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 Retour à la maison... [Tobias]

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Oprah Silverman
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Oprah Silverman

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MessageSujet: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptySam 4 Jan - 21:17


Retour à la Maison...

Plus rien


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Lalala ! Comme il fait bon de retourner chez soit après de si longues années ! J’observais autour de moi et la forêt d’Iria n’avait pas changé d’une seule miette. Marchant d’un pas joyeux en une direction bien précise, je regardais les petits oiseaux, écureuils et autres bêtes toutes aussi mignonnes vaquer à leurs occupation tel recueillir des noix ou faire leur besoin sur la tête des gens. Même l’odeur du bois et de la terre pouvait me rappeler de doux souvenirs… Mais pas que des bons. Oui, je pouvais me rappeler mes séances d’entraînement rudes et difficiles. Mais ça, c’était bien entendu pour une bonne cause. Sans Moscou, je ne serais pas aussi débrouillarde que maintenant. Je devais bien aller le remercier après tout, non ? Car oui, c’était bel et bien chez lui que je me dirigeais. Il était temps après plus d'un an de demander des explications ! Mon sourire s’effaça et laissa place au sérieux. Moscou… pourquoi m’avoir chassé de chez toi ? Que t’ai-je bien pu faire ? J’ai eu beau réfléchir toutes les nuits de ma vie, je n’ai pas pu trouver la raison d’un tel acte… mais des hypothèses, ça, j’en ai eu ! Peut-être avait-il fait ça pour me protéger de quelque chose… ou alors il avait été possédé par l’esprit du saint-papoute qui voulait me faire souffrir ! Ou alors il ne voulait simplement plus de moi… Cette simple pensée me fit m’arrêter quelques secondes. Peut-être que je faisais erreur en allant le voir. Peut-être même qu’il n’est plus là, qu’il a quitté sa demeure pour habiter en ville. Non ! il m’a dit des centaines de fois qu’il refusait de retourner auprès de la civilisation. C’est obligé qu’il soit encore là.

Doublant la vitesse de mes pas, j’avançais, encore plus décidée qu’à l’entrée de la forêt. Au bout de quelques minutes, je m’arrêtais sec devant un arbre. Je vis qu’il y avait quelque chose d’écrit dessus. Cela me fit sourire. Pas un sourire carnassier ni mesquin comme j’avais l’habitude de le faire, Non. Un sourire… apaisé. Il était écrit « Moscou c’est l’meilleur wesh » dessus. C’était une gravure que j’avais faite à peine une semaine après la rencontre avec cet énergumène et j’avais voulu écrire ça sur un arbre après un de mes tous premiers entraînements… Que de souvenir… ENFIN BREF ! Je recommençais à marcher, pompée à bloc par tous ces émotions qui ne me donnaient PAS DU TOUT envie de pleurer. J’allais le revoir, enfin. Et même qu’après toute cette marche, je me félicitais d’avoir une aussi bonne mémoire car je me retrouvais assez vite à une dizaine de mètres de mon ancien logis. Voilà qui était satisfaisant !  Cependant, l’hésitation reprenait le dessus… j’allais lui dire quoi moi ? « Coucou c’est Oprah pourquoi tu m’as chassé d’ici oh est-ce qu’il te reste du lait » ? Bof, j’allais faire comme je faisais toujours, être spontanée. Allez Oprah, on y va ! Je cognais à la porte, polie comme j’étais (héhé) et attendis que Moscou m’ouvre. J’étais à la fois si excitée et si nerveuse ! Il devait avoir énormément changé, non ? Peut-être que sa barbe avait encore poussé jusqu’à en devenir super longue ! Je pourrai la tirer et bien l’faire chier héhé… Je cognais de nouveau, voyant que ça ne répondait pas. Peut-être prenait-il une petit douche ? Allez, fini de tergiverser, j’y vais de toute façon !


J’ouvris la porte lentement et un grincement terrible se fit entendre. Il allait falloir qu’il mette de l’huil là-dedans parce que c’est pas super agréable… Je regardais enfin à l’intérieur et… et…

- Mo… Moscou ?

Un cadavre. Là. Sur le lit. Le cadavre de Moscou. Ces habits, c’était les siens, y’avait aucun doute. Qu’est-ce qui coulait de mes yeux ? Ah, des larmes. Mes yeux… ouverts, trop ouverts, ne purent s’échapper de cette vision d’horreur. Un cadavre en putréfaction, là, depuis longtemps vue l’état de décomposition. Je… ne pouvais plus bouger. J’étais là, devant le cadavre. Un son s'échappa de mes lèves, mais je n'entendis rien du tout. Un cri noir et vide, cela fut tout ce dont j'étais capable de faire... Mes jambes décidèrent d’avancer… lentement. Je… pleurais. Encore et encore. Je ne comprenais plus. J’eus la nausée, des étourdissements. Il y avait un cadavre… sur le lit… et c’était Moscou. Moscou était maintenant un cadavre. Il était… mort.

Je tombais à genoux, devant le lit. Mes larmes s’écrasaient sur le bois du plancher à un rythme totalement aléatoire. Je ne pouvais plus bouger. Je ne pouvais plus parler. Mes yeux étaient devenus des puits de vide. Je ne pouvais même plus sentir mon cœur battre. C’était… Moscou ? je… je ne pouvais pas le croire. Mes genoux n’en supportèrent plus. Je tombais par terre. Mes mains ramenèrent mes jambes vers mon torse. J’avais les yeux ouverts… mais je ne voyais plus rien. Que m’arrivait-il ? Je… tout devint noirceur et démence. Je tremblais, mais je ne ressentais absolument rien. Il n’y avait… plus rien…

Plus rien…

Rien.
Tobias Grant
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptySam 8 Fév - 1:33
La forêt d’Iria. Yep, je me retrouvais une nouvelle fois dans cette forêt. Toujours pour les mêmes raisons d’ailleurs. J’étais sur le chemin du retour après une petite mission de rien du tout qui m’avait amené à traverser cette forêt à l’aller. Je me devais donc de la traverser de nouveau pour le retour. J’espérais quand même ne pas me faire attaquer cette fois-ci. Certes, j’avais plus ou moins cherché les problèmes la dernière fois en critiquant plus ou moins Jecht, le mercenaire. Cependant, je ne trouvais toujours pas que ça avait été une raison suffisante pour lancer un duel en plein milieu de cette forêt ! Nous nous étions croisés à l’entrée de celle-ci et avions décidé de la traverser ensemble pour éviter les mauvaises surprises. Au final, alors qu’on avait cherché à se protéger mutuellement des dangers qui auraient pu nous tomber dessus, on avait fini par se battre entre nous. Je n’avais pas l’intention de reproduire ce cycle cette fois par contre. Pour commencer, je n’avais croisé personne à l’entrée. J’étais donc seul pour le moment. Je précisais bien pour le moment parce que ça pouvait toujours changer. Au vu de ma tendance à attirer les dangers, j’étais forcé de rester constamment sur mes gardes au cas ou une créature ou une personne mal intentionnée fasse soudain son apparition.

Je pouvais également tomber sur un individu dans le besoin qui me demanderait gentiment de continuer la route avec lui. Sachant que j’étais bien élevé, j’accepterais sans la moindre hésitation. Enfin, je préférais éviter de trop me casser la tête avec ça pour le moment. Tant que je ne me retrouverais pas dans ce type de scénario, il ne servait à rien d’y penser. Continuant donc d’avancer tranquillement dans cette forêt, je ne manquais pas de remarquer que celle-ci était toujours aussi calme. Allez savoir pourquoi, ça n’avait rien de rassurant du tout. J’avais constamment l’impression d’être épié, traqué. Et voilà que je m’y remettais ! Alors que je venais tout juste de prendre la décision de cesser de penser à tout, j’étais déjà en train de le refaire ! C’était une véritable maladie en fait ! A croire que j’étais incapable de traverser une forêt pleine de créatures sans m’inquiéter pour ma survie… Bon allez ! Cette fois, c’était la bonne. Fini la méfiance ! J’étais parfaitement capable d’avancer sans me poser de questions. Tiens, c’était quoi ça ? Woaw ! Je n’avais même pas tenu une seconde. Bref, c’était quoi ce truc ? Si j’avais bien entendu, ça ressemblait à un cri. Quel genre de créature pouvait bien émettre un cri pareil ? D’après ce que je savais de la faune de cette forêt, ce son n’avait rien à voir avec ce que les créatures du coin produisaient.

Cela ne venait donc pas d’eux, c’était certain. Après, je pouvais très bien me tromper. Si ça se trouvait, une toute nouvelle espèce avait fait son apparition ici. C’était une possibilité aussi. Certes, les chances étaient maigres mais bon, je ne voyais pas trop ce que ça pouvait être d’autre. Techniquement, le plus simple serait d’aller voir… Le hic, c’était que je n’avais pas tellement envie de me jeter dans la gueule du loup si ce cri provenait d’une créature particulièrement dangereuse ! D’un autre côté, j’étais curieux de savoir ce que c’était. Entre la peur et la curiosité, qui l’emportait ? La curiosité. Résultat, je me précipitai – tel un parfait abruti – droit dans la direction d’où j’estimais que le cri provenait. Normalement, dans une forêt comme celle-ci, je n’aurais jamais été capable d’une telle prouesse. Pour le coup, j’avais eu de la chance puisque j’avais entr’aperçu une espèce d’habitat au loin après quelques mètres de course seulement. Je m’étais alors aussitôt dirigé vers celui-ci en accélérant mon allure ! En effet, à l’instant même où j’avais vu ce qui semblait être une maison dans cette forêt, j’en avais aussitôt déduit qu’un être humain – au minimum – devait se trouver dans le coin. Or, s’il y avait bien un humain dans le coin, cela voulait dire que le cri venait de lui puisque ça ne venait pas des créatures. Et qui disait cri, disait généralement danger, soit appel au secours !

Dès lors que j’avais émis cette hypothèse, je n’avais plus hésité. J’étais au courant du fait qu’il y avait bien trop de facteurs inconnus ici. Si ça se trouvait, je ne faisais que me mettre bêtement en danger. Si ça se trouvait, je mettais également cette personne – qui avait crié – en danger en me précipitant ainsi. D’un autre côté, je ne voulais surtout pas arriver trop tard s’il y avait réellement danger. J’étais donc prêt à prendre ce risque et à assumer mon erreur si je me faisais avoir. Je ne tardai pas à arriver devant cette maison dont la porte était ouverte. Je m’arrêtai alors d’un coup ! Le corps complètement tendu, les oreilles aux aguets, j’étais plus concentré que jamais. Mes yeux ne cessaient de fureter dans tous les sens à la recherche du moindre piège, mais aussi du moindre signe de vie. Quant à mon nez, il faillit se dissoudre dès ma première inspiration. Non mais c’était quoi cette odeur !? Sérieusement, ça puait la mort dans cette baraque !? Le propriétaire aurait pu aérer un minimum quand même ! J’étais bien content de ne pas être un Dragon Slayer franchement. Ils n’auraient jamais pu s’approcher de cette maison. Leur odorat les en aurait empêchés ! Mon regard tomba alors sur quelque chose qui me fit regretter toutes mes pensées précédentes. Le propriétaire était mort apparemment, et depuis un bon moment déjà.


Mes poings se serrèrent, mes dents firent de même. J’avais beau ne pas connaître cette personne, je n’avais pas l’habitude de tomber sur des cadavres en pleine forêt. Ce n’était pas le premier mort que je voyais, loin de là d’ailleurs. Le truc, c’était que ça n’avait jamais été, et ce ne serait jamais quelque chose que je pourrais prendre à la légère. Je regardai donc le corps se trouvant dans le lit pendant quelques secondes sans ciller avant de lever mon regard vers le ciel – ou plutôt le plafond ici – pour présenter mes excuses à cet homme. Jamais, je n’aurais dû réagir ainsi face à cette odeur de décomposition. A côté de ça, j’étais tout aussi désolé de sa mort. Je faisais de mon mieux pour garder un air impassible dans cette situation. Cependant, je faillis craquer en réalisant que le cri de tout à l’heure ne venait pas de lui. Non, il venait certainement de la personne qui avait découvert le corps avant moi. J’avais donc entendu un cri de douleur… Je déglutis. Cette journée promettait d’être dure émotionnellement parlant. En attendant, il me fallait trouver cette personne. Je n’eus pas besoin de chercher très loin. Elle se trouvait juste devant le lit. Je ne l’avais pas remarquée jusqu’alors parce qu’elle était par terre, dans une position étrange. D’après ce que je pouvais voir, c’était une jeune fille. Ne souhaitant pas l’interrompre, je me contentai de lui faire savoir que j’étais dans le coin.

« Désolé…»

Murmurai-je simplement avant de toquer trois fois à la porte. Oui, la porte était déjà ouverte mais bon, je n’étais pas chez moi. J’avais donc toqué à la porte pour lui faire savoir qu’il y avait quelqu’un d’autre dans les parages. Je pénétrai alors dans la maison. Je ne faisais plus trop attention à l’odeur maintenant. J’étais bien trop concentré sur cette jeune fille et sa douleur actuellement. Je ne la connaissais pas. Je ne connaissais pas non plus cet homme allongé dans ce lit. Néanmoins, j’avais du mal à contenir mes propres émotions. Le pire dans tout ça, c’était que je ne pouvais même pas imaginer l’intensité de ce qu’elle devait ressentir en ce moment même. Je me sentais déjà mal comme ça. Comment me sentirais-je si c’était l’un de mes proches dans ce lit ? Telle était la question que je me posais automatiquement. Pourtant, je ne voulais pas me la poser. Pour être plus précis, jamais je ne souhaiterais avoir à me poser cette question. Une fois entrée, je me dirigeai tout d’abord vers cette fille. Elle ne semblait pas avoir pris conscience de ma présence. Je me faisais pourtant un devoir de le lui faire savoir. Non pas parce que je n’aimais pas être ignoré, mais parce qu’elle était vulnérable ainsi. Une fois proche d’elle, je me contentai de poser une main sur son épaule que je pressai durant l’espace d’un instant. La seconde d’après, je m’éloignai pour la laisser tranquille.

Je ne voulais surtout pas la perturber. Je lui laisserais le temps qu’il lui faudrait pour se remettre ne serait-ce qu’un minimum. En attendant, je m’installai un peu plus loin contre le mur. Je m’adossai à celui-ci et me laissai tomber sur le sol, restant ainsi assis contre ce mur. J’avais dans l’intention d’assurer sa protection jusqu’à ce qu’elle se relève d’elle-même. L’odeur du cadavre pouvait très bien attirer des charognards. De même, cette maison isolée dans la forêt pourrait tout aussi bien attirer des voleurs. Certes, tout le monde n’était pas capable de se promener tranquillement dans cette forêt. Cependant, cela voulait aussi dire que si quelqu’un ou quelque chose se ramenait, il ne faudrait pas le prendre à la légère. Quoiqu’il en soit, je ne laisserais rien ni personne la déranger. N’étant pas habitué à ce genre de situation, je partais du principe qu’il valait mieux laisser les choses se faire plutôt que d’intervenir bêtement.

Les poings toujours serrés, j’observais cette fille sans dire un mot. Je ne faisais pas le moindre bruit, pas le moindre mouvement. Je la regardais souffrir sans rien faire. Je me doutais qu’elle souffrait, mais je n’y pouvais rien. J’étais incapable de l’aider autrement qu’en veillant sur elle comme je le faisais. Malgré mes efforts, une larme finit par faire son apparition au coin de mon œil alors que je réalisais quelque chose : il y aurait toujours des souffrances que je serais incapable d’apaiser.
Oprah Silverman
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyDim 9 Fév - 3:48


Retour à la Maison...

Seule


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Le noir total. Non, pire que le noir, c’était le vide qui hantait mon esprit. La paralysie me tournait autour comme un aigle sur le point de fondre sur sa proie. J’étais tombée par terre, complètement sonnée par cette vision d’horreur, ce cauchemar éveillé. Je tremblais plus intensément qu’une feuille morte en une glaciale nuit d’automne. Glaciale… telles étaient mes pensées en ce moment. Moscou était mort… parti à jamais. Le seul homme en qui je pouvais voir une parcelle d’espoir en l’humanité. Celui qui m’a hébergé, nourris, entraîné et plus que tout : aimé. Plus jamais je n’entendrai son rire tonitruant. Plus jamais je ne goûterai ses délicieuses tartes aux baies. Plus jamais je ne verrai ses imitations d’animaux sauvages. Plus jamais… plus jamais…

Comment est-il mort ? Depuis quand ? Pourquoi ? Tant de questions me rongeaient l’esprit. Je ne sais pas, un moment donné, à cause de moi… des réponses qui me ravageaient l’âme. C’était à cause de moi. Je n’étais pas là pour le protéger, donc il est mort à cause de moi. Ou alors il voulait me tester quand il m’a chassé de chez lui et j’ai échoué le teste, donc il s’est suicidé. Non, pire, j’étais en fait une telle déception pour lui qu’il en est mort de chagrin. Oui, je n’ai pas été assez forte pour protéger le seul être qui connaissait mon existence. Le seul qui pouvait me faire rire, le seul qui pouvait me faire sourire, le seul qui me faisait sentir vivante. Il était mort et je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher car je n’étais rien de plus qu’une déception. Pour lui, pour mes parents, pour tout l’univers entier. Je n’ai même pas su arrêter ce mage noir à Onibas, je n’ai pas pu réussir cette mission à Shiroyuki sans mettre la vie d’un mage en danger. Je n’ai rien réussi dans ma vie… à part causer la mort.

Un son, une parole, un mot résonna dans mon esprit. « Désolé ». Je ne compris pas. Un cognement, je ne compris pas plus. Toujours immobile tout en tremblant, rien autour de moi n’avait de sens. Désolé… C’était probablement ma voix intérieure, ou celle de Moscou… Oui, il était désolé d’avoir échoué avec moi. Désolé d’avoir perdu son temps avec moi. Une sensation, une chaleur, une main toucha mon épaule. Je ne pus tourner la tête car c’était encore trop pour moi. Je ne savais même pas si mon cœur avait encore la force de battre. Cependant, c’était bien une main qui m’avait touché l’épaule. Quelqu’un était là, dans cette pièce, mais je ne pouvais rien faire, car tout n’était que ténèbres et silence autour de moi. J’entendis encore des pas cette fois. C’était la faucheuse, oui. Enfin, je souhaitais qu’il s’agisse de la faucheuse. À quoi bon rester dans ce monde si j’étais moins qu’un grain de poussière ? Je ne servais à rien, rien du tout. Ma vision devint encore plus noire qu’elle ne l’était déjà. Ça y est, elle est venue pour moi. M’arracher à ce monde que je ne méritais pas. Je serai libérée de cette souffrance et de ce vide. Mes larmes cessèrent. Amenez-moi… Madame la faucheuse…

***

Réveil. Paradis ? Non, Enfer. Enfin, ce que certains pourraient aussi nommer « Monde des mortels » Mais il s’agissait bel et bien de l’enfer. Pour moi en tout cas. Je n’étais pas totalement saine d’esprit, mais je me rendis compte que j’avais dormi par terre, devant le… cadavre de Moscou. Mon cœur en pinçait toujours autant. Chose étrange, j’étais couverte d’un drap. Je me redressais brusquement, surprise par ce morceau de tissu sur moi. Je regardais à ma gauche et aperçus un homme. Je ne le connaissais pas, mais il n’avait pas l’air d’être ici pour de mauvaises intentions. Enfin, je n’en étais pas sûre, mais ce que je savais cependant, c’était que je n’avais aucunement l’intention de me battre pour l’instant. Je regardais la couverture. Cette couverture sous laquelle je dormais la nuit quand je restais ici. Rayée de rose et de bleu. Tant de souvenirs me vinrent à l’esprit. Moscou m’avait laissé le temps de prendre quelques affaires avant de partir, mais je n’avais pas osé prendre ma couverture, sinon ça m’aurait fait trop mal de la revoir à chaque nuit. Je me rendis compte que j’avais bien fait, car la regarder à ce moment-là me faisait fondre le cœur comme s’il était trempé dans de la lave. Je reposais les yeux sur notre invité surprise.

- C’est… toi qui as fait ça ?

Je parlais bien entendu de la couverture sur moi. Il était évident que si c’était bien le cas, il était là depuis un bon moment. Il faisait déjà nuit dehors. Il devait être environ dix heures du soir. Je ne me souvenais même plus de l’heure où je suis arrivée ici. Je me levais, trouvant la force de faire bouger mes jambes. Je regardais l’homme qui était nettement plus grand que moi. Il n’y avait aucune animosité dans mon regard, aucune tristesse. Il n’y avait en fait aucune émotion dans mes yeux, comme si mes sentiments avaient été aspirés pendant que j’étais dans les pommes. Je le regardais, sans vouloir lui adresser la parole. Un merci de ma part aurait été apprécié je crois, mais je ne me sentais pas la force de remercier qui que ce soit en ce bas monde. Je finis par poser les yeux sur la cause de ma souffrance. La carcasse vide de Moscou qui n’avait toujours pas bougé. Comment voudriez-vous qu’il bouge ? Il ne pouvait rien faire, rien du tout. Je m’approchais de lui. C’est là que je me rendis compte que l’odeur pesait énormément. C’était comme si mes narines avaient été complètement bouchée durant ma… période d’absence. Un cadavre en putréfaction… L’homme que je respectais le plus au monde était devenu un tas de chair et d’os pourris. Je… je devais faire quelque chose.

Je tentais de soulever le corps. Malgré le fait qu’il ait maigri, ma musculature d’adolescente n’était pas encore assez développée pour le soulever sans difficulté. Mais j’allais y arriver, et seule ! Je me prononçais à moi-même, comme un murmur personnellement rien que pour moi. « Je dois l’enterrer… Il le faut ». Juste à côté de la cabane. C’était l’endroit parfait. De toute façon, je n’aurais pas été capable de le porter plus loin. Bien entendu j’aurais pu utiliser ma magie, elle m’aurait été drôlement utile, mais je me refusais à le faire. Je devais exécuter cette tâche par moi-même, sans aucune aide artificielle. Je réussis à le bouger un peu mais… le corps tomba brusquement du lit, par terre. Le bruit qui s’en suivit me sonna aux oreilles comme un ouragan ou une bombe nucléaire. J’écarquillais les yeux. Que venais-je de faire ? Il ne méritait pas ça ! Je regardais de nouveau la personne au béret derrière moi, mais cette fois avec un regard légèrement plus larmoyant que la première fois.

- Je… J’ai besoin d’aide… Pour l’enterrer…
Tobias Grant
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptySam 15 Fév - 23:32
Hmm…Depuis combien de temps étais-je assis ? Non, sérieusement, j’avais l’impression d’être dans cette position depuis des semaines ! Pourtant, il n’en était rien puisqu’il me suffisait de regarder par la fenêtre pour voir qu’il ne faisait pas encore nuit. C’était sans doute la situation dans laquelle je me trouvais qui me donnait cette impression de lenteur, un peu comme si les secondes s’étaient transformées en heures, les minutes en jours et les heures en semaines. Pourtant, je n’avais aucunement l’intention de bouger. Pourquoi ? Tout simplement pour ne pas la perturber. Cette fille, que je ne connaissais pas, venait de perdre un être cher à ses yeux. Bon d’accord, techniquement parlant, ça faisait déjà un moment qu’elle l’avait perdu puisque la mort du propriétaire ne datait pas d’aujourd’hui. Cependant, je supposais qu’elle venait tout juste de le découvrir quand j’étais arrivé à mon tour. Et depuis, elle souffrait. Je ne l’entendais pas forcément pleurer, mais elle devait avoir sa propre façon de vivre la situation. Je disais bien vivre et non gérer, car il me semblait évident qu’elle n’avait aucun contrôle sur ses agissements actuels. Je ne pouvais lui en vouloir. Personnellement, je n’avais jamais été confronté à une situation de ce genre, je ne pouvais donc savoir comment j’y réagirais si c’était le cas. Etait-ce la bonne façon de réagir ? Aucune idée. Y avait-il une bonne façon de réagir ? Sans doute que non. Ainsi, puisque j’étais là avec elle, j’avais décidé de l’aider comme je pourrais en faisant pour elle ce qu’elle était incapable de faire pour l’instant.

Assurer ses arrières. C’était la première chose à faire, d’où ma position actuelle. J’étais assis contre le mur et je l’observais sans dire un mot et sans bouger. Me montrant aussi impassible que je pouvais l’être, j’avais pris conscience du fait que j’étais incapable de le rester trop longtemps. Ainsi, j’avais tenté de me changer les idées en me concentrant sur ma tâche de protection qui impliquait également de surveiller les alentours. Bien entendu, je le faisais de l’intérieur de cette maison en me servant de mes oreilles. Celles-ci n’étaient peut-être pas aussi efficaces que celles d’un Dragon Slayer, mais dans une forêt aussi silencieuse que celle-ci, je ne devrais avoir aucun mal à repérer des bruits suspects se rapprochant de cette habitation s’il y en avait. Au final, il n’y eut rien à signaler niveau danger. Je constatai quand même que quelque chose avait changé chez cette jeune fille. Son corps semblait moins tendu qu’au départ. Mon sens logique tenta de me convaincre qu’elle ne venait pas de mourir sans prévenir. Malheureusement pour lui, je n’étais plus vraiment en état de me fier uniquement à la logique. Je me levai donc pour voir ce qui lui était arrivée. Je tombai aussitôt. Mes jambes s’étaient endolories à force de rester dans la même position pendant tout ce temps. Et c’était comme ça que je voulais assurer ses arrières ? Avec des jambes incapables de fonctionner !? Yep, exactement ! Jambes ou pas, je pouvais toujours avancer. Ainsi, je me servis de mes bras pour ramper jusqu’à elle – le temps que mes jambes se réveillent.

Ridicule ? Oui, je l’étais. Franchement, entre le propriétaire mort, la jeune fille inconsciente à première vue, et moi qui rampait bêtement, cet endroit était tout sauf protégé. Ce n’était pas si grave que ça vu qu’il n’y avait personne, si ? Je préférais croire que non, c’était plus rassurant. Arrivé jusqu’à elle, je m’étais rendu compte qu’elle respirait toujours – signe qu’elle était toujours en vie – mais qu’elle s’était endormie. Vite, il me fallait quelque chose pour la couvrir. Mais quoi ? Je ne pouvais quand même pas piquer un drap à cet homme… Cela ne se faisait pas. Ce n’était même pas une option. Il ne me restait donc plus qu’à fouiller pour trouver ce que je cherchais. J’étais désolé de devoir en arriver là mais bon, je ne pouvais me résigner à la laisser dormir ainsi. Mes jambes commençaient d’ailleurs à aller mieux, je pus donc me relever et regarder un peu partout autour de moi pour trouver une couverture ou autre. Au pire, je pourrais toujours la couvrir avec ma veste de toutes les façons. Je ne tardai pas à trouver un drap rayé de bleu et de rose dans un tiroir. Je le pris et le plaçai sur elle. Je retournai ensuite à ma place et attendis tranquillement jusqu’à ce qu’elle se réveille. Je ne fis pas la même erreur cette fois par contre puisque je me permis de changer de position de temps en temps pour empêcher mes membres inférieurs de s’endolorir.

Quelques heures plus tard, alors que la nuit était déjà tombée depuis un moment, la jeune fille se réveilla. Au vu de la façon dont elle s’était brusquement redressée, j’étais d’avis qu’elle allait mieux. Elle s’était également aperçue de ma présence. En gros, c’était un progrès par rapport à tout à l’heure. Elle bougeait et savait qu’elle n’était plus vraiment seule dans cette pièce. Et elle parlait ! Extérieurement, je conservais mon air impassible. Intérieurement, j’étais soulagé de voir qu’elle s’était un minimum remise du choc initial. Je ne lui répondis pas tout de suite. J’attendais le bon moment pour le faire puisqu’elle venait tout juste d’émerger. D’ailleurs, le regard qu’elle affichait me laissait clairement comprendre qu’une réponse n’aurait servi à rien. Son regard était vide, un peu comme si elle était passée en pilotage automatique. Son corps fonctionnait, mais son esprit n’était pas au rendez-vous. Etait-ce un bon signe à mes yeux ? Pas vraiment. Je décidai donc de poursuivre mon attente. Je ne bougeais pas d’un pouce et continuais de l’observer pour voir ce qu’elle comptait faire. Je n’en savais pas plus sur elle maintenant que quelques heures plus tôt. Elle semblait pressée d’agir. Trop pressée même. Pourquoi se plaçait-elle ainsi devant le corps du propriétaire ? Qui était-il pour elle à la base ? Un parent ? Un ami ? Un mentor ? Ce n’était pas le moment de me poser toutes ces questions. D’ailleurs, je n’avais pas vraiment besoin de le savoir : c’était de la curiosité mal placée.

Euh…Mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? Pourquoi soulevait-elle le corps de cet homme ? Je faillis hurler en la voyant faire tomber le corps par terre !! Je m’étais relevé en sursaut d’ailleurs en voyant une telle chose arriver ! L’avait-elle fait exprès ? J’espérais que non pour son propre bien. Ce n’était pas parce qu’elle avait souffert de sa mort qu’elle pouvait se permettre d’agir ainsi avec ! La colère commençait à me gagner tandis que je me faisais à l’idée qu’elle avait agi ainsi volontairement. Yep, j’allais lui apprendre le respect à cette gamine ! Rien à faire de son visage inexpressif ! J’allais la ramener sur terre en moins de deux à coups de baffes ! En la voyant se retourner vers moi, je me calmai aussitôt. Des larmes. Elle ne l’avait donc pas fait exprès. Bien au contraire même, jamais ô grand jamais elle n’aurait voulu faire ça. D’un autre côté, ça avait eu le mérite de la réveiller complètement. Fini le regard vide, une émotion était actuellement présente sur son visage : la détresse. Elle avait besoin d’aide. Elle le disait très clairement. Jusque-là, ça allait, j’étais parfaitement d’accord pour l’aider. J’étais resté pour ça en plus. Le problème, c’était la nature de l’aide dont elle avait besoin. L’enterrer qu’elle avait dit ? Pas possible, cela ne faisait pas partie de mes attributions. Aider, oui. Enterrer, non. Surveiller les alentours, oui. Creuser une tombe, non. La recouvrir d’un drap pour pas qu’elle attrape froid, oui. Soulever un mort pour le déposer dans un trou creusé au préalable et ensuite le recouvrir de terre, non. Jeune fille, il y avait erreur sur la personne. Moi, Tobias Grant, mage de Lamia Scale, pas creuseur de tombe, ni porte-cadavre.

Ah ? Apparemment, là n’était pas la question. Quand bien même ce n’était pas ma spécialité, j’avais décidé de l’aider. De plus, elle me demandait de l’aider. Naturellement, j’allais le faire. Le truc, c’était que j’avais l’impression qu’elle s’y prenait mal. Je comptais donc l’aider tout en lui faisant comprendre qu’elle atteindrait plus facilement son but en agissant autrement. En guise de réponse, je hochai la tête et me rapprochai d’elle. Je me baissai, ramassai le corps et le reposai sur le lit à sa place initiale.

« Vous allez un peu vite, vous ne croyez pas ? – je disais ça dans le sens où c’était comme si quelque chose de terrible allait arriver si elle ne l’enterrait pas tout de suite ! Histoire d’être plus clair, j’ajoutai – Si vous tenez à l’enterrer, mieux vaudrait préparer le terrain avant, non ? »

Au final, la décision lui revenait. Si elle voulait porter le corps et creuser la tombe en même temps, c’était son droit. Le problème, c’était qu’elle n’avait que deux bras, pas quatre ! Et puis, elle n’arrivait manifestement pas à le porter toute seule. De mon côté, je ne me voyais pas porter cet homme pendant qu’elle creuserait, je ne me sentirais pas bien durant tout le long sinon. Je trouvais aussi qu’il serait plus pratique de le transporter directement du lit à son nouveau foyer – si on pouvait appeler ça comme ça – plutôt que de le déposer par terre pour ensuite préparer le terrain. Je ne faisais que lui donner mon avis ici, c’était à elle de voir. Je suivrais sa décision quelle qu’elle soit sans rouspéter. Reculant d’un pas pour la laisser choisir, j’observais de nouveau les alentours en quête de quelque chose. J’avais l’impression d’avoir oublié un truc, un truc important en plus. Cet homme était mort depuis longtemps. Il vivait seul, mais elle le connaissait. Elle était revenue ici et l’avait trouvé dans son lit. Le fait de voir qu’elle n’avait plus cette expression vide sur le visage m’avait fait retrouver mes capacités de réflexion habituelles. Ainsi, mon esprit logique était de retour. En me mettant à la place de cet homme qui n’avait pas du tout l’air d’être mort de façon soudaine, je partais du principe qu’il avait dû anticiper une éventuelle visite de cette jeune fille. Après, je surestimais peut-être l’importance du lien qui les unissait. Quoiqu’il en soit, mon raisonnement m’avait mené à la conclusion suivante.

« Dites-moi, avez-vous pensé à vérifier s’il n’avait rien laissé pour vous derrière lui ? Genre un message ou quelque chose comme ça, au cas où vous viendriez ici…»

Là maintenant, je priais pour que ce soit justement le cas. Je détesterais me tromper sur ça et lui donner de faux espoirs. Cependant, si cet homme avait bien prévu sa mort à l’avance comme je le pensais, il devrait normalement avoir laissé quelque chose derrière lui, au moins une explication pour ceux et celles qui le pleureraient. Qui sait, si ça se trouvait, il avait carrément gardé un message sur lui. Personnellement, je ne le connaissais pas. Elle, si. Donc s’il y avait bien un truc à trouver, je supposais qu’elle le trouverait. Au pire, j’assumerais mes bêtises.


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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyLun 17 Fév - 5:17


Retour à la Maison...

Si simple...


Retour à la maison... [Tobias] 1367464671042472800



Les larmes aux yeux, la douleur au cœur et cet interminable pincement à l’âme, j’attendis une quelconque réponse de la part de l’inconnu devant moi. Je ne le connaissais pas, certes, mais je ne voyais aucune animosité en lui, ce qui était rassurant. Pourquoi était-il ici ? Je ne le savais pas et pour être franche, cela m’importait peu. Tout ce qui comptait était d’enterrer la carcasse vide de ce qui fut autrefois le seul être en qui j’eus confiance dans ma vie. Lui donner ce qu’il méritait, le repos éternel. Le laisser pourrir dans son lit était inacceptable et je tenais à ce qu’il puisse conserver son honneur en le donnant à la terre comme les normes le demandaient. Observant l’homme devant moi qui avait sursauté suite à ma maladroite tentative de soulever le corps, tout ce que j’eus en réponse fut de l’aide pour le remettre dans son lit. Tout en faisant cela, il me regarda et me signala que j’étais vite en besogne. Que voulait-il dire par là ? Il était mort depuis des mois et j’étais trop pressée de l’enterrer ?! Il me dit cependant par la suite que je devrais avant tout « préparer le terrain ». Cela entra dans mes oreilles comme un orage soudain.

- Je… oui, tu as raison… je présume.

Idiote. Je n’étais qu’une incorrigible idiote sans cervelle. Il avait tellement raison que la frustration me monta rapidement. Non, je n’étais pas en colère contre lui, mais après moi-même. J’étais trop bouleverser pour avoir les idées claires ce qui me donnait le mérite de prendre les pires décisions possibles ! Je regardais le sol, honteuse de ne pas avoir pensé à ça. J’aurais eu l’air de quoi avec le corps dans mes bras à l’extérieur sans trou pour le mettre, hm ? Je serrais les poings, me maudissant d’être aussi écervelée. Bon allez, il fallait que je trouve une pelle au plus vite si je voulais en terminer. Au moins, cet inconnu qui me portait compagnie sans que je ne le veuille vraiment était très patient, il fallait l’avouer. Une chance qu’il était là, sinon j’aurais eu l’air d’une belle dinde. Alors que je me préparais à sortir pour chercher une pelle près de la cabane, le jeune homme m’interpella. Il me demanda s’il était possible que Moscou m’ait laissé une lettre ou quelque chose du genre avant de périr. Je regardais intensément l’homme, toujours aussi bouleversée. Oui ! C’était évident qu’il avait dû me laisser quelque chose de genre. Je réfléchis quelques secondes. Où aurait-il pu laisser une lettre, hein ? Je regardais le cadavre, ayant toujours ce pincement au cœur et vis quelque chose dépasser de la chemise qu’il portait. J’avançais ma main et confirmais par moi-même qu’il s’agissait bel et bien d’un morceau de papier plié. Je le dépliais, bien naturellement et vis qu’il y avait quelque chose d’écrit dessus. Je lis le contenu, ne me rendant pas compte que je le faisais à haute voix.




« Chère Oprah adorée,

Si tu lis cette lettre, ce sera parce que tu auras vu mon pauvre corps sans vie sur le lit de ton ancien logis. Tu dois probablement avoir perdu tous tes moyens en ce moment, mais je sais que tu es forte et que tu pourras passer par-dessus cette épreuve. Je t’ai chassée de chez nous car j’étais victime d’une maladie en phase terminale. Il me restait une semaine à vivre lorsque tu as quitté le foyer et je ne voulais pas que tu le saches, c’est pour cela que je t’ai obligé de partir. Te voir pleurer sur mon sort aurait été trop douloureux pour moi donc j’ai voulu t’épargner cette peine. Cependant, je te connais assez pour savoir que tu allais revenir un jour ou l’autre.

Saches, ma chérie, que tu as été ma plus grande fierté ainsi que la réussite de ma vie. Tu as redonné à un vieil homme de l’espoir en l’humanité et je sais parfaitement que tu deviendras une grande femme dans le futur. Je t’aime Oprah, sois forte.

Moscou. »


Une larme, puis deux. Seulement deux larmes se posèrent sur le papier jaunis par le temps. Je n’avais même plus la force de pleurer tant la douleur m’engorgeait la poitrine. Je marchais jusqu’au lavabo puis vomis tout ce que j’avais dans mon pauvre estomac maintenant affamé. Je ne savais pas comment l’homme avait réagis en entendant cette lettre, mais encore une fois, cela m’importait peu. Je lui étais cependant reconnaissante de rester pour m'appuyer. Je le comprenais aussi. Peut-être que d’un certain sens, il vivait une épreuve difficile, celle de supporter la douleur d’une autre. Je le regardais, un peu moins sèche qu’auparavant.

- Reste ici s’il-te-plaît… je vais chercher une pelle…

Je me dirigeais ensuite lentement vers la sortie. Mes pas étaient lourds et sans réelle volonté, mais je devais le faire une bonne fois pour toute. L’enterrer, là était mon seul objectif pour le moment. Il le fallait, sinon je n’aurais pas l’esprit tranquille. Une fois dehors, cela ne me prit que quelques secondes avant de trouver une pelle qui traînait sur le côté du cabanon. Je ne cherchais pas plus loin et commençais à creuser à côté de mon ancien foyer. Tout en creusant machinalement la tombe de mon maître, je me mis à repenser à la lettre. Il avait fait tout ça… pour me protéger. Cela me remplit d’un malfaisant réconfort. Il m’aimait, c’était une certitude, mais pas assez pour vivre ses derniers instants à mes côtés. À moins que ce soit justement cet amour qu’il avait pour moi qui l’obligeait à m’éloigner de lui pour m’épargner cette peine. Je ne savais pas, je ne savais plus du tout. Je ne savais plus rien en fait. C’était encore le néant devant moi, les ténèbres. Qu’allais-je faire maintenant ? Qu’allais-je devenir ? Oui, j’avais survécu tout ce temps sans l’aide de Moscou, mais maintenant, je n’avais plus aucun foyer, plus rien ne me rattachait à ce monde. La corde qui me gardait solidement ancrée dans cette vie était maintenant coupée par la faux de la Mort. Je finis de creuser. Les dimensions étaient bonnes et je pouvais maintenant terminer ce que j’avais commencé. Je posais la pelle par terre, retournais à l’intérieur du cabanon et regardais de nouveau celui qui n’était plus. Je regardais ensuite cet infini inconnu et me rendis compte pour la première fois que je ne connaissais pas son prénom.

- Je pourrais savoir comment tu t’appelles, s’il-te-plaît ? Moi c'est Oprah. Je laissais un temps le pose, lui donnant l’opportunité de me dévoiler son identité. Je repris par la suite. J’ai creusé dehors, tu peux m’aider maintenant pour… le porter ?

Cette fois, j’espérais ne pas avoir oublié quelque chose avant de passer enfin à l’acte. Creuser, porter, placer et enterrer, c’était bien ça la procédure, non ? Peut-être que j’étais trop idiote pour penser qu’il manquait encore une fois un élément pour quelque chose de si… simple. C’était là un drôle d’adjectif pour la situation. Enterrer quelqu’un était théoriquement un geste simple, sans réelle complication. Mais à chaque situation, l’acte en soit était une terrible épreuve pour ceux qui le faisaient. Enterrer un ami, un parent, même enterrer son animal de compagnie n’était pas chose aisée. La nuit était si belle et le ciel si étoilé… dommage qu’il faille profiter de ce temps frais pour mettre de la terre sur quelqu’un que j'aime…


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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyMar 25 Fév - 0:39
Elle avait compris le message que j’avais cherché à lui faire passer, ce qui était une bonne chose parce que je n’aurais pas aimé avoir à traduire. C’était déjà dur pour moi de devoir lui dire qu’elle s’y prenait mal en termes d’enterrement, je n’avais pas envie d’en rajouter en utilisant un langage trop crû. Techniquement parlant, ce ne serait pas si crû que ça mais bon, au vu de la situation actuelle, j’étais d’avis qu’il ne fallait pas se montrer trop direct. Elle avait donc approuvé mon idée qui consistait à creuser la tombe avant de s’occuper du déplacement du corps. Elle resta silencieusement pendant un petit moment après ça pour je ne savais quelle raison. De toutes les façons, je n’avais pas l’intention de lui demander à quoi elle pensait. Je ne comptais pas non plus lui demander si elle allait bien. Il me suffisait de la regarder pour avoir mes réponses. Bien entendu, je n’aurais aucun moyen de prouver que mes suppositions étaient exactes. Cependant, j’avais choisi de l’appuyer et non de l’embêter. J’étais là pour elle, et non pour moi. Quand bien même j’étais curieux de savoir comment elle vivait cette expérience – si on pouvait appeler ça comme ça – je savais pertinemment que ce n’était pas quelque chose qu’on pouvait prendre à la légère. En essayant de m’imaginer à sa place, je pouvais plus ou moins me représenter les choses que je voudrais qu’on fasse pour moi, mais également celles que je ne voudrais. M’interroger sur mon ressenti faisait partie des choses que je ne souhaiterais pas.

Par la suite, j’avais émis une nouvelle suggestion. En effet, j’avais bien réfléchi et j’en étais arrivé à la conclusion suivante : le propriétaire avait certainement laissé quelque chose derrière lui. Personnellement, j’optais pour un message. Le fait qu’il ait été parfaitement bien installé sur son lit au moment de sa découverte laissait à penser qu’il avait prémédité sa mort puisque celle-ci n’avait pas été brutale. J’avais vraiment espéré être dans le vrai pour le coup puisqu’une erreur de raisonnement ici n’aurait pas aidé du tout ! Bien au contraire même, ça aurait pu ré-ouvrir ses souffrances qui venaient tout juste de commencer à se résorber. Elle souffrait toujours oui, mais moins qu’avant. Or, si je parvenais à lui faire croire qu’il avait laissé un message pour elle et qu’il s’avérait qu’il n’y en avait pas, elle pourrait de nouveau se recroqueviller sur elle-même et pleurer. La seule différence serait qu’ici, je serais le coupable. Elle me lança un regard qui me donna l’impression que cette information venait d’éveiller quelque chose en elle. Mais quoi ? Telle était la question que je me posais Pendant ce temps, la jeune fille s’était mise à la recherche de ce fameux message. Allez savoir pourquoi elle fixait le cadavre ainsi. A sa place, je ne savais pas si j’en serais capable. Fixer de cette façon la source de sa peine… Ce n’était pas comme ça qu’elle pourrait se remettre à mon avis. Le truc, c’était que je m’étais trompé sur ses intentions. Elle ne le regardait pas par masochisme, elle le regardait parce qu’il y avait quelque chose qui dépassait de sa chemise. Je le compris en la voyant déplier un morceau de papier qu’elle n’avait pas avant. Je ne l’avais pas vu le prendre par contre.

Euh…C’était moi où elle lisait à voix haute un message à caractère personnel ? Devais-je me boucher les oreilles ? Reculer au moins ? Mauvaise idée, ce serait malpoli de ma part que de m’éloigner d’un coup alors que j’étais resté près d’elle jusqu’à maintenant. De toutes les façons, je n’étais pas très doué pour écouter. Ou plutôt, mes capacités d’attention étaient particulièrement limitées. Cela avait toujours énervé mes interlocuteurs d’ailleurs. Ceux qui parlaient beaucoup en tout cas. Pour ma défense, c’était de leur faute. Pas de la mienne. A partir du moment où les phrases étaient courtes et claires, je n’avais aucun problème. Dès lors qu’on se mettait à blablater pendant des heures et des heures sans s’arrêter, je perdais naturellement le fil au bout d’un moment. Ici, par exemple, j’en avais entendu suffisamment pour savoir que cette fille et l’homme-mort étaient proches. Il l’avait appelée Oprah adorée, c’était une preuve suffisante pour moi. Je notai au passage que ça devait être son prénom, ou son surnom. J’appris également qu’elle avait vécu dans cette maison avec cet homme pendant un moment puisqu’il avait parlé d’ancien logis. Quant à la suite, j’avais été distrait par ma propre respiration. Résultat, je n’avais plus rien suivi. Et oui, cela faisait plusieurs heures déjà que je traînais dans la même pièce qu’un corps en décomposition. Forcément, j’avais dû troquer pour un nouveau mode de respiration histoire d’éviter de vomir. Je respirais par la bouche. J’essayais en tout cas parce que ce n’était pas aussi facile qu’on le croyait. Bah oui, d’ordinaire, on n’avait pas besoin de se concentrer sur une telle tâche. La respiration se faisait automatiquement, et par le nez en général. Je devais donc réfléchir pour inspirer et expirer par la bouche.

De temps à autre, je me loupais et inspirais par le nez. C’était ce qu’il m’était arrivé pendant que j’écoutais cette Oprah lire à voix haute. Ainsi, le temps que je parvienne à stopper un renvoi et à reprendre ma respiration contrôlée, la jeune fille avait terminé sa lecture. Apparemment, j’étais le seul à me priver ici puisqu’elle ne se gêna pas du tout pour aller vomir dans le lavabo du coin elle ! Je levai les yeux au ciel. Honnêtement, je commençai à croire qu’on cherchait délibérément à me mettre à l’épreuve. D’abord le cadavre et l’odeur qui l’accompagnait, puis la jeune fille au sol en train de pleurer, et maintenant ça : la même fille qui vomissait dans cette pièce ! Sans vouloir leur manquer de respect, j’avais envie de dire que l’odeur était suffisamment forte comme ça avant. Là, c’était encore pire ! Je ne pourrais plus me permettre la moindre perte de contrôle – sur ma respiration – si je tenais à conserver mon rôle de support. Mine de rien, cette épreuve devenait de plus en plus difficile pour moi ! Je n’irais pas jusqu’à comparer nos deux situations. Néanmoins, je vivais aussi un véritable enfer ! Et celui-ci n’était pas près de se terminer ! Je faillais pleurer en l’écoutant me demander de rester là où j’étais. Elle allait chercher une pelle… Yep, j’étais définitivement mis à l’épreuve. Lorsqu’elle quitta la pièce pour me laisser seul avec le corps du propriétaire, je me mis à pleurer en silence. Bon d’accord, je ne pleurais pas vraiment puisque je n’étais pas triste. C’était une sorte de réaction naturelle, un peu comme lorsque l’on coupe des oignons. Elle avait beau avoir dit s’absenter uniquement pour trouver une pelle, elle ne revint pas une fois celle-ci trouvée.

Elle prit le temps de creuser la tombe avant de revenir, me laissant dans cette pièce pour jouer les garde-cadavre. Autant dire que c’était bien moins divertissant qu’on pourrait le croire. J’avais quand même pris la peine d’ouvrir une fenêtre pendant son absence. Ainsi, tout en surveillant l’intérieur de la pièce au cas où quelqu’un viendrait pour kidnapper le corps, j’avais tenté tant bien que mal de sauvegarder ce qu’il me restait d’odorat en profitant de ce bol d’air frais. A son retour, elle me demanda comment je m’appelais avant de me donner son prénom. Techniquement, je le connaissais déjà vu que je l’avais entendu quand elle avait lu son message. Je savais au moins que ce n’était pas un surnom, donc pas le définitif de quelque chose de plus long.

« Je m’appelle Tobias. – lui répondis-je simplement. J’écoutai la suite de ce qu’elle avait à me demander, puis lui répondis. – Bien sûr. Passe devant, je te suis. »

Je ne savais pas du tout où elle avait creusé sa tombe, il était donc normal que je la suive et non l’inverse. En ce qui concernait ma présentation, elle différait de celle que je faisais d’habitude. D’ordinaire, je donnais mon nom, mon prénom ainsi que le nom de ma guilde d’appartenance. C’était une formulation que tous les mages officiels – ceux que je connaissais en tout cas – utilisaient en règle générale. C’était le meilleur moyen de transmettre diverses informations sur soi en un minimum de mots. A côté de ça, on n’en révélait pas trop non plus. Chaque guilde avait ses caractéristiques. Il n’était donc pas difficile de supposer que la majorité de leurs membres adoptaient ces mêmes caractéristiques. Les mages de Fairy Tail, par exemple, étaient connus pour leur tendance à trop en faire et à tout détruire. Néanmoins, il était possible que certains d’entre eux ne soient pas comme ça. Les mages de Lamia Scale étaient vus comme étant plus sérieux, plus professionnels. Malgré les apparences donc, il me suffisait de dire que je faisais partie de cette guilde pour qu’on me prenne un peu plus au sérieux. Ici, Oprah n’avait pas besoin de savoir tout ça. Mon prénom serait amplement suffisant pour l’instant. Après, si elle cherchait à en savoir plus, je lui répondrais. La laissant donc me montrer la voie jusqu’à la tombe qu’elle avait creusé, je me tournai vers le lit et enroulai le corps dans le drap qui se trouvait sous lui. Je ne voulais pas le poser tel quel sur la terre, c’était la raison pour laquelle je le saucissonnais plus ou moins dans ce drap. Il serait un peu protégé des insectes comme ça puisqu’on n’avait pas de cercueils à disposition.

Une fois enroulé à l’intérieur, je soulevai le corps et suivis la jeune fille à l’extérieur de la bâtisse. Je ne tardai pas à trouver l’endroit où elle avait creusé. Les dimensions étaient parfaites. Il ne me restait plus qu’à le placer. Je posai donc un genou à terre devant le creux et déposai doucement le corps à l’intérieur. Je me relevai juste après et reculai de quelques pas pour voir ce que ça donnait. C’était la première fois que j’enterrais quelqu’un, je préférais donc m’assurer que je ne m’étais loupé ! D’après moi, c’était bon. J’attrapai la pelle qui se trouvait non loin sur le sol avant de venir me placer à côté d’Oprah. Il ne restait plus qu’une chose à faire avant de l’enterrer définitivement.

« Euh… Tu as quelque chose à lui dire avant que je… ? »

Je n’étais pas du tout fait pour ça. Là encore, j’espérais qu’elle avait compris ce que je voulais dire. Je n’avais jamais enterré personne, mais j’avais beaucoup lu. Je savais donc qu’il était de rigueur de prononcer quelques mots avant de recouvrir le corps. Ces mots pouvaient être une description de ce qu’avait été cet homme pour elle, tout comme ça pouvait être un résumé de la vie de celui-ci. Elle pouvait tout aussi bien raconter un bon souvenir qu’elle avait de lui, ou simplement lui faire ses adieux. C’était à elle de voir comment elle comptait procéder. L’important en tout cas, c’était qu’elle ait quelque chose à dire. Elle n’avait pas été là au moment de sa mort. Je supposais donc qu’elle avait des choses à lui dire qu’elle n’avait pas pu lui dire avant. Des choses qu’elle aurait voulu lui dire… Si ça se trouvait, elle allait l’insulter. Le hic, c’était que je ne saurais pas du tout où me placer si une telle chose se produisait. Quoiqu’il en soit, je comptais attendre qu’elle fasse ses adieux en bonne et due forme avant de recouvrir cet homme de terre. C’était la moindre des choses après tout. Elle n’était pas toute seule. Elle n’avait donc pas à tout faire toute seule.

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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyLun 3 Mar - 22:35


Retour à la Maison...

Merci


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Peu à peu, mes pensées devinrent claires. Lentement, mais sûrement comme on dit. Le brouillard de mon esprit s’éclipsait petit à petit pendant que je remettais de l’ordre dans les idées. Il était temps d’arrêter de faire ma gamine perdue et de retrouver un semblant d’équilibre dans ma tête. Tobias… C’était donc ainsi qu’il s’appelait. Un Prénom franchement pas beau si vous voulez mon avis, mais ce n’était qu’un détail. De toute façon, sans lui, je ne savais même pas si je serais encore vivante en ce moment. C’était comme si sa présence m’empêchait de sombrer entièrement dans la folie. Comme s’il était une corde fine, mais solide qui me retenait fermement sans le vouloir. Sa simple présence était, et je ne le remarquais que maintenant, d’une certaine façon rassurante. Après tout, qui de mieux pour se remettre des pires traumas qu’un parfait inconnu ? Aucune attache, aucune barrière psychologique, je ne connaissais rien de lui, mais il semblait tout connaître de moi en si peu de temps. De plus, le fait d’avoir lu la lettre à voix haute sans réellement m’en rendre compte lui dévoilait de nombreuses informations à mon égard, ou peut-être que non aussi… C’était étrange, mais je sentais que je pouvais lui faire confiance. Non pas que je remettrais ma vie entre ses mains, mais il ne représentait aucune forme d’hostilité pour moi. Après tout, peut-être que je n’avais pas encore assez les idées claires pour me faire une véritable idée de lui…

Je lui avais donc aussi demandé si cela lui convenait de m’aider pour transporter et enterrer le cadavre. Il me répondit affirmativement. Cela me soulagea de penser que je n’étais pas toute seule dans cette horrible histoire. Cependant, nous devions faire vite. Il faisait pratiquement nuit à l’heure qu’il était et les activités de la forêt doublaient en temps nocturnes. Nous nous dépêchâmes donc à prendre celui qui fut. Tobias prit le soin de l’enrouler autour de la couverture blanche mais sale. Je ne compris pas au début, mais je me rendis ensuite compte que c’était un bon moyen pour le transporter sans trop de difficultés, c’était étrange, mais Moscou me fit penser à une chenille dans un cocon, attendant que son corps soit livré à la terre pour que son âme puisse s’envoler vers les cieux. Je me surpris moi-même à la pensée d’une telle métaphore. Il faudra que je la note un jour… Nous nous rendîmes donc devant le trou. Tobias plaça le corps dans ce qui sera son nouveau logis et se prépara à creuser. Je fermais les yeux, prêts à entendre les bruits de l’acier pénétrant la terre pour mettre fin à des années de doux souvenirs. Cependant, il n’en fut rien. Tobias se déplaça à mes côtés et me demanda si j’avais quelque chose à dire avant. Je souris à l’intérieur de moi-même. Ces paroles étaient à la fois maladroites et pleines de tendresses. Je pris une grande inspiration et levais les yeux vers le ciel, pendant quelques secondes à mon ultime discours, mes au revoir finaux. Je regardais finalement le corps de Moscou, masqué par cette draperie.


- Merci Moscou. Depuis toute petite, j’ai toujours vécu dans la misère et le déni total des autres. J’ai dû vivre par moi-même, volant par-ci par-là. Mes parents ne se sont jamais occupés de moi, c’est pour cela que j’ai quitté Crocus, cherchant un but à ma vie. J’étais âgée d’à peine douze ans et je cherchais déjà un sens à ma vie. À cet âge, la majorité des filles brossent les cheveux de leurs poupées ou vont à la crèmerie avec leurs parents. Moi, je tentais désespérément de trouver une raison à tout ça. Une raison à ma naissance, à mon existence, à ma vie. Je t’ai rencontré ici, à la forêt d’Iria. Tu t’es occupé de moi, m’a nourris, m’a entraîné. Nous avons ri ensemble, nous avons crié. Cependant, je ne te remercie pas pour ces deux ans de pur bonheur avec toi. Je ne te remercie pas d’avoir fait de moi une fière mage. Je te remercie, car tu m’as aidé à enfin trouver ce que je cherchais tant, un but. Tu n’as pas seulement sauvé ma vie, tu m’as libéré de cette douleur qui pesait sur mon âme. Maintenant, je veux que tu te reposes, que tu passes du bon temps là-haut. Sois en paix, je m’occupe du reste. Moscou… Merci.

Les larmes ne s’arrêtèrent pas de couler. Non, je ne sanglotais pas, je ne faisais que pleurer la tête haute. Je venais de finir mon discours et avais tenu bon jusqu’au bout. Je voulais m’affaisser, me mettre en boule et pleurer jusqu’à ce que je n’ais plus d’énergie, mais je devais rester forte, porter la fierté de tout ce que mon maître m’avait enseigné. Je regardais Tobias à côté de moi, pleurant, mais la tête haute. Je lui fis signe de la tête, lui montrant ainsi qu’il pouvait y aller. Je regardais une derrière mon maître avant que la terre ne le prenne définitivement. Adieu Moscou… Nous nous reverrons bientôt.

***

Je rentrais à l’intérieur de la petite cabane. Tout ceci étant maintenant fini, je devais maintenant tourner une page. Ça sentait réellement la merde non de Dieu ! Si je voulais faire ce que je voulais faire, je devais tout d’abord me débarrasser de cette odeur nauséabonde. J’ouvris l’armoire à la recherche d’un objet précis. Cherche cherche cherche, c’était vraiment pas facile à trouver ! VOILÀ ! Je sortis trois bombes aérosols et vaporisais avec force toute la pièce. Ça n’effaça pas totalement l’odeur, mais c’était déjà moins pire. Je regardais Tobias et lui souris légèrement. « Mieux, non ? » comme ça, on pourra rester ici quelques heures encore. « Je meurs de fin, pas toi ? » Non, je n’étais pas nécessairement plus joyeuse qu’il y a deux minutes, seulement que j’étais un peu plus apaisée. Je devais passer par-dessus cette épreuve, faire de moi une femme forte et ne pas flancher devant l’impossible. Je sortis donc de la même armoire des boîtes de conserves tout en prononçant les mots « Tadaaaaam ! » Je les ouvris avec un ouvre-boîte et m’assis à la table, tendant la deuxième boîte à Tobias. Après toutes ces émotions, mon ventre criait famine !
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyDim 9 Mar - 21:18
Les choses se passaient plutôt bien jusque-là. En effet, les funérailles – si on pouvait appeler ça comme ça – se déroulaient tranquillement. La creuse avait été tombée. Euh…La tombe avait été creusée. Oui, ça passait un peu mieux comme ça. Mieux valait éviter de faire des fautes dans une telle situation. Certes, il n’y avait personne pour lire dans mes pensées et me faire remarquer mon lapsus. Quoique… Je n’en savais rien en fait. Je ne connaissais rien de cette Oprah, et si ça se trouvait elle était capable de lire dans les pensées. Bon, quand bien même ce serait le cas, je ne la voyais vraiment pas s’amuser à ça en plein enterrement. D’un autre côté, elle ne savait rien de moi elle non plus. Or, elle semblait me faire suffisamment confiance pour rester avec moi sans m’interroger sur ma présence. Techniquement parlant donc, le fait qu’elle soit télépathe expliquerait son attitude actuelle. Elle n’avait pas l’air inquiète du tout, et je me demandais pourquoi. Était-ce parce qu’elle avait d’autres chats à fouetter pour le moment ? Ou se fichait-elle carrément de savoir qui j’étais puisque je ne l’avais pas attaqué – alors que j’aurais pu un bon millier de fois – et que je l’aidais comme je pouvais ? Je supposais que les deux options étaient les bonnes. Non seulement, elle ne devait pas être d’humeur à se renseigner sur moi puisqu’elle était occupée avec cet homme qu’elle avait perdu ; mais en plus, je l’aidais. Elle n’avait donc aucune véritable raison de se questionner plus avant sur ma présence ici. Quelque part, elle devait être reconnaissante de ma présence sachant que je la soutenais dans cette épreuve.

J’avais déposé le corps, enroulé dans un drap, du mort dans la petite fosse creusée par la jeune fille. Elle s’était bien débrouillée. Les dimensions étaient les bonnes, preuve qu’elle connaissait bien la taille de cet individu. Il aurait été dommage qu’elle se trompe, surtout que ça aurait pu la perturber de constater qu’elle était capable de faire des erreurs dans une telle situation. Après avoir récupéré la pelle, je m’étais placé à côté de l’adolescente et lui avais demandé si elle avait quelque chose à dire. Ses adieux. Je n’avais jamais assisté à un enterrement jusqu’à aujourd’hui, pourtant je connaissais certaines façons de procéder. Je savais donc qu’il était de coutume de prononcer quelques mots en l’honneur du défunt. Ici, elle était la seule à le connaître. Je voyais mal les créatures du coin se ramener pour balancer un speech. Il n’y avait donc qu’elle pour effectuer cette tâche. Elle prit une profonde inspiration et se lança. Bon, il s’appelait Moscou apparemment. Le pauvre…Qu’est-ce que c’était que ce prénom !? Franchement, ses parents auraient pu faire un effort en l’appelant autrement, genre Tobias. Yep, c’était un prénom magnifique ! N’étais-je pas légèrement subjectif ? Du tout ! Il n’y avait pas plus objectif que moi. La preuve, je trouvais que mon prénom était classe. Si ce n’était pas de l’objectivité ça ! Hem, je cessai de délirer là-dessus et me concentrai de nouveau sur Oprah. C’est ainsi que j’appris qu’elle avait eu un début de vie tragique. Elle faisait mention de misère et de déni total pour définir son enfance. C’était triste. Enfin, je fus rapidement distrait par mes réflexions. Et oui, mon côté romancier s’amusait à recréer la suite de son parcours.

Ainsi, j’imaginais qu’après avoir vécu de cette façon-là pendant quelques années, elle avait dû attendre d’être suffisamment grande pour partir. Naturellement, elle était tombée sur ce Moscou, sûrement dans cette forêt d’ailleurs. A tous les coups, elle avait été méfiante au départ. Réaction déjà logique en temps normal, donc si on ajoutait à ça son enfance où elle avait été ignorée par son entourage, on pouvait facilement en déduire qu’elle avait été méfiante en le rencontrant. Par la suite, celui-ci avait dû parvenir à gagner sa confiance d’une façon ou d’une autre. Elle avait sans doute vécu avec ce Moscou pendant quelques années, le temps de développer un puissant désir de vivre et d’explorer le Royaume pour telle ou telle raison. Cela devait expliquer pourquoi elle n’avait pas été là quand il était mort. Elle avait quitté cette maison avant que celui-ci ne rende son dernier souffle, et à son retour, elle l’avait trouvé dans son lit, éteint. Je finis par me reprendre. Non mais qu’est-ce qu’il me prenait franchement !? N’étais-je vraiment pas capable de rester concentré plus de dix secondes !? Bah…non. J’avais toujours été comme ça, c’était un peu tard pour changer. Dommage pour moi, je ne saurais jamais si ma version hypothétique était proche de la réalité ou pas. Bien sûr que je ne lui poserais pas la question. Franchement, c’était moi qui lui avais suggéré de faire ce petit speech en souvenir de ses moments passés avec lui. Donc, si je lui demandais une info qu’elle avait déjà donné mais que je n’avais pas écouté, elle risquerait de croire que moi aussi je l’ignorais.

Ne me connaissant pas, elle ne pouvait pas savoir que mes capacités de concentration en matière de discussion étaient limitées. Le plus simple était donc de faire comme si j’avais tout entendu et de ne plus en reparler. Tant pis pour ma curiosité, ça m’apprendrait à ne pas faire plus d’effort pour maintenir mon attention ! Après m’être repris, je constatai qu’elle avait fini de parler. En jetant un coup d’œil vers elle, je vis qu’elle me faisait signe d’y aller. Armé de la pelle, j’entrepris donc de recouvrir de terre le corps de l’homme qui lui avait donné goût à la vie. Bon d’accord, ce n’était le cas que dans mon délire jusqu’à preuve du contraire. Enfin bref, je m’attelai calmement à ma tâche, commençant par les pieds pour remonter lentement vers sa tête. Lentement mais sûrement, je prenais conscience du fait que j’étais en train d’enterrer un homme. Cette constatation me fit hésiter l’espace d’une seconde. Sur le coup, j’eus envie de détaler en courant. J’eus envie de courir et de m’éloigner le plus rapidement possible de cet endroit, de cette fille, de ce corps que je recouvrais de terre. Cependant, je parvins à m’en empêcher en pensant justement à cette adolescente. Si elle tenait bon, je me devais de tenir bon aussi, pour elle. Il était hors de question que je flanche alors qu’elle – qui avait toutes les raisons de le faire – ne le faisait pas. J’avais décidé de rester pour l’épauler, la soutenir, et non pas la faire rechuter. Je terminai le travail et vérifiai que j’avais mis suffisamment de terre pour empêcher les créatures du coin de le déterrer simplement en marchant dessus.

De retour à la cabane, j’attendis patiemment contre le coin de la porte. Après tout, je n’avais jamais été officiellement invité à entrer. Tout à l’heure, j’étais entré directement parce qu’il y avait un mort dans un lit et une jeune fille à terre. Là, en l’occurrence, le défunt était sous terre, et la fille en question était debout et bien réveillée. Celle-ci semblait d’ailleurs reprendre du poil de la bête petit à petit. J’étais rassuré. La rechute n’était plus à craindre actuellement. En revanche, je sentais venir autre chose. Je la voyais bien réaliser d’un coup que je n’avais rien à faire ici et me chasser d’ici à coup de…bombes aérosols ? Vraiment ? Elle n’avait pas mieux pour me virer d’ici que ces trucs-là ? Genre un balai, ou même un couteau ? Bah non apparemment. Sérieux ? Même un coussin serait préférable à ces bombes faites à la base pour chasser les mauvaises odeurs. Entre nous, quitte à se servir de ces ustensiles, autant chasser l’odeur nauséabonde qui régnait dans cette bâtisse… Ah ? C’était ce qu’elle avait décidé de faire en fait. J’avais vraiment perdu la tête. Cette fois, c’était sûr : il y avait un truc pas net qui clochait chez moi ! Pour le coup, j’avais l’intention de mettre ce délire passager sur le compte de l’enterrement qui m’avait plus perturbé que je ne l’aurais cru. Oprah s’adressa alors à moi. Hein ? Est-ce que c’était mieux ? Aucune idée sachant que j’étais toujours sur le pas de la parte, je respirais donc l’air frais du dehors et non l’air ruiné du dedans. C’était moi ou un léger sourire était présent sur ses lèvres ? Cherchait-elle à faire bonne figure ou le fait d’enterrer Moscou l’avait en quelque sorte soulagée d’un poids. Je hochai silencieusement de la tête lorsqu’elle parla de faim. Je pris sa question comme une invitation à manger avec elle, mais aussi comme une invitation – officielle – à entrer dans cette cabane. Grave erreur, j’aurais dû partir en courant dès que j’y avais pensé durant la phase de mise sous terre du défunt.

Oui, j’étais bel et bien foutu. Cette épreuve qu’on me faisait manifestement passer aujourd’hui venait de passer au niveau supérieur. Tout d’abord, il y avait l’odeur qui régnait toujours un peu beaucoup malgré l’usage des trois bombes aérosols. Maintenant, elle me proposait de manger. Manger. Franchement ? Manger ? MANGER ? MAIS MANGER QUOI ? Avait-elle oublié l’état de décomposition du corps à notre arrivée ? Il me semblait pourtant évident que ça devait faire au minimum quelques semaines, voire quelques mois que Moscou était mort. Or, je voyais mal un mort faire les courses. Conclusion ? Il y avait de fortes chances que les contenus des boîtes de conserves, qu’elle venait de sortir d’une armoire, soient périmés. Personnellement, je n’avais que ça en tête au moment où elle me tendit une boîte. Je priais. Je priais pour que ces boîtes ne soient pas remplies d’asticots ou d’autres trucs dans le même genre ! Oh oui, je priais ! Je priais comme jamais je n’avais prié de ma vie ! Je m’étais installé à table face à elle. Mon instinct me disait d’attendre de voir si elle survivrait à sa première bouchée avant de goûter à mon tour. Cependant, mon côté bon samaritain – et particulièrement stupide – m’intimait de goûter avant elle au cas où ce ne serait justement pas mangeable. En gros, il s’agissait de jouer les goûteurs professionnels pour cette adolescente à moitié inconsciente. C’était quoi la question sur la folie qu’on posait déjà ? Ah oui, ça me revenait : qui, du fou ou de celui qui le suit, est le plus fou ? Dans ce cas-ci, Oprah était la folle et j’étais celui qui la suivait. La réponse étant que le suiveur était le plus taré des deux, il s’avérait que j’étais le plus taré de l’histoire ! Tant pis, je goûtai tout en posant une question à Oprah.

« Dis-moi, cette forêt n’est pas du tout le coin le plus sûr du Royaume. Comment faisiez-vous pour y vivre malgré la présence des créatures ? »

Je trouvais cette question légitime. Quand je la regardais comme ça, elle avait l’air inoffensive, fragile, soit incapable de se défendre en cas d’attaque de Phacochère Gargantuesque. D’ailleurs, elle avait été incapable de porter le corps de Moscou tout à l’heure, et je ne pensais pas que c’était à cause de son état mental. Pour moi, cela était clairement dû à un manque de force physique, d’où ma question. Tiens ? C’était mangeable en fait. Soupir de soulagement… J’avais vraiment paniqué pour le coup ! Comme d’habitude en fait. Bref, le principal, c’était que je pouvais la laisser manger en toute sérénité maintenant. Je me demandais bien si elle prendrait la peine de me répondre ou si elle préférerait manger en silence. Ma question faisait un minimum référence à l’être cher qu’elle avait perdu en plus, je comprendrais donc qu’elle ne veuille pas y répondre. Néanmoins, la réponse m’intéressait vraiment. Elle était jeune, très jeune, et pourtant elle s’était amusée à traverser cette forêt pour rejoindre cette cabane. Était-elle capable d’user de la magie ? Cela me semblait être la raison la plus plausible. Après, il était possible qu’elle soit plutôt mercenaire que mage, bien qu’elle n’avait pas vraiment le profil. Jusqu’à maintenant, les mercenaires que j’avais croisés étaient tous très développés en termes de musculature. Elle ne l’était pas, donc l’option mage passerait un peu mieux. Qu’allait-elle bien pouvoir me répondre ?
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyJeu 20 Mar - 1:20


Retour à la Maison...

La tranquillité est un plat qui se mange en conserves


Retour à la maison... [Tobias] 1367464671042472800



Moscou était mort... c’était un fait que je devais bien m’accorder à accepter un jour. La douleur était pesante au début, étouffante même. Cependant, depuis que j’avais, enfin, que nous avions enterré sa dépouille, je me sentais un peu plus… sereine. J’avais pu livrer un dernier message à mon mentor et ça, c’était un soulagement en soit. Ainsi, je saurai qu’il pourra quitter ce monde en paix tout en sachant qu’il pourra compter sur moi pour préserver tout ce qu’il était et ce qu’il m’a appris. Tous ses enseignements, autant au niveau savoir faire que savoir vivre, me seront éternellement gravée dans la tête et dans mon être. Cependant, c’était pas ça qui allait m’arrêter d’être une petite chieuse mais passons !

J’étais donc retournée dans mon ancien logis pour rafraîchir un peu l’air dans cette baraque. Ça sentait réellement mauvais et il était impossible pour moi de rester dans une telle pièce. Or, les bombes aérosols furent un excellent travail. Enfin, façon de parler, puisque l’odeur planait toujours, mais disons que c’était nettement plus supportable ! Maintenant que cela eut été fait, j’avais sorti deux boîtes de conserve. Je n’étais pas sot. Toute la nourriture avait pourri depuis le temps. Cependant, sachant que des conserves peuvent rester comestibles pendant en moyenne deux ans, j’avais pris soin de prendre les plus récentes du lot ! En tendant la deuxième vers mon « invité », je voyais bien qu’il était réticent à l’idée de manger de la nourriture possiblement périmée. Cependant, avec un petit « allez elles sont bonnes j’t’assure ! » je réussis à finalement le convaincre de la prendre. Tout en prenant une première bouchée, il me posa une question. J’eus l’impression que cela faisait des lustres que quelqu’un ne m’avait pas posé une question aussi banale. Ça faisait du bien, d’un certain côté. La question était simple : Il voulait savoir comment j’avais fait pour survivre dans un tel endroit. Oh ! Bah oui, maintenant que j’y pensais, il ne savait pas que j’étais mage ! Je pris plaisir à lui répondre juste après une première bouchée de cette délicieuse nourriture.

- Bah ça parait peut-être pas, mais j’sais m’défendre ! Ouep, Mage spécialiste de la Vector Arrow m’sieur, à votre service. Bam !

Soudain, je me surpris de mes propres paroles. Bam… comme si je n’avais jamais prononcé un tel mot de ma vie. D’habitude, je prononçais ce terme car je trouvais ça chouette, mais c’était comme si ces dernière heures je n’avais ni la force ni l’envie de le dire… Je parus peut-être bête à ce moment-là, mais je souris tout en regardant ma nourriture, un peu timide. Je regardais ensuite Tobias. Sans lui… je crois que je serais encore par terre à pleurer sur mon sort. Il a été comme un poteau pour moi, une barque qui m’a empêché de chavirer dans une mer de douleur. Je lui souris tendrement, chose qui n’était pas du tout dans mes habitudes.

- Tobias… Je voulais te dire merci à toi aussi. Si t’avais pas été là, j’sais même pas si j’aurais été capable de bouger le p’tit doigt. Merci beaucoup…

Je retournais dans mon petit plat de luxe. Il était à la fois difficile et contraignant pour moi de prononcer de telles paroles, puisque je n’étais pas du genre à accorder ma confiance aussi facilement. Ayant été obligée de me débrouiller seule durant tant d’années, la solitude était devenue ma confidente ainsi que ma seule amie. Un homme comme lui, qui débarque chez moi avec son béret ridicule et qui vient m’aider, c’était une image qui ne m’aurait jamais imaginée de ma sainte vie. Après avoir fini mon délicieux petit goûté, je me permis de demander à Tobias une petite question. Après tout, c’était à mon tour non ? Et puis au point où on en était, on pouvait bien se permettre de piquer la jasette, non ?

- Dis-moi Toby, tu viens d’où ? est-ce que tu as… une famille ?
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyLun 31 Mar - 3:06
La phase enterrement terminée, j’avais de nouveau suivi Oprah jusque dans la maison du défunt, ou plutôt sa maison à elle. Je supposais que puisque le propriétaire de base était mort, cette habitation devait maintenant lui revenir. Bah oui, si Moscou avait eu une autre famille que cette adolescente, j’étais certain qu’on n’aurait pas trouvé son corps décomposé sur ce lit en arrivant. En gros, cela devait lui appartenir maintenant. Comptait-elle y rester et tenter d’y vivre malgré la perte qu’elle venait de subir ? J’en doutais. Personnellement, j’aurais tendance à foutre le feu à cette cabane et à m’en éloigner après l’enterrement. Plus rien ne devait la retenir ici, si ce n’était les bons souvenirs. Le hic, c’était que ces bons souvenirs seraient sans doute masqués par le fait que Moscou était enterré à quelques mètres de cette maison. Mieux valait donc partir et ne revenir que de temps à autre histoire de lui rendre visite. Enfin, c’était ce que je ferais si je me trouvais dans cette situation. C’était ce que je supposais que je ferais en tout cas. Yep, n’ayant jamais vécu ce genre de truc, je ne pouvais être sûr des réactions que j’aurais. Quoiqu’il en soit, je me trouvais de nouveau à l’intérieur avec elle. Invité à manger des boîtes de conserve, je m’étais installé face à elle en craignant une nouvelle fois pour ma vie. Bien entendu, cette crainte n’avait pas eu lieu d’être puisque c’était mangeable. D’ailleurs, juste avant que je ne me décide à entamer ma part, Oprah m’avait assuré que c’était bon. J’avais donc enchaîné sur une première question concernant son mode de vie.

Ma question n’avait rien de bien étrange. Pas pour moi en tout cas. Quant à elle, si elle avait besoin de réfléchir au pourquoi de ma question, elle ne mettrait pas bien longtemps à la comprendre. Ainsi, tout en mangeant ma boîte de conserve, j’attendais qu’elle me réponde. Elle m’apprit alors qu’elle savait se défendre malgré les apparences. Ah ? Mais comment ? Elle n’était ni armée ni muscle, il ne restait donc plus que la magie normalement. C’était bien ça. Oprah était une mage. Une spécialiste de la Vector Arrow même. Bon, c’était elle qui disait ça, ce n’était pas mon avis à moi. Surtout que je ne pouvais pas avoir d’avis sur la question vu que je ne connaissais ni cette magie, ni son niveau de puissance. C’était quoi cette magie ? Je n’en avais jamais entendu parler, ou alors je n’avais pas retenu son nom. Je me demandais bien en quoi elle consistait. Elle devrait être un minimum offensive en tout cas. Certes, si c’était juste pour se protéger des créatures du coin, elle n’avait pas besoin de l’être. Cependant, Moscou et elle devaient bien manger. Or,à un moment donné, ils en avaient forcément eu marre des conserves. Donc, ils avaient forcément déjà chassé. Pour chasser, il fallait être capable de tuer une créature – ce qui n’avait rien à voir avec la défense – et donc faire usage d’une magie adéquate. En gros, elle devait être capable tout aussi bien de se défendre que d’attaquer grâce à cette magie. Après, je sursautai carrément à la fin de sa phrase lorsqu’elle balança un « bam ! » sorti de nulle part ! Non mais d’où elle sortait celle-là !? Elle m’avait fait paniquer ! Fort heureusement, j’étais parvenu à maintenir le contenu de la conserve à l’intérieur de celle-ci. J’aurais eu l’air de quoi si je m’en étais renversé partout…

« La Vector Arrow ? Je ne crois pas la connaître… Tu serais d’accord pour m’en faire une petite démonstration ? »

J’avais demandé ça d’une petite voix et m’étais d’ailleurs surpris en agissant ainsi. C’était comme si j’avais peur de l’embêter avec mes questions à la noix. Je me trouvais bien trop curieux ! Ce n’était pas bien du tout, et ça ne se faisait pas compte-tenu des circonstances ! D’un autre côté, c’était la première fois que j’enterrais un inconnu en compagnie d’une adolescente, et ce n’était pas comme si j’avais un mode d’emploi ! Dans le fond, je restais moi-même. Je ne pouvais m’inhiber complètement même dans une telle situation. En outre, je m’intéressais de plus en plus à sa personne. Il était parfaitement naturel de chercher à se renseigner sur la personne avec qui on enterrait des cadavres, non ? Non ? Bah tant pis. C’était ma façon de faire en tout cas. Je remarquai alors que je n’étais pas le seul à ne pas savoir comment agir au cours de ce repas. Oprah aussi semblait légèrement timide et honteuse. J’arquai presque un sourcil en la voyant me regarder et me sourire. Avais-je quelque chose de coincé entre les dents ? Ou alors un bouton sur le nez ? Je vérifiais avec ma main gauche en tâtant mon nez, puis mes dents. Nope, je n’avais rien de bizarre sur le visage. Donc pourquoi ce regard tout d’un coup ? Une chose était sûre, il me rendait quelque peu mal à l’aise. Elle prit alors la parole et accentua un peu plus mon malaise à chaque mot prononcé. Je n’étais clairement pas habitué à ce genre de remerciement. Apparemment, elle n’y était pas habituée non plus, et c’était justement ce qui me rendait mal à l’aise. Elle devait vraiment m’être reconnaissante pour me remercier ainsi. Je me contentai donc de hocher la tête en guise de réponse. J’étais tout bonnement incapable de répondre oralement. Je commençai à avoir chaud d’ailleurs. Très chaud. Trop chaud ! Étais-je devenu rouge ? Possible, au vu de la sensation de chaleur que m’avaient procuré ses paroles, je devais être plus rouge que rouge. Bon allez, je devais me reprendre.

Tout comme elle, je me plongeai de nouveau vers mon repas dans l’espoir de récupérer une couleur ordinaire le plus rapidement possible. Je ne tardai pas à finir celui-ci et à poser la boîte sur la table devant moi. J’étais parvenu à faire baisser ma température en me concentrant sur ma nourriture. Je me rendais également compte du fait que je ne faisais plus du tout attention à l’odeur de cette pièce depuis que notre discussion avait commencé. J’étais tellement impliqué dans celle-ci que je ne faisais plus gaffe à rien d’autre. Je ne me focalisais que sur elle, les questions que je lui posais, les réponses qu’elle m’apportait, et les questions qu’elle me poserait. Avec tout ça, j’étais suffisamment occupé pour ne plus penser à rien d’autre. C’était bien mieux comme ça d’ailleurs. Et oui, j’étais certain qu’elle aussi devait avoir des questions à me poser. Après tout, j’étais toujours un parfait inconnu pour elle. Certes, elle devait avoir compris depuis le temps que j’étais de son côté mais bon, ce serait limite blessant d’apprendre qu’elle se fichait complètement de savoir qui j’étais. Après, je me demandais bien quel genre de questions elle se posait sur moi. Si ça se trouvait, elle aussi se demandait comment je faisais pour me promener en toute sérénité dans cette forêt remplie de créatures dangereuses. Le hic, c’était que je me voyais mal dire à une adolescente – qui m’avait invité à manger – que je prenais la forme d’un Démon pour me défendre… Elle risquait de paniquer et de faire des cauchemars. Pire encore ! Elle pourrait s’imaginer que j’étais le Démon à l’origine de la mort de Moscou, et que j’étais venu ici pour jubiler devant son cadavre !!

Ainsi, en écoutant sa question, je fus à la fois soulagé et ahuri. Soulagé parce qu’elle ne me retournait pas ma propre question. Mais ahuri parce que je ne l’avais pas du tout vu venir celle-là. J’étais sur le point de me demander d’où venait cette question quand je me rappelais de la lettre qu’elle avait lu tout à l’heure à voix haute. J’avais zappé 90% du contenu. Néanmoins, j’avais parfaitement entendu et retenu les 10% du début. Elle avait été complètement ignorée par ses parents depuis sa naissance d’après ce que j’avais compris. Elle n’avait eu que ce Moscou pour lui prêter attention. Je comprenais donc mieux la raison de sa question. Elle était sans doute curieuse de savoir comment ça se passait dans d’autres familles, dans des familles plus ordinaires. Sachant que j’avais toujours été très entouré et bien traité, je ne pouvais imaginer ce que ça avait dû être pour elle que de grandir ainsi. Hmm…

«Je suis né à Hydralia et j’y ai grandi pendant 14ans avant de partir. – je marquai une petite pause, puis repris avec un petit sourire – Oui, j’ai une famille. Je suis fils unique, mais j’ai été élevé par mes parents et mon grand-père. Par la suite, j’ai rejoint la guilde Lamia Scale. C’est une sorte de deuxième famille. »

Si j’avais été aussi bien entouré par ma famille durant mon enfance, c’était parce qu’elle avait tout fait pour m’empêcher de découvrir les mauvais côtés de ma ville natale. Et oui, vivre là-bas était un véritable enfer ! Ce n’était pas du tout un endroit où une personne saine d’esprit souhaiterait emménager. Le seigneur local passait son temps à taxer la population pour s’enrichir et magouiller dans son palais. Je n’avais découvert la vérité sur cette cité qu’une fois que je l’avais quittée. Cependant, par respect pour ma famille qui avait fait tant d’effort pour me laisser en dehors de ces histoires, je ne leur parlais jamais de tout ça. Lorsque je leur rendais visite, on parlait donc de tout et de n’importe quoi, mais jamais des problèmes qu’ils devaient avoir financièrement parlant. Mon père et mon grand-père étant des mages, ils savaient largement ce qu’ils faisaient. Quant à ma mère, elle était loin d’être maso. Ainsi, s’ils vivaient là-bas depuis tout ce temps, je supposais qu’ils avaient leur raison. Quoiqu’il en soit, je n’avais pas connu de malheur dans ma vie jusqu’à présent, pas de véritable malheur en tout cas. Je n’avais jamais eu à pleurer la perte d’un être cher par exemple. En fait, quand on y réfléchissait bien, j’avais eu exactement ce qu’Oprah n’avait pas eu. J’étais vraiment désolé pour elle. Cependant, elle avait eu Moscou par la suite, et je me demandais comment il avait été avec elle. Je décidai donc de lui poser la question sans vraiment la lui poser.

« Comment Moscou s’y est-il pris pour t’apprendre à te défendre ? »

Sans lui poser la question directement donc, je cherchais à en savoir plus sur leur relation. Au passage, je supposais directement que c’était lui qui avait appris la magie à Oprah. Si ça se trouvait, elle l’avait apprise en solo, en autodidacte. Dans le même temps, sachant qu’elle avait été ignorée dans son enfance, je me demandais bien comment cet homme était parvenu à obtenir la confiance de cette adolescente au langage si particulier.

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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyJeu 3 Avr - 5:11


Retour à la Maison...

La décision ardente du clair de Lune.


Retour à la maison... [Tobias] 1367464671042472800



Tout semblait se calmer dans mon esprit, ce qui était une bonne nouvelle en ce qui concerne mon état mental. Je mangeais tranquillement la nourriture (pas mauvaise du tout en passant) en compagnie de Tobias, l’homme qui, il fallait le dire ainsi, m’avait sauvée des ténèbres. C’était pour cela que je l’avais sincèrement remercié. Remercié pour sa patience envers une petite gamine comme moi. Rien ne l’empêchait de partir d’ici, mais il est resté, et ça, c’était un acte que je ne pouvais me permettre de sous-estimer. Je voyais bien qu’il n’était pas du tout à l’aise face à la situation, même un manchot aveugle de cent ans l’aurait remarqué, mais il était là, devant moi, à me parler et à bien vouloir passer un peu de son précieux temps à me réconforter, même si ce n’est pas visible aux premiers abords. Rien que pour le fait de me parler simplement et de ne pas me prendre en pitié, je lui en étais redevable. La seule personne qui était aussi gentil et attentionné avec moi, on venait de l’enterrer pas loin d’ici. C’était quelque chose auquel je n’étais décidément pas habituée. Se sentir en sécurité, j’avais perdu cette sensation. La retrouver, c’était comme… être toute nue sur une plage. Tu ne sais pas trop ou te placer et tu te caches des regards, honteuse. Heureusement, son regard à lui était plus rassurant qu’autre chose.

Je lui avais aussi posé une question. Simple, mais qui me tenait à cœur quand même. Je lui avais demandé s’il avait une famille à lui, une maison. Il me répondit naturellement qu’il était né à Hydralia, un lieu que je ne connaissais personnellement pas, pour quitter ensuite la ville à quatorze ans. Il me raconta les détails sur son père et son grand-père avant de finalement me dire qu’il avait une deuxième famille : Lamia Scale. Je fus surprise à l’énonciation d’une guilde de mages réputée. Ainsi, Tobias était mage ? C’était soudainement intéressant ! Je me surpris même à sourire face à cette révélation. Cependant, je perdis aussitôt ce sourire pour laisser une mine maussade. Une guilde… c’était, pour résumer la chose, un cercle de combattants exécutant des missions… et entretenant des liens solides entre membres. L’idée de rejoindre une guilde ne me déplaisait pas du tout, mais est-ce que j’étais prête à rencontrer des gens ? À établir des liens ? Non, je n’étais pas prête, pas après ce que je venais de vivre, pas avec tout ce que j’ai vécu. Je n’étais pas prête à faire confiance à nouveau, sauf à Tobias… et aussi un peu de Myrcella, accessoirement. C’était une fille particulièrement amusante même si elle était un peu trop coincée du cul… Mais là n’était pas la question-euh !

Tobias me sortit de mes pensées, me demandant comment Moscou m’avait appris à me défendre. Je ne compris pas tout de suite la question. Comment on pouvait faire autrement que par l’entraînement, dites-moi ? Cependant, j’étais ravie d’avoir une discussion normale avec lui. Sans drama, sans casse-tête, un dialogue entre deux personnes civilisées qui parlaient de choses civilisées. C’était… une bonne chose. Je décidais donc de lui répondre. De toute façon, il m’avait bien demandé si cela me plaisait de faire une quelconque démonstration plus tôt, non ? Je regardais donc à ma gauche pour voir un petit vase poussiéreux situé sur la table. Je regardais ensuite Tobias, un sourire assuré au visage.

- Bah comme ça, Bam !

Je dirigeais par la suite mon bras gauche en direction du vase pour apposer une flèche rose sous le bibelot. Mon Vector Director eut donc pour effet de propulser le vase entre Tobias et moi, se dirigeant vers les tiroirs. Cependant, juste au moment où le vase en question se retrouva exactement entre Tobias et moi, il repartit dans la direction opposée. Je venais de poser un autre Vector Director qui pointait vers le premier. De cette façon, le vase allait et venait de gauche à droite, tout cela à cause de mon petit tour de passe-passe. Je regardais mon « invité », légèrement fière de mon petit effet.

- Moscou m’a expliqué peu de temps après notre rencontre que nous étions tous destinés à un grand avenir, mais que pour cela, il fallait emprunter les bonnes directions. Il a dit aussi que si je maîtrisais la Vector Arrow, la magie qui était l’analogie même des chemins à prendre, je réussirais sans aucun doute à atteindre mon destin et à m’accomplir en tant que mage. Cependant, j’ai encore nombre de choses à apprendre sur cette magie. Je compte bien un jour faire une différence dans ce monde au lieu de faire comme ce vase et ne faire qu’aller et venir sans pouvoir m’en échapper.

C’était tout de même étrange pour moi, de dicter les leçons que Moscou m’avait confiées à une personne que je ne connaissais que depuis à peine une heure. Mais bon, face à ce que je venais de dire, je ne pus m’empêcher d’afficher un sourire doux et paisible sur mon visage. Je regardais le vase aller et venir, absente, mais dans le bon sens du terme. Moscou était décédé, il était parvenu à la dernière route de sa vie. C’était maintenant à mon tour de tracé mes propres choix sur mon avenir. J’attrapais le vase, fis disparaître les flèches rose et le reposais à sa place. Je finis par taper sur la table avec mes deux mains avant de me lever, déterminée.

- Bon ! On va faire quelque chose toi et moi et je t’interdis de dire non, compris ! Shishishishi ! Attends un peu je reviens, Bam !

Je pris la porte et sortis de la maison rapidement, laissant en plan Tobias. Je fouillais dans un tout petit cabanon pour y chercher quelque chose de bien précis. Une fois l’objet de mes désirs trouvé, je le pris dans mes mains et regagnais le cadre de la porte, montrant à Tobias un bidet plein d’essence. Vous savez tous ce que cela voulait dire, non ?

- On va mettre le feu à la baraque, Bam !
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptySam 12 Avr - 16:43
Oprah m’écouta attentivement tandis que je répondais à sa question. Une question que j’avais trouvée particulièrement étrange d’ailleurs. Il était sûr que ce n’était pas le genre de question auquel je m’étais attendu mais bon, je ne m’étais pas non plus attendu à enterrer quelqu’un aujourd’hui… Quelque part, c’était comme si j’étais incapable d’émettre les bonnes hypothèses aujourd’hui. En effet, chaque fois que je prenais la peine de supposer quelque chose, je me trompais. Pourtant, j’étais incapable de m’arrêter puisque cela faisait partie de mes habitudes. En gros, j’étais condamné à me tromper continuellement jusqu’à ce que minuit sonne. J’espérais que mes déductions erronées cesseraient à ce moment-là en tout cas. Tout en répondant à l’adolescente, j’avais pris soin de bien l’observer pour voir l’effet que mes paroles auraient sur elle. Je ne tenais absolument pas à la faire rechuter. Le truc, c’était qu’en lui parlant de la vie simple et sans histoire que j’avais eue, j’avais peur que le contraste entre nos enfances mutuelles l’affecte… Encore une fois, je m’étais trompé. Elle avait même souri en m’entendant évoquer la guilde Lamia Scale. La connaissait-elle ? Connaissait-elle un membre de ma guilde ? Ou souriait-elle pour autre chose ? Encore une fois, je n’en avais aucune idée. Cela commençait légèrement à me taper sur le système d’ailleurs. Si je ne pouvais plus me fier à mes raisonnements, comment allais-je survivre à cette journée ? Bon, je devais me reprendre là ! Qu’est-ce qu’il pourrait bien m’arriver de grave en plus ? Il n’y avait qu’elle dans les parages. Et ce n’était pas comme si elle inspirait la crainte. Donc, j’étais tranquille, je n’avais pas de souci à me faire.

L’instant d’après, Oprah avait perdu son sourire pour afficher un air boudeur. Décidément, je la comprenais de moins en moins cette fille. Que lui arrivait-il cette fois ? Ne le sachant pas, je préférais changer de sujet rapidement. Je ne voyais pas d’autres moyens pour lui faire retrouver une expression moins triste. Bien entendu, avec la question que je comptais lui poser, il était fort probable que j’obtienne l’effet inverse. C’était un risque que j’étais prêt à courir en tout cas. Et oui, je me posais des questions sur la façon dont Moscou était parvenu à obtenir la confiance de cette jeune fille. Bien entendu, j’avais posé la question autrement afin de ne pas donner l’impression d’être intéressé par un détail bien précis. D’ailleurs, la façon dont il l’avait entrainé m’intéressait aussi. Avec un peu de chances, elle avait eu droit à un entraînement bien moins spartiate que le mien. Ce Moscou était sans doute moins fou que mon grand-père, soit bien plus sympa avec les élèves qu’il avait. Lorsque la réponse d’Oprah arriva, je fus de nouveau surpris par le terme « Bam » qu’elle employa. Je ne comprenais vraiment pas d’où venait cette expression qu’elle utilisait presque que comme les points qu’on mettait à la fin d’une phrase. Oui, c’était exactement ça : avec elle, c’était une ponctuation. Au final, ce n’était pas la réponse à ma dernière question qu’elle m’apportait, mais c’était la démonstration de sa magie que j’avais demandé un peu plus tôt. Je remarquai au passage que son sourire était de retour. Parfait ! C’était exactement ce que je voulais ! Elle tendit alors son bras vers un vase se trouvant sur la table et je vis une flèche rose apparaître dessous.

Jusque-là, rien de bien impressionnant. J’écarquillai alors les yeux en voyant le vase se déplacer à toute vitesse dans la direction pointée par la flèche ! L’instant d’après, le vase repartait dans l’autre sens. Je mis du temps à remarquer la seconde flèche rose sur la table qui pointait la direction opposée. Ainsi, j’assistais aux déplacements rapides de ce vase qui faisaient des allers et retours sans pouvoir s’arrêter. Il était sous l’emprise totale de ces flèches magiques, ou plutôt de ces vecteurs magiques. Au final, cette magie ne semblait ni offensive, ni même défensive, au vu de la démonstration qu’elle venait de me faire. Elle semblait plutôt appartenir à un type de magie bien particulier. Cette magie était vraiment intéressante. Elle ressemblait à une version plus malléable de la magie de la gravité. Utilisée à bon escient, on aurait là une magie idéale pour perturber tout un champ de bataille. En gros, un bon mage utilisant la Vector Arrow vaudrait facilement une armée à lui tout seul. C’était mon avis en tout cas. Elle pouvait être fière d’elle, elle m’avait réellement impressionné avec sa démonstration. Malheureusement pour elle, je ne pus capter l’entièreté du speech qui suivit. Ainsi, je retins la première phrase qui me semblait être la plus importante pour capter le personnage qu’était Moscou. Je devais avouer que je trouvais la façon de penser de celui-ci un peu facile. Techniquement, ça voulait dire que ceux qui n’avaient pas un grand avenir avaient pris les mauvais chemins. OK, mais c’était quoi une bonne direction ? C’était quoi un grand avenir ? Dans la forme, c’était joliment présenté et intéressant. Mais dès lors qu’on creusait un peu – comme je le faisais actuellement – on se rendait compte qu’il y avait de nombreuses failles et que ce mode de pensée était extrêmement vague. C’était un peu comme dire que tout était possible, mais à condition d’être chanceux.

Mes réflexions me firent perdre le fil de son discours. Je zappai donc toute la partie sur l’analogie et le destin avant de pouvoir me reconcentrer sur ses propos. Je l’entendis alors dire qu’elle comptait faire une différence dans ce monde. Elle n’avait pas l’intention d’exister simplement ou de se retrouver coincée comme l’était ce vase. Elle voulait laisser son empreinte en quelque sorte. Elle voulait savoir que son existence avait servi à quelque chose. Cela, je pouvais facilement le comprendre. Moi qui avais l’intention d’être célèbre dans tout le Royaume – et même au-delà – pour mes écrits, je ne pouvais que la comprendre. Ainsi, devenir un mage surpuissant ne faisait pas partie de mes priorités. Cependant, mon goût pour les voyages et ma tendance à tomber sur de gros problèmes me forçaient à progresser. C’était donc plus un besoin qu’autre chose. Pour pouvoir voyager en toute sérénité et rédiger tranquillement, il me fallait être suffisamment puissant pour évincer tout obstacle se dressant sur mon chemin, et sur celui de mes compagnons lorsque ceux-ci étaient avec moi. Quoiqu’il en soit, en devenant célèbre pour mes écrits, j’étais certain de laisser ma marque dans ce Royaume. Actuellement, j’étais bien plus connu pour mes actions en tant que mage qu’en tant qu’écrivain. Or, j’avais dans l’intention d’inverser la balance. Tel était mon objectif. Je n’avais fait que participer à un concours de nouvelles pour le Sorcerer Magazine jusqu’à maintenant. C’était un bon début, mais ce n’était clairement pas assez. J’allais devoir faire bien mieux que ça pour atteindre mon but. Oprah mit fin aux mouvements du vase et fit disparaître les vecteurs avant de se lever d’un coup pour me dire qu’on allait faire un truc tous les deux. Apparemment, je n’avais pas le droit de dire non, elle était amusée par cette décision et – pire encore – elle me faisait patienter.

Euh… Qu’est-ce qu’elle me faisait là encore ? Se moquait-elle de moi ? Elle ne pouvait tout de même pas être sérieuse… Et pourtant, j’avais comme l’impression qu’elle était sérieuse pour le coup. Comment allais-je bien pouvoir lui faire comprendre que je n’étais pas du tout en mesure de faire ce qu’elle attendait de moi ? Après tout, j’étais un adulte. Et elle, elle était encore adolescente. A la limite, si elle avait eu 5 à 6 années de plus, j’aurais pu éventuellement y réfléchir. Mais là, c’était juste mort ! Je préférerais encore aller m’enterrer vivant avec Moscou plutôt que de faire ça avec elle ! Ah la la, dans quelle galère m’étais-je encore fourré ? Et puis franchement, s’imaginait-elle vraiment que j’étais un mec si facile que ça ? Il ne manquerait plus que ça ! J’étais parfaitement capable de dire non quand je voulais dire non. Et là, c’était non ! J’étais désolé pour elle. Je savais qu’il était particulièrement difficile de résister à mon charme mais quand même ! Il ne fallait pas abuser non plus ! Elle était sans doute sortie de la maison pour se préparer. On savait tous ce que ça voulait dire, non ? Elle était sortie pour se changer, se faire belle, et revenir… Je secouai ma tête de gauche à droite pour me remettre les idées en place. Je devais quitter cette maison, et vite avant qu’elle ne revienne ! Trop tard ! J’entendis ses bruits de pas qui se rapprochaient du cadre de la porte. Je fermai aussitôt les yeux et croisai mes bras devant mon visage pour ne surtout pas voir la tenue qu’elle devait arborer dans l’intention de me séduire. Pris de panique, je bafouillais carrément !

« Euh… Non ! Ne t’approche pas ! C’est imposs-… – je cessai alors de parler à l’instant où je l’entendis parler. De même, j’ouvris un œil et me rendis compte qu’elle ne s’était pas du tout changée. Je décroisai donc mes bras et repris. – Oh ! Bien sûr ! Allons-y ! »

Yep, j’avais complètement déraillé ! Mais alors complètement ! Ce n’était pas qu’une simple erreur de déduction ici, c’était du grand n’importe quoi ! Que m’arrivait-il ? Je n’étais clairement pas bien. Cet enterrement m’avait-il affecté à ce point-là ? Sûrement plus que je ne l’aurais cru. Mais quand même, en arrivant à délirer à ce point-là, c’était grave. Bon, j’étais rassuré au moins. Oprah n’avait pas pété les plombs dans le fond, c’était moi qui avais perdu la tête. Certes, elle se trimballait un bidon d’essence dans les mains et avait l’intention de brûler cette maison. Cependant, je trouvais cette réaction plutôt normale compte-tenu du fait que plus personne ne vivrait dans cet habitat. Je me levai donc et me plaçai derrière elle pour qu’elle puisse tranquillement verser l’essence à l’intérieur de la maison. Mieux valait que j’évite de me retrouver imbibé aussi. Si j’avais bien compris, elle voulait que je l’aide à mettre le feu. Pour l’instant, je ne lui étais pas d’une grande utilité. Par contre, il s’avérait que je serais parfaitement en mesure de lui fournir le dernier élément dont elle aurait besoin pour mener à bien sa tâche : du feu. J’avais assimilé l’artificier des enfers après tout. J’étais donc parfaitement capable de brûler cet endroit. D’ailleurs, si je le voulais, je pourrais annihiler cette petite maison avec ma tour de feu mais bon, je supposais qu’elle voulait faire les choses tranquillement. C’était un endroit qu’elle aimait après tout. Anticipant donc son besoin de flamme, je reculai de quelques pas et commençai à retirer ma veste, ma chemise et ma cravate. Je déposai le tout sur mon sac par terre. Je pris aussitôt la forme du Démon Amy, activant ainsi le Take Over, histoire qu’elle ne se demande pas ce que je foutais torse nu dans la forêt. J’avais fait en sorte qu’elle ne me voit pas faire en agissant pendant qu’elle balançait de l’essence partout. Je pris alors la parole.

« Au départ, je ne voulais pas te montrer la magie que j’utilise au quotidien. Le truc, c’est que tu vas avoir besoin de feu donc voilà. – je lui laissai le temps d’assimiler tout ça et de voir par elle-même ce à quoi je faisais référence avant de continuer – J’utilise une magie nommée Take Over. Elle me permet d’assimiler des créatures démoniaques et de prendre leur apparence pour combattre avec leurs pouvoirs. »

Voilà, c’était dit. Il ne me restait plus qu’à prier pour que mon apparence et mes propos ne l’effraient pas. Je ne voulais surtout pas être à l’origine d’horribles cauchemars pour elle… Je tendis ma main droite sur le côté, paume vers le ciel, et me concentrai légèrement pour générer une sphère de feu. J’utilisais ainsi le Dan En pour l’aider à finaliser sa tâche. Naturellement, je n’avais pas l’intention de produire une boule de la taille d’Oprah, je m’étais stoppé à la taille d’une simple balle en fait, soit une petite dizaine de centimètres de diamètre. Au vu de la quantité d’essence qu’elle avait utilisé, ça suffirait largement pour que tout s’enflamme très vite. Je ramenai alors ma main le long de mon corps et laissai la sphère de feu flotter à côté de moi. Lui adressant un petit sourire, je lui dis.

« Si tu n’as rien oublié d’important à l’intérieur, à toi l’honneur. »

Avec sa magie, elle devrait être en mesure de placer un vecteur sur le sol – juste en dessous de la boule de feu – pointant vers la maison. Ainsi, la sphère de feu se dirigerait droit vers celle-ci et embraserait le tout. Je n’avais nullement l’intention de lui opposer une quelconque résistance. En gros, elle aurait tout le loisir de s’approprier ma technique sans que ma volonté ne la gêne. C’était à elle que revenait le droit de mettre le feu à son ancienne maison. Et dès le départ, je m’étais placé dans une position de soutien et non de leader. Je n’étais là que pour l’aider à se relever et à aller de l’avant. Et c’était exactement ce que je faisais.
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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyJeu 24 Avr - 4:00


Retour à la Maison...

I'm Coming Home


Retour à la maison... [Tobias] 1367464671042472800


Le bidet d'essence dans mes bras, je regardais avec insistance Tobias. J’étais dorénavant prête à faire un grand bond dans ma vie et passer à une nouvelle étape, une nouvelle route. Peut-être que certains diront que je m’étais trop rapidement remise de la perte de Moscou, mais il n’en était rien. J’avais toujours ce pincement au cœur qui me ravageait la chaire et les os à chaque fois que mon horrible cerveau mettait une image, un souvenir de celui en qui j’avais accordé toute la confiance qui me restait en ce monde. Cette peine me hantait toujours, mais je n’étais pas et ne serai jamais ce genre de petite fille perdue qui passait son temps à se lamenter sur son sort. Moscou aurait eu honte de moi si j’étais encore par terre à maudire cette vie pénible et dénuée de sens. Heureusement, un ange m’avait secourue : Tobias. Grâce à sa simple présence, j’avais pu retrouver un semblant de force et me relever, physiquement comme mentalement. Nous ne nous connaissions depuis moins d’une journée, mais je voyais déjà en lui un profond ami.

Justement, l’homme au béret (qui ne lui allait pas du tout, il fallait tout de même le préciser) sembla enclin à ma proposition. De ce fait, il se leva et sortit pour me laisser verser de l’essence. Je commençais tout de suite à étaler le liquide inflammable dans les peu nombreuses pièces de la maisonnette. Sur la table de cuisine, le comptoir, l’armoire, partout ! Une fois arrivée dans la chambre que nous nous partagions, je tombais sur un souvenir, un morceau de mon passé. Une peluche rose représentant une pieuvre toute mignonne. En la voyant, les multitudes de souvenirs se bousculèrent dans ma tête, une à une. La fois où Moscou avait accidentellement déchiré la tête et avait renversé le monde pour la recoudre, le jour où je la lui avais lancée en pleine tronche, ce qui avait causé le malheur à mon maître de mettre sa main par mégarde dans la soupe bouillante. Tout plein de souvenirs comiques, tragiques et émouvants ne firent que me faire comprendre que je devais… tourner la page. Je pris la petite peluche et la mis dans mon sac, voulant la préserver des flammes qui feront de ce lieu un tombeau de cendres.

Après m’être assurée d’avoir mis assez d’essence un peu partout, je sortis de la maisonnette, cherchant quelque chose de bien précis dans mon sac. En levant les yeux vers Tobias, je me rendis compte que… AAAAH ! C’EST QUOI CE TRUC ! C’EST GRAND ET C’EST ROUGE ET ÇA A UNE QUEUE ET DES AILES ET UNE PEAU GIGA BIZARRE ! Il était où l’autre ? Ah c’est ça, je compris aussitôt ! Il s’était enfuit en voyant la faucheuse qui était FINALEMENT venue pour me prendre la vie ! Ah bah voilà, j’allais crever ici sans ménagement, God Saves the Queen bordel de merde ! Les yeux totalement écarquillés et bégayant ma peur devant l’horrible démon, je priais intérieurement pour être lavée de mes péchés. C’est alors que le monstre se mit à me parler. EN PLUS ÇA PARLAIT CE TRUC ! PUTAIN J’ÉTAIS VRAIMENT DANS LA MERDE ! Cependant, cette voix similaire… pardon ? Il ne voulait pas me parler de sa magie ? J’allais avoir besoin de feu ? Silence. Je fus interloquée… c’est à ce moment là que je compris.

- Oooooooh ! C’est toi Tobias ? Mais… comment tu…
-J’utilise une magie nommée Take Over. Elle me permet d’assimiler des créatures démoniaques et de prendre leur apparence pour combattre avec leurs pouvoirs.
- Ah ? C’est cooooooooooooooool ! Bam !

Il pouvait se transformer en démons ? Ma comparaison avec l’ange gardien était tout d’un coup beaucoup moins appropriée tiens… En fait, maintenant que j’y pensais, le Take Over, c’était la magie qu’utilisait Rodd, non ? C’était décidément une magie vraiment spéciale et intéressante. Se métamorphoser, quel truc badass et ÉPIQUE ! Malgré le fait que j’sois vachement impressionnée par l’allure de Devil-Tobias, je me ravisais en me rendant compte de la raison de sa transformation. Tout cela pour avoir du feu ? Je le regardais, me sentant un peu beaucoup très petite comparée à lui.

- Euh… c’est gentil mais… comment dire… Je sortis de mon sac une boîte d’allumettes encore pleine, accélérant mon rythme de parole. J’avaisdéjàdequoifaireunfeu… bam…

MALAIIIIIIIISE ! Enfin bref, c’était pas grave car j’économisais en allumettes, non ? Et puis entre ces petits bidules et un véritable démon, le choix était vite fait si on voulait que le travail soit exécuté avec CLASSE et STYLE ! Du coup je rangeais tout de suite mes allumettes, rassurant Tobias et lui disant qu’il ferait l’affaire. Ainsi, il créa à ses côtés une petite boule de feu, tout ce qu’il y avait de normal. Enfin, le terme « normal » était assez relatif vu ce que je voyais devant moi. Un démon rouge qui jouait avec le feu dans une forêt sombre sous un ciel nocturne et étoilé. C’était à la fois romantique et… perturbant. Dommage que je n’avais pas d’appareil photo, ça aurait été très cool d’immortaliser ça ! Enfin bref, tout cela pour dire qu’il me donna l’honneur de « voussavezquoi. » Je posais la main sur mon sac, m’assurant que j’avais bien placé la lettre de Moscou dans celui-ci. Ma peluche était aussi là, alors tout était prêt. Posée à la droite de Tobias, je regardais la maison, puis la boule de feu, et levais la main en direction de l’élément.

- Vector Director.


Une voix douce et calme venait de sortir de ma gorge, ce qui était un miracle en soit. La flèche rose se posa sur le sol, juste dessous la boule de feu. Ce faisant, inutile de dire ce qui se passa par la suite. Le feu prit, la maison se consuma dans les flammes, brillant de milles feux dans les profondeurs de la nuit. Tobias et moi assistâmes à la scène, silencieux. Une énième larme coula sur ma joue. Cependant, il ne s’agissait pas d’une larme de douleur cette fois, mais de joie. J’étais maintenant libérée. Libérée de ce tourment qui me hantait depuis que Moscou m’avait chassé. Libérée de ce passé auquel je pouvais maintenant tourner le dos. Libérée d’absolument tout. Il y avait devant moi une route avec plusieurs chemins. Chacun m’était destiné, mais j’étais dorénavant apte à choisir quelle voie emprunter. J’étais Oprah Silverman et j’allais enfin vivre à ma façon. Je regardais Tobias, admirant sa forme démoniaque luire devant la lueur des flammes.

- Dis Tobias… Tu pars où toi ? Je lui laissais le temps de répondre, espérant qu’il me retourne la question. Suite à ça, je fermais les yeux et pris une grande inspiration avant de les rouvrir, un sourire paisible aux lèvres. Moi, je vais me chercher une nouvelle maison. Je ne sais pas où je la trouverai, mais comme on dit, plus que la destination, c'est le voyage qui est important. Je finirai bien par trouver l’endroit qui me sera destiné un jour. Bam !

Sans attendre, je formais devant moi un Vector Carpet, alias un joli tapi noir en forme de flèche avant de monter dessus et m’élever dans les airs. Pour une fois, je pouvais enfin regarder Tobias de haut, BWAHAHAHAHAHA ! Hum-hum… Donc bon, je le regardais, souriante comme jamais et lui envoyais la main.

- J’espère te revoir un de ces quatre. Merci encore pour tout et bonne chance pour plus tard ! Bam !

Sans plus de procès, je partis vers l’ouest de la forêt, sans raison apparente. Survolant les nombreux arbres de la forêt d’Iria, je ne pus que me remémorer encore une fois une multitude de souvenirs divers et variés. Je sais, c’était malsain, mais cela restait une étape du deuil, je présume, non ? De toute façon j’faisais ce que je voulais maintenant ! Le vent dans les cheveux, j’observais l’horizon étoilée, à genou sur mon tapi volant et les bras étendus de chaque côté de mon corps. Les choses allaient changer, que vous le vouliez ou non…


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MessageSujet: Re: Retour à la maison... [Tobias]   Retour à la maison... [Tobias] EmptyDim 11 Mai - 14:43
Tout compte fait, au vu de la tête que faisait Oprah face à la nouvelle apparence que j’avais adopté, j’aurais peut-être dû la prévenir avant de me transformer… Yep, il suffisait de la voir pour comprendre qu’elle était littéralement terrorisée face à moi. En même temps, il fallait la comprendre. Tout le monde ne pouvait pas rester de marbre face à un Démon, surtout quand ce Démon venait remplacer le seul humain qui l’avait aidée à traverser cette épreuve ! Là, en l’occurrence, elle devait se demander ce qu’il m’avait pris de me métamorphoser ainsi. Bon, il y avait aussi des chances pour qu’elle ne capte même pas le fait que c’était moi avec ces ailes, cette cuirasse rouge et cette queue. Le truc, c’était que mon visage ne changeait pas quand je me transformais. Pas totalement en tout cas, ce qui donnait parfois lieu à une apparence pour le moins loufoque. Lors de mon combat contre Aoyuki, par exemple, celui-ci s’était carrément écroulé de rire en me voyant sous cette apparence !! Fort heureusement pour moi, il avait été le seul à se foutre de moi comme ça au cours de notre duel. Généralement, les gens étaient bien trop impressionnés par mon nouvel aspect pour oser – ne serait-ce qu’une seconde – en rire. Allez savoir pourquoi, j’eus comme l’impression de lire de la résignation, voire de l’acceptation, dans le regard de l’adolescente, un peu comme si elle acceptait son destin en me voyant ainsi… Je ne comprenais pas du tout ce qu’il lui prenait. Que pensait-elle que je faisais dans cette apparence ? Savait-elle au moins que c’était toujours moi ? Préférant prendre les devants histoire de mettre fin à ce silence, je pris la parole et lui fis comprendre pourquoi j’avais cet aspect.

Oprah put donc assimiler cette nouvelle information. Elle savait maintenant en quoi consistait ma magie et venait aussi d’entendre la raison pour laquelle j’avais décidé d’utiliser le Satan Soul. Autant dire qu’elle avait complètement changé d’expression suite à cette explication. Là, elle était bien plus enthousiaste tout à coup, et surtout très impressionnée ! Elle trouvait que ma magie était cool. Elle l’était, sa réaction était donc normale. Bien entendu, je n’avais pas l’intention de lui parler des effets secondaires qui m’attiraient tout plein de problèmes qui n’auraient jamais dû m’arriver !! Ah ? C’était quoi cette petite mine tout à coup ? Avais-je fait quelque chose de mal ? L’avais-je vexée en m’occupant moi-même d’apporter le feu dont elle aurait besoin pour exécuter son projet ? Je compris tout de suite que c’était loin d’être le cas. En effet, elle sortit une boîte d’allumettes de son sac, me faisant ainsi comprendre que je m’étais transformé pour rien… Bon bah, dans le genre dépense de magie inutile, on pouvait dire que je faisais des progrès. Dire qu’à une époque, je rechignais à me transformer pour cacher mes véritables capacités aussi longtemps que possible. Il fallait croire que depuis que je combattais dans l’arène du Domus Flau et que ma tête était mise à prix, je n’avais plus vraiment de raisons de masquer tout ça. Forcément, tout le monde était au courant de la magie que j’utilisais maintenant. L’avantage, c’était qu’avec les deux assimilations que je maîtrisais, j’étais toujours capable de surprendre mes adversaires. Enfin bref, tout ça pour dire que ce n’était pas vraiment un problème au final.

Au final, elle choisit de ranger ses allumettes et de me laisser m’occuper du feu. Je générais donc une boule de feu dans ma main, puis la laissais flotter côté de moi afin qu’elle puisse appliquer l’un de ses vecteurs dessous pour finir le travail qu’elle avait déjà commencé. Elle s’exécuta sans tarder et la sphère de feu se dirigea droit vers la maison imbibée d’essence. Celle-ci s’embrasa aussitôt, et le feu ne tarda pas à recouvrir toute la maison pour la réduire en cendres. Avec un tel bûcher, il était certain qu’on attirerait pas mal de créatures même si celles-ci fuyaient les flammes généralement. Pour leur défense, il faisait nuit. Elles seraient donc certainement curieuses de savoir qui était à l’origine de toute cette lumière et de cette odeur de roussi. Je ne prononçai pas un mot durant ce que l’on pourrait appeler une cérémonie d’adieu. Et oui, c’était exactement ce que c’était : un adieu. Oprah disait au revoir à son ancienne vie, à celle qu’elle avait mené avec Moscou, son mentor. Dorénavant, elle devrait trouver sa voie. Cette fois, par contre, elle devrait se débrouiller seule, car je ne serais pas là pour la soutenir. Moscou non plus. Naturellement, j’avais l’intention de la revoir un jour, ne serait-ce que pour m’assurer qu’elle était toujours en vie et qu’elle ne faisait pas n’importe quoi. D’ailleurs, j’étais certain que je ne tarderais pas à entendre parler d’elle dans le Sorcerer. Au vu de sa façon de s’exprimer et de la magie qu’elle utilisait, j’étais sûr qu’elle se ferait bientôt un nom dans ce Royaume. Il ne restait plus qu’à lui souhaiter de ne pas tomber sur des Dragons, ni même sur des Démons. Mieux valait qu’elle évite ce type de créatures si elle tenait à survivre. Brisant alors le silence, elle me demanda où j’allais.

« Je rentre à Lamia Scale. J’étais justement sur le chemin du retour après avoir accompli une mission. Et toi ? »

C’était vrai quoi ! A la base, je traversais cette forêt pour rentrer au siège de ma guilde. J’avais limite oublié en tombant sur elle et le cadavre dans cette maison. Je la vis alors prendre une profonde inspiration puis me répondre qu’elle comptait se trouver une nouvelle maison. Elle avait l’air motivée, parée à reprendre sa vie. Par la suite, elle fit apparaître un nouveau type de vecteur sur lequel elle monta. Je haussais un sourcil en voyant cette nouvelle technique qui semblait si pratique. Avec ça, elle pourrait traverser cette forêt sans danger contrairement à moi. Certes, je pourrais faire de même et prendre mon envol pour arriver plus vite mais bon, je n’avais pas envie de me fatiguer. Tandis qu’elle s’élevait petit à petit, je pus voir qu’elle était vraiment contente et qu’elle avait retrouvé sa joie de vivre. J’étais vraiment ravi de voir qu’elle s’était suffisamment bien remise pour pouvoir reprendre la route avec un sourire aux lèvres. Cela voulait dire que j’étais parvenu à l’aider comme j’avais voulu le faire dès le départ. Je pouvais donc la laisser partir sans avoir à l’accompagner ou à m’inquiéter pour elle. Elle avait même un moyen de transport spécialement adapté pour éviter les dangers de cette forêt. Je ne pouvais qu’être satisfait de ce résultat. Le sourire aux lèvres, elle m’annonça qu’elle espérait me revoir un jour avant de me remercier et de me souhaiter bonne chance pour plus tard. Euh…Je n’avais pas trop compris ce que la fin avait voulu dire. Enfin bref, ce n’était pas si important que ça. La saluant également de la main, je ne tardais pas à lui répondre avant qu’elle ne s’envole vers d’autres cieux.

« Fais bien attention à toi surtout ! Et à la prochaine ! Bam ! »

Conclus-je en l’imitant. Dans le fond, son expression était amusante bien qu’elle m’ait surprise au premier abord. Reprenant ma forme humaine, je ne perdis pas de temps et me rhabillai rapidement avant d’attraper froid. Je m’assurai alors qu’il ne restait plus aucune trace de flammes quelque part histoire d’éviter un véritable incendie dans cette forêt. Une fois cela fait, je récupérai mon sac et me remis en route. Une bonne marche à pied ne me ferait pas de mal après une telle journée. Il était grand temps pour moi de rentrer à la guilde.
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Retour à la maison... [Tobias]

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