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 Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]

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Myrcella Heaven
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Myrcella Heaven

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MessageSujet: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyVen 14 Mar - 12:39




Far-Distant Hometown by Daisuke Minamizawa on Grooveshark

Myrcella n'avait jamais été forte. Sa faiblesse l'empêchait d'avancer et la faisait même douter : comment pouvait-elle sauver les gens si elle n'était même pas capable de tenir tête à ses ennemis ? Sa magie ne suffisait plus, ses esprits lui étaient dévoués et elle maîtrisait à la perfection la Serei Maho. La seule lacune qui faisait tache sur ce si joli tableau était sa condition physique : elle n'était pas endurante, ne savait pas se battre à l'épée et se reposait constamment sur la force de ses alliés lors des combats. Elle était une mage de soutien, c'était le concept, mais il fallait passer à l'étape supérieure. Il fallait qu'elle évolue pour devenir plus polyvalente : elle n'allait pas toujours avoir ses coéquipiers derrière elle pour la soutenir. Un certain mal-être l'avait gagné, elle ne sentait plus à l'aise avec les autres membres de la guilde et elle complexait encore vis-à-vis de ce qui s'était passé face au dragon des glaces. Conscient de ce traumatisme, le maître de la guilde l'avait convoqué dans son bureau : il voulait trouver une solution à son problème. Hawk Van Armed n'aimait pas savoir ses membres dans la détresse et il avait décidé d'aider la jeune fille. Il avait été décidé que l'actrice irait à Rochair, plus exactement au siège de Minami No Okami, afin de recevoir un entraînement intensif. Munie de sa lettre de recommandation, écrite toute spécialement par le maître de Blue Pegasus, elle n'avait plus qu'à se préparer et partir pour le Sud de Fiore.

Employant son propre moyen de locomotion, Myrcella avait décidé de perdre du temps dans la campagne de Fiore. Il aurait été plus rapide de prendre le train, mais la jeune fille était capricieuse et elle avait décidé de se rendre à Rochair en carrosse. Elle aimait faire sensation et se distinguait des autres en usant de l'apparence exubérante d'Auriga, l'esprit du transport terrestre, qui ressemblait à une citrouille géante. Il lui fallut deux jours pour traverser le royaume : elle s'était vite rendue compte que, toute seule, elle n'arriverait pas à s'amuser dans cette nature sauvage. Grande fût sa surprise une fois arrivée sur les lieux. Un rocher flottant, rien que ça. Voilà donc à quoi ressemblait cette grande cité, réputée pour ses arts martiaux et, bien plus encore, pour sa guilde de mercenaire. Myrcella n'avait jamais fait attention à cette cité, seule la magie l'intéressait étant petite, et une ville de barbares sanguinaires et sous-développés ne faisait pas partie des choses dans lesquelles elle se passionnait. Enfin bon, c'était encore une époque d'insouciance et d'innocence où, pour elle, la magie n'était pas insurmontable. La donne avait changé, ses capacités magiques n'avaient jamais permis de substituer sa faiblesse physique.

Abasourdie par les lieux, Myrcella leva les yeux, les leva plus haut, plus haut, toujours plus haut, plus haut encore, mais ne discerna d'abord rien d'autre que de la pierre et des arbres. Puis, elle distingua la masse confuse de l'immense rocher, noyé dans la nuit et plus noir qu'un ciel sans étoiles. Elle aperçut, bien plus haut, le halo des lumières de la ville presque imperceptible. À la seule vue des bâtiments sombres juchés tout là-haut, un vertige submergea la jeune femme. Au même moment, une vieille voyageuse lui susurra tout doucement « Rochair... Elle fait toujours le même effet quand on y vient pour la première fois ! Suis-moi cocotte, pour monter, c'est par là. » Et, sans même réfléchir, elle suivit la vieille dame dont elle ne connaissait rien du tout. Le chemin avait été sécurisé, mais les balbutiements causés par le vent ne rassuraient pas vraiment le mannequin. Angoissée à l'idée de tomber, elle se rapprochait du mieux qu'elle pouvait de la roche : son guide de fortune devait bien rire sous ces airs de péquenaude endormie. Plus elle avançait, moins bien elle respirait et plus le vent soufflait fort : c'était un cauchemar pour cette enfant précieuse. Néanmoins, elles arrivèrent finalement à franchir la route en colimaçon assez rapidement et les peines de l'actrice s'évaporèrent au fil des pas qui la séparait du vide.

Le chemin qui menait au dojo de Minami No Okami n'avait pas été difficile à trouver à Rochair : c'était la fierté de cette ville et n'importe lequel de ses habitants était capable d'indiquer son emplacement. Cette guilde était plutôt grande, pas aussi luxueuse que l'était Blue Pegasus, mais adaptée à l'image que l'on pouvait avoir des mercenaires. Le Dojo pullulait d'hommes torse nu, les muscles bombés et tous plus en sueur les uns que les autres. « Si seulement Roy pouvait leur ressembler... Je me sentirai tout de suite plus en sécurité avec un homme comme ça ! » Un peu perdue dans cette masse de testostérones, elle attirait certains regards qui n'étaient pas désintéressés : elle ne se sentait pas vraiment à sa place ici, mais elle n'avait pas vraiment le choix. Si elle voulait devenir plus forte, elle allait devoir subir un rigoureux entraînement et ne pas abandonner dès la première difficulté. L'actrice semblait déterminée à changer, mais elle angoissait déjà à l'idée de ressembler à ces mercenaires : qui pourrait bien l'embaucher si elle revenait aussi musclée ?


« Euh... Excusez-moi monsieur ! Je recherche monsieur Jet Sushi, pourriez-vous me dire où il se trouve ? Attendez ! Excusez-moi ce n'est pas Jet Sushi, mais Jecht Hatsuyuki ! »

Sa fébrilité et sa féminité s'opposaient à la virilité des lieux, mais elle ne semblait pas gêner ces barbares. À vrai dire, elle était un peu comme une attraction : on ne devait pas avoir l'habitude de rencontrer des mannequins ici. Malgré sa timidité maladive dans de pareilles situations, elle avait réussi à accoster l'une de ces brutes afin de rencontrer le dénommé Jecht Hatsuyuki. Hawk lui avait dit que c'était un homme talentueux, il avait été surnommé le lion blanc suite à ses exploits militaires et il avait la réputation d'être un excellent professeur depuis sa retraite à Minami. Elle espérait qu'il n'était pas aussi brut que la plupart de ces hommes, mais elle ne se faisait plus vraiment d'espoirs : existait-il au moins un mercenaire gentleman en ce monde ?

Jecht Hatsuyuki
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Jecht Hatsuyuki

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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptySam 15 Mar - 2:11


Minami, plus qu'une

simple guilde



Rochair, neuf heures du matin. Là où d'autres débutent leurs exercices ou se préparent pour leurs missions, il en est un qui revenait à peine, éreinté, fatigué, mais triomphant d'une énième mission d'escorte difficile aux frontières du pays. Le fier Lion blanc d'Hakobe venait de rentrer au pays, sa précieuse Rochair, après quelques jours de route depuis le bout du royaume. Le sac sur l'épaule, Karasu à la ceinture, c'est par un temps incroyablement magnifique que le prodige de Minami rentrait à sa guilde, traversant le portique principal de la cour du Dojo, déambulant d'un pas nonchalant parmi ses élèves qu'il saluait tous d'un large sourire, avant d'arriver aux portes du complexe principal. Cet illustre bâtiment témoignant à la fois d'une forte emprise de la tradition de la région et de l'élan nouveau vers la modernité. Cette guilde avait de l'allure, autant niveau architectural que l'aura qu'elle dégageait. Voilà un an maintenant que le mercenaire avait rejoint cette confrérie et il n'avait depuis lors eu de cesse que de faire croître en réputation la guilde des loups du Sud. Il entra dans la salle principale, saluant quelques vieilles connaissances tout en se dirigeant vers le comptoir. Il y déposa son contrat l'air assez arrogant, épinglant une fois de plus une mission effectuée avec brio à son tableau personnel. Son taux de réussite était irréprochable, proche du cent pour-cent, et la renommée de la guilde ne s'en voyait que d'avantage renforcée. Il demanda si le vieux Master était présent, mais ce dernier était encore malade, souffrant de vieillesse il fallait l'avouer mais également de rhumatismes et autres affres liés à son âge.

Néanmoins le bretteur était épuisé de cette dernière mission, il prit connaissance de la santé du Master mais ne pouvant rien faire d'autre que lui souhaiter un bon rétablissement, il se dirigea, les traits du visage fatigués, vers les quartiers des loups d'élites. Il s'agissait des quartiers ouest, une dizaine d'habitations individuelles avec un grand bâtiment collectif pour la restauration, premier endroit où il se rendrait d'ailleurs. Le temps de traverser la petite cour avec un jardin japonais typique pour la méditation, Jecht arriva au réfectoire. Posant Karasu sur le comptoir, le cuisinier de la guilde apparut sans pour autant s'étonner de la présence si tardive du Mercenaire. Le White Lion était en effet habitué à arriver à n'importe quelle heure du jour où de la nuit. Un sourire complice, il disparut dans les cuisines pour revenir cinq petites minutes plus tard avec un bon repas bien complet que le jeune Hatsuyuki dévora d'une traite comme s'il n'avait rien mangé depuis quinze jours. Mais comme le dit le dicton, qui dort, dîne, et malgré un immense sourire revenu sur son visage après cette collation bien méritée, c'est le pas enjoué qu'il se dirigea dans son appartement pour aller faire ce qu'il savait le mieux après se battre : Dormir.

Jecht ouvrit la porte coulissante de son appartement de guilde pour y déposer à l'entrée son Katana et son Kangoobag puis ôter son gantelet en le posant sur la table. Prenant le soin de s'étirer une bonne fois pour toute, le White Lion s'effondra sur son canapé rouge, ne prenant même pas soin de fermer la porte pour laisser circuler de l'air frais dans la pièce. Non ce modeste logement n'était pas très grand il est vrai, mais le peu de raffinement qu'il possédait avait suffit pour égayer ce lieu et le rendre tellement plus agréable à vivre. Affalé sur son canapé, il ne lui fallut pas longtemps pour s'endormir, en se remémorant cette ô combien palpitante mission qu'il venait de vivre. C'était quelque chose de routine qui au final s'avérait bien plus corsé que prévu. L'escorte d'un convoi de marchandises et son riche prince propriétaire, ainsi que sa famille. Rien de bien sorcier en somme, durant la semaine complète Jecht n'eut pas de réelle menace à s'occuper, quelques bandits de chemins, des animaux sauvages, et encore. Tellement perfectionniste qu'il avait su gérer ce convoi quasiment seul durant une semaine, mais voilà ... sans dormir, c'est long. Du coup, une bonne sieste en rentrant à Minami n'était pas du luxe.

Une heure, puis deux. Finalement c'est après cinq bonnes heures de repos que le mercenaire se réveilla en pleine forme. Entièrement frais et disposé à profiter de la fin de l'après-midi comme il l'entendait. S'étirant de manière rustre et naturelle, il se leva lentement, se grattant la barbe, puis ... * snif, snif * Il fit une tête assez écoeuré en entant sa propre odeur corporelle. Bah oui ... y avait ça aussi. Une douche non plus ne serait pas du luxe. La porte et la fenêtre grande ouverte, c'est sans une once de gêne que le white Lion se déshabilla intégralement, se baladant dans le plus simple appareil dans sa petite habitation coquette. Se dirigeant dans sa salle de bains, il alluma tous les robinets et plus chaud pour se glisser sous cette pluie ardente et se prélasser tout en se lavant. Une vapeur intense se dégagea autour de lui, l'eau ruisselait de son visage pour glisser le long de ce corps meurtri par le temps et se déverser à ses pieds. Plaquant ses mains sur son visage, il envoya nonchalamment ses cheveux en arrière pour se frotter le visage et se le nettoyer vivement. Cette sensation était vivifiante, mais sa douche fut interrompue par une visite. Un de ses camarades de la guilde frappa à sa porte, loin de se douter qui et combien ils étaient, le mercenaire n'hésita pas à leur dire d'entrer le temps qu'il termine.


Duncan : Jecht ! Hey vieux Lion, tu as de la visite ! Une jeune demoiselle te cherche.

L'eau se coupa. Une intense buée recouvrait le miroir de sa salle de bains si bien que Jecht ne pouvait prévoir ce à quoi il allait ressembler en sortant. Attrapant rapidement une serviette, il la noua fort autour de la taille pour sortir encore trempé et constater que deux personnes se trouvaient chez lui.


Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] O8cfmx

Il y avait en effet une jeune demoiselle à ses côtés. Fine, élégante, assez maniérée, ça sentait Blue Pegasus à plein nez. Duncan passa à Jecht une lettre qu'avait en main la jeune demoiselle qu'il s'empressa de lire. La situation en soit pouvait sembler étrange, mais lui ne semblait pas réellement mal à l'aise à l'idée de se trouver à moitié nu en présence de deux personnes, au contraire, il était conscient de son physique, ça lui servait d'ailleurs pas mal pour ses conquêtes. Observant rapidement la jeune femme avant de prendre connaissance du contenu de la lettre, le White Lion ne s'était effectivement pas trompé quant à la provenance de cette jeune mage. Une lettre de recommandation de la part de Hawk Van Arwed, le Master de la guilde des Pégases qui jouissait même au sein de Minami d'une excellente réputation. Il avait en effet eu la chance de le rencontrer quelques fois, mais trop brièvement malheureusement pour réellement prétendre connaître cet homme. Hawk demandait à Jecht, humblement, d'entraîner sa jeune constellationiste à manier une lame ou dans le meilleur des cas, soulignait-il, à se défendre seule, insistant sur le caractère dangereux de la maîtrise des armes blanches. Il resta un moment silencieux, observant cette lettre et son contenu avec intérêt, réfléchissant à la situation en elle-même avant de jeter un oeil à ladite constellationiste. Elle n'avait rien d'une guerrière, le plus dur à ses yeux allait sûrement être de lui donner la motivation nécessaire pour se dépasser sans trop forcer. Il soupira un moment, jetant un regard blasé à Duncan.


Jecht : Tu m'expliques pourquoi ça tombe toujours sur moi ?
Duncan : Tu devrais essayer d'être plus mauvais en missions, on parlerait peut-être moins de toi, hahaha ! Allez je file. Je te la confie Jecht, Blue Pegasus est sûrement l'une des seules guildes de mages avec laquelle le courant passe bien. Ne foire pas tout.
Jecht : Compte sur moi.

Se grattant la barbe, le White Lion retourna dans sa salle de bains, invitant d'un geste assez maladroit la jeune mage à rentrer dans son salon le temps qu'il s'habille. Revenant deux minutes plus tard avec sa tenue classique, il récupéra Eradius sur sa table de salon pour l'enfiler à ses bras, en deux manches puis il reprit de nouveau en main la lettre du Master de Blue Pegasus pour la relire attentivement.


Jecht : Bien bien bien, Mademoiselle Heaven c'est bien ça ? Avant de commencer un quelconque entraînement j'ai besoin de quelques indications sur vous. Votre Master mentionne que vous êtes constellationiste. Hum... Avez vous déjà maniée une arme vous-même ? Sur une échelle de un à dix, comment estimeriez-vous votre force physique, et enfin, simple curiosité, à quoi vous fait penser la profession de Mercenaire ?



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L'intérieur de l'appartement de Jecht
Spoiler:
Myrcella Heaven
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 23 Mar - 12:48




Bratja (BROTHERS) by FullMetal Alchemist on Grooveshark


Si l'on pouvait comparer cette guilde à un nid d'abeilles, le dénommé Jecht Hatsuyuki serait, sur le plan de la virilité, la reine des abeilles. Son corps si magnifiquement sculpté était digne d'un mannequin et tout dans la pièce semblait accentuer le charisme du garçon. Ce filet de vapeur qui dégoulinait en gouttelettes sur son torse, cette serviette en tant qu'apparat et cette musculature reluisante. Qui pouvait se vanter de mettre en appétit les femmes sans ne serait-ce bouger le petit doigt ? À l'inverse de Roy, ce mercenaire n'était pas pudique et ne comptait que sur son corps pour épater les femmes : elle n'était pas forcément adepte des gros bras, mais il suffisait de voir son faciès bouche-bée pour comprendre qu'elle avait été charmée. Un peu gênée, elle détourna le regard tandis qu'il s'amusait à la dévisager : il avait l'air déçu et d'après le petit soupir qu'il poussa, l'entrainement de la jeune femme n'avait pas l'air de l'enchanter. Cela ne l'empêcha toutefois pas d'inviter Myrcella à l'attendre dans son petit salon, tandis qu'il retournait dans sa salle de bains pour se faire plus présentable.

Le temps était long, seule dans cette maison où rien ne lui ressemblait et où tout semblait la dégoûter : ne connaissait-il pas les encens ? Ou même les fleurs ? Et les belles soieries ? Et la décoration ? Myrcella ne voulait pas être méchante, mais la pièce à vivre du mercenaire lui donnait la nausée. Ce n'était pas très commode pour une demoiselle de haute naissance comme elle. L'actrice n'était pas de celle qui aimait faire le ménage, mais elle appréciait avoir un espace de vie propre et agréable. Si Jecht l'entrainait, elle pourrait envisager de lui rendre la pareille en lui donnant quelques cours de décoration ou de propreté. Enfin bref, elle n'en était pas encore là et son coaching n'avait toujours pas commencé. Si elle tendait un peu l'oreille, la jeune fille arrivait à l'entendre chantonner dans sa pièce d'eau, c'était mignon et comique, mais aussi très excitant de l'imaginer nu. Elle ne devait pas penser à ça, elle aimait Roy après tout. Ses perversions prirent fin lorsque l'apollon qui lui servait de professeur ressortit, encore plus sauvage qu'avant, de la salle de bains : ses habits quotidiens n'avaient aucune classe, mais ils lui allaient plutôt bien. Le mercenaire s'empressa par la suite de poser des questions à la belle de Blue Pegasus, afin, sûrement, de se faire une idée sur le travail à accomplir.


« Étant petite, je faisais de l'escrime, mais je n'ai jamais été très bonne. À l'heure actuelle, mis à part mes clés et mon fouet, je ne sais rien manier correctement. Sur une échelle de un à dix, je dirai zéro. Je ne peux pas évaluer une force physique que je n'ai pas. Et les mercenaires me font penser à des hommes brutaux et virils qui ne sont pas galants avec les femmes. D'autres questions ? »

La Lady faisait de son mieux pour rester sérieuse, mais elle ne pouvait nier que cet homme l'intimidait. Il semblait aussi fort que le roc, alors qu'elle n'était, par comparaison, qu'une feuille faible et fragile. Myrcella avait honte d'elle-même, aussi faible et impuissante face à la mort, qui pouvait-elle prétendre protéger ? Elle avait espéré devenir quelqu'un de meilleur, une femme forte et une mage prête à tout pour défendre les valeurs dont elle se portait garante. Non, elle ne devait pas abandonner une nouvelle fois : ses faiblesses devaient être une force pour la magicienne. Si elle n'était pas capable, aujourd'hui, d'être assez puissante pour protéger les gens auxquels elle tenait, il fallait qu'elle s'entraîne et redouble d'efforts afin de surpasser ses lacunes. L'héritière de la maison Heaven n'avait rien pour elle lorsqu'il était question de capacité physique, ses réponses ne firent qu'appuyer cette triste réalité et si elle désirait vraiment recevoir cet intensif entraînement, elle allait devoir faire preuve de détermination.

« Je sais que je ne suis pas forte, mais je vous en prie, entraînez-moi ! Si je ne suis pas capable de me défendre moi-même, je ne pourrai jamais défendre ceux auxquels je tiens, alors je vous en supplie Hatsuyuki-sama, faites de moi votre disciple. J'ai besoin de vous, plus que vous ne le pensez. »

Une fine goutte d'eau salée longea les courbes de son visage. Myrcella regardait le garçon dans les yeux, avec détermination et panache. Sa timidité ? Elle avait compris qu'elle avait ici une chance à saisir et elle ne comptait pas la laisser filer. S'inclinant, comme pour montrer sa servitude au mercenaire, elle n'attendait plus qu'une réponse de sa part. Elle tremblait légèrement, angoissée et sûrement sous le choc d'avoir affronté son moi intérieur qui, le plus souvent, l'empêchait d'avancer et de faire face aux problèmes.

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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyVen 18 Avr - 20:54


Young Heart

Strong Feelings



Finissant de me préparer, je me postais un moment devant la glace de la salle de bains, m'appuyant en avant sur le robinet, le regard perdu sur mon propre reflet, retrouvant dans mes yeux une image de moi à mes 24 ans, image d'un jeune insouciant qui se brisa nette à la simple pensée de ce jour funeste où j'avais perdu mes deux plus proches amis. Une douleur gênante me frappa aux côtes, comme pour me rappeler que j'avais de toute manière le souvenir de cette bataille gravée sur le corps. J'avais été incapable de protéger mes frères d'armes, mais j'avais pourtant avancé dans la vie, sur tous les plans possibles, ou presque, j'étais allé de l'avant. Pourquoi ? Pour les jeunes générations. Je ne voulais pas que les jeunes d'aujourd'hui et de demain connaissent la guerre comme nous l'avions connue. Nous étions en période de paix, tout du moins une paix relative, mais il n'y avait plus de conflits majeurs menaçants la sécurité du Royaume. Pourtant j'avais en mémoire l'incident de la Tour du Paradis il y a quelques mois. Si j'y avais été, aurais-je pu faire la différence ? Qu'aurais-je apporté de plus ou moins ? Bien sur que non. Pas tant que je n'avais pas réussi à parfaire ma maîtrise de ma régénération.

Prenant de l'eau avec mes deux mains pour me les plaquer sur le visage, je retrouvais vivement mes esprits en attrapant une serviette, m'essuyer et retourner retrouver cette jeune demoiselle dont on me demandait aujourd'hui d'assurer son entraînement. Je n'étais pas spécialement fan pour entraîner, mais après tout, Hawk-san était l'un des rares mages appréciés à Minami, lui rendre ce service pouvait aussi signifier que l'on ait un service en retour si besoin était. Passant la porte de mon petit salon coquet que j'aimais bien, j'enfilais mon Gantelet pour ressembler d'avantage au White Lion qui faisait tant ma renommée qu'à un exhibitionniste sortant de sa salle de bain complètement nu devant des étrangers, ou ici, étrangère. Les questions que je lui posais n'étaient pas anodines, pour me faire un petit schéma du programme qu'il lui fallait, j'avais besoin d'informations un peu plus poussées que "Je suis un mage, je veux savoir me battre". Beaucoup de mages savent manier l'épée, mais peu savent vraiment s'en servir le moment venu. J'étais d'autant plus placé pour le savoir que j'étais non seulement un Mercenaire mais un ancien militaire, et spécialisé dans le corps-à-corps. Si on m'avait surnommé le maitre des lames à l'académie ce n'était pas pour rien, ma dextérité avec n'importe quel type d'arme blanche m'avait valu de sacrées péripéties, croyez-moi !

Pour ce qui était de lui demander pour sa force physique, c'était simple, j'anticipais pour savoir quel type d'arme je pourrais lui faire manier sans qu'elle ne puisse avoir de grosses difficultés, mais aussi pour qu'elle ne se blesse pas avec. Manquerait plus qu'elle rentre en morceau à sa guilde, et j'étais mal barré. Enfin, pour ma dernière question, elle n'avait rien à voir avec l'entraînement pur, j'avais juste envie de jauger a qui j'avais affaire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que je n'allais pas être déçu du voyage. Aucune maîtrise si ce n'est un peu d'escrime, un fouet et basta. Zéro sur dix, ce qui me fit d'ailleurs légèrement sourciller. Comment pouvait-on n'avoir aucune estimation de ses propres aptitudes physiques ? Même un enfant en avait conscience ! Bras croisés, j'étais en train de me dire que finalement la tâche s'annonçait bien plus compliquée que prévue. Mais ce fut vraiment sur ma question de curiosité que j'eus vraiment la plus grosse surprise du jour. Des brutes sans galanterie. À cette simple phrase je ne répondis que par un léger rictus malicieux, les yeux plissant très légèrement également. Ma malheureuse première impression s'était révélée vraie, j'avais devant moi le stéréotype pur de la jeune modèle maniérée à la Blue Pegasus. Une Diva en somme. J'avais hâte de la voir tenter de me faire un caprice, je pense qu'elle ne serait vraiment pas déçue du voyage.

Je maintenais volontairement le silence, réfléchissant aux moindres mots que la jeune mage pouvait me sortir. Lentement je commençais à faire le schéma de l'entraînent dans ma tête le plus adapté pour ce genre de cas. ça n'allait pas se faire en un claquement de doigts, mais la tâche n'était pas insurmontable. Au moment où j'allais lui donner les modalité de la journée, elle reprit la parole, sur un ton bien plus appuyé, cherchant en elle les ressources nécessaires pour me convaincre, ou tout simplement essayer de me montrer la force de ses convictions. Les mots de la jeune mage étaient touchants, dans le vrai sens du terme. Elle s'inclina comme pour affirmer sa détermination et sa dévotion à cette volonté de me convaincre. Adossé dans mon canapé, je restais silencieux, écoutant cette jeune femme et le panache dont elle faisait preuve, cela devait sûrement lui demander un effort démesuré, mais à mes oreilles il n'y eut qu'une petite phrase qui suffit en elle-même à me laisser l'entraîner. Elle voulait de la force pour défendre ceux qu'elle voulait protéger. A ces mots, même si elle ne me voyais pas, je ne pus m'empêcher de lâcher un léger sourire satisfait. Tout le monde à Rochair connaissait ma devise, celle de mon mentor que je n'avais de cesse d'honorer autant que je le pouvais : "nobody knows how strong we are with our feelings". J'attendis quelques secondes, puis une minute, sans rien dire, juste à attendre. Finalement, si mon mentor me voyait, de là où il est, sûrement qu'il aurait le même sourire que moi, la fierté de voir son oeuvre se prolonger à travers moi en plus.


Jecht : Très bien, mademoiselle Heaven. Voyons quel point vous pourrez vous dépasser pour protéger vos proches.

Sur cette bonne parole je me levais, le plus simplement du monde, en me dirigeant vers la sortie. Aucune indication donnée si elle devait me suivre ou non, j'attendais aussi de voir à quel point elle savait se débrouiller seule en prenant des initiatives. Marchant les mains dans les poches, je décidais de me rendre dans une des cours privées derrière le Dojo. Là nous pourrions au moins nous concentrer sur elle et uniquement elle sans qu'on soit interrompu tous les quatre matins par des jeunes loups voulant lorgner sur une belle demoiselle. Arrivant dans la cour fermée, je lui indiquais les vestiaires où elle pourrait trouver une tenue plus adaptée à l'entraînement, même les demoiselles avaient le droit au confort durant les exercices. Le temps qu'elle se change, j'avais une petite idée en tête et j'étais parti dans le bâtiment central chercher une boite en bois finement ornée, avec des gravures assez elfiques et des motifs très spirituels. L'attendant au centre de la zone d'entraînement, c'est avec un sourire non dissimulé et un regard confiant que je lui tendis d'une main la boite d'une longueur d'environs soixante-dix centimètres. A l'intérieur se trouvait une épée courte d'une élégance indéniable, même pour moi, son fourreau et le sceau de son forgeron dont la date pouvait faire pâlir n'importe qui, X644.


Jecht : Elle se nomme Celebor Arin, l'aurore argentée. Elle est fine, légère, mais surtout incroyablement résistante. Elle sied donc parfaitement à une "lady" de votre stature. Je vous l'offre, elle est vôtre si vous décidez de suivre mon entraînement sans compromis, sans rechigner, sans plaintes et surtout sans manières. En êtes-vous capable ?

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Intervention GM requise :
Achat d'une Arme de Qualité supérieure : 350.000 Jewels.
- Pouvoir de l'arme > "Slash" : La courte épée possède une portée supérieure à sa lame qui lui permet dans un coup d’accroître son potentiel offensif.
Image de l'arme : Celebor Arin
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyVen 18 Avr - 22:32
Achat validé. Tu peux retirer la valeur de l'arme de tes Jewels.




Myrcella Heaven
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyVen 19 Fév - 1:15






Désinvolte, le vieux loup de Minami s'échappa de la pièce sans laisser la moindre indication à sa toute nouvelle apprentie. La jeune femme était venue ici pour s'entraîner, elle put donc en déduire qu'il valait mieux suivre le mercenaire plutôt que d'attendre qu'il le lui ordonne : un guerrier devait toujours faire ses proches choix. Longeant les locaux de la guilde, des hommes torse nu ne manquèrent pas de la lorgner du regard et de faire preuve d'une indigente sexualité à son égard. Faisant fi de la masculinité de la guilde, elle feint l'ignorance et comptait persévérer : ce n'était pas parce qu'elle était une femme qu'elle ne pourrait pas suivre les enseignements de ce mercenaire. Arrivés dans une partie fermée des locaux de Minami No Okami, Jecht indiqua à son élève la porte des vestiaires afin qu'elle enfilasse une tenue plus appropriée pour ce qui allait suivre. Les cheveux attachés et après avoir enfilé le juste au corps et les protections adéquates, l'actrice finit enfin par rejoindre le mercenaire qui l'attendait, une boîte dans les mains. Il était au centre de la zone d'entraînement et regardait la jeune femme avec un sourire enjoué : cette boîte était destinée à la magicienne et elle craignait déjà de découvrir ce que lui réservait l'honneur de le défaire d'une pièce de son armurerie. Ouvrant délicatement l'habitacle, l'actrice constata avec étonnement l'arme d'excellente facture que lui proposait son mentor : Celebor Arin, l'aurore argentée.

Saisissant la lame entre ses mains, Myrcella ne put qu'admirer la richesse de ses finitions. Elle scruta pendant un moment l'arme qu'elle détenait, caressant l'acier avec son index et manquant d'ailleurs de se couper par maladresse, fidèle à elle-même. La magicienne comprenait enfin que se battre n'était pas une partie de plaisir et qu'elle serait amenée à devoir blesser quelqu'un pour protéger ceux à qui elle tenait. L'objet que l'on venait de lui remettre était capable de donner la mort et, voyant son reflet dans la lame aiguisée, elle comprit que détenir une arme était synonyme de responsabilité et elle devait prendre la pleine mesure de sa décision. Jecht, lui, avait perdu il y a bien longtemps cette douce insouciance, cette naïveté enfantine. Une arme était une arme à ses yeux, seul le goût du sang et de l'alcool l'exaltait et semblait satisfaire sa bestiale soif de combattre. Il était l'archétype du parfait mercenaire : baraqué, basané, légèrement alcoolisé et d'une sympathie toute relative. Cependant, l'actrice n'allait pas s'en plaindre, il était galant et ne heurtait pas la fébrilité de sa jeune apprentie. Impatient, Myrcella ne fit pas attendre davantage son maître d'arme et s'appropria l'arme qu'elle rangea dans le fourreau qu'elle venait de fixer à sa taille.



« Je ne vous décevrai pas, maître. »

La guidant vers ce qui semblait être un dojo, le mercenaire s'arma d'un katana en bambou et fixa son adversaire droit dans les yeux. Il lui expliqua brièvement comment tenir une épée et fit preuve de patience face au manque d'ardeur de la jeune femme dans cet entraînement. Il commença enfin les bases du maniement quand, au bout d'une demi heure, elle sut enfin dégainer la lame de son fourreau correctement sans la faire tomber ou la tenir à deux mains. Cette gamine allait donner du fil à retordre au vieux loup, mais dans sa grande mansuétude, il éprouvait une certaine culpabilité à la laisser repartir sans lui avoir appris le nécessaire. Et puis, ce n'était pas n'importe qui, c'était la protégée d'un vieil ami et au nom de cette amitié il ne pouvait tout bonnement pas la laisser tomber.
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 21 Fév - 21:54
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Lorsque, enfin, Jecht parvint à faire sorte que sa nouvelle apprentie ait une position correcte, du moins pas trop mauvaise, il commença à réfléchir à ce qu'il devait faire d'elle. Il était inutile d'essayer de la muscler, cela prendrait beaucoup de temps et le résultat ne serait sans doute pas celui qu'elle attendait vraiment. Non, ce qu'il fallait, c'était de l'expérience et de la technique. Un combat au corps-à-corps et à distance ne se passe pas du tout de la même façon. Un combat à proximité étant excessivement dangeureux pour qui n'en avait jamais fait, n'ayant aucune connaissance des techniques de combat ou des erreurs à ne surtout pas faire. De plus, un individu rapide pouvait facilement battre un autre plus fort, plus grand, mais plus lent. La jeune actrice aurait sûrement l'occasion de le prouver, si elle parvenait à achever son entraînement.

Ainsi, quand la mage fut en position, le Lion Blanc mit en place son premier exercice. Tout d'abord, il voulait travailler les réflexes. Ce sont eux qui peuvent nous sauver ou nous perdre, après tout. Qui sait ce qu'il pouvait se passer en un instant ! Le mercenaire, utilisant donc son arme de bambou, frappa le vide qui le séparait de son apprentie. Du mouvement résulta un puissant courant de vent qui pouvait déstabiliser et faire tomber n'importe qui n'y étant pas préparer, bien qu'il ne soit pas du tout à la puissance maximale que pouvait dégager le mercenaire. Le plus dangereux, dans cela, c'est que l'actrice parvenait encore à peine à se mettre en garde. Si elle tombait avec la lame... Jecht espérait sincèrement qu'elle pense à déplacer son arme pour ne pas qu'elle lui tombe dessus. Sinon, ça risquait de piquer un peu ! Heureusement, la lame était pointée vers lui et il avait utiliser son wind wave en connaissance de cause : si l'arme tombait sur elle, elle ne risquait pas d'empaler son porteur.
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 21 Fév - 21:58






En garde et sa lame droit devant elle, la jeune femme était enfin prête à commencer son apprentissage de l'escrime. Droite et attentive, elle regardait son maître qui lui faisait face, une épée de bambou à la main et le regard amusé. C'était vrai que son épée à elle semblait être irrémédiablement attirée vers le sol et son air peu assuré aurait fait d'elle une cible de choix pour n'importe quel autre adversaire peu scrupuleux. Enfin bon, faisant fi des apparences, le lion blanc se mit à la tâche et commença par vérifier les réflexes de l'actrice. Consciencieuse, elle restait concentrée et observait le moindre écart de comportement de la part du mercenaire. Tendue, ses muscles n'étaient pas relâchés et obstruaient par conséquent la légèreté de ses mouvements : la jeune femme n'irait sûrement pas loin si elle ne se décontractait pas davantage. Force fut de constater que la feinte aérienne de Jecht eut l'effet escompté, mettant la magicienne au tapis d'une traite sans qu'elle ne s'aperçoive plus tôt de ce qui se tramait.

Légèrement vexée et submergée, l'actrice se releva malgré tout pour retenter l'expérience. Peu préparée à ce qui l'attendait, elle n'avait pas su adopter la tactique adéquate et elle comptait bien reprendre sa revanche sur le loup de blanc de Minami. L'épée fermement maintenue entre ses deux mains, elle scruta les mouvements du guerrier et remarqua qu'il réitérait son action. D'un œil avisé, elle constata avec stupéfaction qu'il créait des vagues de vent par le biais de son arme et que cela lui permettait de déstabiliser ses adversaires, en tout cas ceux qui ne se souciaient pas de ce qui les entouraient. Sentant une légère brise lui caresser le flanc gauche, elle pivota sur la droite pour esquiver l'offensive qui l'avait mis au tapis quelques minutes plus tôt et obtint l'approbation de son mentor d'un signe de la tête enjoué.

Faisant fi de cet exploit, il continua d'envoyer ses saccades aériennes pour développer les réflexes de la magicienne. Mettant à profit l'enseignement qu'elle venait de tirer d'un simple courant d'air, Myrcella dévia tous les assauts éthérés, toujours plus difficiles au fur et à mesure que la jeune femme les évitait. Amusé par la situation et sûrement fier des prouesses de son apprentie, le vieux loup blanc eut tôt fait de constater que derrière sa fébrile apparence, l'actrice ne manquait pas de discernement et de capacité : elle était venue pour avancer et n'en démordrait pas. Néanmoins, pour amoindrir sa confiance et lui rappeler qu'on ne faisait jamais trop attention, le guerrier asséna un enchaînement de vagues aériennes qui, même si elle évita les premières, la firent fléchir aux suivantes. En effet, trop rapides et nombreuses, elles eurent raison de son agilité et lui montrèrent par la même occasion que son entraînement ne faisait que commencer.

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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 21 Fév - 21:59
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L'épreuve fut à moitié réussite, bien que pour Jecht, l'apprentie avait parfaitement réussit par rapport à ce qu'il avait imaginé. Certes, elle était tombée, mais elle ne s'était pas blessée et, qui plus est, en redemandait. C'était avec plaisir que la maître réutilisa la même tehnique contre son élève, jusqu'à ce que celui-ci maîtrise plus ou moins l'esquive d'attaques intangibles. Il s'agissait de l'expérience, la première partie de l'entraînement. Ensuite, viendrait la technique, obtenue par l'effort et remplaçant l'instinct. L'actrice était encore au début de ses peines et, pour le démontrer, l'homme la mit au tapis.

Comme tu le sais, tu ne peux pas compter sur ta force brute. Il va falloir compter sur tes autres atouts, tels que la vitesse ou la ruse. Essaie de me toucher, avec ton épée. Ne t'inquiète pas, je ne risque rien...

Par ces mots, le professeur expliquait le prochain exercice : réussir à le frapper. Il avait donné un indice... Myrcella serait sans doute plus rapide que Jecht, mais moins forte. Le duel allait se jouer sur la ruse, comme précisé. Sans stratégie d'attaque, il allait être difficile à la mage de Blue Pegasus d'approcher suffisament son adversaire pour le toucher. En effet, l'arme d'entraînement était plus longue que celle que portait Myrcella, alors, bien qu'il n'était pas dans les intentions du Lion Blanc de riposter, l'arme serait un rempart. Comment la mage réussirait-elle le défi du mercenaire ?
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 21 Fév - 22:03






Assidue, la jeune élève buvait les paroles de son maître et désirait plus que tout briller à ses yeux. La première épreuve surpassée, ce fut au tour d'un nouvel exercice d'amuser le vétéran et de torturer la magicienne. Cette fois-ci, Myrcella devait atteindre Jecht avec son épée, tandis que lui esquiverait chacune de ses offensives : le loup blanc conseilla par ailleurs à la gamine de miser sur sa vitesse plutôt que sur sa force brute. Concentrée, elle réfléchissait à la stratégie adéquate, mais elle ne connaissait pas assez d'éléments sur la façon dont le mercenaire esquiverait ses estocades pour mettre au point une tactique digne de ce nom. Ce fut ainsi que, feignant une irrévérencieuse cacophonie d'action, elle fonça tête baissée avec sa lame pour analyser les failles que dissémineraient son maître dans son jeu d'escrime. Consciente que ses assauts étaient vains, elle remarqua certains points faibles du mercenaire. Le plus gros d'entre eux s'appliquait à ses protections, il combattait pied nu et le sol de leur aire de combat était mal poli par endroit et il suffisait de le pousser à s'y rendre pour espérer qu'une écharde vienne bouleverser ses réflexes. En effet, et comme l'espérait la jeune femme, il se blessa au pied droit, ce dernier étant moins réactif quand il s'agissait de prendre appui dessus. Ainsi, si la jeune femme tentait un coup d'estoc sur son flanc gauche, le mercenaire serait amené à pivoter sur son pied droit et par conséquent créé une pression supplémentaire sur sa blessure qui mettrait en exergue ses sens et atténuerait ses réflexes.

Reprenant son souffle sous les airs rieurs du vieux loup, elle le regardait avec un air enjoué et se demandait comment il avait pu se laisser berner, aussi hardi et expérimenté qu'il pouvait être. Cependant, faisant fi des mésaventures de son mentor, elle chargea par la droite son adversaire et feinta une attaque sur son flanc gauche. Comme prévu, un rictus de douleur se tordit sur son visage lorsqu'il pivota en appui sur son pied droit pour contrer l'attaque qui venait sur sa gauche. Myrcella fit glisser sa lame sur le bois érodé de l'arme en bambou et égratigna son flanc droit, avant d'être percutée par le katana qui l'envoya au tapis d'un coup sec sur sa gauche. L'abdomen endolori, l'actrice retint ses larmes et put admirer la très légère entaille dont elle était l'auteure : l'épreuve était de toucher le vieux loup et elle avait par conséquent réussit à faire fi des apparences pour venir à bout de sa solide défense. Néanmoins, s'il eut s'agit d'un véritable combat, la jeune femme ne s'en saurait pas sorti indemne et elle devait prendre conscience qu'un duel n'était pas qu'une question d'esquive, d'habileté ou d'adresse prise dans leur individualité, mais la réunion de toutes ces qualités.


« Je suis vraiment une piètre guerrière... Argh ! Vous n'y avez pas été de main morte, maître. Mais continuons, je veux en apprendre encore davantage ! Je ne veux plus que les gens meurent par mon incompétence. »

Souriant douloureusement à l'égard de son mentor, stupéfait par l’énième prouesse de sa jeune élève, elle se releva malgré l'hématome qui se dessinait sur une large partie de son abdomen. Heureusement pour elle, la collection été des grandes maisons de couture venaient de prendre fin et elle n'aurait pas à exhiber ses parties ainsi endolories avant l'année prochaine et, d'ici là, ses blessures auront eu le temps d'être pansées.
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 21 Fév - 22:04
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Esquive à gauche. Esquive à droite et... Aïe. Comment cela avait-il put arriver ? Le Lion Blanc s'était fait avoir comme un débutant, croyant maîtriser la situation plus qu'il ne la maîtrisait réellement. Il avait sous-estimé son adversaire, qui avait pu jouer avec lui sans même qu'il s'en rende compte. Myrcella l'avait déplacé jusqu'à une partie du sol mal entretenue, qui avait fini par le blesser légèrement au pied. Peut-être que c'était mal d'être un guerrier de temps en temps, il surjouait. Il n'avait pas pris de chaussures, alors que la demoiselle en portait évidemment. C'était même lui qui les lui avait fournis... Et maintenant, Jecht avait une belle épine dans le pied ! Au sens propre, évidemment.

Il ne s'agissait de rien qu'il ne pouvait soigner en revanche. Il s'appliqua aussitôt à la tâche et l'écharde ressortit d'elle-même, ne laissant pas une seule goutte de sang. Mais la diversion était faite : l'esquive vint trop tard et la lame ennemie toucha son flanc. Il pourrait en rire plus tard, mais dans l'immédiat, il ne savait pas trop comment réagir. Il avait perdu le défi, indéniablement, parce qu'il avait sous-estimé les capacités de son adversaire, qui n'en était bien évidemment pas à son premier combat, bien que ce soit le premier avec une arme létale en main.

Bien joué... Tu t'adaptes vite. Pour être honnête, je ne pensais pas que tu en serais capable, ah ah.

Mais puisqu'il l'avait sous-estimée, il était temps de montrer à l'actrice qu'il ne se sur-estimait pas. Du plat de son arme, il donna un puissant coup à l'adversaire qui l'avait battu, l'envoyant valser. Jecht ne savait toujours pas si la faille qu'avait exploité son apprentie était son orgueil ou le terrain, ou peut-être les deux, mais il était surpris. Néanmoins, elle n'avait pas réagi suffisament vite pour esquiver le dernier coup. Pour le prochain exercice, elle n'aurait pas besoin de lui, mais il lui donna toutefois ses consignes et conseils.

Bien. Assimile tout ce que tu viens d'apprendre. Il y a des poteaux plantés dans le sol dans la cour. Prend une épée en bois pour les frapper. Sois toujours en garde. Je pars entraîner des louveteaux, mais tu as suffisament progresser aujourd'hui. Nous continuerons demain. Et après-demain. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que tu ais atteint ton objectif. Si tu as des questions, trouve-moi. En attendant, à plus !
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MessageSujet: Re: Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki]   Quand la subtile fébrilité rencontre la force brute [ Privé Jecht Hatsuyuki] EmptyDim 21 Fév - 22:07






Fière et animée par cette soif d'apprendre, Myrcella buvait chacune des paroles prononcées par son maître d'arme. Il était grand et fort, ses blessures s'étaient déjà refermées grâce à une impressionnante capacité de régénération, tandis que le coup qu'elle avait pris de plein fouet la lancinait inexorablement. Ramassant l'épée qu'elle avait lâché des mains suite à sa valse aérienne, elle se sentit tout d'un coup plus forte et moins pataude dans sa façon de tenir la lame, comme si ses quelques heures d'entraînement n'avaient pas été finalement vaines.

S’éclipsant pour rejoindre des jeunes recrues de la guilde, il convia la jeune femme à parfaire ses acquis sur des poteaux de bois. Elle s'exécuta tout le reste de la journée, s'épuisant l'échine et les articulations, en sueur et ivre de sommeil. Le temps passait si vite, mais cette journée n'avait pas été perdue, elle avait tellement appris en sa compagnie. S'attribuant une pause plus que méritée, Myrcella se surprit à penser ce qu'il serait advenu ce jour-là si elle avait été aussi forte qu'à présent, hélas le passé ne saurait être inversé et elle préféra s'assoupir dans une lasse fatigue plutôt que de se remuer les tripes avec d'obscènes pensées nostalgiques.

Ses mains étaient toutes endolories, comme le reste de son corps, mais c'est ce qui frappa le plus le vieux loup qui, de retour, aperçut sa jeune protégée allongée par terre, épuisée par cet intensif entraînement. Il n'aimait pas voir les mains d'une femme dans un tel état, pour lui elle n'avait pas à se battre et il se faisait fervent défenseur de leur cause, mais il ne se montrait pas pour autant misogyne, c'était simplement une blessure béante qui se rouvrait à chaque fois qu'il ne se montrait pas capable d'être à la hauteur. Raccompagnant Myrcella dans sa chambre, il lui offrit sa couche et la laissa dormir toute la nuit, préférant l'incommodité de son canapé par souci de politesse, mais aussi parce qu'elle avait besoin plus que quiconque d'une bonne nuit de sommeil après la journée qu'elle venait de passer.

À son réveil, les journées se suivirent et elle continua d'apprendre de nombreuses choses, jusqu'à ce que le jour fatidique des « au revoir » sonna son glas. Elle n'était venue que pour une semaine et elle était enfin arrivée à son terme. Déchirant départ, elle aurait apprécié passer quelques jours supplémentaires ici pour parfaire sa maîtrise de l'escrime, mais le vieux loup avait perdu bien assez de temps et la jeune femme était déjà appelé sur une nouvelle mission. Myrcella espérait simplement qu'elle reverrait un jour cet homme qui lui avait appris à ne pas mourir.

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