| Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) |
| | Civil
Messages : 31 Date d'inscription : 21/07/2014 Âge : 34 Magie / Malédiction / CS : Aucune
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 135 Statut: Simple Civil Renommée : Inconnu(e) | Sujet: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Mer 6 Aoû - 23:55 | |
Rien de plus désagréable qu’un de ces rêves qui vous humilient et vous touchent dans votre fierté bien plus qu’ils ne le devraient.
Sur la place principale d’Hargeon, Donnel déchargeait des tonneaux d’un de ces navires marchands venus de loin. C’était un travail relativement physique, mais plutôt bien payé, d’ailleurs habituellement réservé aux dockers de la ville. Une fois le déchargement terminé, Donnel récupéra sa paie et se dirigea vers la maison familiale. Les quelques sous obtenus lui permettraient sans doute de manger convenablement pour la soirée. Il pourrait même lui rester de quoi économiser pour son départ prochain. Tout en pensant à ces divers projets, il frôla un homme dont il entendit distinctement le ricanement.
Donnel prit quelques secondes pour se retourner. Quand il le fit, il constata que l’homme s’était également arrêté, et le regardait tout en riant. Pas d’un rire joyeux, comme celui partagé avec de bons camarades. Il s’agissait plutôt du rire typique qui accompagne les moqueries et méchancetés. Donnel resta interdit quelques instants. Ce type devait avoir un problème. Il y avait toujours des fous dans les grandes villes, et Hargeon ne dérogeait pas à la règle. Il se retourna, pensant à fuir le problème pour mieux l’oublier.
Mais devant lui, l’ensemble des passants qui traversaient à ce moment-là la place principale s’étaient également retournés, et s’esclaffaient de concert. Le même regard méprisant s’était dessiné sur leur visage tandis que le bruit des rires se faisait de plus en plus oppressant. La gêne devenant plus prégnante, Donnel courut vers le magasin le plus proche. Il fallait qu’il en ait le cœur net. La boulangerie qui n’était qu’à quelques dizaines de mètres était fermée. Mais entre les deux vitres qui laissaient apparaitre d’ordinaire de nombreuses sucreries et pâtisseries, le mur extérieur était recouvert d’un miroir entouré d’une boiserie.
Donnel eut besoin d’un moment pour discerner clairement son image. Lorsqu’enfin l’information fut transmise à son cerveau, il découvrit son corps, nu, à la vue de tous.
*Réveil*
Donnel n’ouvrit pas immédiatement les yeux. En revanche, il sentait ses joues rougies par ce rêve gênant, à moins qu’il ne s’agisse de la brûlure du soleil de début d’après-midi. Quelle idiotie. Ce genre de rêve était digne d’un pré-adolescent. Même à l’époque, il ne se souvenait pas avoir eu à subir ce genre de songe. Mais il devait bien l’admettre. Il était à 8 ans aussi confiant en l’avenir et insouciant de ses problèmes qu’il est aujourd’hui déboussolé et incertain quant à ses projets. Il finit par se lever. Dormir en pleine nature n’était finalement pas si désagréable. En revanche, il n’avait pas réussi à dormir de nuit. Le sentiment d’insécurité que lui conférait l’obscurité n’aurait su être apaisé que par quatre murs et un toit, voire des compagnons. Mais l’herbe était fraiche, il n’avait guère eu froid, emmitouflé dans une couverture récupéré avant son départ d’Hargeon, et il lui restait quelques vivres de la veille. Un sympathique marchand itinérant rencontré à Hosenka lui avait offert de partager son repas à l’extérieur de la ville. Bien sûr, il aurait pu voyager plus convenablement grâce à l’argent qu’il avait pu récupérer avant son départ d’Hargeon. Mais guère longtemps : quelques semaines, plusieurs mois s’il s’astreignait à un minimum de discipline. Le fait est qu’il préférait ne rien dépenser de son pécule tant qu’il n’aurait pas de visibilité quant à son avenir. Jusque-là, il vivrait de la générosité de ses rencontres, de menus travaux, et de nuits à la belle étoile. Il commença à songer à sa prochaine étape et sortit de son sac une vieille carte de Fiore. Pas que le chemin entre Hosenka et Magnolia soit compliqué. Il se demandait simplement combien de temps il y resterait. L’idéal serait d’y trouver un travail. Devenir artisan lui plairait bien. Les meilleurs ouvriers dans le textile étaient payés grassement à Magnolia, d’après ce que lui avait raconté son compagnon de la veille. Plus étonnant, il lui indiqua également que le marché du bâtiment était florissant dans cette ville. Quand il s’était enquit des raisons de cette croissance, l’homme n’avait fait que s’esclaffer en lui disant que, finalement, il les découvrirait vite par lui-même s’il se rendait là-bas. Au final, cela avait peu d’importance. Le plus urgent était de stabiliser sa situation avant de faire des plans sur la comète. Il se leva et jeta son sac sur son épaule. En contrebas de la colline boisée où il s’était assoupi, la ligne de chemin de fer traçait le chemin jusqu’à Magnolia. Le train était certes abordable pour la majorité des habitants de Fiore, mais Donnel avait bien l’intention de se servir de ce voyage à pied pour réfléchir à ses projets. Il n’avait finalement que peu pensé aux raisons qui l’avaient jeté sur la route. Il voulait marcher, avancer, oublier. Le soleil tapait décidément fort.
Dernière édition par Donnel Cresswell le Sam 9 Aoû - 16:17, édité 7 fois
|
|
| Modo / Mage de Silent Night
Messages : 262 Date d'inscription : 30/04/2014 Âge : 44 Guilde : Silent Night Magie / Malédiction / CS : Paper Magic Magie / CS Secondaire : Yuurei no Mahô [Vérouillée]
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 2.695 Statut: Mage de Rang B Renommée : Mage de Campagne | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Ven 8 Aoû - 23:30 | |
Au pays de Johnny, c'est comme dans tous les pays... Tu termines ton séjour à Hosenka en douceur. Il est vrai que tu as enchaîné trois ou quatre jours de débauche absolue. Vu comme ça, on pourrait considérer que c'est du temps perdu, mais le destin t'a proposé autre chose. Tu as rencontré un jeune chevalier runique qui pourrait te servir dans l'avenir. Ces quelques jours ont été des plus riches et des plus épuisants. On ne dirait pas comme ça, mais ce genre d'activité est tout sauf reposante. Les journées sont millimétrées pour répondre à l'appel de la nuit. Tu as passé ton temps à te coucher à l'aube pour te lever en fin d'après-midi. Entre ton réveil et le début de soirée, la pression va crescendo, tant tu condensais en quelques heures une vraie journée. C'est ta méthode pour faire monter ta mayonnaise et tout arracher le moment venu. Tu as vécu pleinement tes vacances de beau gosse. Comme les choses les plus courtes sont les meilleurs, te voilà parti pour Magnolia. Du coup, tu as écourté ta dernière soirée pour te lever tôt ce matin. Tu quittes ton hôtel vêtu d'un pantacourt rouge en coton avec de grandes poches et petites poches ici et là. Pour les chaussures, tu as mis celle qui était en solde dans ce magasin fermé. Ce sont des sandales de cuir rouge qui couvrent tes chevilles, mais laissent respirer tes jolis petits pieds. Le bonus est ces plumes noires solidement et joliment accrochées au cuir recouvrant tes chevilles. Tu trouves ça trop classe. Tu décides d'être torse nu et de profiter du soleil pour bronzer. Tu t'équipes des indispensables lunettes de soleil assorties avec ces deux magnifiques bracelets en métal noir. Tu allèges ton sac en te séparant du superflu et gardant le strict nécessaire. Ton sac de voyage est neuf ? Tu l'as trouvé dans cette boutique à l'angle de sixième et de la quatrième. C'est vrai qu'il est pas mal. C'est un simple sac en bandoulière gris qui peut contenir un change plus habillé, des baskets plates, un nécessaire à toilette et un tartan. Tu feras tes éventuels achats sur ton chemin.
Tu te sens motivé pour rejoindre la gare, mais entre les odeurs, les vitrines, l'animation, tu te laisses dévorer par la sultane. On ne peut pas t'en vouloir de succomber aux charmes de la belle. Tu suis simplement ton instinct de consommateur et d'acteur urbain. Tu suis chemin de pavé jaune délimité par les boutiques. Tu t'aventures dans les jardins une dernière fois avant l'ombre et l'indifférence. Tu profites encore une fois des atouts de la belle, juste avant de lui dire en revoir. C'est vrai que tu aimes les villes, que tu les vois comme des femmes. On ne peut qu'admirer ton amour, ton admiration et ta noblesse d'esprit face à ses dames imposantes. Tu flânes pendant deux bonnes heures avant d'arriver sur cette colline. Tu commences à la descendre. Tu vois ce carré de hautes herbes. Tu sors un plaid de couleur noir. Tu l'installes. Tu t'allonges et tu pars très, très, très, loin. Tu n'es en aucun responsable de ce qui suit. Ce plaid n'est pas simple bout de tissu, il est enchanté. Tu n'as pas regardé la notice, c'est la seule chose que l'on peut te reprocher. Tu devrais éviter à l'avenir les achats compulsifs de produits gratuits, tu éviteras les surprises. Remarque, tu sembles apprécier celle-ci. Ton visage rayonnant alors que tu t'élèves dans les airs en est la preuve. De la position allongée, tu passes à la position zen. Tu es assis, tes jambes croisées l'une sur l'autre, ton dos est droit. Tu mets la main sur ton front et tu scrutes l'horizon. Cet endroit situé aux confins de l'espace, là où ou les parallèles se réunissent, là où les parties forment le tout. Aspiré par le bleu du ciel, par les teintes de l'astre solaire, tu continues ton voyage. Tu ne sais pas combien de temps il dure. Tu n'as aucune idée de la distance parcourue. Tu voles simplement vers l'infini et au-delà.
Finalement, tu arrives dans ce palais d'argent où tu pourrais oublier le temps. Tu mets un pied par terre qu'une armée de maid et de butler t'accueille. Elle te conduit jusqu'à ce trône de diamant. La troupe insiste pour que tu te poses dessus, pour que tu portes la couronne. Tu n'as jamais désiré cet emploi, mais tu vas te prêter au jeu. Il te semble si agréable et si enivrant que tu ne peux pas ne pas jouer. Aussitôt, le bijou royal porté, aussitôt la lumière baisse, la musique afflue. C'est l'heure du bal masqué. Une lumière t'enveloppe et te voilà paré d'un sublime trois pièces aux couleurs et aux reflets de la lune. Tu n'as même pas le temps de finir ton inspection que déjà, tu te retrouves à danser, tantôt avec elle, tantôt avec lui. Tu ris aux éclats, tu t'amuses. Entre deux pas ou deux chansons, tu savoures ces plats stellaires. L'horloge tourne. Tes dix-huit ans sont passés, ta virginité est envolée, ton enfance est passée. Tes vingt ans sont passés, l'accident a été évité, aucun enfant non désiré. Tes vingt ans arrivent, tu te prépares pour la dérive. Là, tu t'arrêtes. Tu regardes l'horloge. Tu lui demandes ardemment de se stopper net. Oui, tu n'as pas encore vingt ans, tu n'as pas aimé qu'elle te rajoute une année comme ça, pour le fun. Ensuite, tu ne dérives pas, tu tiens la barre comme un fier matelot. Elle remonte d'un cran en arrière, tu souris. La soirée reprend de plus belle. Tu danses, chantes, bois, jusqu'au petit matin. Tu t'endors dans ce magnifique lit de plume. Tu sens le soleil caresser ton visage, il est temps de se lever. Tu t'étires, tu ouvres les yeux... Tu es allongé dans l'herbe. Formidable conclusion pour achever ton séjour ?
Tu émerges tranquillement. Tu remballes tes affaires. Tu te lèves et tu pars en direction de ? Tu as encore la tête dans le cul. C'est tellement flagrant que tu ne vois pas le mec juste à côte de toi. Tu retournes t'as tête un instant. Tu t'aperçois enfin de sa présence. Tu sursautes et lâche... Codage By MoiSadike de Never Utopia |
|
| Civil
Messages : 31 Date d'inscription : 21/07/2014 Âge : 34 Magie / Malédiction / CS : Aucune
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 135 Statut: Simple Civil Renommée : Inconnu(e) | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Sam 9 Aoû - 3:20 | |
La région était décidément magnifique. Des plaines de verdures et une grande forêt s’étendaient à l’Est du chemin de terre qui circulait depuis Hosenka. J’avais retrouvé le moral depuis mon réveil et repris un bon rythme en direction de Magnolia, au battement contre le sol de mon bâton de marche. Le temps était agréable. Le soleil chauffait doucement ma peau. Le cœur léger, j’avais envie d’aventure, d’avancer, de vivre. Bref, l’état d’esprit parfait pour bien profiter de la journée. Ce n’était vraisemblablement pas le cas de l’énergumène à ma droite. Cela faisait déjà une dizaine de minutes que ce type marchait à côté de moi, tel un aveugle qui s’était trouvé son guide. Aveugle, c’était d’ailleurs le bon terme. Le gars avait les yeux à peine entrouverts et paraissait vouloir terminer sa nuit tout en continuant son chemin. J’avais déjà été surpris lorsque, à mon passage devant cette petite colline, il émergea des hautes herbes et me rejoignit sur le route, avant de commencer à avancer comme si de rien était. J’avais bien essayé de marcher un peu plus vite pour le semer, mais il s’adaptait inlassablement à mon rythme pour ne jamais perdre ma hauteur. Le mec louche par excellence. Il devait avoir plus ou moins mon âge, même s’il semblait prendre plutôt soin de son corps. Un peu plus petit aussi, mais rien qui justifie que je puisse le prendre haut. En outre, il était étrangement accoutré. Habillé plutôt convenablement de la tête aux mollets, il était pourtant chaussé de sandales en cuir rouge ornées de plumes noires qui n’auraient pas démérité aux pieds des icônes de la jeunesse dorée d’Hargeon. Je ne pouvais pas me prétendre expert en mode, mais je pressentais toutefois la faute de goût. Il était aussi tout à fait possible que cet homme soit un vagabond qui ait récupéré ce qui pouvait bien lui tomber sous la main, même si tous ces vêtements semblaient bien trop neufs pour sortir de la première poubelle du coin. Bref, soit il s’agissait d’un de ces types blindé qui ne sait plus quoi faire pour être remarqué, soit c’était un voyageur modeste aux goûts plutôt éclectiques. Dans les deux cas, il affichait un drôle de sourire qui laissait penser que sa nuit avait été plutôt agréable. Un sacré personnage en somme. Ce n’était pas plus mal d’avoir une présence à côté de laquelle faire un bout de chemin. Il aurait peut-être des infos sur un boulot à Magnolia ? Dans le cas où il s’était vraiment payé toutes ces fringues, il aurait logiquement des connexions pour m’aiguiller vers un pourvoyeur de travail. J’avais vraiment besoin d’argent. Et ce type pourrait s’avérer être une opportunité en ce sens. J’avais faim. Il devait bien me rester dans mon sac quelque chose à manger. Bingo ! Ce brave marchand m’avait laissé quelques pommes. "Mais tu sors d’où toi ?" Gonflé le gars. J’aurais pu afficher une mine déconfite, mais je m’étais suffisamment attendu à ce type de personnage pour esquisser immédiatement un sourire assuré. Il avait pris un ton scandalisé qui te convaincrait presque que, dans l’histoire, c’est toi le mec bizarre. Oui bien entendu, c’est moi qui me balade sapé en dandy dans la cambrousse tout en suivant à la trace le premier type venu. Mais un autre détail me rendait circonspect.Ses chaussures laissaient apparaître l’extrémité d'une sorte de tatouage au niveau de sa cheville gauche. Il y avait des tas d’histoires sur les organisations de mages plus ou moins officielles qui existaient dans le royaume. Parmi ces histoires, on parlait justement de l’utilisation de tatouages comme marques de guildes. Se pouvait-il que ce type soit un mage ? Il n’en avait franchement pas la dégaine. A Hargeon, les gens qui pouvaient utiliser la magie étaient suffisamment rares pour que quantité de fantasmes circulent sur eux. Le dernier bruit racontait comment le plus gros réseau de contrebande du port avait été démantelé par des mages de Fairy Tail, la guilde de Magnolia. Ce qui était sûr, c’est que certains utilisaient la magie à des fins malveillantes. Tout le monde avait entendu parler des combats entre guildes officielles et guildes noires. Je devais rester un minimum méfiant face à ce gars. Mais il s’agissait plus probablement d’un tatouage esthétique de la part de quelqu’un qui voulait se la raconter un peu. Après tout, il ne ressemblait en rien à un mage. Dans tous les cas, se montrer amical. Ce flambeur va sûrement me considérer comme un prolétaire. Hors de question qu’il me prenne de haut. Et la meilleure chose à faire, dans ces cas-là, c’est bien souvent de tendre la main. "Je viens d’Hargeon et me dirige vers Magnolia. C’est ta destination ?" Une pomme vola.
Dernière édition par Donnel Cresswell le Sam 9 Aoû - 16:17, édité 7 fois
|
|
| Modo / Mage de Silent Night
Messages : 262 Date d'inscription : 30/04/2014 Âge : 44 Guilde : Silent Night Magie / Malédiction / CS : Paper Magic Magie / CS Secondaire : Yuurei no Mahô [Vérouillée]
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 2.695 Statut: Mage de Rang B Renommée : Mage de Campagne | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Sam 9 Aoû - 15:34 | |
Johny Oups !
| Je viens d’Hargeon et me dirige vers Magnolia. C’est ta destination ? |
Hargeon, que dire sur ce port si ce n'est que ses habitants brillent par leur simplicité. C'est du moins le souvenir que tu en as. Plus jeune, durant ta formation de voleur, tu as passé quelques semaines sur place pour apprendre l'art de corrompre et celui de l'interrogatoire. Tu devais avoir dans les seize ans quand on t'a proposé un stage de quatre semaines. Un stage dans le monde des voleurs que tu connais n'est pas une partie de plaisir, ni très académique. Quoique le dernier point est discutable si tu pars du principe que tu as passé ta scolarité dans une académie pour voleur. C'est juste une question de mots et de regards sur les faits. Certes, tu as eu une scolarité officielle classique. Tu mettais un point d'honneur à être dans la moyenne supérieure pour faire plaisir à papa et à maman. C'était aussi l'une des conditions posées par tes parents pour rejoindre Oliver dans ces aventures. Ils n'ont appris que plus tard, ce qu'elles étaient. Sur le coup, ils l'ont eu mauvaise. Ils ont eu un peu de mal à digérer la pilule, ce n'est pas comme si tu étais leur fils unique. Pendant sept jours, ils t'ont affligé d'un silence pesant. C'était leur moyen radical pour te couper la chique. Tu dois un dénouement positif à ton conseil d'orientation Oliver. Tu ne sais pas trop comment il a réalisé ce tour de passe-passe. Toujours est-il que le septième jour a été celui du renouveau au sein de ta famille. Tes parents et toi aviez été invités par une famille bourgeoise de Crocus. C'était celle de ton futur frère d'armes, celui que tu allais tuer plus tard. Si au départ, le malaise était présent, peu à peu une ambiance amicale et joviale s'est emparée des lieux. Suite à ce repas et des heures de discussion interminable, tes parents avaient compris qu'ils ne pourraient pas te changer. Comme ceux d'Oliver, ils ont fait le choix de ne pas te rejeter, de t'accepter, de t'aimer sans pour autant être d'accord avec tes choix. Ce fût la première posée pour construire votre relation actuelle. C'était aussi l'une des plus preuve d'amour de tes parents et de feu ton frère.
C'est avec cette liberté gagnée que tu as pu suivre pleinement le cursus d'un voleur. Comme une école ordinaire, tu avais un certain nombre de disciplines à suivre, un nombre certain de jalons à valider. Tu avais mis un point d'honneur à vouloir tenir la première place. Il faut bien reconnaître que ce n'était pas forcément le cas, voir pas du tout selon les périodes. Au final, tu étais dans la moyenne haute. Parmi les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être dispensés, il y avait le sport. Tu ne pratiquais pas tous les sports. Seulement ceux nécessaires à ta formation comme l'escalade, l'acrobatie, la gymnastique et la savate. Pour développer vos autres dons, les anciens imposaient la pratique artistique. Tu avais choisi le théâtre, le transformisme et la jonglerie. Les enseignements techniques portaient sur les différentes techniques de vol, le dessin technique, la mémorisation eidétique, le droit, la communication et cette matière que tu avais en horreur. Ton ancienne corporation mettait un point d'honneur à ne pas avoir de mage dans ces rangs. Selon elle, la magie n'était pas nécessaire pour un voleur, au contraire, elle pouvait le détourner du droit chemin. D'après elle, tous les voleurs qu'elle a formés et qui sont devenus magiciens par la suite ont été corrompus par l'art magique. Ils ont été rapidement aspirés dans le cercle infernal de la puissance. Reste que cet ordre n'était pas fermé à la magie. La tête de celui-ci travaillait avec certains mages noirs, le marché noir de Silent Night, mais cela, tu ne l'as appris que récemment. Cette même tête pensante s'arrangeait pour que ses membres ne soient pas exposés aux arts magiques. Par contre, elle demandait à ces derniers d'avoir des notions pour comprendre comment marchent les runes ou les lacrymas... En ce qui te concernait à l'époque pour cet aspect de ta formation, tu faisais l'école buissonnière... La question brulante et actuelle est de savoir si tu seras l'exception qui confirme la règle ou pas...
Formulé de cette manière, c'est presque de la publicité pour cette école qui n'en était pas une. L'apprentissage du voleur que tu as suivi était basé sur le concept d'empirisme. Pour ton ancien ordre, l'expérience était une valeur sûre. Seul, elle n'était pas valorisée, c'est pour cela la théorie et la méthodologie a été acquise et solidifiée lors des debriefings. Les briefings servaient à cadrer les choses avant. Ensuite, si tu voulais progresser, il fallait te bouger le cul. Si tu choisissais de t'enterrer au fond du jardin, on t'y laissait simplement moisir. Dis comme cela, c'est presque beau et agréable. Comma à chaque fois des mots caches des maux et des mots. Si ton corps ne souvient plus de certaines péripéties, ton esprit ne les a pas oubliées. La preuve est que tu te rappelles avec une exactitude troublante de ton stage à Hargeon. Perdu dans tes pensées une fraction de seconde, tu ne fais pas attention à cette pomme. Aveuglé par le soleil, tu la vois qu'au dernier moment. Tu n'es pas censé faire plusieurs choses en même temps ? Non, là, tu te réveilles, tu termines ta nuit et tu viens de remarquer que tu n'as pas remis tes belles lunettes de soleil. Tu regardes ton nouvel ami. Tu lui fais ton sourire de bêta et tu lui dis sur le même ton. | Une minute, je mets mes lunettes. |
Tu ouvres une des poches latérales de la bandoulière de ton sac. Tu dégaines tes lunettes. Tu les portes à ton visage avec un geste précis, net et amusé, un peu comme quelqu'un qui se la raconte. Tu fais deux ou trois pour rejoindre cette pomme qui a roulé. Tu te baisses en pliant les genoux et tu ramasses le fruit. Tu le nettoies sur ton pantacourt tout en remontant. Tu la frottes une nouvelle fois sur ton vêtement après avoir soufflé dessus. Tu regardes ton interlocuteur amical, réalises un grand sourire signifiant merci. Puis, lentement et avec classe, tu croques dans la pomme. De la même manière, tu mâches et avales un morceau. Tu te décides enfin à être poli. Tu réponds à ton compagnon de fortune. Toi et tes priorités... | Merci, moi, c'est Jo et toi ? Ouaip, je me rends aussi à Magnolia. Tu veux un donut, j'en ai deux ? Ils sont tous les deux à la pomme. Tu présentes moyen avec tes fringues, mais tu as l'air bien fait. Du coup, je t'accepte comme "boy" de route. |
Codage By MoiSadike de Never Utopia |
|
| Civil
Messages : 31 Date d'inscription : 21/07/2014 Âge : 34 Magie / Malédiction / CS : Aucune
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 135 Statut: Simple Civil Renommée : Inconnu(e) | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Dim 10 Aoû - 1:10 | |
Pour le coup, je n’étais pas sûr de savoir qui était passé pour un imbécile. Certes, mon lancer de pomme n’avait pas été des plus flamboyants. Mais il n’avait fait aucun effort de son côté, préférant remettre ses lunettes de soleil. Il avait poussé le bouchon jusqu'à aller chercher la pomme à terre. Je m’étais senti un peu gêné. Moi qui voulais avoir l’air un peu classe pour une fois, c’était raté. Mais peu importe. « Merci, moi, c’est Jo et toi ? Ouaip, je me rends aussi à Magnolia. Tu veux un donut, j’en ai deux ? Ils sont tous les deux à la pomme. Tu présentes moyen avec tes fringues, mais tu as l’air bien fait. Du coup, je t’accepte comme « boy » de route. » Non mais il s’était vu le gars ? Certes, j’étais sapé comme un paysan mais… Je n’avais pas les moyens de dépenser n’importe comment mon argent ! Des sandales en cuir rouge ornées de plumes noires ? Des bracelets de nanas ? Des lunettes de soleil ? Et puis cette désinvolture… Un trait de caractère typique des héritiers des grandes familles commerçantes d’Hargeon. La ville était loin d’être pauvre, mais la répartition des richesses qui y régnait ne pouvait être qualifiée de juste. Les meilleures terres, les navires, les bénéfices des marchands, les taxes issues de la pêche, allaient directement dans les poches d’une minorité de privilégiés : bourgeois, nobles… Il était facile de devenir aigri vis-à-vis de ces problèmes. De nombreux camarades dans ma jeunesse avaient nourri une haine tenace envers ceux qui concentraient l’argent entre leurs mains. Il n’y avait pas de grandes différences à leurs yeux entre les tenants du pouvoir financier et les réseaux de contrebandiers et voleurs qui sévissaient dans les recoins les plus sombres de la ville. D’autres considéraient au contraire que cette élite constituait une motivation pour ceux qui avaient l’ambition et la détermination de se hisser à un tel niveau d’aisance. Quelle idiotie… En quoi l’argent pouvait-il constituer une motivation en soi ? Ces types devaient sans doute trimer toute leur vie pour accumuler le fruit de leur travail pour finalement se rendre compte, leur but atteint, qu’ils avaient oublié d'être heureux. C’est quelque chose que j’avais pu toucher du doigt lors de la maladie de ma mère. Tous les jewels du monde n’auraient pu la sauver dans l’instant final. Tous les jewels du monde n’auraient pu consoler mon chagrin à ce moment-là. L’argent n’est qu’une commodité nécessaire. Un moyen de faciliter l’atteinte de ses objectifs. Ce qui compte vraiment, ce sont les gens qui nous entourent, la réalisation de nos passions, la fixation d’un but. Exactement les choses qui me manquaient aujourd’hui. Et de toute façon, je n’avais pas d’argent. C’est bien pour cela que j’étais à la croisée des chemins. Plus de famille, plus d’amis. J’étais bien décidé à commencer une nouvelle vie. Faire table rase de ce passé, et avancer. Un premier boulot, s’implanter quelque part, rencontrer de nouvelles têtes, progresser dans ce métier, découvrir de nouvelles passions… C’était ça, vivre, non ? Mais même si ce mode de fonctionnement me semblait logique et constituant la meilleure façon d’atteindre un hypothétique bonheur, deux éléments de mon passé ne paraissaient pas devoir me quitter immédiatement. Mais le simple fait de les mentionner mentalement me rendait anxieux. Pas la meilleure façon d’avancer… Non. Je ne devais pas y penser. Je devais croire en l’avenir. Pendant que je pensais à tout ça, ce fameux Jo me regardait d’un air mêlant curiosité et amusement. Sacré personnage. « Moi c’est Donnel. » J’acceptais le donut. Au moins, ce type donne le change quand on lui offre quelque chose, le genre de politesse qu’on apprécie. « Je ne te connais pas, mais tu fais plutôt bonne impression. Avec plaisir, donc, pour faire un bout de chemin ensemble. » Je croquai dans le donut. Pas mal. Il datait probablement d’hier mais sortait sans aucun doute d’une pâtisserie de qualité. Ce type savait profiter des bonnes choses. « J’avoue sans détour que mon habillement n’est pas terrible. Tu dois sans doute avoir des conseils à me donner en la matière au vu du tiens ? » Hors de question, bien sûr, de se mettre aux sandales rouges à plumes noires. Mais bon, cela avait l’air d’être quelque chose d’important pour lui. « Plus important, je vais à Magnolia pour trouver du travail. Je ne connais pas les raisons de ton voyage. Mais si tu as entendu parler d'opportunités là-bas... Ca m'intéresse ! » |
|
| Modo / Mage de Silent Night
Messages : 262 Date d'inscription : 30/04/2014 Âge : 44 Guilde : Silent Night Magie / Malédiction / CS : Paper Magic Magie / CS Secondaire : Yuurei no Mahô [Vérouillée]
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 2.695 Statut: Mage de Rang B Renommée : Mage de Campagne | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Dim 10 Aoû - 21:56 | |
Just Doe It Prénom qui t'était totalement inconnu jusqu'à ce qu'il le prononce. C'est un bon starter pour des jeux de mots et d'esprits. Tu commences par recenser tous les noms dont la sonorité de rappelle de près où de loin le sien. Le premier qui vient sur la liste est Donald. C'est celui de ton oncle, le frère de ton père, celui qui ressemble à un canard. Ton compagnon de route n'a pas ces traits. Par contre, il peut être radin comme lui. Tu passes à ... Oh, mais quel boulet tu fais ! Tu as déjà oublié cette fille que tu as chopée à ton arrivée à Hosenka. Pourtant, tu as grandement apprécié le vos jeux. Ce n'était pas la seule chose, il y avait aussi son un mètre quatre-vingts, sa chevelure vénitienne, sa poitrine à peine plus petite que la moyenne, mais parfaitement adaptée. Elle était la continuité d'un corps fragile et finement dessiné. Ses hanches et son fessier étaient en parfaitement harmonie. Sa peau avait la saveur et la couleur d'une pêche. Quand tu l'as rencontrée dans ce club, elle avait une robe courte bleu-canard, des escarpins de la même couleur. C'était un rappel parfait de ses yeux. Son maquillage était simple comme ses bijoux en argent. Au-delà de cette plastique, ce qui t'a attiré chez elle, c'était son charme. Elle dégageait cette touche d'introversion, de secret. Une aura réservée comme si elle souhaitait se préserver, se mettre à l'écart. Elle n'était en rien une fille facile au premier abord. Dès ton premier regard sur elle, tu as su qu'elle était du genre cérébrale, élitiste et préférant être seule que mal accompagnée. Tes yeux ont transpercé son armure. Tu as vu une nana sensible, impressionnable, recherchant la sécurité, une fille capable de se donner corps et âmes en échange de... C'était ce que tu lui as apporté l'espace d'une soirée. Dans tout ça, tu ne sais toujours si tu vas l'appeler Donnel ou autrement... | Je ne te connais pas, mais tu fais plutôt bonne impression. Avec plaisir, donc, pour faire un bout de chemin ensemble. |
Oh, comme si tu ne pouvais faire autre chose que bonne impression ! Ah oui, c'est vrai, tu ne laisses pas forcément le même goût à tous. Cela dépend de l'instant, de ce que tu ressens, de ton humeur, de si tu as des règles ou pas ... Non, tu n'es pas d'accord avec la fin. Soit, tu as raison. Par contre, le reste, tu ne peux pas le nier. Tu aimes jouer avec les gens. Si nécessité fait besoin, tu es capable de proposer plusieurs versions de toi à une même personne dans des circonstances identiques ou différents. C'est toujours ton instinct qui te guide. Donut a cette chance que tu ne veuilles pas jouer avec lui. Oui, tu trouves que c'est sympa comme petit surnom, mais tu ne lui diras pas tout de suite, tu le placeras à l'occasion. Quand bien même tu déciderais de t'amuser avec lui, tu n'es pas quelqu'un de désagréable. Quelqu'un d'agréable laisse toujours une meilleure image qu'une personne dépressive, sadique ou fade... Du moins, c'est ce que tu penses. De plus, comme tu as loupé ton train, tu vas devoir marcher un peu. Voyager à deux et toujours mieux que seul, surtout pour la pie que tu es. Tu n'as pas le choix d'être sympa avec lui si tu ne veux pas t'ennuyer sévère. Tu feras le nécessaire pour tout se passe bien. On ne sait jamais, ton nouvel ami pourrait se révéler être un pion pour demain. Il faut toujours prendre soin de ces jouets sinon on ne peut plus jouer avec eux. On se retrouve marron. C'est l'une des valeurs que tes parents t'ont transmise. Après, tu en fais une application différente. C'est ce que tu appelles exploiter avec intelligence son héritage. | J’avoue sans détour que mon habillement n’est pas terrible. Tu dois sans doute avoir des conseils à me donner en la matière au vu du tiens. |
Tes yeux viennent de s'allumer d'un coup, tu as de la chance de porter tes lunettes. Pourquoi ? C'est élémentaire, une personne avec un peu d'expérience dans la vie, dans les relations à deux, pourrait voir la teinte vicieuse qu'ils viennent de prendre. Donnel doit avoir le même âge que toi, il devait être expérimenté. Remarque, ce n'est pas certain, il vient d'une ville que tu qualifies de trou perdu. Le mec devant toi est plus grand que toi. Il a regard un peu dur. Une musculature plus développée que la tienne. Sa peau est couleur café. Tu dis qu'il doit avoir un goût épicé. Tu l'imagines scandaleusement transpirant sur les quais d'Hargeon en plein soleil. C'est l'explication logique au regard de ses fringues que tu juges « useless », de sa physionomie et de son bronzage permanent. Dans le P'tit Doe, useless, c'est un des mots que tu emploies pour dire dépassé, ringard... Résultat, tu te le taperais bien pour les quatre-heures. Tu vas être raisonnable pour le moment et jouer au tailleur. Tu vas pouvoir toucher la bête sans réellement le faire. Là, tu es fier de toi. Tu prends le mètre que tu as dans ta poche, un crayon de papier et un bloc-notes vierge. À peine, il termine sa phrase qu'avec le ton d'un créateur de mode un peu blasé qui tente de récupérer une catastrophe, tu lui réponds. | Là tout de suite, je ne peux pas te proposer un relooking. Par contre, je vais prendre tes mesures et on verra pour plus tard. Sinon, si l'habit ne fait pas le moine. Il est la première chose que l'on voit. C'est toujours mieux de montrer qu'on prend soin de soi que dégueuler un laisser-aller. Après l'important, c'est de respecter ses goûts, son corps, le contexte. Il faut savoir être libre et osé pour marquer l'autre. |
Tu termines tes mots alors que tu n'as pas fini de prendre ses mesures. Tu as commencé par celle des jambes, puis ses bras, son encolure. Tu termines à l'instant avec son torse et sa taille. Tu n'as aucun geste déplacé. Tu agis en véritable technicien. Tu aimes cette gestuelle parce qu'elle te permet de palper sans peloter et de savoir. Une question surgit dans ton esprit alors que tu finis ta scène... Tu devrais la taire. Ton nouvel ami t'en pose une qui attend son opposée. | Plus important, je vais à Magnolia pour trouver du travail. Je ne connais pas les raisons de ton voyage. Mais si tu as entendu parler d'opportunités là-bas... Ca m'intéresse ! |
C'est machinalement, naturellement, spontanément que tu lui réponds en commençant d'avancer. Mensonge, vérité ou action, c'est tout à la fois. | Si tu m'avais dit Hosenka, j'aurais pu t'aider, mais là non. Je me rends à Magnolia pour des raisons professionnelles aussi. Pour le moment, je n'ai aucun contact là-bas. Par contre, c'est une ville de service et florissante. Il faudra penser à changer deux ou trois trucs avant d'y mettre les pieds. Tu dois donner envie, tu dois séduire. Ta démarche est bonne, il faut seulement faire un peu moins plouk. |
Codage By MoiSadike de Never Utopia
Dernière édition par John Doe le Lun 11 Aoû - 0:36, édité 1 fois
|
|
| Civil
Messages : 31 Date d'inscription : 21/07/2014 Âge : 34 Magie / Malédiction / CS : Aucune
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 135 Statut: Simple Civil Renommée : Inconnu(e) | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Lun 11 Aoû - 0:24 | |
"Là tout de suite, je ne peux pas te proposer un relooking. Par contre, je vais prendre tes mesures et on verra pour plus tard. Sinon, si l'habit ne fait pas le moine, il est la première chose que l'on voit. C'est toujours mieux de montrer qu'on prend soin de soi que de dégueuler un laisser-aller. Après, l'important, c'est de respecter ses goûts, son corps, le contexte. Il faut savoir être libre et osé pour marquer l'autre." A peine avait-il commencé sa phrase qu’il avait enroulé un mètre autour de ma jambe droite sans rien demander. Je faisais de mon mieux pour ne montrer aucune gêne. Je n’avais jamais eu le budget pour me faire fabriquer des habits sur mesures. A vrai dire, je n’y avais même jamais pensé auparavant. Et voilà que ce gars s’improvisait créateur de mode. En fait, je doutais même de cette dernière affirmation : peut-être l’était-il vraiment ? Après tout, quel genre de personne se balade avec un mètre sur soi ? Mouais, pas mal de monde finalement. Enfin, il avait répondu à ma boutade d’une façon amusante. Et puis, changer de fringues ne me ferait pas de mal. Bien entendu, je ne m’habillerais pas d’une façon aussi… éclectique que ce Jo. Ce qui était certain, c’est que porter des habits de qualité ne devrait pas être désagréable. Du coup, rien que d’y penser, j’avais l’impression que chacun de mes vêtements actuels me démangeait d’une façon très désagréable. Libre et osé pour marquer l’autre. Lui marquait, c’est certain. Je regardai ma tenue actuelle. Une tunique de lin écru et un pantalon en toile de coton teinte de brun. Un vieux manteau rapiécé. Une écharpe de laine. Rien de fantastique. Rien de clinquant. Rien qui me permette de me distinguer de la masse. Ce type n’avait pas tort, j’avais toujours eu envie de marquer un peu les esprits. Mais il m’avait toujours manqué la confiance : pas d’argent, pas le temps de s’entretenir, d’autres préoccupations. Du coup, on se contente de miser sur sa personnalité. Quelle blague, jouer un rôle nécessite d’être crédible. Quelle fille se laisserait avoir par un séducteur habillé comme un paysan ? C’est marrant comme certaines rencontres vous font réaliser des choses. J’avais toujours été un peu frustré lorsque je vivais encore à Hargeon. Je voulais à la fois obtenir tout ce que la vie pouvait me procurer, mais je n’avais jamais fait les efforts que toutes ces choses nécessitaient. Il y avait toujours une excuse : « Je dois travailler », « Je dois m’occuper de ma mère », « Je ne suis pas en forme », « Plus tard. ». Et puis à 24 ans, on réalise soudainement qu’on n’a pas vécu. On se rend compte que des choses nous manquent au plus profond de notre cœur. Il y avait cette fille, je m’en rappelle comme si c’était hier, Leanne. Une beauté aux yeux verts et à la peau mate qui rendrait moite un eunuque. Elle avait 2 ans de plus que moi. Je l’avais rencontré non pas parce que je l’avais voulu, mais par chance. Un verre avec des amis, une connaissance commune, s’asseoir par hasard l’un à côté de l’autre. Se trouver tant de points communs que ça en deviendrait louche. Des regards plongés si profondément l’un dans l’autre qu’ils suffisaient à vous rendre complètement gaga. Elle avait fait de moi un homme ce soir-là, et j’en étais devenu fou. Nous avions continué à nous voir quelques mois. Puis elle était au fur et à mesure devenue de plus en plus distante, comme si elle se lassait, comme si elle avait d’autres choses en tête qu’un amour que je croyais inébranlable. Lorsque sa famille dut partir pour Magnolia, elle m’expliqua clairement que c’était fini. J’eu beau protester que Magnolia n’était pas si loin, que je pouvais la rejoindre, elle m’en dissuada d’une manière que je trouvai à l’époque cruelle et injuste. J’avais pris beaucoup de temps, depuis, pour réfléchir à cette rupture. J’y pensais même lors d’autres aventures, finalement assez semblables. Ce n’est que récemment que je compris quel imbécile j’étais. J’avais toujours été séduit. Je n’avais jamais fait la démarche de plaire moi-même. L’amour n’est pas une affection mutuelle mais un constant jeu de séduction qu’il convient d’entretenir au risque de voir la flamme mourir. Ce fameux amour, n’était-il finalement que la combinaison de l’excitation et de l’égoïsme ? C’était ma manière de voir au début. J’avais perdu foi dans les femmes et dans la quête de l’amour. Avais-je changé ? Progressivement, j’acceptais cet état de fait. Si l’amour n’était qu’excitation et égoïsme, alors suffisait-il de savoir manier ces ingrédients pour devenir heureux. Alors pour savoir les manier, encore fallait-il avoir cette envie de posséder, et surtout le désir de plaire. C’est là que ce Jo intervenait. Certes assez prosaïquement puisqu’il suggérait déjà que je me plaise à moi-même, mais c’était un début. Je sentis le contact du mètre quitter ma peau au niveau de la taille tandis que Jo était planté devant moi, la tête légèrement inclinée et son regard camouflé par ses lunettes de soleil, comme s’il réfléchissait à quelque chose d’important. Je lui posai ma question au sujet d’éventuels contacts à Magnolia. Comme s’il sortait de sa torpeur, il répondit : "Si tu m'avais vu à Hosenka, j'aurais pu t'aider, mais là non. Je me rends à Magnolia pour des raisons professionnelles aussi. Pour le moment, je n'ai aucun contact là-bas. Par contre, c'est une ville de service et florissante. Il faudra penser à changer deux ou trois trucs avant d'y mettre les pieds. Tu dois donner envie, tu dois séduire. Ta démarche est bonne, il faut seulement faire un peu moins plouk." Quel rigolo. Une ville de service et florissante. J’avais l’impression d’avoir compris un tas de chose en quelques minutes de conversation. « Faire un peu moins plouc ». Gonflé. Mais il avait définitivement le genre d’attitude dont j’avais besoin pour inspiration à ce niveau de ma vie. « Très bien Jo, je te suis. » Je me sentais bien mieux, et même si j’avais du mal à pointer du doigt pourquoi, j’avais le sentiment que j’étais sur de bons rails. |
|
| Modo / Mage de Silent Night
Messages : 262 Date d'inscription : 30/04/2014 Âge : 44 Guilde : Silent Night Magie / Malédiction / CS : Paper Magic Magie / CS Secondaire : Yuurei no Mahô [Vérouillée]
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 2.695 Statut: Mage de Rang B Renommée : Mage de Campagne | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Lun 11 Aoû - 15:24 | |
Comme un ouragan…
| Très bien Jo, je te suis. |
Comment le dire humblement ? Donnel n'aura pas la chance de voyager avec toi. Il ne bénéficiera pas non plus de tes talents de coach. C'est dommage pour lui, il loupe un accompagnement personnalisé et gratuit. Il ne t'en voudra certainement pas. Il ne te tiendra pas rigueur si tu le plantes là. Le son de sa voix est presque masqué par celui de la musique. L'enchanteresse pulse de toute son âme, de tout son corps. Sa mélodie réveille en toi les démons de minuit. Un subtil et unique mouvement de tes oreilles indique que tu es déjà parti. Dans ton état d'esprit actuel, il t'est impossible de refuser son appel du drapeau. Tu succombes honteusement et docilement à son chant répétitif teinté de magnétisme et d'électricité. C'est de plein gré que tu te laisses corrompre par ses samples tantôt instrumentaux, tantôt vocaux... Tu tends tes détecteurs auditifs, tu tournes la tête. Tu reconnais immédiatement ce symbole qui trône sur l'une des deux diligences. C'est celui d'une famille de notable de la région. Pourquoi, il te parle ? C'est simple, tu as passé une nuit de folie avec cette jeunesse dorée. Vous avez revisité le club des huit. L'espace de quelques heures, vous lui avez donné les lettres de noblesse que personne n'ose lui accorder. C'était avec une facilité alarmante, déroutante, scandaleuse, vicieuse que vous avez transmuté ces capitaux en lords. Noblesse a toujours obligé.
Trottant avec légèreté, la troupe approche. Elle sort sa tête, son buste par l'une des fenêtres. Ses longs cheveux noirs dansent au rythme du vent. Ses yeux précieux comme des émeraudes te capturent. Sa robe légère et transparente te rappelle son corps d'ambre. Tu salives discrètement, mais tu ne peux empêcher ton aventurière de courir sur tes lèvres. Tu n'es pas le seul, elle te répond de la même manière. Tu n'as qu'une chance et une seule. L'une de tes mains attrape la poignée à l'arrière de véhicule, une traction et te voilà en route pour une « free ». Dans ton dictionnaire, que tu ne manqueras pas de publier en même temps que tes mémoires ou tes carnets de voyage, ce mot définit une fête illégale de plusieurs jours en pleine nature. Comme tu n'es pas un enfoiré, tu prépares un mot à l'attention de ton ancien potentiel compagnon de route. Une chance sur deux qu'il l'intercepte, tu verras bien ce que décide le hasard. Doué pour l'art du pliage, tu réalises une superbe grenouille. Du bout de tes doigts, tu lui donnes la liberté. Te voilà maintenant en train de rejoindre l'intérieur de cet énorme carrosse. Tu profites de l'ouverture de la porte pour rejoindre l'antre de la dame.Tu sais que tu n'es pas le seul. Tu n'es pas le premier, ni le dernier. Est-ce que cela te dérange ? Ton regard et ton sourire carnassier sont deux réponses plus qu’explicites.
Comment le dire sans paraître con ? Si au départ, tu t'es éclaté comme un fou, à l'arrivée, tu te retrouves coincé dans un patelin paumé entre Hosenka et Magnolia. Vous avez profité du bonus conféré par l'effet de surprise. Le squat du champ du père de la tante de la sœur du paysan du coin s'annonçait plutôt bien. Une journée, puis deux se sont passées. Ton corps se dégradait comme l'environnement autour. Il est vrai que tu n'as jamais autant abusé que durant cette Free. C'était une première pour toi. Une dernière peut-être ? Aucune réaction. Comme le dit proverbe, qui ne dit mot consent. Tu protestes énergétiquement alors que tu cherches un moyen de rejoindre la ville féerique. Si la conclusion de l'évent a été tout sauf glorieuse, tu as adoré le concept. Tu imagines facilement une gigantesque partie dans les souterrains de la silencieuse. Ses cavités seraient parfaites pour un magnifique son et lumière. Au moins là-bas, vous n'auriez pas été emmerdé par une alliance douteuse entre quelques familles riches et des paysans aux abois. Quand les intérêts des uns et des autres convergents, il faut mieux éviter ces uns ou ces autres, ou appartenir à l'un des deux. Alors que les festivités battaient leur plein, une escouade de miliciens privés et improvisés s'est jointe à la partie. Si pour les autres c'était les chevaliers de l'apocalypse, pour toi ils n'étaient que des peluches. Tu as même pensé que poupées enfantines pourraient être plus terrorisantes. Tu as profité du chaos naissant pour prendre la tangente et ne pas t’exposer.
Tu as marché plusieurs heures avant d'atterrir ici. Tu n'es pas parti les mains vides, mais là tout de suite, il t'est impossible de faire fructifier ta récolte. Tu tournes et vires. Devant tes yeux, une caravane composée d'une dizaine de roulottes décide de se poser sur l'unique place. Tu entames la discussion. Tu apprends que celle-ci se rend au pays des fées. Un sourire lumineux s'empare de ton visage. Il n'a pas duré longtemps, mais c'est une autre histoire. Codage By MoiSadike de Never Utopia
Dernière édition par John Doe le Lun 11 Aoû - 19:25, édité 1 fois
|
|
| Civil
Messages : 31 Date d'inscription : 21/07/2014 Âge : 34 Magie / Malédiction / CS : Aucune
- Caractéristiques du Mage - P.M.: 135 Statut: Simple Civil Renommée : Inconnu(e) | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) Lun 11 Aoû - 19:10 | |
J’étais si plongé dans mes pensées que je n’entendis pas les deux diligences qui approchaient à grande vitesse de notre position. Elles nous dépassèrent, comme si ses occupants étaient en retard pour un grand évènement. Nous ? Jo n’était plus là. Il avait disparu. Je tournais lentement mon regard vers les diligences qui commençaient à s’effacer à l’horizon. Mon compagnon se tenait à l’arrière du véhicule de queue, les yeux dans les yeux avec une superbe créature qui s’était penchée à la fenêtre. Le temps de discerner la scène qu’ils avaient disparu au détour du chemin. Gonflé. Dire que je m’étais laissé embarquer dans son délire. Je m’en voulais d’un coup d’avoir pensé à toutes ces choses, de m’être laissé aller. Je devais me reconcentrer sur l’essentiel : trouver un travail, m’assurer une certaine solidité financière, puis me lancer dans d’autres objectifs. Je n’avais pas quitté Hargeon pour vivre comme un vagabond. Mais il fallait bien reconnaître une chose à ce type. Il avait un certain côté… inspirant. Un côté inspirant dont je devrais me souvenir pour garder une certaine détermination lors de mon arrivée à Magnolia. Qui sait comment se passeraient les choses là-bas ? J’espérais ne pas perdre trop temps avant de pouvoir travailler. Louer une maison. Apprendre un vrai métier. Se stabiliser. Ce n’était déjà pas si mal non ? Mais ce type avait quelque peu chamboulé cette vision des choses. J’avais subitement envie d’aventures, de voyages, de sortir de mon train-train qui n’avait, je devais bien l’avouer, jamais arrêté depuis ma naissance. Je m’imaginais une vie vécue au jour le jour, faite de plaisirs, de légèreté, de belles femmes… M’enfin, pour l’instant, Jo avait pris la poudre d’escampette et je me retrouvais, à nouveau, seul dans la cambrousse face à mes questions et moi-même. Parfait ! En route alors. La route s’avéra finalement plus longue que je ne l’espérais. Plusieurs caravanes me dépassèrent, mais je n’osais guère les aborder pour qu’elles m’avancent. Je devais vraiment faire pitié à un point inimaginable pour qu’aucun des guides ne me propose de les accompagner. Ils étaient tous habillés de riches soieries, dont le prix ne pouvait qu’être indécent. Quant à moi, je portais les mêmes habits de travail que j’avais toujours utilisé dans ma vie précédente. Peut-être me prenaient-ils pour un bandit ? Un vagabond ? Ce Jo avait encore une fois raison. L’image que je projetais correspondait-elle vraiment à celle que je pensais donner ? On m’avait appris, tout petit, que la personnalité prenait toujours le pas sur l’apparence. C’était ma mère qui ne cessait de me le répéter. Mais ça ne l’empêchait pas d’être une personne très coquette et préoccupée de son physique. Peut-être avais-je mal saisi cette affirmation ? A mi-chemin, je m’arrêtais dans un hameau où s’était arrêtée une caravane. Les gens avaient l’air plutôt sur les nerfs. Ils parlaient sans cesse d’une bande de jeunes qui auraient saccagé un champ des alentours, puis avaient été délogés par la milice. Je me fis accoster par l’un d’eux. Un grand-père dont les rares cheveux et les yeux froncés lui donnaient un air méchant. « Eh toi ! D’où tu viens ? Tu as intérêt à bien répondre ! » Plusieurs miliciens s’étaient retournés vers moi. Ils devaient penser que je faisais partie des fêtards. « Laisse tomber papy ! Il ne fait clairement pas partie du même monde que les gamins qu’on a attrapé cette nuit ! On dirait plutôt un paysan simplet. » Le papy agita la main, comme pour me faire signe de déguerpir. Ils commençaient sérieusement à m’énerver, tous ces types. Pour qui se prenaient-ils ? Comme si je ne valais rien à cause d’une tenue. Qu’ils aillent tous au diable ! « Je cherche des vêtements convenables pour me rendre à Magnolia. Des idées ? » La couturière qui tenait l’échoppe était un peu plus âgée, peut-être dans la trentaine. Elle était sacrément attirante, avec un regard dont on ne savait pas vraiment s’il était joueur ou aguicheur. « Eh bien, jeune homme, on doute de son style ? » De sa part, la provocation sonnait presque comme une invitation. Bon sang, j’avais déjà passé trop de temps avec ce Jo. Je me contentais d’un sourire assuré tout en la fixant droit dans les yeux. Plusieurs instants s’écoulèrent. « Très bien. Je crois avoir une tenue qui pourrait te satisfaire ! » Elle revint avec une un pull de laine blanche col rond, un pantalon de jean noir parfaitement coupé, des chaussures en cuir marron légèrement montantes et une veste brune. Des valeurs sûres pour me donner confiance, en somme. « Tu seras à la pointe de la mode avec tout ça. » Elle retourna une nouvelle fois à l’arrière de la boutique, pour ramener un sac porté à l’épaule de cuir noir. « C’est pour remplacer ton sac actuel. » Je me dirigeais vers la cabine d’essayage pour enfiler tout cela. Une fois apprêté, je pris place aux côtés de la tenancière devant le grand miroir de la boutique. Je ne m’étais encore jamais vu ainsi. Je ne sais pas vraiment si j’aurais du style, sapé ainsi, mais je n’avais pas vraiment d’autre choix que de faire confiance à cette femme. « Ça fera 57.000 joyaux s’il te plaît. » Mon cœur se serra lorsque je sortis les pièces une à une pour les poser sur le comptoir. Une fois terminé, je me dirigeais dehors, léger. Il était temps d’enfin se rendre à Magnolia. Tout d’un coup, je sentis mon nouveau sac tressaillir. Tressaillir ? Un sac était-il seulement sensé vibrer ? Je l’ouvris d’un coup. Est-ce une cocotte en papier ? Non, plutôt une espèce de grenouille. Il y avait des inscriptions dessus. Je la déroulais complètement : « "Désolé mon petit. Si tu avais été plus réactif tu serais venu avec nous. La prochaine fois, tu seras moins lent. Si jamais on se croise à Magnolia, je t’offrirai de quoi ressembler à quelque chose." » Je repensais à mes 57.000 joyaux. Trop tard. |
|
| | Sujet: Re: Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) | |
|
|
| Une étape pour une destinée (Ft. John Doe) |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|