Récemment, j’ai vécu des situations de plus en plus étranges et de plus en plus difficiles. D’abord le tournoi des combattants de Fiore où à cause d’un malheureux incident je n’ai pu finir mon combat et ai dû m’enfuir pour ne pas être capturée. Et dire qu’on a écourté mon combat juste parce que je suis membre de Tartaros. Ça confirme bien que l’Homme se tourne toujours vers la voie la plus simple. En effet, il est bien plus aisé de me juger en se basant sur les dires de tout un chacun plutôt que de chercher à découvrir qui je suis vraiment et à se forger sa propre opinion. C’est d’ailleurs ce qui m’a valu une altercation plutôt musclée à Clover Town avec ce mage de Fairy Tail. Je n’oublierais jamais son nom, son visage ou son odeur qui seront à jamais gravés dans ma mémoire. Le Yami no senshi de la guilde des fées est un adversaire contre qui je devrais prendre une revanche quoiqu’il m’en coûte. Il fallait que je la batte. Toujours est-il qu’au sortir de ce combat j’avais dû recevoir à nouveau des soins et Dieu sait que j’ai horreur de ça. Recevoir des soins c’est assez frustrant car cela me fait prendre conscience que je n’ai toujours pas le niveau suffisant pour éviter les dégâts que je me suis prise durant le combat. Si ça se trouve je devrais arborer une cicatrice après. AH NON ! Tout mais pas ça ! Mon magnifique corps… ça fait un peu égocentrique je me trompe ? Enfin bref. Au sortir de ces soins, il ne restait que peu de temps avant la fin du tournoi et donc que peu de temps avant que je ne croise de nouveau le fer avec Shiro, mon adversaire au premier tour du tournoi. Attendant avec hâte ce jour, j’avais donc prévu de m’entraîner mais malheureusement, sur ma route j’ai trouvé Mitsuhide, le constellationniste de ma guilde. Ne supportant pas son attitude grossière, il s’en est suivi un combat qui a dégénéré et qui a causé de lourds dommages à notre quartier général. Je suis d’ailleurs sûre que tout tombera sur moi et que bien évidemment, je devrais en subir les conséquences. Rien que de penser à Louis en colère me fait froid dans le dos. Par chance, on n’en est pas encore venu et ce grâce à ce tournoi qui d’ailleurs allait entamer son dernier tour aujourd’hui. Je ne savais pas ce qui s’était passé depuis mon élimination. J’ignorais donc qui était en finale et qui avait perdu. Néanmoins, une chose était sûre, la date de ma revanche contre la flamme noire approchait. En attendant, je me fis couler un bain chaud et me promener dans la chambre en petite tenue. C’est alors que quelque chose d’étrange se produisit.

En effet, sans que je sache comment ni pourquoi, j’avais atterri dans l’arène où j’avais combattu plutôt cette semaine. J’étais en plein milieu et j’entendais des cris venant de la foule. En face de moi, je vis d’autres chasseurs. Lie, Ren, Griffith, Rachel et d’après les odeurs, tous ceux rassemblés dans l’arène en étaient aussi. J’étais à la fois surprise et heureuse mais avant que j’ai le temps de faire ou de dire quoi que ce soit, une vive douleur me saisit à la poitrine. En baissant les yeux, je vis un étrange objet de la même couleur que ma magie en plein dans ma poitrine. Dès lors, je sentais un gain énorme de puissant et tandis que ma peau se couvrait d’écailles, la douleur s’amplifiait au point de devenir insupportable. Je me mis donc à hurler, sentant la rage et la peine monter en moi avant de me figer dans une espèce de glace. Je ne pouvais plus bouger mais je ne cessais d’avoir mal et de gagner en puissance. La rage m’envahissait petit à petit, de même que l’envie de meurtre, amplifiant alors sans limite mon désir de combattre. Je le sentais. Au fur et à mesure que je devenais forte je le sentais. Cette glace ne me retiendrait pas longtemps. Elle cèdera sous ma puissance et une fois libérée, tous ceux en travers de ma route aussi. Ils y passeront un à un, sans la moindre exception. Du sang, du sang, du sang, du sang. JE VEUX DU SANG. Voilà tout ce qui me traversait l’esprit. Ils y passeront un à un. Ce sera du grand spectacle. Ils témoigneront tous de ma puissance. Cette puissance fera de moi un être dont mon père sera fier. J’avais enfin le potentiel nécessaire pour exécuter les plus puissants arcanes de ma magie. Le monde sera témoin de ma force et les personnes que je verrais en sortant de ma transe en seront les premières cibles. Le temps passait mais la rage montait. Elle allait bientôt céder cette glace. C’était l’heure, j’avais suffisamment attendu.

Je laissai donc émaner toute ma puissance et brisai la glace avant de hurler à plein poumons telle une bête démente. On aurait pu entendre mes cris à des kilomètres à la ronde de même que ceux de mes semblables. Que ce hurlement était beau et si jouissif. Penchant la tête sur le côté, mes yeux, semblables à ceux d’un démon, fixaient mes prochaines proies. A ma grande surprise, qui voyais-je ? Si ce n’était pas le grand Yue Hikaru, celui-là même qui m’a fait encaisser une lourde défaite il y a à peine quelques jours. Voilà le moment rêvé pour prendre ma revanche. Mais ce n’est pas tout, il y avait aussi le mage ténébreux que j’ai rencontré à Shirotsume, Higuen. Je m’imagine à sa place le pauvre. Le jour de nos retrouvailles je me transforme complètement. Passant de la jeune femme rousse avec qui il a passé une bonne soirée à un monstre assoiffé de sang. Ce doit être la panique dans sa tête ou pas ? Mais ce n’est pas tout ! Nous avons aussi le grand Dimitri Oskanof. Je n’ai jamais pu encaisser le fait qu’un gars aussi jeune soit si puissant et si connu. Je me délectais à l’idée de lui faire mordre la poussière. Pour finir, nous avions une personne qui m’est parfaitement inconnue mais qui semble pour le moins spéciale, je verrais bien. A nouveau, je hurlai, prête à bondir mais avant, comme si je voulais instaurer encore plus de peur en eux, je poussai un rire de démence avant de m’entourer d’un halo blanc, signe de l’activation de mon drive et de déchaîner un Hakuryuu no Seijin Kokyuu en direction de mes adversaires, visant particulièrement Yue. Ce jeune gamin allait payer pour ce qu’il m’avait fait mais que personne ne s’inquiète, ils allaient tous y passer.

La haine, une émotion que je n’avais pas sentie depuis fort longtemps mais qui malgré moi remplissait tout mon corps et toute mon âme à l’heure actuelle. Pourquoi ? A cause d’un stupide artefact blanc logé dans ma poitrine. Pourtant, j’étais ravie. En effet, je pouvais à présent assouvir mon besoin de combat et mieux encore, revenir aux sources, me retrouver en tant que chasseuse de dragons. C’était cette puissance qu’il me fallait pour réussir à outrepasser chacun de mes adversaires quel que soit leur nombre. A présent, je pouvais me vanter d’être l’un des mages les plus puissants du royaume, si ce n’est le plus puissant. Rien que d’y penser me comble de joie et si pour y arriver, il faut être possédé et bien soit, ça ne me dérange pas. Puissance, puissance, puissance, PUISSANCE !!!! Encore et toujours plus de puissance ! Du sang, du sang, du sang, DU SANG. Ce liquide majestueux qui coule dans nos veines devait à tout prix se retrouver au sol, sur mes mains, dans ma bouche. J’en veux, il n’a rien à faire dans le corps de pauvres créatures que sont les êtres humains. Si frêles, si pathétiques et inutiles. Ils sont tellement limités tandis que nous les pourfendeurs avons des capacités naturelles qu’ils ne pourront jamais avoir en dépit de tous leurs efforts. Mais j’y pense, peut-être qu’en réalité, cet outil blanc logé dans ma poitrine m’a été envoyé pour que j’éradique cette espèce une fois pour toutes. Oui, les détruire. Voilà ce que je devais faire. Je sens que je vais vraiment prendre un malin plaisir à arracher chacun de leurs membres un pas un et à me délecter du liquide rougeâtre qui sortira en jet à chaque fois que je découperais une artère. Rien que cette pensée suffit à me faire baver d’ennui. C’est dans ce but que j’avais commencé fort en leur envoyant la plus puissante version du hôkô que je connaisse qui était en ce moment encore amplifié. On pouvait comparer cela à un immense canon de lumière qui faisait feu sur ce ridicule groupe de quatre. Ah ! Ah ! J’imagine déjà leurs tronches pulvérisées à l’impact. Malheureusement, c’était sans compter leur action défensive. Deux phacochères d’une taille non négligeable, bien qu’en squelette, vinrent se placer devant mon coup suivi par une immense muraille ténébreuse. Si la muraille avait fini par céder, la combinaison des deux mesures de protection suffit à stopper mon attaque. A cet vue, je poussai un hurlement mais non pas de colère mais plutôt de plaisir. C’est bien plus jouissif de se débarrasser de proies qui en valent la peine que de vulgaires insectes. Je ne pouvais qu’afficher un sourire digne d’un démon, les mains pendantes entre mes deux jambes, écartées à la hauteur des épaules. Je ne bougeais pas, j’étais curieuse de voir ce que ces gamins pouvaient bien faire.

C’est alors que brusquement apparut sous mes pieds un sol de couleur noire. On aurait dit de la colle ou du caoutchouc brûlé. Je pouvais aisément m’en défaire puisqu’il me suffisait de lever la jambe en y mettant assez de force pour que la matière gluante se décolle. Néanmoins, il était clair que dès à présent, j’aurais des difficultés à me mouvoir. Je percevais ensuite des murmures incompréhensibles, sans doute une discussion et me contentais de pencher la tête sur le côté, laissant couler un filet de bave, signalant mon incompréhension. Ayant marre d’attendre, je hurlai à nouveau avant d’utiliser un Seijin Kyuutaï en direction de celui qui depuis le début n’avait cessé de jacasser. C’est alors que, sans que je ne sache pourquoi, je fus renversée au sol aussi vite que lorsque je recevais un coup de la part de mon père. Quelque chose n’allait pas puisque j’avais du mal à me relever. Je dus pousser dans mes ressources et me servir de mes deux mains pour reprendre mes appuis. J’ai donc donné simultanément deux tekken sur le sol pour me relever, perdant par la même occasion mon bas, accroché dans les gravats. Quelle importance après tout de perdre un élément de ses vêtements. Les hommes ne naissent pas couverts d’habits mais bien nus et ce n’est que de cette manière que nous pouvions faire communion avec la nature. Ainsi, je me retrouvais donc vêtu uniquement d’un fin tissu qui soutenait mes attributs mammaires mais je n’en avais rien à faire. Aussitôt après m’être relevée, j’envoyai quatre Kyuutaï en y mettant un pour chacun de mes adversaires suivi d’un hôkô qui prit pour première cible l’invocateur de morts. Cette technique était parfaite pour tous les toucher en même temps grâce à sa particularité qui me permettait d’ajuster sa direction en cours d’attaque. Par ailleurs, il était amplifié par mon état actuel et avait plus de puissance qu’à l’accoutumée. Oh je ne pouvais cesser de penser à la vue de leurs corps en sang. J’allais prendre un malin plaisir à les déchiqueter et à les entendre hurler mais qu’importe la puissance de leurs hurlements de terreur, ils ne feront que se confondre au mien, celui d’une bête écervelée, assoiffée de sang.

Une attaque dévastatrice, rien de mieux pour éradiquer un adversaire. Deux attaques dévastatrices, alors là on est sûr d'en venir à bout. Eh oui, je parle bien en connaissance de cause. C'est en effet de cette manière que j'ai réussie à me débarrasser de ce maudit manipulateur de squelettes. Un kyuutaï puis un hôkô et pouf! Plus de morts qui viendront me barrer la route. À la fin de mon attaque, il ne restait plus que son chapeau. Cette satisfaction d'avoir mis fin aux jours d'un microbe me fit tellement plaisir qu'un nouveau rire terrifiant suivi d'un hurlement tout aussi sanglant se fit entendre. Mon plaisir fut encore plus grand lorsque j'entendis des cris d'horreur venant de l'équipe adverse. Néanmoins, il me restait un détail à régler. Les stupides volatiles squelettes que m'avait envoyées le maître des morts continuaient de m'attaquer. Qu'ils étaient chiants! J'aurais dû me demander pourquoi ils bougeaient encore mais je n'arrivais plus à penser, raison pour laquelle je me mis à les écraser un à un dans mes mains et dans ma bouche. Le bruit des os écrasés par mes dents de dragon était des plus jouissifs, leur goût était aussi délicieux. Je rageais presque de ne pas avoir pu goûter à celui des os de ma dernière victime mais bon, ce ne serait que partie remise, j'en ai encore trois après tout.

Tandis que je m'occupais de ces volatiles sans plumes, mes adversaires semblaient pris dans une nouvelle conversation. J'entendais des bruits singuliers de discussion qui m'exaspéraient de plus en plus. De plus, la plupart d'entre eux venaient à nouveau du fin stratège qui n'avait cessé de piailler depuis le début et qu'on n'arrêtait pas de sauver. En effet, à deux reprises le jeune maker lui était venu en aide, à croire qu'il n'était là que pour parler sans agir le moins du monde. Encore une fois, c'était un détail et exactement au moment où je mettais pour la seconde fois fin aux jours de ces volatiles, les mages adverses avaient fini d'élaborer leur nouvelle stratégie. Je ne comptais bien sûr pas les laisser faire sans réagir, raison pour laquelle je préparais mon Hakuryu no Kenkaku qui allait se diriger droit sur ce pilier qui avait déjà l'assaut d'un de mes kyuutaï. C'était ce qui était néanmoins prévu mais je n'avais pas fait attention au fait qu'ils allaient eux aussi attaquer. C'est ainsi que je me mis à subir l'assaut d'espèces de grenades noires qui me tombaient dessus. Au lieu de les esquiver, je les cognais, espérant réussir à les renvoyer mais je ne faisais que me faire mal aux mains. Chaque douleur ressentie à cause d'une attaque s'accompagnait d'un hurlement de rage. Au bout de cinq ou six grenades, je commençais à en avoir marre. M'enveloppant d'un halo blanc, je lançai mon attaque frontale en direction cette fois de mon agresseur avec une envie de meurtre clairement lisible dans mes yeux quand de nouveau je fus clouée au sol mais cette fois cela semblait bien plus intense. Je subissais l'assaut des dernières attaques tandis que le pilier s'effondrait, sans doute lui aussi sur le poids de la gravité. Je me mis à hurler de rage quand quelque chose d'étrange se produisit en moi, comme un éveil.

Ma peau entière se recouvrit d'écailles, des griffes apparurent à la place de mes ongles, mes crocs se firent plus présents et plus gros tandis que des cornes apparurent sur mon front. J'étais devenue bien différente physiquement c'est sûr, mais ce n'est pas tout. J'avais aussi changé intérieurement. Oui je ne me souvenais plus de rien. Qui j'étais? Où j'étais? Qu'est-ce que je faisais ici? Pourquoi j'étais nue? J'avais complètement perdu la mémoire. Je me posais des questions sur tout, y compris sur mon état actuel. Le voile de poussière s'était levé et j'aperçus deux personnes assez jeunes, un brun et l'autre roux, ainsi qu'une autre personne un peu plus âgée mais apparemment inconsciente. Sans que je ne sache pourquoi j'étais inquiète pour lui mais d'un autre côté, j'avais peur pour moi. Je ne me sentais pas en sécurité.

"Euh... Excusez-moi. Qui je suis? Où on est? Pourquoi je suis toute nue et couverte d'écailles?"

Plus je parlais, moins je me sentais en sécurité. Je ne savais pas pourquoi mais c'était comme si mon instinct me disait que je ne pouvais pas faire confiance à ceux qui se trouvaient devant moi. Je me mis à faire un pas en arrière lentement, puis deux, puis trois quand soudain mon pied écrasa un os. Je vis donc des os recouvrant le sol et me mis à avoir peur. Il n'y avait pas de doute pour moi, c'était eux les responsables et ils comptaient me faire subir le même sort. Je me mis à courir dans la direction opposée à la leur quand je trébuchais sur une pierre et tombai au sol. Je n'eus pas le temps de me relever, je tendis les deux mains jointes par le bas de la paume vers eux en hurlant.

"NE VOUS APPROCHEZ PAS DE MOI!! ASSASSINS!!"

C'est alors que de mes mains partirent plus d'une vingtaine de rayons qu'on aurait dits autoguidés. Ces derniers se dirigeaient vers mes adversaires et ce avec une certaine puissance non négligeable. J'avais du mal à en croire mes yeux. Comment j'avais fait ça? Étais-je capable d'autre chose? Pourquoi étais-je aussi forte? Je me posais toutes ces questions mais les réponses devraient attendre, pour le moment, je devais me débarrasser de ces meurtriers qui me pourchassaient.

Je venais de me réveiller dans un endroit qui m’était totalement inconnu et je n’avais pas la moindre idée de la manière dont j’avais atterri ici. Tout ce que je savais c’était qu’il faisait froid… enfin j’étais à poil donc ça n’arrangeait pas forcément les choses. Enfin, il faisait froid, j’avais des écailles sur le corps et j’étais en face de deux tueurs en série. C’était même sûr qu’ils voulaient abuser de moi et après me tuer. En tout cas, ça expliquerait pourquoi j’étais nue actuellement. Cela dit, bien que je me demande pourquoi mon corps porte une peau reptilienne blanche, je ne me sentais pas si mal à l’aise que ça, un peu comme si c’était dans mon sang. Il y a toujours beaucoup d’ombres au tableau et je ne retrouverais pas la mémoire de suite et encore moins sans aide extérieure. Par ailleurs, il n’y avait aucune chance que cet aide provienne des tueurs que j’avais en face de moi surtout après ce que je venais de faire.

En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, et encore plus pour moi, je venais de produire des rayons. Je ne saurais expliquer ce qui venait de se passer étant donné que j’avais moi-même du mal à le comprendre. Pour faire simple, j’avais tendu les mains et plusieurs rayons de lumière sont sortis de cette dernière en direction de mes agresseurs. Aussitôt, l’un d’eux, celui aux cheveux marron a posé ses mains au sol. Je me demandais ce qu’il faisait quand je vis deux gros murs noirs surgirent comme par magie en face de lui. Ces derniers avaient eu pour effet de freiner mon attaque. Le second garçon quant à lui était resté immobile et sans que je ne sache pourquoi mes rayons avaient diminué en puissance avant de le toucher. Peut-être avait-il fait quelque chose mais je ne saurais dire quoi. Alors que la poussière soulevée par l’attaque disparaissait, le jeune créateur de murs engagea la conversation avec moi. Il me dit que je ne devais pas m’inquiéter et qu’ils ne me voulaient pas de mal. Il ajouta qu’ils voulaient plutôt m’aider parce que j’étais en danger, me faisant par la même occasion remarquer l’objet dans ma poitrine. Qu’est-ce que c’était ? Le toucher me faisait mal. Je ne comprenais pas. Enfin, toujours est-il qu’après avoir réfléchi un peu, je m’apprêtais à croire ce qu’il venait de me dire. Il avait l’air sincère et puis je savais me défendre… enfin je crois ? Bien sûr, j’allais maintenir une certaine distance qui me permettrait de fuir en cas de problèmes mais j’allais les suivre. Du moins, c’était ce qui était prévu avant qu’ils ne m’attaquent. À peine j’avais décidé de les croire que des bras de squelettes vinrent me saisir les jambes. Dès que je les vis, je poussai un hurlement aigu qui à mon avis aurait pu se faire entendre à des milliers de kilomètres. Après quoi, je me mis à flotter dans l’air, je ne sentais plus la gravité. J’avais peur et j’étais en colère.

« Tu… Tu n’es qu’un sale menteur, tu ne faisais que me distraire ! »

Je venais de dire au jeune créateur ce que je pensais de lui mais aussi de lui affirmer indirectement que je ne le croirais plus. Dans le même sens, je l’affirmais aussi au roux. J’avais peur parce que je ne comprenais pas ce qui se passait. Des squelettes vivants qui sortent de terre en même temps qu’un autre homme, moi qui flotte dans les airs et les phrases incompréhensibles du roux. Augmenter la célérité ? Comment il ferait ça ? Et ce serait lui le responsable du fait que je flotte ? En plus il connaît le zombie et le créateur. L’un s’appelle Adam et l’autre Yue. C’est un début comme on dit. Enfin, toujours est-il que je n’avais pas le temps de réfléchir. Je devais me libérer mais je ne savais pas comment. J’avais beau tendre mes mains en dessous de mois vers le zombie et les squelettes mais je n’arrivais plus à en faire sortir des rayons. Je paniquais de plus en plus et je commençais à transpirer avant de me mettre à hurler.

« J’ai rien fait ! LAISSEZ-MOI!!!!!!!!!!!!!! »

Au même moment, un énorme rayon de lumière sortit de ma bouche. Il était bien plus gros que tous mes rayons réunis et semblait dégager une incroyable puissance. Étant donné le fait que je n’avais plus de poids, il me propulsa en arrière me laissant flotter et plus que surprise. Je me demandais pourquoi je pouvais faire ça. Je ne comprenais plus rien du tout. J’avais peur, je voulais être dans un lieu sûr où personne ne pourrait me faire de mal et où je ne pourrais faire de mal à personne. Je voulais qu’on me laisse tranquille. Des larmes commencèrent à couler de mes yeux et je tremblais. J’en avais marre, je poussais un nouveau hurlement mais de rage cette fois-ci. Pourvu que tout se termine rapidement.

Et voilà, comme toujours, rien ne se passait comme je le désirais ! Alors que je passais le moment le plus agréable de ma vie en compagnie de la personne qui faisait battre mon cœur, je me retrouvais soudainement convoqué d'urgence par les autorités. En effet, alors que je me reposais dans ce havre de paix qu'est Shirotsume, un messager vint me délivrer un message d'une importance capitale. Comment avait-il fait pour me retrouver ici ? Nul doute qu'il devait être passé à Blue Pegasus avant qu'un des nombreux membres nous épiant, lui indique notre position actuelle. Car oui, je soupçonnais quelques membres de suivre attentivement l'avancement de la relation entre moi et Sayu, cherchant même à nous forcer la main pour certains. Toujours est-il que je ne pouvais pas poursuivre cette romance comme je l'aurai tant voulu. Ils avaient intérêt d'avoir de sacrés arguments au Conseil, sans quoi, ils allaient m'entendre ! C'est donc non pas sans une pointe d'amertume que je quittais et laissais la barmaid de Blue Pegasus à son domicile, alors que le mage ayant amené la convocation, me téléporta dans l'une des casernes d'Era.

Si l'on m'avait transporté ici, c'était pour une raison bien précise. Les régalias faisaient parler d'eux à nouveau ! On me briefa brièvement, m'expliquant simplement que j'allais être envoyé pour remplacer des combattants déjà tombés au combat en compagnie de quelques autres mages. Soupirant alors profondément, je répondais d'un simple "non" à leur requête. Il était hors de question que je sois envoyé là-bas sans avoir d'autres informations. Toutes les personnes s'étant rassemblés autour de moi, eurent sensiblement la même réaction. Un "Quoiiiiii ?!", masqué par une expression laissant clairement à penser que je venais de les surprendre au plus haut point. Et oui, s'ils s'étaient pensés, ne serait-ce qu'une seule seconde susceptible de me donner des ordres et des directives sans que j'ouvre ma bouche, ils s'étaient plantés sur toute la ligne, prouvant par la même occasion qu'il ne s'étaient guère penchés sur le personnage. En somme, pour l'instant, dans mon esprit, je me pensais plus comme un mouton que l'on enfermait en compagnie d'un gros méchant loup, que comme un véritable renfort. En fait, j'avais l'impression qu'ils espéraient tous que ce fameux mouton soit avarié et qu'il entraîne la mort de la bête sauvage, tout en sachant pertinemment que cette probabilité frôlait le zéro absolu.

C'est donc après quelques longues minutes de négociations plus ou moins éprouvantes, que je finis par obtenir une bonne partie des informations, voire la quasi-totalité de celles-ci. J'appris donc de la manière la plus synthétique possible, que la fin du tournoi de Fiore dont j'avais été éliminé au premier tour, fut ce qui engendra la situation actuelle. En effet, après que la joute se termina sur la victoire d'Ethan Rayne, c'est-à-dire, de celui qui m'ayant éliminé au premier tour et laissé par la même occasion de belles blessures, les régalias ne donnant plus aucun signe de vie jusqu'à présent, se réactivèrent suite à la concentration magique présente dans cette arène ce jour-ci. Finalement, on me raconta que ceux-ci fusionnèrent avec les Dragons Slayers du même élément, les faisant au passage, rentrer dans une rage incontrôlée mais surtout, les rendant particulièrement puissants, si bien qu'ils furent immédiatement emprisonnés et congelés de manière à endiguer plus ou moins le processus les dévorant peu à peu. Malheureusement, toute stase a une fin, c'est pourquoi les pourfendeurs de vouivres, au nombre de dix, avaient été téléportés en plein milieu de la Mer Sombre, là où jadis, les Tours du Paradis étaient en construction. Immédiatement, mon cerveau fit le lien entre cet endroit isolé et reculé de tout, et l'arme du Conseil Magique, l'Etherion. À vrai dire, plus les explications affluaient, plus j'avais vraiment ce sentiment que l'on m'envoyait à la mort, sans que j'ai réellement le choix.

Néanmoins, on ne put me fournir de plus amples informations. Me demandant alors si j'étais prêt à entrer en scène, je refusais à nouveau avec un air des plus las apparaissant sur mon faciès. Les gens autour de moi ne comprenant toujours pas mon énième refus, je dus finalement aborder le sujet moi-même pour obtenir ce que je désirais, c'est-à-dire, la vérité, l'entière vérité ! Je compris alors que j'avais en face de moi, de simples personnes lambda, ne la connaissant pas plus moi cette fameuse vérité. Demandant alors à rencontrer des membres placés au-dessus dans la hiérarchie de notre royaume, je réussis à m'entretenir avec des représentants du Bureau de Recherches du royaume de Fiore. Tout d'abord, ceux-ci furent réticents à l'idée de me dévoiler la moindre information, cependant, je vins trouver les bons arguments pour les convaincre. En effet, ils s'aperçurent bien rapidement que j'en savais bien plus que les autres et qu'il était inutile d'essayer de me cacher la moindre information. Ils se montrèrent d'autant plus loquace lors que je vins apporter comme fait, que j'étais celui qui allait être envoyé en renfort de l'un des plus célèbres chercheurs du bureau, Dimitri Oksanof ! Certes, cela revenait à un pseudo chantage de ma part, néanmoins je voulais absolument tout savoir à ce sujet avant de me lancer dans la bataille. Je n'appréciais d'ailleurs pas particulièrement ce que je venais de faire, user du nom d'une personne aussi réputé que ce savant, ce n'était pas très correct. En effet, j'éprouvais énormément d'admiration envers lui, que ce soit pour ses découvertes, ou pour le statut qu'il avait obtenu malgré son jeune âge.

Je finis par poser la question qui me trottait dans la tête depuis bien longtemps. Qu’advenait-il du régalia de l'Apocalypse ? Celui ayant radicalement changé ma vie, celui qui m'avait possédé il y a quelques longs mois. En réalité, j'avais rapidement su qu'il y avait quelque chose de louche avec cet artefact puisque d'aussi loin que je m'en souvienne, le nombre de régalias et de Dragons Slayer, s'avérait être différent. D'autant plus, les pourfendeurs de vouivres, possédaient tous une réputation non négligeable, si bien que je doutais ne pas connaître l'un d'entre eux. Par conséquent, cela voulait donc dire qu'un des artefacts, n'était pas lié à un de ces madoshis atypiques. Et j'avais fort à parier qu'il s'agissait du régalia de l’Apocalypse s'étant lié à moi auparavant. Les scientifiques ne semblèrent pas plus surpris que cela de ma question puisque je devais être connu mine de rien, étant donné qu'ils avaient du diriger un bon nombre d'études diverses et variées à mon sujet. Hésitant un moment, ils finirent par me raconter l'intégralité des événements, sans omettre le moindre détail, estimant alors que je devais être au courant et que surtout, il était dans leur intérêt de me raconter tout cela. En effet, en étant envoyé au combat aux côtés de Dimitri, je m'avérais on ne peut plus apte à transmettre les informations à l'un des principaux concernés et intéressés.

Alors que l'on commençait à fournir l'explication que j'attendais tant, les derniers rapports tombèrent et les scientifiques chargés de m'informer, se volatilisèrent en quelques secondes. En suivant un de ces chercheurs au hasard, je finis par arriver dans une salle de contrôle en ébullition. En effet, les gens s’affolaient et couraient dans tous les sens, la panique transcendait la salle à l'entente de la dernière nouvelle. Les artefacts venaient littéralement de se briser, pour laisser place à de véritables dragons. La situation semblait avoir tellement évolué depuis la première version que l'on m'avait compté, que j'allais être obligé de demander un nouveau rapport. La tension dans la salle de commande était on ne plus élevée, si bien que je dus faire appel à toute mon éloquence pour obtenir ce que je voulais. Pendant que je cherchais à droite à gauche des renseignements, les groupes envoyés sur l'île, avaient réussi à rompre le lien entre les objets magiques et les chasseurs de dragons. Cependant, visiblement ce n'avait fait qu'empirer la situation puisque des monstres de puissances ailés venaient d'apparaître et étaient désormais nos adversaires. Attrapant par le col la personne semblant être la plus qualifiée de la pièce, je finis par le forcer quelque peu à me dire l'intégralité de ce qu'il s'avait sur l'artefact manquant à l'appel.

Sous l'effet de la panique et du stress montant ainsi que de la pression que je lui faisais ressentir à ce moment, il avoua le tout en quelques petites minutes. Il me narra alors que pour stopper le désastre engendré par ces créatures, il fallait une autre d'entre elle. Il m'expliqua alors brièvement ce qui ressortait de l'ouvrage de Zeref qu'ils avaient en leur possession. C'est ainsi que je découvris la vraie nature de ces objets ainsi que le principe des Anciens Rois Dragons et de la créature salvatrice enfermée dans l'objet de l'Apocalypse. Visiblement, le destin du monde dépendait donc d'un énième dragon. Soupirant alors légèrement, je compris alors que les gens envoyés sur les Ruines de la Tour du Paradis, n'étaient en réalité là que pour contenir les créatures s’apprêtant à massacrer la population du royaume de Fiore. Estimant alors que j'avais toutes les informations nécessaires, je me hâtais pour rejoindre les locaux de l'armée où l'on devait probablement m'attendre avec impatience. En effet, quelques longues minutes venaient de s'écouler entre le moment où j'avais été téléporté et celui-ci, si bien que les gradés devaient certainement attendre avec impatience mon retour. Pointant à nouveau le bout de mon nez dans la caserne, j'eus le droit à un tas de remarques désobligeantes sur mon attitude et sur le fait que je me sois éclipsé. A cela je me contentais de répondre par un regard haineux et une phrase toute faite que je venais de trouver. Quoi de mieux qu'un classique "Vous m'excuserez mais la mort m'attend ... moi !", pour détendre l'atmosphère et se faire bien voir ?

Bref, après ces quelques formalités avec les habituels gêneurs, je finis par arriver dans la pièce où j'aurai dû me trouver depuis longtemps. Je découvris alors que nous étions deux à être envoyés en renfort sur cette partie de l'île. M'excusant d'un signe de tête pour mon retard, je laissais alors la personne chargée de nous transporter jusqu'à notre destination, effectuer un dernier briefing. Je découvris alors que mon compagnon de fortune se nommait Ningen Okoda, mage de la guilde Cait Shelter maîtrisant la Card Magic. On m'indiqua alors que nous allions être téléportés à l'endroit où se tenait auparavant Elena Frost, la White Dragon Salyer de Tartaros qui apparemment n'était désormais plus possédée par l'artefact magique. Même si j'étais déjà au courant que j'allais combattre aux côtés du célèbre Dimitri Oksanof et sa Jiryoku no Mahô, j'étais loin de me douter que j'allais aussi avoir le Dark Maker de renom de Fairy Tail à mes côtés, c'est-à-dire, Yue Hikaru. J'avais eu vent de sa puissance et ce malgré son jeune âge, notre rencontre s'avérait alors on ne peut plus intéressante puisque trois des plus puissants gamins de Fiore, se retrouvaient alors au même endroit. Souriant à cette idée malgré le fait qu'il nous annonçait qu'il ne pouvait garantir que l'on revienne tous deux vivants de cet endroit, il nous informa de la présence de deux corps inertes. Cela ne revenait pas à les considérer comme morts, mais du moins, il s'avérait hors combat. Il faudrait donc aussi s'assurer de la mise en sécurité de deux personnes inconscientes, soit se rajouter une bonne grosse épine dans le pied. Cette nouvelle m'attrista quelque peu et me fit alors réaliser quelque chose, aussitôt, j'interrompis le membre de l'armée en lui posant ma question.

En ce qui concerne les membres de Blue Pegasus, j'aimerai savoir qui est présent sur l'île s'il vous plait ? Certains d'entre eux sont-ils tombés ?

 

Je venais de prononcer cette phrase en ne laissant rien transparaître dans ma voix, il était juste possible de percevoir à ce moment là que j'étais on ne peut plus sérieux. Le représentant de l'ordre m'indiqua que sur son listing trois noms appartenant à Blue Pegasus apparaissaient. Il me précisa donc par la suite que Myrcella Heaven ainsi que Roy Shinku Hibana avaient été envoyés au même endroit sur l'île. Connaissant quelque peu les deux, même si je m'inquiétais, j'essayais de me persuader que rien ne pourrait leur arriver. Le troisième membre quant à lui, s'avérait être notre master, Hawk Van Arwed. A l'entente de son patronyme, un sourire se dessina sur mon visage, je n'avais décidément pas à m'inquiéter pour les membres de ma guilde, du moins c'est ce que je pensais. Jusqu'à ce qu'il m'annonce que selon le dernier rapport, mon "rival", mais aussi ami, avait été balayé et mis hors combat. Immédiatement, mon sourire se décomposa, laissant place à un air on ne peut plus sévère. Intérieurement, je bouillonnais littéralement ! Une rage monstrueuse venait de surgir en moi et ce même si je ne laissais rien paraître, celle-ci allait s'exprimer quand je l'aurai décidé, c'est-à-dire quand je ferai face à Photos, l'Ancien Roi Dragon de la Lumière, qui allait devenir mon antagoniste. Saisissant fermement le cylindre renfermant ma faux, je clôturais ce briefing par quelques mots, ponctués d'une intonation sévère reflétant parfaitement l'envie d'en découdre immédiatement que je ressentais actuellement.

On y va !!!

 
Immédiatement, je fis signe aux membres de l'escouade chargée de nous transporter, de nous téléporter sur le champ de bataille. Ma tension artérielle venait de grimper en flèche à la suite de cette annonce et je n'avais plus qu'une seule et unique envie, étriper ce dragon de mes propres mains et ainsi lui faire comprendre sa douleur. Après tout, lui et ses compères cherchaient à s'en prendre à mes compagnons et avaient déjà fait une victime. Nul doute qu'ils n'allaient pas s'en tirer comme ça ! Je ne reviendrai peut-être pas de cette mission, mais une chose était sûre, si je devais passer l'arme à gauche au cours de cet affrontement, j’emmènerai avec moi cette bestiole dans la tombe ! Sentant le flux magique se concentrer, le sol de la salle s'évapora soudainement de sous mes pieds, pour que se profile finalement les ruines de la Tour du Paradis. Réapparaissant à une bonne dizaine de mètres de la terre ferme, j'aperçus alors ce qui semblait être la fin du monde. Une île délabrée, ou de multiples cratères s'étaient formés suite aux affrontements. Il devait être actuellement impossible de faire plus lugubre et sinistre comme endroit dans le royaume, si bien qu'à côté, les Landes Fantasmagoriques devaient ressembler à un monde sortant tout droit d'un conte de fée.

Finalement, mon entrée en scène passa inaperçu, puisque deux des combattants du champ de bataille se livraient corps et âme à l'assaut de ce reptile volant. Yue Hikaru le Dark Maker de Fairy Tail, venait de lancer un de ses sorts de manière à soutenir le Dragon Slayer anciennement possédé. Souriant devant la scène se déroulant devant mes yeux, je pris la décision de faire remarquer quelque peu notre entrée à Ningen et moi-même. La téléportation nous ayant conduit à une petite chute libre au-dessus de la zone en question, lorsque j'arrivais à proximité de la terre ferme, je vins manifester mon énergie magique de manière à ce qu'elle atténue le choc et qu'elle laisse une légère marque tout en faisant suffisamment de bruit pour que les différents protagonistes captent mon arrivée. Après tout, j'avais pas mal de chose à annoncer, notamment au membre du Bureau de Recherches et j'avais déjà quelques idées vis-à-vis de la façon dont nous allions pouvoir repousser la bête. Atterrissant devant tous les membres du groupe hormis Elena, ma veste flottant au gré du vent, le logo de Blue Pegasus s'avérait être nettement visible dans mon dos, si bien que j'étais quasiment sûr d'avoir été reconnu, du moins par le fameux Dimitri puisqu'il avait forcément mené des études à mon sujet après l'incident de Crocus. Tournant légèrement la tête sur le côté de manière à apercevoir l'Insane Gravity et le Yami no Senshi dans mon champ de vision, je vins prononcer quelques mots afin de clarifier quelque peu la situation.

Vincent Regnard, mage de Blue Pegasus ! Chain Magic et Télékinésie ! Dimitri ! On m'a chargé de vous dire que le "Domus" se prépare ! IL ARRIVE !!!

 

Certes, le message n'était pas franchement explicite pour les autres, néanmoins, il valait peut-être mieux pour le reste du groupe, qu'il ne soit pas au courant pour Arcania. Après tout, difficile de rester concentré sur un objectif lorsque l'on sait que notre seul espoir de s'en sortir est de faire confiance à un autre Dragon nous testant actuellement pour savoir si notre survie en valait vraiment la peine. Déployant alors ma faux, je m'avançais pas à pas en direction de mon antagoniste bien plus puissant que moi, le sourire aux lèvres. Un sourire qui traduisait parfaitement mon état d'excitation actuel. Le fait de savoir que la moindre petite erreur allait très probablement me coûter la vie, me faisait littéralement jubiler. Dans cet affrontement, c'était bien plus que ma vie ou celle de mes coéquipiers qui était en jeu, mais bel et bien le destin du monde. Frissonnant d’excitation, je m'avançais d'un pas assuré en direction du dragon, préparant ma prochaine réplique qui allait avoir pour but de mettre en place notre schéma d'attaque ou du moins, notre tactique. Etant arrivé en plein milieu de la bataille, j'avais eu parfaitement le temps d'analyser la situation en fonction des pouvoirs de chacun, si bien que j'avais même fini par trouver la meilleure combinaison possible. Un 2-2-1 parfaitement modelé suivant les caractéristiques de notre groupe, voilà ce que nous allions devoir utiliser pour nous en sortir le mieux, ou du moins, avec le moins de dégâts possibles. Braillant à pleins poumons de manière à bien me faire entendre, je vins exposer la tactique que nous allions devoir adopter si nous voulions avoir une chance de nous en sortir.

Ningen ! Dimitri ! Ligne arrière ! Essayez d'endiguer au maximum ses mouvements ! Le mieux pour nous serait de le clouer au sol ! S'il s'envole, il gagnera en mobilité et la tâche en sera nettement plus ardue ! Elena ! Puisque tu as récupéré, tu es notre force de frappe majeure ! Ta magie est faite pour ça non ? Tuer du dragon ! Tuer ce dragon ! Tu es en plus notre premier rempart en cas d'attaque, c'est pourquoi il faut ABSOLUMENT que tu évites toutes attaques corporelles de sa part ! Yue ! Deuxième rempart placé au milieu mais aussi force de frappe non négligeable ! Il va falloir que tu jongles entre les deux rôles, je te fais confiance pour ça ! Quant à moi ! Je serai aux côtés de Yue de manière à assurer la cohésion entre les lignes tout en apportant mon aide offensivement ! Surtout n'oubliez pas ! Rien n'est perdu ! La victoire est notre ! Frappez fort ! Visez juste ! DES OBJECTIONS ?!

 

Bon certes, débarquer de la sorte et en imposer autant, cela revenait peut-être à se placer au rang de "leader" dans le groupe, néanmoins, cela ne s'avérait pas du tout être mon intention. Je voulais juste rendre notre tache la plus aisée possible. Finalement alors que les attaques de mes coéquipiers venaient d'avoir lieu je relevai la tête en direction de Photos, le regard plein de rage, prêt à en découdre. À mes yeux cet être était responsable de ce qui venait de se passer. Premièrement, par sa faute, je me retrouvais séparé de celle faisant battre mon cœur, sans jamais avoir la certitude de la revoir un jour ou l'autre. De plus, ce départ prématuré de sa demeure, avait certainement dû entraîner chez la jeune fille une profonde tristesse et angoisse. Rien que pour cela, je ne pouvais pas lui pardonner. Et deuxièmement, en possédant les Dragons Slayers, l'un de ses compagnons visant l'extinction de la race humaine, avait blessé sévèrement mon master. Ces horribles bestioles avaient osé poser la main sur une personne m'étant chère, autant dire que la haine, le mépris que je ressentais envers eux, s'avérait être aussi grande que ces fameux reptiles.

Cette rancœur me poussait à développer une motivation hors normes, si bien que soulever une montagne à l'heure actuelle, n'était pas un défi me paraissant insurmontable. D'autant plus que mon dernier combat contre un "dragon", s'était soldé par une cuisante défaite et un sentiment d'amertume des plus désagréables. Autant dire que j'étais gonflé à bloc, l'envie de vengeance parcourant l'intégralité de mon corps et me poussant à me dépasser. Gravant une dernière fois le doux minois de Sayu dans mon esprit, je trouvais ici ma source de motivation suprême. Effaçant de cette manière toutes sources de peur de mes pensées. Resserrant alors fermement ma faux, je vins effectuer un large mouvement du bras avant de tendre celle-ci pointée en direction de mon adversaire.  

L'extinction de l'humanité n'est pas prête d'arriver ! Tant que l'Humain sera mortel et faible, il ne pourra disparaître ! Tant que notre cohésion sera présente, rien ne sera susceptible de nous anéantir ! Photos ! Vous avez blessé certains de mes camarades et de mes plus proches amis, ainsi que mon master et beaucoup d'autres personnes, rien ne pourra jamais laver cet affront ! Vous allez le payer ! Votre entreprise est vouée à l’échec ! Et cela, tant que nous serons là, unis pour symboliser la révolte de l'espèce humaine !!! "Mythical Soul : Bloody Rabbit !"

Me métamorphosant en quelques secondes, j'espérais que les autres membres du groupe aient bien compris ma tactique, sans quoi, cela allait se montrer compliqué de survivre. J'avais pensé le tout pour que l'on s'en sorte correctement, tout en prenant en compte les différents facteurs, ainsi que l'écart important de puissance entre lui et nous. Elena pouvait en position offensive, causer de lourds dommages et grâce au support que j'apportais avec ma magie des chaînes, elle pouvait se replier aisément en position défensive et absorber les attaques. La polyvalence de Yue nous apportait un avantage considérable car il pouvait déployer un potentiel offensif, mais aussi défensif impressionnant. Quant à Ningen et Dimitri, leurs magies respectives permettaient de limiter et restreindre les mouvements de cette masse impressionnante. Grâce à eux, nous allions pouvoir atteindre plus facilement des zones sensibles de cet animal. Car oui, après tout, si l'Homme possède un bon nombre de points faibles, il paraîtrait étrange que les dragons n'en possède pas. En somme, il y avait forcément des zones plus tendres que d'autres et c'est là où il faudrait placer nos attaques. C'est d'ailleurs le message que j'avais transmis tout à l'heure à travers le "Frappez fort ! Visez juste !".

"Control : Chains !" "Chain Magic : Grapnel & Stake !" Voilà les arcanes que je venais de prononcer de manière à manier mes chaînes comme je l'entendais. Libérant un flux de magie non négligeable, je me mis en mouvement de manière à ne pas m'exposer inutilement alors qu'un quantité relativement importante de chaînes, faisait son apparition. Mobilisant d'abord les fers forgés portant un grappin à l'extrémité, je vins essayer de ligoter étroitement les ailes de la créature. Sans perdre plus de temps et vérifier que ma première offensive ait abouti ou non, j'envoyais les chaînes dotées d'un pieu, s'écraser et exploser sur une zone bien précise. La jonction entre le corps du dragon et ses ailes. Pourquoi cette acharnement sur cette partie de la vouivre en particulier ? Et bien tout simplement car je ne souhaitais absolument pas qu'elle s'envole. A terre, elle représentait déjà un grand danger, mais si en plus celle-ci parvenait à décoller et ainsi, avait recours à toute sa mobilité, nous étions dans un sacré pétrin. D'autant plus que dans notre team, hormis moi, je n'étais pas persuadé que quelqu'un soit capable de mener un combat aérien. Je venais de lancer mon assaut, plus rien ne dépendait de moi désormais ! Je ne pouvais qu'attendre, la pression me martelant les entrailles, la réaction de mes coéquipiers, mais aussi de cette abomination souhaitant mettre fin à notre existence ...