Bury them deep... [Jack]

Sujet: Bury them deep... [Jack]

Lun 10 Mar - 20:47

Aux abords de Tolbac se trouvait un petit cimetière, un petit cimetière habité par un revenant. Un dénommé John Perrington, également connu sous le nom de Fossoyeur. Tel un corbeau, l'étrange individu se tenait là, installé sur une pierre tombale robuste. Silencieux, il écoutait ses compagnons d'infortune et riait d'eux. Lui était encore vivant, arraché à la froideur de la prison par une force qu'il ne comprenait plus tout à fait, et c'était donc avec une obscure forme de moquerie qu'il s'adressait aux défunts, se vantant de pouvoir respirer alors qu'eux se faisaient dévorer par les vers.

Pour quelle raison sa carcasse décharnée s'était-elle retrouvée en ce sinistre lieu ? Il l'avait pour ainsi dire oublié. Cela n'avait sans doute que très peu d'importance. Il s'agissait probablement d'une lubie d'aliéné, rien de plus. John prit subitement conscience de sa folie, ce qu'il avait tendance à occulter parfois. Mais cet état de fait ne provoquait pas la moindre forme de tristesse chez le mercenaire, bien au contraire.

Lui-même savait que sa plus précieuse alliée était cette force démoniaque qui lui avait permis d'accomplir sa vengeance. On l'avait relâché sur le monde, ignorant le danger qu'il représentait pour ses pairs, et c'était avec une satisfaction certaine que le monstre avait accepté le contrat. Pauvres idiots qu'ils étaient, ces misérables humains au crâne vide, obnubilés par des désirs qu'eux-même ne pouvaient interpréter. A cette pensée, le rire macabre du Fossoyeur vint à nouveau briser le calme des lieux. La lune était belle, ce soir, mais John ne ressentait pas encore l'appel de Morphée.

Refermant les plis de son épais manteau parsemé de déchirures et de terre, il entreprit de décrocher le lien qui retenait Odeur de Mort dans son dos, et déposa les Larmes du Fils à côté de lui. Son œil injecté de sang se fixa sur le lacryma d'ombre que portait en son sein la curieuse lanterne, et il se déconnecta temporairement de la réalité, en proie à une absence. Caressant doucement le plat de la lame empoisonnée qu'il tenait fermement, il laissa l'ombre malveillante de son arme fétiche emplir son esprit, se perdant dans les méandres sinueux de ses pensées désordonnées.

Subitement, une lame mentale sembla perforer son cerveau malade, et il écarquilla les yeux d'un coup. Lâchant sa faux, le Fossoyeur fou quitta son perchoir d'un bond maladroit en poussant un hurlement démoniaque. Se prenant le crâne à deux mains, il tenta vainement de chasser la terrible image qui venait de s'insinuer dans son esprit. Il s'agissait là d'une crise, chose fréquente ces temps-ci. Le souvenir déformé d'un faciès infantile était venu se superposer à sa vision, et cette vision fantomatique avait provoqué chez lui une réaction aussi imprévisible que violente.

Toujours en proie à la détresse absolue, le Fossoyeur se laissa tomber à genoux dans un tintement de métal, oubliant par la même occasion tout ce qui se trouvait autour de lui. Sa tête lui tournait, et il avait l'impression que les tombes se moquaient de lui. De sa voix étranglée, il cracha au visage de ses adversaires invisibles avec toute la haine dont il pouvait faire preuve. Trop de pression pour son esprit, l'homme tomba sur le dos en convulsant, abaissant son chapeau rapiécé sur ses yeux dans une vaine tentative de se cacher du monde.

"Laissez-la ! Laissez-la ! L'enfant est à moi ! Ne t'inquiète pas mon coeur, papa va venir te chercher. Papa est là, il est là pour toi. Il est temps d'aller au lit, la berceuse de papa ! LA FERME !"

Un dernier cri, et le monstre s'apaisa aussi brusquement qu'il s'était énervé. Haletant, épuisé par ce combat qu'il menait contre lui-même, il se redressa machinalement. Le regard vide, les bras ballants, le fossoyeur assis sur la terre grasse du domaine des morts pouffa, et demeura ainsi sans rien dire pendant un moment. Quelqu'un d'autre venait de pénétrer dans le cimetière et, qui que ce soit cet individu, ce n'était pas son jour de chance.

Eclat de rire, silence...

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Mar 11 Mar - 0:33

J'vous raconterais bien comment j'me suis r'trouvé dans c'te coin paumé qu'est Tolbac, mais j'ai pas envie. Et j'vous emmerde. D'ailleurs, c'le second point l'plus important, j'vous emmerde. Pourquoi ? Car ma boutanche est vide et qu'ça fait une bonne trentaine d'minutes qu'on m'a foutu à la porte du dernier rade d'ouvert.

-VILLE DE MERDE ! BANDE DE BRANLEURS INCAPABLES DE GARDER UN BAR OUVERT TOUTE LA NUIT !

Voilà, comme ça c'est dit. Ville de merde. J'serais bien aller me pieuter, mais les bagnos et autres bordels sont d'jà fermés et j'compte pas aller payer deux cent jewels pour pioncer dans une piaule sans hôtesse montante. En plus, ils doivent d'jà être fermés. Ville de merde. Alors j'porte Tommy, qui pionce d'puis un p'tit moment, à travers les rues de ce patelin paumé.

De rues en avenues en chemins, j'crois qu'j'm'suis bien tapé l'tour d'la zone civile au moins quelques fois, j'vous aurais bien donné un chiffre, ou plutôt un nombre, mais j'ai pas envie et si vous êtes pas content, j'vous l'répete, j'vous emmerde. N'empêche qu'j'm'poserais bien pour m'en griller une ou deux, 'fin plutôt tout l'paquet. Alors, j'me met à la recherche d'un coin tranquille. Une minute de marche, deux minutes,... Cinq minutes.... Rien d'bien sympa, bon tant pis j'vais m'poser à droite. Un cimetière ? Mwarf, après tout pourquoi pas, allez j'm'y rentre.

L'moins qu'on puisse dire c'qu'c'est lugubre comme coin. Bon en même temps, j'devais m'douter en rentrant dans un cimetière qu'c'serait pas un peep-show mais quand même, c'est assez glauque, j'devrais p'têt m'casser d'ici, j'tourne la tête, j'vois la distance qu'j'ai parcourue depuis l'entrée de c't'endroit et j'calcule que c'serait con d'me retaper tout ce chemin pour aller m'poser trois rues plus loin. Remarque, ce serait aussi con d'continuer d'm'avancer dans c'coin, alors j'me pose contre un truc en pierre et dépose Tommy à côté.

J'me sors mon paquet, tapote sur le fond afin d'en sortir une sèche, la cale entre mes lèvres, chope mon briquet d'une main et mets l'autre devant afin d'protéger la flamme. La protéger d'quoi ? J'en sais fichtre rien, y'a même pas d'vent, mais j'la protège quand même. Les habitudes, les habitudes. Et j'vais pas vous décrire le rester d'la procédure à suivre pour s'fumer une clope, car à moins qu'vous ayez moins d'quatre ans, vous en avez sûrement d'jà fumé une. Remarque, si à quatre piges tu sais lire, c'qu't'es un champion et un champion sait comment s'en griller une.

Après l'expulsion, à l'aide d'une pichenette, du cinquième mégot, ou p'têt du septième, j'vois un gusse qui s'approche d'moi. Un gusse vilain. Très vilain. Oui, j'trouve que ça suffit pour l'décrire, il est hideux et vu qu'j'suis dans mon quart d'heure sympa du mois, j'vais pas vous expliquer le pourquoi du comment qu'il est moche l'gars, car après vous vous l'représenteriez et croyez moi, vous le regretteriez. J'suis sympa quand même, pas vrai Tommy ? Ah, putain, c'vrai qu'il dort. Alors j'mire l'gars, tire une latte, fais un rond d'fumée, enfin j'tente d'en faire un et ressors mon paquet.

-Qu'est c'qu'y a l'affreux ? T'en veux une ?

J'tapote sur l'fond du carton, en fait sortir une clope et lui tends l'tout. Bien sur, vous d'vez commencer à m'connaître et vous doutez qu'j'fais pas ça par pur altruisme ou autre connerie d'bobo à la con. Non, c'qui m'pousse à l'faire, c'qu'au vu d'sa gueule et au vu d'l'heure, il doit avoir à boire.

-Tiens, vas-y, prends en une.

Il regarde le paquet et moi j'fatigue avec l'bras tendu.

Dernière édition par Jack Rascin le Sam 5 Juil - 18:06, édité 1 fois

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Mar 11 Mar - 1:15

La créature des tréfonds s'était redressée. La tête penchée sur la gauche, John observait le perturbateur d'un regard dénué de toute émotion. Un sourire atrocement fixe et forcé fissurait son visage monstrueux en deux, le visiteur ne semblait pas l'avoir remarqué. Considérant qu'il est impoli de laisser des invités seuls, même lorsque ces derniers sont indésirables, le Fossoyeur décida d'effectuer un premier pas en direction de sa proie du soir.

Ayant délaissé toute forme de raison, le fossoyeur s'abaissa avec une lenteur mesurée pour récupérer son armement. D'un geste expert et excessivement rapide, il attacha la lanterne à sa taille par l'intermédiaire de la chaîne fixée à son extrémité, et maintint la lame dans sa main. Se saisissant d'Odeur de Mort sans lâcher du regard sa cible, il fit effectuer une rotation complète à cette dernière et fit passer sa langue grise sur ses lèvres sèches à la manière d'un prédateur affamé.

Sa soif de sang s'était immiscée en lui en même temps que la crise avait fait son apparition, et les voix multiples qui le harcelaient lui intimaient qu'il était temps de se mettre en chasse. Rythmant sa marche de son dodelinement si caractéristique, le Fossoyeur Enchaîné s'approcha lentement, inexorablement. Son cœur battait la chamade, à tel point que ses tempes tambourinaient violemment contre son chapeau déchiqueté.

Le visiteur était un homme, et un combattant de surcroît. Cela, John le devinait à sa posture et au regard désagréable qu'il jeta au Fossoyeur, un cas intéressant. La créature assoupie à ses pieds devait sans aucun doute lui servir de familier. Ne relevant absolument pas la première prise de parole du mort en sursis qui se tenait devant lui, John serra plus fermement la poignée d'Odeur de Mort, fixant l'inconnu de ses yeux exorbités et luisants. Son macabre rictus se déforma légèrement lorsque son interlocuteur lui tendit ce qui semblait être un paquet de cigarette. Feignant l'incompréhension, le monstre se contenta de sourire de plus belle, penchant de nouveau sa tête sur le côté.

L'espace d'une seconde, le mercenaire impitoyable accorda un regard à l'objet cartonné que lui offrait sa victime. Puis, avec l'automatisme d'un corbeau, il planta de nouveau ses iris perçants dans ceux de son vis-à-vis. Une fois encore, sa langue humecta ses lèvres. Il avait faim, faim de violence et de sang frais. Il était très rare que John cède ainsi à ses crises, mais lorsque cela arrivait, le simple fait de susciter la peur dans le cœur de ses pairs ne lui suffisait plus. Situé à au moins quatre mètres de son opposant, le faucheur ne semblait probablement pas représenter une menace à cette distance...

Sans crier gare, John déploya les Larmes du Fils, déroulant la chaîne qui entourait son bassin en un éclair. Fouettant l'air de son arme curieuse, il projeta la partie tranchante en direction de son adversaire. Fort heureusement, il ne le visait pas directement. Les cigarettes ainsi exposées furent toutes tranchées par le passage de l'arme, que John ramena à lui aussi vite qu'il l'avait propulsée. Soutenant toujours le regard pesant de l'inconnu, il lâcha un petit rire mauvais. Un silence léger s'installa, et John prit la parole en murmurant.

"Sais-tu ce que sa mère lui a dit avant de s'en aller ?"

Faisant tournoyer Odeur de Mort autour de lui d'une main, il décida de clore cette anecdote que son ennemi ne pouvait comprendre, élevant le ton d'un cran cette fois-ci.

"Rien. Elle n'a rien pu lui dire. Sa gorge était tranchée, elle n'a rien pu lui dire."

Son rire macabre se fit insistant, et il leva les yeux au ciel, fier de cette boutade incompréhensible pour le commun des mortels.

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Mar 11 Mar - 21:01

Et là, j'vois l'paquet s'faire couper en deux. Bon, il en restait plus que deux ou trois dedans, donc en soi c'pas si grave, mais quand même ! Et vas y qu'il s'met à m'causer en plus l'autre gland, enfin j'crois car j'vois ses lèvres bouger mais j'loche que dalle. Ses lèvres se figent puis il commence à rire. Mais c'qu'il a les lèvres gercés, p'tain c'qu'c'est vilain, en même temps si elles étaient pulpeuses et en bon état ça ferait tache, non ? Réponds pas, c'est de la rhétorique, connard. Mais si tu sais, les questions qu'on pose sans en attendre d'réponses . Oui, c'est totalement con d'poser une question si on y veut pas la réponse, c'est comme si tu commandais une bière et que tu la laissais sur le comptoir sans en boire une gorgée.

N'importe comment, ça m'fait chier c't'histoire de découpage d'paquet, mais s'il a d'quoi s'rincer la gueule, j'ferais avec, sinon j'le pinnage. Oui, j'le pinnage, du verbe pinnager : entreprendre une action de pinnage. Si tu sais pas c'qu'c'est que le pinnage, reste dans ta grotte et continue d'peindre tes murs avec d'la merde séchée, j'suis sur qu'dans l'futur ça les fera marrer.

-Ah, tu fumes pas c'est ça ?

Pas d'réponse.

-Mais rassure moi et dis moi qu'tu bois !

Toujours pas d'réponse et j'viens d'm'apercevoir qu'il a un truc qui m'a l'air d'faire mal dans la main. Bon, j'pense qu'vu comme c'est parti, il m'passera même pas une lichette. Doucement, j'bouge ma main jusqu'à mon épaule afin d'chopper ma Holy chérie, j'ferme ma main sur c'qui devrait être sa poignée. Rien. Du vent. D'l'air. Bref, tout c'que tu veux mais pas d'Holly. Pourtant, elle devrait être sur mon dos. Mais si l'aut'gusse capte ça, j'vais passer pour un couillon et j'suis pas un couillon, alors j'fais mine d'm'étirer, j'lui lâche même un p'tit bâillement histoire d'parfaire l'tout. C'est bon, il a cru au truc et j'peux voir dans son regard qu'il est aussi paumé que mon bâton d'amour.

Faut qu'j'réfléchisse, où est-ce qu'j'l'ai foutue bordel ? M'faut une clope pour faire entrer la caboche en ébullition, heureusement qu'j'avais pris un second paquet. J'ouvre l'paquet, m'sort une cibiche et commence à m'la fumer sous l'regard du gars glauque qui m'a l'air d'plus rien comprendre, il est sur ses gardes, prêt à bondir, mais on peut lire dans ses yeux qui s'attendait à toutes les réactions possibles sauf à la mienne. Et ça, c'est l'truc qui fout les gens en mode tigrourson devant une ficelle. Vous avez rien pigé ? Bon, si vous savez pas d'quoi j'parle, prenez un chat, agitez lui une ficelle devant l'museau, vous voyez le moment entre quand il voit la ficelle et quand il attaque, c'moment où il a l'air perdu et où il sait plus quoi faire, bah chez les tigroursons c'moment peut durer très, très longtemps. Maintenant, vous devriez avoir compris, si c'est pas l'cas, c'pas qu't'es gland, non c'est que t'es un putain de chêne et si ça t'plait c'qu'j'raconte, j't'emmerde. Excusez-moi, j'oubliais la politesse, j'vous emmerde.

Alors qu'j'tapote sur le bout d'ma clope afin d'faire tomber la cendre sur les cendres de ces prédécesseresses, c'qui fait un beau tas d'cendre, j'refais ma soirée : pinte, pinte, shot, pinte, shots, partie d'fléchettes, pose Holly contre mon tabouret, pinte, pinte, rhum, partie d'fléchettes, pinte, boutanche, expulsion du rade, déambulation dans les rues, arrivée ici, découpage de paquet d'clope, maintenant. Ça fait beaucoup d'pintes quand même, mwarf, au moins j'sais pourquoi t'à l'heure j'pissais mousseux. Attends.... Shots n°2 puis la partie d'fléchettes.... Oh, putain, j'l'ai oublié dans l'troquet d'l'autre enculé qui ferme qu'à trois heures.

-CONNARD DE TAVERNIER

Oups, j'l'ai dit à haute voix. Inutile d'préciser que si tu gueules, le tigourson reprend ses esprits, en ça, l'autre affreux est pas si différent d'eux. J'le vois qui lève son bras et aussi son arme. Et j'sens qu'j'suis dans la mouise là. Plus qu'une solution. Position d'auto-défense de la victime numéro une.

-POUCE ! Attends, t'vas quand même pas attaquer et tuer un homme au sol désarmé ? Tu m'as l'air d'vouloir du combat, j'me trompe ? C'est bien c'qu'j'pensais. Deux minutes l'temps de me lever.

Là, son bras s'arrête, j'sais pas si c'est qu'ça l'a encore fait bugué ou qu'j'lui fais trop pitié pour continuer et j'm'en tamponne. C'qui compte c'est qu'il est à l'arrêt, j'pose mes deux mains sur le sol pour m'lever, tout en chopant une poignée d'cendres d'la main droite, puis j'm'redresse. Putain ça tangue. Et vas y que ça redémarre, le bras s'relève et son regard me braque. Position seconde d'auto-défense de la victime.

-Laissez moi faire mes adieux à mon moucon au moins. S'il vous plaît, après j'vous promet qu'vous aurez un vrai bain d'sang.

C'coup-ci le bras ralentit juste. Technique du lâche : Lancée de cendres dans les yeux. J'sais pas si ça fonctionne ou pas, tout ce que j'sais, c'est qu'il a son bras devant les yeux. Je colle un shoot au cul d'Tommy et m'met à courir.

-Bouge ton cul si tu veux pas finir en kébab. BOUGE !

Oui, j'sais, qu'normalement, le kébab c'est à base d'agneau, mais sérieusement, vous faites vraiment confiance au vendeur d'kébab sur l'origine d'la viande ?

Dernière édition par Jack Rascin le Sam 5 Juil - 18:13, édité 1 fois

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Mer 12 Mar - 20:32

Le rythme cardiaque du faucheur accélérait, mais sa déception fut de taille. Son supposé adversaire ne sembla prendre l'agression très sérieusement, et ignora tout bonnement la destruction de ses effets personnels. Encore mieux, il extirpa de ses vêtements un second paquet en bien meilleur état que le précédent. Aussi étrange que cela puisse paraître, le faucheur trouva cela superbement amusant. Il avait l'impression que l'individu sévèrement alcoolisé qui se trouvait devant lui était peu émotif, ce qui lui arracha un nouveau ricanement saugrenu. Cependant, il ne prit pas la peine de répondre aux questions posées par son interlocuteur.

Peu émotif donc, cette information avait son importance lorsque le Fossoyeur Enchaîné se livrait à ses petites passions malsaines. Au même titre que broyer un rocher était plus impressionnant que d'écraser un biscuit, s'amuser avec l'homme aux cheveux enflammés s'avérait très excitant. Nouvel éclat de voix, et le monstre encapuchonné fit rouler son crâne sur ses épaules. L'adrénaline se diffusa dans le corps du faucheur quand ce dernier aperçut l'ennemi qui portait une main dans son dos, probablement pour dégainer une arme et ainsi annoncer le début des hostilités. La langue grise de la créature cauchemardesque passa sur ses lèvres usées et gercées, et ses pupilles glaciales semblèrent rétrécir à vue d’œil.

Seconde déception, l'inconnu avait tout l'air de ne pas retrouver l'hypothétique moyen de défense. Hurlant qu'il s'agissait de la faute d'un certain tavernier, il provoqua par la même occasion un réflexe défensif chez la bête des cimetières. John redressa sa faux devant lui en guise de protection, mais se rendit bien vite compte que cette mesure allait s'avérer inutile. Adoptant une posture qui décrivait sa détresse, l'opposant expliqua qu'attaquer un homme désarmé était injuste, ce que le faucheur lui concédait volontiers. Il ajouta à cela qu'il souhaitait faire ses adieux à sa bête de compagnie, et à ses mots John ralentit encore davantage son mouvement. Le défaitisme de cette personne déplaisait et ennuyait profondément la créature, qui envisagea de le décapiter sur le champ pour mettre un terme à ce petit jeu.

"Tu n'es pas très amusant, petit être."

Affichant clairement que la situation actuelle ne lui convenait plus, le fossoyeur laissa même son sourire éternel disparaître pour se déformer en une grimace répugnante mêlant dégoût et agacement. Ce qui ne suscitait pas de joie chez lui ne méritait pas d'exister, selon lui, aussi il entreprit de procéder à l’exécution de cette larve inutile. Levant lentement Odeur de Mort au dessus de sa tête, il se désintéressa de sa proie à tel point qu'il ne put prévoir les mouvements de ce dernier. Ses yeux le picotèrent subitement, et le bras dont la main tenait l'imposante faux se positionna naturellement devant son visage pour le protéger de cette douleur imprévisible. Cette procédure fut ineffective, l'attaque l'ayant déjà touché, en revanche les réflexes du faucheur demeuraient relativement impressionnants. D'une voix aigue trahissant son excitation, il lança à son adversaire :

"Oh ! Tu joues finalement ?"

Privé de sa faculté de vision, il ferma les yeux et projeta sa lanterne à l'aveugle. La chaîne se déroula dans un cliquetis métallique et John estima la distance qu'elle avait parcouru à l'oreille. Une poignée de secondes s'écoulèrent avant qu'il n'affirme son emprise sur le lien unissant lame et lacryma, afin d'attraper sa proie et ainsi de la paralyser. La résistance qu'il rencontra lui laissa comprendre que son idée avait fonctionné, et que le piège s'était refermé sur sa victime. Ou tout du moins, sur quelque chose de passablement malléable. Poussant un rire dément, le fossoyeur toujours privé de ses yeux tira à lui ce qu'il avait agrippé, avant de balancer Odeur de Mort dans un coup horizontal.

"JE TE TIENS, TU ME TIENS, PAR LA BARBICHAINE ! LE PREMIER DE NOUS DEUX QUI MOURRA AURA UNE TAPETTE !"

Nouveau rire, nouveau pas dans les ténèbres et l'absolue folie.

Dernière édition par John Perrington le Jeu 10 Avr - 1:32, édité 1 fois

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Jeu 13 Mar - 0:01

Vous avez déjà couru en étant aussi imbibé qu'un baba au rhum ? Attention, j'vous parle pas du baba d'chez Joe l'escroc avec une misérable lichette d'rhum, non, j'vous cause de la version du vieux marin glauque qui sent l'jaune et la brandade, celle où l'gateau, il marine dans la gnôle. Si vous l'avez déjà fait, vous savez que c'est la galère, sinon va t'acheter un teille d'c'que tu veux qu'est inflammable, descends la et vas faire un p'tit marathon. Tout cela pour dire que: ça tangue et tenir sur ses deux jambes c'la galère. Heureusement qu'l'autre psyco' mire que dalle, si c'tait pas l'cas, on serait dans la merde jusqu'à la moustache. Oui, j'sais qu'j'ai pas d'moustache et que Tommy non plus, mais c'est pour l'image, car j'sais qu't'es un peu demeuré et qu'si on te parle pas avec des mots simples, t'as du mal. Et puis, si t'es pas content, t'sais c'que j'vais t'dire, non ?

Donc, comme tu peux t'en douter, la marche est dure, pour moi en tout cas, pour Tom' ça a l'air d'aller... Putain c'que j'aimerais pouvoir m'déplacer à quatre pattes, j'suis sûr que c'est tellement plus simple qu'à deux. J'tenterais bien l’expérience, mais j'pense pas que c'soit le moment pour, alors j'marchir, l'mélange entre marcher ou courir.

BLOUMP.

J'capte rien, mon épaule part vers l'avant, puis elle repart vers l'arrière en traînant mon corps par la même occas'. Et la douleur arrive, comme si j'm'étais pris une béquille, mais dans l’omoplate, oui j'vous ai dit l'épaule y'a deux secondes, mais c'était pour simplifier, j'm'en voudrais d't'embrouiller, t'as pas besoin d'ça. Alors qu'j'me fais traîner, mon cerveau décide de commencer à faire son job, j'voudrais pas dire mais il était temps et j'commence à faire des rapprochements, mec glauque, faux et autres ustensiles, envie d'meurtre,.... Dès qu'j'ai capté le truc, mes bras s'mettent en mode protection en croix, sûrement l'instinct d'survie, mes yeux s'ferment et le reste d'mon corps s'met dans la position ultime de défense, le fœtus. Naturellement, dans ce cas d'figure j'fais ce que tout homme digne, viril et fier comme moi ferait, j'gueule.

-TOMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMYYYYYYYYYYYYYYYYY ! Bouge ton cul ! Fais c'que tu veux mais sauve moi ! Sinon, j't'transforme en boulettes de kefta !

J'rouvre les yeux, j'vois un truc qui me tombe dessus, ils s'referment aussi sec.

BIM !

J'sens un truc qui me percute et qui balance encore plus vite dans la même direction. Puis j'rentre dans quelque chose d'pas bien solide, qui m'passe par dessus et une poignée d'secondes après, j'm'arrête. Quand j'm'relève j'vois l'mec glauque à terre, la tête et la faux plantés dans l'sol et juste après la faux, y'a Tommy. J'ai l'tournis, j'fais un pas, puis un autre vers mon pote et j'vois l'autre taré qui tente d's'relever, j'fais signe à Tommy, l'signe du blocage, il sait c'qu'il a faire. Puis, ça sort sur l'dos du mec. J'pense pas avoir besoin d'vous expliquer c'qui sort, mais au cas où voici quelques indices, j'ai beaucoup bu, peu mangé et j'viens d'me faire secouer encore plus violemment que si j'étais dans un putain d'shaker. T'as capté ? Non ? Bon, j'vais faire simple, j'dégobille sur son dos.

Une fois qu'c'est sorti, c't'à dire cinq secondes plus tard, j'regarde l'état du pauvre mec, plein d'vomis sur le dos, les deux pieds attachés par d'la laine et j'vais m'planquer un peu plus loin derrière une pierre tombale. J'sais qu'il est encore en état d'se battre, va falloir trouver un truc et vite, en attendant, planqué derrière les pierres tombales, j'rampe vers la sortie du cimetière et Tommy m'suit.

Spoiler:

Dernière édition par Jack Rascin le Sam 5 Juil - 18:23, édité 1 fois

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Mar 18 Mar - 19:35

Le grattement horripilant s'apaisa doucement, et John fut à même d'ouvrir les yeux au prix d'un certain effort. Il ne souhaitait surtout pas manquer le moment où l'individu pris dans ses filets se ferait trancher en deux comme une misérable feuille morte. Les événements prirent cependant une tournure bien différente de tout ce qu'il pouvait espérer, à savoir qu'il se retrouva instantanément plaqué au sol par une force si imprévisible qu'il n'y opposa pas la moindre résistance.

Sans lâcher le moindre cri, il s'écroula tel une statue dans un fracas d'acier, et demeura ainsi quelques instants. Il s'agissait avant tout de comprendre le pourquoi de cette chute inopinée, avant de tenter de se relever. La créature du cimetière n'en eut néanmoins pas la possibilités, ses jambes étant verrouillées par un amas de laine, aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Impassible, le visage partiellement couvert de boue, le Fossoyeur ne savait comme interpréter cette situation. Il ignora par ailleurs que son dos était maculé d'une substance dégoûtante, qui se mariait parfaitement avec les relents de charogne qui émanaient naturellement de son être.

En forçant un peu, il parvint à déchirer les liens curieux qui retenaient ses mollets, et ce fut sans difficulté qu'il se redressa. Balayant les lieux d'un regard absent, il cherchait ses deux proies qui semblaient avoir trouvé un moyen de s'échapper. John s'en moquait bien, ce qui venait de se dérouler accaparant tout son intérêt, cependant il continuait d'enquêter mentalement sur les méthodes qu'avaient employés ses ennemis afin de se débiner. C'est alors qu'il remarqua un petit détail insignifiant, qui allait augmenter drastiquement la gravité de cette situation. Portant machinalement son index à son nez, il y découvrit un liquide chaud et son rythme cardiaque s'accéléra à nouveau.

Il s'agissait là de son propre sang. La proie était parvenu à blesser son prédateur par l'intermédiaire de son petit stratagème idiot dont John ignorait la nature. Le fait d'apercevoir cette tâche rouge qui dégoulinait lentement le long de son doigt le mit dans une colère noire, une rage sourde et aveugle qui ne tarda pas à exploser. Hurlant comme un forcené, il leva ses yeux exorbités en direction du ciel nocturne, criant ainsi pendant de longues secondes avant de s'apaiser aussi brusquement qu'il avait brisé le silence. De sa voix étranglée, il vociféra :

"Je vais te retrouver, je vais te retrouver, je vais te retrouver petit insecte. C'est mon travail, c'est mon travail et il doit être fait !"

Un silence pesant s'installa alors, un silence de mort au cours duquel le monstre tenta de deviner la position de son adversaire. Il poussa un nouveau cri, si bref et aigu qu'on eut crut qu'il allait s'égosiller. Il balança sa faux en avant à une vitesse fulgurante, brisant une pierre tombale sans difficulté, avant de ramener à lui son arme empoisonnée en un éclair. Un rire froid et machiavélique s'extirpa de sa gorge, et il administra à une autre sépulture le même traitement.

"Où es-tu moucheron ? Où es-tu moucheron ? Sors de là !"

Il continua son oeuvre de destruction, amoindrissant rapidement le nombre de cachettes disponibles et donc les chances de survie des deux victimes de son courroux.

Dernière édition par John Perrington le Jeu 10 Avr - 1:36, édité 1 fois

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Jeu 20 Mar - 20:21

Alors qu'on applique la célèbre stratégie du "Akouver", chapeau pointu et bottes de cuir m'a tout l'air d'avoir péter un câble. Ouaip, il s'amuse à dégommer les pierres tombales. Enfin, j'dis qu'il s'amuse, mais j'sais pas si ça l'éclate, c'est une expression, t'vois l'truc? Non, réponds pas, c'est encore d'la rhétorique. Alors qu'il démolit les pierres tombales comme si c'était le carrosse de son ex-femme, j'm'mets à imaginer c'qui s'passerait si ça m'tombait dessus. Il me transformerait sûrement en sashimis. En putain de sashimis! J'veux pas finir comme ça, faut qu'j'execute une avancée stratégique vers les lignes arrières et vite, j'veux pas mourir.

Alors que j'rampe de la façon la plus digne possible pour ma survie, tout en flippant comme un pucelle venant d'être vendu à un vieux bordel, j'm'prends un truc. Pas un truc qui fait mal, mais quand même assez solide pour reprendre mes esprits.

-Bordel, Tommy, arrête ça!
-T'es qui?
-Bah c'est moi?!?

J'm'reprends un coup d'tête bien laineux et j'pige que dalle.

-T'es qui?
-Jack

Ce coup-ci j'me prends un coup d'sabot, ce qui commence à bien m'tarabuster et quand on m'tarabuste, on m'trouve.

-BORDEL, QUI ES TU?
-J'suis Jack Rascin! Et si tu continues, j'vais te transformer en chorba!
-Et t'es quoi?
-J'suis le meilleur!
-Et lui c'est qui?
-Un putain d'chauve barge
-Qu'est-ce qu'tu vas lui faire au barge?
-J'vais tellement le tamponner qu'il va se prendre pour un putain d'colis recommandé!

Là, j'suis en mode "Toukassé", j'ai l'sang qui bout et j'ai l'poing qui m'démange. J'ai envie d'redonner du taff à la p'tite souris. L'pire, c'est qu'j'fais ça gratis, comme si j'faisais de l'humanitaire. Vu l'nombre d'mâchoire et d'ratiches qu'j'ai fait tomber elle aurait au moins pu m'refiler un pourliche. Connasse. Bref, j'mire Tommy et j'pense à un plan génial, comme d'habitude en somme.

-Tom', on fait la stratégie du "On lui défonce sa race, puis on va s'faire un p'tit déj'".
-D'ac'.
-Au fait...
-De rien.

Ah, oui, vous savez pas c'qu'est la célèbre stratégie du "On lui défonce sa race, puis on va s'faire un p'tit déj'", c'est un plan digne des plus grands stratèges mis au point par Jack Rascin, c'est un bête de plan. J'vais vous expliquer à vous autres, les limités, même si j'sais qu'vous allez pas tout capter, vous en faîtes, j'vous en veux pas. Tommy part sur le coté, l’ennemi vise Tommy, pendant qu'il le fait j'lui fais Ramasser Ses Dents, s'il est vraiment ennuyant j'lui fait même Prendre Ça et Ramasser Ses Dents, ensuite il va m'viser, quand il me vise Tommy lui colle des Blocages, puis j'lui fonce dessus et j'lui marave sa sale gueule alors que Tommy lui Charge les jambes. Les ignorants et les cons diront que c'est une attaque conjointe, mais vu qu'ils sont glands, on leur en veux pas, ils peuvent pas comprendre le génie stratégique caché derrière le OLDSPONSFUPD. Ah, j'allais zappé, des fois on rajoute un Sarcophage, histoire d'bien ficeler le paquet cadeau. Aujourd'hui, ce sera une fois.

La tactique s'met en marche, Tommy fonce vers la droite, les pierres tombales derrière lui s'font démolir une à une. J'attends. Le tout dans cette tactique, c'est le timing. Alors j'poireaute. Au bout d'une poignée d'secondes, j'les ai pas compté, j'attendais et j'peux pas tout faire à la fois, j'me relève et j'envoie la sauce. L'moins qu'on puisse dire, c'est que c'était de la grosse sauce.

-Ramasse Tes Dents, connard!

Inutile de dire que j'ai pas fait preuve d'esprit sportif ou d'une connerie du genre et qu'j'ai visé ses burnes, non?
J'ai même pas l'temps de voir si ça a marché qu'une pierre tombale s'fait avoiner à coté, mais j'm'en balance encore plus que si j'étais du quinze octobre et j'lui fonce dessus. J'vérifie même pas s'il a les Blocages et j'fonce, j'sais qu'Tommy fait le taff'. J'saute une pierre tombale, puis j'en esquive une autre avant d'prendre appui sur l'dernier caillou nous séparant afin d'm'propulser les deux poings en avant vers la ganache du chauve.

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Dim 6 Avr - 1:42

La bête hilare toujours lancée dans son improbable besogne de destruction n'aperçut pas immédiatement les deux autres protagonistes qui se lançaient dans une stratégie nouvelle. L'animal se lançait dans une course folle, participant également au chaos qui régnait désormais dans ce lieu sacré en réduisant les tombes en miettes. L'humain quant à lui avait disparu du champ de vision du fossoyeur, ce qui lui déplaisait fortement.

La petite créature couverte de fourrure arriva bien vite à portée de faux, et John n'y discerna qu'une menace mineure, ignorant que cette dernière était à l'origine d'une technique de paralysie hautement efficace. De la laine fut projetée en sa direction, et le regard du faucheur s'orienta subitement vers l'assaut qu'on lui portait. Souriant de plus belle, il dressa son arme meurtrière au dessus de sa tête pour déchirer le projectile moelleux d'un coup ample et terriblement rapide. Ramenant son arme dans sa main en tirant sur la chaîne, il envisagea d'administrer un assaut fatal pour mettre un terme à l'existence de ce contretemps.

Malheureusement, l'humain avait refait surface plus en forme que jamais, et John se trouvait donc passablement désarmé lorsque deux poings entrèrent en contact avec sa joue. Projeté sur le côté, il écarquilla les yeux, habité par une colère absolue, sourde et bestiale. Il ricana un instant et poussa un rugissement guttural en dressant Odeur de Mort, mais fut aussitôt interrompu par une boule de laine qui le frappa au niveau des omoplates. S'en suivit de nouveaux coups du mercenaire, qu'il reçut sans se défendre d'une quelconque manière.

La haine s'accumulait en lui, mais il ne résista pas. Tel une poupée de chiffon malmenée, le fossoyeur s'écroula lourdement dans un bruissement métallique. Face contre terre, il demeura ainsi immobile une poignée de secondes, ramenant ainsi un silence total au beau milieu du charnier désolé. Non, il n'était toujours pas vaincu. Pire, sa joie malsaine s'amplifiait lorsqu'elle était mêlée à la rage. Nouvel éclat de rire étouffé, et son visage glabre fut de nouveau visible sous son chapeau. Ne prenant pas appui sur ses mains, il se mit à genoux en effectuant un geste étrange, et se releva en chancelant, son faciès ensanglanté toujours figé en un éternel sourire. La façon dont il avait effectué ce mouvement était dérangeante dans la mesure où elle semblait parfaitement inhumaine, aussi curieux que cela puisse paraître. Ignorant la douleur, il leva lentement sa main gauche et adressa un signe à son ennemi, comme pour le saluer.

Au loin, il aperçut une tombe. Cet insignifiant détail lui remémora la violente crise d'angoisse dont il avait été victime quelques instants plus tôt, et John sentit subitement une main glaciale le prendre à la gorge, lui coupant le souffle en le forçant à déglutir bruyamment. Ses yeux exorbités allèrent lentement de la sépulture détruite jusqu'à son adversaire. Pris d'un spasme, il se raidit brusquement et brandit sa faux pour pointer le rouquin, lui intimant très clairement qu'il ne s'agissait plus d'un jeu, au cas où la situation n'avait pas été clairement explicitée.

Toujours aussi imprévisible, le monstre décida de prendre le familier du mercenaire pour cible. Sans esquisser le moindre mouvement, il se laissa tomber en avant et se redressa d'un coup, virant sur sa droite pour se jeter sur le moucon à une allure folle afin de lui administrer un coup de pied sauté. L'idée était terriblement simple et efficace, il s'agissait tout simple d'agresser la bête pour écarter la menace potentielle qu'elle représentait tout en forçant la proie à se rapprocher, la stupidité de l'humain le poussant à ce genre de sauvetage idiot. Il devenait donc aisé de lancer une attaque à la faux pour ouvrir une blessure superficielle, blessure dans laquelle s'infiltrerait le fameux poison du fossoyeur.

Enfin, il pourrait entrevoir le bonheur absolu en laissant son ennemi exposer ses peurs les plus secrètes, ce qui promettait d'être un spectacle pour le moins intéressant et ô combien délectable. Malheureusement pour John, son déséquilibre mental empirait à mesure qu'il laissait sa colère et sa volonté meurtrière prendre le pas sur la stratégie.

Désormais lancé dans sa danse macabre, il bondit pour frapper le familier de son ennemi, riant à s'en arracher les cordes vocales une fois encore. Sa faux fermement empoignée en main droite, il laissait les chaînes former autour de lui un large voile métallique. Tirer brusquement sur cet enchevêtrement d'acier libérerait un véritable tourbillon d'acier empoisonné, un assaut de zone brutal à la portée dangereusement haute.

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Jeu 3 Juil - 16:34

-TOUCHDOWN ! Et c'est le but!
-Oh oui c'est beau, n'est-ce pas Jean Michel ?
-Tout à fait Thierry, c'était une belle frappe, tant dans l'angle que dans la puissance, c'était parfait.
-C'est dans des moments comme cela qu'on est heureux de commentez des actions comme celle ci.
-Tout à fait Thierry, tout à fait.

Ahem, veuillez m'excuser pour l'intervention des commentateurs. Non, j'déconne, si ça t'va pas t'as qu'à aller t'faire cuire un crâne comme celui du barge qui a mordu la poussière. Là, j'te sens en mode tigrourson, alors j'vais t'expliquer, il est chauve donc on peut le surnommer crâne d'oeuf et donc si ça te va pas tu peux aller t'faire cuire un œuf, tu comprends maintenant ? C'est bien, tu commences à comprendre que c'est d'la rhétorique, finalement, t'es p't'être pas le fils du chêne.

Tout ça pour dire, que ça a bien fonctionné et que comme l'a dit Jean Mi', c'tait une belle frappe. Seulement, avec tout ce temps que j'ai perdu à vous expliquer ci et ça, j'ai pas pu profiter du fait qu'il était au sol. Bah ouaip, c'est qu'il est déjà debout le psycho. Alors j'le mire au clair de lune, mais j'pense pas qu'il veuille m'prêter la plume d'son chapeau, le moins qu'on puisse c'est qu'il m'a l'air d'être plutôt déter et vous savez c'qu'on dit ? Moi non plus. Tu veux savoir comment j'sais qu'il est passé en mode déterminé ? J'en sais rien, mais l'fait qu'il pointe sa faux vers ma fiole m'a mis sur la voie.

N'empêche, il m'a l'air d'être à l'aise c' bâtard, comme s'il avait rien pris, normalement il devrait être allongé en train d'compter les clochettes, les étoiles et toutes ces conneries. Ah bah voilà qu'il tombe c't'enfoiré, j'me disais aussi. Ah, non, en fait il fonce. Il fonce vers moi, ou vers Tommy, ou bien les deux, j'en sais rien en fait, mais il fonce. La gauche ! Fin', ma gauche j'veux dire, vers le moucon quoi. Donc il veut s'faire un haggis de Tommy. Hmmph, le couillon doit sûrement s'dire que j'vais venir le protéger, mais mon ami brouteur d'gazon est un grand bestiau, il peut s'défendre seul, moi j'm'en vais botter l'cul de ce putain gland. Mais j'vais pas y aller en mode barbare, non, la faux coupe et j'aime pas trop les pansements. Non, j'vais y aller avec un plan, bon vu que je dispose au grand maximum de pas longtemps ce sera pas la meilleure tactique de l'histoire, remarque vu qu'c'est mon plan, ça n'en sera pas loin. J'me mets donc à rechercher un truc utile dans ce cimetière, cependant étant donné la nature du lieu, tu t'doutes bien qu'il y a que dalle d'utile pour un combat, y'a que des tombes et des outils. Putain de nécrophile syndicaliste qu'en glande pas une, même pas capable de ranger une pelle, une pioche ou une putain de brouette. Arrête de faire genre que t'es choqué, genre tu sais comment s'appelle le mec qui bosse dans un cimetière ! Comment ça un fossoyeur ? Mes couilles ouaip, celui qui bosse dans un cimetière, il grinche les cadavres donc c'est un enfoiré de nécrophile et pis c'est tout ! Attends, une pelle, une pioche, une brouette... Ça peut être utile. Enfin pas la brouette, ça sert à rien une brouette.

Alors qu'on pinaille sur l'utilité d'la brouette, l'autre con se rapproche de mon fidèle destrier. L'Tommy fait ce qu'il peut en balancer des blocages vers l'chauve mais c'est à peine plus efficace que de pisser dans l'océan pour réchauffer l'eau, ça a au moins l'mérite d'le ralentir un peu. Plus l'temps pour tailler la bavette donc, l'est temps de botter un cul et de mâcher du chewing-gum. Même si j'en ai pas. Alors que le gusse s'apprête à sauter, moi j'trace vers les outils et j'chope la pioche. Maintenant le v'là qui retombe en abattant sa faux. Raté ! Tommy arrive à l'esquiver au détriment de sa laine. C'est l'moment d'passer à l'attaque.

-Lancer de pelle !

Oui, j'sais aussi que gueuler le fait qu'on attaque c'est pas très discret, mais ça permet d'frapper plus fort, enfin c'est ce qu'on m'a dit. Et oui, je sais que c'est une pioche, ça s'appelle une diversion. Pas l'temps d'vous expliquer plus la stratégie, je chope Besty et j'fonce vers l'autre tocbombe. Ah, oui Besty, c'est la pelle, vous trouvez bien que ça lui va bien avec son manche en acajou ?

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

Mer 3 Juin - 20:18

Alors qu'il est comme un con en train d'essayer de retirer sa faux qui s'est bloqué de la laine de mon pote, il manque de se prendre la pioche. Bon, p't'être que si j'avais pas gueuler mon attaque, il l'aurait pas esquivé, p't'être que si j'avais mieux visé ça aurait compliqué les choses. Mwarf, j'suis pas convaincu, toujours est-il que quand il relève la tête, j'suis là avec Betsy à mes cotés. Alors que je la tiens bien par les hanches, la grande décide de mettre un coup de tête au chauve puis de se libérer les hanches, c'est une femme de caractère, il faut croire. Suite l'impact, le gusse s'envole, lâchant sa copine qui ne tarde pas à le suivre en quittant le doux duvet du Tommy.

-Ça va mon pote ?
-Non, y'a un boucher en face ! UN BOUCHER ! Il prépare de la viande à kebab et aiguise ses couteaux Jack ! IL VIENT POUR MOI !!!!
-Hein ?

Je me retourne vite fait, pas de boucher. Plus loin, j'entends l'autre taré ricaner avec un rire aussi malsain qu'une veillée funéraire sans boisson. Tommy continue de gueuler des trucs, il a l'air terrorisé le con, j'pense qu'il est hors service, alors j'fais ce que tout bon pote ferait : je lui colle un grand coup de pelle sur le front et je m'enfuis en le portant sous le bras. Il est lourd. J'pense que je vais le mettre à la diète. Au fait, j'vous entends d'ici, comme quoi j'serais un lâche, un sadique et j'en passe, mais il n'en est rien, je fuis car je n'ai plus de public et j'aime pas botter des culs s'il y a pas de foule à émerveiller. Or, Tommy, qui était ma foule, est KO, donc j'peux pas éblouir de public grâce à mon incommensurable talent et j'vais pas mal traité un pauvre taré pour le plaisir. Bien entendu, ceci n'a rien à voir avec le fait que seul je sois très légèrement plus faible. Bref, je sprinte comme un voleur quand un veilleur hurle « Ayaaaaah y'a les runos ! ». Les paquets, même ceux coupés en deux par une faux, s'font salement ressentir. Derrière, y'a le barge qui s'est plutôt bien remis de son tête à tête avec Betsy. Le gusse m'a l'air de l'avoir mauvaise, il tente, à l'aide de sa p'tite femme, de m'couper en rondelle, mais le Jack est trop loin lui. Ouaip, j'cours vite, les « La Fioroise » n'm'enlève pas ça. J'tiens cependant à rendre un hommage à ce péquenot : même s'il sait qu'il a un déficit de flow par rapport à moi, il abandonne pas, il s'accroche en espérant qu'il va me rattraper et ça, c'est beau, mais inutile.

Avant même qu'j'm'en sois rendu compte, on est en ville, faut dire que le temps passe vite quand on s'fait courser par un psychopathe. P'tain, j'commence à avoir le souffle court. Derrière, il commence à s’énerver et à gueuler d'un ton glauque des trucs que j'écoute pas car j'ai autre chose à foutre comme constater que les pavés pour courir : c'est la merde ! Sérieux, il pourrait pas poser un p'tit goudron qui va bien ? C'est pour ça que j'paye des impôts ? 'Fin, j'en paye pas, mais si j'en payais et que c'était pour avoir des rues pavés, ça m'ferait bien chier. Bref, là, pour l'instant j'ai rien d'autre à vous dire, c'est le statut quo, j'cours, Tommy délire, le délirant nous course, sa copine essaye de nous découper esquintant au passage les murs des maisons du coin et la ville défile. Puis, cul de sac. Enfin, c'est pas vraiment un cul de sac, c'est la porte de la base des runos de Tolbac, comme toutes les portes de bases militaires, elle est fermée la nuit et on est en plein dedans là, donc bah elle est fermée. Vu qu'j'vais pas enfoncer la porte, j'm'arrête, c'pas que j'l'pourrais pas, vous m'connaissez, j'suis Jack, j'suis le meilleur, j'suis tellement fort qu'on pourrait m'appeler Musclor, toussa toussa, mais j'suis moyen chaud pour rentrer de force dans une base militaire, p't'être à cause de l'instinct de survie. Bref, j'suis bloqué, devant moi une porte qu'il ne faudrait pas enfoncer et derrière un mec qui veut m'défoncer, alors j'fais le choix le plus intelligent qui s'offre à moi, comme d'hab en somme.

TOC TOC TOC
-SCUSEZ MOI D'VOUS DERANGER MESSIEURS LES RUNOS MAIS Y'A UN BARGE QUI SACCAGE LA VILLE ET QUI VEUT ME BUTER ALORS SI VOUS POUVIEZ VOUS SORTIR LES DOIGTS DU CUL ET VENIR FAIRE VOTRE PUTAIN DE TRAVAIL CE SERAIT COOL, merci.

Si avec ça, cette bande de branleurs incompétents descend pas, j'sais plus ce qu'il leur faut, j'ai même dit merci. Toujours est il que le taré n'est plus très loin, il s'est même mis à marcher, comme pour savourer ce qu'il pensait qu'il allait me faire subir. D'mon coté, j'ai posé mon pote à terre près de la porte, j'ai les poings serrés, les yeux rivés et la garde levé. Il peut venir, je l'attends, j'vais lui mettre tellement cher qu'il va pouvoir s'payer toutes les massages de Fiore avec finition. Il lève le bras, tenant fermement sa faux. J'me mets sur la pointe des pieds prêt à esquiver. Il baisse son bras. Sa faux part. Mes jambes bougent. Un mec de type massif arrive sur la faux et la cloue au sol. UN MEC ARRIVE SUR LA FAUX !!!

-C'EST VOUS LES DEUX P'TITS BRANLECOUILLES QUI FONT CHIER LE VOISINAGE ET QUI NOUS DEMANDE DE JE CITE « NOUS SORTIR LES DOIGTS DU CUL » ?

Il attend même pas la réponse, il colle un chassé frontal dans la face du chauve qui s'envole, puis il tire sur la faux et lui colle un crochet. Dur ! Le pauv'gusse s'incruste dans la façade d'une maison qui se trouvait à droite. Ce qui doit être un runos fonce vers moi, j'ai à peine eu le temps d'bouger qu'il m'attrape le crâne de ses deux énormes paluches avant de m'coller son front sur le nez. Nez cassé, clochettes dans les yeux, et douleur incommensurable s'en suivent.

-J'ME PRESENTE BANDE DE PTITS CHIEURS , VOS MERES M'APPELLENT LE « MEILLEUR » OU « OH OUI PLUS FORT » MAIS POUR VOUS C'EST MONSIEUR ! J'SUIS ….

J'arrive pas à écouter le reste que je m'suis évanoui. Ce type est une brute.

[…]

J'ouvre les yeux : pièce sombre, barreaux à fenêtre,... Et merde, j'suis derrière les barreaux.

Sujet: Re: Bury them deep... [Jack]

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