de te sentir gêné pour ne pas m'avoir donné ton vrai nom. Nobu est impuissant face à un Kenta en action. Merci pour hier soir, merci de m'avoir offert cette nuit magique

Oh ? Il y en avait ?! C'est pas vrai ?!

Euh, là, tu ne sais pas... Il y a bien des tourtes de proposer, mais aucune part s'est glissée sournoisement dans ton assiette. Plus important, il vient de se détendre, de faire un brin d'humour. Tout de suite, il dégage autre chose, quelque chose de plus sympa, quelque chose de plus captivant, il doit se sentir bien en ta présence. Tu apprécies son naturel, tu aimes cette spontanéité, tu vois enfin un Kenta fluide et libre. Tu lui réponds avec un sourire tout en faisant un geste de la main gauche qui veut dire bien joué mec. Ton autre main tient une fourchette et remporte avec aisance sa bataille contre les tranches de charcuterie. Elle joue le conducteur du train en emmenant à bon port les aliments.
Après ce mélange de trois repas, tu comptes retourner hiberner ?

Sur ce dernier point, tu n'es pas d'accord. Tu ne peux pas lui en vouloir, il n'a pas ton expérience en la matière. Il ne sait pas combien il est difficile de se préparer pour sa future soirée alors que tu condenses une journée normale en quelques heures. Pour pouvoir le faire, tu ne mélanges pas trois repas, mais tu fais un seul et unique repas qui t'apporte ce qu'il faut pour tenir la journée, la nuit pardon. Tu prends le temps de manger et de savourer. Tu t'arranges dans ces cas de figure pour avoir du choix et de l'abondance. Ta pause petit-déjeuner, puisque dans ton cas de figure, c'est bien cela dure une bonne heure. Après, il te reste quinze minutes pour te préparer et rejoindre la fête de ce soir. Il n'est pas question d'hiberner, c'est tout le contraire. Tu hiberneras quand tu seras dans ta tombe, en attendant, tu profites. Tu termines d'avaler ce que tu as dans la bouche. Tu bois une gorgée d'eau comme précédemment. Une brève inspiration, tu lui réponds avec humour, militantisme tout en te lévant, la main gauche en direction du ciel. Tu vas clamer ta cause tel un avocat devant la cours.
Je proteste. Je m'offusque. Ai-je la tête d'une marmotte ? Est-ce l'hiver ? Ai-je des rides ? Je réponds non aux trois accusations ! Je ne vais pas hiberner ! Comme tout le monde, je déjeune le matin quand je me lève pour tenir la journée. Pas comme tout le monde, ma journée commence au coucher du soleil et s'achève à son levé. C'est avec témérité que je me lève avant que le manteau étoilé nous entoure pour me préparer au mieux à sa venue, fêter sa protection comme il se doit !

Tu t'assieds avec fierté. Tu regardes Kenta dans les yeux . Tu enchaînes calmement et souriant.
Sinon, je suis invité à une soirée privée, un truc plutôt smart, plutôt swag, carrément VIP. Tu veux venir ?

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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptySam 1 Nov - 23:53
Jamais je n'aurais pensé qu'il réagirait comme cela. Je n'avais parlé que d'hibernation, pourtant il s'était levé, une main en l'air, le visage sérieux. Il avait un souci avec les ours ? Avec les marmottes peut-être ? Ça s'appelait comment la phobie des marmottes ? Peut-être un peu hors-sujet. Était-ce le fait que je critique son rythme de repos ? Ou bien je l'avais insulté dans un langage que je ne comprenais pas ? Tout était possible, je ne le connaissais que depuis peu.

Je proteste. Je m'offusque. Ai-je la tête d'une marmotte ? Est-ce l'hiver ? Ai-je des rides ? Je réponds non aux trois accusations ! Je ne vais pas hiberner ! Comme tout le monde, je déjeune le matin quand je me lève pour tenir la journée. Pas comme tout le monde, ma journée commence au coucher du soleil et s'achève à son levé. C'est avec témérité que je me lève avant que le manteau étoilé nous entoure pour me préparer au mieux à sa venue, fêter sa protection comme il se doit !

Je savais plus trop où me mettre. Il avait pris ma question au sens propre. Qu'est-ce que je pouvais dire ? Pas grand-chose là, je le craignais. Même m'excuser, ce serait vide de sens, après la tirade qu'il venait de faire. D'ailleurs, pensant qu'il allait continuer, je fis une grimace, celle que les enfants font quand leurs parents les disputent. Je me préparais à encaisser les prochaines paroles. Il se rassit, puis enchaîna en me regarda droit dans les yeux.

Sinon, je suis invité à une soirée privée, un truc plutôt smart, plutôt swag, carrément VIP. Tu veux venir ?

Pardon ? Il avait complètement changé de ton, en me proposant de l'accompagner à une soirée. Il avait réussi à me faire peur. Il était fort pour parler, je devais le reconnaître, bien que je l'avais déjà remarqué. Mais c'est ce qu'il m'avait dit à propos de la soirée qui m'avait le plus choqué. Smart ? Swag ? VIP ? Il devait se tromper de partenaire. La veille, il m'avait traité de marin d'eau douce en remarquant mes vêtements. J'avais la même veste que ce jour-là. Aller dans un bar pour peindre, il pouvait compter sur moi tout comme je pouvais compter sur lui, mais à une soirée privée ? Je doutais. Je n'y croyais pas. L'invitation était plutôt inimaginable, vus nos caractères respectifs. Ceci dit, ce n'était pas pour autant que je ne voulais pas l'accompagner. C'était le genre de trucs que je ne pouvais pas raté. J'étais plutôt quelqu'un de distant en société, le genre de personnes qui déprime dans un coin lors d'une fête. Cela pouvait paraître pitoyable, mais tant pis, je n'avais pas beaucoup d'amis et je ne cherchais pas vraiment à m'en faire. John était une exception, sûrement celle qui confirme ma règle. Je devais venir, donc. Non, plus précisément, je voulais venir.

- T'es sûr que je fais pas trop marin d'eau douce ? Parce que si c'est le cas, je préfère ne pas venir. Bon, par contre, si ça te dérange pas... Avec plaisir !

"Plaisir". Ce mot-là, j'aurais douté l'utiliser un jour dans le contexte d'une soirée. Bah, les gens évoluent, non ? En bien, le plus souvent, alors probablement moi aussi. Enthousiasmé, je terminais mes frites, ne me restait qu'un bout de viande dans mon assiette. Je me demandais si la tourte au poisson était bonne, ici. Sûrement, vu le reste. J'avais meilleur appétit qu'en rentrant. C'était dû à la nouvelle invitation de John ? J'espérais que non, mais je savais bien malheureusement que c'était le cas.

HRP:


Dernière édition par Kenta Hoshi le Lun 3 Nov - 23:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyDim 2 Nov - 9:12


...pour que rien ne soit impossible...

Vu la grimace qu'il t'a fait, il n'est vraiment pas à l'aise avec les émotions humaines et les mots. Si tu ne lui donnes pas les moyens de transformer cette faiblesse en force, il ne passera pas un bon moment. Tu espères qu'il comprenne intuitivement avec tous tes changements d'expressions que tu lui offres depuis hier. Il se doit d'avoir confiance en lui pour faire confiance aux autres. Il doit retirer de cette future expérience des techniques d'investigations plus efficaces pour atteindre ses objectifs personnels ou professionnels. Il doit partiellement abandonner sa méfiance naïve. Partiellement parce qu'elle fait partie de lui, qu'il ne doit pas la rejeter, mais l'utiliser comme leurre en cas de nécessité. Remarque, si jamais le métier de voleur te gave, tu pourras toujours de convertir en avocat ou un homme d'affaires, il n'y a pas trop de différence entre les modes opératoires. La différence entre chacune de ses professions réside dans les fins et le cadre plus ou moins légal.
T'es sûr que je fais pas trop marin d'eau douce ? Parce que si c'est le cas, je préfère ne pas venir. Bon, par contre, si ça te dérange pas... Avec plaisir !

Il vient de lancer, la machinerie nommée Doe. Il n'a aucune idée de ce qui l'attend, mais tu ne doutes pas de ses motivations. Tu ne vas pas non plus le lâcher dans la cage au lion sans un minimum de préparation. C'est sans doute cette partie que tu préfères. Durant quelques minutes, tu deviens cette marraine féerique. Celle qui offre à cette jeune fille exploitée par sa belle-famille la possibilité durant une soirée de se rendre au bal organisé par le prince d'un royaume imaginaire. Tu es cette créature attentionnée qui en quelques mouvements de bras transforme une gueuse en un sublime princesse, des citrouilles en un magnifique carrosse. Les différences entre elle et toi sont que tu n'es pas partisan des chaussures vair, que ta magie s'arrête au moment où tu rejoins le lit et que tu ne vas pas le laisser seul. Pourquoi ? Étant donné que les chaussures de vair ne sont pas pratiques pour un homme. Étant donné que ta magie repose sur tes émotions, en aucune manière sur un sort. Étant donné que tu aimes faire la fête jusqu'au lever du soleil, voire plus. C'est pour ces raisons que tu vas préparer ton ami. Tu regardes l'horloge de salle de restaurant, il est vingt heures passées de quinze minutes. En faisant au plus vite, vous allez terminer de manger, toi en particulier, aux alentours des vingt heures trente. Tu vas profiter de ce laps de temps pour le familiariser aux jeux mots. À peine vient-il de finir sa phrase que tes yeux s'allument d'un feu nouveau, un feu plein de vice vertueux. Tu lui réponds sur les rythmes d'une mécanique bien huilée.
Votre mission est de vous fondre dans une soirée où les codes vous sont inconnus, de vous y amuser. En cas de capture, de mort ou d'échec, l'organisation niera avoir eu connaissance de vos agissements.

Chez le voleur, l'apprentissage réside sur l'expérience avant tout. C'est pour cette raison que tu attaques directement ton ami sans l'avoir prévenu. Il doit être capable de répondre avec légèreté et humour à des mots qui peuvent être du lard comme du cochon. Il ne doit pas montrer un seul signe de faiblesse. Kenta est libre de masquer ses émotions ou pas. S'il choisit de l'afficher, il doit l'enrober, l'accentuer pour se mettre en valeur et déstabiliser l'autre, pour prendre le dessus. Il doit faire preuve de subtilité. La soirée à venir est le terrain de jeu idéal pour lui donner des billes. C'est l'une des nombreuses choses qui courent dans ton esprit le temps d'une pause de quelques millisecondes. L'une des autres est ces quelques mots directement adressés à ton ami. À ce même moment, tu te grattes la tête et c'est avec affection que tu continues.
Primo, hier, tu m'as tenu tête sur ton look. Tu l'assumes alors même s'il n'est pas tendance, soit en fier. Secundo, si tu le souhaites, je peux toujours arranger deux ou trois trucs en quelques minutes. Tertio, si je te le propose, c'est que cela ne me dérange pas, c'est tout le contraire. Enfin, je n'ai pas honte de sortir avec toi, j'en suis même fier. Tu n'es pas trop mal physiquement parlant et humainement faisant, juste un peu négligé, comme le sont certains artistes, mais là où on va, c'est une force autant qu'une faiblesse, à toi d'utiliser ce décalage à bon escient.

Tu as beau être capable de faire des miracles, si ton chevalier ne veut pas se prêter aux règles du jeu, il sera dégouté et ce n'est pas lui qui aura échoué, mais toi. Ah, tu ne fais que commencer, c'est juste l'amuse-gueule. Tu continues sur le timing de cette parfaite machinerie.
Nous disposons de quinze pour nous restaurer. Nous allons profiter de ce temps pour te donner quelques clés pour survivre dans un monde où règne les sept pêchés capitaux. Un univers où ils sont adulés et maîtrisés. Après, nous avons trente minute pour achever notre préparation physique. Enfin, nous nous arrangerons pour arriver un peu en retard.

Tu risques de lui faire monter la pression. C'est fait exprès, pour qu'une mayonnaise soit bonne, elle doit être montée avec énergie, enthousiasme et dévotion.
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyLun 3 Nov - 23:02
Votre mission est de vous fondre dans une soirée où les codes vous sont inconnus, de vous y amuser. En cas de capture, de mort ou d'échec, l'organisation niera avoir eu connaissance de vos agissements.


Etait-ce sa façon de dire oui ? Ca devait être ça, oui. Je devais lui répondre, de la même façon que lui l’avait fait : par humour. Pas la peine de réfléchir beaucoup, la réplique était toute prête. Je l’avais dite de manière spontanée :

Bien, monsieur le directeur.


Il n’était pas directeur de quoi que ce soit, enfin pas à ma connaissance, mais sa façon de parler, la soi-disant organisation, la mission... Les mots m’étaient venus instinctivement. J’en riais, à l’intérieur de moi. C’était un peu pathétique... Mais il me proposait de le suivre d’une manière étonnante, alors je marchais dans ses pas, que ce soit au sens propre comme au figuré. C’est sûrement ce qu’il souhaitait, ce pro du langage. Donc j’étais plutôt content de pouvoir le satisfaire sur ce point-là aussi rapidement. Il se gratta la tête. Ah, mince. J’avais eu faux ?

Primo, hier, tu m'as tenu tête sur ton look. Tu l'assumes alors même s'il n'est pas tendance, soit en fier. Secundo, si tu le souhaites, je peux toujours arranger deux ou trois trucs en quelques minutes. Tertio, si je te le propose, c'est que cela ne me dérange pas, c'est tout le contraire. Enfin, je n'ai pas honte de sortir avec toi, j'en suis même fier. Tu n'es pas trop mal physiquement parlant et humainement faisant, juste un peu négligé, comme le sont certains artistes, mais là où on va, c'est une force autant qu'une faiblesse, à toi d'utiliser ce décalage à bon escient.


Non, c’était tout bon ! Au contraire, il m’encourageait ! Quant à mon apparence, effectivement, je ne voyais pas pourquoi j’en changerais pour si peu de temps. Mon apparence, c’était moi, l’impression que je donnais à quelqu’un qui me voyait pour la première fois. Si je ne peux pas m'amuser sans être moi, ce serait dommage. Je ne souhaitais pas changer. Par contre, qu’il m’offre quelques ficelles sur son monde, sur la fête, je n’aurais pas pu dire non. Justement, c’était bien ce qui me manquait. En tout cas, cela me faisait plaisir qu’il m’eut complimenté, et jugé comparé à un artiste. Ouais, ok, j’avais des tableaux à moi dans la moitié de l’hôtel, mais vu ce que je lui avais peint la veille, je doutais qu’on puisse m’appeler ainsi. Quoique cela aurait peut-être été plus compliqué pour n’importe qui d’autre avec les mêmes malus de départ... Bref ! Si c’était à la fois une force et une faiblesse, j’en tirerai le meilleur profit. Utiliser ce décalage à bon escient ? Effectivement, je l’avais toujours promu pour l’utiliser à mauvais escient, du moins d’après la définition de John. Pour ma part, peindre me permettait de m’isoler, de me cacher. Personne ne pouvait me déranger dans ces conditions... John en avait fait la malheureuse expérience, d’ailleurs, quand je lui avais demandé de quoi il parlait alors qu’il terminait une sorte de long monologue. Et ce n’était pas la seule chose que mon caractère lui avait fait subir... Maintenant que je me rappelais de ces « détails » de la veille, je me demandais comment pouvait-il encore m’apprécier.

Nous disposons de quinze pour nous restaurer. Nous allons profiter de ce temps pour te donner quelques clés pour survivre dans un monde où règne les sept pêchés capitaux. Un univers où ils sont adulés et maîtrisés. Après, nous avons trente minutes pour achever notre préparation physique. Enfin, nous nous arrangerons pour arriver un peu en retard.


Nous avions quinze minutes pour parler, c’était toi qui étais le seul à manger. J’avais presque fini, mais au moins, je serais plus concentré sur les clés tant attendues. A propos de la préparation physique, je me demandais ce qu’il voulait dire par là. Par contre, il m’avait étonné, sur le dernier point. Arriver en retard ? D’accord, se faire désirer, peut-être. Subjectivement, je n’en voyais pas vraiment l’intérêt, je ne connaissais personne. Une autre raison ? Se faire remarquer ? C’était déjà plus plausible. Mais surtout, à quoi sert un planning dans ce cas-là ? Apparemment, j’avais beaucoup à apprendre !

Très bien. Je n’ai aucun problème avec ton planning, alors c’est quand tu veux. J’ai juste une question... Pourquoi devoir arriver en retard ? Quelqu’un en avance se fait tout autant remarquer, mais en mieux, non ? Ou bien je suis trop naïf ?


La naïveté était un de mes défauts, j’avais du mal à chercher plus loin que mon nez, d’où ma méfiance envers tout. Physiquement, j’avais un peu plus de la vingtaine, mon âge exact étant masqué par l’amnésie, mais mentalement, j’avais beaucoup moins. J’étais arrivé dans un monde que je ne connaissais pas. J’étais né en X780, en quelque sorte, même si mon adaptation avait été beaucoup plus rapide qu’un enfant, grâce à mon corps et la parole.
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptySam 8 Nov - 13:23


...et faire sien des codes inconnus...

Bien, monsieur le directeur.

Il commence à piger, mais tu t'es très vite laissé emporter, une fraction de seconde. C'est suffisant pour libérer ton égo. Tu te vois déjà en haut de l'affiche, en mille fois gros que n'importe qui, tu te vois déjà adulé et riche, signer les photographies des admirateurs qui se bousculent. Doe, l'unique et le magnifique roi des voleurs, celui que tout le monde rêve d'attraper, ce phantasme qui galvanise l'esprit des foules et des autres rois. Aussitôt rêvé, aussitôt effacé. Oui, l'idée te plaît, mais elle te dégoûte autant. Tu apprécierais voir ton nom courir au vent par fierté, mais cela serait une limite à ton développement professionnel. Ceux qui sont en haut tombent tôt au tard, alors le singe que tu sais être, préfère graviter autour du sommet que de siéger dessus.
Très bien. Je n’ai aucun problème avec ton planning, alors c’est quand tu veux. J’ai juste une question... Pourquoi devoir arriver en retard ? Quelqu’un en avance se fait tout autant remarquer, mais en mieux, non ? Ou bien je suis trop naïf ?

C'est là que réside l'art de l'entrée en matière. Il y a ceux qui arrivent en avance, il y a ceux qui arrivent à l'heure attendue et ceux qui sont en retard. Un conte pour enfants permet même aux plus jeunes de comprendre l'enjeu derrière la question d'être à l'heure ou pas. C'est l'un de tes préférés. Il est question d'une certaine Alice, mais le personnage qui va nous aiguiller sur ta gestion du temps est un lapin. Une petite peluche dont les particularités sont d'être incapable de tenir ses délais et d'avoir peur d'être en retard. Il devient troublé et fragile. Ce n'est pas ton cas. C'est tout le contraire, tu aimes que certaines choses soient parfaitement huilées comme les cambriolages, les rendez-vous galants ou ce genre de soirée. Tu sais qu'être en avance montre le respect que tu éprouves pour tes hôtes, permet d'en prendre l'ascendance. Arriver en retard s'est se desservir soi-même. Sauf que ce n'est pas forcément vrai, tout est une question de timing et de perception du temps. Il y a le sien et celui des autres, il suffit juste de croiser les deux cycles au moment opportun. Entre deux pensées, deux bouchées, tu te permets de lui poser une question pour répondre partiellement à la sienne. Tu n'oublies pas de te rincer discrètement la bouche avec un peu d'eau. C'est frétillant comme un poisson que tu t'adresses à lui, que tu continues sa formation accélérée.
Tu savais qu'il existe trois définitions de la naïveté ? Celle de l'enfant qui avec simplicité et ingénuité exprime naturellement et avec confiance ses sentiments. Celle de la crédulité d'une qui résulte son inexpérience, de son excès de confiance, allant jusqu'au ridicule. Enfin, la naïveté peut se définir comme une parole, un acte, une remarque qui marque l'excès de confiance, l'irréflexion. Laquelle, ou, lesquelles te correspondent, me correspondent et correspondent à celle des gens avec qui on va s'amuser ce soir ?

Lui laissant le temps de digérer tes paroles, tu attrapes une nouvelle fois ta fourchette pour régaler tes papilles. Ses quelques secondes, tu les emploies pour continuer de répondre à sa question et lui laisser le temps de répondre ou pas à la tienne. Comme les beaux-parleurs, les poètes et les amoureux des mots, tu connais l'importance du rythme dans une discussion. Tu n'as pas le temps de lui apprendre, mais tu peux lui donner deux ou trois repères qui lui seront utiles. Cette dernière pensée t'amuse beaucoup, tu n'imagines même pas si tu avais eu une petite soeur ou un petit frère, tu aurais été du genre à avoir un rapport ambigu, presque un complexe avec elle ou lui, tu l'aurais étouffé. Tu ne réponds toujours pas à la question : pourquoi établir un planning si c'est pour arriver en retard. Ah bon, tu l'as déjà fait. Il s'agit d'un calcul précis et d'un choix stratégique, tu n'es pas un lapin obsédé par une montre. Tu n'es pas le seul à maîtriser le principe de timing. Certaines entreprises, sociétés ont fait même un outil de communication et de marketing. L'une des plus célèbres est une compagnie de chemins de fer, tu préfères taire son nom, elle n'est pas forcément une référence pour tout. Cependant, selon elle, un train, qui arrive avec dix minutes de retard, est toujours à l'heure. Toujours d'après cette dernière, un retard n'est pas indemnisable en dessous d'une demi-heure. Implicitement, elle détermine qu'elle manque de respect à ses clients au-delà de trente minutes. D'ailleurs, son indemnisation est progressive. C'est pourquoi après ton verre d'eau, tu enchaînes de la même manière que précédemment.
Tu prends le train ? En ce qui me concerne, c'est comme une seconde maison. Parmi toutes les compagnies qui se partagent le marché, une à sa vision personnelle du retard. Dans mon travail, ne pas être à l'heure ou en avance, peut être un avantage indéniable pour surprendre le client ou le public. D'une certaine manière, il s'agit de marquer son territoire. Attention, cela doit être fait avec intelligence et être calculé, sinon, tu passes pour un couillon.

Tu marques une nouvelle pause, le temps de savourer deux bouchées. Le temps que Kenta se délecte ou pas de tes mots. Après t'être rincé la bouche avec discrétion, tu enfonces le clou.
Nous allons arriver en retard pour être remarqués. Je compte sur notre décalage visuel pour marquer une nouvelle fois les esprits. De cette manière, nous serons l'attention de tous durant quelques minutes. Après, nous pourrons nager seul ou pas, mais librement dans l'oisiveté ambiante. Garde bien à l'esprit, qu'il va falloir être, qu'il va falloir avoir, qu'il va falloir paraître le temps d'une soirée. Le tout doit être fait sans mentir, à soi ou aux autres. Il faudra jouer avec les conversations. La jeunesse dorée sait être exigeante, elle est blessante si elle le veut, mais bien prise, elle est une alliée de choix. C'est idéal pour mon travail.

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Dernière édition par John Doe le Mar 25 Nov - 9:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyMar 25 Nov - 1:04
Tu savais qu'il existe trois définitions de la naïveté ? Celle de l'enfant qui avec simplicité et ingénuité exprime naturellement et avec confiance ses sentiments. Celle de la crédulité d'une qui résulte son inexpérience, de son excès de confiance, allant jusqu'au ridicule. Enfin, la naïveté peut se définir comme une parole, un acte, une remarque qui marque l'excès de confiance, l'irréflexion. Laquelle, ou, lesquelles te correspondent, me correspondent et correspondent à celle des gens avec qui on va s'amuser ce soir ?

Sérieusement ? Aucune idée. C'était son monde, pas le mien. Pour mon propre cas, ça devait être la première définition, mais pour lui et ses amis, là, je savais pas. Pourquoi ? Parce que je ne me doutais pas qu'il dirait de lui-même qu'il était naïf. En même temps, sous un autre angle, ça marquerait un excès de confiance en soi et, par conséquent, le passage dans le troisième. Quant à mon avis sur ses définitions, je n'avais rien à remettre en cause, je ne l'aurais pas mieux dit.

Tu prends le train ? En ce qui me concerne, c'est comme une seconde maison. Parmi toutes les compagnies qui se partagent le marché, une à sa vision personnelle du retard. Dans mon travail, ne pas être à l'heure ou en avance, peut être un avantage indéniable pour surprendre le client ou le public. D'une certaine manière, il s'agit de marquer son territoire. Attention, cela doit être fait intelligence et être calculé, sinon, tu passes pour un couillon.


On était d'accord sur un point, au moins. Arriver en retard sans le gérer correctement ne terminait pas toujours bien. Mais j'étais toujours persuadé qu'être en retard avait plus de mauvais côtés que de bons. Ceci dit, encore une fois, c'était son univers. J'étais soldat, que pouvais-je reprocher à un intermittent du spectacle à propos des diverses façons de se faire remarquer ? Rien, malheureusement. Et quand bien même je le ferais, je pouvais douter qu'il m'écoute attentivement. Je lui avait demandé l'objectif, il ne m'avait pas tout à fait convaincu, mais peut-être que je le serais sur place ?

Nous allons arriver en retard pour être remarqués. Je compte sur notre décalage visuel pour marquer une nouvelle fois les esprits. De cette manière, nous serons l'attention de tous durant quelques minutes. Après, nous pourrons nager seul ou pas, mais librement dans l'oisiveté ambiante. Garde bien à l'esprit, qu'il va falloir être, qu'il va falloir avoir, qu'il va falloir paraître le temps d'une soirée. Le tout doit être fait sans mentir, à soi ou aux autres. Il faudra jouer avec les conversations. La jeunesse dorée sait être exigeante, elle est blessante si elle le veut, mais bien prise, elle est une alliée de choix. C'est idéal pour mon travail.


*Euh... Tu peux répéter ?*. Je n'avais saisi que l'essentiel, enfin sûrement. Je ne me mentirais pas, je serais moi. Je ne l'avais pas déjà dit ? Ça devait être un sujet important pour lui, la manipulation. Comment pouvais-je savoir qu'il ne me manipulait pas, d'ailleurs ? Qu'il n'était pas un méchant mage noir psychopathe qui me voulait du mal ? Je ne pouvais pas. Et pourtant, mes doutes sur lui étaient aussi épais qu'une feuille de papier. Pour revenir sur ses paroles, il me disait implicitement que je pouvais avoir confiance en lui sur ces propos, puisqu'il s'agissait de son travail. Je n'en doutais pas.

Le fait même d'arriver en retard me fait mentir, alors je ne comprend pas tout à fait. Mais je ferais de mon mieux pour m'amuser, même si ça risque d'être un peu galère...

Galère ? Je me ménageais. Se mêler à des inconnus, ça n'allait pas être évident du tout ! On pourrait croire que j'avais une agoraphobie si on ne me connaissait pas vraiment, mais c'était plus un mélange de timidité et de méfiance que de la peur pure et simple. Quoique d'une certaine façon, la peur était en partie responsable, puisqu'elle fut la base de ma méfiance et de ma timidité, ou du moins envers les inconnus. Après tout, faire la fête avec des amis, ou plutôt une poignée d'amis, ça ne me dérangeait pas, c'était tout le contraire ! Est-ce que John pouvait le comprendre ? Être moi-même signifiait ne pas se mêler aux inconnus, ou dans de faibles proportions. Je serais moi-même, pour m'amuser, mais je risquais de ne pas amuser beaucoup.

Bah, je ferais de mon mieux.


Le repas avançait, mon assiette ne contenait plus que des grains de sel éparses alors que John alternait nourriture et paroles. Il avait un sacré rythme. Même s'il avait voulu être en avance, aurait-ce été possible ? Question qui demeurera sans réponse, puisque ce n'était pas le cas.


Dernière édition par Kenta Hoshi le Mar 25 Nov - 18:31, édité 1 fois
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John Doe

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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyMar 25 Nov - 16:11


.Pile ou face ?

Le fait même d'arriver en retard me fait mentir, alors je ne comprend pas tout à fait. Mais je ferais de mon mieux pour m'amuser, même si ça risque d'être un peu galère...Bah, je ferais de mon mieux.

Sa réponse ne t'étonne pas le moins du monde. Pour certaines personnes être à l'heure est déjà être en retard. Au final, être en retard, c'est se trahir soi-même, c'est un pas vers le mensonge, pour certains. Kenta t'intéresse de plus en plus en tant que sujet d'étude. Est-il l'archétype du chevalier runique ? Est-il ce troupier garant de l'ordre, de la morale et de la liberté. Est-il ce citoyen modèle qui aide une personne âgée à traverser ? Est-il ce courtisan qui s'approche avec franchise du fruit défendu ? Est-il cette main qui se tend pour aider l'autre ? Est-il ce soldat pour qui l'ordre, l'heure et la discipline priment sur tout ? S'il est tout cela, est-il capable de tenir sous les poids des contradictions du monde qui l'entoure ? Sait-il qu'il est un pion parmi tant d'autres pour justifier l'existence d'un système ? Est-il conscient qu'on fait de lui un héros pour le commun des gens avant de le transformer en chair à saucisse ? A-t-il conscience que plus il va s'approcher du pouvoir, plus il va devoir faire de compromis, se mentir et se trahir pour le bien de tous ? Est-il préparé à perdre son intégrité pour garantir celle d'un système où d'autres pions égoïstes, comme toi, Doe, partent du principe qu'il fait se préserver soi avant de préserver un équilibre ? Ton runique n'a sans doute pas compris que ce soir, il sera cerné par des personnes tentant d'étendre ou de conserver leur pourvoir avec d'autres qui s'en protégeront tout en l'utilisant ?


C'est fou le nombre d'interrogations qui peuvent surgir dans ta tête alors que tu manges tranquillement et ton ami vient de te répondre qu'il ferait tout ce qu'il peut. Il est naturel pour toi de te demander si pour lui la fin justifie les moyens. Peu importe que l'on soit du côté des gentils ou des méchants, l'important réside dans la réponse à cette question. Le Conseil Magique, l'ordre Runique, les guildes officielles, les guildes clandestines se sont alliés pour stopper la menace des regalias. Chaque camp avait sa propre raison, mais une était commune à tous, la volonté de survivre. Un tueur en série peut aider une ville entière à se repeupler si cela lui est nécessaire pour vivre, pour avoir des victimes dans l'avenir. Au final, les garants de la liberté ont profité de l'incident pour mettre les mains sur quelques loups enragés. Selon toi, la question de l'éthique est totalement dépassée dans ce cas de figure. Il faut évaluer la technique pour mesurer la pertinence de cette action. Sa portée, il est trop tôt pour l'évaluer. Les trahis ne vont pas rester sagement assis. En tant que spectateur, tu espères que la réponse mise en œuvre pour se venger sera aussi jouissive à analyser. D'un point de vue politique, diplomatique, analytique et informatif, cet incident et ses conséquences sont une mine d'or pour un voleur comme toi.

Une question te brûle les lèvres depuis un moment. Si demain, tous devaient s'unir pour le pire, cela serait-il encore possible ? Sous quelles conditions ? L'analyste, le manipulateur, l'intéressé, l'homme que tu doutes fortement de la pertinence stratégique de ce coup de filet. Tu penses que c'est manqué de réflexion, d'une vision pérenne des choses. Si pour protéger la veuve et l'orphelin, il faut tuer cette famille, il n'y a aucun problème. Si pour protéger la veuve et l'orphelin, il faut tuer cette famille, il n'y a aucun problème. Celui qui refuse ce principe est lumineux comme l'astre diurne, celui qui l'embrasse est noir comme une nuit sans étoiles. Finalement, il n'existe pas de différence entre le Simon et Lucifer. C'est pour cette raison que tu ne te trahis pas, que tu ne te mens pas, que tu es du côté obscur de la force. Ton nouvel ami est de quel côté ? Tu brûles d'envie de le savoir. Pour certains, la curiosité est un vilain défaut. Pour toi, c'est comme toute chose, il faut savoir l'employer intelligemment. Alors, tu rinces discrètement une nouvelle fois ta bouche après avoir avalé ma dernière bouchée d'une de tes assiettes. Alors, tu lui réponds comme un frère le ferait.
Je ne veux pas te faire mentir. Nous arriverons à l'heure, voire en avance si tu le préfères.


Tu le regardes droit dans les yeux. Un regard qui veut dire, c'est toi qui décides, je te suis, je t'aiderais comme je le pourrais, mais il faudra assumer si tu choisis de faire comme d'habitude. Une courte pause d'à peine une seconde.
En fait, je te laisse choisir notre ponctualité. Arrivé en retard n'est pas forcément un gage de respect Si nous sommes dans un retard socialement acceptable alors c'est comme être à l'heure. Les gens viendront vers nous, sans avoir de préjugés. Être à l'heure va nous permettre de marquer des points si on accueille les gens comme il se doit. Dans ce cas de figure, c'est à nous de créer du lien, que l'on connaisse ou pas les personnes.


C'est une précision essentielle, si tu veux que Kenta choisisse en connaissance de cause. En fonction de sa réponse, il devra aller vers l'autre ou laisser l'autre venir, ce n'est pas la même chose. Quand bien même dans les deux cas...
Peu importe ce tu choisis, dans les deux cas, il faut rester léger, drôle, amusé, amusant, souriant. Il faut partager tout en gardant son jardin secret. Il faut faire plaisir, se faire plaisir, envié, jalousé, susciter l'envie, la jalousie sans dépasser les limites, un peu comme une fée.


La fin justifie-t-elle les moyens ?
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyMer 26 Nov - 23:34
Je ne veux pas te faire mentir. Nous arriverons à l'heure, voire en avance si tu le préfères.

Il me laissait le choix, au moins. Mais dans le domaine où nous étions, c'était lui, le maître... Finalement, je ne savais plus trop quoi penser.

En fait, je te laisse choisir notre ponctualité. Arrivé en retard n'est pas forcément un gage de respect Si nous sommes dans un retard socialement acceptable alors c'est comme être à l'heure. Les gens viendront vers nous, sans avoir de préjugés. Être à l'heure va nous permettre de marquer des points si on accueille les gens comme il se doit. Dans ce cas de figure, c'est à nous de créer du lien, que l'on connaisse ou pas les personnes.


La réflexion ne fut pas excessivement longue, j'avais compris sa façon de penser. Une petite parte, en tout cas. Dans ce cas-là, on aurait qu'à arriver en retard, je serais obligé de parler un minimum et ça me changera. D'habitude, j'arrive en avance pour éviter de parler au maximum. Donc les gens allaient venir "créer du lien" avec nous ! Comment ? C'était ça, le souci. J'en savais encore rien, j'imaginais que mon instinct serait ma meilleure chance, alors même qu'il ne devrait pas être efficace dans ce genre de situations. Quant à mentir, on aurait qu'à dire que c'était pour la bonne cause... Même si je doutais que l'adjectif "bonne" soit adéquat. Enfin, pour les points, arriver en avance m'arroserait de préjugés, comme l'avait dit John, alors ce n'était pas plus mal. Je hochais la tête, lui faisant signe que je comprenais tout l'invitant à continuer.

Peu importe ce tu choisis, dans les deux cas, il faut rester léger, drôle, amusé, amusant, souriant. Il faut partager tout en gardant son jardin secret. Il faut faire plaisir, se faire plaisir, envier, jalouser, susciter l'envie, la jalousie sans dépasser les limites, un peu comme une fée.


Tout ce qu'il citait, il s'agissait presque de jouer un rôle. Décidément, j'allais avoir du mal... Puis vint l'histoire de fées. Une brève pensée à la guilde siégeant à Magnolia, ville proche de Mac Anu, me fit perdre le fil de mes pensées. Comme tout chevalier runique qui se respecte, je préférais éviter le sujet des mages de Fairy Tail.

J'aurais dit comme un enfant...


Pensé ainsi, ça semblait tout de suite moins insurmontable, comme épreuve, comme soirée et comme combat. Ce n'était pas tout à fait la même chose, mais j'avais bien compris qu'il faudrait agir intelligemment, plus qu'un gamin, en tout cas.

Tu ne seras pas trop loin, hein ? Je n'ai que moyennement envie de ne pas pouvoir te retrouver dans un Univers que tu sembles connaître jusqu'au bout des doigts.


Il ne fallait pas non plus qu'il joue la nounou, qui garde un enfant par la main. Je voulais juste qu'il ne s'éloigne pas trop. Si un problème que je n'arrive pas à résoudre m'était posé, il pouvait déjà être sûr que je l'appellerais, bien que le plus discrètement possible. Mon expérience étant proche de zéro, John serait plus qu'utile : il possède l'art oratoire, que je n'ai jamais pu ne serait-ce qu'effleurer.
John Doe
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyDim 30 Nov - 22:33


...Et la marmotte, elle met...

J'aurais dit comme un enfant...

Hum, là tout de suite, il vient presque de te tuer. Heureusement pour toi, tu as la peau dure. L'image de l'enfant, hum... Comment dire ? C'est tout sauf un truc qui te fait rêver, qui te fait partir. Ce n'est pas que tu n'aimes pas ça, c'est juste que ce n'est pas ton truc. Tu es du genre les enfants, c'est bien chez les autres, mais surtout pas chez toi, il ne faut surtout pas qu'il t'emmerde aussi... Pourquoi ? Sans doute parce que tu es un égoïste pas fini qui s'amuse comme un gosse. En gros, tu n'aimes pas ce genre de concurrence. Tu la juges basse et déloyale. Hum, C'est l'hôpital qui se fout de la charité. C'est l'une des choses qui te plaît avec Amélie. C'est ce que tu appelles une amie "plus plus". Elle a plein d'options captivantes et l'une d'elles est ses écrits sur l'enfant. Oui, cette jeune femme d'environ trente ans, est un auteur, une romancière plus au moins connue avec un style bien particulier, bien elle. Tu l'as rencontré suite à l'un de ses romans, la « Métaphysique des tubes ». Dans son bouquin, elle raconte sa propre petite enfance. Selon ses mots, de sa naissance jusqu'à l'âge de trois ans, elle était considérée par tous comme un « tube digestif inerte et végétatif dont les activités se bornent à ses besoins primaires ». Cette vie passive est à l'origine d'une réflexion sur la vie, sur dieu, mais aussi l'occasion de faire un portrait humoristique, voire satirique, de la vie familiale du point de vue d'un tube. À deux ans et demi, elle perd ce statut presque divin de tube pour devenir une enfant « normale » et décrit de façon humoristique la vie de son entourage.

Ce qui t'a plu dans son livre, c'est bien l'image du tube digestif. Cet organe qui passe son temps à manger et à dormir. Tantôt, il régurgite par-devant, tantôt par-derrière. Tu te demandes d'où les parents tirent leur courage pour assumer cet ensemble de déjections, d'odeurs et autres désagréments... Tu n'oublies pas les nuits occupées à ne pas dormir, à stresser pour la santé du tube. Tube qui hurle à chaque fois qu'une dent pousse... Une fois cette période passée, ses masochistes de parents n'ont pas le temps de se reposer. En effet, entre trois et dix ou douze ans, il les assaille de questions. D'ailleurs, il ne cible pas que son entourage proche ! Il n'hésite pas à harceler tout adulte qui pourrait assouvir son questionnement. Au milieu de ses congénères, c'est comme un poisson dans l'eau. Attention, il ne s'agit pas de n'importe quelle espèce, mais d'un piranha. Comme ces derniers, l'enfant n'hésite pas à se regrouper pour aller dévorer d'autres enfants, plus faibles, isolés. C'est ce qu'on pourrait appeler la sélection naturelle, mais heureusement ou pas, papa et maman veille au grain. Ces pauvres fous auraient peut-être dû s'abstenir pour éviter de revivre l'enfer du tube au moment de sa pré-adolescence et de son adolescence. C'est sous doute la période la plus brillante d'un homme, celle de son âge con. Celle où il envoie chier tout le monde à sa manière, mais en demandant à tout le monde de l'aider à grandir. Bref, il hésite entre porter une couche culotte et un caleçon... Et, il est brise...

Vu sous cet angle, comme un enfant est tout de suite moins attrayant. Ceci étant pensé de manière instantanée, tu n'as pas manqué son positionnement politique face à la guilde féerique. Il semble s'approcher de plus en plus de l'archétype du chevalier runique. Ce modèle qui a du mal avec le côté tape à l'œil et ravageur de ses membres. Pour toi, ils ont un style et communication adaptée. En gros, la fée est une excellente commerciale, une VRP de première classe. Au-delà de ce modèle économique et magique, la créature féerique te rappelle ces contes pour enfants. Ceux que tes parents te lisaient alors que tu étais un sale gosse. Ce sont tes mots, pas ceux d'un autre. Bref pour toi, une fée est une mignonne et mystique créature d'à peine vingt centimètres. Créature que les voyageurs les plus malchanceux pouvaient entendre rire à leurs dépends. Il est point commun avec toutes les histoires que tu as entendues à son sujet. La petite est une sublime peste spécialisée dans le larcin, dépouillant les voyageurs passant sur leur territoire. Elle a le don de faire tourner en bourrique, étant extrêmement agile. D'ailleurs, il est raconté que chaque Leprechaun a connaissance d'une cachette différente où reposerait un chaudron rempli d'or. Si une telle créature existait, tu te verrais bien continuer ta route avec elle. Vous avez beaucoup de points communs.

Tu t'égares là, non ? Absolument pas ! Kenta finit sa phrase et tu te proposes de la reformuler pour qu'il comprenne comment parler ce soir, comment être sincère tout en se protégeant, tout en captivant. Tu lui réponds sur la même longueur d'onde que précédemment, ce que tu penses des gosses ou des fées, il s'en fiche. Tout le monde s'en fiche ! Par contre, tu dois lui donner un maximum de billes, c'est l'important. Comme à ton habitude, il n'y a aucune fausse note dans tes mots, dans ta voix, dans ta gestuelle...
Si tu le penses alors ne dis pas que tu aurais comme enfant, mais un truc de ce genre. Je vais jouer, je vais m'amuser comme un gosse qui vient de découvrir une cachette secrète, de se faire une nouvelle cabane, de se construire un endroit dans lequel il pourra protéger le monde. Tu en penses quoi ?

Tu ne seras pas trop loin, hein ? Je n'ai que moyennement envie de ne pas pouvoir te retrouver dans un Univers que tu sembles connaître jusqu'au bout des doigts.

Prendre un enfant par la main, l'emmener jusqu'au lendemain... Ce n'est pas enfant, mais tu vas lui prendre la main et l'emmener jusqu'au lendemain. C'est avec un sourire amusé, plein d'espièglerie que tu lui réponds.
Je te l'ai déjà, j'ai confiance en toi, alors même si je ne suis pas à côté de toi, même si je suis occupé, je sais que tu t'en sortiras à merveille. Je ne choisis pas mes amis aux hasards. Il est temps de s'arracher sinon on ne sera pas dans le bon timing. C'est pire qu'être en retard.

Encore une fois tout est dit.
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MessageSujet: Re: Deuxième acte [PV Kenta et John]   Deuxième acte [PV Kenta et John] EmptyLun 8 Déc - 16:45
Si tu le penses, alors ne dis pas que tu aurais dit comme enfant, mais un truc de ce genre. Je vais jouer, je vais m’amuser, comme un gosse qui vient de découvrir une cachette secrète, de se faire une nouvelle cabane, de se construire un endroit dans lequel il pourra protéger le monde. Tu en penses quoi ?

Ce que j’en pense ? Que j’étais vaguement d’accord. Pourquoi seulement vaguement ? Parce que je me comparais à cet enfant et je me disais que ça n’allait pas être de la tarte... Ma tête imaginait des scénarios plus improbables les uns que les autres, me confrontait à des problèmes impossible, me noyait dans l’incertitude. Est-ce que c’était une bonne idée, finalement, d’y aller ? Certes, rater ce genre d’événement était dommage pour moi, mais j’avais autant de chance de m’ennuyer que de m’amuser. Non pas que les amis de John étaient spécialement ennuyant, mais sûrement pas le genre d’amis que je me fais habituellement, quand je m’en fais. En fait, je me rendais compte que j’étais plutôt stressé à l’idée d’y aller... De quoi me donner une raison de rester à l’hôtel. Pris par le doute, je lui avais demandé si je pouvais compter sur lui en cas de pépin.

Je te l’ai déjà dit, j’ai confiance en toi, alors même si je ne suis pas à côté de toi, même si je suis occupé, je sais que tu t’en sortiras à merveille. Je ne choisis pas mes amis au hasard. Il est temps de s’arracher, sinon on ne pas dans le bon timing. C’est pire qu’être en retard.


Ce qu’il m’avait répondu m’avait totalement redonné confiance en moi. Après tout, si quelqu’un avait confiance en moi, pourquoi je n’aurais moi-même pas confiance en moi ? Pour rien. J’avais donc décidé de l’accompagner. Même si j’avais encore quelques doutes sur quoi dire et quoi faire là-bas, je n’aurais qu’à improviser et le mimer. Puis John annonça qu’il était temps de partir, parce qu’être en retard c’était bien, mais ne pas être dans les temps, c’était pire. Le genre de chose tordue que je ne comprenais pas encore tout à fait... Je lui avais déjà dit que c’était ok pour arriver en retard, alors de toute façon, je n’avais rien à redire sur ce sujet.

Quinze minutes s’étaient écoulées depuis que j’étais arrivé à la table, donc nous disposions encore de trente pour nous préparer physiquement. Autrement dit, nous habiller. Ce qui voulait dire, dans mon cas, repasser mes vêtements actuels. Je n’avais pas grand-chose d’autre et certainement pas quoi que ce soit qui soit plus « swag », comme l’avait annoncé John. Je pris un fer, chauffé par ma magie, pour lisser le vêtement bleu, en espérant que John croit que j’en ai changé. Un peu plus tard, lorsque je le rejoins, il sourit. Il m’avait manifestement cramé...

Ben quoi... ?


Le reste de la soirée se déroula dans une salle bien décorée, gentiment gardée par un grand type tout en noir : je ne m’y serais frotté pour rien au monde. Les femmes avaient des bijoux, les hommes étaient parfumés. Je ne me sentais pas du tout à ma place. Par contre, John était comme un poisson dans l’eau. A peine arrivé, on nous fixa quelques instants, puis tout le monde repartit à ses activités, y comprit John. Je n’avais pas le temps de le maudire qu’on m’aborda pour me saluer ! Quelle galère... Cependant, le reste de la soirée se passa étonnement bien, j’avais même trouvé deux-trois personnes qui me ressemblaient un peu, traînés par un de leurs amis. Je considérais donc John comme un ami, alors que je ne le connaissais que depuis 24 heures... C’était étrange et nouveau, mais sympa.
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Deuxième acte [PV Kenta et John]

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