Une légende à Rochair

Centre-ville / Aires d’entrainement

Lundi, début de semaine à Rochair, le Rocher Céleste comme on le surnomme sort l’entement d’une nuit fraiche d’une saison estivale qui commence. Le soleil se pointant à l’horizon, la lumière joue avec les effets d’ombre que donne la grande montagne Bukodan et l’observatoire Céleste sur la ville. Lentement l’agitation quotidienne d’une ville aussi animé s’intensifie, laissant place à une effervescence de joie et de bonne humeur dans cette grande ville ou tout le monde se connait. Cela va des parents amenant leurs enfants aux écoles des districts de la ville, des boulangers qui livrent du pain frais dans les quartiers, des forgerons qui vont et viennent pour livrer et recevoir des matériaux avant de les travailler, des mercenaires locaux qui viennent les consulter. Une ville pleine de vie en somme, plusieurs milliers d’habitants mais se connaissant presque tous comme une seule et grande famille. Telle était Rochair, telle était sa ville. Car sa silhouette unique était reconnaissable entre toutes. Déambulant dans les rues du centre-ville, Jecht acheta au primeur du coin quelques fruits comme à son habitude, du pain pour aliment de base en complément, et de l’eau fraiche pour s’hydrater. L’Okami du coins était maintenant connu de tous, avenant, aimable, souriant, et surtout possédant un taux de réussite en mission irréprochable. Jecht était de ces hommes qui en parlant peu pouvaient amener les gens à sympatiser rapidement. Sa bonne humeur contagieuse était louable entre tous et ...

Naaaaaan je déconne, vous y avez cru hein ? Sans dec’, des fois comment je suis trop fier de moi pour faire des vannes pareilles. Mwahaha. Moi, c’est Jecht les enfants, le Lion Blanc d’Hakobe, membre de la prestigieuse Minami no Okami, et enseignant en arts du sabre à mes heures perdues. Quoi ? C’était mieux en voix off ? Mais … et mes délires perso’ alors ? ça va vous manquer mes mignons ! Non ? Bon … Je m’incline, mais venez pas geindre les donzelles parce que Papa Jecht aura pas pris cinq minutes de son temps pour faire sourire ces visages déconfits que j’vois derrière vos aires de mages coincés ! (SBAFF) Bon .. J’ai compris.

Profitant du calme relatif qu’offrait cette cité, Jecht se rendit lentement d’un pas enjoué vers les Dojos, Dissidia dans le Kangoobag, Karasu à la ceinture, Eradius brillant sur le bras, remis à neuf par le forgeron de Lemuria il y a peu. La raison de cet entrainement ici et non à Minami était simple, depuis son affrontement contre Tobias, Jecht avait remis en doute toutes ses compétences, ses aptitudes à progresser et surtout sa position par rapport aux mages. Certes, en dix ans, rares étaient ceux qui l’avaient battus, mais en dix ans, aucuns n’avaient suscité autant de perplexité chez le mercenaire. Jecht était tout sauf complètement stupide, bien qu’ayant un caractère de gamin par moment, cet ancien Lieutenant de l’armée avait assez de vécu pour pouvoir prendre du recul sur son passé et ses actions. Le fait est que Tobias Grant avait éveillé quelque chose en lui qui n’était pas survenu depuis qu’il avait quitté l’armée : le désir de progresser. Le White Lion avait toujours eut cette puissance, d’aussi loin qu’il se rappelle en ayant eu Dissidia dans les mains. Le fait d’acheter aujourd’hui une nouvelle arme et de plus améliorer son précieux artefact sur le bras signifiait qu’il avait passé un cap, il était temps pour lui de se dépasser, et la première étape consistait à améliorer ses compétences en lames. Car oui, même si Jecht était un maitre en lames, il lui fallait perfectionner ses mouvements et déplacements afin d’optimiser ses chances. Cela devait aussi passer par un changement dans la gestion de sa régénération en combat, qui le desservait plus qu’elle ne l’aidait. Il était temps donc de progresser sur tous les plans, et ce jour approcha plus vite qu’il ne pouvait s’y attendre.

Arrivant au Dojo, Jecht commença par détacher sa lame de sa ceinture et poser sont son attirail dans un casier avant de se rendre aux douches. Une douche froide, ça fluidifie le sang et sa éclaircit l’esprit. Un quart d’heure passant, il enfila un simple pantacourt noir et prit le soin de faire changer Eradius d’apparence en le faisant transmuter en deux manches qu’il laissa sur ses deux bras. Ainsi, pas de chichi, il était pas là pour tout casser, pas d’épaulière en armure pour impressionner, juste un vieux loup venu se défouler et cela commençait par la salle de musculation. Il se dirigea en premier vers les barres de tractions. Prenant le temps de s’étirer et s’échauffer convenablement les muscles, l’ancien militaire commença comme il se doit plusieurs séries de tractions, sans chercher à forcer, quinze par quinze afin de tenir plus longtemps sur les autres exercices. Puis ce fut au tour des sac de sables de boxeurs de subir les impact du mercenaire. Déchainant son énergie sur l’un d’eux, Jecht frappait en intensifiant l’effort et la cadence, manquant à plusieurs reprises de se blesser même à frapper sans gants ni protection, mais les mains du bretteur étaient robustes, ni le sac ni ses poings ne cédèrent au final. Ce n’est qu’après une bonne demie heure de pompes, altères et autres exercices qu’il se rendit dehors, sur un espace d’entrainement fermé avec des Boken pour perfectionner ses mouvements. Les sabres en bois avaient cet avantage d’être léger, ça lui rappelais Dissidia autant que Karasu du peu qu’il l’avait manié.

Frappant le vide à plusieurs reprises, Jecht commença à donner plus d’impulsions à ses mouvements, se tournant derrière pour frapper, puis un coup Latéral à gauche, un autre de bas en haut à droite. Le style une main du mercenaire était unique, à la fois souple dans le geste et puissant dans l’exécution, dans un râle assez barbare, Jecht se surprit même à donner des coups avec vivacité et frénésie plusieurs fois devant lui en quelques secondes. Tel un dard empoisonné, sa précision n’avait d’égal que la vitesse du coup, mais aux yeux de l’ancien militaire, ce n’était pas suffisant, il lui fallait beaucoup plus, progresser d’avantage et mieux. Des images subliminales de son passé s’imprimant souvent devant ses yeux lorsqu’il attaquait, il redoubla d’effort comme pour frapper un ennemi invisible. Peu à peu, il commença même à insuffler progressivement son énergie dans la lame qui la restituait sous forme de salve rayonnante sur sa robe au moment il elle fendait l’air. Trois, quatre puis cinq fois de suite, cette sensation de puissance émanant de la la lame se fit sentir jusqu’à ce que je point de rupture fut atteint. D’un coup brutal et d’un geste sec, Jecht empoigna son Boken à deux mains et fit une frappe verticale sèche de toute sa puissance dans le vide. Un puissant souffle se produisit devant lui, comme si un coup de vent d’automne était passé. L’effet fut immédiat, le sabre en bois ne pouvant supporter l’énergie reçu, il se brisa net en deux, le laissant dans les mains du mercenaire que le pommeau tenu et la gade surmontant un tout petit bout du sabre brisé tombé à ses pieds.. Haletant légèrement après cet effort, il resta un moment dans cette position, une lame brisé à ses pieds lui rappelant vaguement sa jeunesse et ses débuts à l’armée. Un bruit de mains frappé tel un applaudissement lent vint le sortir le cet état de regard perdu dans le vide. A sa droite un vieil homme aux cheveux longs et barbe grisonnante se tenait assit en tailleur devant l’entrée. Jecht ne l’avait ni vu ni entendu arriver.

Inconnu : Impressionnant, comme toujours, mon cher Jecht.
Jecht : Ah ? Parce qu’on s’connait ?
Inconnu : Je te montre la mienne si tu me montres la tienne. [Ouvrant sa veste en deux et montrant le même symbole que Jecht arborait sur le siens] N’est-ce pas...
Jecht : Voilà une décennie que je n’avais pas vu cette marque. Mes excuses pour ne pas vous avoir reconnu plus tôt, Sensei.
Inconnu : Il y a bien longtemps que tu n’es plus notre élève, Jecht.

Une légende à Rochair

Centre-ville / Aires d’entrainement

Jecht revint deux minutes plus tard avec un plateau à thé qu'il posa à coté de son mentor. Cet homme s'appelait Nom Felostiel, ou simplement le sage, un nom assez Elfique pour un homme vraiment mystérieux. Le mercenaire s'en rappelait comme si c'était hier, il n'avait suffi à Nom que dix secondes, dix petites secondes d'observation pour déterminer la personnalité du jeune guerrier sans jamais l'avoir rencontré ni même avoir entendu parler de lui. Il avait clairement vu en Jecht un potentiel énorme, un comportement aléatoire, assez immature rendu avec l'armée et l'entrainement plus simple à gérer, et tout plein d'autres détails de sa vie que lui seul pouvait connaitre. C'était cela le don de ce vieux sage, il pouvait sonder les âmes, il pouvait lire le bon ou le mal dans le cœur des gens et surtout il savait aussi révéler aux autres leurs pouvoirs latents. À l'époque, Jecht n'avait pas conscience encore du potentiel de son don, il était bien plus résistant que la moyenne, il se blessait plus souvent et était recouvert d'innombrables cicatrices simplement parce qu'il était bien plus endurant au mal et se régénérait mieux que quiconque, mais sans jamais n'avoir su le maitriser. En peu de temps, Nom le sage avait révélé au jeune et fougueux bretteur la vraie nature de ses dons, à savoir, une capacité latente de reconstitution cellulaire. Mais ce n'était pas tout, il révéla à Jecht une chose qui mit enfin un point final à tous ses doutes qui l'avaient torturé durant son enfance : la raison pour laquelle il ne pouvait maitriser la magie.

Ce don en était la cause. Dans sa famille, la magie avait fait la renommée de ses ancêtres, et même de son défunt frère tombé pour le Royaume. Mais le White Lion y était complètement étranger. Nom avait expliqué en des termes très simples la raison à Jecht, que l'Eternano de son corps avait été rendu nul à la magie lorsque ce don s'était éveillé durant sa toute petite enfance, une capacité de régénération avait fait place dans son corps, s'éveillant à sa naissance et faisant de lui ce qu'il était aujourd'hui. C'était la raison pour laquelle le Lacryma Eradius avait si facilement pu se greffer à lui, la raison encore pour laquelle Dobraska avait décidé qu'il se rendrait au temple des dents-de-lion une fois qu'il serait plus âgé. Chose qu'il fit. Pourtant l'histoire possède aussi une certaine part d'ombre, Jecht n'avait jamais fini son entrainement, il était parti lorsqu'il avait juste appris à contrôler la régénération pour soigner ses blessures, et point. C'était en partie la raison pour laquelle il n'avait pas couru vers cet homme a qui il devait tant pour le serrer dans ses bras. Le White Lion était parti un peu en conflits avec ses mentors, du moins c'est ce qu'il pensait. On lui avait laissé entendre lorsqu'il était là-bas qu'il n'était pas le bien venu et qu'il était plus une gêne qu'un véritable disciple de l'ordre. Jecht servit donc un thé à ce vieux barbu, avec courtoisie et politesse cela dit. Cela faisait une décennie maintenant, mais il se demandait encore pourtant ce qu'il avait bien pu faire de mal à l'époque pour susciter tant d'amertume. La vérité de cette histoire était bien plus tordue et complexe que cela, mais Jecht n'en savait rien et était loin de se douter de ce qui allait lui arriver prochainement.

Jecht : Alors ... Comment se porte l'ordre, vénérable sage ?
Felostiel : Oh, malheureusement l'ordre n'est plus, Jecht. Cela s'est produit peu de temps après ton départ.
Jecht : Que... Comment ?
Felostiel : Oui, une triste histoire. Te rappelles-tu d'Argawen ?
Jecht : Ouais, c'était un disciple comme moi, il avait une capacité spéciale aussi je crois.
Felostiel : Précisément. Une capacité étonnante, il prétendait pouvoir atteindre l'immortalité, mais n'y arrivait pas. Il te jalousait tu sais, ta force, tes dons de régénération. Il était persuadé que tu voulais atteindre l'immortalité avant lui.
Jecht : C'est débile. J'ai la tronche d'un immortel peut-être ?
Felostiel : C..Comment ? Tu ne l'es pas ? Pourtant, aucun doute possible, ton don te permet de vivre plus longtemps, peut être même éternellement.
Jecht : Pas à ma connaissance ! hahaha. J'ai jamais achevé ma maitrise de ma régénération, je peux pas en être sur, mais bon. Qu'est-il arrivé à Argawen alors ?
Felostiel : Il a ... tué tous les membres de l'ordre. Dans un accès de rage ... Il jugeait le conseil responsable de ne pas l'aider à atteindre son but.

Jecht écarquilla les yeux. C'était complètement insensé. Tuer cinq sages pacifiques, et une douzaine de disciples cherchant à développer leurs habilités pour une fausse raison !? Sans même s'en rendre compte, le mercenaire brisa sa tasse à thé en serrant trop fortement son poing, ce qui n'étonna pas plus que ça le vieux sage. Intérieurement, le White Lion brulait d'une rage démesurée, Aldaron, Laurelyn et même le jeune Daisuke.. Tous morts, si seulement il était resté plus longtemps il était en train de penser, il aurait su arrêter la folie d'Argawen. Malheureusement ce que Jecht ne savait pas, c'était que le responsable de son départ n'était ni plus ni moins que cet homme également. Une main se posa alors sur l'épaule du mercenaire, c'était celle de son mentor. C'est vrai qu'en y repensant, le sage, la mémoire de l'ordre avait survécu. Il soupira alors un bref instant, puis se leva pour aller chercher une autre tasse. C'était une journée assez déstabilisante en fait. Ils passèrent ensuite une bonne demi-heure à parler de tout et de rien, de la vie de Jecht, surtout de la vie de Jecht, ce qui intrigua d'ailleurs de plus en plus le mercenaire. En effet, d'aussi loin qu'il se rappelait il avait toujours vu maitre Felostiel avec une mémoire infaillible, et il se rappelait d'avoir déjà parlé de son passé avec lui. Lentement, et l'air de rien, la suspicion grandissait dans l'esprit du Loup du Sud. Sa mémoire lui jouait peut-être des tours aussi, après tout, il était vieux, il devait bien avoir ... Teh d'ailleurs il ne savait même pas l'âge de son mentor. Quelle ironie. Mais à la fin ses doutes s'estompèrent, pourquoi se méfier d'un ami après tout. Erreur fatale.

Felostiel parlait peu de l'incident, ni même de comment il avait survécu. Il ne restait donc que lui et Jecht en vie, si tant est qu'on compte encore Argawen comme membre de l'ordre. Pourtant à un moment tout bascula dans cette discussion, le sage amena lentement sur la table l'avancer de la maitrise de sa capacité, comme si finalement ça avait plus d'importance que le reste. Jecht plus crédule qu'un autre lui avoua qu'il n'avait pas progressé plus que ça, qu'il subsistait quelque part un blocage l'empêchant d'avancer. C'était vrai qu'en dix ans il n'avait pas eu vraiment de raisons de s'en servir dans un cas de régénération vitale, ou du moins si, mais seulement une fois, contre une Wyverne qui lui avait ouvert l'abdomen et dont il gardait aujourd'hui encore la trace des trois griffes sur le flanc droit. Sinon a part pour faire mumuse comme contre Tobias, non. Pas grande utilité. C'est au fil de la discussion que le sage sortit une lame, enfin, ce qui semblait être une lame, un vieux katana enroulé dans du tissu intégralement. Lentement il le déroula, prenant soin de révéler une lame très vielle, trop peut être ? En tout cas ce n'était pas une simple lame, de là où il était Jecht sentait in terrible pouvoir émaner du fourreau, quelque chose d'à la fois imperceptible mais pourtant présent et effrayant. Le sage lui demanda alors s'il savait ce qu'était cette lame, réponse négative de la part du mercenaire bien entendu. Le nom était pompeux, un artefact légendaire, l'épée sacrée du chant des dieux, autant dire un nom de merde, imaginez la quantité de sérieux qu'il fallut au vieux lion blanc pour ne pas exploser de rire. Sauf que Felostiel ne semblait pas prendre cette lame avec humour.

Felostiel : Avec cette lame, je peux t'aider à éveiller ton plein potentiel.
Jecht : Comment faire ?
Felostiel : Je vais te montrer.

Une légende à Rochair

Centre-ville / Aires d’entrainement

A aucun moment Jecht ne s’était imaginé ce qui allait lui arriver. La confiance en ce visage amical allait causer sa perte, et peut être bien lui couter la vie. Le redouté White Lion était pourtant connu à l’époque de l’armée comme quelqu’un de méfiant et prenant soins d’assurer ses arrières. Mais quelques années après, ses vieilles habitudes solitaires l’avaient sûrement rendu moins douteux qu’habituellement, si bien que le visage de ce mentor n’aurait à aucun instant provoqué la méfiance en lui. Tout se passa si vite. L’homme qui se présentait sous l’apparence de Felostiel se prit même à ruser d’avantage notre jeune Mercenaire en lui prêtant cette lame faite semblait-il d’énergie pure. Une couleur blanche nacrée éclatante, une ou deux émanations de reflux énergétiques, mais au final, rien de moins qu’une arme magnifique. Insouciant du danger qu’il encourrait encore, le maitre des lames fit quelques tours et techniques avec l’arme pour tester sa légèreté et maniabilité. Pour un peu, cette lame possédait l’équilibre parfait pour lui. Lourde mais plutôt petite, ce qui pouvait signifier qu’elle était dense et robuste. En somme, une arme de qualité. Mais le coté un peu flashy de l'épée n’était pas trop à son goût, si bien qu’il la rendit à son mentor. Jecht se tourna pour se déplacer vers le centre du caré d’entrainement, prenant le soins de bien s’étirer en soignant ses mains puis poussant sur l’échauffement en les levant, ouvrant dangereusement sa garde. C’est à cet instant précis que tout bascula.

Jecht : Bon sinon, ouuuaaaaarrggg, on commence par quoi ?
Argawen : Moi je sais pas, mais toi mon vieil ami, si tu commençais par … MOURIR !

Sans le voir venir, le vieil homme à la carrure plutôt faiblarde fendit l’espace entre lui et Jecht d’un seul bond pour planter sa lame en plein dans le dos du bretteur, le transperçant comme du beurre. Les yeux écarquillés, Jecht poussa un bref mais puissant cris de douleur mélangé à une gerbe de sang, foudroyé d’une douleur instantané d’une violence insoupçonnable. Son corps ne répondait plus, il était comme paralysé mais plus étrange encore, la plaie ne se refermait pas, deux organes vitaux venaient d’être dangereusement touchés et l'hémorragie devenait de plus en plus inquiétante. Mais l’homme qui venait de le planter ne lâchait pas, pire encore, il semblait appuyer sur la lame pour l’enfoncer d’avantage dans la blessure comme pour s’assurer que le White Lion n’aurait vraiment aucune chance de s’en tirer. Lentement le corps de Felostiel s’enroula dans un voile flou pour révéler ensuite sa véritable apparence, celle d’un jeune homme blond d’une trentaine d’année. Argawen.

Jecht : Arg… *Bwargl* Toi ...
Argawen : C’est gentil de contribuer à l’élaboration de mon plan en faisant don de ta capacité. Enfin don, pas vraiment. Je vais plutôt te la retirer intégralement.

L’instant d’après la lame se mit à luire d’un éclat différent, une lueur pourpre et sang. Aussitôt Jecht hurla d’une douleur atroce, toutes ses forces vitales étaient en train d’être aspirées puis puisées depuis son corps directement pour venir se loger dans cette lame aux propriétés étranges. Plus il résistait, plus la douleur s'amplifiait, son sang se répandait par terre tel un flot continu, la plaie était profonde, large et avait de part en part perforé son corps de son dos jusqu’à l’abdomen. Son assaillant poussa alors un rire frénétique des plus terrifiant et machiavélique qui soit avant de retirer d’un coup sec et brutal la lame du corps du pourtant robuste Mercenaire, laissant ce dernier tomber comme un poids mort, incapable de faire quoi que ce soit. Jecht s’était écroulé à plat ventre, lentement son sang créait une flaque qui grossissait de seconde en seconde. Il se voyait partir, les yeux perdus sur le mur de l’enceinte intérieure du Dojo, la vision trouble, un vertige démentiel, un son assourdissant, entendant une dernière fois le rire malsain et diabolique d’Argawen comme possédé par la folie. Non, aux yeux de Jecht cet homme avait toujours été fou. N’était-ce ni plus ni moins qu’un vieux règlement de compte alors ? Après tant d’années il lui en voulait encore ? L’ancien Lieutenant commença à sentir le froid emplir son corps, comme si ce dernier l’abandonnait, incapable de se régénérer après une blessure aussi mortelle. Puis devant ses yeux les pieds de son ancien frère du temple apparurent, puis le visage même de cet homme qui s’était accroupi devant sa victime.

Argawen : Ne m’en veux pas l’ami, rien de personnel. Mais tu vois, pour conquérir le monde il me manquait un petit quelque chose que seul toi avait. L’immortalité. Et même si tu ne la maitrise pas, moi je saurais l’atteindre. Gniahaahahahaaaa. Haha. Ha… Tu fais peine à voir, le grand Jecht. Meurs en sachant qu’avec toi tout l’ordre meurt aussi, tu étais le dernier. Sans rancunes dans l’eau delà, mais j’ai un monde à conquérir. Et je vais commencer par ta ville tant aimé. N’est-ce pas le lieu idéal ? Si près des cieux pour régner sur les hommes ! HAHAHAHAH.

Puis il abandonna Jecht, partant de son rire diabolique et sadique, laissant le corps inerte du vieux Lion Blanc sur le sol, attendant sa dernière heure. Tant de questions se posaient dans sa tête alors que son corps s’engourdissait peu à peu. Pourquoi sa régénération ne fonctionnait plus ? Lui qui avait pourtant pris pour acquis de naissance ce don, voilà que désormais il lui était impossible de faire quoi que ce soit contre son destin. Mais tenace était la volonté du mercenaire. En effet aux portes de la mort un visage vint s’implanter dans ses yeux, celui de son mentor sur son lit de mort. Les promesses qu’il lui avait faites sans jamais n’avoir pu s’en acquitter, le voilà désormais prêt à le rejoindre sans pouvoir honorer les dernières volontés de son premier maitre d’arme. La main de Jecht émit alors à cet instant précis une convulsion, comme si son corps réagissait de lui même à cette pensée. Lentement ses yeux se mirent à s’ouvrir un peu plus. Non, il était trop tôt pour mourir. Poussant difficilement sur ses bras, Jecht souleva son corps d’environ dix centimètres avant de retomber à bout de force dans son propre sang, pris d’une douleur à l’abdomen.

Son corps tremblait, épuisé, meurtrit. L’ancien Lieutenant leva le menton dans ce mélange de sable et de sang, serrant les dents, fixant la porte du Dojo en face. Vingt mètres, vingt longs mètres qu’il se devait de franchir par tout moyen possible pour chercher de l’aide. Lentement toujours, c’est avec un bras maintenant fermement sa plaie béante qu’il se mit à ramper avec conviction mais détermination vers cette unique chance de salut. Tout en produisant cet effort presque surhumain, il n’avait de cesse de se remémorer et répéter les dernières paroles qu’il avait dites à son mentor. “Je vous le promet” … “Je vous le promet” … “Je vous le promet, senpai” Encore et encore, inlassablement, comme son unique résolution pour survie, la promesse d’accomplir cette dernière volonté.

Jecht : Ore… Orega... [Cherchant dans ses dernières forces pour se relever sur ses deux pieds, s’appuyant sur la porte de tout son poids] Orega… Yakusoku !

Titanfall

Centre-ville / Résidences

Le beau soleil du début de journée commença lentement à faire place à un ciel nuageux, puis grisâtre, avec du vent et un sentiment profond de mauvaise augure. Argawen déambulait dans les rues de Rochair en direction du grand hôtel de ville. Que voulait cet homme à Rochair ? En réalité pas grand chose, un simple malencontreux concours de circonstance lui avait donné énormément de clefs pour l’avancée de ses plans. Cet homme finalement n’était pas différent des autres, avide de pouvoirs, de domination et en quête de l’immortalité. Mais bien qu’il l’avait volé à Jecht, cette capacité en elle seule ne lui offrait en rien l’immortalité. Il lui fallait attendre la pleine Lune prochaine pour accélérer les choses. Près de cinq ans qu’il avait attendu ce jour, traqué les hommes avec des dons spéciaux pour leur voler en les tuant. Il a tout dans cette arme maudite et s'apprêtait à se les transférer dans le corps. Mais il lui fallait des pions encore, Rochair était l’endroit idéal pour commencer sa domination. Arrivant au portes du bâtiment, il fut sommé de faire demi tour par les gardes, mais n’en tenu aucun compte.

D’un geste de la main devant leurs visages, les deux gardes perdirent conscience sans pour autant tomber par terre. Ils étaient sous contrôle mental, Argawen possédait un objet dans son autre main qui avait un effet d’humain subordination. Un sourire cruel sur le visage, il entra dans les lieux, décidé à faire subir le même sort au Grand Zombai et à tout Rochair. En moins de Cinq minute il disposait déjà d’une cinquantaine de sujets, et avide une fois encore de puissance, il ordonna de faire poser sur le toit son grand Lacryma pour hypnotiser ainsi tous les villageois d’un seul coup. Cet homme n’avait aucunes limites, abjecte et complètement hors de contrôle. Posté sur le balcon du bureau du grand Zombai, il leva les bras en l’air, comme comme si la ville lui appartenait déjà, très impérieux et imbu de sa personne, un sourire des plus démoniaque sur le visage avant que le Lacryma posté au dessus de lui ne rayonne d’une lueur terrifiante.

Argawen : Que la fin du monde … Commence ! Hahahaha !

Loin de là, à l’autre bout de la ville, le corps du mercenaire était trouvé par des villageois, il avait rampé après d’être écroulé pour finalement tomber sans pouvoir se relever. La force du mercenaire venait de trouver ses limites de l’ordre de l’humain, bien qu’étant largement au dessus du lot des simples humains, Jecht n’en était pas moins homme avec ses faiblesses. Aujourd’hui sa seule erreur de jugement était en train de lui couter la vie. Inconscient, il fut trouvé par des personnes l’ayant rapidement porté dans un bâtiment pour nettoyer la plaie et tenter de lui porter les premiers soins. Mais avant même qu’il ne puisse être sauvé, le flash aveuglant du Lacryma eut raison de la conscience des villageois pour au final les transformer eux aussi en simples outils au service d’Argawen le sanglant, laissant le White Lion totalement livré à lui même. Cependant le contrôle mental utilisé étant assez imposant, il fut assez approximatif et difficile pour Argawen de contrôler tout d’un coup, oubliant sûrement l’un des endroits clefs de la cité qu’il aurait du cibler d’entrée : Minami. Puisant rapidement dans ses dernière forces, Argawen pointa son sort en direction du gigantesque dojo pour annihiler toute menace potentielle et ainsi avoir sous ses ordres quelques uns des meilleurs mercenaires du Royaume. Avec ceci, sa suprématie sur la ville serait assurée et il pourrait prendre le temps de se préparer pour la lune pleine.

Au moment d’activer le sort cependant, il aperçu Jecht encore en vie via l’esprit d’un de ses sujets asservis, et c’est l’arrogance débordante qu’il décida d’en finir avec lui en priorité avant de cibler les loups du sud. Mais au moment de recevoir un coup de grâce, l’ancien Lieutenant de Crocus fut sauvé in-extremis par le bras droit de la guilde, Wolf. Accompagné de quelques mercenaires non tombés encore sous le sort d’Argawen, ils prirent Jecht inconscient et à l’article de la mort pour l’emmener loin de tout danger, abandonnant malheureusement Rochair pour un temps, et surtout … Minami no Omaki, ciblée par le flash envoûtant du sortilège. Malheureusement fortement épuisé par l’utilisation prolongée de ce sort, le Sanglant Argawen laissa filer ces menaces sans pouvoir rien n’y faire. Il avait déjà réussi bien au delà de ses espérance. Rochair était sienne. Il lui serait aisé par la suite de défendre ce rocher céleste contre toute attaque extérieure. Il ne lui avait fallu qu’une demie journée pour éliminer la menace que représentait Minami, voler la dernière pièce qu’il manquait à son plan et surtout, prendre le contrôle absolue de Rochair. Passablement fatigué, quatre silhouettes apparurent derrière Argawen pour le soutenir et le relever lorsqu’il s‘écroula sur le sol. Masqués, ces quatre personnes représentait un atout majeur dans l’élaboration du plan final.

Argawen : Il est temps d’entrer en phase trois.

Awakening

Rocher Céleste / grottes sous-terraines

Jecht : Argawen ! *Hungl... *

Jecht se redressa d'un bond sur son lit en hurlant le nom de son ancien camarade, s'extirpant d'un sommeil long de deux jours. Aussitôt il eut un douloureux retour à la réalité, appuyant sur sa blessure lui faisant mal. Néanmoins il eut l'étonnante surprise de constater que tout son buste était recouvert de bandages, qu'il avait été soigné dans l'urgence, mais que sa blessure ne s'était pas refermée. C'était donc bel et bien réel, le puissant et réputé immortel White Lion s'était fait arracher sa capacité de régénération. Il n'était maintenant plus qu'homme parmi les autres hommes. Le corps encore un peu endolori, Jecht jeta un coup d'oeil à l'endroit où il se trouvait. Il était allongé sur un lit de fortune, dans une sorte de grotte, a coté d'un feu, d'une table avec du matériel médical d'appoint. Au loin il pouvait aisément desceller la silhouette de Wolf accompagné d'une jeune infirmière de la guilde. Le visage inexpressif, le regard perdu dans le vide, trop faible pour se lever, le mercenaire se contenta difficilement de s'allonger pour se perdre de nouveau dans ses pensées, les yeux rivés sur le bas plafond de cette grotte.

Deux jours qu'il avait été frappé par Argawen, et sauvé in extremis par ses camarades de la guilde d'une mort plus que certaine, Jecht se trouvait actuellement sous Rochair, ou plutôt pour être très précis, dans l'énorme rocher céleste sous la ville, composé d'innombrables galeries et grottes difficiles d'accès sauf pour ceux qui connaissent ces chemins. Rares étaient les membres de Minami les connaissant, mais par chance, l'un d'entre eux se trouvait être Wolf. Affaibli, meurtri, moralement blessé, le White Lion ne put retenir ses larmes en pensant au carnage qu'avait provoqué son ancien compagnon, et surtout, la mort de tous les membres de son ordre sacré auquel il avait appartenu jadis. Tous étaient des hommes et des femmes aux talents uniques et incroyables, des dons prodigieux dépassant le cadre de la magie. Tous massacrés. Passant son bras sur ses yeux pour essuyer les larmes, Jecht eut un soubresaut de douleur au niveau se sa large plaie, le forçant à se plier en deux sur le coté pour cracher une légère gerbe de sang. Aussitôt Lyanna l'infirmière et Wolf arrivèrent pour lui porter assistance. Le mercenaire n'avait pas simplement reçu qu'une blessure physique, c'était presque comme si son identité lui avait été prise. L'air très affecté, le visage empreint de peine mêlé à une profonde fatigue psychologique, il fut redressé par son camarade le temps que Lyanna lui change ses bandages.

Lyanna : Ne bougez pas, ça ne sera pas long.
Jecht : Ro... Rochair ?
Wolf : Tombée. Toute la ville. Minami... Prise aussi, en une seule journée.
Jecht : Il faut qu'on... Wolf. Il faut...
Wolf : Dans ton état il n'y a rien à faire. Et quand bien même. La ville grouille de nos nakamas qui nous prennent pour des ennemis maintenant. Foutu rayon, si seulement on pouvait détruire ce Lacryma à distance.
Lyanna : C'est presque fini.
Wolf : Dès que tu seras remis sur pied, on se faufilera hors de la cité et on ira chercher des renforts.
Jecht : Comment ... Rochair est... Rochair est imprenable.
Wolf : On ira demander de l'aide à l'armée. Ils sauront quoi faire.
Lyanna : Voilà. C'est terminé.

Elle allongea de nouveau délicatement Jecht à l'aide de Wolf. Il y avait des vérités dans ce monde. En effet comme l'avait souligné le mercenaire affaibli, Rochair était une citée imprenable car quasiment inaccessible, si tant est que l'on connaisse son fonctionnement, en coupant simplement le seul et unique chemin d'accès on obtenais la parfaite forteresse impossible à pénétrer. Wolf retourna près de la table, avec une carte et des documents récupérés à la hate lorsqu'il avait furtivement infiltré la guilde la veille. Minami était devenue la pire guilde au monde, les meilleurs hommes et femmes de ce royaume maniant les arts des mercenaires au service d'un renégat indépendant, comme sa milice en somme. Argawen n'avait pas chômé lui non plus durant deux jours. En effet aux quatre coins de la ville il était en train de déployer des lacrymas de tailles impressionnantes pour absorber le moment venu les rayons de la lune qui redirigés vers lui et sa lame, lui offrirait le moyen d'accomplir son rêve. Les villageois et les Mercenaires lui offrant la main d'œuvre parfaite tant qu'ils étaient sous son contrôle mental, il était assuré que son plan soit sans failles et verrait le jour. Posté en haut de la grande montagne Bukodan, surplombant la ville, la vallée et un bout de la région, l'elfe sanglant comme il aimait se faire surnommer désormais était en train de finaliser ses objectifs avec une précision quasi millimétrée au détail près. Il avait volé l'intelligence d'un grand homme et se l'était approprié, c'est comme cela qu'il pouvait prévoir un à deux temps à l'avance l'avancement des choses. Néanmoins persuadé d'avoir éliminé Jecht, la seule menace à ses yeux résidait dans le conseil de la magie et l'armée, choses qu'il avait déjà prévu de contrer avec des moyens pour le moins, impressionnants.

La nuit même, dans les galeries du rocher céleste, Jecht se réveilla de nouveau, les yeux lentement ouverts pour se figer sur la voûte au dessus de sa tête, il venait d'avoir un puissant déclic. Une flamme s'était ravivée dans son regard. D'aussi loin que sa mémoire pouvait remonter, le White Lion n'avait jamais été connu comme un homme qui se laissait dominer par les évènements. Même en situations critiques, il avait de la hargne, il avait de la détermination et surtout, la volonté de ne jamais laisser tomber. C'était certes l'une des pires situations qu'il avait connue durant toute sa vie, mais il était aussi et avant tout Jecht, le White Lion, héros de la bataille d'Hakobe, fier Mercenaire de la guilde des Loups du Sud, protecteur de Rochair ! A ces simples évocations, il serra fortement le poing, puisant dans ses forces pour se relever avec autant de difficulté qu'un vieillard dans son fauteuil. Aussitôt comme surgit de nul part, Wolf vint pour l'assister, le supporter pour qu'il ne se blesse d'avantage.

Wolf : Ne force pas trop. Tu n'es pas encore remis.
Jecht : Je vais reprendre Rochair. Je le jure, sur l'honneur de Felostiel et de mon sensei Braska. Je vais reprendre cette ville.
Wolf : Et comment tu comptes faire ?
Jecht : A l'ancienne. Pas de fioritures ou de demies mesure. Une bonne vieille vendetta entre hommes.

Un long silence s’installa, le regard porté au loin, perdu dans le vide mais emplit de rage, pas de la mauvaise rage frénétique qui pourrait aveugler et obstruer le jugement, non, une bonne rage, celle qui porte à briser des murs à coups de poing. Wolf s'étonna de revoir en son ami un souffle d'énergie aussi puissant, plein de passions et pourtant plein de haines. Le silence dura un long moment, Wolf maintenant Jecht assis mais dos droit, Jecht perdu dans ses pensées mais avec apparemment une idée en tête. Il était temps pour le Lion de faire peau neuve semblait-il.

Jecht : Je vais retourner aux sources. Faut que je réveille l'animal que j'ai trop longtemps laissé dormir.

Uprising

Centre-ville

Rochair. Deux semaines avaient passées, deux longues semaines durant lesquelles rien ni personne n'avait pu se mettre en travers du chemin du Tyran Argawen. Nous étions en fin d'après-midi mais il faisait pourtant aussi sombre qu'une nuit d'hivers. Le vent y était glacial, une pluie lourde était battante. L'armée Royale restait, comme depuis le début du conflit, bloquée au pied de l'imprenable cité Céleste, impuissante à cause du peu de possibilités existantes pour infiltrer la ville. La résistance opposée par les mercenaires de Minami sous contrôle d'Argawen n'arrangeait rien. Cet homme était un tacticien redoutable qui savait patienter et suivre lentement les étapes d'un plan pour arriver à ses fins. Les méthodes n'étaient certes pas louables, mais dans la forme, cela relevait non seulement du génie mais également d'une anticipation sans failles et d'un discipline drastique. Un Orage commença peu à peu à gronder au-dessus du Rocher. Une véritable tempête approchait. Nous étions enfin à la fameuse nuit qu'il avait attendu pendant des années : La nuit de la lune rouge. Ce phénomène qui n'arrivait qu'une fois tous les quatre ans et qui lui permettait d'assimiler à son propre corps les dons volés à travers sa lame. Où cet homme avait-il appris de si obscurs arcanes ? Nul ne le savait, mais il était évident qu'il fallait le stopper ce soir avant qu'il n'absorbe la capacité du White Lion qui a coup sur, le rendrait invulnérable.

Au coeur de la ville maintenant sombre et grise, trois ombres drapées dans des manteaux à capuches se faufilèrent le plus furtivement possible pour entrer dans une des tavernes de la ville. Après un code secret frappé sur la porte, ils entrèrent en surveillant leurs arrières pour se diriger vers la cave de cette bâtisse. La résistance était maigre, mais elle subsistait. Au fond de cette cave se trouvait une poignée d'hommes et de femmes hors de contrôle du Lacryma qui balayait nuit et jours de son faisceau diabolique la cité. Ils en résultèrent bien vite que ce pouvoir avait des limites. Les rares qui furent immunisés ici étaient tous des mercenaires qui avaient des dons particuliers, ou alors une puissance supérieure à l'effet du rayon. La douzaine d'âmes se regroupa autour d'une table maigrement éclairée par une ou deux torches, quelques bougies et chandelles illuminant une carte du quartier avec un plan d'action. Les trois hommes ôtèrent leurs capuches, le dernier à révéler son visage fut Wolf, bras droit du Master de Minami et fidèle ami du White Lion.

Cela faisait en effet deux semaines qu'il tenait la tête du mouvement de résistance, tentant ci et là quelques guérilla contre les hommes d'Argawen, essayer le plus souvent d'éviter le combat fratricide avec des membres de la meute inconscients. Mais rien n'y faisait, ce n'étaient au final que des escarmouches tant que ce Lacryma n'était pas détruit. Mais malheureusement pour eux un tel artefact était jalousement bien gardé, si bien qu'une si petite équipe ne pouvait rien faire seule. Wolf ne pouvait plus se permettre le luxe d'attendre un hypothétique retour de son camarade parti au plus profond de la forêt sacrée de Waas. En effet si cela faisait deux semaines qu'ils étaient seuls et sans aide de l'armée à Rochair, cela voulait aussi dire que cela faisait deux semaines que Jecht avait disparu sans demander son reste. Qu'était allé chercher le Mercenaire au coeur de cette forêt lointaine ? Pour l'heure, il n'était pas possible pour Wolf de compter sur lui, sans l'aide de qui que ce soit, il incombait à lui seul et ces quelques valeureux mercenaires restant de libérer Rochair.

Wolf : Bien, grâce à Tig', on a réussi à obtenir quelques précieuses informations. Ici, ici et ici, on peut tenter une percée. Pour cela, on va devoir créer quatre groupes dont l'équipe de Nel qui servira de diversion. Il faudra être prudent, mais surtout ne rien tenter de trop stupide. Si vous voyez que le chemin est bloqué, vous rebroussez chemin et vous rejoignez le point de ralliement le plus proche.
Nel : Bien reçu.
Duncan : Qu'en est-il de leurs effectifs ?
Wolf : Hypothétiquement, il faudra compter sur tous les membres de la guilde plus quelques villageois expérimentés dans ce secteur. Le plus proche du Lacryma ... Notre meilleure chance serait que sur le secteur quatre on trouve moins de vingt hommes, sur celui-ci pareil et que l'on puisse contourner sans se faire repérer.
Nel : Nous tenterons de les attirer au maximum hors de la citadelle.
Wolf : Merci. [Marquant un long temps de silence] Merci infiniment, mes amis. Mes frères et soeurs. Je ne vais pas vous le cacher, nous sommes l'ultime chance de reprendre Rochair ce soir. Mais nous ne pouvons pas laisser l'honneur des loups du Sud aussi facilement bafoué ! Êtes-vous prêts !
Tous en Echo : Pour Minami !

Puis ils levèrent leur arme, un cri de guerre galvanisant. Avant de finaliser l'opération "Loup au clair de lune". Le plan visait à retourner l'avantage numérique d'Argawen contre lui. Cependant il y avait une chose que Wolf n'avait absolument pas prévue dans ses plans : Le fait que ce Tyran puisse posséder sa propre unité de combat entraînée. Ils étaient quatre, nul ne savait d'où ils venaient ni qui ils étaient, mais ces hommes étaient forts. Très forts.

Au même moment, à l'autre bout de la ville, une autre ombre elle aussi drapée sous un manteau noir venait de faire son apparition sous les rayons du Lacryma. Visage masqué, mais avançant au milieu des unités de Minami sans craindre le rayon pourpre. Qui était cette ombre massive avançant vers les portes du palais du Grand Zombai sans craindre les effets décadents du Lacryma ? Nouvel ennemi ou ultime espoir ? Cette personne avançait d'un pas assez lent, appuyé, se penchant légèrement de droite à gauche à chaque enjambée dans les flaques causées par la pluie.

Niché au coeur de son palais, Argawen se préparait pour la cérémonie, il avait toutes les conditions réunies, et en temps et heures voulues, il pourrait dégager le ciel avec les pouvoirs de son arme liée au vent pour laisser passer les rayons de la lune rouge. Argawen frémissait d'une excitation rare, cet homme au sang-froid et au coeur de glace n'en pouvait plus d'attendre encore quelques heures. L'immortalité était à porter de ses doigts. En utilisant le plein potentiel de l'arme, des rayons de la lune amplifiés par un mécanisme de miroirs et les incantations qu'il pouvait avoir dans un très vieux grimoire qu'il gardait avec lui, son plan ne pouvait pas connaître l'échec. Assis sur son trône temporaire, il était là à contempler la vue avant le déclenchement de l'apocalypse, un léger sourire satisfait sur les lèvres. C'est à ce moment précis que les deux gigantesques portes derrière lui furent poussées par notre ombre, très impérieusement mais lentement, cette silhouette massive entrait dans la salle de réception du grand Zombai en se dirigeant vers Argawen sans que ce dernier ne se doute de la menace.

Argawen : Loki, je croyais t'avoir dit de ne me déranger sous aucun prétexte, j'ai besoin de concentration.
Jecht : La lune pourra bien attendre cinq minutes de plus.

Argawen se figea, déposant lentement son verre de vin sur coté en se retournant, faisant en mêm temps pivoter son trône flottant dans les airs. Jambes croisées, je regard intrigué, il observa le White Lion ôter sa capuche pour révéler un visage complètement différent.

Argawen : La Légende est donc vraie, tu es plutôt dur à tuer.
Jecht : Tout va se terminer aujourd'hui, Argawen.
Argawen : Au contraire, tout commence ici... Gamin !

Car en effet, en soulevant sa capuche, l'on pouvait apercevoir Jecht avec un physique complètement changé, l'apparence qu'il avait lorsqu'il avait vingt ans. Le White Lion avait non seulement survécu, mais en plus il se présentait face à ce Tyran avec un regard puissant, une expression très sérieuse sur le visage et surtout, quasiment dix ans de moins. Que c'était-il passé au coeur de la forêt de Waas ?

Strong blood

Centre-ville

Un silence pesant se fit sentir entre les deux hommes, yeux dans les yeux, face à face. L’étrange visage sérieux de Jecht en était la principale raison. Argawen bien qu’étant froid et sans émotions de nature, était assez conscient de qui était Jecht d’ordinaire, sa réputation, ses capacités, ses faits d’armes. L’homme au tempérament insouciant et enfantin en toutes circonstances ne se prenait jamais autant au sérieux face à quelqu’un. C’est cette pensée qui fit lentement sourire impérieusement le nouveau Tyran de Rochair, l’idée d’affronter son ancien camarade qu’il croyait mort, alors qu’il voulait se donner a fond, lui procurait un sentiment d’émulation assez fascinant auquel il n’était pas habitué. Il avait envie de terrasser le White Lion à son plein potentiel, et il s’imaginait même le faire sans verser une seule goûte de sueur. Le menton posé sur le coude, tête penchée sur le coté de manière assez vaniteuse, il ferma les yeux en laissant échapper un petit gloussement. Il venait de voir quelque chose derrière le mercenaire. Ils n’étaient pas seuls. Intérieurement, il était déçu du fait qu’il ne pourrait le tuer une nouvelle fois lui même.

L’attaque fut aussi soudaine que vivre et brutale. Quatre ombres surgirent de nulle part pour fondre sur Jecht et s’écraser sur lui d’un combo d’une puissance redoutable. Sauf que les quatre Katanas des nouveaux arrivants se plantèrent seulement dans le manteau noir du mercenaire puis dans le sol sans l’atteindre. Il avait esquivé le coup en sautant juste avant la frappe et se trouvait maintenant derrière les quatre ennemis qui lui barraient le chemin vers Argawen. Ainsi révélé, on pouvait d’avantage constater les drastiques changements physiques chez le jeune mercenaire.

Le regard puissant, ne trahissant aucune hésitation, Jecht se tenait face à cette menace sans ressentir le moindre sentiment de doute. Le visage jeune, le corps revigoré, la puissance de ses vingt ans en lui. La détermination rare qui se lisait dans ses yeux était déroutante, l’homme irresponsable et enfantin avait en deux semaines changé sa carrure d’adulte et son caractère insouciant contre un corps d’un jeune avec la résolution d’un adulte. Les quatre hommes d’Argawen se mirent en formation en ligne, lames empoignées à deux mains en positions offensives. Argawen quand à lui n’avait pas bougé un instant, toujours dans sa posture arrogante et en même temps empreinte d’une légère incertitude. Lui aussi, tout comme vous lecteurs, était en train de se demander ce qui s’était passé ces deux dernières semaines pour qu’un homme présumé mort revienne et puisse changer radicalement du tout au tout. Bien que n’ayant aucune arme, le White Lion ne semblait pas intimidé ni par le nombre d’adversaires ni par leur avantage d’équipement. Deux d’entre eux attaquèrent en ligne droite, une attaque frontale, lame fendant l’espace pour tenter de transpercer Jecht. Mais l’expérience lui apprit bien vite qu’une aussi grossière manoeuvre ne pouvait que cacher une diversion pour d’autres assauts. Aussi vif qu’un félin, le mercenaire esquiva en deux rapides mouvements l’attaque latérale puis l’horizontale des deux premiers assaillants. Le troisième se contenta d’un puissant assaut via les air que le vieux Lion contra d’une contre attaque cinglante d’un coup de pied sur son camarade qu’il propulsa contre lui. Quand au dernier, il se tenait déjà dans une position d’attaque létale sur Jecht en visant sa tête, mais avec une souplesse mêlé d’une puissance rare, le loup de Rochair stoppa le coup en bloquant les poignets de son adversaire avant la fin de son mouvement, arrêtant nette la lame à cinq centimètres de son visage.

En l’espace d’une minute, Jecht venait de démontrer toute l’étendue de sa force et sa souplesse contre un groupe pourtant parfaitement coordonné. Les quatre bretteurs reculèrent tous en même temps d’un bond sec, assez désabusés face à un adversaire pourtant désarmé. Légèrement prostré dans son trône, il était difficile pour le Tyran Argawen de cacher sa frustration face à l’échec de ces hommes qu’il payait pourtant assez cher pour sa sécurité. Le White Lion avait ravivé une étrange flamme dans ses yeux, avoir frôlé la mort semblait lui avoir procuré un second souffle, comme si le trépas avait été salvateur pour son âme de guerrier. Faisant craquer ses doigts, Jecht commença à prendre une position de combat plus atypique, cette fois ci, c’était à son tour d’attaquer.

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Cinq jours plus tôt
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Loin de Rochair, fin d’après midi, une silhouette avançait vers les collines de au Nord. La neige était abondante, en plein coeur de la forêt de Waas les flocons tombaient lentement, sans vent, se frayant un chemin entre les branches dénudées des arbres multi centenaires de cette région pour doucement venir former un tapis de neige compact qui tiendra jusqu’au printemps. Jecht connaissait un peu cette région mais malheureusement il n’était pas de retour ici pour le coté bucolique. Progressant à un rytme plutôt saccadé, sa blessure ne s’était toujours pas résorbée comme par le passé, raison de sa progression plutôt lente. Sa légendaire capacité lui avait été ôté, c’était un fait dur à encaisser, mais c’était un fait avéré. Faire son “deuil” en quelque sorte de ce don qui faisait partie inhérente de son histoire était indispensable, et pour cela, il lui fallait absolument retourner sur les lieu de l’éveil de cette capacité. Le temple des Dents de Lion. De plus, il lui fallait retourner sur ce lieu après avoir entendu les dernières paroles d’Argawen. Il lui fallait vérifier ses dires par lui même. C’est pourquoi il traversait cette immense forêt sacrée par ce temps rigoureux pour se rendre derrière la colline devant lui. Après deux heures de marches, le temple était en vue. Un immense complexe aux formes elfiques, à la fois très spirituel et en même temps incroyablement réel. Jecht resta un moment à contempler cette vue de l’autre coté de la vallée, mais bien vite un sentiment de déception s’installa en lui. Il n’y avait ni lumière ni signe de vie. Se tenant la plaie, il décida de puiser dans ses dernières forces pour franchir les derniers mètres le séparant du temple.

Il arriva enfin au bout du chemin au moment des dernières lueurs du soleil sur le rebord d’une colline boisée. Le temple était en effet non seulement désert, mais les seules traces de vie qu’il pouvait apercevoir furent des petits mammifères et autres rongeurs qui pouvaient pulluler dans ce type de bâtiment désaffecté. La végétation ne faisait plus qu’un avec les pierres et bois du complexe. Au détour d’une bâtisse, il trouva une porte complètement broyé sous un impact qui avait du s’avérer puissant. Lentement il passa cette arche pour pénétrer dans le complexe pour de bon par une grande cour vide. Le croassement d’un corbeaux troubla le silence religieux du lieu, et la quiétude du mercenaire pour instaurer une sorte d’aura inquiétante. Ce genre de pressentiment n’était jamais très bon. Jecht continua d’avancer, enjambant des bloc de pierres tombés des toitures pour entrer dans le réfectoire. Il se stoppa net en tombant sur une vision d’horreur, un corps sur le sol, squelettique, des vêtements non distinctifs, plutôt en lambeaux. Impossible à identifier. Il avala de manière assez angoissé sa salive. Quelque chose lui disait que ce n’était que le premier d’une longue liste qu’il venait trouver.

De salle en salle, le même spectacle terrifiant s’affichait en additionnant plus encore le nombre de morts qu’il pouvait trouver. C’était encore pire qu’un champ de bataille. Il avait connu la guerre, il avait vu et côtoyé la mort de trop nombreuses fois, mais là ça dépassait tout ce qui était imaginable. L’auteur de ce massacre ne pouvait absolument pas appartenir à l’espèce humaine. La vision de tout ces morts commença lentement à raviver de vieilles blessures de guerres en lui, et pas forcément des blessures physiques. La guerre, personne pouvait en revenir indemne. Personne. Il y pensait encore même dix ans après, et quand il en cauchemardait, c’était bien souvent en noir et blanc, comme pour décupler le sentiment d’horreur de ces évènements. Voir de nouveau ce spectacle abominable le laissait encore plus amer face aux affres de la mort. De plus, la manière dont ils étaient pour la grande majorité chouché indiquait qu’ils avaient été quasiment tous abattus dans le dos. Jecht serra le point et les dents, la rage montait en lui, sa blessure se mit à légèrement saigner à travers le bandage. Jamais il ne pourrait pardonner Argawen.

Perdu au milieu de ce temple, le mercenaire se posa sur une lourde pierre pour s’asseoir le temps de réfléchir à quoi faire. son ennemi était devenu puissant, il avait acquis des pouvoirs intriguant mais surtout il semblait avoir un plan et une stratégie précise. A l’opposé, le White Lion était blessé, il n’avait plus Dissidia, il avait perdu sa mutation à se régénérer et surtout il était quasiment tout seul. Il n’avait qu’un seul et unique avantage : tout le monde le croyait mort. C'est sur ce seul et unique avantage qu'il devait s'appuyer. Jecht savait que pour l'heure, Argawen attendait quelque chose pour bouger. Ce quelque chose, il devait le découvrir, mais il devait aussi en profiter de ce petit temps de répit pour retrouver sa puissance. Les yeux pleins de rage, le White Lion savait qu'il n'y avait qu'un seul endroit où il pourrait avoir les réponses à ses questions, le sous sol du temple.

Beyond limits

Centre-ville

Le vieux et expérimenté Jecht métamorphosé en adolescent était bien décidé à mettre un terme aux agissements de son ancien camarade. Naïvement cependant il était toujours persuadé qu’il puisse subsister du bon en Argawen, qu’il était possible de le faire déposer pacifiquement les armes et que la mort n’était pas la solution finale. Hélas le tyran n’était pas de cet avis, il ordonna d’un geste souple de la main à son élite de retourner à la charge, ce qu’ils firent dans la seconde qui suivit. Une attaque massivement coordonnée des quatre en même temps, frontalement, afin de ne laisser aucun répit au loup et ne lui laisser aucune chance de contre-attaquer. Mais même sans armement, Jecht n’était pas à croire vulnérable, bien au contraire. Son corps est bien souvent même son arme principale. Esquivant les estocades répétées avec une fluidité et des réflexes sans précédents, il se concentra sur la défense dans les premiers temps, ne se préoccupant même que très peu de ses assaillants, ne lâchant pas Argawen du regard. L’un était emplit de malice, l’air hautain et méprisant, l’autre avait une fougue intense dans les yeux, une puissance très facile à transcrire qui n’avait qu’une seule envie, la vengeance. Un blocage, une esquive, un contre, une esquive. Etc… Les yeux dans les yeux avec son principal ennemi, il était en train de faire passer son élite entrainée comme de vulgaires enfants face à un adulte. Soudain agacé de jouer, Jecht empoigna le bras d’un de ses adversaire pour l’envoyer dans un râle brutal et appuyé contre deux autres et finir par s’occuper du dernier avec un énorme punch, un direct du droit a la force colossale, l’envoyant valser a plus de vingt mètres, sous les yeux enfin stupéfaits d’Argawen.

Argawen : Je suis curieux. Curieux de savoir ce qu’il est advenu de toi pour arriver a tel changement.
Jecht : C’est fini Argawen, on ne joue plus. La vie d’innocents ne représente donc rien pour toi ?
Argawen :Je crois qu’à la guerre vous appeliez ça du dommage collateral. Mais quand c’est justifié par des ordres venus d’en hauts là non, tu ne te poses pas de questions. Non. C’est “normal” n’est-ce pas ? C’est la guerre.
Jecht : ...
Argawen :Toi et moi on est pas si different tu vois. Des barbarres, des mercenaires, au sens proper du terme. J’ai juste l’audace de vouloir changer la face du monde, a mon profit, certes, mais l’issu n’est-elle pas la meme dans tous les cas ? Hein ? Réponds ?! Rien de change, tout est vide ! Tu ne peux rien apporter de plus ou moins à ce monde !! T’es une relique du passé ! Un foutu emmerdeur qui sans le vouloir opresse les autres ! Aujourd’hui c’est moi qui domine…
Jecht : Mais qu’est-ce que tu racontes ...
Argawen :DISPARAIS !!

En a peine une seconde de temps il arma son poing en direction du bretteur pour lui envoyer un puissant faisceau de lumière obscure le percutant lourdement et le faisant tomber à la renverse. Jecht se releva lentement, le regard toujours aussi déterminé, se frottant la plaie au niveau de l’impact, laissant volontairement celle-ci visible se résorber en quelques secondes. C’est a cet instant précis qu’Argawen se leva. Le visage complètement défait, dans l’incompréhension la plus totale. Qu’avait-il bien pu arriver à Jecht pour qu’il puisse non seulement retrouver ses pleine capacities, mais en plus sa capacité speciale ?

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Cinq jours plus tôt
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Lentement Jecht, se rendit dans la salle commune, puis derrière une épaisse colonne, puis descendit le petit escalier en colimaçon menant jusqu’à la bibliothèque souterraine. Un périple en soit vu l’état physique du bretteur et sa difficulté devant le moindre effort à fournir. Mais là encore il ne trouva rien, que vide et désolation, de la pure destruction. Ces archives étaient vieilles de quelques siècles, la très grande majorité des livres ici présents étaient brûlés et ou réduits en cendres. Quelle abomination. En s’approchant d’une des tables pour s’y appuyer, il put constater la présence d’un corps particulièrement familier devant lui, c’était le grand mestre, il était facile à reconnaitre de part son médaillon unique autour du coup, et cette toge, malgré l’état de lambeau, qu’il put aisément identifier. Cet homme était la mémoire de l’ordre, celui qui savait tout, qui instruisait les plus jeunes, conseillait les plus sages et rassurait même les cœurs les plus tourmentés tels celui de Jecht. Ce dernier se pencha lentement au-dessus de son corps pour se mettre à genoux près de lui. Le visage fermé, endeuillé. Le white Lion venait de subir un véritable choc traumatisant en très peu de temps. Les yeux brillants, presque au bord des larmes, il était réellement en train de se demander s’il avait la force de se dresser de nouveau contre Argawen. Il ne savait absolument pas quoi faire, dans la tourmente, et seul, il était lentement en train d’imaginer l’idée ... d’abandonner. Jusqu’à ce qu’il soit brusquement extrait de sa torpeur par une émanation d’énergie de son gantelet, répondant à l’appel du médaillon devant lui.

Ce fut aussi soudain que puissant, son Gantelet, ce petit artefact d’énergie pure modelé et modelable à partir d’un Lacryma extrêmement ancien qui avait appartenu a son mentor, venait comme qui dirait de s’illuminer de lui-même en émanant plusieurs salves d’énergies illuminant la pièce sombre. Il en fut pareil pour le médaillon du Mestre qui s’irradia de la même lueur, répondant en osmose aux pulsations du Lacryma. Jecht était perplexe, jamais son équipement n’avait fait ça de lui-même. Son bras commença à trembler de plus en plus fort, et, voyant que le médaillon faisait de même, par instinct ou par déduction, il eut l’idée de s’en saisir pour voir le résultat. Sauf que parfois ... Il ne faut pas toucher tout ce qu’on a envie de toucher. C’est un peu une règle de base qu’on enseigne aux enfants en fait. Sauf que là l’enfant à trente-cinq ans quand même. À la seconde même où il toucha le médaillon, Jecht fut propulsé à l’autre bout de la pièce dans une explosion d’énergie brute, une décharge de particules magiques qui le propulsa contre le mur opposé. Abîmé mais encore relativement solide, le mercenaire se releva aussitôt avec deux énormes surprises, la première et pas des moindres, son Gantelet avait disparut ! Il avait repris sa forme d’origine d’un Lacryma comme la première fois qu’il l’avait touché et était en train de léviter au dessus du corps du grand Mestre. Le médaillon aussi avait disparut, ou plutôt il avait fusionné avec Eradius car au cœur du Lacryma, Jecht pouvait apercevoir le motif du talisman gravé dans le bleu du Crystal magique. Bordel, mais qu’est-ce qu’il se passait ici. La seconde surprise, était qu’à côté du Lacryma (et du corps) se trouvait un spectre, l’image du fantôme du grand mestre, pointant le Lacryma.

Jecht avait l’impression de faire un sacré rêve tordu, ou alors une bonne grosse hallucination de l’espace comme il en avait jamais fait. Sauf que ce n’était pas un rêve, la douleur de son corps meurtrit en était la preuve, et ce n’était pas une hallucination car ce Lacryma libérait vraiment, vraiment beaucoup trop de particules magiques pour que ça soit une invention. Que faire, il y a quelques secondes, il venait déjà de toucher ce truc et c’était tout sauf une sensation agréable. Vous connaissez l’adage, chien échaudé craint l’eau. Bah c’est un peu le même principe avec une arme au potentiel de destruction massif, le toucher une fois, allez peut-être, pourquoi pas. Mais deux fois, en sachant ce que ça va nous faire, comment l’expliquer avec des mots simples, il faut être sacrément atteint. Lentement le bretteur de Minami s’avança vers cet étrange artefact. Pourquoi son armement de toujours avait pu autant changer d’apparence, de forme et provoquer de si étranges émanations ?

Jecht se remémora le jour où il toucha ce Lacryma pour la première fois, ce jour où il « fusionna » avec son bras comme s’il l’avait choisi. Aujourd’hui, une telle chose pouvait-elle se reproduire ? Et si la perte de sa capacité avait à voir avec tout ça. À cette pensée, il s’arrêta à un mètre du Crystal, regardant une dernière fois le spectre qui n’avait toujours pas fait le moindre mouvement si ce n’était de tourner la tête pour suivre les pas du mercenaire, toujours en indiquant la position du Lacryma. C’était une sensation vraiment très étrange, comment faire confiance à un mort, néanmoins que pouvait-il lui arriver de pire ? A cette phrase Jecht eut un rictus, en fait les choses peuvent toujours être pires, il suffit de chercher dans son passé et vous trouverez toujours un exemple concret. Il avança lentement son bras gauche, s’arrêta à quelques centimètres, avant de prendre une profonde inspiration et toucher de nouveau ce Lacryma. L’objet eut comme immédiate réaction d’émaner une puissante, si puissante, et si brillante lueur, si intense qu’elle aveugla le mercenaire. Jecht ressentit exactement la même sensation qu’à son enfance, mais bien plus encore, c’était comme si le cristal lui-même l’appelait. Et puis ... plus rien, le néant.

ORIGINS

Still in flashback

Jecht se réveilla lentement, debout, dans un espace complètement inconnu. Après le contact avec le Lacryma ce fut le black-out total. Tout ce qu’il pouvait se remémorer, c’était d’avoir été comme happé par le cristal puis plus rien. Il constata avec étonnement que toutes ses blessures étaient guéries, plus étrange encore ses vêtements étaient neufs, il avait les bras nus, sans Eradius ni manches, et qu’il n’avait pas la moindre idée du lieu où il pouvait se trouver. Ce lieu était à la fois très fascinant et inquiétant. Tout ici était noir, parsemé d’étoiles et de rivières de poussières magiques. Il n’y avait pas de sol, Jecht marchait sur ... le vide sidéral. C’était un endroit où la quiétude, la véritable plénitude régnait. A sa grande surprise, le Lacryma originel d’Eradius se trouvait dans sa main, sous forme compact, comme la toute première fois, mais avec le médaillon en son cœur. En fait il avait encore plus de questions maintenant qu’il pouvait n’en avoir eu tout au long de sa vie avec ce Gantelet. Mais pour l’heure le plus inquiétant pour lui était de savoir quel était ce lieu et comment en sortir. Il scruta les horizons, en bas, à droite puis en haut. Rien, juste la même chose partout, des jolies lumières et basta. Puis il fixa de nouveau devant lui, en se figeant littéralement devant ce qui se trouvait devant ses yeux, ou plutôt celui qui se trouvait devant ses yeux. On a beau être l’homme le plus viril au monde, il existe un moment ou même les larmes ne peuvent se contenir.

Jecht : Ohayo, Sensei ...
Dobraska : Mon vieil ami. Comme le temps passe. Mais le temps n’est pas notre allié. Mes réponses sont limitées.
Jecht : [Essuyant ses yeux] Qu’est-ce que c’est ? Eradius ? Qu’est-il ? Où est-ce que je suis ? Qu’est-ce qu’y m’arrive bon sang ?
Dobraska : Tu es devenu faible, mon ami et c’est ta faiblesse qui t’a aveuglé. Tu es ici chez toi, c’est ton domaine, ton monde spirituel duquel tu puises ta force. Je vais te montrer. Pour que tu puisses réveiller l’animal que tu as trop longtemps laissé dormir.

À ces mots il s’avança et percuta Jecht du plat de la main sur le torse libérant une vive décharge qui plongea le bretteur dans des souvenirs enfouis. La voix de son mentor résonnant au fond de son âme, le Lion comprit immédiatement qu’il ne s’agissait ni plus ni moins qu’une réminiscence des évènements passés via la mémoire tactile du Lacryma. Comment cela était possible ? Qui s’en fou ! C’était possible, point. Il n’arrivait même pas à comprendre comment et pourquoi il était là, mais il le savait. C’était comme si tout devenait inné avec Eradius, Jecht comprit aussi toute l’importance de cet artefact et pourquoi il avait été choisi, il eut aussi des révélations sur sa propre capacité, sur l’épée d’Argawen, sur l’ordre et Dobraska, et surtout ... Comment vaincre le Tyran.

Dans un léger hurlement de douleur, il recula, regardant les yeux ébahis son mentor. Un peu perdu, il tenta tant bien que mal de comprendre tout ce qui venait de passer à travers ses yeux en une fraction de seconde. Mais en triant un peu, et regardant de plus près, tout prenait son sens maintenant. Remontons aux origines. Jecht et sa capacité. En réalité dans sa famille, la magie a toujours eu une place importante, d’aussi loin que l’arbre généalogique le permettait, tous les membres avaient des liens avec la magie très puissants. Tous, sauf ... un. Or, c’est là toute la beauté de la chose. Chaque être humain de ce monde est affecté d’une manière ou d’une autre par la magie, en réalité, les particules magiques : l’Ethernano. Et dans le cas de notre bretteur, la magie n’avait aucun effet en lui, pire encore, c’est cet effondrement des particules magiques dans son organisme qui provoqua une mutation rare et particulière de son métabolisme, créant un développement d’une capacité dépassant le commun des mortels. Ce n’est donc non pas parce qu’il ne pouvait pas utiliser la magie qu’il a développé ce don, mais ce don s’est éveillé et est la cause de l’effondrement des particules magiques de son corps. Jecht venait enfin de comprendre pourquoi il avait ce don si particulier, mais il n’était pas au bout de ses surprises. Cette forme de mutation extrêmement rare commençait à émerger de plus en plus, ces dons notables commençaient à fleurir énormément chez la classe mercenaire depuis quelques décennies maintenant.

C’était aussi pour cela qu’Eradius l’avait « choisi ». Il venait de comprendre toute l’importance de cet artefact spécial que possédait Dobraska. Il agissait en réalité comme une sorte de chercheur de dons spéciaux, des dons notables comme ceux du mercenaire, mais en plus basiques, cependant celui de notre héros avait un intérêt tout particulier car dans l’ordre des dons spéciaux, il était parmi les plus rares. Eradius était lié à sa capacité bien avant sa naissance, et il comprit enfin que ce n’était pas un hasard s’il avait été découvert aussi jeune. Le White Lion n’était pas qu’un simple enfant trouvé au hasard par un vieil ermite, ils avaient été conduits l’un vers l’autre par Eradius. Un sourire carnassier sur le visage, Jecht eut ensuite des révélations sur tout son parcours, des images de sa période militaire, ses amis, ses batailles, ses guerres, ses morts. Tout ce qui faisait son histoire, sa vie, défilant devant ses yeux en un quart de seconde. En général, c'était pas de bon augure quand on voyait sa vie défiler devant soit, mais pour une fois il n’en était rien. Son parcours s’arrêta net sur le jour où il rencontra Argawen. Tout devint si limpide, depuis ce jour-là, il aurait dû se rendre compte. De la noirceur de l’âme de cet homme. Mais le mal était fait, il n’y avait rien qu’il était possible de faire de plus pour empêcher cette tragédie. Mais une lueur apparut, comme une révélation. Eradius n’avait pas les souvenirs que du mercenaire, mais aussi ceux du médaillon du Mestre. Et c’est à travers les yeux du grand Mestre qu’il trouva enfin la solution. Enfoui au plus de sa mémoire, les images du jour où il révéla au jeune Argawen le pouvoir de la lune sur le culte des dents de Lion.


Tout était là, il feuilleta une à une les pages du grimoire, il apprit tout sur la fameuse lame avec laquelle il avait été transpercé, tout sur la lune pourpre, le vol des pouvoirs spéciaux par le Tyran de Rochair, et surtout ... le pouvoir des pierres de lunes en sa possession. Au nombre de six, ces pierres renfermaient un terrifiant pouvoir agissant comme un catalyseur, un déclencheur de pouvoir latent en faisant s’effondrer les particules magiques d’un corps vivant, comme ce qu’avait naturellement subit Jecht, sauf que là c’était drastiquement plus puissant, agissant également comme un Power Up. Une chose était sûre, il avait tout en sa possession, il avait mis le temps, mais il avait réussi à organiser méticuleusement son plan, et comptait briser la pierre de lune en usant du pouvoir de la lame sur lui, chose qui ne pouvait se faire qu’avec la lune pourpre… Bah mal à la tête, trop de lunes, toussa toussa ... c’est chiant. Bref, imaginez juste qu’il va devenir méga fort, et qu’il faut l’empêcher pour sauver le monde. Ça vous va maintenant ? Les yeux du mercenaire se mirent à luire d’un éclat qu’il avait perdu depuis un moment. Il était temps de trouver un moyen de réveiller l’animal dormant.

Jecht : Vous allez m’aider ?
Dobraska : Moi non. Mais toi, oui.

Aussitôt Dobraska disparut, et derrière lui Jecht se tenait face à Jecht. Ce n’était ni plus ni moins combat de l’âme. S’il perdait aujourd’hui, il mourrait. S’il gagnait, il ressortirait d’ici plus fort que jamais. Deux épées de lumières apparurent devant chacun des bretteurs. Il était temps maintenant. Il était temps de réveiller ses instincts les plus profonds, et même pour être précis l’instinct le plus primordial, celui de survie. Jecht empoigna la lame avec une détermination sans pareille, avec une pose inédite, en Kendo. Lui qui avait horreur du maniement à deux main mais qui savait très bien qu’il était drastiquement plus puissant avec ça. Cela montrait le peu de confiance qu’il avait en lui à ce moment là. Puis après un long silence, presque religieux, les deux silhouettes foncèrent l’une vers l’autre avec la ferme intention de tuer l’adversaire.

Jecht : Amène toi !!

NEMESIS

Rochair / ruines du palais

Jecht se frotta le torse à l’endroit de l’impact, effaçant sans effort la brulure causée par l’attaque. C’était significatif, premièrement, il avait retrouvé sa capacité alors qu’elle lui avait été volée, ensuite, elle apparaissait bien plus puissante et efficace qu’autrefois. Face à un Argawen désemparé, Jecht savait maintenant qu’il n’avait plus d’autres choix que de le battre pour sauver sa ville. Il se releva et échauffa légèrement ses épaules avant de prendre une pose de combat plus offensive à main nues. Lentement sur son bras gauche, Eradius se recouvrit naturellement d’une fine particule d’énergie bleuâtre, renforçant ainsi l’agilité, la force et l’endurance du mercenaire. Cette fois-ci il n’allait rien laisser au hasard, ni se laisser prendre par surprise. Son ennemi apparaissait quelque peu irrité mais pas non plus au bord du précipice, il avait encore des atouts et il ne lui restait plus beaucoup de temps avant d’avoir le créneau parfait pour son objectif. Ses quatre élites revinrent se placer devant lui mais cette fois-ci en ôtant tous leurs capes et manteaux, ils étaient décidés à se battre à cent pour-cent eux aussi, surement avaient-ils des dons spéciaux, mais qu’importe, Jecht l’emporterait. Car sa volonté était forte, trop forte, plus forte que n’importe qui en ce jour. Le premier sortit une capsule qu’il avala, et dans un râle bestial, commença à voir sa masse musculaire croitre légèrement. La seconde était une femme, elle bue une petite fiole qui provoqua des effets similaires, et il en fut de même pour les deux autres. Des drogues de combat ? Des boosters de sens ? Pour l’instant Jecht n’avait que des présomptions, mais hélas, qui allaient s’avérer juste.

Encore une fois l’attaque fut aussi soudaine que cinglante, leur vitesse était incroyablement augmentée, leur force et agilité doublé, le White Lion peina a contrer les premiers assauts du quatre contre un. Néanmoins ses réflexes et compétences à lui aussi étaient drastiquement augmentés, si bien que même en se battant sérieusement, il arrivait de temps à autre à prendre l’ascendant. Les échanges de poings et de pieds s’enchaînaient à des vitesses folles, si bien que des yeux classiques pourraient parfois peiner à les suivre. Hélas, sur le papier, Jecht avait l’avantage de force, certes, mais il subissait de lourds revers à de trop multiples reprises. Chargeant Eradius, il put aisément assainir un coup dantesque en crochet du gauche à l’un des élites. Mais dans la seconde qui suivit dans un de ses angles morts où sa garde était ouverte, il reçut un coup de dagues, en plein sur le flanc droit. Un, puis deux, puis plusieurs. Puis trop. Dans un râle barbare, il frappa le sol avec son gantelet pour provoquer une puissante déferlante d’énergie envoyant tout le monde s’encastrer dans des murs ou des colonnes. Les plaies se refermèrent instantanément à mesure que Jecht se redressait pour fixer de nouveau Argawen. Néanmoins cette fois-ci, il avait le souffle un peu plus court, il ne pourrait définitivement pas maintenir un rythme aussi élevé trop longtemps, il devait garder des forces pour le Tyran. Agacé mais avec un sourire démoniaque, Argawen commanda d’un geste de la main ses élites pour venir devant lui. Les quatre se mirent à genoux, comme s’ils allaient recevoir une bénédiction ou je ne sais quoi de divin. Ce qui allait arriver était pire encore. Il leur lança quatre des six pères de lunes en sa possession, ou plutôt quatre des cinq, car la sixième n’était ni plus ni moins que celle qu’il avait utilisée pour éveiller le potentiel de la lame. Ça ne sentait vraiment pas bon

Argawen : Allez. Et mourrez pour notre cause.

Non, ça sentait vraiment, vraiment pas bon. Dans leurs mains respectives, les uns après les autres, ils broyèrent les précieuses reliques. En les mélangeant à leur sang, celles-ci eurent un effet terrible sur eux, une transformation en monstre. La transformation semblait douloureuse, leur peau brûla, se calcifiant pour les recouvrir de centre et de poussière. Il leur lança quatre des six pères de lunes en sa possession, ou plutôt quatre des cinq, car la sixième n’était ni plus ni moins que celle qu’il avait utilisée pour éveiller le potentiel de la lame. Des démons en somme, à la solde d’un autre monstre. Mais Jecht n’avait pas le temps de prendre peur ou d’avoir du dégoût pour eux, il sentait très clairement que là les choses allaient se corser, terriblement, pour lui. Reprenant une garde offensive, le regard ardent, une envie de combat insatiable, il allait leur montrer, toute l’étendue de son changement. Hélas, rien ne se passa comme prévu. D’un bond d’un seul, un des monstres fendit l’espace entre lui et le mercenaire, et d’un revers du bras l’expédia à dix mètres du sol contre le mur, retombant dans un fracas monstrueux contre le sol. Se tordant de douleur, le vieux loup comprit très vite que leur puissance n’avait rien d’humain. Il se releva aussitôt avant de lever les yeux pour voir les quatre masses fondre sur lui.

Centre ville – Ruelles devant le palais

La bataille faisait aussi rage dans la ville. Les estocades répétées des mercenaires restant de Minami et la diversion parfaite créée par Jecht offrait à l’armée runique de tenter de reprendre la ville, mais c’était sans compter sur la résistance farouche des mercenaires « zombifier » par l’ennemi. Le plus dur était de les neutraliser sans les tuer, mais grâce a leurs dons particuliers et leur usage des runes, il était possible d’arriver à ce résultat sans trop de problèmes. Enfin sans trop de problèmes, encore fallait-il les battre avant de les neutraliser, ce qui à Rochair ... Est une mission compliquée. L’armée Runique subissait de sacrés revers de la part et d’habitants aux talents de combat relativement corrects, et de la part des mercenaires de la guilde locale qui malgré leur état semi-conscient, arrivait à garder leurs talents de combat a la perfection. Partout dans la ville, il y avait des groupes de combat, c’était une véritable guerre civile. Rochair ne s’en sortirait pas indemne, qu’importe l’issue du combat final, il allait y avoir beaucoup de temps avant que cet incident ne soit oublié. Parmis ces groupes de combattants, un en particulier nous intéresse, c’était le groupe de Wolf, qui avait en sa possession une arme très familière pour vous chers lecteurs, la sublime Dissidia, fierté de Jecht. L’armée Runique subissait de sacrer revers de la part et d’habitants aux talents de combat relativement corrects, et de la part des mercenaires de la guilde locale qui malgré leur état semi-conscient, arrivait à garder leurs talents de combat a la perfection. Wolf était de ces hommes qui quand, ils avaient des intuitions, ils les suivaient. Là son intuition lui disait de monter là haut, coûte que coûte. Il fonça à travers le palais, neutralisant toute résistance avec une facilité déconcertante, Dissidia dans une main, Karasu dans l’autre. Jusqu’à cette grande porte, la porte de la salle du Grand Zombai. Ni une ni deux il fonça comme une balle pour la pulvériser, espérant créer un effet de surprise suffisant pour déstabiliser toute menace se trouvant devant lui. En soit, ce fut exactement ce qui se passa. En explosant la porte avec Dissidia, il fit voler l’un des démons d’Argawen au loin. Mais il ne s’attendait clairement pas a ce qu’il allait trouver derrière cette porte.

Jecht était là. Allongé, inconscient, couvert de blessures. Il avait été mis KO malgré une forte résistance et un esprit de combativité sans précédent. Hélas ce ne fut pas suffisant. L’armée Runique subissait de sacrer revers de la part et d’habitants aux talents de combat relativement corrects, et de la part des mercenaires de la guilde locale qui malgré leur état semi-conscient, arrivait à garder leurs talents de combat a la perfection. Il était encore en vie. A son contact le white lion ouvrit les yeux, reprenant difficilement connaissance, grimaçant de douleur. Wolf fut assez soulagé, tout n’était peut-être pas perdu, mais leur retrouvaille fut de courte durée car l’un des démons derrière eux venait de leur lancer un énorme bloc de roche, que Jecht, dans un regain d’énergie tel un second souffle, pulvérisa en se levant d’un coup-de-poing fracassant. Haletant, épuisé, mais toujours décidé à en finir, il serra la mâchoire, se préparant à riposter, voulant en finir le plus vite possible. Ne jamais abandonner, tel était la clef. Mais cette fois-ci il n’était pas seul. Son camarade de guilde posa une main rassurante sur son épaule, et lui tendit une vieille amie, sa précieuse lame, sa fierté.

Wolf : Tu risque d’en avoir besoin.
Jecht : Ouais ... It’s pay back time !

Un sourire carnassier sur le visage, Jecht empoigna Dissidia, la lança en arrière pour la caler sur son épaule, et se prépara pour le round deux. Cette fois-ci il était complet, il laissa Karasu a son partenaire afin qu’il puisse se défendre, car cette fois-ci le Lion allait montrer les crocs. Vu qu’il avait éveillé l’animal en lui, retrouvé grâce à sa capacité toute sa force, et que maintenant, il avait une soif de combat sans limite mêlé à de la vengeance, rien ne pourrait le stopper. Il n’attendit même la contre-attaque ennemi pour bouger, cette fois-ci c’était lui qui menait la danse, il fonça d’un bond sur le premier gus qui se trouvait à porter pour lui balancer une frappe verticale à pleine puissance. Un énorme fracas comme une détonation se fit sentir, on ne pouvait voir qu’un corps qui vole loin, très loin. Énervé comme jamais, le Jecht enchaina vers les deux autres ennemis qui étaient l’un a coté de l’autre, enchainant les coups avec une fluidité et une agressivité sans pareille. Les démons étaient assiégés de coups, légers, lourds, légers, lourds, il faisait virevolter sa lame comme une simple dague avec le poids d’une montagne ! Dans un énième râle barbare il exécuta un coup latéral drastiquement plus puissant que les autres avec, cette fois-ci le coup était délibéré avec une cible, il percuta un des adversaires si fort, que dans son élan il orienta son mouvement pour l’envoyer mourir contre l’énorme Lacryma au dessus d’Argawen, faisant hurler ce dernier. Le cristal ne fut pas détruit, mais ébréché, c’était sa chance.

Argawen : NOOOOOOOOON !!
Jecht : WOLF ! A TERRE ! ROOOOOOAAAAAAAH !

A peine l’eut-il dit que Wolf usa de la pleine puissance de Karasu et de ses flammes pour se protéger, car Jecht, dans un élan de rage avait sauté si haut, proche du très haut plafond à vingt mètres de hauteur, Dissidia tenue à demain pour balancer sa technique spéciale. Il balança une explosion si large et si puissante qu’elle souffla la moitié de la façade du palais, détruisant à coup sûr tout ce qui restait de l’artefact. En retombant, dans le mélange de fumée, de poussière et de débris, Jecht put clairement identifier une boule de lumière, contenant Argawen, qui s’était protégé avec l’épée sacré. Un regard plein de rage, partagé étonnamment par son adversaire. La combativité du mercenaire n’avait de limite que la fureur du Tyran devant lui. C’était maintenant que tout se jouait. La bataille finale allait commencer, le destin de Rochair, se jouait ici, et maintenant.