[1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

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Ven 12 Avr - 16:03

~ I – Premier accord.

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Crocus était véritablement un endroit magnifique, et d'autant plus au point du crépuscule. On ne l'appelait pas « Ville Étincelante » pour rien, et les lacrymas de foudre qui venaient de s'allumer éclairaient les rues de mille feux, le coucher de soleil nimbant les allées d'une teinte orangée qui semblait comme irréelle. Saeko posa sa main droite sur le pommeau de son katana, et ferma ses yeux brièvement, inspirant et expirant profondément. Lorsqu'elle les rouvrit, la lumière lui agressa les rétines une demi-seconde, et la beauté de la capitale, ses habitants s'agitant tout autour d'elle, ses magasins et ses échoppes, toute cette activité, tout cela ne ressemblait plus qu'à des chimères à ses yeux. Même la personne la plus brillante, la plus fameuse ou la plus bienveillante avait un autre côté, un verso proportionnellement autant enchanteur que le recto, un verso d'une noirceur innommable, un verso tenu pour secret, un verso source de honte et de regret. La Ketsueki avait compris cela bien des années auparavant, et ne manquait jamais de se remettre en mémoire cette vérité. Elle se remit en route vers sa destination d'une démarche souple et fluide, la tête baissée et le regard songeur, laissant Crocus et ses apparats illusoires dans un coin de son esprit. Elle esquivait les collisions au dernier moment avec les passants, ne se préoccupant pratiquement pas de ce qui l'entourait. En réalité, elle essayait de se concentrer du mieux qu'elle pouvait à ce qui allait suivre.

Au sein de la garde runique il y avait pas mal de sujets qui étaient plus ou moins tabous. Les jeux d'argent lors des heures de travail, comme le poker par exemple. Il y avait également cette fâcheuse tendance qu'avaient les agents du conseil à traînailler avec des mages officiels jouissant parfois d'une réputation de fauteur de trouble avérée. Et il y avait bien évidemment le fait qu'un chevalier runique prenne part à un combat au Domus Flau. Certains considéraient cela comme inapproprié, comme si participer à ce genre d'événement était une incitation à la violence, une raison gratuite d'encourager les mages à faire étalage de leur magie sans restriction. De surcroît, lorsqu'un représentant des forces de l'ordre foulait le sable de l'arène de ses bottes, plus aucune loi ne le protégeait, il se retrouvait sur un pied d'égalité avec le premier combattant venu. Il fragilisait sa propre image et il fragilisait par extension l'image des autorités dans leur entièreté. La jeune femme sourit à ces pensées et entreprit de gravir l'escalier la rapprochant, marche après marche, plus près de son objectif. Elle ne croyait pas en ces balivernes, ces énormités, mieux, en ces excuses dénuées de tout fondement. Elle méprisait la magie, c'était un fait, mais ce n'était pas une lâche. Pour elle, toute cette histoire d'éthique ne signifiait strictement rien, et tous les chevaliers runiques qui refusaient de combattre pour ces raisons désuètes n'étaient en réalité que des poltrons, des fuyards sans aucune volonté. Ignorer l'ennemi lorsque l'adversité est forte, ce n'est pas être fin stratège, c'est être faible, tout simplement.

Les immenses piliers du Domus Flau étaient impressionnants de détails et de grâce, une introduction dantesque à ce qui semblait se profiler comme une sonate endiablée dans la tête de Saeko. Les notes se mirent en branle dans son cerveau, partant sur une série d'arpèges entraînant. La musique s'était installée en elle, et elle n'en sortirait pas avant la fin de ce qu'elle prévoyait de faire. Elle avait quartier-libre ce soir et demain, juste ce qu'il lui fallait pour pouvoir s'inscrire à un combat dans l'arène, allant ainsi à l'encontre de toutes les mises en garde de ses supérieurs en la matière. Elle n'avait rien accomplit de concret jusque maintenant, rien de bien impressionnant ou d'intéressant. Elle avait enchaîné les missions sans intérêts, et peu de gens savaient à quoi ressemblait son visage, ou quel était son nom. Elle voulait se faire connaître dans le milieu de la magie, et elle voulait en même temps tester ses capacités en situation de combat réel, éprouver ses talents. Quoi de mieux pour cela qu'un affrontement avec un adversaire dont elle espérait qu'il soit confirmé ? La personne assignée aux inscriptions la fit immédiatement passer devant tout le monde quand elle aperçu l'insigne des chevaliers runiques que la Ketsueki tenait en l'air au dessus d'elle, un sourire dégoulinant de suffisance sur le visage. Elle avait visé juste, l'apparition de quelqu'un de son genre sur le sable devait être assez prisée, de ce fait, elle ne doutait pas de passer incessamment sous peu. Elle suivit un vieil homme à la mine acariâtre jusque dans une salle où deux autres participants attendaient leur tour. Il affichèrent une mine étonnée en la voyant arriver, puis furent bouche-bée quand ils la virent ranger son insigne dans sa sacoche. Le vieil homme leur dit qu'elle passerait avant eux et qu'elle affronterait le mage qu'ils étaient censés combattre. Le plus grand, un rouquin à l'air goguenard, s'exclama :

« - Ah ah, si on m'avait dit que je verrais un des ces coincés de chevalier runique sur le sable un jour, je serais allé dans les gradins ! Dis-moi ma jolie, on en a marre de jouer les potiches pour le conseil de magie ? On a besoin d'un peu d'action et de sortir des sentiers battus ? (Il s'approcha de Saeko d'une démarche assurée). Après que tu te sois faite rétamée, je serais ravi d'en apprendre un peu plus sur les pitoyables raisons qui ont amené quelqu'un de ton genre ici !

- Restes où tu es, j'évite de trop m'approcher des déchets, dit-elle sur un ton méprisant et glacial.

- Que ?! »

La jeune femme enfonça son coude dans le ventre de son interlocuteur avec rapidité, ce dernier s'agenouillant sur le sol, déglutissant avec difficulté. Elle le toisa avec des yeux emprunts de haine, puis s’assit comme si de rien n'était. Elle détestait les mages, vraiment, et faire s'agenouiller une de ces ordures à ses pieds lui avait procuré une satisfaction certaine. D'un autre côté, cet homme aux cheveux de feu était complètement pathétique, aucune résistance. Il était allongé par terre, son coéquipier le contemplant avec dédain. En plus d'être pitoyables, ils n'avaient aucun esprit d'équipe, vraiment affligeant. Un grand gong retentit, et on vînt la prévenir que son tour était arrivé. Elle y était, le moment tant attendu. Elle marcha tranquillement vers l'entrée de l'arène, la tête baissée et les yeux fermés, comme à son habitude. La musique changeait dans son esprit, les notes s'accéléraient, prenaient un rythme soutenu marquant avec précision son excitation. Il faudrait qu'elle couche tout cela par écrit plus tard, elle tenait quelque chose de bien. Une magnifique composition au piano en devenir, elle n'en doutait pas. Le sable crissait sous ses pieds, la foule cria à son entrée, étonnée d’apercevoir une représentante des autorités de Fiore dans le Domus Flau. Elle rouvrit les yeux une fois arrivé au centre de l'espace, et vit la teinte orangée du soleil, cette même teinte qu'elle avait pu voir dans la ville, qui recouvrait alors les lieux d'un linceul de magnificence. Elle dévisagea l'assistance avec confiance, lui promettant ainsi un spectacle qu'elle n était pas près d'oublier, puis croisa ses bras sous sa poitrine avec décontraction. Ketsueki Saeko fixa l'entrée en face d'elle, un sourire arrogant sur les lèvres, attendant avec impatience de faire étalage de ses talents de combattante, tout en se demandant bien avec quelle sorte d'opposant elle allait en découdre.

Dernière édition par Ketsueki Saeko le Ven 19 Avr - 20:18, édité 1 fois

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Ven 12 Avr - 21:49

De retour de vacances depuis un bon moment déjà, j’avais déjà commencé à me remettre dans le bain avec quelques missions, dont la plus mémorable restait quand même celle qui s’était déroulée au cœur du Mont Magnis. En outre, j’avais repris l’entraînement. Bon d’accord, c’était plus une façon de parler qu’autre chose puisque je ne soulevais pas de poids, je ne faisais pas de footing tous les matins et je n’avalais pas des litres de mixtures composées de tout et n’importe quoi. Ah non ! Je laissais ce genre d’entraînement à 200% masochiste aux masochistes justement. Il n’y avait que ces gens-là qui étaient capables d’assumer pleinement un tel programme. Personnellement, je me contentais de profiter de chaque occasion pour me mesurer à de nouveaux adversaires afin d’étendre mes compétences actuelles. Il n’y avait pas mieux que le terrain pour progresser. S’entraîner tout seul n’avait aucun intérêt puisqu’on n’avait aucun moyen de savoir si ce qu’on faisait portait ses fruits ou pas; tandis que les combats quotidiens me donnaient une idée plus précise de ce qu’il me manquait. Et si je voulais être à même de remplir des missions pour le compte de la guilde sans avoir à miser sur la chance - que je n’avais pas - je devais me lever de bonne heure. Ayant suffisamment profité du ring de la guilde comme ça, j’avais décidé de voyager un petit peu dans le Royaume pour trouver d’autres adversaires que mes propres nakamas. Depuis le temps que je les connaissais et qu’ils me connaissaient, nos affrontements ne rimaient plus à rien,. De plus, je n’utilisais jamais ma magie au siège de celle-ci, ce qui rendait mon entraînement moins bénéfique que si je l’utilisais.

Pourquoi je ne l’utilisais pas ? Je ne savais pas trop en fait. Depuis que j’avais appris à dompter la redoutable puissance du Démon Magoa, je ne m’étais jamais autorisé à m’en servir à l’intérieur du Temple. C’était comme ça que j’appelais le QG parfois au vu de sa ressemblance avec les bâtiments du même style. Quoiqu’il en soit, pour autant que je me souvienne, je ne m’étais jamais métamorphosé devant la guilde au grand complet. Résultat, seuls ceux qui m’avaient déjà vu combattre, ou accompagné en mission, savaient de quoi j’étais capable lorsque je levais le masque. Au final, ils ne devaient pas être beaucoup à connaître ma forme démoniaque, ce qui n’était pas plus mal. Bien entendu, tout ça avait légèrement changé lors de mon affrontement avec Haku, mage de Sabertooth, dans l’arène de Crocus. Quoi de plus normal quand on révélait sa véritable apparence devant toute une foule de spectateurs ? Le duel ayant été particulièrement intense avec ma fausse perte de contrôle et la stratégie suicidaire du mage de glace, il était évident que les gens présents au Domus Flau ce jour-là ne nous oublieraient pas. En ce qui concernait Haku, il devait déjà être connu dans le coin puisqu’il avait combattu à domicile. Sabertooth n’était pas la guilde la plus discrète du Royaume, loin de là d’ailleurs. Quant à moi, je m’étais de plus en plus fait remarqué dernièrement, bien que je ne cherchais pas forcément à me faire voir. Certes, je voulais être reconnu, mais c’était en tant que romancier avant tout. Dommage pour moi, entre mon combat en public contre le Dragon Slayer des cieux, et celui dans l’arène avec un mage des glaces, j’avais démontré que le mage de Lamia Scale que j’étais pouvait tenir tête à des mages de Fairy Tail et de Sabertooth.

En arrivant au Domus Flau, je marquai donc une pause en m’arrêtant juste devant l’entrée. A partir d’ici, j’avais deux choix: je pouvais entrer en tant que spectateur, ou en tant que combattant. Dans un cas comme dans l’autre, venir ici me servirait beaucoup. Si je choisissais d’entrer pour regarder d’autres combattre, je pourrais travailler mes capacités d’observation dont j’étais particulièrement fier et en apprendre plus sur les divers mages du coin. Je verrais alors diverses magies à l’œuvre, diverses aptitudes et stratégies de combat, et surtout, je pourrais me reposer un peu et glaner un maximum d’informations sur tout et n’importe quoi. Les spectateurs ne faisaient pas que regarder les affrontements les yeux grands ouverts après tout. S’installer dans le public permettait d’écouter ce qui se disait, et de nombreuses rumeurs - dont certaines s’avéraient être des vérités - circulaient souvent. D’un autre côté, en choisissant d’entrer pour me frotter à un ou plusieurs adversaires, je pourrais non seulement mettre à l’épreuve mes facultés d’observation et d’analyse, mais aussi voir si mes dernières aventures m’avaient fait progresser ou si je stagnais. Hmm…Vu comme ça, le choix paraissait évident. Autant me fixer de suite et voir ensuite ce que je ferais avec ce que j’aurais découvert. Surtout qu’à la base, si j’avais fais tout le voyage jusqu’ici, c’était pour me battre et non pas pour m’asseoir. Si j’avais hésité quelques secondes, c’était par habitude. Lorsqu’on arrivait ici, il était normal de se poser des questions.

Je finis par m’avancer et entrai à l’intérieur pour faire savoir que j’étais là et prêt à botter le derrière de celui ou ceux qu’on mettrait face à moi. Je notai mon nom et mon prénom sur le registre, et on me fit savoir que je n’aurais rien à faire avant le début de la soirée. Parfait ! J’allais pouvoir jouer les spectateurs pendant quelques heures avant de faire mon entrée en scène. Au final, j’allais faire d’une pierre deux coups. Non seulement j’avais quelqu’un à affronter, mais j’allais passer un bon moment dans les tribunes avant de descendre pour mon duel.

~~~~~~ Quelques heures plus tard ~~~~~~

Le soleil avait déjà commencé à se coucher et donnait à l’arène une couleur et une atmosphère à couper le souffle. Les conditions semblaient idéales pour un affrontement spectaculaire. La question maintenant, c’était: qui me ferait face ? Contre quel type de personne voulais-je tomber ? Pour commencer, tout sauf un mage utilisant la glace de quelques manières que ce soit. Il y en avait marre au bout d’un moment ! Chaque fois je finissais gelé ! Chaque fois ! Et franchement, c’était pas du tout agréable… Après, si je pouvais tomber sur une personne spécialisée dans le même domaine que moi, ce serait parfait ! Ce que je voulais dire par là, c’était qu’un combat au corps-à-corps serait le meilleur moyen pour moi de donner tout ce que j’avais, de prendre du plaisir et de me dépasser. Il était temps de faire son entrée. Je pénétrai donc au cœur de l’arène vêtu uniquement d’un pantalon et d’une chemise cette fois-ci. J’avais laissé ma veste et mon béret dans les vestiaires. Lentement mais sûrement, je me rapprochai de l’autre combattant qui n’était autre qu’une combattante en vérité. Ah ? Ce n’était donc pas un homme. Tant mieux, j’allais pouvoir me mettre à l’épreuve face à elle. Les combats mixtes m’avaient toujours posé problème par le passé. Sans le vouloir, j’avais tendance à les sous-estimer et à m’en mordre les doigts par la suite. Cela avait été le cas au Mont Hakobe déjà avec cette mage tireuse. Je m’étais promis de ne plus me laisser avoir, mais il était fur de changer d’un coup son mode de pensée. Ce combat était l’occasion ou jamais de voir si j’étais capable ou pas de faire abstraction du facteur sexe. M’arrêtant non loin d’elle, j’avais toujours les mains dans les poches lorsque les présentations furent effectuées. Elle était donc une Chevalière Runique. C’était un grade suffisamment élevé pour me donner du fil à retordre. Une raison de plus pour ne pas la sous-estimer.

« Bien le bonsoir chère adversaire du soir. Sachez que je suis venu ici pour me tester, je vous prierai donc de ne pas me faire de cadeau, et en retour… - un sceau de magie sombre fit son apparition au-dessus de ma tête tandis que mon apparence changeait petit à petit pour revêtir celle du Démon Magoa, signe que son titre de Chevalière Runique comptait plus que son statut de femme dans l’état actuel des choses. Je repris alors une fois la transformation complétée - …Je ne vous en ferai pas non plus. »

Le combat pouvait d’ores et déjà commencer. Nul besoin d’attendre avant de me transformer. Il était temps de me battre avec mes véritables capacités. De plus, j’avais comme un mauvais pressentiment avec elle. J’avais comme l’impression que malgré son apparence actuelle, sa force surpassait largement celle que je possédais sous ma forme humaine. Me transformer était donc une précaution. Autant éviter de tomber sous son premier coup, non ? Le tout maintenant, c’était d’évaluer ses véritables capacités. Je ne maintiendrais pas cette forme éternellement. Plus tôt je saurais de quoi elle est capable, plus tôt je pourrais me débrouiller pour y mettre fin. Ne levant que deux bras pour l’instant pour me mettre en garde, je laissais les deux autres qui ne bougeaient pas. Décidant de lancer les hostilités au lieu de perdre encore plus de temps, je dis simplement:

« C’est parti ! »

Avant de lancer ma première attaque ! Mon poing droit frappa l’air devant moi, envoyant alors un Hibiki, soit une onde de choc, de faible puissance - le but était de l’observer après tout - dans sa direction ! Si je me retenais, c’était non seulement pour la forcer à me montrer de quel bois elle se chauffait, mais aussi pour ne pas dévoiler toutes mes cartes d’entrée de jeu. Comment se débrouillerait-elle face à cette petite onde de choc ? Et comment contre-attaquerait-elle ?

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Sam 13 Avr - 16:19

~ II - Dissonance.

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Lorsque son adversaire entra dans l'arène, la musique qui sonnait dans sa tête pris des accents dysharmoniques calculés. Saeko eut un sursaut intérieur, le genre de frissonnement invisible à l’œil nu et qui pourtant avait la fâcheuse tendance de la remuer et de la plonger dans un état d'observation très poussé. On appelait cela le stress en réalité, mais la Ketsueki se refusait à employer ce genre de termes la concernant, elle était bien trop fière pour cela. Cet homme était plus vieux qu'elle, peut-être un peu plus de vingt-deux ans, vingt-quatre au grand max. Ce n'était pas un colosse, et mis à part sa coupe de cheveux totalement... Intéressante disons, il n'avait aucune caractéristique frappante de prime-abord. Il était vêtu sobrement au possible, et paraissait plus ou moins décontracté. Qu'est-ce qui avait bien pu alors piquer son attention, sa curiosité ? La jeune femme conserva son sourire scrutateur tout en toisant le mage qui continuait d'avancer vers elle, et elle comprit d'emblée. Il dégageait quelque chose de singulier, de dense, de fort, comme s'il enfouissait un je-ne-sais-quoi de monstrueux en lui, une puissance qui, à n'en pas douter, devait être extraordinaire. Et cela, pas besoin d'avoir ses capacités d'analyse pour le comprendre, n'importe quel combattant un minimum réceptif pouvait le deviner. Ce qu'elle fit ensuite par contre, peu de gens pouvaient le faire. Elle rangea ses craintes et ses appréhensions dans un coin de son esprit, et respira profondément, s'intimant au calme. Le déclic se fit en elle, et elle pouvait relativement bien la percevoir maintenant, cette force grondante autour de ce blondinet au faciès inquiétant. Elle ne sut pas s'il remarqua son petit manège, s'il avait comprit que Saeko venait de lire en lui comme dans un livre ouvert aux moyens de son aptitude à percevoir l'Aura des mages, et honnêtement peu lui importait. C'était un adepte du Take-Over d'après ses déductions sur les fluctuations rougeoyantes qui émanaient de lui, une magie somme toute barbare selon l'emploi que l'on en faisait, et plutôt dangereuse. Malheureusement, ses connaissances en ce domaine s'arrêtaient là, car elle ne s'était jamais intéressée de trop près à ce type de magie. Bien sûr, elle connaissait les ouïes dires au sujet des Beast soul, Angel soul et autre Satan soul, mais elle était totalement incapable de différencier les uns des autres.

Peu d'alternatives s'offraient donc à elle pour entamer l'affrontement, et elle décida de ne rien faire et d'attendre de voir ce qu'il se passerait. Elle restait cependant sur le qui-vive, entièrement alerte et prompt à réagir en cas d'attaque fulgurante. Après, il lui manquait une donnée évidente et cruciale pour aborder le combat qui se profilait en toute sérénité : le niveau en termes de puissance brute de son adversaire, la différence qu'il y avait entre elle et lui. Cela aussi, elle ne pouvait rien y faire à moins de patienter et d'observer ce qui aller suivre. On disait facilement que les jeunes adultes avaient tendance à s'emporter au quart de tour, à réagir instinctivement en faisant fi de la logique et du bon sens. Ce n'était pas le cas de la Ketsueki, qui malgré la nature violente de ses compétences en matière de rixe, prenait toujours le temps de jauger son ennemi attentivement et méthodiquement. Le nom de son antagoniste fut prononcé dans les hauts-parleurs, et quelques personnes dans le publique avaient l'air de le connaître. Il devait être assez réputé dans la région d'où il venait, mais Saeko n'avait jamais entendu parler de lui. Non pas que cela ne la dérange, car moins elle connaissait de mages, mieux elle s'en portait de manière générale. Par contre, cette information la renseignait légèrement sur le niveau de cet homme, qui devait avoir accomplit deux trois petites choses qui lui avaient permis de se démarquer. Seulement, ces impressions étaient plus de l'interprétation que du concret à proprement parler, mais c'était toujours bon à prendre.

« - Bien le bonsoir chère adversaire du soir. Sachez que je suis venu ici pour me tester, je vous prierai donc de ne pas me faire de cadeau, et en retour… (Il prit l'apparence monstrueuse d'une créature difforme possédant une paire de bras supplémentaires et une musculature bien plus développée, impressionnante). Je ne vous en ferai pas non plus.

- Saches que je ne fais jamais de cadeaux aux mages, et que me vouvoyer est simplement ridicule. Allons-y !

- C'est parti ! »

Ce Tobias Grant, comme l'avait appelé les commentateurs du Domus Flau, ne s'étalait pas en palabres inutiles, même si son ton un poil mielleux avait réussi à agacer la jeune femme. Enfin, il n'avait de mielleux plus que la voix à présent, car l'aspect qu'il venait de revêtir n'avait plus rien de banale, ni rien de blond par la même occasion. Deux gros problèmes se posaient maintenant : en premier lieu, ce mage n'avait pas l'air d'avoir envie de rigoler, et il souhaitait vraiment se donner à fond. Serait-ce son titre de chevalier runique qui l'avait incité à se méfier ? Certes, elle faisait partie de l'ordre, mais elle n'était qu'une écuyère pour le moment, et elle soupçonnait les organisateurs d'avoir un poil trop exagéré quant à son statut social. En second lieu, la Ketsueki était tout bonnement incapable de percevoir de façon précise l'Aura de son adversaire, et ne savait pas comment réagir face à une bête de ce gabarit. Il ne faisait aucun doute qu'il devait être plus que redoutable au corps à corps, mais Saeko avait confiance en ses chances de pouvoir rivaliser avec lui sur ce terrain. Il avait un sacré avantage avec ses quatre bras, une allonge accrue, et un physique qui laissait présager une bonne résistance, ainsi qu'une endurance respectable. Elle devrait la jouer fine, sur la rapidité sûrement, et éviter les assauts certainement inextinguibles de cette monstruosité au nombre de membres anormalement élevé. Était-il agile ? Les apparences pouvaient être trompeuses, et ce renseignement ne se gagnait qu'après un échange en bonne et due forme, les trois quarts du temps.

Le temps des réflexions était désormais terminé, et l'adepte du Take Over décida d'engager les hostilités avec prudence. Il se mit en garde avec les bras du haut et en profita pour effectuer une attaque à distance avec ceux du bas, une stratégie logique, tout aussi défensive qu'offensive qui ne laissait que peu d'ouvertures. Fort heureusement, peu ne signifiait pas aucune, et la jeune femme eut immédiatement une idée qui lui vint à l'esprit. Elle s'était attendue à une situation de ce genre, et bien qu'elle ne s'était pas mise en garde, elle était restée alerte au moindre détail. Néanmoins, prévoir une chose en est une, la contrecarrer en est une autre. L'onde de choc provoquée par son opposant n'avait rien d'anodine, et filait vers elle à une certaine vitesse. Elle ne pouvait pas en jauger la puissance, car la nature de l'attaque en elle-même n'était que partiellement magique, voire pas du tout. Par contre, elle doutait que son ennemi débute un combat sans vouloir la tester plus avant, et on ne teste pas un individu en abattant ses meilleures cartes dès le début. La Ketsueki saisit son katana par le milieu du fourreau, le portant à la main, et entreprit de concentrer une quantité d'énergie suffisante dans ses jambes. L'onde de choc s'approchait d'elle, et au moment où celle-ci allait la percuter, elle pivota complètement, tournoyant sur le côté, et elle utilisa son Idou kougoushi dans la foulée. Elle avait esquivé l'attaque de Tobias, et elle se retrouvait juste devant lui, à quelques centimètres de son corps, grâce à son déplacement quelque peu risqué et téméraire. L'écuyère runique pris immédiatement une pose solide, saisissant son fourreau à deux mains. Ce fut à ce moment précis qu'elle se rendit compte du contrecoup de sa stratégie, la mobilisation de ses muscles éveillant une douleur inexistante quelques instants plus tôt. L'onde de choc devait l'avoir affecté d'une manière ou d'une autre, peut-être avait-elle mal jaugé son aire d’effet, mais les faits étaient incontestables : elle l'avait touché. Pas le temps de penser à ce genre de détails, elle devait aller au bout de son initiative, sous peine de recevoir une correction mémorable. Elle effectua un Katana ura en envoyant avec vigueur le bout de sa Tenshi no Gekido encore rengainée droit vers le plexus solaire de son antagoniste, profitant du fait que ses deux bras du bas soient encore écartés pour frapper.

Comment allait-il réagir ? Était-il plus réactif qu'elle ne l’imaginait ? Était-il paré à toute éventualité et allait-il alors déplacer sa garde pour contrer son coup ? Ou bien employer une autre alternative à laquelle Saeko ne s'attendait pas ? Que d'interrogations auxquelles elle ne pouvait pas répondre. Dans tout les cas, voir une femme se jeter au corps à corps face à un monstre de cette stature était un spectacle assez étrange à regarder, et la foule ne cacha pas son étonnement. Il y en a qui devaient penser qu'elle était inconsciente, et peut-être l'était-elle en réalité. Enfin, elle avait subi un entraînement physique drastique et avait poussé sa maîtrise de la force brute au rang d'art, aussi espérait-elle au moins réussir à déstabiliser son opposant. D'un autre côté, sous cette forme de bête, il semblait véritablement disposer d'une défense plus élevée que la moyenne, alors rien n'était joué d'avance. En se transformant directement, il avait véritablement fait preuve de bon-sens, et avait probablement flairé le potentiel de la Ketsueki avec lucidité.

Dernière édition par Ketsueki Saeko le Sam 13 Avr - 23:48, édité 2 fois

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Sam 13 Avr - 19:21

Une nouvelle fois, j’avais choisi d’activer le Take Over avant même que le combat ne débute. Allez savoir pourquoi chaque fois que je m’apprêtais à me mesurer à quelqu’un qui n’utilisait pas la magie, mon instinct me poussait à y me transformer avant de me faire avoir. Vraiment très pratique cet instinct dans le fond. En même temps, ce qui m’avait donné envie de le faire était cette arène. Et oui, cet endroit était un lieu où les mages, ou plutôt les guerriers, venaient pour s’affronter sans se soucier de l’extérieur. Les mages n’étaient pas les seuls à avoir le droit de combattre ici. En effet, qu’on soit mage, mercenaire ou encore chevalier runique, tout le monde pouvait faire ses preuves ici. Seuls les mages noirs étaient exclus, même si les connaissant un peu, ça ne devait pas les empêcher de venir. Bien sûr, c’était à leurs risques et périls mais bon, qui disait mage noir disait goût du risque, non ? Ou alors, j’avais vraiment tout faux sur ces gens-là. C’était possible, je ne disais pas le contraire. Il y avait toujours des exceptions à la règle et parmi eux, ils y avaient peut-être des mages non suicidaires. Pourquoi suicidaire ? Et bien, au vu du niveau de sécurité qui régnait autour de cette arène, il faudrait être particulièrement sûr de soi - ou complètement fou - pour oser pénétrer cette arène et y combattre tranquillement. Après, ils pouvaient toujours se déguiser. Le seul problème à ce moment-là, c’était que le masque pouvait tomber à tout moment durant l’affrontement. Si le déguisement était non magique, il pouvait toujours être détruit d’une manière ou d’une autre; et s’il était le résultat d’une métamorphose, il suffisait que le mage épuise sa magie pour que l’illusion s’envole. Bref, tout ça pour dire qu’au Domus Flau, on pouvait voir de tout, et c’était ce qui me rendait légèrement méfiant ici.

La dernière fois que j’étais venu, j’avais commencé sans utiliser la magie contre Haku. Malheureusement pour moi, il n’avait pas accepté ma proposition qui était de nous échauffer un peu avant de nous lâcher. Résultat, il m’avait enfermé dans une prison de glace et j’avais dû recourir à la magie. J’avais eu de la chance en y repensant. S’il avait utilisé son boulet de canon en premier, il aurait pu m’éliminer en un coup. Était-ce vraiment dû à la chance ? J’en doutais fortement. J’aurais plutôt tendance à miser sur le manque de jugeote du mage en question. Quoiqu’il en soit, j’avais senti chez cette femme qui me faisait face quelque chose d’effrayant. Pas effrayant dans le sens démoniaque, mais plutôt dans le sens impressionnant. L’ironie dans tout ça, c’était que de son côté elle avait ressenti exactement la même chose en me voyant arriver. Elle avait l’apparence d’une jolie jeune femme certes, mais son regard dégageait autre chose… Quant à moi, j’avais l’air d’un touriste en vacances jusqu’à ma transformation en Démon. Au-delà des apparences, elle était froide par contre. Cassante également. C’était dommage d’ailleurs parce que ça gâchait un peu son charme. Dans le même temps, je me demandais ce qui avait bien pu la rendre ainsi. Si moi, j’étais aussi enjoué, niais et rieur, c’était parce que j’avais été élevé dans la joie et la bonne humeur. Bon d’accord, l’atmosphère de Hydralia n’avait absolument rien d’accueillant, c’était même tout le contraire à cause de Narrow, le seigneur locale. Néanmoins, mes parents avaient toujours fait en sorte que je grandisse sans savoir tout ce qu’il faisait et exigeait de la population. C’était la raison pour laquelle je n’avais que de très bons souvenirs de mon enfance là-bas. Ce qu’on ne sait pas ne peut nous faire de mal.

Je ressentais le besoin de la questionner pour en savoir plus. Je ne pouvais cependant me le permettre. Nous n’étions pas là pour bavarder mais pour nous donner des coups jusqu’à ce que l’un d’entre nous cède sous les assauts de l’autre, ou que l’arbitre interrompe le match de lui-même. Lançant donc le début des hostilités, j’avais commencé par une onde de choc à faible puissance. Je n’avais rien vu d’autre pour la tester. Une attaque à distance de ce genre était parfait pour voir ce dont l’autre était capable tout en gardant ses distances. Comme elle-même ne savait pas de quoi j’étais capable, elle ne pourrait vraiment se permettre de l’encaisser sans réagir. Cette attaque pouvait la terrasser d’un coup comme elle pouvait lui faire l’effet d’une légère brise d’été. A sa place, j’aurais choisi l’esquive ou la contre-attaque. C’était-à-dire que je me serais sois déplacé sur le côté pour ne subir aucun dommage. Cela voulait dire que j’aurais pris suffisamment de distance histoire de parer à toute éventualité. Il était difficile de percevoir le champ d’action d’une onde de choc, car même quand on pensait l’avoir évité, il était possible que cette vérité ne soit que partielle. L’autre option m’aurait poussé à lancer une attaque de mon propre crue pour lancer directement une épreuve de force entre ma puissance et celle de l’adversaire. Un pari risqué, c’était sûr, mais quel pari ne l’était pas ? Elle avait choisi l’esquive après m’avoir présenté son arme de prédilection, un katana tout simple au premier abord, et fit alors quelque chose qui me prit légèrement au dépourvu. Elle disparut un instant avant de se retrouver juste devant moi. Un sourire s’afficha alors sur mon visage tandis que je me revoyais faire face à Jecht, le mercenaire, qui m’avait fait exactement le même coup au cours de notre petit duel. Se pourrait-il qu’elle utilise elle aussi une arme magique ? Moi qui pensait que les chevaliers runiques utilisaient la magie des Runes justement. Etrange…mais si amusant !

La voir effectuer un déplacement si vif pour se retrouver face à moi juste après avoir esquivé ma première attaque, voilà qui me donnait de quoi me motiver ! Malheureusement pour elle, vu qu’on m’avait déjà fait le même coup, je n’avais été que légèrement surpris. Se rapprocher pour mieux me frapper, c’était la seule stratégie possible pour un adepte du corps-à-corps et je le savais mieux que personne pour m’en être souvent plaint par le passé. J’avais partiellement comblé cette lacune en apprenait à frapper à distance, mais ce n’était en rien suffisant si je voulais vraiment me montrer capable de massacrer ce type d’adversaire: ceux qui étaient experts à distance et mi-distance. Hmm.. Apparemment et pour la première fois depuis longtemps, je n’aurais pas à me soucier de ça aujourd’hui. Si elle m’avait joué ce petit tour pour combler la distance qui nous séparait, je supposais que c’était parce qu’elle aussi était condamné au combat rapproché avec son katana. Après, il était possible qu’elle soit elle aussi capable d’attaquer à distance avec. Ce n’était pas parce qu’elle ne donnait pas l’impression d’utiliser la magie que c’était le cas. Ne jamais abattre toutes ses cartes dès le début, c’était ce que j’avais toujours fait. Alors qu’elle s’apprêtait à me frapper, je riais intérieurement: l’affronter elle, c’était comme m’affronter moi ! Elle réfléchissait avant d’agir et se retenait pour observer les actions de son adversaire afin de trouver la faille dans sa garde. Cela promettait d’être un combat particulièrement intéressant…

Réagissant très rapidement, je descendis l’une de mes mains vers mon abdomen pour détourner le coup d’estoc qu’elle tentait de m’infliger. Je devais reconnaître qu’elle savait parfaitement où viser pour m’atteindre. Au vu de ma musculature, et de la musculature de la majorité des combattants, elle avait fait le bon choix en apprenant à cibler des zones non protégées par des muscles. Et c’était le cas du plexus, qui se trouvait pile au centre du tronc, entre les abdominaux et le torse. Pour couper la respiration de quelqu’un tout en lui infligeant de lourds dégâts, sans pour autant chercher à le tuer, il n’y avait pas mieux. Mon hypothèse excluait les coups bas, soit sous la ceinture bien sûr. C’était interdit par le règlement du Domus Flau ! Je supposais en tout cas, et j’espérais que ce soit bien le cas, parce que sinon, nous les hommes étions mal, très mal. En donnant un coup de paume sur le côté de son fourreau, j’avais réussi à détourner le coup afin de m’assurer qu’elle n’atteindrait pas la zone ciblée. Néanmoins, je m’étais aussi servi de ce mouvement et de la force exercée dans ce coup pour effectuer un léger saut sur le côté afin d’éviter toute l’attaque. Détourner un coup aussi rapide et précis n’avait pas été chose aisée et m’avait fait comprendre qu’elle était bien plus forte qu’elle n’en avait l’air. Si j’étais resté sous ma forme humaine au départ, elle m’aurait eu avec ce coup de maître et j’aurais fini au tapis sans avoir le temps de réagir… Effrayante, avais-je pensé tout à l’heure ? C’était bien ça, c’était le mot qui la caractérisait bien. Aucun mouvement inutile, ses gestes et ses actions étaient calqués dans un seul et unique but: me terrasser ! Fort heureusement, j’avais déjà eu affaire à une attaque-éclair du même genre par le passé et je possédais aussi de bons réflexes. De plus, son katana n’était pas dégainé ce qui m’avait facilité les choses. Remerciant Jecht intérieurement pour notre petit combat, je pris la parole en souriant à la jeune Ketsueki:

« Vous dites ne pas me faire de cadeau et pourtant, vous n’avez toujours pas dégainé votre lame… - me trouvant non loin d’elle, j’envoyai sur elle une nouvelle onde de choc, plus puissante et rapide que la première, avant de sauter dans les airs - Je pensais m‘être montré suffisamment clair pourtant. »

A l’instant même où j’avais quitté le sol après avoir lancé un Hibiki dans sa direction, les spectateurs avaient commencé à s’exciter !! Quoi de plus normal vu que certains d’entre eux m’avaient déjà vu utilisé cette manœuvre face au mage de Sabertooth qui s’était fait avoir par celle-ci d’ailleurs. En fait, je l’avais aussi utilisée contre Jecht et lui aussi avait été forcé d’encaisser sans pouvoir réagir. Répondant donc aux attentes de certains membres du public, j’armai mes deux bras droits cette fois-ci - et non juste un seul comme les deux fois précédentes - et envoyai un autre Hbibiki, mais depuis les airs là. La première envoyée depuis le sol avait pour but de la distraire un peu pendant que je préparais la seconde salve qui viendrait d’en haut ! Comment réagirait-elle face à cette attaque en deux phases ? Ferait-elle comme mes deux précédents adversaires, c’était-à-dire, parer ou esquiver la première pour subir la seconde de plein fouet ? Ou me montrerait-elle qu’elle était bien plus réactive voire résistante que ce que je pensais ? Quelque part, il était étrange de me voir prendre de la distance face à un adversaire qui cherchait le corps-à-corps alors que c’était aussi mon domaine de prédilection. Et pourtant, mes actions étaient réfléchies. Je savais parfaitement ce que je faisais. Commencer par agir défensivement pour laisser l’autre penser qu’il ou elle menait la danse et que j’étais forcé de m’éloigner. Néanmoins, même durant cette phase d’observation, je restais un minimum actif. La preuve, je l’attaquais à chaque fois moi aussi.

Certes, je ne donnais pas tout ce que j’avais quand je frappais, mais c’était pour l’induire en erreur concernant mon véritable niveau de puissance. Le petit speech du début servait en partie à ça aussi. Lui demander d’y aller à fond parce que je ne me retiendrais pas: c’était bien pensé, non ? En attendant, je me retenais autant que possible sans pour autant trop en faire parce qu’elle pourrait me surprendre comme tout à l’heure. Quand je disais que ma façon de combattre était risquée, je ne blaguais pas. Mais je n’avais pas trop le choix si je voulais m’économiser tout en en apprenant le plus possible sur elle. La phase d’observation était toujours en cours et tant qu’elle ne m’aurait pas montré de quoi elle était réellement capable, je ne passerai pas en mode offensif. L’idéal serait donc qu’elle commence par dégainer son katana. Je n’attendais que ça, parce que sinon, je serai forcé de la frapper suffisamment fort pour qu’elle comprenne que sans sa lame, elle ne me vaincrait pas. Tandis que mon corps perdait peu à peu en altitude, je me demandai ce qu’était devenu mon adversaire. Bah oui, l’inconvénient avec cette arène couverte de sable, c’était qu’une attaque descendante en soulevait pas mal. Résultat, je ne voyais plus la jeune femme et d’après mon expérience, ça n’était que rarement une bonne chose…

« Hmm… »

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Dim 14 Avr - 13:30

~ III - Un arpège confondant.

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Ce Tobias Grant, malgré son statut de mage, Saeko devait admettre qu'il lui en mettait plein la vue. En fait, elle avait méprisé cet homme d'office à cause de son appartenance à une guilde officielle, et par extension à cause de sa magie. Et quelle magie ! Pouvoir prendre l'apparence d'un monstre pareil, aux capacités si exceptionnelles, ce n'était d'après son avis pas à la portée du premier venu. Elle ne s'y connaissait absolument pas en matière de Take Over, et elle avait l'impression que cet écart dans son éducation lui coûtait cher à présent. En même temps, cela rendait les choses intéressantes, trépidantes, et elle qui voulait éprouver ses compétences, elle était servie. Pour le moment, sa phase de test était incomplète, et attaquer son adversaire de cette manière avait pour but d'évaluer deux critères d'une importance capitale : sa vivacité d'esprit et son niveau approximatif. Pour ce qui était du premier point, elle était fixée désormais, car il dévia son assaut d'un coup de paume savamment dosé. Cela ne devait pas être la première fois qu'il avait affaire à ce genre de déplacement, et son vécu personnel lui avait probablement permis d'éluder les intentions de l'écuyère runique. En ce qui concernait le deuxième point, elle en avait récolté plus qu'il ne lui en fallait. En effet, ce n'était pas comme si elle s'était retenue, et son Katana ura, bien que n'utilisant que le fourreau de son arme, n'avait rien d'une caresse en règle générale. Ce « démon », comme elle commençait de plus en plus à le percevoir, avait dévié son coup facilement, et en avait profité pour reculer d'un bond sur le côté évitant ainsi la totalité de sa manœuvre. Du moins l'avait-elle ressenti de cette façon, peut-être avait-il eu des difficultés, elle n'en savait rien, mais le résultat était bien là : il s'en était sorti avec un minimum de casse. Le sourire arrogant de la Ketsueki disparu instantanément, elle n'avait plus le temps de mépriser ou de rabaisser son ennemi, car il était évident qu'il lui était supérieur. Était-ce dérangeant ? Non, loin de là, cela galvanisa la jeune femme, qui fit la silencieuse promesse de donner tout ce qu'elle avait dans le ventre pour tenter de mettre cette bête au tapis.

La musique dans son esprit commençait à prendre de plus en plus de place au fur et à mesure que le combat se poursuivait, les notes se bousculant en accords d'une simplicité et d'une pureté sans égale. « La sonate du démon », ce serait le titre de sa prochaine composition, c'était décidé. Comme en écho avec l'air entraînant qui battait son plein à l'intérieur de sa tête, Saeko passa son fourreau dans la main gauche, puis posa la paume de la droite sur le manche de son précieux katana. Elle n'avait pas pu recueillir toutes les données qu'elle aurait souhaité lors de cet échange, mais elle ne pouvait pas se permettre de poursuivre sans passer un tant soit peu aux choses sérieuses. Il était aisé de constater qu'elle n'était pas à son avantage pour l'instant, la première onde de choc ayant mis à mal ses épaules et le haut de son torse. Elle avait pu cibler la douleur après-coup, et elle combattrait donc en conséquence, en prenant bien garde de ne pas trop mettre à contribution cette partie de son corps, sous peine d'aggraver son état. Elle n'essaya même pas d'imaginer ce qu'il se serait passé si elle avait décidé plus tôt d'encaisser cette attaque de plein fouet. Elle ne pensait pas qu'elle se serait faite directement mettre hors course, elle était plutôt endurante après tout, mais elle aurait eu du mal à se remettre en selle. Elle fixa ce qui lui semblait se rapprocher le plus de la tête de Tobias, un air décidé et solennel sur le visage. Aucun doute possible, il devait avoir comprit le message, puisqu'il s'empressa de dire, toujours en la vouvoyant de manière théâtrale :

« - Vous dites ne pas me faire de cadeau et pourtant, vous n’avez toujours pas dégainé votre lame… (Il n'était pas si loin d'elle que ça, et il remit le couvert en envoyant une autre onde de choc dans sa direction. Cette dernière semblait plus véloce et redoutable que la précédente, puis il fit un bond d'une hauteur impressionnante avant d'ajouter). Je pensais m‘être montré suffisamment clair pourtant.

- Comme de l'eau de roche, répondit-elle sur un ton de défi. »

L'excitation, la joie de la combativité, cette sensation de ne plus faire qu'un avec soi-même, d'acceptation totale de son être dans tout son ensemble. Le plus amusant dans cette situation, ce qui fit augmenter le rythme de ses battements de cœur d'une seule poussée, c'était que la Ketsueki était persuadée qu'il n'avait pas encore passé la deuxième lui non plus. Et pourtant, il venait d'engager des hostilités d'une brutalité et d'une efficacité frôlant l'effroyable. La musique passa au premier plan, emplissant son âme d'une force sauvage, primaire. Son instinct prenait le dessus, ses muscles se tendirent, ces douleurs qu'elle jugeait encombrantes quelques instants plus tôt semblaient se faire de plus en plus lointaine. Saeko se concentra d'avantage, accentuant toutes ces sensations à l'extrême. L'Adrénaline eut un effet d'électrochoc sur son corps, et sa maîtrise de celle-ci lui permettait même d'en contrôler les effets... Partiellement, car ce n'est jamais une science très exacte que celle de l'organisme humain. Cette onde de choc si rapide, l'adepte du Take Over si agile, chaque grain de sable en suspension autour de cette masse d'air comprimée par la seule force de ce démon de Lamia Scale, la clarté du soleil se couchant au loin, tout semblait s'être figé en un tableau d'une beauté époustouflante. L'écuyère runique fit alors fonctionner ses capacités d'analyse à plein régime, prenant des décisions à une allure folle. L'onde de choc au sol avait été effectué trop près d'elle pour qu'elle puisse l'esquiver complètement, et tenter de la repousser ne l'avantagerait pas plus que ça. Son regard bifurqua vers son adversaire, qui était dans les airs, et qui semblait se préparer à quelque chose. Jusque maintenant, son antagoniste n'avait rien laissé au hasard, et il prenait souvent ses distances, probablement afin de voir de quoi elle était capable, tout en maintenant la pression. Il y avait un hic cependant, ce monstre à quatre bras était doté d'une musculature conséquente, et il n'attaquait qu'à distance ? C'était simple, les engrenages s'imbriquaient un à un entre eux, il l'affaiblissait à longue portée tout en la jaugeant, et irait au corps à corps une fois qu'il serait sûr de pouvoir la battre sur ce terrain là.

La jeune femme espérait avoir percé sa stratégie à jour, auquel cas elle allait tout faire pour contrecarrer ses plans. Elle reporta son attention sur l'onde de choc au sol, qui avançait vers elle au ralenti désormais. Il n'y avait pas trente-six cas de figure, si son ennemi avait pris de l'altitude c'était soit pour mieux apprécier la scène, ce dont elle doutait sévèrement, soit pour fomenter quelque chose d'astucieux, ce dont elle ne doutait pas de la part de Tobias Grant. Elle ne le connaissait pas il y a peu, mais elle se souviendrait de son nom, il pouvait en être certain. La Ketsueki élabora un plan, elle n'avait plus qu'à avoir confiance en ses aptitudes à présent. Elle s'accroupit légèrement, se penchant en avant, et dégaina sa Tenshi no Gekido d'un mouvement fluide, dont le bruit métallique emplit toute l'arène de sa clarté, et replaça son fourreau contre sa taille. Rien qu'au son du tranchant de la lame, de sa vibration surnaturelle, on devinait tout de suite que ce sabre n'avait rien de banale. Elle se mit en garde, puis tout se remit en marche pour elle, il ne devait s'être écoulée qu'une demi-seconde depuis qu'elle avait activé sa capacité spéciale, et elle accueillit l’attaque de son adversaire avec résignation. Mais elle ne tenta pas de camper sur ses positions, et juste avant que cette masse ne la touche, elle avait sauté vers l'arrière. L'impact la projeta avec force sur une longue distance, son arme rugissant à son contact, ses bras étant mis à rude épreuve. La poussière se soulevait sur sa trajectoire, et elle glissa encore sur sept bons mètres après que l'onde de choc ait disparu. Elle vit ensuite une seconde attaque toucher le sol devant elle, celle-ci étant certainement bien plus dangereuse que la première. Fort heureusement, elle s'était laissée porter par l'assaut précédent, sans l'encaisser totalement, pour parer à toute éventualité et autant dire qu'elle avait bien fait, car elle se serait réveillé dans un lit d'hôpital sinon. Ce fut à ce moment précis qu'elle comprit que la situation venait de tourner à son avantage.

Le Domus Flau était plongé dans le brouillard sablonneux provoqué par ce démon, et Saeko se rappelait précisément de la trajectoire qu'il avait emprunté au dessus d'elle. Mais au-delà de ça, même si l'Aura de l'adepte du Take Over était comme brouillée, elle pouvait l’apercevoir à travers le nuage de poussière. L'écuyère runique toussota, un mince filet de sang perlant à ses lèvres, et remarqua que ses vêtements étaient déchirés au niveau des bras. Étrange, la douleur, bien que présente, semblait si irréelle. Un des désavantages de l'Adrenaline : on avait du mal à constater l'ampleur des dégâts aux suites d'une blessure. Elle avait intérêt à sérieusement contre-attaquer, car elle ne tiendrait pas plus de cinq minutes avant de revenir à son état normal, et alors elle dégusterait copieusement. Elle se mit à courir à grande vitesse pour se positionner en dessous de Tobias, puis sauta à sa rencontre en effectuant un Tenshi no ryouyoku, tournoyant dans les airs, sa Colère de l'Ange tenue fermement entre ses mains. Elle sortit de la fumée de sable avec grâce, fusant droit sur le mage de Lamia Scale. La musique battait à ses tempes dans un concert de notes cristallines, et ce fut d'une voix assurée qu'elle lança à l'adresse de son opposant :

« - Je te déconseille de la dévier avec les mains celle-là. »

Elle poursuivait sa technique avec détermination, son katana brillant au soleil. Son tranchant était magique, mais cela, ça crevait les yeux dès qu'on l’apercevait : c'était comme si l'air l'entourant évitait son contact, de peur de se couper. Comment son antagoniste allait-il réagir ? S'était-il fait surprendre par son entreprise ou avait-il prévu le coup ? Elle ne doutait pas qu'il ne manquait pas de ressources, et elle avait hâte de voir sa riposte. Il n'y avait pas à dire, il était fort, et cela la changeait complètement de ses pathétiques missions de bleusaille qu'on lui confiait à la caserne. Là il y avait du lourd, là il y avait du défi, là elle se sentait vivre pleinement. Et dire qu'à la base, il devait affronter un minable rouquin aussi redoutable qu'un agneau nouveau-né et son coéquipier aussi solidaire que le pire des escrocs de Fiore. Il se serait ennuyé, définitivement, et aurait complètement perdu son temps en ces lieux. La Ketsueki n'était pas du genre à se rabaisser, et se considérait même comme une combattante émérite, aussi savait-elle qu'elle lui offrait un challenge digne de ce nom. Après, avoir confiance ne soi ne signifie pas qu'on ne sait pas reconnaître le talent quand on le voit, au contraire, et Tobias avait l'air plus expérimenté qu'elle ne l'était. En réalité, on pouvait dire qu'elle avait au moins autant confiance en ses capacités qu'elle ne l'avait en celles de son adversaire. La foule criait autour d'eux, heureuse d'assister à une rencontre aussi plaisante et passionnante. Saeko n'était plus le chevalier runique, ce n'était plus que la fille aux cheveux violets, celle qui se battait sans magie au fil de sa lame.

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Dim 14 Avr - 22:49

Elle ne souriait plus. Mince ! En avais-je trop fait en déviant pour ensuite esquiver totalement son attaque ? Sans doute. Tant pis, je n’allais tout de même pas me laisser taper dessus sans réagir. Quand bien même, une partie de ma stratégie reposait sur le fait de l’induire en erreur quant à mes véritables capacités, je n’avais pas l’intention de me retenir sur le plan défensif. Bah oui, si je m’amusais à encaisser ses coups bêtement, je ne serais peut-être plus en état de l’attaquer par la suite. Et pourtant, j’avais comme l’impression que ça aurait pu être la meilleure solution. Cette jeune femme raisonnait plus ou moins comme moi après tout: elle aussi m’observait attentivement pour comprendre mes motivations. J’avais dit vouloir me tester et pourtant, malgré mon physique avantageux, je gardais mes distances avec elle. Elle n’avait même pas dégainé son katana. Je ne pouvais donc pas mettre cette stratégie sur le compte de la peur d’être tranché par sa lame. Et ça, elle avait dû le comprendre, non ? Ou alors, elle finirait par le comprendre et avec, elle devinerait mes véritables intentions. Tout comme elle, je ne faisais rien au hasard, j’avais déjà prévu plusieurs coups à l’avance, diverses options stratégiques bien réfléchies. Bien entendu, ce nombre se réduirait petit à petit au fur et à mesure de notre affrontement. Si j’avais déjà plusieurs plans, c’était justement parce que je ne savais pas grand-chose d’elle pour le moment. J’étais donc forcé d’émettre un maximum d’hypothèses sur son style de combat et d’éliminer ensuite les plans qui ne marcheraient jamais avec elle. Au final, il ne me resterait donc plus que la solution pour la vaincre elle.

Il n’existait pas deux personnes dans ce Royaume qui combattaient exactement de la même façon. Chaque mage, chaque mercenaire, chaque chevalier runique avait son propre style. On ajoutait tous notre touche personnelle selon notre formation, et ce, même quand on avait le même professeur. D’une certaine façon, c’était un peu comme demander à tout un groupe de regarder un même nuage. Chaque membre aurait une réponse différente puisqu’on ne voyait pas tous la même chose de la même façon. Il y avait toujours des cas où la réponse, ou plutôt la solution, était évidente mais bon, tout le monde n’était pas capable de la trouver. Me concentrant de nouveau sur elle, j’avais cherché à la titiller un peu en lui faisant remarquer qu’elle était loin de donner tout ce qu’elle avait. Je ne cherchais pas forcément à la provoquer, je voulais plutôt la réveiller. Après tout, si j’avais donné tout ce que j’avais lors de son premier assaut, j’aurais certainement pu lui infliger de lourds dégâts. J’avais été suffisamment réactif pour dévier son coup de fourreau et me déplacer au même moment sur le côté. J’aurais tout aussi bien pu attraper celui avec l’une de mes mains, quitte à prendre son coup au passage, mais avec trois autres bras à disposition, j’aurais pu faire un massacre avec une cible aussi proche. J’exagérais peut-être un peu, mais ça aurait très bien pu se passer. Elle avait dû être un minimum surprise en me voyant réagir aussi vite face à son attaque-éclair, et lorsqu’on était surpris, on avait tendance à se reprendre une seconde trop tard. Et cette seconde m’aurait suffi à me remettre de son coup et à contre-attaquer juste après. Pourquoi ne l’avais-je pas fait alors ? Bah… c’était bête mais, elle m’avait surprise la première ! De plus, les réflexes n’étaient pas contrôlables et j’étais en mode défensif, je n’avais donc pensé qu’à une seule chose sur le coup: l’esquive et non la contre-attaque.

Au fond, ma petite phrase n’avait pas vraiment d’intérêt, et je pouvais m’estimer heureux qu’elle n’ait pas dégainé dès le début. A trop vouloir attendre avant de prendre l’adversaire au sérieux, on risquait gros. Elle comme moi venions de le comprendre. Son nouveau regard et sa réponse venaient de me le confirmer. Quant à moi, je venais d’augmenter le nombre et la puissance de mes attaques. Son déplacement m’avait donné une information sur sa vitesse, et le coup que j’avais dévié m’avait renseigné sur sa force. Je m’étais aussi rendu compte d’une autre chose non négligeable: elle savait viser. J’allais devoir prendre tout ça en compte lors de mes prochaines offensives qui serviraient toujours à la tester. Je ne pouvais me permettre de lancer la phase deux maintenant, pas tant que je ne saurais pas de quoi elle était capable une fois qu’elle dégainait son katana. Combattre avec une arme contondante était une chose. Combattre avec une arme tranchante n’avait plus rien à voir. Mes muscles me permettaient de faire face aux premières sans trop de difficulté puisqu’il fallait une force exceptionnelle pour passer au travers et me briser les os. Les secondes par contre, c’était une tout autre paire de manches. Les muscles ne servaient pas à grand-chose face à une lame bien affûtée. Par le passé, je n’avais que très rarement fait face à des armes tranchantes et chaque fois que ça avait été le cas, j’avais tout fait pour ne pas me faire toucher. Cela n’avait jamais été facile, mais généralement, je m’en sortais plutôt bien. Gardant donc mes distances, j’avais effectué un bond dans les airs pour lancer ma troisième onde de choc depuis le début de ce combat. A force, elle finirait par trouver le moyen de les contrer. Heureusement que j’augmentais la puissance de celles-ci à chaque fois.

Où était-elle passée ? Comment avais-je pu être aussi stupide ?! Non mais franchement. C’était bien beau de lancer deux attaques successives, mais si au final on perdait l’adversaire de vue, c’était complètement stupide ! Dans les airs, je n’avais aucun moyen d’esquiver en plus. Et dans le cas où elle aussi serait, comme moi, capable d’attaquer à distance grâce à la force de ses bras, je serais forcé d’encaisser. Les attaques descendantes étaient particulièrement efficaces parce qu’il n’était pas facile d’esquiver quelque chose qui provenait du ciel. En effet, il fallait constamment lever la tête et il était difficile de savoir quelle portée aurait l’attaque. Ne la voyant toujours pas, je tentais de faire appel à mes autres sens. Le goût et le toucher ne servant strictement à rien, il était inutile d’y penser. Quant à mon odorat, il n’avait absolument rien d’extraordinaire. Et puis avec tout ce sable, seul un Dragon Slayer pourrait la repérer. Il ne me restait donc plus que l’ouïe. Là aussi, c’était mort. Suite à la formation du brouillard de sable, les spectateurs émettaient une sorte de bourdonnement sonore qui m’empêchait de distinguer d’autres sons. Je n’entendis donc pas mon adversaire toussoter en dessous de moi et je n’allais pas tarder à en payer les conséquences. Dans mes calculs, j’avais complètement zapper un facteur très important: mon environnement. Ce terrain couvert de sable et le public qui n’était pas capable de regarder un combat en silence me posaient maintenant de gros problèmes. Et les problèmes d’un combattant devenaient très vite les atouts de son adversaire, à condition que celui-ci soit suffisamment malin pour en profiter. Malheureusement, la Ketsueki était justement ce genre d’assaillant. Le genre capable de retourner une situation à son avantage en un temps record !

Quelque chose jaillit alors juste en dessous de moi. J’avais moins d’une seconde pour décider de ce que c’était: une onde tranchante ? Son arme ? Elle et son arme ? Et voilà, à cause de Jecht et de son lancer d’épée durant notre combat, j’avais ajouté cette option aux diverses possibilités de l’adversaire. Pourtant, j’aurais dû savoir qu’il n’y avait qu’un gars avec autant d’armes sur lui capable d’en jeter comme ça sans réfléchir ! Or, j’avais appris à ne plus trop me fier aux apparences. Ainsi, j’avais gardé cette possibilité en mémoire puisque cette chevalière runique pourrait très bien faire de même, c’était-à-dire, m’envoyer son arme à la figure pour me distraire et me frapper ensuite avec son propre corps comme l’avait fait le mercenaire. Dommage, ce n’était pas son cas à elle. Une seconde trop tard, je compris que ce qui venait sur moi était la réponse numéro trois avec une petite surprise. Elle avait finit par dégainer sa lame et cherchait à me trancher avec en tournant sur elle-même. Impossible d’esquiver cette fois-ci. Aucun moyen de dévier son attaque non plus. Elle s’en était assurée en tournoyant comme une toupie, et je n’étais pas assez rapide pour percevoir le moment où elle me tournait le dos au cours de son mouvement. Si j’avais été à ce point plus rapide qu’elle, ça aurait pu être possible, mais dans l’état actuel de mes capacités, j’en étais tout bonnement incapable. Tant pis, il ne me restait plus qu’à limiter les dégâts au maximum. Mais comment ? Je n’avais plus le temps pour passer en mode cocon en me refermant sur moi-même. Et puis, je ne pouvais risquer d’endommager mes bras qui étaient mes seules armes contre elle. Or, en essayant de me protéger avec, c’était ce que je ferais, je n’en doutais pas une seconde. Au fond, le meilleur moyen de conserver mes chances de victoire, c’était de me faire trancher, mais pas n’importe comment !

« Merci du conseil ! »

Lui dis-je avec un sourire. Oui, j’étais content malgré ma situation. J’étais content d’affronter une adversaire digne de ce nom. Forte, rapide, et surtout très intelligente. Au vu du temps qu’elle avait mis pour contre-attaquer juste après mes tentatives, j’en avais déduis qu’elle ne les avait pas toute encaissées. D’une manière ou d’une autre, elle était parvenue à éviter le pire et je ne pouvais que m’en réjouir. J’étais venu pour me tester et progresser: elle m’offrait une occasion en or de le faire ! C’était à moi de ne pas me louper maintenant. Ouvrant grand les bras, je l’invitai à porter son coup. Vous l’aurez compris, je n’avais aucunement l’intention de me défendre face à son coup tournoyant. Néanmoins, j’étais parvenu à me pencher légèrement sur le côté pour me faire trancher de biais ! Pourquoi avais-je fait une chose pareille ? Pour pouvoir continuer à me battre après ! J’avais fait une énorme erreur avec cette double-attaque et j’avais clairement sous-estimé ses capacités d’analyse et de réactions. Elle m’avait vraiment eu cette fois et je venais d’encaisser toute la puissance de son attaque volontairement. Si j’avais cherché à me faire couper de biais et non à l’horizontal comme elle aurait normalement dû m’avoir, c’était pour limiter les dégâts. Et oui, si son attaque m’avait eu comme elle le prévoyait, je n’aurais pas forcément fini coupé en deux, mais la blessure m’aurait sérieusement handicapé pour la suite, et j’aurais dû réduire considérablement mes possibilités motrices. Là au moins, les dégâts étaient mieux répartis sur l’ensemble de mon torse. La blessure partait de mon épaule gauche à mon flanc droit. Je me demandais si ça laisserait une cicatrice ou si les soigneurs de l’arène pourraient me régler ça sans souci après le combat… La coupure était nette en tout cas, et grâce à la résistance naturelle du Démon Magoa, elle était moins profonde que ce que j’avais cru.

Atterrissant lourdement sur le sol, je fus incapable de rétablir ma chute et me retrouvai donc sur le dos au beau milieu de l’arène. En tombant, j’avais dissipé le nuage de sable que j’avais provoqué un peu plus tôt. Résultat, tout le monde pouvait me voir allongé au tapis, blessée au torse. La foule se mit à hurler en pensant que c’en était fini de moi alors que je n’avais pas perdu mon sourire. J’éclatai alors de rire tout en me relevant tant bien que mal. Ma voix était bien plus grave et effrayante lorsque j’étais sous ma forme démoniaque. Mon rire était encore plus flippant d’ailleurs et les spectateurs cessèrent de faire du bruit en m’entendant. Ils avaient l’air de penser que j’étais devenu fou. Ce n’était pas le cas. J’exprimais simplement mon excitation. J’avais vraiment bien fait de venir ici. Plus le temps passait et plus je prenais du plaisir à combattre. Posant mes deux mains gauches sur ma blessure, je commençai tout juste à ressentir la douleur et arrêtai tout de suite de rire. Levant le regard, j’observai la Ketsueki qui n’allait pas tarder à atterrir normalement, ou savait-elle voler ? J’attendis tranquillement que ce soit le cas en tout cas. Bon, j’étais sérieusement blessé, mais j’avais éviter le pire. J’étais toujours en état de me battre. La phase observation venait de se terminer. Je savais maintenant de quoi elle était capable et je connaissais aussi le tranchant de son katana qui n’avait rien à voir avec ce à quoi j’avais eu affaire jusqu’à maintenant. Il était temps de récapituler tout ce que j’avais appris maintenant.

« Bien. Elle sait tirer avantage de mes erreurs et de son environnement. De plus, sa force, sa vitesse et ses facultés d’analyse sont impressionnantes pour une personne qui n’utilisent pas la magie. - me parlant plus à moi-même qu’autre chose, je décidai de m’adresser à directement à elle cette fois-ci. - Je tiens à te présenter mes excuses. Malgré mes dires, j’ai fait l’erreur de te sous-estimer jusqu’à maintenant. Je ne referai plus cette erreur. A partir de maintenant, je passe à l’offensive. »

De bien grands mots pour quelqu’un qui venait de morfler. Le tout, c’était de prouver mes dires maintenant. Du côté des spectateurs, ils étaient nombreux à miser sur la jeune femme maintenant. C’était amusant. Je ne pouvais les blâmer en même temps. Tandis que mon sang s’écoulait lentement de mon torse, la bretteuse n’avait perdu que quelques morceaux de tissus au niveau de ses avant-bras. A cette vitesse et en comptant le fait que j’allais maintenant passer à l’attaque, je m’évanouirais d’ici quelques minutes à force de perdre du sang. En restant immobile, je pourrais largement tenir plus longtemps, mais comme j’allais me déplacer dans tous les sens, bondir, frapper, parer et esquiver à tout bout de champ, ma blessure ne ferait que s’ouvrir un peu plus à chaque geste brusque de ma part. Si je voulais la vaincre, le temps m’était compté. J’en avais perdu beaucoup trop en blablas inutiles. Je n’arrêtais pas de lui donner des avertissements alors que c’était elle qui menait la danse. Mon sourire disparut aussitôt et la seconde d’après je fondais sur elle ! Contrairement à moi, elle ne connaissait pas ma vitesse ni même la puissance de mes bras. Depuis le début, elle m’avait juste vu sauter et il n’y avait rien de bien rapide dans un saut en l’air. Certes, elle avait pu s’en faire une idée, mais les gens avaient tendance à croire que ma transformation me rendait plus lent à cause de ma carrure imposante. Grossière erreur puisqu’avec la force de mes jambes, je pouvais effectuer des bonds particulièrement rapide vers mon adversaire ! Et c’était ce que je venais de faire. Néanmoins, comme à mon habitude je changeai de trajectoire au dernier moment pour l’attaquer par la droite. J’armai alors mes deux poings droits - les gauches couvrant toujours ma blessure - et tentai de la frapper avec un Hanabi pour changer !

Mon but était de maximiser mes chances de l’atteindre avec une rafale de coups de poings droit sur elle ! Qu’elle soit une femme ou pas n’avait plus aucune importance maintenant. Tout ce que je voyais, c’était la guerrière qu’il y avait en elle. Et c’était cette guerrière que je comptais vaincre ce soir ! Je frappai de toutes mes forces cette fois-ci ! Je savais que mes coups ne la tueraient pas car elle était suffisamment résistante pour les encaisser sans que sa vie ne soit en danger. Après, pas sûr qu’elle en ressorte intacte. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais affronté quelqu’un capable de prendre mes coups sans broncher ! Etais-je tombé sur un être capable d’une telle prouesse ?

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Mar 16 Avr - 23:02

~ IV – Virtuose.

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Saeko, qui avait décidé de ne plus prendre son adversaire à la légère, était passée à l'offensive de manière rapide et brutale. Elle avait utilisé l'environnement à son avantage, et grâce à ses aptitudes naturelles diverses, en outre sa maîtrise de l'Adrénaline et Aura, elle avait réussi à infliger une sacrée blessure à son adversaire. Et pourtant, elle n'était pas encore tout à fait satisfaite, et ce même quand elle vit le sang jaillir du torse de son opposant. La Ketsueki récupéra son sourire tout en poursuivant son geste, tournoyant légèrement dans les airs, le soleil orangé conférant un caractère mystique au fluide rougeâtre dégoulinant le long de sa lame. Décidément, ce Tobias Grant, ce n'était pas un mage de seconde zone, loin de là. À vrai dire, elle commençait de plus en plus à croire que le mage de Lamia Scale pouvait être quelqu'un de respectable, de raisonné, et surtout qui faisait usage de sa magie et de ses compétences sans aucune arrière pensée mal placée. En effet, peu d'options s'étaient offertes à lui quand il avait dû l’apercevoir, jaillissant du brouillard sablonneux, et il avait fait un choix remarquable. S'il avait paré son coup avec ses bras, comme elle lui avait déconseillé de le faire dans un sursaut de théâtralité, sa Tenshi no Gekido se serait empressée de rendre quasiment inutilisable ses membres anormalement nombreux. S'il avait pris son coup de katana de manière horizontale, il se serait vidé de son sang en une quinzaine de secondes, puis aurait perdu connaissance. Mais en répartissant la blessure en diagonale, tout en prenant en compte sa rotation et sa vitesse à elle, il s'assurait de pouvoir continuer le combat avec un minimum de difficulté. À vue d’œil, pour l'écuyère runique, il tiendrait vingt minutes s'il ne bougeait pas, moitié moins s'il s'agitait, et peut-être encore moins s'il entreprenait quelque chose de trop téméraire. Après, toutes ces assertions ne lui servaient plus à rien, et en réalité, elle doutait même de leur véracité après-coup. Elle ne savait rien de la physiologie de son antagoniste, de l'épaisseur de sa peau, de sa résistance, et peut-être aurait-il pu parer son assaut sans difficulté en fait, elle commençait à douter.

Elle se réceptionna avec grâce sur le sol, puis se mit immédiatement en garde en direction de son ennemi, sa Colère de l'Ange tenue fermement à l'horizontale dans sa main droite. Sa posture était solide, elle était à l’affût du moindre détail. Tout ce qui « aurait pu » se passer, la blessure de l'adepte du Take Over, elle se sortit tout cela de la tête. Pourquoi ? C'était très simple : elle savait pertinemment que l'affrontement n'était pas terminé, et que jouer le temps la désavantagerait bien plus que cela ne désavantagerait son adversaire. Les effets d'Adrénaline se dissiperaient d'un instant à l'autre maintenant, et là, elle redéfinirait toutes les interactions que le mot souffrance permet d'exploiter sur un être humain. Elle exagérait un peu, mais elle savait à quel point le contrecoup était violent, soudain, la pression folle exercée sur les muscles, les crampes multiples qui apparaissaient simultanément. Elle entendit le rire gutturale du démon, qui était retombé lourdement sur le dos sous les exclamations de la foule. Saeko se joignit à lui, et eut un petit rire sincère, qui se termina en rictus joueur, et autant dire que ce n'était pas chose commune. Lorsqu'il plaça ses deux mains gauches sur sa coupure, il arrêta immédiatement de s'esclaffer, elle avec. Peu importait le revers de la médaille en fin de compte, peu importait la douleur qu'elle ressentirait, elle n'en tirerait que de la satisfaction et de la fierté par la suite, car elle avait en face d'elle un opposant digne de ce nom. La jeune femme ne pouvait pourtant pas s'ôter de la tête que la magie était avilissante, mauvaise, et les fines zébrures de son dos semblèrent faire écho à ses pensées. Elle se recentra, faisant un véritable blocage sur le fait de simplement « considérer » un mage comme quelqu'un de bien. Au final, elle trouva un compromis à son conflit intérieur : elle dissocia Tobias Grant, la personne, de sa magie, le Take Over. Comme ça, elle n'avait aucun regret à prendre du plaisir à ce combat, et elle accueillit les excuses ainsi que les compliments à demi-voilés de son ennemi d'un soir avec diligence.

« - Me sous-estimer ? Ha ! Ne t'en fais pas, j'ai l'habitude. Quand on ne pratique pas la magie, tu sais, on a souvent tendance à être rabaissé, et c'est à ce moment là que nous autres, adeptes du chant harmonieux des armes et du corps à corps, on adore remettre les pendules à l'heure. La Ketsueki prit un ton moins hautain, presque... Amicale. N'est-ce pas plus agréable de me tutoyer ? Allez, je t'attend, ramènes-toi ! »

Elle ne pouvait s'en empêcher, elle adorait montrer son assurance, sa confiance en elle. Cependant, elle doutait que ce fut la meilleure stratégie à adopter, car elle souffrait, et la fatigue commençait à la gagner. Pas grave, hors de question de montrer le moindre signe de faiblesse, elle devait tout faire pour rendre cette confrontation inoubliable, et pour le Domus Flau, et pour son adversaire. Toujours en garde et aux aguets, c'est quand elle vit ce démon arriver à une vitesse ahurissante qu'elle sut qu'elle avait elle aussi négligé un détail. Elle s'était même posée cette simple question plus tôt, Ô combien importante : était-il rapide ? Et bien, quand bien même se rendait-elle compte à l'instant présent de la célérité sauvage de son antagoniste, cette donnée ne lui servait plus à grand chose. L'étonnement se lut sur son visage pendant une fraction de seconde, et son instinct reprit le dessus, guidant ses pensées dans les bonnes directions. Idou Kougoushi ? Impossible, il était déjà sur elle. Elle n'eut très vite plus le loisir de passer en revue la totalité des alternatives possibles, elle fit donc ce que son corps lui dicta de faire. Elle contracta au maximum les muscles de son ventre et de ses bras, elle allait devoir parer. Que faisait-il ? Il avait changé de direction au dernier moment ! Il prit l'écuyère runique au dépourvu une fois de plus, qui hésita pendant un bref instant vers où orienter sa garde. Malheureusement, et bien qu'elle fut encore galvanisée par sa gestion de l'Adrénaline, elle réagit trop tard, et encaissa un premier coup d'une force effrayante en plein dans les côtes. Tout ne devint alors plus que poings et lame, elle se retourna et tenta tant bien que mal de contrer chacun des assauts de son ennemi, qui malgré sa blessure, prenait des risques énormes pour la toucher. À son grand dam, l'entreprise de Tobias fonctionna, et elle abandonna l'idée d'essayer de tout dévier, et ne se concentra plus que sur ce qu'elle était sûr de contrer. Pendant ce qui lui semblait être une éternité, elle subit une correction en bonne et due forme, elle cracha du sang à plusieurs reprises lors de cet enchaînement, puis elle fut éjectée comme un fétu de paille sur dix bons mètres avant de retomber lourdement sur le sol, roulant sur elle-même, son katana atterrissant non loin d'elle. La foule était en délire, la situation s'étant retournée une fois de plus.

Elle venait de prendre de sérieux dégâts, et elle devait avoir une ou deux côtes fêlées, rendant sa respiration saccadée et irrégulière. Elle lutta pour ne pas sombrer dans l'inconscience, se repassant l'entièreté de l'affrontement dans sa tête. Ils n'avaient échangés que peu de coups se rendit-elle compte, piquant son orgueil au plus haut point. D'un autre côté, ils avaient tous deux employé à peu près la même stratégie, à savoir jauger son opposant et élaborer un plan afin de lui asséner une attaque d'une efficacité extrême. Elle avait également fait une grosse erreur en sous-estimant l'aire d'effet des ondes de choc, mais surtout en ayant sous-estimé la vitesse de son adversaire. Alors ça y est, c'était finit ? Allait-elle perdre comme ça ? Après quelques échanges à peine, même pas dix minutes de combat, sur le premier véritable assaut à pleine puissance de ce démon ? Ses doigts raclèrent le sable. Elle allait se faire maîtriser par un mage ? S'incliner face à la magie ? Ses jambes furent secouées de tremblements, elle commençait peu à peu à se relever. Elle, Ketsueki Saeko, allait abandonner aussi facilement ? Elle allait simplement se laisser sombrer dans les affres de la défaite volontairement ? Elle saisit la poignée de sa Tenchi no Gekido avec fermeté. Jamais, elle continuerait jusqu'à qu'elle soit incapable de marcher, incapable de brandir sa lame, incapable de penser. Elle se redressa complètement, fixant son antagoniste avec une détermination sans faille. La douleur sourdait en elle, elle saignait du nez, elle avait la lèvre éclatée et une partie de ses vêtements était en lambeaux. Elle pointa sa Colère de l'Ange droit sur Tobias Grant, le tranchant de son arme vibrant avec sonorité dans l'arène. Sa voix ne trembla pas quand elle prit la parole :

« - Ta force est supérieure à la mienne, cela ne fait aucun doute. En fait, ce combat, tu l'as déjà remporté. Ne te méprends pas, je n'abandonne pas... Je n'abandonne jamais. (Elle ferma les yeux et sourit, puis les rouvrit lentement, une lueur amusée dans le regard). Tu utilises bien le Satan Soul, n'est-ce pas ? Je pense que tu pourrais répondre à ma question si c'est le cas. Dis-moi... Les démons savent-ils danser ?»

Ce serait son dernier assaut, elle le savait, alors autant ne pas lésiner sur les moyens. Elle profita également des derniers instants de sa capacité spéciale, effectuant l'Idou Kougoushi le plus rapide qu'elle était en mesure de faire, apparaissant devant son ennemi. Il ne lui restait que quelques secondes pour lancer sa technique, et elle ne pourrait pas déployer sa pleine puissance, elle le craignait. Arriverait-elle à le toucher ? Elle n'en savait rien, mais une fois qu'elle aurait commencé, elle ne pourrait plus s'arrêter. Elle était légèrement accroupie face à son adversaire, elle mobilisait ses toutes dernières forces en une ultime tentative pour en finir. Tout allait se jouer maintenant, et la musique se fit assourdissante dans son esprit. Elle allait le faire, sortir sa botte secrète, son as, son dernier atout : la Danse du Dieu de la Mort. Le premier coup de katana partit en même temps que son cri « Shinigami no Mai ! », et les autres suivirent naturellement. Elle était comme déconnectée de la réalité, virevoltant dans tout les sens, tranchant à tout va, mêlant coup d'estoc, de taille, donnant l'impression qu'elle effectuait un ballet à la grâce martiale. Elle tournait sur elle-même, changeait ses appuis, sautait, et répétait sans cesse sa macabre chorégraphie. Elle ne savait même pas ce qu'elle touchait, ni-même si elle le touchait, plus rien d'autre qu'elle et sa lame ne subsistait. Il devait certainement lui-aussi avoir envoyé le paquet, et l'écuyère runique doutait de ses chances de parvenir à le faire tomber. Quoi de plus normal, d'autant plus qu'un fleuve d'acide venait de se déverser en elle. Il ne fallait pas jouer trop longtemps avec le corps humain, et elle en payait amèrement le prix. Quoi qu'il advienne, il était certain qu'elle ne finirait pas la rixe sur ses deux jambes...

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Jeu 18 Avr - 23:57

J’avais reconnu mon erreur. Sous-estimer un adversaire sous prétexte qu’elle n’utilisait ni arme magique ni magie était quelque chose que je ne referais plus dorénavant. C’était vraiment le genre d’a priori dont il fallait que je me débarrasse, surtout qu’il ne m’apportait rien de bon. Mieux valait surestimer quelqu’un que le sous-estimer en plus: on prenait bien moins de risque ainsi. Mais bon, on ne pouvait pas complètement changer sa nature. J’étais comme ça et j’aurais certainement toujours quelques préjugés du même genre. Le tout, c’était d’apprendre à les mettre de côté dans des situations comme celle-ci afin d’avoir un point de vue objectif et non subjectif. Enfin, je m’étais repris suffisamment tôt au moins, c’était déjà ça. Bon d’accord, il m’avait fallu encaisser un coup particulièrement dur avant de me décider à faire quelque chose. L’avantage ici, c’était qu’elle avait utilisé la même stratégie que moi au départ, c’était-à-dire, m’observer tout en attaquant sans y mettre toutes ses forces. Néanmoins, elle avait dû renoncer à cette stratégie bien avant moi parce qu’elle s’était rendue compte que je pouvais rivaliser avec sa vitesse et que j’avais très doué pour la défense. Résultat, elle avait réussi à me surprendre en tirant avantage du terrain et était parvenu à m’infliger une entaille qui partait de mon épaule gauche à ma hanche droite, et que j’étais obligé de couvrir avec mes deux mains gauches. Le hic, c’était que dorénavant, je détenais toutes les informations qu’il me fallait sur elle: je connaissais toutes ses capacités physiques ainsi que le niveau de dangerosité qu’elle et son katana représentait ensemble. Quant à elle, elle ne pouvait pas en dire autant. Au final, ma blessure était un mal pour un bien.

Alors comme ça, elle avait l’habitude d’être sous-estimée ? Tant mieux pour moi, quelque part je me sentais un peu moins coupable. Mais pour elle, ça ne devait pas être drôle. Personnellement, je savais très bien ce que l’on pouvait ressentir dans ces moments-là. Combien de fois m’avait-on sous-estimé à cause de la tête que j’avais dans la vie de tous les jours ? Il n’y avait que quand j’avais recours au Take Over qu’on arrêtait de le faire. En même temps, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Le contraste qu’il y avait entre ma forme humaine et ma forme démoniaque était énorme ! C’était un peu comme le jour et la nuit ! Un coup, j’étais le jeune blond au corps fin mais pourtant bien bâti et dans la seconde qui suivait, j’étais une créature puissante possédant quatre bras, une musculature particulièrement bien développée et des cornes au niveau des tempes ! Il était pratiquement impossible de sous-estimer une créature pareille ! D’après elle, c’était le cas pour tous ceux qui ne pratiquaient pas la magie. Ah ? Nous les mages étions si hautains que ça ? Possible, ce n’était pas excusable, mais je ne doutais pas de sa parole. Si elle le disait, c’était qu’elle avait dû subir ce genre de remarque chaque fois qu’elle avait côtoyé un mage. A moins que ce ne soit pour une autre raison… A côté de ça, il y avait toujours le bon côté: il n’y avait rien de tel que vaincre quelqu’un qui nous sous-estimait. Tiens ! Je l’avais tutoyée d’après elle. Je ne m’en étais même pas aperçu. Bon, tant pis. Et puis, j’avais tendance à trop en faire parfois, surtout quand ce n’était pas nécessaire. Ce n’était pas plus mal de la tutoyer puisqu’elle me tutoyait après tout. Elle voulait que je me ramène maintenant. Elle allait être servie alors !

Ne perdant pas de temps, je m’étais aussitôt lancé sur elle à toute vitesse profitant naturellement du fait qu’elle n’avait aucune information dessus. Sur le coup, c’était moi qui l’a prenait au dépourvu et non pas l’inverse comme ça avait été le cas lors de ses deux premiers assauts. La première fois, j’avais pu m’en sortir, mais elle m’avait eu la seconde. Cette fois-ci, c’était à mon tour de jouer cartes sur table et de lui montrer ce que j’avais dans le ventre ! Si elle pensait que mes ondes de choc étaient puissantes, elle n’allait pas tarder à comprendre ce qui faisait la force du Démon Magoa en plus de sa résistance légendaire. Et oui, ma seconde paire de bras n’était pas là pour faire jolie ou pour m’aider en cas de déménagement. Non-non, elle était là pour me permettre d’infliger le double de coups qu’une personne ordinaire pouvait produire. De plus, comme je l’avais toujours si bien fait, j’avais changé de trajectoire au dernier moment afin de l’attaquer par le côté et non de face comme je l’avais laissé croire. Franchement, je commençais à me demander pourquoi mes adversaires pensaient toujours que j’étais du genre à attaquer de façon si directe… Était-ce à cause de mon apparence ? Il était vrai qu’avec une telle carrure, on avait généralement tendance à foncer dans le tas sans se soucier des conséquences parce qu’on supposait être capable de tout encaisser le temps de fracasser la cible… Mais bon, je n’avais pas assimilé une bête sans cervelle ! C’était un Démon que j’avais assimilé il y avait de ça huit ans. De ce fait, il était normal que mon style de combat soit démoniaque, non ? De plus, feinter d’une main pour frapper de l’autre, c’était la tactique la plus basique qui soit. Ici, en l’occurrence, j’avais fait croire que je la mitraillerais de face alors que mon intention avait toujours été de la mitrailler de côté !

Le premier de mes coups l’atteignit avec force directement dans les côtes, et pourtant, elle parvint à réagir suite à celui-ci afin de tenter, tant bien que mal, de réduire le nombre de coups que j’avais l’intention de lui asséner. Quelle force ! J’étais vraiment impressionnée par sa réaction si vive alors que d’ordinaire encaisser un tel coup nous empêchait de réagir suffisamment vite par la suite. Quelle résistance vraiment ! Ou alors…était-elle dotée d’une tolérance à la douleur supérieure à la moyenne ? Bon, c’était pas si grave que ça sachant que je n’avais pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin. Je l’avais prévenue ! Je lui avais dit qu’à partir de cet instant, j’allais donner tout ce que j’avais ! C’était à elle de s’adapter maintenant. Elle avait ce qu’il fallait pour me tenir tête, je n’en doutais pas une seconde. Le tout, c’était de savoir si ça durerait longtemps avant qu’elle ne cède ou pas. Alors que j’enchaînais les droites, je sentais parfois que ce n’était pas elle que je frappais mais quelque chose de plus solide. Son katana. Et bah ! Elle était vachement réactive avec celui-ci. Au vu de la vitesse à laquelle je frappais, je n’aurais jamais cru qu’elle soit capable d’une telle prouesse surtout après le premier coup qu’elle avait subi. Terminant mon attaque au bout d’un moment, le tout dernier impact de mon poing contre son corps l’éjecta de là où elle se tenait jusqu’à maintenant. Autant dire que cette démonstration de force de ma part venait de remettre les pendules à l’heure ! Les spectateurs en avaient pour leur argent au moins ! Eux qui avaient payé pour assister à un spectacle d’une violence rare: ils étaient servis ! Ce duel était d’une brutalité ! Moi-même, j’étais choqué par celui-ci ! On était vraiment sans pitié l’un envers l’autre…

Allait-elle se relever ? Sûrement. Elle m’avait provoqué pour que je vienne à elle, j’étais certain qu’elle ne tomberait pas KO après ma première véritable attaque. Elle était bien trop fière pour ça. La fierté était à la fois une force et une faiblesse. C’était une force car elle nous poussait à ne pas abandonner et à dépasser nos limites pour ne pas nous décevoir ou décevoir d’autres personnes. Néanmoins, c’était aussi une faiblesse car elle pouvait nous rendre très facilement manipulable… Hmm… Elle était toujours consciente. Mais allait-elle pouvoir se relever et poursuivre ? Telle était la question que je me posais alors que mon état empirait de seconde en seconde lui aussi. Une telle rafale de coups m’avait forcé à me effectuer des mouvements brusques à grande vitesse, en conséquence de quoi, l’entaille présente sur mon torse s’était ouverte un peu plus à chaque fois que je l’avais frappée… On pouvait parler d’une attaque suicide, oui. Je connaissais très bien les conséquences que mon attaque auraient sur moi avant d’agir. J’y étais donc allé en toute connaissance de cause. Mes mains gauches qui recouvraient ma blessure jusqu’à maintenant étaient couvertes de sang, tandis que celui-ci s’écoulait de plus en plus. Mes calculs étaient exacts encore une fois: j’en avais pas pour très longtemps avant de me vider de mon sang et de tomber dans les pommes. Oups ! Finalement, c’était peut-être pas une bonne chose qu’elle se relève. Non mais elle pouvait pas reposer son arme et rester par terre le temps qu’on la déclare perdante ? C’était pas si compliqué que ça pourtant, il lui suffisait d’attendre tranquillement allongée que l’arbitre siffle la fin du combat. Il n’y avait vraiment rien de compliqué là-dedans ! Mais non ! Il fallait que Madame n’en fasse qu’à sa tête et qu’elle s’obstine malgré l’état dans lequel elle se trouvait.

Si une chose était sûre, c’était qu’elle n’était pas en meilleure forme que moi. Néanmoins, elle ne comptait toujours pas lâcher l’affaire. C’était à la fois courageux et stupide de sa part. Elle reconnaissait sa défaite, ou plutôt le fait que je lui étais supérieur en terme de force, ce qui voulait dire exactement la même chose normalement. Elle pouvait toujours m’avoir par surprise une nouvelle fois et parvenir à me mettre au tapis contre toute attente ! On était au Domus Flau ici ! Ce genre de retournement de situation devait arriver très souvent ! C’était la raison pour laquelle je ne baissais pas ma garde malgré le fait que je commençais à voir floue à force de perdre du sang. Celui-ci commençait à s’accumuler au niveau de mes pieds… Fort heureusement, je ne voyais floue que par intermittence, ma vue n’était pas complètement brouillée. Il y avait des moments où je la voyais très clairement et d’autre où j’étais forcé de plisser les yeux pour ne pas la perdre. Extérieurement, ça ne se voyait pas trop parce que je faisais tout pour le gâcher, tout comme sa voix et son sourire masquaient les dommages réels qu’elle avait subi. Je n’avais pas l’intention de lui répondre tout de suite. Elle pourrait très bien me sauter à la gorge à l’instant même où je prendrais la parole, et je préférais éviter une nouvelle entaille comme celle que j’avais déjà. Est-ce que les Démons savaient danser ? C’était une excellente question. On ne tarderait pas à le découvrir je supposais. Et oui, elle venait de réapparaître devant moi après avoir sorti son déplacement rapide de tout à l’heure. D’ailleurs, puisqu’elle savait aussi bien que moi que ce serait sa dernière offensive, elle avait été bien plus vite qu’avant. Ce qu’il se passa ensuite, peu de gens furent capables de vraiment le voir, car tout alla très vite. Elle aussi savait enchaîner les coups quand elle le voulait. Quelle poisse ! Dans mon état, je m’en sortirais pas mieux qu’elle…

Je pus esquiver le premier coup de justesse, grâce à mes réflexes, mais je m’en sortis moins bien avec les suivants. Je ne pouvais pas vraiment parer sans risquer d’y perdre mes bras ou mes jambes. Et mes esquives n’étaient jamais complètes puisque je me vidais un peu plus de mon sang à chaque fois que je me déplaçais. Le faisait-elle exprès de me pousser dans mes derniers retranchements pour que je tombe avant elle ? Sûrement, ou alors elle ne savait pas du tout ce qu’elle faisait et frappait dans tous les sens juste pour m’atteindre une nouvelle fois… Jamais je n’avais perdu autant de sang au cours d’un combat. Maudit soit son foutu katana ! Voilà pourquoi je détestais les armes blanches ! Il n’y avait pas de bonne façon de se défendre contre elles quand on était pas armé soi-même ! Je me débrouillais pas trop mal, mais c’était loin d’être suffisant ! Petit saut à droite, décalage à gauche, un pas en arrière, un salto avant, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle s’épuise ou que je cède. Notre endurance était ici mise à rude épreuve ! De temps à autre, j’étais obligé d’utiliser mes bras pour détourner ses coups en visant le plat de la lame bien entendu. Il n’était pas question que je perde un bras ici ! Certes, j’en avais quatre. Mais je n’avais aucun moyen de savoir ce que ça donnerait au moment où je reprendrais ma forme humaine. J’avais une chance sur deux de me retrouver manchot ! Et la chance, je ne connaissais pas. La malchance, oui. La chance, non. Argh ! Avec tous ces mouvements, ma vue s’était de nouveau brouillée durant l’espace d’une demie seconde. Et cette demie seconde lui permit de me porter deux coups d’affilé sans que je ne puisse rien y faire. Deux nouvelles entailles vinrent donc s’ajouter à la première. Une dans le dos et une sur la cuisse droite. Résultat, je venais de poser un genou à terre et les assauts s’enchaînèrent alors à une vitesse ahurissante ! Aucune partie de mon corps ne fut épargné. Bras, jambes, dos, torse, joue, côtes, et ainsi de suite jusqu’à ce que je me retrouve couverts d’entailles… Était-ce la fin pour moi ?

« NON ! »

J’étais venu ici pour me tester et dépasser mes limites et non pas pour perdre en conservant le même niveau qu’à mon entrée dans cette arène ! Il était hors de question que je perde comme ça sous prétexte que j’avais perdu un peu - beaucoup - de sang ! Remonté à bloc, je n’attendais plus que le bon moment pour la finir ! Serrant les dents, je ne faisais qu’encaisser et encaisser depuis tout à l’heure. Quelque part, j’étais satisfait de pouvoir tester la résistance de ma forme actuelle. Mais je ne devais pas me faire trop de film. Même Magoa avait ses limites et je m’en rapprochais à grand pas ! Abandonnant complètement l’idée d’empêcher mon sang de s’écouler avec mes mains gauches qui recouvraient toujours mon torse depuis tout à l’heure, celles-ci rejoignirent le camp des attaquants pendant quelques secondes. C’était tout ce dont j’avais besoin. J’attendais simplement le bon moment qui ne tarda pas à arriver au moment où ma vue redevint suffisamment claire pour me permettre de réagir à l’attaque de la Kestsueki ! Contre toute attente, je parvins à la stopper net en attrapant ses poignets au moment où je me relevai ! [Autorisation de Saeko Ketsueki pour faire agir son personnage] Elle avait deux mains, j’en avais quatre. Elle n’allait pas tarder à comprendre l’avantage que cela représentait ! En stoppant son attaque, j’avais également stoppé toute sa danse ! Les spectateurs, qui avaient perdu le fil depuis longtemps déjà, n’émettaient plus un son face à nos corps immobiles. Ils venaient de constater que j’étais couvert de blessures, c’était un fait, mais que je n’avais pas abandonné pour autant tout comme la femme qui me faisait face. Ne perdant pas plus de temps, je lâchai ses poignets et frappai au même moment ! Un uppercut en direction de son estomac qui l’envoya dans les airs. Je ne savais pas si elle avait amorti le coup ou pas d’une quelconque façon, et dans tous les cas, ce n’était pas un problème car j’avais bien l’intention de l’achever.

« Tu avais raison. J’utilise bien le Satan Soul…»

Lui répondis-je alors que j’armai mes quatre bras pour ma dernière attaque de la soirée: un Hibiki à pleine puissance ! Une onde de choc produite par la totalité de mes bras ! Le simple mouvement me fit un mal de chien alors que je frappai l’air devant moi pour balancer une onde de choc plus grande et plus puissante que tout ce que j’avais envoyé jusque là ! Ma cible, c’était elle ! Elle qui se trouvait toujours dans les airs suite à mon uppercut et qui ne devait, comme moi tout à l’heure, pas avoir de moyen d’esquiver. Rien ne disait qu’elle ne serait pas capable de la trancher comme du beurre en même temps. Qui sait si depuis le début elle ne faisait pas semblant de galérer contre moi… Avec ma poisse légendaire, ça ne m’étonnerait même pas !

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Ven 19 Avr - 14:15

~ V – Postlude.

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C'était son premier véritable combat depuis ses entraînements avec son ancien sensei, et elle avait tout simplement envoyé tout ce qu'elle avait dans le ventre. Shinigami no mai était sa botte secrète, une technique d'une brutalité et d'une efficacité effroyable lorsqu'on l'employait. Et pour cause, la tension exercée sur les muscles, la force requise pour faire danser son katana aussi vite et gracieusement qu'un ruban dans les airs, et bien d'autres paramètres plus ou moins avancés, tout cela nécessitait une volonté d'acier et un physique préparé, sculpté dans l'optique de ne le dédier qu'au combat. Évidemment, il fallait également contrôler son taux d'Adrénaline, le réguler de manière à limiter les efforts et la fatigue, sous peine de briser l'harmonie des coups, des taillades et des coupures. Et ce dernier point, Saeko l'avait sérieusement négligé. Elle l'avait même prédit, elle le savait qu'elle ne pourrait pas déployer toute sa puissance, pire, qu'elle ne pourrait pas poursuivre sa danse jusqu'au bout. Pourtant elle s'était entêtée, laissant son ego prendre le dessus, prendre le contrôle de ses mouvements, de ses paroles. Le regrettait-elle ? Bien sûr que non, car elle assumait toujours ses actes, et aussi parce-qu'elle tenait à tout prix à prouver sa valeur auprès de ce Tobias Grant, qu'il ne la prenne pas pour une écuyère runique qui prend les gens de haut, une simple adepte du corps à corps qui ne se complaît qu'à découper ses adversaires. Certes, pour le moment, il devait avoir du mal à penser à elle autrement que « la fille qui a décidé de me faire vider de mon sang », car c'était un véritable festival de lame et de rouge qu'elle faisait pleuvoir sur son opposant.

Au départ, elle pensait même qu'elle pourrait l'emporter finalement, contrairement à ce qu'elle lui avait annoncé plus avant, sur le fait qu'il était plus fort qu'elle. Enfin, il ne fallait pas rêver, elle était juste galvanisée par les événements. La dure réalité prenait le dessus peu à peu, la douleur s'emparait un peu plus d'elle à chaque seconde, à chacun de ses assauts, chacun de ses déplacements. Au départ le démon avait réussi à esquiver son premier coup, normal quand on avait un minimum de réflexes, et avait essayé à l'instar d'elle-même lors de son attaque précédente de parer un maximum. C'était sans compter sur son état actuel, son entaille au torse entravant ses deux bras gauches et lui faisant perdre quantité de fluide vital. Et puis, il était en théorie très délicat de contrer le tranchant d'une arme magique conçue spécifiquement pour... Et bien trancher le plus de choses possibles. Il s'en sortait bien cependant, déviant en frappant le plat de la lame et encaissant ce qu'il pouvait encaisser. Et là, elle eut une ouverture, une occasion inespérée, et la Ketsueki ne perdit pas son temps, poursuivant son ballet sanglant en s'engouffrant dans cette brèche avec célérité. Il baissait sa garde, il s'était résigné à tenter de supporter toute sa technique. La jeune femme commençait à croire en ses chances, la musique dans sa tête commençait à atteindre son apogée, les notes se succédant sans interruption sur une agogique insensée. Et là, au moment où elle s'apprêtait à en finir, son corps se changea en éponge. Pas une éponge molle et informe, trempée et complètement malléable. Non, une éponge au milieu d'une immense flaque de souffrance, de douleur, de fatigue, qui ne pouvait rien faire d'autre que s'imbiber en continu de cet horrible mélange. Des crampes apparurent de manière fulgurante sur ses bras et ses jambes, son ventre lui fit l'effet d'être en train de se disloquer sur lui-même, ses côtes cassées semblaient s'être enfoncées dans ses poumons tant elle avait du mal à respirer.

On ne jouait pas avec le feu impunément, et quand on manipulait l'Adrénaline, on savait très bien que ce feu pouvait être plus brûlant que de la lave en fusion. Elle s'était figée dans son ultime mouvement, et apparemment le mage de Lamia Scale venait de saisir ses bras à elle sans plus se soucier de sa blessure, criant un « NON » emprunt de combativité. L'avantage d'avoir quatre membres de cet acabit, c'était de pouvoir entreprendre toutes sortes de stratégies différentes, et il ne s'en priva pas. Saeko, malgré le mal qui la rongeait, sut qu'elle devait éviter de trop se faire amocher plus que ça. En effet, elle ne mourrait pas si c'était le cas, elle était résistante, mais elle passerait les deux prochains mois à l'hôpital, et cela était hors de question. Elle mobilisa toutes ses forces pour décaler son buste vers le haut, prenant le poing du démon en plein sur les abdominaux, évitant ainsi le pire pour son estomac et pour ses côtes déjà bien en désordre. Elle voltigea en arrière, la puissance de l'impact l'ayant projeté comme une poupée de chiffon. Se relèverait-elle encore après cela ? Peut-être, mais elle ne pourrait rien faire d'autre que cracher du sang jusqu'à sombrer dans l'inconscience. Cette idée sortit immédiatement de son esprit lorsqu'elle vit Tobias armer ses quatre bras à la fois, il allait envoyer une onde de choc d'une puissance tout autre que ce qu'elle avait pu voir jusque là. Pour les spectateurs, la scène devait être d'une beauté enchanteresse. Le soleil, qui poursuivait lentement sa course pour se coucher, cette lueur orangée aux teintes chatoyantes, l'adepte du Take Over couvert d'entailles, une véritable mare rougeoyante à ses pieds. Elle, une écuyère runique tournoyant contre son gré au dessus du sol, le bleu de ses yeux brillant d'une détermination sans faille.

Le coup partit, l'onde dévastatrice s'approchant à une vitesse surprenante. Pouvait-elle esquiver ? Ha ha, même si elle avait été au summum de sa forme, elle n'était pas sûr qu'elle aurait été en mesure d'échapper à ça. Et c'était désormais un euphémisme de préciser qu'elle n'était pas du tout au summum de sa forme. Parer ? Ses bras n'avaient pas la moindre envie de répondre à ses supplications, seule sa main tenant sa Tenchi no Gekido semblait rester fidèle au poste, seule travailleuse au milieu de grévistes scandalisés. Elle sourit, chaque muscle de sa bouche la faisant souffrir. Elle avait vraiment bien fait de venir ici, car elle avait appris énormément de choses. En premier lieu, son adversaire avait confirmé qu'il était utilisateur du Satan Soul. Elle qui n'avait que vaguement entendu parler de ce type de magie, elle était à présent certaine d'en reconnaître les utilisateurs au premier coup d’œil, tant elle en garderait un souvenir cuisant et plaisant à la fois. En second lieu, que le tranchant de sa Colère de l'Ange, qu'elle testait pour la première fois sur un être vivant autre que son vieux maître, était véritablement à la hauteur de ses espérances. Elle s'était amusée à couper du bois, du fer, des matériaux basiques en somme, mais jamais du démon. En dernier lieu, qu'il était tout bonnement inutile de prolonger une phase d'analyse lorsque l'on savait pertinemment qu'un ennemi nous était supérieur. Il fallait donner tout ce que l'on avait, prendre en compte le terrain, de toutes choses extérieures à la puissance brute pour retourner la situation à son avantage, et elle pensait honnêtement s'en être assez bien tirée sur ce point. Enfin, elle avait légèrement hésité, mais cela ne se reproduirait plus à l'avenir.

Saeko était une guerrière avant tout, et lorsque l'on jouit de ce statut, on peut se targuer d'avoir un instinct et des réflexes supérieurs à la moyenne. Couplé à l'intuition féminine, certains diraient que ce serait de la voyance, mais ce n'était rien de cela bien sûr. C'était juste son être, sa conscience, son cerveau qui agit de lui-même dans un soucis de préservation. Cette grève agaçante des multiples parties de son corps s'interrompit le temps d'un souffle, et elle se mit en boule, bras et jambes repliés contre elle. En réalité, elle ne s'en rendit même pas compte, mais fit contre mauvaise fortune bon cœur, acceptant avec déférence ce sursaut de vigueur. L'onde de choc la percuta alors, d'une violence bestiale, brutale, et la ficha droit dans le mur en un battement de cil. C'était assez comique à voir, elle était complètement encastrée dans le bord de l'arène, en étoile de mer, sa garde « fœtale » lui ayant permis d'éviter le pire. Son katana lui glissa de la main, elle sut qu'elle ne pourrait plus bouger le petit doigt à présent. Et oui, elle ne lâchait son arme dégainée que lorsqu'un combat était terminé, pas avant. Bizarrement elle était encore consciente, mais elle savait que cela ne durerait pas, car le martyr qu'elle tentait de contenir s'était propagé à son dos, ses trapèzes et ses hanches. On ne s'enfonçait pas dans un mur de pierre aussi épais sans en ressortir indemne, une nouvelle leçon fortuite pour la Ketsueki. Et son sourire ne s'était pas éteint. Elle voulut parler, lancer une dernière remarque à l'adresse du mage de Lamia Scale, et lorsqu'elle s'y essaya, ce ne fut pas un son qui sortit de ses lèvres, mais une gerbe de sang. Le combat avait été assez sauvage en soi, car en général, quand deux pratiquants de la magie se battaient, il n'y avait que peu d'effusions. Mais elle ne pratiquait pas la magie, c'était le chant du sabre qu'elle maîtrisait, et son antagoniste le chant du démon. Et lorsque ces deux sombres chansons se heurtaient pour ne former qu'une, le résultat ne pouvait être innocent, pur et simplet. Non, il devenait emprunt de rage, de volonté, et apportait son lot d’hémoglobines malheureusement. Une fois sa toux passée, elle sentit ses cordes vocales répondre à ses attentes. Bien, elle ne terminerait pas cet affrontement sur une note trop pitoyable.

« - Tobias... Grant... Mage de Lamia... Scale. (Elle avait énormément de mal à formuler sa phrase, respirant par à-coup). Honneur... Affronter un adversaire aussi... Valeureux. On se reverra... Entraînement... Revanche. Ketsueki... Saeko, souviens-t-en ! Je... Argh. »

Elle était plutôt satisfaite, elle avait réussi à dire tout ce qu'elle avait voulu dire. Sa vue commença lentement à baisser, ses yeux se refermant peu à peu, inexorablement. Son souffle se faisait régulier, sa souffrance s'éloignait, se faisant lointaine. L'inconscience avait cela de bien qu'elle taisait la douleur efficacement. Elle fixa son opposant d'un soir en attendant que les draps voluptueux et si confortables du sommeil s’emparât d'elle. Il avait beau être forcé, cela n'en restait pas moins un sommeil qu'elle accueillerait non sans un sentiment de délivrance. Mine de rien, elle avait tout de même bien amoché son adversaire, et malgré sa défaite, elle en éprouva un sentiment de fierté. Et puis, comme elle l'avait si bien dit, ce n'était que partie remise. Elle s'entraînerait, combattrait, accumulerait de l'expérience, et elle le reverrait afin de lui montrer de quoi elle était capable. Elle espérait également avoir réussi à montrer à tous les gens présents dans le Domus Flau à quel point un membre de la garde runique pouvait être terrifiant, qu'ils n'étaient pas si incompétents que ça, qu'ils étaient encore dans la partie. Elle voulait aussi prouver aux yeux du monde, ou plutôt de Crocus en l’occurrence, qu'on pouvait se battre sans magie et rivaliser avec des mages compétents. Elle aurait bien aimé gagner pour rendre incontestable tout cela, mais d'un autre côté elle s'en contrefichait. Elle avait dû offrir un spectacle tout à fait divertissant, elle n'en doutait pas, c'était un génie après tout. Ses yeux se fermèrent, et une petite voix intérieure ricana. « Tu es peut-être un génie, mais parfois ce n'est pas suffisant. La magie est perfide, et l'astuce seule ne suffit pas, tu dois être plus forte. ». La voix de son père avait presque des accents réconfortants, mais la haine suintait dans chacune de ses paroles. Son sommeil ne serait pas si salvateur qu'elle ne l'avait imaginé finalement, et son subconscient entreprit soigneusement de lui rappeler sa souffrance de tout les jours avec une précision diabolique.

Spoiler:

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

Sam 20 Avr - 0:42

Violent. C’était le seul mot qui me venait à l’esprit alors que je repensais au déroulement de mon affrontement avec cette guerrière au katana. En découvrant que mon adversaire était une femme, je m’étais de suite demander si je serais capable de me battre sans hésiter à l’instant où je porterais mes coups. Bon bah, j’avais ma réponse maintenant. Aucune hésitation. Je m’étais tout simplement montré sans pitié avec elle ! C’était bien la première fois que je me montrais aussi brutal au cours d’un combat. Il en était de même pour elle, elle ne m’avait fait aucun cadeau dès lors qu’elle avait compris que je n’étais pas un novice et que se retenir ne lui apporterait rien de bon. En attendant, on avait agi comme de véritables barbares l’un envers l’autre ! Certes, on avait échangé quelques paroles ce qui prouvait qu’on restait des êtres humains avant tout, mais au fond, celles-ci n’avaient rien changé au résultat. On s’était mutuellement fracassés ! J’avais bien dû la fracasser avec tous ces coups portés à pleine puissance. Quant à elle, elle avait su démontrer que son arme était largement capable de passer à travers ma montagne de muscles pour me découper. Couplée à sa vitesse, à sa force et à sa précision, son katana était une véritable arme de destruction massive ! Jamais je n’aurais pensé finir dans un tel état en venant ici aujourd’hui. Et dire que j’avais pensé à jouer les spectateurs pendant quelques secondes… J’avais bien fait de ne pas le faire ! Franchement, manquer une occasion pareille d’affronter une personne si puissante, je m’en serais mordu les doigts. Se rendait-elle compte du cadeau qu’elle m’avait offert en me combattant de cette façon, sans retenue ? J’en doutais, mais je comptais bien le lui faire savoir d’une façon ou d’une autre.

Non. Je n’avais pas l’intention de lui faire savoir en la rouant de coups… Je n’étais pas si méchant que ça. Bon d’accord, après tous ces coups de poing portés à son encontre c’était un peu bizarre d’affirmer que j’étais quelqu’un de sympa. Et pourtant, c’était vrai ! Il n’y avait pas plus cool que moi dans la vie de tous les jours. C’était dans l’arène que je l’étais légèrement moins. Il fallait bien que je me lâche de temps à autre quand même. Rien qu’en tant qu’utilisateur du Take Over de type Satan Soul, je me devais de jouer les Démons lorsque l’occasion m’était présentée. Et puis, c’était comme ça que mon grand-père m’avait réellement appris à me servir de mes nouvelles capacités durant ces deux années dans le désert Dissidia. Lui s’était montré aussi violent que je venais de l’être là chaque fois que je m’étais mesuré à lui. Combien de fois avait-il limite dû m’emmener à l’hôpital tant il se laissait emporter dans son élan alors que nous nous entraînions ? Honnêtement, j’avais arrêté de compter après la dixième fois en l’espace de quelques mois. Naturellement, j’avais hérité de certains de ses traits et je ne trouvais pas ça plus mal dans le fond. Dans certains cas, se montrer sans pitié était une excellente chose, à condition de rester dans les limites du raisonnable et de ne jamais dépasser celles-ci justement. C’était la raison pour laquelle je ne pouvais supporter ceux qui prenaient la vie des autres sans sourciller. Il y avait certaines règles qu’on se devait tous de respecter comme celle de tout faire pour préserver la vie d’autrui, ou au minimum, ne pas tenter de la prendre. Je pouvais comprendre certains cas de force majeure où la situation se résumait à tuer ou être tué, mais le meurtre pour le meurtre, ça me dépassait !

Après avoir stoppé la danse de la Ketsueki, je m’étais empressé de lui porter un uppercut qui l’avait déconnectée du sol. Juste avant, j’avais eu beau la mitrailler de mes poings, elle avait quand même trouvé la force de se relever. Mais cette fois-ci, je comptais bien en finir une bonne fois pour toute. Comment ? Simple, j’allais lui porter le coup de grâce avant qu’elle ne puisse rétablir sa position sur le sol. Armant mes quatre bras, j’avais une nouvelle utilisé ma technique qui me permettait de frapper ma cible à distance ! La différence par rapport à d’habitude se situait dans la portée et la puissance de cette dernière salve. Autant dire qu’elle la sentirait vraiment passer cette fois-ci. D’après mes prédictions, elle ne pourrait s’en relever, mais là encore, je n’affirmais rien du tout. Ce n’était que des hypothèses comme d’habitude. Je m’étais trompé tellement souvent dernièrement qu’il me faudrait un temps avant de me refaire pleinement confiance. Techniquement parlant, je n’avais fait qu’une seule et unique erreur dans ce duel. Néanmoins, c’était cette erreur qui était responsable de l’état dans lequel je me trouvais actuellement. En m’y étant pris autrement, j’aurais largement pu éviter cette première blessure qui n’avait cessé de m’handicaper depuis. Malheureusement, on ne pouvait revenir dans le passé. Tout ce que je pouvais faire, c’était apprendre de cette erreur et faire en sorte de ne plus la reproduire. S’il y avait bien une chose que j’avais apprise aujourd’hui, c’était qu’il ne fallait jamais, sous aucun prétexte, nier l’importance de son environnement. Dorénavant, je le prendrais toujours en compte dans mes observations, car utilisé à bon escient, il pouvait devenir une arme redoutable. La chevalière runique avait beau être plus jeune et moins expérimentée que moi, ce simple détail avait rééquilibré la partie.

Dans une vaine tentative pour se défendre, ou plutôt pour atténuer les dégâts, elle s’était repliée sur elle-même afin d’encaisser mon Hibiki. Hélas, ce ne fut en rien suffisant pour la protéger car elle fut propulsée comme un balle droit dans le mur à l’autre bout de l’arène. Hmm… Pouvais-je enfin dire que le combat était terminé ou, comme Jecht, allait-elle me sortir une capacité de régénération et m’attaquer de nouveau ? Personnellement, j’avais suffisamment de blessures comme ça. Cela devait faire des années que je n’avais pas saigné à ce point-là. Saigner au point d’en avoir la vue brouillée par moment… Ce n’était pas quelque chose qu’on vivait tous les jours, et heureusement ! Franchement, si je finissais comme ça chaque fois que je me battais, je m’en sortirais jamais. Je passerais ma vie en convalescence si tel était le cas. Tiens, elle avait de nouveau lâché son arme et ne bougeait plus du tout. Elle respirait toujours et n’avait pas perdu connaissance, mais cela ne voulait rien dire surtout qu’elle n’avait pas perdu son sourire. S’il y avait des appareils photos dans le public, c’était le moment idéal pour la flasher. Plantée dans le mur comme elle l’était, elle n’irait pas bien loin. Ah la la, je n’aimerais vraiment pas être à sa place… Ce mur n’avait pas l’air très confortable. Et voilà qu’elle crachait du sang. Bah tiens, j’étais pas le seul à en perdre alors. On ne pouvait pas vraiment comparer nos blessures, mais c’était toujours sympa de voir les effets que l’on provoquait chez l’autre. Elle devait avoir - comme tous les gens présents - un parfait aperçu de ce qu’elle m’avait fait subir au vu de toutes les entailles qui parsemaient mon corps et de la petite, très petite, flaque de sang à mes pieds. Parfois, je me demandais si ma forme actuelle modifiais aussi mon organisme interne parce que j’étais certain que je n’aurais jamais tenu debout aussi longtemps sous ma forme humaine !

Posant de nouveaux mes mains gauches contre mon torse comme tout à l’heure, je commençai à marcher dans la direction de Saeko afin d’entendre ce qu’elle avait à me dire. Il n’était pas question que j’en loupe ne serait-ce qu’une miette. Je nous devais bien ça après cette guerre que nous venions de nous livrer. Sa voix trahissait ce qu’elle avait cherché à me cacher tout au long du duel. Je me fis alors une idée des dégâts que mes poings avaient provoqué contre son corps qui paraissait si frêle alors qu’il n’en était rien. Elle pouvait être fière d’elle. Tout chez elle laissait croire qu’elle était incapable de faire face à un Démon, et pourtant, c’était ce qu’elle venait de faire. Quant à moi, je ne pouvais m’empêcher de sourire en l’écoutant me qualifier de valeureux adversaire. Venant d’elle, c’était vraiment un honneur. Une revanche ? Pourquoi pas ! Mais qu’elle ne se méprenne pas, je ne me laisserais pas à ce point malmener la prochaine fois ! Je comptais progresser moi aussi. Progresser suffisamment pour être en mesure de terminer un combat sans me retrouver en sang ! La prochaine fois, je serais très certainement plus fort et peut-être même plus dur, au niveau du caractère s’entendait. Et oui, le contraste entre ma forme humaine et ma forme démoniaque s’élargissait de jour en jour. Bientôt, je deviendrais méconnaissable dès lors que j’activerais le Take Over. Je m’en étais rendu compte depuis mon retour de vacances en fait. Cela n’avait rien à voir avec le Démon que j’avais assimilé. Non, une fois assimilée, celui-ci n’avait plus aucun moyen de se manifester: ce n’était donc pas lui qui m’influençait. C’était bien moi qui changeait. Je devais plus sérieux en quelque sorte. Ainsi, lorsque je passais en mode combat, je ne rigolais plus trop comme je venais de le démontrer dans cette démonstration de violence et de brutalité. Et bientôt, mon sourire s’effacerait complètement dès lors que je relâcherais ma magie.

« Je t’affronterai de nouveau avec plaisir. Ketsueki Saeko, chevalière runique. »

Souriant peut-être pour la dernière fois sous l’apparence du Démon Magoa, je levai mes bras droits en l’air alors que l’arbitre me déclarait vainqueur de ce duel, qui resterait longtemps dans les mémoires des spectateurs présents ce soir. Je fus alors pris de vertige et posai un genou à terre pour ne pas m’écrouler. Aussitôt, les équipes de soin firent leur apparition dans l’arène pour s’occuper de nous. La jeune guerrière fut extirpée du mur dans lequel je l’avais, en quelque sorte, plantée avant d’être transportée à l’infirmerie. Quant à moi, je fus satisfait de voir qu’ils avaient apporté des réserves de sang avec eux. Je leur fis alors savoir que d’ici quelques secondes, je reprendrais mon apparence humaine et qu’ils devraient alors agir très vite ! Les secondes s’écoulèrent et à leur signal j’annulais le Take Over et repris ma forme humaine réalisant alors à quel point ma magie m’était utile face aux blessures. Enfin, on décida de m’endormir et je ne sentis alors plus rien… Une longue nuit de sommeil m’attendait.

Sujet: Re: [1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

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[1 vs 1] Le chant du sabre et du démon. (PV Saeko et Tobias)

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