La tour du Paradis. La jeune fille en avait plusieurs fois entendu parler au cours de sa formation à Oracion Seis, et ce comme une victoire des Guildes Noires sur le conseil et ses guildes officielles. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que même si la plus part des tours du R-System avait été détruites, celle-ci, surnommée « la Tour du Paradis » avait volée la plus puissante magie du Conseil : Ethérion. Et en ça c’était une belle victoire, car de nombreuses fois les mages noirs étaient revenus sur les lieux, se jouant des expéditions envoyées par le conseil, pour récupérer cette puissante source de pouvoir magique. C’était la mission de la jeune fille masquée aujourd’hui. En effet, quelque jours plus tôt alors qu’elle n’était encore que Ryola Wan Nysol, sa couverture comme simple citoyenne, elle avait reçu ses quelques mots de la part de son maître : « Coucou la faiblarde. J’ai une mission pour toi, et tu es obligée de l’accepter. Dans trois jours, il y a un navire qui part du port d’Hargeon pour se rendre sur les ruines de la Tour du Paradis. Ils ont donc pour ordre de t’y emmener, pour que tu me récupère quelques plaques de lacryma. Surtout dépêche-toi, car le navire ne restera pas longtemps pour être sûr de ne pas se faire remarquer. »

En gros, cela signifiait mène à bien cette mission et tu seras couverte de Jewels ; rate la et les chances pour que tu restes dans la guilde seront grandement diminuées. Elle descendit de la barque qui l’avait amenée ici, et foula la terre jonchée de lacrima. Un mage vraiment fainéant ou complètement con aurait pu décider de s’emparer de ceux qui se trouvaient à ces pieds, mais ces lacrimas n’étaient que faiblement chargés en Ethérion, et donc quasiment invendables ou inutilisables. Les plus intéressants et cher se trouvaient en haut de la tour, l’endroit le plus difficile d’accès, et qui représentait un risque si des membres des Guildes Officielles ou du Conseil décidaient de rappliquer par ici. Elle se mit donc en marche, sous un ciel privé de lune, et sombre comme un four ; une situation qui l’arrangeait plutôt bien, car son Oracion Cape bleue nuit la dissimulait grandement, et qu’elle était suffisamment nyctalope pour ne pas faire trop de bruit. Ses sens s’étaient bien aiguisés depuis qu’elle était un assassin reconnu, et même s’ils n’avaient rien à voir avec ceux d’un Dragon Slayer, ils étaient néanmoins un peu supérieurs à la moyenne. Pour l’instant la Tour semblait calme, pas de bruit suspects, ni de mouvements étranges dans son champ de vision. Elle grimpait lentement la tour, essayant de ne pas se faire surprendre par les morceaux défectueux de l’escalier qui entourait la tour de lacrima.

Elle finit néanmoins par atteindre les hauteurs de la tour, illuminées par la couleur bleue claire du conteneur magique. C’était l’endroit le plus chargé en Ethérion, s’étendant sur près de dix mètres de haut. Le lacryma y était assez dur à extraire, alors elle tira son sabre pour découper le but de sa mission ; autant ne pas perdre de temps, et y aller le plus vite possible. Elle essayait de faire le moins de bruit possible, rangeant délicatement les morceaux de lacrima dans des boites protégées et faites pour limiter un maximum la casse. Elle en avait suffisamment pour que son maître puisse toucher un maximum de sous, le tout était après de toutes les remplir sans se faire remarquer… C’est alors qu’elle en était à sa cinquième boite, qu’un bruit suspect se fit entendre. Elle ramassa ses affaires, rengaina son kodachi, cacha son sac de marchandise dans son dos et sous sa cape. Ici il n’y avait pratiquement aucun endroit où se cacher, alors elle décida de s’enfoncer lentement dans les galeries, espérant ainsi le –ou les- semer, tout en ramassant au sol des morceaux de lacrima de toutes tailles, et de toute valeurs, sans distinctions. Le travail serait plus archaïques, mais au moins le maitre aurait du lacrima à vendre.

Le bateau tanguait au rythme des vagues irrégulières, malmenant les corps qu'il portait. Pourtant, bien que ce fut la première fois qu'il put sentir l'odeur salée de la mer portée par les puissants vents marins, Makoto n'avait absolument aucun problème de mal de mer. Ceci dit, peut-être que ça lui correspondait bien, lui toujours en train de bouger, gesticuler, ou autres véloces acrobaties. Et donc, absorbé par toutes ces nouvelles sensations, notre jeune mage en venait à oublier le but de ce voyage, qui s'avérait au départ être plus une punition qu'autre chose...

*J'ai bien fais de faire ce trou dans la porte...*

Oui, à vrai dire, l'embarcation et les deux mages qu'elle portait se dirigeait vers les ruines de la tour du Paradis, ce système R -ou système de résurrection- ayant autrefois accueilli plusieurs centaines d'esclaves. Apparemment, il y aurait même eu une violente bataille concernant Fairy Tail, qui aurait causé l'écroulement de l'édifice, mais c'est sans conviction que Makoto pouvait évoquer ce sujet. Enfin est-il toujours que ce lacryma géant avait réussi à absorber l'Etherion du conseil tout entier ! Et c'est aussi pour cette raison que les débris étaient extrêmement convoités par de nombreux mages, notamment pour leurs valeurs, au marché noir par exemple, ou juste pour le pouvoir magique qu'ils contenaient. On en arrive donc aux raisons de la venue de notre mage, et au pourquoi du comment : des patrouilles ont lieu fréquemment dans cet endroit en guise de surveillance, perpétuées par les guildes officielles afin qu'aucun trafiquant ne puisse s'approprier les restes de lacryma. Makoto avait donc été choisi, et pas pour rien : son maître l'avait vivement recommandé pour le punir du creux qu'il avait laissé dans la porte de sa guilde... "Pourquoi, ô grand dieu faut-il que je sois ainsi châtié !" avait alors hurlé le jeune homme, mais il comprit vite, embarqué au port de Hargeon, que ce voyage n'allait peut-être pas tant lui déplaire que ça. Il poursuivit donc très enthousiaste sa mission ! -qui n'était pas encore commencée, il faut le souligner...-

Le groupe envoyé cette fois-ci était donc composé de Makoto et d'un autre mage, pour le moment deux personnes sans aucun lien, et ça ne pouvait pas rester comme ça, que ce soit pour la convivialité de l'expédition, ou encore les arrangements stratégiques le cas échéant. Et pour se connaître, rien de mieux qu'une petite discussion, que notre mage engagea.

"-Hey !... Euh... C'est quoi ton nom ? Moi c'est Makoto Nero de Fairy Tail, enchanté ! Personnellement, j'espère qu'on trouvera rien de suspect là-bas..."

Il attendait impatiemment une réponse, préférant être sûr d'avoir un compagnon compétent, et surtout relativement social. Mais déjà le reflet des lacrymas se dessinait à la surface de l'eau, le bateau étant proche de l'accostage puis de son amarrage. La mission allait débuter.

Alowin s’enfonçait un peu plus dans les galeries de l’ancienne Tour du Paradis, s’arrêtant parfois pour écouter les alentours avant de repartir à nouveau comme une ombre. Seulement, elle n’avait pas pris en compte le fait que la Tour soit fragilisée à ce point par ses nombreuses années d’inactivité. Alors, à force de tourner en rond à l’aveuglette, et de découper ses morceaux de lacima, le sol sous ses pieds finit par craquer comme le ferais un vieux plancher dans les maisons hantées. Le choc avec l’étage du dessous fut assez violent, assez pour qu’elle en recrache une petite gerbe de sang et voir apparaître quelques ecchymoses. Alors que la poussière provoquée par sa chute retombait, elle se redressa pour appréhender les dégâts. Quelques bleus ennuyant, mais rien de cassé, les vêtements poussiéreux et un peu abimés, mais l’Oracion Cape avait fort heureusement survécu, étant attirée par le haut lors de la chute. La jeune femme espérait que les lacrimas n’aient pas trop reçus de dégâts. Elle se trouvait à nouveau dans un étage plein de couloirs, plus sombre que le précédent ; aucun bruit aux alentours, ce qui voulait dire que soit ses poursuivants se trouvaient encore dans l’escalier et mettrait un peu de temps à la rejoindre, soit ils étaient bloqués plus loin, et donc mettraient une fois encore un peu de temps à la rejoindre. Elle en profita pour faire le point sur la situation.

Premièrement, ses poursuivants devaient être au moins deux, vu qu’elle avait entendu les brides d’une discussion, trop loin pour qu’elle ne puisse les comprendre, mais au moins suffisamment proche pour comprendre qu’ils étaient au moins deux. Deuxièmement, ils ne devaient pas vraiment savoir où chercher, car elle avait eu le temps de « visiter » l’étage supérieur en tentant de se cacher, néanmoins ils avaient directement emprunté l’escalier qui menait à son étage, car il n’y avait personne à son arrivée, et deux personnes à ses trousses quelques minutes après avoir commencé à collecter le lacrima. Troisièmement, le bruit qu’avait dû faire sa chute devait bien les avoir mis au courant de sa présence ici ; par conséquent leur échapper serait un peu plus dur, ce qui veut dire qu’elle allait devoir ruser plus que coutume. Et dernièrement, la plaque de lacrima qui avait craqué, provoquant sa chute se révélait être une véritable mine à Ethérion pour la jeune femme. L’ordre des priorités était maintenant de se débarrasser de ses gêneurs, puis de revenir prendre le lacrima, et ensuite s’enfuir tranquillement de cette île. Un plan banal mais qui tenait la route au final. Sa première idée fut d’apprendre à se repérer dans cet étage qui allait devenir son nouveau terrain de jeu. Connaître le terrain avant son adversaire représentait toujours un avantage non négligeable et terriblement intéressant. Elle cacha donc son matériel au milieu du tas de lacrima –son sac, et les lacrimas qu’elle avait déjà récupérés- et partis, équipée seulement de sa cape, son masque, son kodachi et son petit couteau. Mais alors qu’elle « visitait » les lieux, un bruit sourd se fit entendre, résonnant à travers les parois du couloir. Ce bruit devait certainement provenir d’une plaque d’Ethérion qui s’était effondrée, soit un peu au-dessus d’elle, soit un peu en dessous. Donc ses poursuivants n’étaient plus très loin.

Elle continua sa route, un peu plus pressée et stressée que quelques secondes au paravent, et finis par tomber sur une sorte de grande salle à trois entrées. Ce lieu devrait faire l’affaire, et lui permettre de mettre en place le plan qu’elle avait cogité pendant son trajet. L’atout principal de la mage noire était de posséder un physique jusqu’alors inconnu de ses adversaires, les empêchant ainsi de la reconnaitre si elle ne possédait ni son masque, ni son Oracion Cape. De plus, suite à sa chute, elle ressemblait un peu à une esclave, ou prisonnière : sale, les vêtements déchirés, les cheveux en bataille et poussiéreux. Elle retira donc son Oracion Cape, son masque et son kodachi, qu’elle plaça dans une petite corniche faite par l’érosion du lacrima, la poignée de son sabre légèrement accessible, mais invisible pour quelqu’un qui arriverait d’une des trois entrées. Elle déchira un peu plus ses habits, leur donnant ainsi une forme d’aillons, et se tira fortement le cuir chevelu pour laisser des marques de maltraitance. Les bleus qu’elle avait reçus un peu plus tôt s’accordaient tout à fait avec le personnage, et elle se roula au sol dans la poussière pour se rendre encore plus misérable. Une fois ceci fait, elle fit en sorte de se faire pleurer suffisamment fort pour que ses poursuivants l’entendent sans que cela ne paraisse exagéré. Les cheveux devant les yeux et à moitiés cachés par ses mains, elle surveillait ainsi les trois entrées piles en face d’elle, préparant deux sorts d’illusion : le Shū pour créer l’illusion d’un bruit de pas au loin qui fera croire qu’il y a quelqu’un d’autre dans la tour, et le Kaori qui créera une autre odeur partant d’elle vers l’une des autres portes, créant ainsi l’illusion de la présence d’une autre personne au cas où il y aurait quelqu’un capable d’utiliser un flair plus développé que la normale.

Les intérêts de ce piège était notamment qu’il la faisait passer pour une victime, qu’il lui permettait de diviser les forces de ses adversaires, et qu’ils étaient obligés de tombers sous ses illusions car ils apparaitront forcément par l’une de ses portes et dès lors, le simple fait de voir son adversaire suffit à le mettre sous l’hypnose. Son couteau se tenait caché dans sa manche droite à peu près intacte, prêt à mordre son généreux sauveur et ainsi rééquilibrer les forces. Alowin n’avait aucune crainte tant qu’à la réussite de ce plan s’il s’avérait qu’elle avait affaire à un groupe de mages officiels ; après tout, ces mages étaient un peu du genre fleur bleue et aucun n’irait soupçonner une frêle jeune femme comme elle. Mais si c’était des chevaliers runiques, c’était une autre histoire… ces hommes sont bien plus endurcis et méfiants. L’autre problème de ce plan était la durée plutôt mince que lui offraient ses illusions, avant que celles-ci ne s’atténuent. Elle devrait donc en mettre hors d’état de nuire un, ou plusieurs, pour s’occuper de l’autre, ou des autres, plus tranquillement. Sans savoir si quelqu’un approchait ou non, elle se mit à murmurer plaintivement des appels apeurés.

Aidez-moi ! Aidez-moi ! Pitié, aidez-moi !

Maintenant, il n’y avait plus qu’à attendre ses poursuivants, en espérant qu’une chute de lacrima n’ait pas eu raison d’eux…

Spoiler:

Dernière édition par Alowin Ronslay le Lun 9 Juil - 16:14, édité 1 fois

Finalement, l'embarcation frappa la plage avant de se ranger sur son bord. Ren en profita pour se présenter à son tour :

"Enchanté aussi. Je m’appelle Ren Ikari de Quatro Cerberus. Dans un sens, je suis d’accord avec toi, mais d’un autre côté, cela prouverait que des mages noirs tentent malgré tout de voler le potentiel magique de cet endroit et donc, que la sécurité est mauvaise."

Makoto fut étonnement surpris par le ton de son compagnon. Il le jugeait bien trop cérémonieux, et notre mage n'appréciait guère ce niveau de langue qui maintenant un certain écart entre les deux interlocuteurs. Ainsi, de par sa nature méfiante, il conserva une distance avec Ren et préférerait ne pas trop se dévoiler. C'est dans cette situation qu'il descendit du pont et rejoignit son coéquipier sur la berge, ayant perdu du temps à rêvasser. Il lui répondit tout de même, plus dans ses pensées que dans dans ses paroles.

"Oui, c'est possible..."

Ensuite une inspection fut faite avant de s'aventurer trop loin : tantô prêts et cape retirée, pour plus de mobilité. Des escaliers se présentaient à nous, alors même que l'on ne nommait plus cet endroit que par les mots "ruines" et "restes", à Magnolia. De plus, ils paraissaient quelque peu craquelés.... Était-ce bien sécurisé de s'aventurer là-dessus ?... Nous commençâmes tout de même à nous y engager, alors même que Ren reprit la discussion.

"-Nous devrions peut-être savoir quel type de magie utilise l’autre pour être prêt à compter l’un sur l’autre. Pour ma part, je possède une magie de soutien et je me bats à l’aide de mon katana, et toi ?
-Oui, c'est vrai... J'utilise la High Speed Magic. Mes armes sont à ma ceinture."

"Une magie de soutien" ? Il n'existait pas plus vague ? La High Speed Magic aussi était une magie de soutien, et alors ? Des dizaines de pouvoirs pouvaient prétendre à ce qualificatif, et révéler cela ne servait pas à grand-chose. Même s'il n'aimait pas vraiment ces secrets, Makoto allait bien être obligé de coopérer pour la réussite de la mission, puisque visiblement c'était ce qui intéressait le plus son allié. Dans un sens, nous étions là pour cela, mais la bonne entente et la découverte des autres est aussi quelque chose d'important, d'autant que dans le monde des mages les relations amicales sont toujours les bienvenues.

Tandis qu'ils s'élevaient encore et toujours vers le sommet, précautionneusement, un geste bref les stoppa. C'était Ren, d'un mouvement vif et concis, qui alertait Makoto. Le jeune homme étouffa les bruits maladroits de ces pas, puis rendit sa gestuelle plus habile. Très rapidement, il comprit qu'une autre personne se trouvait dans ces lieux. Le moment était venu de mettre en pratique le travail d'équipe... En effet, depuis que cette tour avait été abandonné, les quelques visiteurs ne venaient pas pour bronzer. Alors, cette personne... A coup sur, l'ennemi se trouvait déjà sur les lieux, ce fameux mage noir qui confirmerait les activités clandestines en vigueur dans cet endroit.

Finalement, d'après les indications de son compagnon, ils continuèrent leur ascension, là où se trouverait l'intrus. Mais ?!... Lui, comment était-il au courant de ça ?... Cette capacité à détecter la présence de quelqu'un, cela s'élevait bien au-delà une simple magie de soutien. Un mensonge ? Peu probable, vu la droiture dont il faisait preuve. Des doutes naissaient peu à peu dans l'esprit de Makoto quant au second protagoniste, qu'il tentait tant bien que mal de réprimer car ils ne lui apporteraient rien.Tout d'un coup, arrêtant une seconde fois leur marche, un bruit sourd retentit.

La résonnance d'un lacryma sur un autre, fragilisés tels le cristal qui sonne et se brise. Après un vif rappel au sujet des escaliers fragilisés, le jeune homme fit immédiatement une liaison et comprit qu'une partie de la tour partait en fumée. La discrétion passait à présent en second plan.

"Faut pas rester là !", hurla Makoto en enclenchant un demi-tour.

Et puis, attiré par le son, il jeta un regard vers le ciel. Des blocs de lacryma chutaient vers eux. C'était trop tard pour s'échapper et laisser la tour s'écrouler. Une réflexion rapide, un agissement véloce, à son image. Eviter les blocs ? Ils viendraient frapper le sol et nous pourrions dire adieu à l'édifice, sans être sûrs de survivre. Couper les blocs avec un soutien ? Le résultat serait le même, et il n'était pas dit que la multitude d'impacts ne brise pas complètement le batîment. Alors une unique solution : les rejeter, grâce à ses poings. Flexion, extension, flexion, extension, flexion, extension, saut. Grâce à cet enchaînement et à la vitesse de ses mouvements, il pourrait interrompre la course des blocs au plus vite, et démultiplier la hauteur de son saut. Puis, ayant tout juste décollé, connaissant sa carrure chêtive et le poids des lacrymas, il adressa une demande d'aide à Ren.

"J'espère de tout coeur que t'as un soutien offensif !"

Mettre sa vie entre les mains de la personne qu'il appréciait le moins en cet instant, c'était plutôt paradoxal. Vivre ou mourir, tout dépendait de la magie de son compagnon, de cette magie encore bien mystérieuse et problématique...

Après cette action, viable ou non, Makoto déciderait d'accélérer vers le sommet, avant de parvenir à l'entrée intérieure.

Le plus amusant pour Alowin dans les assassinats c’est la traque et l’attente avant que sa cible ne tombe dans ses pièges. Elle ne saurait dire pourquoi, mais ces moments-là lui procurent toujours une certaine joie et excitation. Cette attente se fait pourtant longue ici. Aculée et traquée, la jeune femme préfèrerais que ses poursuivants arrivent dès maintenant, quitte à mener un affrontement de front, mais ce serait toujours mieux que de se retrouver dans la peau de la proie ; une proie certes fourbe de chasseuse, mais une proie acculée quand même. La preuve elle avait été obligée de retirer son masque et son manteau, dévoilant ainsi sa véritable apparence. Cette fois elle n’avait pas intérêt de rater ses cibles et les tuer, sinon des informations sur son apparence physique pourraient trainer et remonter jusqu’aux hautes instances. Mais même si son esprit tournait à cent à l’heure pour mettre en place différents plans d’actions portant les lettres A à Z pour noms, et couvrant toutes les différentes possibilités d’actions de ses cibles et les façons d’y remédier. Un esprit simplet pourrait penser qu’elle a réfléchit à tout, mais l’esprit humain étant tellement complexe, ses adversaires pourraient aussi bien correspondre à ses plans, ou totalement l’impressionner.

Mais en apparence extérieure, le personnage de la jeune fille restait le même, pleurant à chaudes larmes, appelant de façon pressante à l’aide, avec les yeux hagards et une tête folle. Une apparence touchante pour n’importe quel mage officiel, même pour ceux les plus aguerris et refermés sur eux-mêmes. Après tout, même certains mages noirs iraient sauver cette pauvre créature prisonnière et malheureuse. Mais eux n’étaient toujours pas là. Peut-être s’étaient-ils perdus, ou n’avaient-ils pas encore entendu son appel. Qui sait… Elle en profita donc pour vérifier son déguisement mentalement. L’apparence physique était convenable, abimée principalement par sa précédente chute, et tachée par la crasse et la poussière des lieux, cela accompagnait parfaitement son personnage. Ses cheveux emmêlés, pleins de poussière et masquant ses yeux correspondaient à ses attentes. Elle était totalement dépouillée et son visage roulé par terre commençait à prendre l’apparence de celui d’une personne qui aurait passé longtemps ici. Le seul bémol était l’absence de chaines ou d’un quelconque dispositif pour la garder enfermée ici, mais d’un autre côté, la tour tout entière était une prison, alors qui aurait l’idée de l’accrocher. Rajouter à cela l’idée que la tour s’effrite aussi facilement qu’un biscuit rassit et cela donne l’endroit le plus parfait pour garder un prisonnier sans lui laisser aucune possibilité de fuite.

À l’aide, pitié sauvez-moi ! Pitié.

Sa voix plaintive et pressante emplissait désormais les couloirs. Et les pas fictifs qui raisonnaient semblaient se trouver un peu plus loin dans la tour. Nul n’aurait su dire s’ils se rapprochaient ou s’éloignaient du lieu où se trouvait la jeune femme, mais si les personnes à sa poursuite avaient un dessous de jugeote, ils pourraient se dire que le « tortionnaire » revenait vers sa victime pour la faire taire ; augmentant ainsi, normalement, leur désir de la protéger, et donc de venir auprès d’elle le plus vite possible. Absolument insensible à sa propre hypnose, la jeune fille commençait d’ailleurs à percevoir des pas un peu plus loin dans son étage. Ils arrivaient donc… Un demi-sourire sadique passa sur son visage, avant que celui-ci ne disparaisse pour reprendre une apparence plus normale, à savoir une grimace brouillée et communes à toutes les personnes désespérées et proche de la folie. Elle les entendait approcher petit à petit, certainement sur leurs garde, mais pressés de venir au secours d’une pauvre jeune femme sans défense. Elle se prit à les imaginer tous les deux, car il était clair maintenant qu’ils n’étaient que deux, totalement désordonnés, priant pour qu’ils ne tombent pas sur une montagne de cadavre avec une seule survivante… Elle secoua la tête pour mettre fin à ses idées sadiques et continua ses appels un moment, comme si elle n’avait encore rien entendue.

Seulement d’un coup, alors que ses « sauveurs » étaient tout proches, suffisamment pour qu’une personne normale puisse les sentir, et entendre leur respiration, elle se replia sur elle, accroupie, avec les mains sur les yeux, comme une folle, ou une petite fille traumatisée, et se mit à hurler –suffisamment fort pour ressembler à n’importe qu’elle personne qui a peur, mais pas trop non plus pour rester crédible dans le personnage de la jeune femme affaiblit.

Pitié, pitié laissez-moi, ne me faîtes pas de mal. Pitié je ferais tout, tout… Pitié ne me faîtes pas de mal.

Le bloc de lacryma filait vers Makoto. Désormais, impossible de l'esquiver, impossible de ne pas le rejeter : l'échec signifiait une blessure grave, si ce n'était la mort, avec en prime son corps enfouis sous les gravas de la tour écroulée. Quelle était réellement la magie de Ren, alors ? Il ne résultat aucune réponse précise de l'action qui suit, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle fut bien utile. En l'air et tandis qu'il se préparait à frapper l'obstacle, Makoto reçut le soutien de son coéquipier.

"Ô, force du bras qui fend les cieux. Arms !" Maintenant !"

D'une certaine façon, cela le soulagea et le rassura vis-à-vis de la réussite de son entreprise... De leur entreprise. Et il ne mit ainsi que plus de puissance dans l'impact. Son poing frappa le lacryma de toutes ses forces, ses nerfs lui transmirent une vive douleur, mais pas suffisante pour l'arrêter. D'ailleurs, aucune douleur n'aurait été suffisante pour l'arrêter. Le danger fut dévié vers la mer, et s'écrasa lourdement dans les alentours de poussière. D'autres plus petites roches chutèrent mais il n'eut aucun problème pour les rejeter. Après cela, Makoto jeta un bref coup d'oeil au sol et crut voir un cercle magique, mais quelques clignements d'yeux le fit disparaître : certainement un mauvais tour oculaire. Il retomba dans l'escalier, tout en s'étant très légèrement amorti de sa main droite en prenant appui sur la façade fragile de l'édifice, qu'il ne souhaitait pas voir s'effondrer à cause d'une maladresse. Non pas forcément pour protéger son corps, qui pourrait le supporter, mais pour éviter de fragiliser les marches constituant l'escalier en colimaçon. Finalement, aucun problème majeur ne vint gêner l'action.

Néanmoins, a contrario de sa main droite, sa main gauche, elle, se trouvait dans un bien mauvais état. Même s'il essayait de cacher sa douleur, celle-ci lui lacérait les os et rendait bien innofensive son arme primordiale : son poing. Un léger gémissement s'échappa de sa gorge, mais il fit comme si aucune blessure ne l'empoignait. Makoto ne désirait pas inquiéter son compagnon, ni le déranger. Il sourit brièvement puis expliqua son choix...

"Merci... Et bien joué. Je pars un peu devant, je pense que c'est mieux de se séparer si on cherche quelqu'un. Je vais fouiller à l'intérieur."

Son choix de partir devant. Sa magie se déclencha et il se dirigea vers le sommet, sentant qu'il se passait quelque chose, qu'à coup sûr, malgré le batîment délabré, cet effondrement ne s'était pas fait tout seul. Autrement, cette tour du Paradis n'existerait plus depuis bien longtemps. Au fur et à mesure de sa progression, quelque chose gênait ses sens. Des résonnements de pas se faisaient de plus en plus proches, venant certainement de l'intrus. Mais par ici, la seule route menait à l'intérieur du Lacryma géant. Parvenu au sommet, Makoto jeta un regard au ciel et à la mer. Il se plongea brièvement dans la mélancolie due à la magnificence du lieu, attiré par ces paysages magnifiques, puis s'infiltra dans la tour.

"C'est parti."

Incontestablement, les bruits de pas se rapprochaient. Et ce n'était certainement pas ceux de Ren. Mais plus que ces désagréments, des gémissements se laissaient entendre, dont l'écho suivait les façades à la structure apparente au cristal. Il était donc difficile de dissimuler sa présence ici. De surplus, le mauvais état des lieux ne laissait pas beaucoup de possibilités d'échappatoire. Makoto avançait tout en sachant cela, mais peu à peu son esprit s'emplissait de doutes. Les bruits de pas, les gémissements et appels au secours... Étaient-ils ceux de la même personne ? Probablement pas. Deux intrus ? Ou une agression ? Que viendrait faire ici quelqu'un qui n'avait plus rien à y voir ? Cette tour était à l'abandon depuis maintenant pas mal de temps... Enfin bon, si une personne était en danger, aussi improbable que ce soit, 'fallait l'aider.

Makoto se mit à courir dans l'édifice en amortissant le bruit de ses pieds. Évidemment, il se dirigeait vers les bruits de marche, et ce durant quelques minutes. Il ne put finalement rien trouver. Cela avait commencé à l'épuiser, et il ne faisait que gaspiller son énergie. Il voulut descendre plus profondément encore, et découvrit un creux assez volumineux. Le jeune mage s'y infiltra précautionneusement, sa vue inutile un bref instant. Il tomba puis vit une jeune fille mal habillée, un peu misérable, peut-être là depuis des jours. Il se méfiait toutefois d'elle, que faisait-elle ici, seule ? De surplus ses aventures lui avaient appris à ne pas se fier aux apparences. En tout cas, celle-ci paraissait aussi louche qu'affaiblie, et sa situation bien malheureuse...

"Pitié, pitié laissez-moi, ne me faîtes pas de mal. Pitié je ferais tout, tout… Pitié ne me faîtes pas de mal. "

Rien ne semblait réellement se dérouler comme elle l’avait prévu. Les deux mages, ils étaient clairement des mages vu qu’ils ne portaient pas les vêtements traditionnels des membres du conseil, arrivèrent l’un après l’autre sur leurs gardes. Le premier plutôt grand et mince, pas particulièrement baraqué, les cheveux courts et les yeux noisette, un brin essoufflé, tombé de nulle part. Il semblait plutôt méfiant, et pour garder un peu de crédibilité elle se réfugia le plus loin possible, dans l’angle opposé en criant et pleurant comme une démente. Le deuxième arriva par la même occasion alors que le premier semblait se détendre un peu. Il semblait un peu plus fort que le premier et aussi plus vieux, plus grand et musclé que son coéquipier il n’en était quand même pas plus imposant dans l’aura qui se dégageait d’eux. Les cheveux noirs et les yeux marrons, au final ils n’étaient pas particulièrement différents l’un de l’autre. Seulement son attitude était totalement différente du premier. En effet bien qu’il semblait s’attendrir au début, il finit par s’assombrir comme s’il avait pris conscience que quelque chose clochait et qu’il possédait un sixième sens. Il sortit un katana de son dos et le pointa sur la jeune femme, souhaitant certainement tester sa réaction. Mauvaise idée, la petite avait de la suite dans les idées et se serra plus fort ses mains sur ses yeux et essaya de s’enfoncer contre le mur. Elle libéra néanmoins son œil sain pour apposer une nouvelle fois son sortilège d’illusion basée sur l’odeur. Celui-ci commençait à se dissiper, et elle était persuadé que c’était la clé de l’énigme et la meilleure façon de s’en tirer. Elle cria d’une petite voix encore plus stridente et plaintive qu’avant.

Ne m’approchez pas, ne me faîtes pas de mal. Pitié, je ferais tout ce que vous voulez, mais ne m’approchez pas. Je m’appelle Kaori Shinku, ne me faites pas de mal, pitié… pitié… pitié

Sa voix s’était accélérée au fur et à mesure qu’elle avançait dans sa phrase, montant par la même occasion dans des octaves assez stridentes pour réveiller un mort. Mais sur les trois derniers mots, elle était devenue un simple chuchotement à peine perceptible. Normalement rien ne l’avait trahit, et son Kaori avait été renforcé ; le fait qu’elle ait sa cible en vue, et qu’elle prononce sa technique, cela donnait tout de suite une bien meilleure illusion, et plus longue dans la durée. Et en plus aucun sceau n’apparaissait quand elle l’utilisait, permettant ainsi de la rendre « invisible ». Pour eux, s’il s’avérait véritablement que leur odorat été plus développé que la normale, l’illusion de l’odeur ne disparaîtrait donc pas de si tôt. L’autre problème résidait dans le fait qu’elle devait ou renouveler le Shu, ou trouver une excuse qui supprime les bruits de pas. Celle-ci lui vient quelques secondes à peine avant la disparition estimée de l’illusion. Un violent d’explosion se fit entendre un peu plus loin à l’étage du dessus, et Alowin hurla avant de venir se serrer contre le dénommé Makoto.

C’est lui, il repart trouver un autre. Il doit savoir que vous êtes ici. Pitié ne me laissez pas seule, s’ils reviennent ils me tueront. C’est mon tour… Pitié sauvez-moi.

Si les deux mages décidaient de la sortir de la tour pour la sauver, elle leur indiquerait la position de sa cachette pour qu’ils récupèrent pour elle ses lacrimas et elle n’aurait alors plus qu’à se débarasser d’eux dans l’escalier ou le bateau, seulement elle devrait choisir d’abandonner son kodaichi, son masque et surtout son Oracion Cape qu’elle devrait repayer au maître –ce qui voulait dire des sous en moins sur sa paye au final, en plus de la copieuse engueulade qu’elle allait se taper par la suite… L’autre possibilité était qu’ils se séparent pour vérifier le bruit qu’ils avaient entendu plus haut. En effet, il y avait peu de chance qu’ils la laissent seule ici, alors qu’ils se méfiaient à ce point d’elle. LA dernière possibilité était qu’ils décident de camper ici pour attendre les mages noirs, et donc qu’elle devrait une fois de plus ruser, se mettant à chaque fois un peu plus en danger.

Elle calma peu à peu son esprit, et son personnage en fit de même avec sa respiration. Dans les bras de Makoto, elle calma ses pleurs, et s’apaisa petit à petit, dévoilant un visage presque angélique, seulement l’absence de sourire et la crasse sur ses joues lui donnait un côté hideux et presque repoussant. Son souffle se calma, même si sa tête se cachait contre la poitrine de son sauveur au moindre craquement de la tour, même si elle resserrait son étreinte contre Makoto au moindre mouvement dans l’ombre, et qu’un petit cri lui échappait dès qu’elle sentait un souffle étranger à ceux dans la pièce. Le tableau en était touchant, et puis on ne pouvait pas dire que le corps de la jeune fille était loin de ne pas émouvoir et toucher les hommes mêmes mariés ou en couple. Qu’allait-il maintenant se passer ? Son esprit était désormais aussi calme qu’une onde pure, et il serait dur pour les deux hommes de ne pas échapper à sa toile…

Spoiler:

Ne m’approchez pas, ne me faîtes pas de mal. Pitié, je ferais tout ce que vous voulez, mais ne m’approchez pas. Je m’appelle Kaori Shinku, ne me faites pas de mal, pitié… pitié… pitié

Kaori Shinku ? Joli nom, bien qu'assez étrange. C'était déjà une première information utile dans tous les cas. A présent, quoi de mieux que de la rassurer un tant soit peu ?...

"Eh bien on n'est pas là pour te faire de mal..."...

Enfin peut-être. La jeune fille se tenant là s'apparentait plus à un misérable esclave qu'à un terrifiant mage noir. Pourtant la première possibilité ne valait en rien la seconde et j'en veux pour preuve qu'un seul fait la brisait assez facilement : A-t-on déjà vu un humain survivre plusieurs mois sans boire ni manger ? Peut-être par des efforts extrêmes, mais pas de cette constitution là... C'est ce qui venait de traverser l'esprit de Makoto pendant que l'être devant lui continuait à gémir sans vraiment s'occuper de lui. Ses doutes se renforçaient peu à peu... Le seul moyen de les annihiler était de découvrir la vérité, quelle qu'elle soit. Et dans ces conditions, rien ne valait la parole...

Malheureusement, cela allait être remis à plus tard. Le retentissement d'une violente explosion parvint jusqu'à nos tympans et alerta Kaori. Le bruit assourdissant venant de l'étage supérieur l'effraya donc et elle se jeta d'elle-même contre Makoto. Il effectua un léger recul par pur réflexe puis s'immobilisa un bref instant soumis à la surprise, ne sachant réellement comment réagir. A vrai dire, le contact corporel qui lui était infligé ne le laissait pas indifférent.

*La mission, bougre d'andouille de poulet, la mission !*

"C’est lui, il repart trouver un autre. Il doit savoir que vous êtes ici. Pitié ne me laissez pas seule, s’ils reviennent ils me tueront. C’est mon tour… Pitié sauvez-moi. "

Hum ? Que disait-elle ? Lui ? Ils me tueront ? D'autres intrus vagabonderaient encore dans cette tour ?! C'est impossible. Ou plutôt inconcevable. Qu'un mage noir encore sévisse sur des personnes qu'il soumet en esclavage, pourquoi pas ; mais que plusieurs mages noirs sévissent ici ?... Makoto et son coéquipier auraient eu le temps de les croiser des milliers de fois vu la route qu'ils avaient parcouru. Un mensonge ? Une erreur due à la peur ? Aucune réponse pour trop de questions. Une seule de ses techniques saurait dévoiler la vérité, mais avec un timing parfait toutefois. Pour le moment, celle-ci devait rester en réserve. Si Kaori se révélait être une triste victime après son utilisation, elle n'aurait juste que plus peur du mage, qui de toute manière ne resterait pas en sa compagnie plus d'une journée. Makoto encore pensif jeta un bref regard à l'inconnue, hésitant, et alors même qu'il allait enfin pouvoir parler, il s'aperçut et prit enfin en compte la présence de Ren.

Les doutes encore présents, il décida de se concentrer sur le bruit d'explosion et de partir inspecter les lieux. Mais aussi d'emmener la jeune fille, notamment quant aux problèmes qu'elle portait. Dans cette optique, il fixa Ren sérieusement pour lui faire comprendre ses souhaits et lui adressa la parole :

"Allons voir ce qui se passe à l'étage supérieur si ça t'en dis... Et emmenons Kaori avec nous juste... au cas où. T'es d'accord ? Même si cette fois vaudrait sûrement mieux qu'on reste groupé, à ta guise."

Son expression changea soudainement pour reprendre ce sourire habituel qu'il arborait quasiment toujours, d'une part pour camoufler ses sentiments, d'autres parts car un sourire restait un sourire ! Il demanda ensuite son avis à la jeune fille qu'il écarta doucement de lui.

"Et toi, ça ne te pose pas de problèmes ?"

Alowin s’accrochait au T-shirt de Makoto quand elle remarqua quelque chose sur son épaule qui dépassait légèrement, mais ce n’était rien de plus qu’une trace couleur ; cependant cela lui mis la puce à l’oreille. Constatant que ces charmes opéraient chez son protecteur, elle se serra un peu plus contre lui, le modelant selon son bon vouloir, et arriva à dégager une partie de son épaule. Seulement, pour vérifier cette marque, elle devait se redresser, ce qui contrastait avec son statut de victime, qui normalement restait au sol. Elle ne savait pas vraiment trop comment procéder, mais elle se dit qu’après tout, elle avait encore un peu de temps, et n’était pas vraiment obligée de se presser. Elle continuait son petit jeu, remarquant par la même occasion que l’autre mage semblait petit à petit relâcher sa garde. Tout semblait se dérouler comme sur des roulettes, surtout que le dénommé Makoto lui donna l’occasion de voir la marque.

"Allons voir ce qui se passe à l'étage supérieur si ça t'en dis... Et emmenons Kaori avec nous juste... au cas où. T'es d'accord ? Même si cette fois vaudrait sûrement mieux qu'on reste groupé, à ta guise. Et toi, ça ne te pose pas de problèmes ?"

Même si la première partie de la phrase montrait encore ses quelques doutes sur l’histoire d’Alowin, le fait qu’il l’ait un peu dégagé de lui, donnait à la jeune mage noire une raison de se relever. Ce qu’elle fit, accrochant la manche de l’épaule où se trouvait la marque pour s’aider, à se relever, une fois ceci fait, elle releva d’un air naturel, pour cela ne soit pas trop remarqué, le haut de la mache, dévoilant lentement la marque de Fairy Tail, pendant ce temps, elle avait plongé ses beaux yeux dans ceux de son « sauveur », alors que l’une des manches de son haut glissait, dévoilant un peu sa poitrine. Pour peu que le jeune homme en soit vraiment un, il en profiterait pour glisser un œil volontairement ou non d’ailleurs. Jetant un regard discret, pensant l’autre mage occupé, elle découvrit alors la marque de Fairy Tail dans sur Makoto, ce qui concrétisa définitivement ses doutes sur l’identité des deux hommes. Ils étaient bien des mages. Mais à ce moment-là, elle sentit –comme alertée par un sixième sens- la lame de l’autre homme se redresser dans son dos, et entendit sa voix s’élever.

_ Je pense que tu devrais reculer. Je ne t’ai pas tout dit sur moi, je suis comme le musicien de ta guilde à la différence que mon élément est le ciel et mes sens sont très développés.

Dès lors, il en avait trop dis. S’imaginait-il qu’un mage noir digne de ce nom ne connaisse pas les guildes et leur organisation, et leurs meilleurs membres. En plus, les informations allaient très vite d’un point à l’autre de l’alliance, qui pouvait imaginer que les guildes noires ne se transmettent pas un minimum leurs informations. Avant même que le jeune homme ne commence sa deuxième phrase, elle avait compris qu’elle avait été découverte. Plus vive qu’un serpent, son bras droit fusilla Makoto, alors que le poignard quitta la manche dans le même mouvement. Elle se recula d’un bond, et regarda l’autre combattant. Elle avait visé son « sauveur » au niveau du cœur, mais n’était pas certaine de lui avoir porté un coup mortel, ni même certaine de l’avoir attient. Mais elle se concentrait désormais sur son autre adversaire, tout en plaquant l’une de ses mains derrière elle pour récupérer son kodachi, qu’elle tira et pointa devant elle, alors que le jeune homme reprenais sa discussion.

_ Je t’ai sentie dès que nous sommes arrivés près de la Tour, tu es probablement une illusionniste et très douée, de surcroît, mais il aurait fallu que l’illusion m’atteigne bien avant.

Oh donc il avait compris ? Avec ce type de mage, il n’était pas la peine d’argumenter, et puis son geste avait agi de lui-même. Elle prit une seconde pour remettre ses idées au clair : donc Makoto était un mage de Fairy Tail, et l’autre mage, utilisait une magie proche de celle du musicien de Fairy Tail, mais en rapport avec le ciel. Au final, le musicien le plus connu de Fairy Tail était le Dragon Slayer Ethan Rayne, Dragon Slayer de foudre et chanteur guitariste à ses heures perdues –chanteur qu’elle était allé voir à Carmina après avoir été invitée par une amie ; et oui on peut être une mage noire recherchée et se faire des amies qui nous emmènent à Carmina voir la représentation d’une grande pop star. Donc si le jeune homme possédait la même magie qu’Ethan, mais en rapport avec le ciel : c’était donc le Dragon Slayer du Ciel. Elle fit une grimace menaçante et souri à son adversaire, sourire assez effrayant il faut dire. Mais n’allez pas penser qu’elle en avait oublié Makoto, loin de là, petit à petit elle reculait dans un angle et redressait sa lame pour créer une garde la plus parfaite possible.

Oh, impressionnant… Alors comme ça, tu connais la magie de l’illusion ? Intéressant, quelqu’un a dû te mettre au parfum sur son utilisation et ses limites ? Dommage, avec n’importe qui d’autre que toi, cela aurait marché, mais c’est vrai que tromper un Dragon Slayer, ce n’est pas une mince affaire… Ah oui pardon ne soit pas surpris, je sais que tu es un Dragon Slayer, car il n’y a que deux chanteurs à Fairy Tail d’après mes informations, l’un est le Dragon Slayer de foudre, l’autre est le maître de leur guilde, mais le dernier n’aurait pas été capable de démasquer l’illusion. Donc tu es le Dragon Slayer du ciel ? Je ne sais pas grand-chose sur toi, à vrai dire tu sembles encore inconnu des mages noirs…

Les yeux de la jeune fille s’illuminèrent un instant alors qu’elle les plongeait dans ceux du Dragon Slayer. La vision de sa plus grande peur lui apparut, assez flou, si bien qu’elle ne voyait pas le décor autour, mais une chose se distinguait : la mort d’un dragon… Qu’est-ce que cela voulait dire ? Un Dragon Slayer qui a peur de la mort d’un dragon ? C’était étrange et stupide, ce serait comme un dératiseur qui aurait peur de tuer des rats… Tout bonnement idiot et insensé… S’était-elle trompée sur l’identité de son adversaire ? Elle en doutait, la Guilde d’Oracion Seis étant spécialisée dans tout ce qui comptait les assassinats, et missions d’information, elle avait peu de chance de se tromper. Mais vu qu’aucun Dragon Slayer du ciel n’était apparu dans son secteur, à savoir Fiore Nord, elle ne pouvait être sûre. Elle regarda l’autre mage, mais sa plus grande peur était plus floue… Comme si le fait de savoir qu’elle était une mage noire était en train de changer celle-ci. Sa peur finit par se stabiliser en quelque chose de plus exploitable : la destruction de sa guilde… Stupides mages des guildes officielles, ils ne pensaient qu’à leurs guildes… Elle se retourna vers l’autre mage.

Tu sembles donc plutôt bien informé en ce qui concerne les illusions, mais sais-tu qu’il en est que l’on ne peut dominer volontairement ? Certaines que l’on ne peut vaincre par la raison pure ? Par exemple ce type d’illusion ?

Soudain, l’environnement changea radicalement autour des deux hommes –elle avait décidé d’inclure Makoto aussi, une illusion commune était plus facile à tisser que deux illusions séparées. La tour laissa place à une vaste prairie, les deux hommes y étaient seuls, près d’un arbre, quand soudain une énorme masse sombre. C’était le dragon, celui que semblait voir le Dragon Slayer dans ses pires cauchemars. Comment allait-il réagir à cette illusion à moitié foireuse, aussi réelle qu’une image dépixularisée. Mais pour lui, se retrouver face à sa plus grande peur ne devrait pas lui permettre de prendre conscience assez vite de la supercherie, même s’il connaissait son pouvoir. Le vrai problème restait quand même Makoto qui lui comprendrait assez vite ce qui se passait. Dans un mouvement elle attrapa son masque et sa cape, puis se retourna face à ses deux adversaires encore sous l’emprise de l’illusion qui devrait encore les retenir un peu, quelques secondes s’ils étaient doués, plusieurs minutes si le Dragon Slayer se laissait submerger. Mais elle ne rêvait pas trop, Konran était son illusion la plus faible. C’est pour ça qu’elle en rajouta une couche

Sakanade, Shu, Kaori.

Illusion du son qui masquerait ses bruits de pas, illusion d’odeur pour le Dragon Slayer qui lui rendrait impossible d’utiliser ses sens car elle comptait bien faire partir son odeur dans tous les sens, et le Sakanade (frappe inversée) qui les empêcheraient de faire confiance à leur vue, et même à leur esprit, mélangeant droite et gauche, haut et bas, avant et arrière, et même le fait de savoir ça et ainsi d’inverser son déplacement était inversé. Une confusion totale même pour les meilleurs combattants. Elle partit donc au pas de course, consciente que son pouvoir se trouvait désormais amoindri. Son but, rejoindre l’endroit où elle avait déposé son sac et atteindre le bateau au plus tôt. Les quatre illusions devraient les ralentir suffisamment pour cela et même si les trois appartenant aux Kankaku no sakkaku ne dureraient pas longtemps, le Sakanade devrait suffire à la faire partir d’ici sans trop de résistance. Alowin se prit donc à prier pour qu’aucun imprévu ne vienne gêner son plan, et qu’elle n’ait pas surestimé ses pouvoirs… Elle en était quand même à quatre illusions complètes, et sept en tout. Rajoutez qu’elles ont toutes les sept été appliquées aux deux hommes, cela devenait revenait à avoir fait 8 illusions complètes, c’est-à-dire en prononçant leur nom. La sortie n’était pas très loin…

Spoiler:

A la suite de la question de Makoto, Kaori se releva en empoignant sa manche. Cela eut pour effet de réveler complètement son tatouage, qu'il cacha à nouveau dans un souci d'identité. De plus, lorsqu'il rejeta vivement son regard vers la jeune femme, elle était déjà en train de fixer le haut de son épaule. Simple coïncidence ? Sûrement. Elle s'empressa en tout cas de plonger ses yeux dans les siens, comme pour détourner son attention. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Quand bien même le mage à la haute vitesse paraîtrait gêné, sa concentration est toujours maximale dans ces moments-là. Soudain le sabre de son coéquipier se releva, lame menaçant prête à trancher. Trancher Kaori, l'ennemi ?

"-Que ?!
-Je pense que tu devrais reculer. Je ne t’ai pas tout dit sur moi, je suis comme le musicien de ta guilde à la différence que mon élément est le ciel et mes sens sont très développés."

Le voilà passer par quatre carrefours, huit intersections et seize chemins. Il ne pouvait pas avouer directement qu'il était le Dragon Slayer du ciel ? Le musicien, à coup sûr, c'était Ethan, comme ne pas souvenir de la raison pour laquelle Makoto avait fait une entrée si mouvementée dans la guilde : des nuées de harpies fondant sur un Ethan désemparé, obligé de clore les lourdes portes du bâtiment. Ensuite, il l'avait déjà vu utiliser sa magie, contre le Dragon Slayer des glaces, et il était en effet le pourfendeur foudroyant. Avec tout ceci, aucun doute quant à ses pouvoirs. Par la même occasion, cela expliquait les odeurs que Ren avait pu détecter à l'instant de leur arrivée, ainsi que le soutien physique pour détruire les blocs de lacryma dans les escaliers.

"C'est plutôt sympa c'te magie !"

Se retournant, Makoto aperçut le poignard de la jeune mage noire qui fila sur son bras droit. D'un message nerveux silencieux il activa ses magies puis se recula pour esquiver l'attaque qui aurait pu être fatale. "Ses magies", car l'esquive aurait été trop juste uniquement avec la High Speed Magic. La Heitan no mahô lui permit de perdre un volume suffisant tout en se courbant, évitant ainsi complètement l'assaut. L'arme ne fit que trancher son haut : remercions ses réflexes. Le retour à son état normal lui prit un peu plus de temps, n'étant pas un maître de sa seconde magie. Malgré l'assaut, il conserva ses deux tantôs sous son T-shirt afin de garder un effet de surprise certain. En effet, même s'il avait déjà dû déclencher sa magie pour contrer l'attaque, le jeune homme ne l'avait pas encore pleinement employé, peut-être même pas assez pour qu'on s'en aperçoive, la magie d'aplatissement se voulant bien plus visuelle. Ainsi cette action faisait d'une pierre deux coups.

"- Je t’ai sentie dès que nous sommes arrivés près de la Tour, tu es probablement une illusionniste et très douée, de surcroît, mais il aurait fallu que l’illusion m’atteigne bien avant.

Un rictus se dessina sur le visage de Makoto à ces paroles, qui ne faisaient que renforcer ce qu'il pensait.

-Je n'aime pas les doutes, ça me démangeait le cerveau. Merci Ren."

Une mage noire... De quelle guilde ? Peu m'importait de toute façon. Les guildes clandestines sont à exclure du cycle magique, voilà tout. S'il y en a que les dégâts aussi bien matérielles qu'humains ne dérangent pas, s'il y en a est que les règles du monde ne restreignent pas, alors il y en a de la même façon qui doivent arrêter ces personnes. Lorsque l'on nous offre un lieu pour nous rassembler et vivre en tant que mages, ce n'est pas pour engendrer le malheur des autres. La Kaori se trouvant devant lui était donc de cet ordre. Pourtant, Makoto ne se mit pas en garde, conservant encore l'effet de surprise qu'il aurait grâce à sa première technique. L'extirpant de son excitation combattive, la jeune femme prit la parole. Elle confirma d'elle-même la nature de sa magie d'illusionniste, puis expliqua qu'elle avait comprit celle de Ren. Ses informations étaient plus étendues que prévues malheureusement.

Ses yeux se tournèrent alors vers un des mages, puis l'autre. Pourquoi donc ? Une illusionniste qui fixe quelqu'un, ce n'est jamais bon. Makoto restait sur ses gardes, pourtant il se laissa faire, comme pour opposer sa volonté à celle de la jeune femme. Finalement, rien ne se passa dans l'instant et elle s'adressa à son coéquipier.

"Tu sembles donc plutôt bien informé en ce qui concerne les illusions, mais sais-tu qu’il en est que l’on ne peut dominer volontairement ? Certaines que l’on ne peut vaincre par la raison pure ? Par exemple ce type d’illusion ? "

Trop tard alors ?! Effectivement, une prairie apparut, avec un unique arbre en son centre.

*C'est pas mon trip ces magies, rasoir...*

Une ombre s'étendit sous leurs pieds, les alertant de la semi-présence de la bête mythique qu'était ce dragon. Impressionnant mais bien plus dangereux qu'autre chose. Le tout résidait dans le moyen de sortir de cette illusion un peu foireuse, déjà dans son utilisation : faire apparaître ainsi un tel terrain alors que nous nous trouvions dans une tour lacryma, pourquoi ne pas faire apparaître directement un dragon ? Mais l'important, c'était de déceler une faille. Tout d'abord, avant que la mage ne puisse s'enfuir, il fallait sortir Ren de là, car en tant que Dragon Slayer c'était à coup sûr lui la cible. Pour le faire revenir à lui, rien de mieux que quelque chose de surprenant ou de fort, le marquant et l'amenant à se retirer du point central qui l'omnibulait, parvenant ainsi à déjouer l'impressionnisme magique. Et pourquoi ne pas faire croire à Alowin que nous étions plongés dans son espace fantasmagorique, dans l'impossibilité de discerner notre environnement...

"Ren, faut qu'on aille rejoindre les mages qui nous ont accompagné sur la plage et les avertir de la présence d'intrus, bouge-toi ! hurla Makoto".

Un hurlement certes, mais un hurlement à en briser la voix même. Plonger Alowin dans le doute, sortir Ren de sa concentration sur le dragon, il permettait de faire de nombreuses choses. Des failles devaient habiter cette création magique, mais elles se trouvaient certainement dans l'élément le plus important : le monstre mythique. Makoto, lui, n'avait aucun moyen de déceler ses erreurs, et donc Ren devait à tout prix pouvoir le faire. Au moment où son coéquipier trouverait ces erreurs, l'illusion en serait finie pour les deux hommes et la chasse pourrait débuter. Grâce à la High Speed Magic, il ne devrait y avoir aucun problème pour rattraper l'ennemi... L'apogée approchait.

Alors qu’elle progressait vers son sac, Alowin fit le récapitulatif de ses illusions en action : Konran, son illusion la plus faible, cela devrait lui offrir au mieux une fenêtre de quelques secondes pour disparaître du champ de vision de ses adversaires, et au mieux –mais là c’était vraiment sous-estimer le Dragon Slayer- assez de temps pour disparaître de la tour ; sans vraiment surestimer ni ses pouvoirs, ni ses adversaires, elle pouvait espérer quelques minutes pour décamper. La suivante : Kaori l’illusion de l’odeur, cela devrait lui offrir quelques minutes en plus si jamais son Konran ne durait pas, mais si celui-ci durait trop, l’illusion ne servirait à rien, s’atténuant avec le temps. Shu : certainement sa meilleure illusion des Kankaku no sakkaku, mais là elle était trop concentrée à établir un itinéraire pour retrouver son sac, et échapper à ses adversaires, c’est pourquoi l’illusion devait n’être qu’à moitié utile ; mais par mesure de sécurité elle se dit qu’elle allait le garder un peu plus longtemps au cas où, quitte à perdre un peu d’énergie. La dernière, Sakanade : sa meilleure illusion, et sa préférée. Elle n’avait aucune restriction mis à part l’énergie de son utilisatrice. Par mesure de précaution, elle préféra annuler cette illusion, conservant ainsi un peu d’énergie en plus.

Elle finit par atteindre l’endroit où elle s’était écrasée quelques minutes plus tôt. Là elle prit quelques secondes pour mettre sa cape et son masque dans son sac, et le mis en bandoulière, avant de se précipiter vers ce qu’il restait des escaliers. Ce fut à ce moment-là qu’elle entendit le dénommé Makoto hurler quelque chose d’insensé à son coéquipier.

« Ren, faut qu’on aille rejoindre les mages qui nous ont accompagné sur la plage et les avertir de la présence d’intrus, bouge-toi ! »

Cela rassura Alowin tout en la faisant rager. La rassurait pourquoi ? Tout simplement parce que cette remarque voulait dire que le dénommé Ren était encore sous l’effet de l’illusion, et que Makoto voulait le déconcentrer. Mais elle comprit que ces deux hommes ne la prenaient toujours pas au sérieux. D’autres mages sur la plage ? Qu’elle idée de sortir une idiotie pareille. Les moucherons des guildes officielles s’imaginaient toujours pouvoir arrêter un mage noir seul, or le fait qu’ils évoluent à deux prouve bien l’importance qu’ils attachaient à cette mission. C’est pourquoi jamais ils n’auraient laissés des renforts en bas, à part peut-être un homme au cas où ; homme qu’il lui serait aisé de vaincre. Et puis si vraiment homme il y avait, pourquoi n’y avaient-ils pas fait allusion lorsqu’ils avaient appris que le mage noir projetait de la tuer ? Un homme suffisamment fort pour séquestrer plusieurs personnes, les tuer et en plus échapper au regard du conseil aurait dû leur influer un doute assez grand pour appeler des renforts. Toute fois un doute subsistait dans son esprit, mais Alowin décida de ne pas y accorder trop d’importance, le doute était un allié puissant, mais se laisser submerger par le doute revenait à déposer les armes ; c’est pourquoi jamais il ne fallait laisser libre court aux émotions comme la peur, le doute et la colère.

Les deux mages étaient libérés de l’illusion. Elle le sentait, au plus profond d’elle-même, elle savait que ces deux hommes allaient se mettre à sa poursuite. Dès lors elle n’avait plus aucune chance… L’un était un mage utilisant une High Speed Magic, l’autre la Magie des Pourfendeurs de Drangon ; et elle, elle avait utilisé la plus part de ses cartouches d’un coup, l’obligeant ainsi à précipiter ses plans. Et elle n’aimait pas ça ; pour elle combattre et vaincre un adversaire était quelque chose de préparé, un combat était une chose à laquelle on s’entraine durement, mais là ses plans étaient contrariés coup sur coup, et elle était incapable de trouver une porte de sortie sans risques. Les calculs se multipliaient dans sa tête, tout comme le nombre de plans possibles à adopter, mais ça c’était des prédictions qui pouvaient être ennuyée par telle ou telle action de ses adversaires. Pourquoi ne la laissaient-ils pas tranquille ? Elle n’avait aucune envie de les tuer. Et aucun contrat ne nécessitait leur mort. Cela l’ennuyait, et l’énervait de plus en plus. Elle commençait à descendre les marches d’escalier deux pars deux, quand elle trouva au sol un bout de lacrima, certainement un reste de la partie qui s’était écrasée au-dessus. Elle l’attrapa machinalement et le serra fort. Elle était énervée, et sa colère prenait petit à petit le contrôle de son esprit. Sa raison lui disait de continuer à s’enfuir jusqu’à trouver un endroit assez bas pour sauter à la mer sans risques de contusion, fractures ou mort ; son instinct lui disait de faire demi-tour et d’affronter les deux mages pour les tuer. Elle s’énervait, devenir une proie la faisait rager. Elle supprima toutes les illusions qui entravaient les deux mages et se mit à courir de plus belle ; après tout il ne devait plus rester que le Shu, l’illusion de bruit qui lui demandait beaucoup de concentration.

Elle continuait à dévaler les marches le plus vite possible, serrant toujours plus fort le lacrima sur lequel elle libérait une partie de sa colère. Le morceau à peine plus grand que sa main, et pas plus gros qu’une pomme, commençait à lui entailler les doigts, le sang coulait faiblement de sa main gauche, mais elle faisait fi de cette légère douleur. Elle continuait à descendre, consciente que si on la rattrapait, elle ne s’en sortirait certainement pas.

//HRP: Désolé pour le retard, mais avoir une connexion internet ici relève de l'exploit... Donc voici ma réponse, j'espère que cela vous plaira.
Petite précision pour vous et le Game Master néanmoins, le Sakanade n'a comme seule problème la puissance qu'elle demande à la jeune mage. Sinon en elle même cette illusion est incohérente, car la personne sous ce charme n'arrive plus à s'orienter, les repères visuels droite/gauche, haut/bas, avant/arrière étant inversés. Je pensais que vous le comprendriez et que Ren utiliserait son odorat et en fonçant tête baissé les yeux fermés, mais bon je me suis débrouillé pour expliquer pourquoi vous n'en étiez pas affecté. Voilà ^^//

Dernière édition par Alowin Ronslay le Jeu 30 Aoû - 15:13, édité 1 fois

Tout semble bien ce passer pour les deux mages officiels, un peu trop bien d'ailleurs. La chance tourne et sans qu'ils s'en doute elle était sur le point de prendre un virage en tête d'épingle en faveur de l'illusioniste. Alors qu'elle tente déchaper a ses poursuivants que ne se pressent pas trop pour la rattraper quelque chose d'étrange se produit. Le contenu du sac de la jeune femme se met a briller ainsi que le lacryma qu'elle tient dans sa mains et tous se mettent à léviter autour d'elle.

L'énergie de l'éthérion contenu dans les pierres magique intègre le corps d'Alowin lui donnant ainsi assez de puissance pour égaler celle de ses adversaire, mais pour combien de temps ? Une chose est sûre les deux pauvres bougres ne s'y attendent pas, personne ne peut progresser autant d'un coup. Les illusions de la mage d'Oracion Seis étant passé au niveau supérieur comment croire qu'il s'agit de la même personne ? C'est maintenant où jamais, la seule chance pour elle de faire face a ses adversaires pour ensuite récolter tranquillement d'autre lacryma en cas de victoire ou de s'enfuir avec plus de chance de réussite, mais sans lacryma vendable.

====================================

Intervention GM : Alowin Ronslay passe temporairement de 1.730 PM à 2.730 PM sous l'effet des lacryma d'éthérion, les sort Kyōka Suigetsu et Matenrou sont aussi temporairement utilisable.

Le hurlement du jeune mage permit à son ami de se remettre d'aplomb. Immédiatement, Ren détecta des incohérences dans l'illusion, des incohérences évidentes et fatales à l'espace fantasmagorique. L'illusion couplée n'était pas forcément la meilleure idée : l'entraide était permise et un seul mage suffisait pour briser l'illusion double, mais tant mieux pour leur équipe. Enfin finie. Toutefois, elle resta dans un esprit. Celui du Dragon Slayer qui déclencha inconsciemment la valse irrégulière des vents colériques autour de lui, comme pour les répandre et répondre à la mage noire jouant avec ses sentiments. Tandis que Makoto l'observait, sa main le fit souffrir brièvement. Il la serra alors puissamment.

"-Ren...

Du tac-au-tac, le concerné l'arrêta et le remercia.

-Merci Makoto, j’aurais eu du mal à m’en tirer sans ton intervention. J’aimerais t’indiquer où elle se trouve comme au début, mais elle a dissimulé son odeur et ses pas, je ne sais pas où elle se trouve… Ne bouge pas, je dois faire quelque chose avant qu’on parte à sa recherche."

Hum ?... Il attrapa la main du mage à la haute vitesse et une aura apaisante au bleu transparent apparut, la voilant doucement mais entièrement. Quelques sursauts de douleur eurent lieu, n'empêchant néanmoins pas cette magie miraculeuse de dissiper peu à peu les blessures visibles et invisibles, harassantes et douloureuses. Le soigné en venait presque à oublier l'ennemie.

"Merci".

Maintenant il fallait poursuivre l'intruse et la retrouver coûte que coûte. Makoto commença par escalader et sauter d'étage en étage vers le sommet, un peu comme dans un bon vieux jeu de plates-formes... Sauf qu'à proprement dit, ça n'en était pas un. Arrivé au sommet, il s'arrêta. Le mieux restait d'observer les alentours afin de trouver une quelconque trace de la fuyante pour économiser un maximum de temps. Malheureusement, rien. Ce fait signifiait qu'elle était soit partie, soit toujours en train de descendre l'escalier, et donc qu'on ne pouvait pas l’apercevoir de plus haut. Le temps était alors compté, mais pas désespérant puisqu'elle se trouvait assez loin de la rive. Il n'y avait donc qu'une seule chose à faire : descendre le plus vite possible.

"High Speed Magic".

Ce qu'il fit. Sa vitesse doubla puis augmenta drastiquement. Désormais habitué à sa magie, il décida d'assouplir ses pas grâce à son habilité : appuyant beaucoup plus fort sur le sol lorsqu'il utilise la high speed, amortir ceux-ci lui permettait de diminuer la propagation des ondes et des bruits afin de se rendre aussi discret qu'aux moments où il ne l'utilisait pas. De plus, le fait de courir avec un minimum d'appuis et de plus grandes foulées accélérait encore son avancée. Une minute passa, puis deux, avant qu'une silhouette n'apparaisse. Elle s'apparentait à celle d'une jeune femme assez misérable, à l'allure débraillée, échappant à quelqu'un ou quelque chose. Une proie qui s'enfuyait avec un butin.

Un butin ? Lequel ?! Son sac ne contenait plus rien ! Où avaient donc filé les lacrymas ?! Aucune idée mais un chasseur devrait d'abord tenter de s'occuper de sa proie avant de ce qu'elle amasse. D'autant que face à une illusionniste, le mieux restait de l'attaquer avant même qu'elle ne puisse se rendre compte de notre présence. Pas forcément efficace, pas forcément très précise, mais vive. Sa magie n'étant pas celle du pourfendeur du dragon, elle pouvait s’apercevoir de présences uniquement par les sons et le toucher. Silencieusement, sautant pour annihiler les bruits de pas. Les deux tantô dans la main guérie, en espérant que l'assaut vise juste tout en s'attendant à ce que son adversaire évite. Un des deux couteaux acérés fut directement projeté sur le genou gauche de Kaori. Le second resta où il se tenait prêt à parer un éventuel coup.

Si l'adversaire esquivait, il fallait à tout prix se rapprocher. Sans perdre une second il retomba à terre et décida de s'avancer à la "Fairy Tail" -définition non-dictionnarisée, merci de demander au service destruction/réparation de la guilde pour de plus amples informations- vers l'ennemi. Allait-il pouvoir y parvenir sans être frappé d'un quelconque sort ? Allait-il frapper, allait-il être aider ? L'affrontement débutait enfin entre la mage noire et l'unité officielle dépêchée sur place.

"-T'enfuis pas comme ça !", cria-t-il supplanté d'un rictus.

La colère prenait petit à petit la pleine possession de son esprit, malgré les nombreuses tentatives de la jeune assassin pour garder son calme ; sa vision devenait rouge et elle sentait sa marque la brûler, simple sensation ou réalité, elle n’aurait su le dire, en tout cas si sa colère continuait à progresser elle ne serait bientôt plus capable de combattre de façon décente. Les marches semblaient continuer à l’infini, et cette sensation de ne jamais descendre augmentait la frustration de la jeune femme. Son sac, placé en bandoulière, rebondissait contre son dos, alors qu’une manche de son Oracion Cape dépassait de la mince ouverture. Quelques gouttes de sang perlaient de sa main gauche à intervalles réguliers, laissant derrière elle une piste de toute façon inutile car dans cette tour, l’escalier était le seul passage utilisable pour retourner à la plage. Mais les deux moucherons semblaient plutôt certains de leur avantage et ne semblait pas vouloir se presser pour la rattraper ; bon point pour elle qui espérait plonger dès que possible, action qui ne manquerait pas de surprendre ces deux imbéciles. Ses oreilles bourdonnaient témoignant de son état de fatigue dû à l’utilisation de sa magie, et à sa course effrénée dans les escaliers. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre maintenant, mais d’un autre côté, sa défaite était on ne peut plus normale au regard de leur différence de niveau.

Ce ne fut qu’au dernier moment qu’elle entendit le sifflement d’une lame dans son dos, qui arracha une partie de son pantalon déjà bien abimé, ainsi qu’une partie de sa peau, laissant dans son genou une entaille ennuyeuse, mais néanmoins pas assez profonde pour porter atteinte à sa vie ou l’handicaper fortement, pas plus qu’une forte brûlure au niveau de son genoux, mais en serrant les dents, cela ne devrait pas trop se faire sentir. Elle pouvait néanmoins remercier ses réflexes, sans eux la lame aurait très certainement finie sa course en plein milieu de son genou, et se battre sur une seule jambe se serait révéler plutôt compliqué. Profitant de son élan, elle se retourna pour faire face à son opposant, tirant son kodachi avant de découvrir son adversaire. Makoto, le mage de Fairy Tail, maîtrisant la High Speed Magic. La phrase qu’il lança eu pour magnifique effet de la sortir de ses gongs. Elle ne contrôlait plus rien, et sa colère n’était plus qu’une incroyable bombe à retardement dont la durée de vie ne tenait plus désormais que des secondes. Le souffle d’Alowin s’accélérait, bien que son effort ait subitement été arrêté. Comme si l’oxygène s’était raréfié, possibilité invraisemblable vu que l’on était en plein air. Et voilà maintenant qu’elle pouvait apercevoir le deuxième avorton, c’en était définitivement trop pour elle, et elle explosa.

Sa colère se déversa dans l’ensemble de son corps, se mélangeant à son sang pour terminer sa course dans le cristal d’éthérion qu’elle tenait dans sa main gauche. Celui-ci sembla alors entrer en symbiose avec sa colère, se mettant à briller de mille feux. Le sac qu’elle tenait derrière se mit lui aussi à briller, si fort qu’elle en fut presque aveuglée. Les morceaux de lacryma s’élevèrent doucement, entourant leur tortionnaire de leur éclat bleuté et la remplissant d’une douce chaleur. C’était comme un second souffle, les flux d’énergie qu’ils contenaient les quittèrent pour aller en direction de la mage noire et lui conférant tout la puissance dont ils disposaient. Et cette énergie ne lui remplit pas seulement les batteries, si l’on pouvait dire, elle en obtient un gain de puissance incroyable et impensable, même pour la recrue des Oracion. Le regard de la jeune assassin changea, passant en un instant de celui de la jeune femme acculée à celui du chasseur. La colère indomptable et chaude qui la possédait il y a un instant à peine, fit place à une colère froide et maitrisée, le regard fou dans ses yeux se durcit et redevint calculateur et calme. Sur ses lèvres nues se dessina un léger rictus mauvais et plein de promesses macabres. Quand elle s’exprima, sa voix était calme et posée, comme celle de ceux qui sont conscient que la chance tourne. Elle était encore plus forte qu’elle ne pouvait l’imaginer, ils étaient fatigués et son regain d’énergie les avait certainement démoralisés. La chance tournait, elle le sentait. Elle prit son visage dans une main, libérée de son morceau de lacryma, se donnant un petit genre théâtral.

-Tous deux, vous me donnez bien du souci. Je pensais repartir tranquillement, en vous laissant la vie sauve, mais il semblerait que vous ne soyez pas de cet avis. Pourquoi donc des moucherons tels que vous, cherchent tant à vaincre une grande assassin telle que moi. S’en est presque ennuyeux. Bon… Il est temps d’en finir, je ne pensais pas utiliser cela ici, mais je m’en vois contraint… Mon véritable nom est Kyōka Suigetsu, et veuillez acclamez Kami no shokuzai.

Une énorme lance apparut dans sa main gauche ensanglantée. Ce n’était bien sûr qu’une illusion formée par son Kyōka Suigetsu, son plus puissant sortilège d’illusion, mais qui irait imaginer qu’au vu de la puissance gagnée elle n’était pas capable de maîtriser une seconde magie ? La lance s’électrifia, et avec cela, le bruit des éclairs, et la chaleur que produisait leurs collisions ; on pouvait même sentir la promesse de mort qui s’en échappait, cette illusion était presque parfaite. Elle se mit en joue et lança son arme au niveau de la gorge d’un Makoto totalement abasourdi. Même s’il le voulait, il ne pourrait éviter cette illusion qui lui transpercerait la gorge même s’il s’enfuyait à des kilomètres, car elle était destinée au pourfendeur et non pas aux deux mages comme la dernière fois. Le flot de sang qui s’en suivit fut terrible, Alowin s’étant lâché sur l’hémorragie provoquée par la rupture de la carotide, Ren put voir près de deux litres de sang se répandre sur le mur auquel était maintenant cloué un pauvre Makoto désormais mort. Il pouvait sentir l’odeur du sang qui emplissait les escaliers, mais aussi l’odeur de la mort, et de la chair carbonisée. Vous me demanderez ce qu’il était advenu de Makoto, le vrai, pendant ce court laps de temps ? Eh bien, après lui avoir lancé dessus une lance –qu’il n’avait certainement pas manqué d’évité-, Alowin avait enchaîné avec le sort Matenrou. Le sol s’était fissuré sous ses pieds, et une énorme tour en avait surgit, détruisant tout autour d’elle. Il avait ensuite pu assister à l’explosion de ce qui se trouvait en dessous, notamment à celle de son regretté compagnon. L’odeur de soufre produite par l’explosion ne devait pas tarder à l’atteindre, apportant à son cerveau les informations nécessaires pour être certain de la réalité de ce qui se passait. Maintenant que les deux adversaires étaient tous deux sous une hypnose différente, croyant probablement que l’autre était mort, ou pas, la jeune femme décida de commencer par le chasseur de Dragon. Ayant totalement annihilé ses sens avec son illusion totale l’empêchant d’utiliser son odorat, elle fit déplacer un clone d’elle-même vers la droite alors que son attaque proviendrait d’en haut. Sa main gauche la faisait quelque peu souffrir, mais la douleur était supportable dans la mesure où elle ne se battait pas avec. Sa véritable préoccupation était son genou gauche qui la lançait un peu, surtout maintenant qu’elle sautait pour porter son coup mortel. Après celui-ci, elle enchaina par un fendant latéral, puis une multitude de petites attaques destinées à toucher l’ensemble des tendons et nerfs de son adversaire. Elle ne préférait pas trop parler, consciente qu’avoir déjà deux puissants sortilèges actifs était déjà largement suffisant, et que former une phrase ne ferait que la déconcentrer suffisamment pour créer des failles dans des illusions qu’une fois pleinement maîtrisés, d’autant plus qu’elle ne savait pas combien de temps durerait ce regain d’énergie. Elle accéléra le mouvement, tentant de ne laisser aucune porte de sortie à son adversaire, projetant ensuite d’en finir avec l’autre avant que son illusion ne soit terminée.

Spoiler:

Le véritable combat débute entre les deux mages officiels et la demoiselle d'Oracion Seis qui, par péché d’orgueil, utilise sa seule chance de fuir sans trop de dommage pour damer le pion de ses adversaires. Seul hic étant que le surplus de puissance accordée par les lacrymas à l’illusionniste disparaît aussi vite qu'il est venu avant qu'elle ne puisse attaquer le Dragon Slayer.

Pendant ce temps là, la portions d'escaliers de la Tour où se trouve nos trois protagoniste n'apprécie pas de supporter leur poids, depuis le temps que ce lieu tombe en ruine, quoi de plus normal. Vous pouvez entendre et sentir sous vos pieds des tremblements qui annoncent l’effondrement imminent de la zone. Vaut-il mieux sauver sa peau ou finir sa mission ?


Intervention GM : Alowin retrouve la puissance d'origine, l'escalier où vous combattez commence à se casser la gueule sur 50 mètres de long. Amusez vous bien, je vous laisse clôturer le sujet.

L'arme tranchante entailla finalement la jambe de l'ennemie. Tant mieux. Mais tandis que le jeune homme fonçait sur elle, un éclat de lumière emprisonna soudain la mage noire dans une valse de cristaux d'Etherion. Toute la puissance magique que contenaient ces joyaux volés s'échappa de leurs contenant pour infiltrer mystérieusement le corps fatigué de la voleuse. Un coup du sort trop inattendu alors, tant et si bien qu'il aurait fallu être GM tout-puissant pour le prédire. Et cette fois, ça n'arrangerait pas Makoto...

Pris dans son élan de la High Speed Magic, il s'aperçut tardivement de la montée en puissance sensible de sa cible. Les rôles s'inversèrent et elle prit la position de la poseuse de pièges qui surprenait désormais son poursuivant. Il s'arrêta alors de justesse à quelques centimètres d'elle et se mit à reculer à petits pas, vu la distance qui les séparait un sort était peut-être plus vite parti qu'une attaque, surtout que la puissance magique des lacrymas devait être incommensurable. Mais cette peur imbécile ne venait que de sa surprise, que personne n'aurait pu réprimer alors en constatant ce spectacle de lumières. La mage noire en profita pour déblatérer une réplique sortie d'un vieux film, et réussit dans le même temps à nous plonger dans ses sortilèges d'un tout autre niveau. Lorsque Makoto réagit, c'était trop tard.

Une lance géante apparut dans la paume de "Kaori" ou même de "Kyoka", qu'importe. Une arme d'une rareté et d'une dureté à toutes épreuves certainement. En proie aux décharges électriques d'une dangerosité fatale qui plus est. Ayant récupéré ses esprits, le mage à la High Speed Magic s'écarta d'un bond afin de ne pas se prendre ses pointes acérées de plein fouet. Peut-être était-elle idiote ? Elle projeta cette lance sur Makoto sans attendre, Makoto qui maîtrisait la haute vitesse et qui n'eut aucun mal pour éviter. Ce qu'il ne remarqua pas à cet instant, ce fut la réaction de son coéquipier déjà pris dans une illusion. Néanmoins, il n'en eut guère le temps. Un bâtiment apparut sous ses pieds.

*Merde !*

Une tour plus précisément, voire un gratte-ciel s'il n'existait pas plus grand. Même conscient de l'illusion, le mage ne pouvait rien faire. Les six sens prenaient le dessus sur sa raison et l'effet ascendant qu’exerçait le sort perturbait son oreille interne et le déséquilibrait. Tout ce qui se trouvait en-dessous de lui s'annihilait en une longue explosion assourdissante, jusqu'à ce que le système R ainsi que toutes les personnes présentes soient effacées d'un geste. Makoto ne bougeait pas. Il fixait juste le sol de ses yeux tout en sachant que ces choses ne se présentaient que comme des illusions, pourtant il ne parvenait pas à s'en défaire. L'emprise suprême qu'elles avaient ne lui laissaient pour le moment aucune marge de manœuvre. Mais même à ceci, il ne pouvait pas y réfléchir. Le jeune homme ne contrôlait plus rien. L'unique manière de s'en sortir, c'était que l'aide vienne de l'extérieur.

De l'extérieur, mais pas indubitablement d'un allié ou même d'un adversaire. Même pas d'une personne d'ailleurs. Leur pire crainte alors le sauva. Le lacryma tout entier se mit à trembler à cause du combat. Le crâne de Makoto frappa la tour et le sort se brisa en des dizaines de pièces miroitantes. A présent, le jeune homme voyait, constatait. Il était sur l'escalier où les trois mages se trouvaient, qui commençait à s’effondrer emportant peut-être dans sa chute toutes les marches de la tour. Il retira sa main posée sur la tour, appuyée pour l'empêcher de tomber au sol sous l'effet des émotions. Sa seconde main passa puis glissa sur son visage afin de lui faire reprendre ses esprits.

"Je transpire...".

Son cerveau s'éveilla alors et ses yeux virèrent de droite à gauche. Il s'en était enfin rendu compte : tout s’effondrait. Pas question de rester là. Un véritable tremblement sans précédent local frappait l'île. Ren avait apparemment comprit aussi sans trop de problèmes, et le Dragon Slayer était loin d'être idiot : même si l'illusionniste se tenait devant leur passage, ça n'était plus une priorité par rapport à leur vie. Il fixa une brève seconde son ami...

"Ren, on dégage !".

... Puis s'attela à respecter cette parole. Mais il ne fallait pas agir avec précipitation, même en sortant de cette illusion démoniaque. Makoto traversa la distance qui le séparait de la jeune femme, se baissa sans s'arrêter, puis tenta de placer un coup de poing dans son estomac en l'emportant. Ramener un butin ne serait pas de refus, même si ça l'étonnerait. Il fila ensuite sur les longues marches emplies de puissance magique sans pouvoir en récupérer une. Un trésor interdit s'écroulait une fois de plus. La tour du Paradis. Un système R. Un outil de résurrection. Il s'effritait derrière leur passage. Heureusement qu'il n'avait pas de valeur historique, sinon Fairy Tail aurait encore eu des dettes supplémentaires ! Finalement la plage de sable se profilait. Vu les quelques mètres de hauteur -à peine deux ou trois-, le jeune homme sauta et s'écrasa dans le minéral sec. Il se releva puis se projeta à nouveau, mais dans l'embarcation cette fois. A présent à l'abri, il observait.

Les décombres chutaient définitivement en emmenant avec eux la forme si spécifique qu'ils arboraient auparavant, cette forme maudite sujette aux malédictions magiques. Pourtant, seuls les escaliers disparaissaient. Mais désormais, aucune personne n'y monterait certainement plus jamais. Seuls les mages noirs encore et toujours y reviendraient et si celle d'aujourd'hui n'avait pas été capturée, sa trace s'était envolée peut-être pour toujours. En laissant après elle ces cristaux d'un autre âge ici, là où ils doivent reposer pour l'éternité.

"Retour à Fairy Tail pour moi, Ren. La prochaine fois, si on fait encore équipe ensemble, on réussit notre mission coûte que coûte !"

Seul un voyage le séparait de sa guilde, seul un souvenir resterait de cette mission.